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From dusk till dawn | ÁNGEL

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from dusk till dawn
let our blood invade if I die in vain. now, if your convictions were a passing faith.. may your ashes feed the river in the morning rays and as the vermin crawls. ○○○  @Ángel Vidal  
Des rendez-vous, des aléas et une vie avait repris son cours. Depuis la nuit de leurs retrouvailles, Leta avait appris à se connaitre, à enfin reconnaitre le reflet qui l'habitait au creux de ses prunelles. Dissonance des âmes l'habitant, elle avait instauré un système de communication avec l'Autre afin de créer un lien ; Ça lui avait valu des angoisses, des colères et des fracas. Mais elle avait promis. Promis de se relever et de batailler.

Alors, Leta n'avait pas renoncé.
Elle s'était accrochée à sa résilience.
Malgré la crainte de la découverte.
Malgré la tentation du déni.
Malgré les cauchemars et les fantômes qui continuaient à la hanter.

Parfois même, parmi les ombres de son loft, il lui arrivait d'apostropher ces silhouettes silencieuses. Ça lui avait d'abord valut quelques rires nerveux avant de faire naitre en elle une multitude de questionnement tous plus fous les uns que les autres. Parce qu'elle eut rapidement saisit qu'ils étaient enfermés dans un schéma de répétition.. Dans une théâtralité dont elle s'était extraite par réincarnation. Actrice amnésique, Leta ressentait même parfois les émotions d'une autre vie la submerger lorsqu'elle acceptait la scène qui se déroulait devant elle.

Et puis, un autre phénomène avait commencé à se dérouler sous son regard vibrant, celui d'un changement de perspective. Image rémanente de cette première manifestation qu'elle avait occultée chez Ángel, sa mutation semblait désormais déterminée à se rappeler à son bon souvenir.

Monde tissé d'une trame aux couleurs symboliques qui se dévoilait à Leta, elle ne parvenait à expliquer la compréhension qui l'habitait. Et si Darla lui avait instinctivement empêché d'en effleurer les fils la première fois, elle s'était pourtant jurée de tenter une autre chose.

Ainsi se retrouvait-elle, en ce début de soirée, les cheveux attachés et habillée d'un ensemble de détente bleu, assise en tailleur au pied de son canapé. La télévision tournant en fond, elle replaçait machinalement le tissu glissant de son kimono sur ses épaules alors qu'elle revenait se concentrer sur ses doigts. Concentration extrême qui occultait le bruit bourdonnant des publicités, elle tentait de provoquer le sort.

Elle voulait les voir.
Elle voulait revoir ces fils et enfin les toucher.


Timidité teintée de déni pour une mutation transformé en étrange curiosité, elle pestait face à son insuccès. « Mais putain ! Pourquoi ça marche avec l'autre et pas moi ?! Faut quoi ? Que je plante des gens pour que ça se déclenche ou quoi ? »

Darla plongée dans un sommeil partiel s'animait faiblement et Leta fronçait les sourcils. « Couchée la Garce. » Grondait-elle tandis que ça provoquait un mécontentement à double sens. Un soupir plus tard, elle recommençait et.. Nop.

L'interphone sonnait juste à temps pour l'interrompre. Se relevant alors souplement, Leta prenait la direction de la porte pour enclencher la caméra de la porte d'entrée et voir Ángel. « Ange ? Attends, je t'ouvre. » Pressait-elle en appuyant sur le déverrouillage de sécurité. Une fois chose faite, elle observait son short et son débardeur ; hésitant à courir jusqu'à la chambre pour se changer, elle renonçait assez rapidement. Elle laissait tomber. Leta replaçait juste la veste sur ses épaules et se détachait les cheveux.

Pieds nus, elle ouvrait la porte de l'appartement en l'entendant arriver dans le couloir. « Dis donc, je ne t'attendais pas.. » Prête à se jouer d'humour, le sourire fleurissant à ses lèvres, Leta s'arrêtait en voyant l'état de son amant. De sa mine à son regard jusqu'à sa main blessée, elle laissait l'inquiétude la submerger brutalement. « Oh non.. Entre. Entre ! » D'une main, elle attrapait l'autre valide et le tirait à l'intérieur de l'appartement pour refermer la porte assez rapidement.

Ses mains remontant aux joues d'Ángel, elle vint le scruter longuement. « Qu'est-ce qu'il y a ? Dis moi. Il t’est arrivé quelque chose ? »

Leta était autant son sanctuaire.
Qu'il pouvait être sa force.
Peu importe ses maux, elle le savait.
Elle serait là.


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From dusk till dawn
Perdu. Envahi par la rage, par la haine. Possédé par l’aversion et la répulsion. Hostilité guidant pensées les plus acerbes. Profondément affligé et affecté par cette perte, il ne put se tourner que vers la dernière personne capable de le supporter. Amie devenue maitresse.

Depuis la veille, en dérive. Persécuteur retrouvant bas instincts. Ceux qui lui avaient été inculqués depuis enfance. Ceux qui font ses fondations. Et malgré les brèches discrètes mais néanmoins présentes, il replonge dans la noirceur de cette rancœur assourdissante. La vengeance sera sienne. Comme une promesse qu’il n’a pas besoin de faire. Une évidence. Après l’hôpital, avait passé une bonne partie de la nuit, du matin et de la journée au QG afin de lire et d’étudier le rapport de mission. Il entama même les recherches sur les cibles et les suspects. Aucun oiseau ne fut sollicité, voyant bien l’état de tension émanant du capitaine.

Toujours vêtu de son uniforme de mission précédente, le gosier incapable d’avaler quoi que ce soit, la main toujours écorchée d’une pulsion colérique, l’état du faucon laissait quelque peu perplexe supérieur, collègues et sbires. Palabres se fracassent sur carcasse et n’arrivent pas atteindre l’âme concentrée sur nouvel objectif malgré les ordres. Seul un message de sa fille parvint à faire sortir l’invétéré de sa léthargie stratégique. Il inspire pour soupirer plus longuement encore… Entend et écoute enfin les conseils insufflés de rentrer chez lui. Mais la tête continue de penser. Il ne peut pas…
Se retrouver seul,
C’est aller traquer les démons.

Alors la route est prise pour aller chez elle. Sans s’annoncer. Pour qu’elle le retienne et qu’elle l’apaise. Rapidement.

Se présente toujours dans sa tenue, armé, dégueulasse. Affamé. Fatigué. Las. Elle le fait entrer, effaçant son sourire, glissant ses mains jusqu’à ses joues mal rasées. Alors il sent et s’imprègne de cette chaleur humaine qui pénètre son derme. Et déjà, il est désolé de se présenter à elle ainsi. Le regard dans le vide, il attrape ses poignets afin de s’y accrocher. Les paupières capitulent et se ferment enfin. Les sourcils se froncent. Les lippes laissent échapper un bref : … Excuse-moi. parce qu’autant il fut son soutien, autant elle était sa ressource.

Les mires s’ouvrent enfin, dévoilant globes rougeâtres aux indices d’un sommeil manquant et aux iris d’une noirceur sans égale. … Caleb est mort. Son pilier. Son support à New York. Son meilleur ami. Son frère. Ayant succombé en mission, sous les divergents assaillants. Et alors que la vérité s’extirpe avec lourdeur de la gorge du blessé, ça lui fait comme un électrochoc intérieur de le verbaliser. Fait qui laisse entrevoir alors toute l’étendue des pensées et des idées obscures qui polluent l’esprit embrumé déjà en proie à l’instabilité.  

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L'arrivée impromptue d'Ángel avait fait naitre un sourire chez Leta, un sourire qui s'était fané au fil des secondes. Constat silencieux d'une situation d'urgence qui se profilait, elle l'avait fait entrer sans réfléchir une seconde de plus, sans songer à ce qui pouvait le tourmenter. Tenue de travail qui contrastait avec la décontraction de la mutante, c'était deux mondes qui se rencontraient ; deux mondes qui refusaient de s'affronter alors même que le deuil embaumait l'air.

Défaite de tout masque de distance ou de retenue, Leta laissait l'inquiétude la submerger tandis que tout dans l'état du Persécuteur annonçait une catastrophe. Regard céruléen cherchant avec précipitation les possibles blessures, les possibles sources de mal, elle en revenait finalement à ses traits lorsqu'il saisissait ses poignets. Les excuses tombaient en premier et dans un mouvement guidé par l’instinct et les sentiments, Leta se rapprochait sensiblement pour l’inviter doucement à suivre son mouvement. Tête à tête qui se faisait dans la tendresse, son visage signait lentement à la négative. « N'y pense même pas. Tu n'as pas à t'excuser avec moi, jamais. D'accord ? »

Parce qu'ils avaient dépassés ce stade depuis longtemps.
Parce que même lorsqu'ils étaient amis, elle n'aurait jamais accepté de tels excuses.



Elle était là pour lui, envers et contre tout.
Lorsque finalement la source des tourments d'Ángel se révélait et que l'annonce de la mort de Caleb se faisait, Leta se figeait pendant quelques secondes à peine, le souffle coupé. Poids sur le cœur qui gagnait en lourdeur au fil des secondes, elle savait ; Elle savait combien le Persécuteur avait eu une importance cruciale dans la vie de son amant. Elle mesurait l'impact de sa disparition, tout en étant touchée par ricochet. Souffle revenu dans la lenteur l'instant d'après, la mutante portait son regard sur celui d'Ángel et finalement l'attirait tout à coup contre elle afin de le serrer dans ses bras. « Je suis désolée, Ange. » Je suis là pour toi.

Les mots s’oubliaient alors que les intentions gagnaient en force.
Par son étreinte, elle lui offrait tout son soutien, toute sa présence, tout son réconfort.

Ainsi le retenait-elle entre ses bras pendant de longues secondes ; autant de secondes qu'il eut besoin pour se défaire, ne serait-ce que momentanément, du poids de la nouvelle. Finalement, Leta redressait le menton pour revenir ancrer son regard dans le sien. « Viens. » L'invitait-elle en l'entrainant avec elle, de cette main qui attrapait la sienne pour le guider jusqu’au salon. Une fois arrivés, elle ne le relâchait pas tandis qu’elle le laissait s’installer pour aussitôt suivre son mouvement et prendre place à ses côtés.

« .. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Osait-elle enfin demander dans un murmure invitant à la confidence. A cette main qui avait été saisie plutôt et qu'elle n'avait pas lâché, Leta portait dessus un regard inquiet tandis qu'elle y décelait les blessures.
Des blessures de rage et de douleur qu’elle était à même de reconnaitre. Parce qu’ils étaient faits du même bois virulent. Parce qu’ils avaient tous les deux cette manière bien à eux d’exorciser leurs maux.
Pour autant, elle fit le choix d’accorder davantage son importance à cette blessure plus tard. Oui.. Plus tard.

Car la priorité était de savoir ce qui s'était passé.
La priorité était de savoir comment allait Ángel.


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Refus des excuses. Jamais. Et pourtant, il était désolé d’incarner aujourd’hui le poids de ses propres démons, les lui imposant par sa présence. Mais il avait besoin d’elle. Irrémédiablement besoin d’elle. Première approche faite dans la tendresse. L’amorce d’un léger apaisement car, déjà rien qu’au contact, c’est la chaleur humaine qui venait infuser l’âme volcanique. Effet immédiat pouvant donner le vertige. Se rend compte alors que si il la perd, tout serait perdu.

Alors que le tourment fut révélé, elle fut saisie par la nouvelle et en réalisa l’ampleur. Les regards se sondent. Lisent alors l’envergure et l’impact cérébral. Événements à venir, funestes. Sombres. Elle l’attire contre elle. Le prend dans ses bras. Il ferme les yeux et s’imprègne pleinement de sa présence, de sa chaleur malgré l’accoutrement protecteur. Elle était désolée. Parce qu’elle savait et prévoyait déjà l’avenir de ce que cela avait amorcé en lui…

Il la serra contre lui. Aussi fort que pouvait être sa tristesse. Et après de longues secondes, l’étreinte vit sa fin engendrée par une invitation forcée. Il se laissa guider par maitresse des lieux. Au salon, ils s’installèrent sans avoir lâché la prise. Main dans la sienne en soutien irréductible. Visage fermé, noirceur dans les yeux, l’air dépité, le regard rivé dans le vide, le Persécuteur bataillait intérieurement pour ne pas se laisser hanter par le désir d’un massacre. Leta posa la question de ce qu’il s’était passé. Interrogation qui résonne dans la tête du capitaine, imaginant la scène suite au rapport qu’il eut lu plus tôt.

Vidé d’humanité, presque comme une machine qui balayait les détails, le brun répondit brièvement : … Sa mission s’est mal passée. Il s’est fait avoir. Il est mort à l’hôpital la nuit dernière. qu’il révèle enfin, baissant les yeux. Parce que depuis qu’il eut quitté la chambre funeste, il n’a eu de cesse que de nourrir ce désir vengeur qui était né, relayant propres besoins au second rang. Il aurait dû être là. Il aurait dû être affecté à la même mission que lui. Il aurait dû la superviser, comme il a l’habitude de le faire… Mais il n’était pas là. Pas ce soir-là. Autre objectif imposé par hiérarchie.

Les phalanges tatouées se resserrent sur la main de sa maîtresse. Comme dans un sursaut de conscience et de culpabilité, il déclara ensuite : … J’étais pas là putain. J’l’ai laissé crever tout seul. qu’il murmura, la voix empreinte de fatigue. Parce qu’il n’avait pas été inquiet une seconde. Pas un moment, il avait douté de la réussite de son comparse. Il aurait dû… Absent sur mission. Absent sur lit de mort. Frère d’arme lamentable qu’il incarne. Se jure, au plus profond de son être, qu’il flinguera les responsables. Les noms imprimés sur la rétine, les mots du rapport qui apparaissent dès qu’il ferme les yeux, l’esprit est déterminé. Formaté dans cet engrenage.
Il les aura...

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let our blood invade if I die in vain. now, if your convictions were a passing faith.. may your ashes feed the river in the morning rays and as the vermin crawls. ○○○  @Ángel Vidal  
Désir ardent d'effacer ou d'amoindrir le deuil, Leta donnait à son étreinte toute la force de ses convictions. Consciente du poids d'une vengeance naissante derrière le regard noir de son amant, une crainte silencieuse émergeait au creux de ses pensées. La mutante le voyait déjà se placer en vengeur pour apaiser ses peines parce qu’elle l'avait toujours connu avec cette fibre ; ce besoin de justice solitaire qui pulsait hors de toute raison, hors de tout besoin de simplement exister. Et si elle avait toujours admiré sa force, elle se trouvait pour la première fois à craindre les répercussions de sa tristesse.

Pour autant, Leta ne livrait pas l'essence de sa pensée, parce qu'il n'était pas encore temps. Dans ses bras, elle endossait le rôle de pilier, de présence rassurante et enveloppante. Parce qu'elle était avant tout et inévitablement là pour lui. Chaque part d'elle souhaitait la paix alors même qu'une inéluctable guerre se préparait.

Entrainant Ángel dans son sillage afin de l'installer et de prendre place à ses côtés, la mutante ne le lâchait pas. Signe d'un attachement et d'un soutien qu'elle dévoilait sans pudeur, elle osait enfin demander les précisions incendiaires qui consumeraient certainement les dernières résistances pacifiques du Persécuteur.

Il était tombé lors d'une mission.
Une mission contre un mutant.


Pour la première fois, cet implicite si souvent grimacé faisait naitre un malaise chez Leta qui le dissimulait avec aisance. Parce que désormais, ce combat était un peu le sien, ces autres mutants étaient un peu comme elle. Malaise grandissant face à cette idée alors que le rejet rodé et érodé s'éveillait des ombres, elle inspirait discrètement pour effacer son ambivalence et se focaliser sur l'essentiel.

Pour lui, il n'était pas question de mutant.
Ou de cause dissidente.

Pour lui, il s'agissait avant tout de venger un ami mort au combat.
Ou de faire justice.

Leta le savait.
Ressentant la main d'Ángel se resserrer dans la sienne, elle le voyait s'accabler de reproches. Sa main libre se levait alors pour effleurer la joue masculine tandis qu'elle secouait le visage négativement. « Tu ne pouvais pas savoir, Ange. Personne ne pouvait savoir. » Justesse rétablie pour gommer la force des reproches, le silence ne perdurait pas. « Ce qui est arrivé est.. Terrible. » Elle pesait autant qu'elle pouvait penser ses mots tandis que son regard céruléen se rivait sur les traits d'Ángel. « .. Mais tu n'es en rien responsable. Tu ne peux et ne doit pas porter ce poids sur tes épaules. Tu ne le mérites pas. » Ponctuait-elle d'une caresse renouvelée contre sa joue avant de déposer sa main sur les deux autres liées.

Un instant de silence s'en suivait tandis que Leta se perdait dans ses réflexions et observait le profil de son amant. Finalement, une inspiration était prise, et elle brisait son silence.

« Quel est le plan alors ? » Parce qu'elle le connaissait assez pour savoir s'il y avait toujours un plan. « .. Qu'est-ce qu'on va faire ? » Ce on excluait arbitrairement la nécessité express d'un aval du Persécuteur. Une détermination acérée brillait d'ailleurs dans le regard d'eau de Leta alors qu'elle sentait l'agitation d'une autre émerger.

Mais en cet instant, ce n'était pas Elle qui comptait, avec ses convictions.
Mais Ángel et son besoin de justice.


« Je ne te laisserais pas agir seul, quoique tu dises, quoique tu prévoies de faire. » Argumentait-elle, pleinement consciente qu’un refus allait être invoqué pour contrer sa proposition. Seulement Leta ne proposait pas, ni n’acceptait un quelconque refus de la part d’Ángel. « Ça sera toi et moi, obligatoirement. » Concluait-elle avec cette assurance pétrie d'intransigeance.

Il n’avait pas le choix.
Parce qu’elle refusait de prendre le risque de le perdre.
Ni dans la vengeance.
Ni dans le drame.


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Refus des excuses. Jamais. Première caresse sur la joue. Comme une brise tiède venant effleurer son âme. Les mots se font doux et soulignent l’impossibilité d’une omnipotence ainsi que la gravité de ce qui fut arrivé. Deuxième caresse sur la joue. Chaleur humaine à nouveau pénètre pensées, délicatement. Les paupières se ferment enfin. Sans bouger. Accepte à nouveau le geste et sa douceur. Les mots rejettent alors la responsabilité qu’il s’impose. Persécuteur sait. Il connait les risques qui incombent à leur métier, à leur vocation. Il savait que ça arriverait. Il savait qu’un jour, l’un des deux pleurerait l’autre. Embrasser pareille doctrine, c’est embrasser la probabilité de précipiter le jour du jugement dernier.
Nous y voilà…

Enfin, les mains se retrouvent. Amante se fait alliée. Demande quel est le plan et ce qu’ils vont faire. Les mires se rouvrent afin de capturer le visage de Leta. Il a entendu. Il sait qu’elle ne lui laissera pas le choix par cette interjection imposée par le pronom utilisé dans sa question. Il voyait et lisait sa détermination dans son regard et il comprit qu’il n’avait pas le pouvoir de l’interdire de le suivre.

Il n’avait pas répondu. Silence maintenu jusqu’à ce qu’elle précise son intention. Elle ne le laissera pas agir seul. Peu importe le plan. Peu importe les risques. « Ça sera toi et moi, obligatoirement. » Iris noirs captent les cérulés. Vaque de l’un à l’autre. Capte instantanément l’inutilité d’un refus. Néanmoins, le danger est bien présent. Parce que dissident aura brisé son premier pilier, voilà le second qui s’expose. Il est tout bonnement impossible qu’il survive à sa perte. Impossible.

Malgré la confiance aveugle qu’il a en elle, en ses compétences, cette peur du risque subsiste. Alors, il détourne le regard afin de replonger dans le vide. Concentré sur le feu en ébullition qui parcoure ses veines. … Faut finir le travail. qu’il exprime, mâchoire serrée. Parce qu’il n’y avait que ça à faire. J’ai passé la journée à étudier le rapport de mission. J’ai mémorisé les noms inscrits. J’ai repéré quelques points faibles à exploiter. Je sais qui ils sont et où ils crèchent… Mais on ne me laissera pas faire. À nouveau, il vient s’accrocher au visage de Leta sur la dernière partie de sa rétorque. Hiérarchie refusant de transférer mission aux snipers...

Sous-entendu évoqué d’une mission illégale.
D’un destin funeste plutôt que carcéral.
Persécuteur devait leur donner la mort.
Œil pour œil, dent pour dent.

… C’est dangereux et imprudent. qu’il finit par dire. Objectivement. Mais il sait qu’il ne l’empêchera pas de se joindre à lui. Mais ils n’auront personne pour les épauler. Pour les défendre. Pour les superviser. Même la justice ne sera pas avec eux, quoi qu’il arrive.
Eux contre le reste du monde.
Encore.


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Tombeau omniprésent d'un métier à vocation mortelle, l'Increvable ne s'était jamais questionnée sur le trépas possible d'Ángel. Elle n'avait jamais eu à s'inquiéter d'une telle finalité tant sa confiance avait été toujours aveuglée par son admiration. Aujourd'hui, tout était néanmoins différent ; car si l'admiration demeurait en maitresse associée à toute une autre foule de sentiments, il y avait désormais cette ineffable vérité qui s'était installée. Entre eux. Autour d'elle.

Elle, elle mourait un jour prochain.
Pour renaitre.
Lui, s'il venait à mourir.
Il ne reviendrait jamais.

Ainsi face à ce constat, Leta se sentait bien moins encline à laisser son amant courir au-devant d'une vengeance qu'elle le pensait néanmoins capable d'accomplir. Pour autant, un autre était tombé, alors, elle refusait de laisser le risque l'emporter sur la confiance aveugle. Elle le protègerait plutôt coute que coute, à sa manière, quitte à braver les lois. Parce qu'elle demeurait son alliée avant tout.

Faut finir le travail. L'évidence était ainsi verbalisée tandis que Leta gardait son regard porté sur ses traits. Le refus recalé et laissé à sa place soulageait la mutante d'un poids silencieux alors qu'elle acquiesçait tranquillement dans un premier temps avant de se faire oreille attentive au reste.

Les informations étaient encore vagues mais suffisamment prometteuses pour permettre la construction d'un plan solide. Elle le savait, et surement que lui aussi. Pour autant, ce fut avant tout la question de la légalité qui flotta entre eux, dans un silence lourd de sens. La main de Leta vint alors se resserrer sensiblement sur celle d'Ángel tandis qu'elle l'invitait à revenir croiser son regard.

« Dangereux, peut-être, mais surement pas imprudent si on calcule bien notre coup. » Entamait-elle en préambule à leur méfait à venir. Déjà, dans son esprit, la pièce se découpait en plusieurs actes jusqu'à la chute des coupables. Elle serait une pièce unique, une pièce qu'ils verseraient dans l'oubli dès le méfait accompli.

Une pièce qui permettrait la vengeance et le deuil.
La justice et la libération.

Plongée dans un silence de réflexion, c'était au tour de Leta de laisser son regard voguer sur le vide tandis qu'elle se laissait happer par ses pensées. Dissonance des allégeances ; au dedans, l'autre meurtrière sifflait au scandale sans parvenir à instaurer sa voix au chapitre. Leta portait en elle une détermination et une allégeance qui prenait de court une Darla qui l'avait plutôt toujours connue bercée de déni.

Pourtant, rapidement, l'une se rendormait.
Alors que l'autre échafaudait déjà.

S'extirpant de la toile de ses réflexions, Leta revenait porter son regard sur celui d'Ángel. « Tu as confiance en moi, pas vrai ? » Lui demandait-elle, avec un léger sourire empreint de douceur dont il était le seul à bénéficier. « Alors, je pourrais m'occuper de faire disparaitre les traces. Personne n'en saura jamais rien, si on s'y prend bien. » ..Mais ne me demande pas comment je le fais, s'il te plait.

La supplication était induite dans ce regard partagé, dans ces mots échangés sur le terrain d'une confidence qui les amenait à se dresser l'un et l'autre contre le monde. Encore une fois.

« Justice sera faite, je te le promets. » Confirmait-elle d'un sourire renouvelé alors qu'elle caressait du regard les traits d'Ángel. « Mais avant toute chose, tu vas avoir besoin de repos. Il en va de la réussite de notre mission.. » Enfin, elle se relevait et de cette main qui les liait, elle l'invitait à faire de même. « Tu as l'air épuisé, Ange. Alors voilà ce que je te propose : Tu prends une douche, je m'occupe du repas, on prépare le plan et tu te reposes. » Et pendant ce temps-là, elle s'occuperait de ces détails silencieux. Ceux qui permettraient d'effacer leur trace, de ne pas les incriminer.

« .. Qu'est-ce que tu en penses ? » Demandait-elle finalement, consciente qu'à un moment ou à un autre, elle devrait le relâcher. A un moment prochain, d'ailleurs, lorsqu'elle devrait lui trouver des vêtements autres que son uniforme ou lorsqu'elle devrait commander des pizzas pour éviter de les empoisonner.

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TW : §5 : mention de sang et de blessure.

From dusk till dawn
Force qu’il lui reconnait de surmonter l’imprudence qu’il imagine. Parce qu’il ne peut que s’accrocher à la stabilité qu’elle incarne, face aux tumultes de ses tourments et de ses guerres intérieures. Pilier qu’elle incarne ce soir, rôle qu’elle endossera envers et contre tout, devant même relayer celui qui s’est éteint.

Après un long instant de réflexion ou le silence s’était emparé de leur échange, elle le brisa en posant question rhétorique, croisant et soutenant les regards. Oui. Il avait confiance en elle. Guère besoin de le verbaliser lorsque ses mires et son mutisme répondirent pour lui. Elle déclara ensuite fonction qu’elle pourrait tenir, effaçant les traces de leur responsabilité. Elle occulta d'en dévoiler la manière. Léger plissement des yeux du brun avant qu’il ne comprenne qu’il ne devait pas la demander. La suspicion passa son chemin, balayée par la confiance qu’il lui vouait.

Nouveau sourire fleurissant chez hôte, promettant une justice qu’il est venu pleurer. Aimerait tant lui rendre ce geste qu’il n’arrive pas encore à afficher. Pourtant, la reconnaissance est bel et bien là. Bienveillance clame qu’avant tout, repos nécessaire afin de mener à bien mission. Et elle a raison. Il le sait. Se relevant, entrainé par le geste de Leta, il accepta la remarque ainsi que l’invitation. Programme millimétré qu’elle lui soumet avec un ordre d'actions qui lui convient. Parce qu’il ne trouvera pas le repos sans avoir ficelé un plan. Elle le sait.

Alors, lorsqu’elle lui demande ce qu’il en pense, il se détache de sa prise. Maintient le silence jusqu’à l’attirer contre lui. La prend dans ses bras. Murmure : … J’pense que j’suis trop chanceux de t’avoir. Parce qu’il ne pouvait pas espérer meilleure alliée. Meilleure confidente et meilleur soutien. Étreinte à laquelle il met fin pour ne pas lui imposer plus longtemps sa crasse, il l’affubla d’un baiser sur le front.

Vêtements désarmés tombent lourdement sur le carrelage. Bougre observe le reflet de sa gueule crasseuse un instant. Globes asséchés, injectés de sang, couronnent les cernes qui commencent à se creuser. Toujours aussi mal rasé. La tête se baisse et le bougre se rend dans la douche où l’eau chaude vint réveiller la douleur des éraflures. Quelques filets rougeâtres ruissèlent. Fait aller articulations afin de provoquer lancement plus fort pour un apaisement suivant. L’instant est profitable. Même si résilience ineffaçable, un soupir amorce la détente. Douche en moment rituel fort appréciable. Ensuite, il sort. Se sèche. Enfile fringues soigneusement trouvés par l’amante. Et lorsqu’il sort de la salle de bain, naseaux repèrent quelques effluves éveillant quelque peu l'appétit. Esprit qui déjà, emprunte le chemin de l’apaisement…

La retrouver déclenche enfin ce demi-sourire.
Celui qui la remercie d'être là.

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Programme d'un mieux proposé, il avait été élaboré avec la conscience d'un besoin inévitable de vengeance. Pour autant, ce qui comptait avant tout pour Leta, c'était ce repos dont avait immanquablement besoin le Persécuteur, un repos qui lui permettrait d'agir ultérieurement avec toute sa force et sa détermination. Consciente du risque qui se tissait pour cette mission, la mutante refusait de céder aux sirènes lancinantes que faisaient résonner une Autre dans son crâne. Elle refusait d'écouter ce qu'elle avait à lui dire ; parce qu'il n'y avait aucun compromis, lorsqu'il était question d'Ángel.

C'était ainsi et pas autrement.
Et Darla se devait de faire avec.
A défaut de pouvoir faire sans.

Prise dans l'étreinte éphémère de son amant, Leta refermait ses bras autour de lui et prenait ces quelques secondes avant d'entendre son murmure. Elle aurait aimé lui dire que ce n'était rien.. Rien en comparaison de tout ce qu'elle trainait dans son sillage. Tout ce qui la faisait culpabiliser lorsqu'elle prenait conscience qu'elle l'avait entrainé avec elle. Jour après jour, révélation après révélation, Leta ne voyait aucune issue sereine se profiler à l’horizon de son devenir ; et elle savait que tout cela, elle allait le faire subir par extension à Ángel. Et si la raison aurait dû lui faire prendre de la distance ; elle ne parvenait pourtant pas à renoncer, à se défaire de ce qui l'habitait pour lui.

Oubliant néanmoins ses tourmentes, elle préférait se focaliser sur les siennes, à lui. « .. Et tu m'auras toujours. » Répondait-elle en ignorant ce parfum de mensonge qui enrobait ses mots. Parce que malgré tout, elle espérait que ce soit une vérité absolue. Et au-delà de cela, en cet instant, c’était une vérité dont il avait besoin, elle le savait.

Le laissant gagner la salle de bain, elle vaquait jusqu'à son dressing afin d'en ressortir les vêtements propres d’Ángel. Ensemble accompagné d'une serviette sèche, elle déposait le tout sur le meuble de la salle de bain et regagnait finalement le salon. Là, elle attrapait son portable et se figeait en ressentant la rage latente d'une Darla alertée par ce qui se tramait dans l'esprit de la mutante. Portant son index à sa tempe, Leta attrapait également le carnet laissé sous la table basse.

S'arrêtant au niveau du plan de travail qui séparait la cuisine du salon, elle déposait le tout. Dans un premier temps, elle commandait deux pizzas via l'application et déposait l'appareil en vue afin d'observer le suivi de la livraison. Dans le lot, elle avait évidemment pris soin de choisir des pizzas aux goûts de chacun.

Une fois la première tâche effectuée, elle ouvrait le carnet et attrapait le stylo à l'intérieur. « C'est bon. » Pestait-elle dans un murmure avant de finalement griffonner quelques lignes à la hâte. A peine le stylo fut reposé que le corps se figeait, le regard variait subtilement tandis que le menton se redressait. Le stylo était repris tandis qu'une écriture différente se traçait sur le papier. L'échange durait le temps de quelques lignes et Leta émergeait finalement avec un soupir fatigué et refermait le carnet.

De trop longues minutes étaient passées et bientôt, ça sonnait à la porte. Elle laissait tout pour prendre la direction de l'interphone et voir le livreur. Etage indiqué, puis porte, elle ouvrait pour se présenter au jeune homme qui lui faisait face.

« Leta Forsyth ? »
« Oui. Il y a deux pizzas normalement. »
Le livreur acquiesçait en jeter un regard curieux à sa tenue. Elle replaçait le kimono et le fermait en retenant cette envie terrible de faire ressortir toute sa bonne humeur habituelle. Entendant du bruit dans son dos, elle se tournait à demi pour apercevoir Ángel et lui rendit son sourire.

« Ah.. » Lançait le livreur en l’apercevant tout en tendant toujours les deux cartons. Leta les prenait avec un.. « Quoi ? » Finalement pas très aimable. Elle ne s'était retenue que .. Deux minutes.
« Rien, rien.. »
« Bonne journée. » Balançait-elle tout de même en refermant la porte d'un mouvement du pied en désignant les cartons fumants à Ángel. « Le diner est servi ! »

Les cartons étaient déposés sur la table basse alors qu'elle retournait dans la cuisine pour d'abord se laver les mains et ensuite ouvrir le frigidaire. « La douche t'as fait du bien ? Tu veux une bière ? » Ce n'était pas ce soir qu'ils auraient un repas équilibré.

Revenant sur ses pas pour finalement s'installer près d'Ángel, elle déposait les bières pour apercevoir les plaies à vif de sa main. « Avant de manger, je devrais peut-être te désinfecter ça.. » Le menton désignait par son mouvement la blessure. Vu sa forme ainsi que son emplacement, elle en devinait aisément l'origine. Elle savait. Alors, elle ne demandait pas.

Avant de se relever afin de se quérir de la trousse de premier secours, elle venait lui prendre délicatement sa main afin d'aviser de la profondeur de la plaie et s'assurer que la déchirure du derme ne cachait pas d'autres dommages. « Tu n'y as pas été à moitié.. » Murmurait-elle, inquiète de la douleur que cela pouvait lui causer. Elle aurait voulu lui épargner une telle blessure ; elle aurait voulu effacer les dommages causés par sa peine, comme elle aurait souhaité effacer sa tristesse.

Besoin insatiable d'aider qui faisait vibrer la corde sensible de sa mutation, Leta se figeait dans son observation tandis que l'émotion en appelait à sa double vue incontrôlable. Fils s'entremêlant autour de la main d'Ángel, elle remontait son regard d'un éclat vibrant et soufflait un .. « Wow. » ..Inconscient de ce qui se passait. Pourtant, elle parvenait à décoder chaque fils dans l'instinct de ce qu'elle était.

« .. Bouge pas. » Demandait-elle dans un murmure à Ángel tandis qu'elle scrutait ses contours avec une étrange fascination. Finalement, son regard s'abaissait sur cette main qu'elle retenait entre les siennes. Le fil blessé de rouge lui apparaissait distinctement et elle l'observait avec une certaine appréhension.

Pourtant, elle le voyait. Elle le comprenait. Sa blessure n'avait entrainé aucun dommage durable. Détachant sa main droite, elle approchait ses doigts du fil rouge et l'effleurait doucement. Le premier contact se faisait et une décharge électrique parcourait l'échine de Leta puis consécutivement celle d'Ángel. Le lien établi, elle glissait ses doigts le long du fil pour le libérer de sa coloration douloureuse. Et au fil de la manœuvre, les tissus de l'amant se liaient, la blessure se réparait jusqu'à ne laisser qu'une peau intacte. Sur l'instant, Leta ne voyait que le fil. Rien que le fil ayant récupéré toute son intégrité.

« Il est réparé.. » Ou soigné.
Mais ça, elle ne le savait pas encore tandis que sur sa main, à elle, apparaissait bientôt l'écho des blessures d'Ángel. Eraflures en voie de cicatrisation, elle zébrait la peau dans un exacte reflet de ce qu'elle fut sur sa peau, à lui.

S'arrachant à sa double vue, Leta soupirait longuement en ressentant le contre-coup de fatigue la prendre à revers. « C'était.. Bizarre ça. » Soufflait-elle avant de relever son regard sur Ángel, puis de l'abaisser sur sa main soignée et de l'observer interdite. « Ta blessure. » Articulait-elle, sonnée. « Ta blessure ! » Finissait-elle par réaliser, fière.

Parce qu'elle comprenait enfin.
C'était son truc, à elle.


« Ah ! Je t'ai soigné ! » Le sourire ponctuait ses mots alors qu'elle revenait scruter les traits du Persécuteur. « Ça va ? Tu te sens comment ? Bien ? » L'inquiétude et l'excitation de la découverte éclipsait la fatigue, mais aussi la douleur à sa main tandis qu'elle n'y avait encore porté aucune attention.

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TW : mention de blessure.

From dusk till dawn
Sourire rendu, porte fermée au nez du livreur et elle présenta fièrement le repas de ce soir. Déposant cartons afin d’aller se laver les mains et de quérir boissons, elle lui demanda s’il eut apprécié la douche et s’il voulait une bière dans la foulée. … Ouais ça m’a fait du bien, merci. Et va pour une bière. jamais refusée.

Revenant à ses côtés, Leta remarqua l’état de sa main qui eut rencontrée le mur sous l’impulsion de la rage. Délicatement, elle la saisie et l’observa. Murmure dévoilant le constat qu’ils ne pouvaient que partager. Malheureusement, Persécuteur plutôt accoutumé à sentir et à endurer les douleurs physiques. Mais alors qu’il allait lui déclarer qu’il avait connu pire dans une référence certainement maladroite, celle-ci se figea. Elle remonta ses yeux sur lui, des yeux à l’éclat encore jamais vu. Inquiet, il demanda : Quoi ? alors, elle lui intima de ne pas bouger. Il la voyait regarder autour de lui, sans comprendre ce qu’il se passait. Observer comme des formes invisibles avec ses iris vibrants.

Alors, elle bougea sa main et ses doigts comme pour attraper délicatement un cheveu suspendu dans les airs. Faucheur ne bougea toujours pas, la regardant faire. Il la voyait comme possédée, sauf que c’était toujours elle. Et lorsqu’elle déclara qu’il était réparé, traqueur ne put s’empêcher de demander dans un murmure … quoi ? … qu’est-ce qui est réparé ?... immobile.

Revenant à elle dans un long soupire, elle avoua qu’elle venait de vivre quelque chose qu’elle qualifia de bizarre. Puis, elle s’étonna de voir la main de son amant. La blessure ayant disparu, Ángel regardait à son tour la peau totalement neuve, comme s’il n’avait jamais frappé dans ce plâtre. Il l’examina. Sous tous les angles. Impressionné plus que choqué. Sans voix. Et lorsqu’elle demanda comment il se sentait, il répondit, perdu : … Bien… Bien j’crois mais… comment… comment t’as fait ça ?! Parce que d’avantage subjugué par ce qu’il venait de se passer que par la disparition de la douleur propre.

Mais c’est en regardant sa propre main que les mires accrochèrent celle de Leta. Blessée à son tour. Alors, son expression changea. Ses traits se figèrent. Délicatement, il attrapa son poignet pour venir présenter le derme éraflé sous les yeux cérulés : Leta… qu’il annonça, tenant entre ses doigts tatoué, la faiblesse du don qui venait d’être démontré. Parce que c’était ça alors ? S’approprier et s’infliger la douleur d’autrui était son pouvoir en plus d’être possédée par ce démon ? … qu’est-ce que t’as fait ? question rhétorique soufflée presque comme un reproche de s’être fait mal pour lui.

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Sourire faiblement retrouvé et suffisant pour contenter Leta qui déposait les pizzas d'un repas improvisé ; rapidement elle fut plus concernée par la blessure que par l'appel de son estomac, ainsi la mutante ouvrait-elle les portes tant convoitées d'une mutation qui s'était toujours refusée à elle.

Rejet de l'un dans le déni de l'autre ; pendant quatre années, Leta n'avait été que le souffre-douleur d'une cruelle fatalité, là où Darla avait su vivre avec son fardeau par la mesure d'une habitude tissée par le souvenir. Seulement, depuis l'éveil progressif de la Réincarnation, les tendances s'inversaient lentement mais surement.

Et tandis que l'une incarnait mort et colère.
L'autre représentait le renouveau et la vie.

Don perdu dans les cycles d'une vie infinie, le miracle avait eu vite fait de s'effacer de l’existence séculaire de la mutante pour ne laisser plus que les cendres de son amertume.

Et tandis que son gène avait toujours vibré à l'éveil de la douleur de la perte, cette fois-ci, c'était en trouvant autre chose que Leta avait ouvert les yeux. C'était d’ailleurs là que se faisait toute la différence. C'était là que se jouait cette nuance étrange entre toutes les autres et la dernière de sa lignée.

Ainsi prise dans l'engrenage d'un soin dont elle avait à peine conscience, elle voyait la trame d'un univers qui lui sembla infini. Pourtant, ce n'était pas l'infini que convoitait Leta. Elle ne voulait qu'une chose ; Soigner le rouge, effacer la douleur.

Finalement ébahie par sa propre réussite, elle s'extasia de sa réussite, oubliant dans le processus son propre dégout, son rejet profondément ancré. Parce que pour la première fois, ce qu'elle était avait aidé. Ce qu'elle était l'avait aidé, Lui.

Et ça aussi, ça faisait toute la différence.
Ça aidait Leta à s'accepter.


Face à l'étonnement d'Ángel, elle haussa subtilement les épaules. « J'en sais rien. Vraiment. » Non, parce que Leta ne comprenait pas comment un tel miracle avait pu se produire. « Je voulais simplement te soigner.. Je ne voulais pas que tu sois blessé et.. Ça s'est enclenché. » Regard céruléen passant des traits du Persécuteur à ses contours afin de raviver le souvenir encore frais de ce qu'elle avait perçu, elle tentait de retranscrire au mieux son expérience. « .. Quand ça commence, je vois le monde différemment. C'est.. Vraiment très bizarre mais aussi très beau, il faut l'avouer. C'est comme si je voyais la trame du monde. C'est complètement dingue. » L'attention se rivait à nouveau sur le regard d'Ángel. « J'aimerais pouvoir te montrer.. Parce que c'est difficile à expliquer. Pourtant, je le comprends, c'est instinctif. » Marquant l'instant par le silence, Leta se faisait pensive tandis qu'elle essayait d'assimiler sa propre bizarrerie. « C'est dingue, non ? » Demandait-elle, pas vraiment rhétorique, dans son besoin de retrouver pieds.

Terre à terre depuis toujours ; Tout ça dépassait désormais Leta. C'était beaucoup, peut-être même un peu trop, mais elle faisait son possible pour éviter de se laisser submerger par la lame de fond de son inquiétude silencieuse.

Au lieu de cela, son regard céruléen se portait enfin sur sa main blessée, et elle réalisait. Parce qu'elle reconnaissait l'écho de la blessure soignée. Par la réalisation, la douleur se réveillait dans un éclair et elle sursautait. Lèvres qui se pinçaient pour ravaler toutes paroles malheureuses, elle observait le revers de sa médaille, jusqu'à là trop brillante pour être vrai.

« C'est rien.. » Soufflait-elle en analysant sa main endommagée. Silencieuse pendant quelques secondes, elle tenta d'en rappeler à cette double vue providentielle afin de se soigner mais.. Rien ne se produisit. Rien ne se passa. Evidemment.

Remontant son regard sur Ángel, elle croisa le sien et capta son inquiétude face à la rhétorique de sa question. L’autre main libre se leva pour se glisser à la joue du Persécuteur et elle sourit. Elle sourit simplement pour effacer sa culpabilité et toute source d'inquiétude. « Hey, fait pas cette tête, c'est rien. » Et elle le pensait sincèrement. « ..Je ne savais pas ce que je faisais, mais je suis quand même contente de l'avoir fait. Surtout que demain, ça aura surement disparu, ce n’est rien. » Parce qu'il comptait infiniment plus qu'une simple éraflure.

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Elle ne savait pas. Elle ne savait vraiment pas comment elle venait d’accomplir ce petit miracle résultant de sa mutation propre. Confiant qu’elle avait simplement le sentiment de vouloir le soigner, refusant sa blessure, elle vit le monde de manière totalement différente. Certainement lorsque ses iris avaient adopté une vibrance et une lueur nouvelle. Elle décria la trame du monde qu’elle aimerait pouvoir lui partager, mais très complexe à expliquer. Bougre lui voua toute son attention lorsqu’elle parla. Tentant lui aussi de comprendre, mais il n’est guère la bonne personne pour ça. Et malheureusement, il ne pourra pas l’y aider. Alors, lorsqu’elle usa de la rhétorique pour souligner la folie de la chose, un simple murmure vint s’extirper du gosier : … complètement. Parce que oui, ça l’était. Immanquablement.

Mais le revers de la médaille plait beaucoup moins au persécuteur qui a repéré le défaut. Elle rétorqua que ce n’était rien. Peut-être pour elle, mais pas pour lui. Parce qu’autant il peut supporter son propre mal causé par sa propre colère, autant il ne peut pas supporter que cela soit infligé à quelqu’un d’autre par son propre biais. Et surtout pas Leta. Surtout pas elle. Elle se veut rassurante lorsqu’elle pose sa main libre sur sa joue, dans un geste d’apaisement. Répète que ce n’est rien. Elle ajoute qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait mais qu’elle était contente d’avoir découvert ce mécanisme chez elle. … Comment tu peux savoir que demain ça aura disparu ? Leta, il s’agit d’une blessure quand même, ça ne guérit pas comme ça ! ‘fin… normalement... Plus rien ne pourrait l'étonner après ça. Il est inquiet. Irrémédiablement. À son tour, il vint quérir les joues de sa douce dans le creux de ses paumes afin que les regards puissent se soutenir : Je suis fière de toi. Je suis content de voir que t’arrives à avancer avec ta nature… mais si ça implique de voler les maux des autres et de les endurer à leur place,… Il ne finira pas sa phrase. Parce que la fin ne plairait pas à être entendue. Parce que ce revers implique l’intégrité de celle qu’il aime. De celle qu’il a jurée de protéger. … j’suis personne pour t’empêcher quoi que ce soit. Mais j’vais pas être d’accord avec ça. J’veux pas que tu te fasses du mal, okey ? Non. C’était même lui qui lui avait intimé la bataille pour vaincre et contrôler ce qu’elle était. Néanmoins, si son pouvoir était celui-là alors, l’amant chasse l’ami et refuse de la voir absorber pareils préjudices.

Baiser sur le front en point finale de sa rétorque avant de libérer le visage délicat de Leta.
Parce qu’il ne supporterait de la savoir mal.
Pas elle. Pas maintenant.
Pas dernier Pilier où aucune brèche ne serait tolérée.

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Complètement fou. Alors même qu'une mutation n'était qu'une histoire de gène dissident, Leta avait plutôt l'impression de se découvrir une magie, un élément ancien qui vibrait en elle depuis des jours anciens, des vies passées. Et dans un sens, c'était ainsi qu'elle eut jadis appréhendé pour la première fois sa mutation, lorsque son nom était celui d'une autre. Que sa vie était tout à fait différente.

Toute à la fois fascinée et inquiète de l'évolution de sa mutation, elle savait que ses mots ne rendaient pas justice à ce qui pouvait se dérouler sous son regard lorsqu'elle s'enclenchait. Et comme dans une présomption qui se justifiait, elle percevait l'incrédulité d'Ángel. Alors, pour lui aussi c'était dingue.

Mais peut-être dingue dans le sens le plus anormal du terme.
Ainsi pendant quelques secondes se rappela-t-elle au bon souvenir du mépris qu'ils avaient si souvent partagé pour les mutants. En conséquence, un sentiment de malaise lui tordait l'estomac en diapason avec cette fatigue qu'avait engendré la première utilisation de sa mutation. Et elle observait sa moitié en silence, cherchant à déceler ce qu'il pouvait cacher derrière son silence.

Mais bientôt, il enchainait sur sa blessure et l'inquiétude qu'elle faisait vibrer dans son timbre. Portant son regard céruléen sur cette dernière, elle faisait jouer les doigts dans le vide pour mesurer l'ampleur des dégâts. Ils étaient minimes, à l'image d'une décalcomanie de cette première blessure bien plus profonde. Ce n'était donc rien. Juste une mauvaise surprise.

Est-ce qu'une blessure plus grave entrainerait alors une conséquence plus grave ?
Ou est-ce qu'une blessure minime n'entrainerait aucune répercussion ?

Les questions naissaient dans le silence de l'observation avant de s'en aller aussi vite alors que la phrase d'Ángel était laissée en suspens. Elle l'observait pendant quelques secondes avant de détourner à nouveau le regard. « Normalement, oui. » Répétait-elle dans un écho. « Mais on a bien établi qu'il n'y a rien de normal chez moi, mh ? » Ne pouvait-elle s'empêcher de penser et de murmurer, comme un rappel récursif de ce qu'elle était et de ses convictions. C'était une bataille féroce chez elle ; alors peut-être que pour lui aussi, ça n'était pas aussi simple que ça en avait l'air. Les sentiments étaient une chose, les histoires de gène en étaient une autre.

Lorsque ses joues étaient saisies, son regard revenait s'ancrer dans celui d'Ángel avant de s'attarder sur ses lèvres en quête de la fin de son propos. Mais la fin n'arrivait jamais, bien qu'elle la devinât aisément. Ainsi le soulagement fut-il relativement fugace de le savoir fier de ce qu'elle était alors qu'elle saisissait sa réticence à la voir utiliser sa mutation.

Elle écoutait, observait. Comprenait la nuance apportée, mais pourtant, ça créait une dissidence en elle, un non-sens. Les yeux se fermaient un instant en sentant le baiser posé contre son front, elle étouffait alors un soupir entre ses lèvres pincées avant de reporter son attention sur Ángel.

« ..Je ne les vole pas. » Corrigeait-elle en premier lieu, parce que ça, elle en était certaine. « Je ne suis pas masochiste non plus. Mais si c'est ma.. » Mutation ? Non. Elle n'y arrivait pas encore. « ..Mon truc, alors, il va plutôt falloir que je fasse avec, non ? » Avec l'inquiétude avait émergé une forme de curiosité qui avait gagné en ampleur en voyant le résultat de sa manœuvre. « Tu m'as dit de me battre, Ángel. Je le fais.. » Se relevant pour faire quelques pas ; elle redevenait avec aisance cette lionne en cage, ne pouvant tenir en place. Pourtant, à présent, ce n'était plus l'essence de la rage de Darla qui animait ses pas, mais plutôt la dissidence des opinions qui brouillait sa réflexion. « Comment veux-tu que j'élude ce .. Truc alors que je ne sais même pas comment le déclencher ? Ou le maitriser ? » Ne pas connaitre sa mutation, elle avait la sensation que c'était cela, le véritable danger. La véritable source d'inquiétude.

Pour autant, elle comprenait ce qui pouvait également tourmenter son amant. Ainsi ses pas la menaient finalement jusqu'à face à lui. « Je ne veux pas me faire de mal non plus. Mais.. Il va falloir que je comprenne tout ce bordel. » Concluait-elle dans un soupir. L'équilibre était délicat et fragile. Leta en avait conscience.

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Réflexion faite sur la normalité de son amante qu’il entend. C’était un fait. Elle avait cette particularité de devoir accepter ce qu’elle avait toujours détesté et là est le début de cette bataille qu’elle devait mener seule. Parce qu’il s’agissait d’elle et de personne d’autre. Amant en soutien pour l’y accompagner, mais incapable de prendre les armes pour elle. Car il n’est pas elle. Et même si ça le ronge, il ne peut que se faire soutien afin qu’elle puisse affronter sa réalité propre. Et gagner. Maîtriser ce qu’elle est.

Correction apportée sur le terme qu’il utilisa.  Parce qu’il ne s’agissait pas de voler malgré les apparences. Elle appose la fatalité de sa mutation qu’elle a encore du mal à verbaliser. Mais c’est la curiosité qu’il entend au travers de ses dires et il lui donnera raison lorsqu’elle lui emprunta ses propres termes pour les lui retourner. Elle se bat. Mais pour ce faire, il faut apprendre. Et apprendre passe par cet empirisme crasse à l’effet secondaire indésirable. Alors, il acquiesce avant qu’elle ne se relève dans ce mouvement qu’il lui reconnait bien. Elle marche, fauve en cage. Il voit l’inquiétude de cet inconnu. Et lorsqu’elle s’arrête face à lui, elle lui affirme ce qu’il voulait entendre. Elle ne souhaite pas se faire de mal non plus. Mais il faut qu’elle sache…

Alors, il se redresse et se relève, face à elle. Pose ses mains sur ses bras, prenant soin de ne pas toucher sa main. J’entends bien Leta, j’entends bien. S’il faut que tu passes par là pour savoir et pour comprendre, très bien… Qu’il soupira un peu par dépit. Mais soutien indéfectible promis. Toujours Et il l’attira à lui, l’enfermant dans ses bras. Je suis désolé de ne pas pouvoir plus t’aider… Le murmure est doux. Calme. Légèrement tinté de tristesse. Il s’excuse de ne pas pouvoir être plus utile pour elle. L’esprit déjà endeuillé s'accommode d’une tâche qui lui est inaccessible. Se décollant légèrement afin de pouvoir la regarder, il lui confia : Si j’peux faire quoi que ce soit, tu me le dis, hein ? Phalanges tatouées et guéries vinrent passer dans les cheveux de la brune dans un geste affectif. But étant de calmer le jeu avant qu’il ne s’embrase de trop. Refus d’être l’auteur d’un écueil mal venu, alors que l’intention sous-jacente, louable.  

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Malaise intérieur qui tiraillait Leta, elle tentait de le survoler pour ne pas le laisser s'accrocher à son esprit. Car au dedans, il y avait déjà trop de choses qui grouillaient, trop de choses qui se bousculaient. Et puis, il y avait la certitude que ce n'était pas le moment. Car l'instant était investi d'un deuil qu'Ángel se devait de surmonter avant de songer à tout le reste.

Tentant alors au mieux de porter sa conscience hors de la cacophonie de ses inquiétudes, la mutante trébuchait et retombait dedans alors que l'inquiétude de son amant précipitait ses tourmentes. Ainsi se retrouvait-elle à endosser le rôle qu'il lui avait toujours connu, celui d'une lionne en cage cherchant une échappatoire, espérant une envolée impossible. Pourtant, ce qui changeait de jadis, c'était que la rage latente n'était plus qu'un écho lointain tandis que d'autres préoccupations avaient pris le dessus.

Se forçant à arrêter son pas face à Ángel pour se canaliser, elle l'observait. Mots cherchant à le rassurer tout en tentant de faire une place louable à la nouvelle découverte, Leta avait la sensation d'être une funambule sur le fil de ses inquiétudes. Au bord du précipice d'une tourmente qui ne demandait qu'à l'engloutir, elle était prête à s'opposer. A s'opposer face à la tempérance même.

Car si Leta passait avec aisance pour une bombe à retardement.
Ángel, lui, avait l'art de désamorcer les tic-tacs menaçants.


Ressentant son dépit, elle se laissait attirée pour venir l'entourer de ses bras, encore silencieuse pendant un instant jusqu'à entendre ses excuses. Expression froissée par l'incompréhension, elle ouvrait la bouche pour la refermer. Comment pouvait-il seulement songer qu'il ne lui était d'aucune aide ?

Son corps se cambrait légèrement pour lui offrir la capacité de scruter ses traits de son regard marqué par l'incompréhension. « ..Tu le penses vraiment ? » Demandait-elle spontanément avant de finalement se rattraper en secouant sensiblement le visage négativement. « Tu penses vraiment que tu ne m'aides pas ? Ou pas vraiment ? » Ça sonnait faux pour Leta qui avait du mal à comprendre qu'il puisse ainsi se considérer.

Lèvre inférieure mordue dans la réflexion, son regard clair continuait d'observer les traits d'Ángel alors qu'elle se savait difficile à la confidence. Leta n'avait jamais été un livre ouvert, parce qu'elle savait ses pages intérieures noircies de non-sens. Pourtant, elle se rendait compte que son silence traçait les contours d'une incompréhension mutuelle. Une incompréhension qu'elle aurait peut-être pu encaisser jusqu'à récemment mais qu'elle voulait éviter, à présent.

Le geste affectif lui arrachait un soupir alors qu'elle se rendait bien compte qu'il était un des rares capables de calmer ses ardeurs caractérielles. Et diable qu'elle en avait.. Des ardeurs de ce type. Ça allait de pair avec son mauvais caractère.

« ..Comment tu veux que j'arrive à m'énerver quand tu es.. Tu es toi. » Qu'elle le désignait avec l'ombre d'un sourire, incapable de trouver un autre qualificatif pour définir l'attitude d'Ángel. Incapable également de continuer sur la lancée de sa tempétueuse réflexion. Un soupir s'en suivait tandis que le sérieux revenait.

« Tu as conscience que sans toi, je n'en serais pas là où j'en suis aujourd'hui ? » Lui demandait-elle alors, cherchant à être certaine qu'il prenait toute la mesure de l'aide qu'il pouvait lui apporter. « L'aide que tu m'apportes dépasse le simple coup de main ou.. Tout ce que tu peux imaginer. » A l'image de sa mutation qu'elle ne parvenait pas pleinement à expliquer, l'aide du Persécuteur était aussi complexe à verbaliser. Peut-être et surtout parce que Leta n'avait pas cette aisance à se livrer, à expliciter les choses. Les choses qui comptaient vraiment.

« Tu es.. Plus magique que toutes les bizarreries dont je suis capable. » Riait-elle, pas certaine de sa formulation, mais c'était finalement ce qui s'était imposé à son esprit.

Posant ses paumes sur le torse d'Ángel, elle soupirait ensuite alors que l'amusement la quittait au profit de ses inquiétudes. Portant son regard sur sa main amochée, elle demandait enfin : « Tu me le diras, le jour où je serais trop bizarre pour toi, mh ? »

Parce que de découverte en découverte, la normalité s'éloignait de plus en plus.
Et Leta pouvait concevoir qu'il ne pouvait le supporter.
A défaut de l'accepter.


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Un léger haussement d’épaule en réponse à ses questions sur la qualité de son aide. Parce qu’il n’avait pas la pédagogie de la maitrise de quelconque don. Lui, c’était l’entrainement physique, le combat, le tir, la balistique, le repérage, la maitrise de soi et le soutien moral. Compétences qu’il a du mal à décalquer sur le combat intérieur de Leta. Néanmoins, il se sait capable de servir de punchingball… ou de cobaye.

Sous son geste d’affection, elle soupira. Agacée de ne plus être agacée lorsqu’il est lui. Risette amusée qu’il partage, le temps de quelques secondes. Et c’est là qu’elle lui fit remarquer que c’était grâce à lui qu’elle en était là aujourd’hui. Qu’il arrivait à désamorcer ses ardeurs. Qu’il était là pour elle et que ça dépasse ce qu’il s’imagine. Il comprit. Il comprit que ce fut aussi difficile à verbaliser qu'à de démontrer. Mais être à ses côtés, incarner son allié était ce dont elle avait besoin.

Qualificatif et rire de Leta qui réanimèrent le sourire du brun s’étant un peu éteint. Ses mains délicates se posèrent sur son torse et il la regardait contempler son derme meurtri. À nouveau, les inquiétudes refirent surface. Question qu’il entend des lippes de son amante. Alors, à son tour, il joua la carte de l’humour afin de tenter d’atténuer ses tourments renaissants : … c’que j’trouve bizarre, c’est d’laisser ces pizzas refroidir dans leurs cartons. et d’un mouvement direct, mais délicat, il vint la soulever par la taille pour la ramener à son emplacement initial dans le divan. Il aurait pu lui dire oui. Il aurait pu lui dire non, que jamais il ne la trouverait bizarre. Ça aurait sonné faux. Parce qu’il trouve les mutants bizarres. Parce qu’il trouve les humains bizarres. Parce que ce monde est bizarre. Et que l’insolite fait partie de leurs vies. Faucheur préférant se focaliser sur l’instant présent. Parce qu’elle est ce qu’elle est et qu’il l’aime comme ça. Persécuteur conjugue jour après jour avec ce qu’il est et ce qu’il doit confronter. La vie, le danger, la mort, la justice, le savoir, l’amour.

Posés, le chasseur qu’il est préféra néanmoins ajouter, le regard reflétant une lueur étrange entre bienveillance et instabilité : … Tu vois où on en est aujourd’hui ? Si un jour, on m’avait dit… Bref, je n’y aurais pas cru. Comme quoi les gens changent et évoluent. Et 'faut faire avec. Phrase pouvant faire échos à l’un comme à l’autre. Jamais il n’aurait cru tolérer un mutant. Jamais il n’aurait cru tomber amoureux à nouveau. Jamais il n’aurait cru devoir concilier les deux. Jamais il n’aurait cru en aider un de cette manière. Jamais il n’aurait cru devoir revoir ses positions vis-à-vis des monstres qu’on lui aura toujours martelés dans l’encéphale. Jamais il n’aurait cru changer… évoluer. Tout comme elle.

Attrapant une part de pizza et déportant le regard de sa bien-aimée, à nouveau, bougre tente de la rassurer avec quelques mots dérisoires : … et peut-être qu’un jour, t’arriveras à cuisiner sans empoisonner personne, qui sait ? se fait taquin afin d’illustrer des derniers propos.

Premières preuves d’un esprit qui déjà, relativise le deuil dont il est prisonnier.
Se focalise sur ce qui mérite de l’être.
Sur ceux qui sont encore en vie,
ceux qui doivent l’être comme ceux qui doivent périr.  

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Eclipse d'une tourmente pour un sourire, même léger, même éphémère ; elle voyait enfin les traits d'Ángel s'illuminer d'une légèreté dont il avait été dépourvu en passant le seuil de son appartement. Le soulagement que ressenti Leta en le voyant plus serein suffit – dans son écho – à évincer le tumulte de ses pensées. C'était certes une manière mal avisée de reculer pour mieux sauter, mais c'était avant tout le plus avisé en cet instant.

Parce que leur monde ne tournait pas autour de sa bizarrerie et de ses tourments.
Ceux d'Ángel comptaient tout autant, voir plus au regard de la mutante.


Ses mots étaient évidemment maladroits mais ils dévoilaient surtout une autre dimension de réflexion, quelque chose qu'ils n'avaient jamais pris la peine d'expérimenter jusqu'à là. Parce que parler de sentiments et d'états d'âme n'avait jamais été au programme pour Leta. Enfin.. Pas autant, pas de cette manière. Les lèvres scellées de la mutante avaient plutôt retenu prisonnières jusqu’à là toutes les douleurs pour les transformer en fuel plus utile, plus brulant.

Pourtant, à présent, tout était différent. Parce qu'elle avait la sensation - justifiée sur bien des plans - de ne plus être seule dans cet univers qu'elle avait façonné d’isolement. Pour la première fois, Leta voulait se faire comprendre, malgré toutes les incertitudes et les pensées tortueuses que cela engendrait.

Ainsi se retrouvait-elle à poser une question.
Une question simple.
Mais multifacette.
Un peu comme elle.

La réponse teintée d'humour d'Ángel lui soutira un sourire parce qu'elle préférait avant tout le voir ainsi plutôt qu'endeuillé. Les pieds quittant sommairement le sol, elle échouait dans le canapé à sa place initiale et remontait son regard céruléen sur son amant pour suivre ses mouvements et le voir s'installer près d'elle.

Son absence de réponse véritable poussa tout de même Leta à la réflexion silencieuse tandis que son esprit construisait ses propres hypothèses. De celle d'un silence pour la préserver à la possibilité de se conserver une porte de sortie nécessaire, en passant par l'idée d'une discussion plus complexe qui ne pouvait se suffire d'une réponse simple. Leta retenait alors un soupir entre ses lèvres et attrapait finalement une bière pour la décapsuler, puis la seconde pour en faire de même.

Les précisions tombaient et elle reposait la seconde bouteille d'un mouvement ralenti alors qu'elle tentait de faire coller à ses options la réponse d'Ángel. Nop, ça n'entrait dans aucune boite. Et cela eut le mérite de lui soutirer un léger rire alors qu'elle ouvrait les boites pour faire le service.. Si tant est que l'on puisse véritablement appeler cela un service.

« Je suis à peu près sûre que certains pourraient nous balancer un « je vous l'avais bien dit » horripilant. » Répondait-elle enfin avec l'ombre d'un sourire amusé en attrapant une part de pizza pour mordre dedans. Quelques secondes passées, elle reprenait. « Si c'est Vince, je lui pète le bras pour de bon et rien ni personne ne m'en empêchera ! » Quel bon plan.. Vraiment. Ou pas.

Reposant sa part bien entamée, elle se relevait pour aller chercher de quoi s'essuyer les mains. Rouleau attrapé sur le plan de travail, elle continuait sur le fil de ses réflexions. « T'en as d'autres qui vont se dire que t'es chanceux, tu sors avec une nana jeune. » Et qu'elle mimait fugacement l'allure d'une midinette avant de lever les yeux au ciel et de déposer le sopalin sur la table basse. « .. Sauf que sur le papier, c'est moi la plus vieille. » Un petit sourire taquin fleurissait sur ses lèvres alors qu'elle revenait s'installer à sa place. « Et à bien y réfléchir, ça fait de moi celle qui profite de ta jeunesse éclatante. » Se penchait-elle vers Ángel avant d'attraper le rouleau de sopalin abandonné et de distribuer des feuilles. Au moins, ça, ça l'amusait.

« De toute façon, ça explique enfin pourquoi je me suis toujours sentie à côté de la plaque quand je voyais ceux de mon âge. » Haussait-elle les épaules, un peu plus sérieuse. A présent, Leta avait enfin l'opportunité de comprendre quelques éléments singuliers de ses réactions. C'était un plus.

« .. Et puis, ouais, faut peut-être faire avec. » Son regard céruléen revenait croiser celui d'Ángel. « ..Mais je veux pas que t'oublies que t'as le choix. » A sa différence, à elle.
Parce que Leta refusait de l'emprisonner dans le tourbillon de ce qu'elle était. Malgré le fait qu'elle le savait, elle se sentait, elle ne pourrait vivre sans lui.. Ni pleinement, ni véritablement. Mais son égoïsme ne pouvait s'étendre au-delà de ses sentiments et menotter à elle froidement Ángel. C'était son paradoxe. Celui de l'aimer.

Détournant le regard le temps de digérer ses propres pensées, elle attrapait sa bière pour en boire une gorgée. Silencieuse, elle laissait couler le flot de ses réflexions et finalement se figeait aux dernières paroles entendues. Un rire fugace passait ses lèvres dans sa spontanéité alors que le visage signait négativement. « ..Tu rêves, Ange. Tu rêves. »

Leta était à la cuisine ce que.. L'eau était à l'huile. Il y avait une sorte d'incompatibilité évidente, et ce, malgré ses nombreuses tentatives toutes plus catastrophiques les unes que les autres. Reportant son attention sur son amant, elle se fit pensive pendant quelques secondes avant de laisser filer un.. « Oh. » Elle avait une idée. Et pas des meilleures. « .. Attends, attends ! » Mais encore ? « Ça se trouve, une des autres savaient cuisiner, non ? On peut pas toutes être mauvaises, pas vrai ? .. Ou alors, je serais une vrai cause perdue mais ça, c'est une autre histoire.. » D'accord. « Mais imagine si dans le lot, il y en a une qui s'avère être un cordon bleu ! Je finirais par le devenir, non ? Et là.. Tadam. »
C'est ça ouais, tadam.

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Faisant le service, elle ajouta l’éventualité des répliques mal venues, des observations ou des espoirs de certains, notamment d'une connaissance commune et détestable. Vince. Rictus ironique de la part du brun lorsqu’il entendit ce nom. D'ailleurs, elle ajouta que rien ni personne ne pourrait l'empêcher de lui péter le bras cette fois-ci. Geste très certainement encouragé par le chasseur qui ne s'y opposerait pas une seconde, si tant est que cela pouvait le rendre adulte ou tout du moins muet sur le sujet.

Bières décapsulées et cartons ouverts, bougres se servent une part avant que Leta n'aille chercher de quoi essuyer leurs mains. Remerciement de la tête lorsqu'un morceau lui est tendu. Théorie dictée sur la chance supposée qu'Ángel aurait d'être en compagnie d'une plus jeune que lui. Peut-être. L'idée lui avait déjà traversé l'esprit, non sans quelques retenues lorsqu'il s’agit de souligner une différence d'âge qui pourrait en gêner certains. Mais il s’en fiche. Car si l'amour n'a pas de frontière sur la nature, il n'a pas d’âge non plus. Critiques qui seraient mal accueillies, surtout lorsque l'on sait que techniquement, c'est Leta qui affiche une bonne certaine d'années en plus que son amant, et ça, ça déclenche à nouveau une disette amusée sur le faciès du Persécuteur. Tout juste, mamie. qu'il lui rétorque afin de démontrer le partage de son avis. Bien qu'au travers de sa réflexion, il entendit alors le malaise qu'elle éprouvait avec les gens de son âge.

Les regards se croisent à nouveau et elle lui précise à nouveau que le choix lui était laissé et qu'il se maintiendrait. Parce qu'elle ne voulait pas s’imposer à lui. Elle et surtout ce qu'elle qualifie de ses bizarreries. Mais la ligne était franchie depuis le jour où ils s'étaient embrassés et depuis ce jour-là, il savait. L'un comme l'autre était possédé par cette angoisse intérieure de ne pas être assez ou trop pour l’autre. Et même si rien n'était officiel, Ángel s'était intimement engagé auprès de Leta. Et quand bien même leur histoire devait s’arrêter, il continuerait d’incarner cet appui du mieux qu’il pourrait. Il avait promis. Alors, il ne fit qu'acquiescer, entendant ses inquiétudes et il lui répondit en même temps d'un sérieux … très bien Leta. signant une réciprocité qu'il ne verbalisa pas.

Lorsque la rhétorique fut posée, suggérant une cuisine moins chaotique, la réplique ne se fit guère attendre. S'ajoute alors une éventualité d'une vie antérieure ayant le don requis afin de ne plus empoisonner ses convives. Un rire sorti du gosier où déjà une bouchée de pizza avait trouvé sa place. si tu la trouves, faudra que tu me la présentes ! s’exclama-t-il après s’être essuyé la bouche. … d’ailleurs, où en es-tu ? lui demanda-t-il sans pression, soucieux dans ses progressions et surtout vis-à-vis de son "côté démoniaque".

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L'attention détournée du malheur et des tourmentes ; c'était finalement avec une pizza et quelques mots échangés que la complicité parvenait à gommer les fêlures de l'un et l'autre. Ainsi Ángel se prenait-il à sourire alors que plutôt, sur le pas de la porte, c'était le malheur qui l'avait accablé ; ainsi Leta s'amusait-elle, pour une fois, de cette mutation qui la tourmentait bien plus qu'elle ne pouvait l'avouer.

Face au sourire et au petit surnom bien trouvé du Persécuteur, Leta prit un air offensé. « ..Mamie ? Outch. » Concluait-elle faussement accablée en posant sa main droite sur son cœur avant de finalement reprendre sa part de pizza pour la terminer tranquillement. Les pensées momentanément gommées par la nourriture continuaient pourtant de rôder dans un écho lointain tandis qu'elle observait longuement les traits de son amant.

La réponse à cette porte ouverte lui donna envie de se rétracter, d'effacer ses paroles pleines de bon sens. Parce qu'elle n'avait pas envie de faire preuve de bon sens, elle n'avait pas envie de le voir un jour s'éloigner d'elle. Malgré ses promesses, malgré la conscience de ce qu'ils étaient dans leurs rôles et leurs natures. Ravalant ses paroles, elle se focalisait sur sa nourriture pour étouffer toute la déraison que lui criait son cœur.

Quelle saleté.
Parce qu’avant tout ça, Leta n'avait jamais été sentimentale.
Parce qu’avant tout ça, elle n'avait également jamais été une mutante.
Du moins.. Pas à sa connaissance.

Les temps changeaient, ils avaient changé.
Assez pour se prendre à parler librement d'un gène que Leta peinait encore à assumer dans son entièreté. Pour autant, il n'y avait bien qu'avec Ángel qu'elle arrivait à en parler plus ouvertement. Il était sa première étape avant une acceptation plus globale.

Il était également celui qui osait lui demander de lui présenter une de ses vies antérieures. Terminant tout juste sa part de pizza, Leta s'essuya les doigts pour venir braquer son regard céruléen sur le sien.  Il venait vraiment de dire ce qu'il venait de dire ? Non parce qu’il le voyait ce regard-là ? Il était tout à la fois incrédule et contrarié. « Quoi ? Comment ça, que je te la présente ?! » Départ au quart de tour, la mutante se tournait tout à fait vers Ángel. « ..Pourquoi ? » Demandait-elle suspicieuse en plissant les yeux.

« C'est moi ta préférée. » Se désignait-elle arbitrairement et avec une assurance certaine. « Et aucune autre n'as le droit de te.. Cuisiner quoique ce soit. » Cuisiner ? Vraiment ? Non, Leta ne parlait pas de cuisine, mais elle voulait continuer sur la ligne de la discussion même si son esprit était déjà parti loin. Vraiment loin. Trop loin.

Renfrognée pour ne pas dire grinçante pendant quelques secondes, elle finissait par couler un regard en biais vers le carnet laissé sur le plan de travail avant d'en revenir à Ángel. « C'est compliqué. » Concédait-elle à répondre ensuite concernant sa situation, désormais bien plus contrariée par cet état de fait que par la cuisine d'une de ses alter egos. « Mais j'ai moins d'absences globalement, et les .. » Elle faisait un signe de la main vague. « Les fantômes appartiennent généralement à des scènes de vies passées. Du moins, c'est ce que j'ai finis par comprendre. » Et Darla l'avait confirmé, mais cela, elle n'avait pas envie de le dire.

Parce que Darla était un sujet épineux pour elle.
Cette Garce.

« J'ai le théâtre à la maison maintenant. Et spoiler alert, c'est pas souvent des comédies qui se jouent. » Grimaçait-elle en attrapant sa bière pour en boire une nouvelle gorgée. « Bonne ambiance. » N'est-ce pas.

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La légèreté avait commencé à s’installer dans le cœur et l’âme du persécuteur, lors qu’ils avaient changés de sujet. Se concentrant davantage sur l’état de son amante, le chasseur trouvait un centre d’attention davantage utile et salutaire dans le processus de son deuil. Parce que l’esprit continuait de travailler, il ne pouvait pas rester sans matière à broyer, à moins de retomber dans les méandres de ce qui alimentent son instinct vengeur. Vendetta qui sera de toute façon accomplie.

Petite crise de jalousie risible de la part de l’hôte qui démarra au quart de tour lorsque le traqueur annonça qu’il souhaitait rencontrer la cuisinière endormie. Le sourire amusé ne se décrocha pas de suite. Taquinerie dont il aime jouer. … ça ! J’suis certain que tu ne les laisserais pas faire de toute façon. qu’il déclara, le regard plutôt attendri par ce qu’il considérait comme une preuve d’amour, aux échos faisant référence au réveil dont il avait été témoin, suite au coup de poignard gentiment imposé par le côté diabolique…

Question posée sur l’avancée de la situation. Il vit le regarde changer alors qu’il attrapa sa bière pour en boire une première gorgée. C’est compliqué et il s’en doute. Prémices de la découverte d’une nature aux tenants complexes. Néanmoins, elle avoua que ses absences se font moindre et que les fantômes ne sont que des bribes des vies antérieures. Sujet épineux à peine effleuré en confessant que l’entente n’est pas toujours cordiale entre les deux. Paume libre vint se poser sur cuisse de l'aimée lorsqu’il ne put que lui dire, désolé : … j’suis sûr que ça va aller. Parce qu’il ne pouvait espérer mieux. Ils n’avaient pas vraiment le choix. L’aperçu que j’en ai eu me suffit pour comprendre. lui souffla-t-il. Parce qu’il n’y avait que la compréhension qu’il pouvait lui partager, même si leur rencontre ne reflétait qu’à peine le calvaire que ce devait être d’être elle. Mais t’es une teigne et j’ai confiance en toi. à nouveau, un léger sourire vint étirer les lippes du chasseur qui n’avait pas quitté Leta des yeux. Encouragement basé sur la connaissance caractériel, il savait qu’elle y arriverait.  

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Revanche à prendre que Leta n'oubliait pas ; elle préférait néanmoins apaiser un peu l'esprit d'Ángel, lui apporter un repos dans le deuil afin de lui permettre de retrouver avec plus d'aisance ses forces. Pour autant, l'amusement qu'il retirait de sa mutation, à elle, eut un effet immédiat. Réaction instinctive d'une jalousie tournée vers ses propres reflets ainsi que possessivité à ne pas vouloir envisager qu'une autre, dans son corps à elle, veuille se rapprocher de lui. Elle percevait avec aisance l'amusement de son amant et arborait un semblant de moue.

Boudeuse pendant quelques secondes, elle scrutait ses traits pour en décrypter ses expressions, puis son regard pour y lire ses attentions silencieuses. Ca suffit à défaire le nœud de ses contrariétés alors qu'elle ne lui répondait qu'un simple.. « ..Jamais. »

Jamais Leta n'autoriserait une autre à prendre le pas sur son corps pour tenter d'atteindre Ángel. C'était inscrit au fer blanc dans son esprit divisé et souvent dissident.

Aucune âme.
Aucun esprit.
Aucune autre.

Et quand bien même elles pouvaient s'avérer nombreuses et toutes plus complexes les unes que les autres ; Leta était plus généralement prête à reprendre la main sur une vie qui lui revenait de droit.

« On va tout faire pour. » Tout faire pour que ça aille, que tout se déroule au mieux.. Malgré les réticences de Darla. Malgré les cauchemars. Malgré les hallucinations.. Et même malgré la crainte d'être découverte. « Je n'abandonnerais pas. » Confirmait-elle avec un léger sourire aux lèvres, parce que oui, elle le savait, ils n'avaient pas le choix. Surtout s'ils voulaient désormais conserver ce qu'ils étaient. A tous les niveaux.

« Oh oui.. » Un rire fugace passa ses lèvres alors qu'elle secouait le visage négativement. « Cet aperçu-là.. Oui. Elle était en forme, je crois. » Leta en était même certaine, parce qu'elle se souvenait de cette détermination qui l'avait sortie de sa léthargie, qui avait fait émerger un sentiment instinctif de panique en elle. Mais ce n'était pas tout ce qu'elle avait retenue jusqu'à là.. Non, définitivement, ce n'était pas tout. « Mais sache que tu occupes beaucoup trop ses pensées. Beaucoup trop à mon goût, du moins. » Ce qui en appelait à Ángel créait une étrange ligne rouge entre les esprits. Brouille perpétuelle et écho lointain à interpréter ; Leta apprenait à décoder ce que dissimulait Darla tandis que cette dernière s'imprégnait peu à peu de ce qui habitait l'esprit de Leta.

C'était anarchique et épuisant.
Mais c'était désormais leur quotidien.

Et malgré tout cela, un seul encouragement suffisait à lui faire continuer sur la voie complexe qu'elle avait finalement décidé d’emprunter. Critique devenue compliment au fil des années, Leta esquissait un sourire charmant. « C'est ce qui fait mon charme. » Qu'elle soit une teigne. On pouvait dire ça.. D'une certaine manière.

Ce qui fut certain dans tout cela, c'était qu'elle était absolument fière de son tempérament peu commode.
Tout cela parce que le regard des autres n’avait jamais réellement compté.
Hormis celui de ceux qui comptait au-delà de cela.

Sourire se partageant alors qu'elle gardait son regard posé sur celui de son amant, elle prit quelques secondes avant d'enchainer, un peu plus sérieusement. « J'ai un peu menti. » Le nez se plissait face à l'aveu. « ..Je n'ai pas envie de te laisser le choix. » Référence encore fraiche à leur conversation. Elle ne voulait pas lui laisser cette porte de sortie, cette échappatoire. Plus maintenant qu'ils avaient sautés ce pas si longtemps esquivé. « Ça fait de moi une peste terriblement égoïste. » Et pas seulement. « C'est grave ? » Demandait-elle enfin en se rapprochant. Lèvres s'accaparant l’instant suivant le temps d'un baiser éphémère aussi tendre qu'envieux, Leta démontrait que là où les mots se détournaient pour évoquer des évidences, le geste - lui – prenait aisément le pas pour illustrer les sentiments.


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« Jamais » au travers duquel il entendit cette promesse qui s’élève au-delà de la jalousie un peu fausse. Parce que même s’ils plaisantaient sur le sujet, le fond n’en restait pas moins sérieux. Que ce soit par des talents culinaires endormis ou l’envie irrépressible de l’éliminer, Ángel entendit, au travers de la voix de Leta, qu’elle ne laisserait jamais la menace infiltrer son être ni ses muscles. Pas envers lui.

L’affirmation d’un abandon révolu résonne avant qu’elle ne se remémore ce soir-là. Prêtant une forme certaine à Darla malgré le fait que l’incarnée eut réussi à émerger pour mieux l’évincer. Mais elle confessa une information qui fit tiquer le chasseur ; le fait qu’il occupait ses pensées à elle et beaucoup trop au goût de Leta. Un instant, il fronça les sourcils puis se laissa aller à une supposition des plus logiques : … Elle me déteste. Pour qui je suis et pour ce que je représente. Elle a voulu ma mort quand même, et la veut surement encore… qu’il rappelle et qu’il imagine, sans en dire plus. Se doute des méandres infernaux qui doivent se brouiller dans l’esprit de Leta. Ne souhaite les provoquer davantage.


Compliment lâché, celui-ci la fit sourire et elle l’approuva. La paume toujours posée sur son genou, les yeux accrochés, elle mit un petit instant avant de reprendre d’une manière plus sérieuse, avouant le mensonge. Attention du brun toute donnée. Elle lui confia qu’elle n’avait pas envie de lui laisser le choix. Que ça faisait d’elle quelqu’un de terriblement égoïste et elle lui demanda si c’était grave avant de venir lui voler un baiser qu’il lui rendit. Son cœur rata un bond. Il soupira et baissa les yeux un instant. Se mordant l’intérieur de la joue, il se donnait un délai. Parce qu’à ses yeux, il n’y a qu’une chose qui empêche quelqu’un de faire le choix de partir. Une seule chose. Une seule. Un engagement. Une promesse matérialisée qui démontrera toute la loyauté dont l’autre est capable envers et contre tout. Parce qu’à ses yeux, c’est ça, le symbole même du mariage.

Mais est-ce réellement le bon moment ?
Il n’y a jamais eu de moment plus propice que lorsque le cœur bat.

Alors, il soupire à nouveau, ennuyé. Relève les yeux vers elle, résilié, murmure ; … ça fait de toi quelqu’un qui sait ce qu’il ressent. C’pas grave Leta, c’est important justement. Parce qu’elle lui avait avoué qu’elle l’aimait assez pour ne pas vouloir le laisser partir. Le regard s’attendrit, reflétant une lueur presque dangereuse. Le murmure devient souffle et la main libre tantôt sur la cuisse de l’amante, vint caresser délicatement sa joue ; … j’n’ai pas envie de faire ce choix. qu’il lui avoue avant de l’attirer à lui et de l’embrasser, plus ardemment encore.

Promesse faite que l’un comme l’autre, ne laisserait pas cette histoire se briser.  

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Conflit intérieur qui n'avait de cesse de prendre de l'ampleur, Leta avait fait le choix de ne pas en faire un secret lorsqu'il fallait aborder le sujet avec Ángel. Parce que pendant trop longtemps, elle était restée silencieuse sur son calvaire intérieur, persuadée d'être malade autant de corps que d'esprit. Aujourd'hui pourtant, elle savait que tout était différent ; elle connaissait la cause d'un malheur simplement devenue différence.

Ce gène qu'elle avait identifié, Leta savait qu'elle se devait désormais de l'accepter. Tout comme elle savait que cela lui prendrait du temps. Et finalement, c'était dans ces quelques conversations sans tabou qu'elle parvenait à intégrer à sa normalité sa différence. Ainsi, lorsque son amant lui partagea ses théories quant à l'attitude et aux sentiments de Darla, elle afficha une mine perplexe en le dévisageant avant d'esquisser un léger sourire qui se changeait en moue.

« C'est un peu plus complexe que ça, Ange. » Lui soufflait-elle avec une pointe de malice inévitablement teintée de jalousie. « Dans le fond, tu lui plais, mais elle déteste cette idée. Alors oui, peut-être qu'elle te veut encore un peu de mal mais .. C'est sa manière tordue d'éviter d'être touchée. » Après tout, Darla avait tué le père de son propre enfant dans l’espoir fou de survivre et d’exister. Et si elle avait eu l'occasion de tuer Darius au lieu de périr entre ses mains, surement l'aurait-elle fait également. Ses passions étaient distordues, gangrenées par sa crainte de disparaitre dans la lame de fond d'un destin revanchard.

« Et je ne sais pas ce qui me dérange le plus, qu'elle te veuille du mal ou que tu lui plaises à sa façon tordue et avide d'attention. » La mutante avait bien travaillé son sujet, elle avait bien analysé cette âme cohabitant la sienne. Parce qu'elle refusait d'être confrontée à l'inconnu lorsque les choses évolueraient. Elle refusait de se noyer dans tout ce que Darla lui apporterait lorsqu'elle serait forcée à ne devenir plus qu'une.

D'ailleurs, Leta n'était pas prête pour cette étape.
Ni aucune autre qui la rapprochait davantage de Darla.

Mais tout cela, elle n'y pensait pas. Non pas par désintérêt mais bien plus dans la logique d'éviter un réveil indésirable. Au lieu de cela, Leta préférait plutôt se focaliser sur cet aveu de culpabilité qu'elle lâchait dans un souci d'honnêteté pur. Baiser échangé qui se ponctuait d'un soupir, son regard céruléen s’accrochait aux traits d'Ángel dont elle captait les préoccupations.

Inquiète d'avoir prononcé des mots trop égoïstes, elle pinçait les lèvres dans son silence en attendant une réaction. Quelque chose pour y voir plus clair.
Parce qu’à des lieux de la psyché du Persécuteur, elle était loin de se douter de ce qui pouvait se tramer au dedans. Bien au contraire, Leta se prenait plutôt à imaginer le pire alors que c'était un meilleur qui se dessinait.

Le nouveau soupir lui fit pencher le visage sur le côté alors qu'elle se retenait de lui demander s'il était sûr de lui. Pour autant, les mots lui brulaient les lèvres, à tel point qu'elle ouvrit la bouche jusqu'à finalement rester en suspend lorsqu'il confessait qu'il n'avait pas envie de faire ce choix. Main à sa joue qui l'apaisait à peine dans la foule de ses questionnements, c'était finalement l'ardeur du baiser qui plaçait en suspend toutes ses préoccupations alors qu'elle se rapprochait encore en glissant sa main griffée dans son cou. Doigts flirtant jusqu'à la naissance de sa mâchoire, elle se perdait entre ses lèvres jusqu'à y laisser son souffle. Il lui fallut bien quelques secondes avant de finalement murmurer un.. « ..Ne le fait pas alors, jamais. »

Encore ce jamais, qui s'opposait à un toujours qu'il était plus facile à lancer. La promesse se faisait dans la contradiction ainsi que dans l'ardeur de sentiments qui brulaient au-delà des mots.

Le regard céruléen remontait enfin pour contempler les traits masculins qu'elle effleurait du bout de ses doigts après être venue se glisser, par une impulsion, sur ses genoux. « Ça va ? Tu as l'air.. Je ne sais pas. » Demandait-elle enfin, avec cette simple question ouverte. Question qui s'intéressait à ce qui pouvait le tourmenter. De leur discussion à la raison de sa venue. Leta voulait tout savoir, tout comprendre, ainsi avait-elle amorcé un constat qui s'était vite arrêté-là. Parce que finalement, Ángel avait toutes les raisons d'être préoccupé. Elle le savait.



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Révélation. Point de vue du démon concernant le persécuteur qui ne peut retenir une moue d’étonnement. Détestant tellement l’idée d’apprécier ou d’aimer, la diablesse en est réduite à vouloir tuer. Preuve d’une affection plutôt douteuse sur laquelle le brun préfère maintenir sa réserve… Et lorsque Leta avoua qu’elle ne savait pas ce qui la gênait le plus entre le fait qu’elle l’apprécie à « sa façon tordue » ou le fait qu’elle lui veuille encore du mal, à l’oreille du brun, ça sonnait sensiblement pareil. … quoi qu’il en soit, je préfère – et de loin – ton affection à la sienne. Sourire qu’il lui rend dans une dernière référence aux preuves d’affection que Leta lui témoigne, comparée à celles de Darla.


Et alors qu’il lui fit part de son point de vue après quelques soupirs réveillant les doutes chez son amante, celle-ci l’incita alors à ne jamais faire le choix de partir. Jamais. À nouveau, adverbe cinglant au sens incisif et à la portée dangereuse. Mot qui, encore une fois, fit échos à l’idée même qu’il se faisait de l’engagement doré. La consolide. Parce que c’est dans cette idée qu’il fut élevé, consacrant toute une symbolique permanente – et sans doute en décalage avec son époque – au mariage qu’il élève en piédestal.

Elle avait glissé sur ses genoux. Ses doigts se perdant entre la nuque d’Ángel et son visage. Elle observe ses traits et voit que des pensées parasitent l’esprit de son invité. Il avait posé sa bière pour mieux l’entourer de ses bras et de ses paumes. Mais la question qu’elle lui posa, lui fit rouvrir les yeux. Il la regarda. Intensément. Dans ses yeux brûlait l’envie qu’elle lui appartienne. Elle et personne d’autre. Il était prêt à tout pour elle. Même à crever sous l’impulsion démoniaque. Alors, il délaisse ses bras. Penche la tête sur le côté. Laisse cette lueur dangereuse capter les mires océaniques de celle qu’il aime. Il se laisse quelques secondes avant de laisser résonner sa voix rauque dans une demande sortie de ses tripes : … Est-ce que tu m’épouserais si j’te l’demandais ? Parce que pour lui, il n’y avait rien d’aussi important que de se lier à vie à l’être aimé. Ainsi fut-il éduqué dans le respect et dans la dévotion de l’autre. Âme sœur ou pas, il avait déjà réalisé cet engagement auprès de celle qu’il avait fougueusement aimée, au point d’accepter la rupture de cette promesse qui les liait. Parce qu’il fallait qu’il les protège de ce qu’il était et qu’il accepte que l’amour de l’autre se soit terni. Aujourd’hui, c’est une autre qui a le monopole de cette affection insensée et aveugle. Une autre ayant pleinement conscience de qui il est et de ce qu’il encourt jour après jour. Elle l’encourage. Elle l’accompagne, même. Alors pour lui, il n’y a pas meilleure preuve que de verbaliser cette proposition, à la promesse folle sous-jacente, évinçant à jamais ce choix de partir.

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from dusk till dawn
let our blood invade if I die in vain. now, if your convictions were a passing faith.. may your ashes feed the river in the morning rays and as the vermin crawls. ○○○  @Ángel Vidal  
Moue qui faisait écho à la sienne à l'évocation des attentions d'une Darla plus assassine que tendre, Leta ne pouvait que répondre à son sourire lorsqu'il confirma qu'il préférait ses attentions à celle de l'Autre. Car même si la mutante le savait, il y avait quelque chose de réconfortant à entendre Ángel prononcer ces mots. Ça l'ancrait un peu plus dans ce corps qui était pourtant le sien ; Ça éloignait toujours plus l'âme dissidente.

La paix, pour autant, ne dura guère longtemps tandis que Leta semblait percevoir une tourmente dans le regard de son amant. Et immanquablement, quelque chose qui l'interrogeait ; ainsi songeait-elle autant à la perte qu'il venait de subir qu'à ses mots qu'il était en droit de juger trop extrêmes.

Et parce que Leta n'avait jamais aimé ainsi, elle se surprenait parfois à aimer justement beaucoup trop.

Toujours à distance.
Toujours à refuser l'attachement.

Elle n'avait jamais cru en une quelconque âme sœur ; puisque jusqu’à là trop focalisée sur ses objectifs, sur une vie qui lui avait demandé de combattre au détriment de ses sentiments. Ainsi se retrouvait-elle sur un terrain inconnu et pourtant.. Pourtant, il y avait une sorte d'évidence. Un quelque chose qui s'était dévoilé alors même que le déni avait été chassé définitivement de son existence.

Son regard plongé dans celui d'Ángel, elle acceptait cette lueur dangereuse et vibrait pour elle alors qu'elle aurait voulu qu'il ne cesse jamais de la regarder ainsi. Le silence perdurait et pourtant, elle en oubliait la raison et l'essence des réflexions silencieuses alors qu'elle restait là, à partager simplement son attention.

Mais finalement, la question était posée.
Une question qui provoqua en elle un million de sentiments de dissident ; car alors même que l'esprit tentait d'assimiler la demande, Leta sentait son esprit se déchirer entre l'instinct de ce que lui criait son cœur, et l'écho lointain qui résonnait en elle.

Il y avait l'autre.
Et puis, toutes les autres.


Toutes ces autres qui avaient déjà succombées, qui avait déjà espérées, qui avaient déjà acceptées.

Souffle se précipitant un instant, elle sortait de son immobilisme en battant des cils. « T.. Vraiment ? » Leta ne parvenait pas à intégrer cette question, tant la surprise la court-circuitait. Une foule de questions se bousculaient et mourraient entre ses lèvres alors qu'elle tentait de calmer l'anarchie de ses pensées et sentiments.

« Tu es sur ? » Ne trouvait-elle rien d'autre à demander, craignant qu'il ne prenne pas la mesure de l'engagement que cela représentait. Mais à le sonder, à l'observer. Il avait l'air plus sûr qu'elle ne l'était elle-même. « .. Tu as l'air. » Murmurait-elle, le souffle coupé par l’émotion.

Pour faire place dans son esprit, Leta se projetait alors au-delà de la demande. Elle se plaçait dans un schéma inédit et cherchait à percevoir les lendemains qui pouvaient l'attendre alors que son regard clair continuait à observer intensément les traits d'Ángel. Elle se voyait à ses côtés dans la promesse d'une vie à deux, d'un jamais qui se concrétisait et naturellement, un sourire se dessinait sur ses lèvres.

Au dedans, la tempête se formait pourtant alors que Leta se construisait une réponse portée hors de toutes autres consciences, de toutes autres histoires et inquiétudes. Et tandis qu'elle se retrouvait à sourire, la nuance de ses iris entamait son balai changeant sans pour autant la chasser. « .. C'est complètement dingue, mais évidemment que j'a.. » Était-elle soudain coupée alors que la bataille s'imposait à son esprit jusqu'à la faire bouger tout à coup et se relever. Main se posant à la tempe, Leta n'avait jamais ressentie une telle fureur, une telle inquiétude. La tornade glacée l'emportait comme une lame de fond alors qu'elle se crispait en tentant de se raccrocher à son propre corps. A l'instant.

« Dégage, p.. » Grondait-elle avant de finalement se faire expulser durement par Darla qui reprenait le dessus. Il n'y avait aucune douceur dans la transition alors que la Garce s'imposait tout à coup. Corps se redressant dans une droiture colérique, le regard glacial se rivait sur Ángel.

« Qu'est-ce qui ne va pas chez vous deux ?! » Crachait-elle, furieuse en désignant le Persécuteur. « C'est hors de question ! » Statuait-elle arbitrairement alors que Leta semblait non-loin au vu de la lueur changeante et de l'humeur orageuse de Darla qui pestait à nouveau. « Ferme-là, toi. » Balançait-elle à son alter ego avant de revenir observer Ángel. « Vous n'allez pas vous marier ! Et non, tu ne fais PAS ce que tu veux. » S'adressait-elle à moitié à l'un et à l'autre avant de tout à fait accorder son attention à Ángel. « Sérieusement ?! T'épouserais tout.. Ça ? » Se pointait-elle dans l'ensemble de l’index, comme pour désigner tout le paquet de nœuds auquel il comptait se lier.

Pour Darla, c'était de la folie.
Alors que pour Leta, ça avait fait sens.
L'opposition atteignait ainsi son paroxysme.

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