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Aussi fortement désirait-il voir Amalia accepter sa proposition, Darius avait cessé de se faire des attentes. Si elle devait absolument rentrer pour ne pas se faire châtier, il l’aurait accompagnée à la sortie de l’unité sans trop insister.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle s’empara de son téléphone pour exécuter l’ordre à la lettre. Un sourire avide apparu suite à la provocation joueuse. “Tu as intérêt à te comporter,” articula-t-il avant de prendre d’assaut le cou de la mutante par des baisers contrôlés. Il commençait lentement, tâtait le terrain pour ne pas laisser son entrain obscurcir son jugement. La respiration accélérée et les gémissements qui se faisaient entendre suggéraient qu’il était sur la bonne voie. Il laissa ses lèvres se promener doucement jusqu’à l’oreille d’Amalia. “Sinon, il faudra peut-être te discipliner…” qu’il lui murmura avant de resserrer son étreinte et de poursuivre sur sa lancée. Ce fut la féroce poussée vers l’arrière et la chemise déchirée sans considération qui lui confirmèrent la réciprocité des sentiments.

Amalia n’y allait pas tout en douceur. L’excitation du vampire monta d’un cran lorsqu’elle se mit à cheval sur ses cuisses pour lui détacher la ceinture avant de s’étendre le long de son corps et retrouver le baiser passionnel.

Oh, comme il avait envie d’elle. Depuis la toute première rencontre, il rêvait de ce rapprochement, mais supprimait chacune de ses pulsions pour se concentrer sur d’autres priorités.

Mais pas ce soir.
Ce soir, il n’y avait pas de superviseur à retrouver, de Josh à sauver, d’Angel à confronter.
Ce soir, il n'y avait qu'elle et lui dans ce petit espace isolé du monde entier.

Étalé sur le dos, il laissait Amalia prendre le dessus tandis qu’elle se laissait aller à ses propres envies. Pendant ce temps, les bras de Dracula l’entouraient toujours, ses mains ayant trouvé refuge sous les vêtements encore intacts pour mieux agripper la peau de la mutante. Jusqu’à ce que la température semblât monter si haut qu’il fit dégager le t-shirt avec la même ardeur qu’elle lui avait retiré la chemise.

Lorsque les doigts de la blonde cherchèrent à retirer son pantalon, Darius l’arrêta dans son élan en lui attrapant les poignets. “Pas tout de suite,” ordonna-t-il avant d’inverser leur position. C’était à son tour de se trouver en position dominante, immobilisant d’une main les bras d’Amalia au-dessus de sa tête tandis que l’autre supportait le reste de son poids.

Il prit quelques secondes pour savourer sa partenaire du regard. “Tu es magnifique,” exprima-t-il en un souffle avant de se remettre à tracer un parcours avec sa bouche le long d’une Amalia partiellement à sa merci.

Il prenait son temps pour apprécier le moment et surtout, rendre Amalia aussi fou de lui qu’il l’était d’elle.

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Ironiquement, tu trouves Darius bien trop lent à ton goût. Frustration s’invite au-devant quand il t’arrête dans ton élan et tu espères seulement qu’il prenne les devants pour t’arracher tes vêtements. En vain. C’est mal connaître le vampire que de l’imaginer se livrer à ses plus basses pulsions sans la moindre retenue. Tu as tendance à oublier qu’il a vécu plusieurs vies avant celle-ci, la patience étant une de ses vertus quand elle te fait généralement défaut. Enfin bon, tu attends quand même ce moment depuis des mois, depuis cette toute première soirée à l’hôtel, depuis que tu as réclamé ses lèvres comme il a captivé ton attention, depuis qu’il se trouve constamment dans un recoin de tes pensées, à l’abri des regards indiscrets et des oreilles qui trainent.

Sans que tu ne le vois venir, il a pris une place importante de ta vie, s'est imposé là où tant d'autres ont échoué. « Hééé ! » Tu protestes d’un demi-sourire lorsqu'il te fait tomber sur le matelas bien que tu ne cherches pas à récupérer le dessus. En tout cas, pas durant les prochaines minutes. Tu laisses son regard te parcourir avant de te tordre de plaisir quand sa bouche explore lentement ton corps, trop lentement. Tu te sens défaillir, mourir à petit feu, succomber sous les brûlures délicieuses qu’il dépose à ton encontre comme des offrandes. Tes poignets cherchent inconsciemment à se libérer, le besoin de le toucher, de retrouver le contact de sa peau mais la prise du vampire ne te permet pas de te dégager et tu rumines en silence. Le supplice se poursuit, ta respiration s’accélère, tes sens s’affolent, tu te dandines, te courbes, une onde de vie se manifeste le long de ta silhouette. Jusqu’à ce que tu ne tiennes plus.

« Est-ce que tu essaies de me torturer ? » Si la torture de ton quotidien pouvait ressembler à cette parenthèse enchantée, tu serais en permanence au paradis hélas elle ne s'en approche ni de près ni de loin et tu redoutes déjà de devoir y retourner. Tu aimerais rester là durant des semaines à déguster les cocktails de Darius en l'écoutant râler parce que tu as brutalisé tous les voisins de l'étage qui se plaignent de tes manières et tu te ferais pardonner comme tu sais si bien le faire, de tes yeux doux et tes mots langoureux, de tes caresses indécentes et tes promesses accablantes. Sauf que tu le sais, ce rêve appartient à une autre réalité, une autre existence, une autre mutante. Tout ce que tu as toi, c'est ce moment et tu comptes bien le savourer. « Je te veux. » Trois mots. Trois mots s'échappent de tes lèvres. Une supplication. Un ordre. Un désir. Tu le veux, tu veux le sentir en toi, sentir l'envie que tu lui inspires, l'emprise que tu détiens sur lui.

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La remarque de Darius t’arrache un rire empli de légèreté alors que la morsure sur ton cou se referme grâce au gène X copié, ne laissant que les traces de sang autour de la plaie pour attester de ce qu’il s’est véritablement passé. « Ah oui ? » Tu pousses son coude afin de lui faire perdre l’équilibre et poses à nouveau ta tête sur son torse. Tranquillement, tu reprends ton souffle après vos ébats passionnés et passionnels. Tu pourrais rester dans cette position pendant des heures, à ne penser à rien d’autre qu’au frisson que le souffle chaud de Darius provoque chez toi dès qu’il effleure ta peau. « Un peu fatiguée, je vais juste fermer mes yeux quelques minutes ok ? » Bien que tu sentes d'ores et déjà les effets de la faim se manifester en ton for intérieur, l’épuisement prime sur le reste. Nul doute qu’un peu de sang te permettrait de te remettre en forme rapidement mais tu n’as pas envie de quitter le lit, pas tout de suite en tout cas.

C’est finalement au creux des bras de Dracula que tu t’endors, bercée par la promesse que vous avez dessinée de vos corps et de vos âmes. Un peut-être qui s’approche dangereusement d’un oui. Oui tu veux continuer à le voir. Oui tu veux continuer cette relation. Oui tu veux qu’elle en devienne vraiment une. C’est sur cette pensée pleine d’espoir que tu passes dans une phase bien plus profonde de sommeil sans te soucier une seule seconde du lendemain. Quand le cauchemar traskien reprendra depuis l’esprit dérangé d’Edward. Si seulement tu pouvais rêver de l’étranger, toutes les nuits, tu te réveillerais apaisée. Hélas, tu es extirpée de ta léthargie par l’angoisse d’un cauchemar récurrent mettant en avant tes innombrables traumatismes. Quand tu reviens à toi dans un mouvement brusque ton cœur bat la chamade et seule la voix de Darius parvient à te calmer rapidement.

Tu prends alors conscience que tu es encore - en sécurité - chez lui pour quelques heures. « Pardon je t’ai réveillé ? » Tu ne sais même pas pourquoi tu demandes, les formalités ne sont pas ta monnaie courante mais avec le mutant, tu te comportes bien mieux ou bien pire qu’avec n’importe qui d’autre. Ta main vient délicatement se poser sur sa joue alors que tu poses à voix haute les contours d’une question qui t'interroge depuis votre valse endiablée. « Dis, tes orteils c’est un petit cadeau de ta détention forcée ? » Ce n’est pas une amputation anodine donc tu supposes que se tient là une partie des séquelles de ses propres années de torture. « Jusqu’à quel point peux-tu te régénérer ? » La mutation de Dracula est encore en train d’évoluer alors naturellement, tu te demandes si les informations contenues dans son dossier concernant sa prouesse de guérison ne sont pas désuètes.

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Soucieux de lui être aux petits soins, Darius était prêt à procurer tout ce qui pouvait augmenter le confort d’Amalia suite à leur échange endiablé. Mais l'unique souhait de cette dernière était de se reposer un instant, épuisée mais sereine alors qu’elle laissait sa tête se poser sur le torse du vampire. Lui aussi reprenait son souffle et il ne pouvait rien demander de mieux que de rester étendu aux côtés d'elle. “Prends le temps qu’il faut, nous avons toute la nuit,” répondit-il en passant affectueusement ses doigts dans la chevelure dorée. Il avait presque du mal à croire qu’il venait de prononcer ces mots ; une partie de lui s’attendait encore à ce que le téléphone de la mutante sonne et la force à retourner là où elle était surveillée.

Pourtant non, aucune sonnerie ne vint perturber le calme qui s’était installé alors que la respiration d’Amalia se faisait plus lente et régulière. Darius lui caressait tranquillement le dos en la regardant s’endormir peu à peu. Sachant qu’il pouvait retarder ses heures de sommeil, il passa les heures suivantes à se demander comment faire en sorte que ce moment magique puisse se répéter tout en admirant les traits de sa compagne. Nue, endormie et vulnérable, elle n’avait rien d’une tueuse, d’une chasseuse de mutants ou d’une esclave de Trask. Elle était pure et magnifique et la seule envie de l’homme était de la protéger. De la sortir des griffes de ses bourreaux et de lui faire découvrir ce monde auquel on l'avait arrachée.

Il leva rapidement la tête, alerte, lorsque les jambes d’Amalia furent prises d’un spasme bref mais soudain. Elle se réveilla en sursaut et Darius comprit tout de suite qu’elle venait de faire un cauchemar. “Je suis là,” souffla-t-il pour la rassurer. En un rien de temps, le cœur de la mutante s’était mis à tambouriner à l’intérieur de sa poitrine comme si le danger était imminent. Darius vint poser un doux baiser sur son front. “Tu n’as rien à craindre ici. Je suis là.”  

Il signa négativement de la tête lorsque sa belle lui demanda si elle l’avait réveillé. “Je n’ai pas fermé les yeux une seconde.” Puis, il pinça les lèvres à la mention de ses orteils. Il n’était pas certain qu’elle les eût remarqués, mais le commentaire confirmait la réponse. “Quelque chose comme ça,” dit-il simplement en fixant le plafond. Il avait dépassé le stade où cette séquelle physique le rendait honteux, mais il détesterait toujours ce rappel quotidien de la torture subie plus d’un demi-siècle plus tôt.

La question suivante le fit par contre replonger dans ses pires souvenirs. “Les coupures, les brûlures, les coups de couteaux ou les tirs de pistolet régénèrent assez facilement… Les os brisés aussi, s’ils sont replacés correctement.” Ces types de blessures, il les avait subies à répétition lors des expériences conduites sur son gène. Le fait de pouvoir en guérir en quelques secondes ne diminuait en rien la douleur ressentie au moment où son corps se faisait martyriser. “Mais comme tu l’as remarqué, un membre amputé ne repoussera pas.” Il avait eu de la chance que les scientifiques aient arrêté les expériences d’amputation après ces deux échecs. Ça aurait pu être bien, bien pire de ce côté-là.

C’est tout ce que je sais,” soupira-t-il enfin. “Pour connaître mes vraies limites, il faudrait aller jusqu'à me tuer et prier pour que je revienne à la vie. Ma mutation leur était trop précieuse pour risquer de me perdre.” De son côté, Darius ne tenait pas non plus à connaître ses limites ni à savoir s’il était réellement immortel — car non seulement il lui faudrait d’abord mourir ; il lui faudrait mourir plusieurs fois et de diverses façons avant de conclure que sa survie n'était pas un coup de chance. Et s’il se trompait, il laisserait derrière lui tout ce pour quoi il se battait depuis des décennies.

Il attrapa la main d’Amalia pour y trouver un peu de réconfort tandis qu’il chassait à nouveau les images douloureuses de son esprit. “Je n’ose pas imaginer l'étendue de ce qu’ils te font subir là-bas…,” murmura-t-il en plongeant son regard rempli de tristesse dans les prunelles de sa protégée. La réaction au cauchemar qu'elle venait de faire et la crise de panique survenue en après-midi lui donnaient un assez gros indice de la profondeur de ses traumas, sans compter les fragments de souvenirs dont il avait pu être témoin.

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Ta question n’est pas innocente. Rien de ce que tu fais ne l’est. Tu as une idée derrière la tête, enfin plutôt une théorie à confirmer et tu attends beaucoup de la réponse de Darius. En effet, les possibilités offertes par son gène X pourraient bien t’enlever une épine de la main si elles te permettent de transcender la mort. Ou en tout cas, de la tromper. Ça fait longtemps que tu étudies le système de la puce et il semble que le problème majeur demeurant soit de la désactiver sans y laisser ta tête. Cependant, tu ne lui révèles pas ce qui motive ton intérêt soudain pour sa mutation. Tu le feras, au moment venu et ce n’est pas le moment venu.

« Une chance qu’ils n’aient pas amputé ton meilleur membre dans ce cas. » Blague salace que tu te permets sans la moindre gêne compte tenu de vos dernières heures ensemble et aussi pour remplacer les images d’horreur qui se forment naturellement dans ta tête à l’idée de ce qu’il a subi. « Je ne suis pas très bonne en prière alors je préfère te garder en vie tel que tu es. » Et sur ces mots, tu viens chercher ses lèvres afin de déposer un délicat baiser dessus, exprimant à ta façon combien il t'est précieux. « Et si on mangeait à la place de parler de tous ces trucs déprimants ? Je meurs de faim ! » Changer de sujet à la hâte ? Check ! T’as pas vraiment envie de discuter de ce qui t’attend quand tu quitteras l'appartement. Tu veux juste profiter de cet instant de quiétude en compagnie de ton amant et ne te soucier de rien d’autre que de le garder près de toi.

T'es pas contre un petit repas non plus, un petit encas ou un petit humain, tu t’en fiches du moment que ça te rassasie. « T’as des réserves ou on va toquer chez les voisins ? » Ce qui pourrait s’apparenter à de l’humour venant d’à peu près n’importe qui au monde ressemble à une sombre menace depuis le contour de tes lippes asséchées. Ta langue passe les rafraichir sans que tu ne t’en rendes compte lorsque tout à coup, quelqu’un toque à la porte. « Quand on parle du loup. » En quelques secondes seulement, tu te retrouves à déverrouiller la serrure, le drap du lit enroulé autour de ton corps dénudé, un sourire perfide nichant sur ta bouche. Tu n’as aucune idée de ce qui peut motiver le mystérieux individu à débarquer à une heure pareille. Un chien perdu ? Un problème de clef ? Un besoin de farine. Peu importe, c’est ton jour de chance, pas le sien.

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Amalia ne manqua pas de le faire sourire jusqu’aux oreilles avec sa blague et son entrain. C’était probablement sa façon d’envoyer un doigt d’honneur aux horreurs qu’ils avaient chacun endurées, mais elle avait raison : ils avaient le reste de la nuit rien que pour eux, ce serait dommage de la passer à se remémorer ces cauchemars alors qu’ils pouvaient enfin s’en échapper.

Quand Amalia mentionna avoir faim, Darius se redressa en position assise. “J’ai du sang dans le congélateur,” dit-il calmement. Il suffisait de le réchauffer à l’eau chaude ou à la casserole pour aller plus vite. Ce n’était pas idéal, mais il passait si peu de temps dans ce loft que conserver des poches de sang au réfrigérateur serait du gâchi — et ne pas avoir de réserve sous la main serait irresponsable. “Dans tous les cas, je ne conseille pas les voisins. L’un est diabétique et l’autre... Eh bien, disons que l'autre ne semble pas connaître les principes d’hygiène,” plaisanta-t-il en retour. Une partie de lui se doutait que sa copie ne blaguait qu’à moitié, mais il venait de lui assurer qu’il avait de quoi faire taire la soif. Il n’était pas inquiet.

Jusqu’à ce qu’on vienne toquer à la porte de son appartement.

Il se leva promptement à la recherche d’un vêtement pour se couvrir. Toutefois, Amalia fut plus rapide encore, attrapant le drap du lit avant de débouler les escaliers à vitesse grand V. Jurant intérieurement, Darius enfila son pantalon. “Attends-moi avant d’ouvrir,” lança-t-il du haut de l’étage. Mais il était déjà trop tard, la porte était ouverte.

Une voix masculine se fit entendre. “Bonsoir. Ici agent Cornwell et voici ma collègue, agente Thompson. Pouvons-nous parler à monsieur James Couture ?

Renonçant à mettre sa chemise, Darius se dépêcha de rejoindre Amalia au rez-de-chaussée. Il fronça les sourcils devant les agents en uniforme qui leur rendaient visite. La police ? Qu’est-ce qu’elle foutait là ?

Je peux vous aider ?” demanda-t-il sèchement. Étant donné la nature de la visite, il ne pouvait pas simplement leur claquer la porte au nez.

En temps normal, il aurait sorti tout le charme de James Couture pour donner sa meilleure impression aux policiers. Mais le voilà qui était torse et pieds nus, les cheveux en bataille et le pantalon reposant un peu trop bas sur ses hanches parce qu’il n’avait pas eu le temps de le ceinturer.

Et c’était sans oublier miss Draculette à ses côtés, dont le rythme cardiaque était en train de s’accélérer à l’idée de déguster non pas un, mais deux délicieux repas. Il s’empressa de lui attraper fermement la main et lui jeta un regard de travers qui, il l’espérait, serait suffisant pour lui faire comprendre le message.

For God’s sake, please behave.

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Dans d’autres circonstances, tu aurais probablement tenu compte des conseils de Dracula mais te voilà en mode copie depuis quelques heures déjà sans avoir consommé une seule goutte de sang. Autant dire que la faim dicte ta conduite même si tu gardes suffisamment de bon sens pour ne pas sauter à la gorge de ton compagnon. Tu te contentes juste d’ignorer royalement ses recommandations et tes doigts abaissent la poignée avant même qu’il n’ait eu le temps d’atteindre le rez-de-chaussée. Néanmoins, tu es stoppée net dans ton élan quand deux agents se présentent devant toi, badges en mains pour réclamer James. James Couture. « Je suppose. » Sans détourner le regard des deux repas qui te mettent l'eau à la bouche, tu te donnes la peine de prétendre signaler leur présence au mutant même s’il est déjà au courant de ce qui se trame. « Chéri, le père Noël est en avance. » Bien évidemment, tu n’en perds pas ton humour légendaire.

La vérité ? Tu n’en as absolument rien à faire de leur numéro de matricule, tout ce qui t’intéresse c’est l’hémoglobine qui circule dans leurs veines. Perdue dans tes pensées, ton corps tend vers l’avant quand soudain Darius t’attrape la main pour calmer tes ardeurs. Un conflit éclate en silence, vos regards se croisent, se trouvent, s’affrontent et tu finis par détourner tes prunelles affamées afin de les reposer sur les deux proies. « Nous avons reçu une plainte pour nuisances sonores, Monsieur Couture. » Tu penches la tête de côté en découvrant ce qui amène la police à la porte du loft. Intéressant. Vraiment très intéressant étant donné que les voisins dorment. Avec l’ouïe surdéveloppée de ta mutation copiée, tu perçois tous les bruits aux alentours (un peu trop à ton goût) dont l’étage au complet et ce, jusqu’à la respiration de Monsieur Sale et Madame Diabétique. Alors forcément, difficile de gober l’excuse balancée par les agents en service.

« C’est ma faute, j’ai la voix qui porte facilement ! » Que tu amorces tout en te libérant de l’emprise de Dracula. « On allait manger un bout entrez donc, où sont tes bonnes manières chéri ?! » A ton tour de lui lancer un regard équivoque entre le c’est très suspect et le c’est très opportun parce qu’au bout du compte, peu importe les véritables motivations des deux individus, t’as toujours présentement la dalle. « On pourrait faire un jeu du genre vous nous dites pourquoi vous êtes vraiment là et j’épargne l’un de vous ? » Il s’écoule même pas trois secondes avant que tu ne plaques l’agent Thompson contre le mur, coude plaqué sur ses cordes vocales, exerçant une pression particulièrement forte avec les capacités vampiriques greffées à ton ADN. Tu as jeté ton dévolu sur cette dernière car tu sais les femmes plus redoutables et résistantes donc elle devrait tenir jusqu’à ce que tu obtiennes les réponses à tes questions de l’agent Cornwell. Tu comptes bien évidemment sur Darius pour maîtriser les déboires éventuels. « On devrait les fouiller non ? »

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Dès que l’un des agents annonça avoir reçu une plainte pour nuisance sonore, Darius le dévisagea grandement. Soit il y avait eu erreur, soit la raison n’était qu’un prétexte... Dans tous les cas, impossible qu’ils eussent fait assez de bruit pour réveiller les voisins — le gène Dracula était le mieux placé pour le savoir. “J’ai bien peur que vous vous soyez déplacés pour rien, agent Corn—” entama monsieur Couture, mais la parole lui fut coupée par Amalia qui se dépêcha de prendre le blâme avant d’inviter les policiers à entrer. Les regards des deux mutants se confrontèrent à nouveau, mais cette fois, c’était Copycat qui lui sommait de jouer le jeu avec elle. Si Darius n’était pas sûr de vouloir laisser l’affamée diriger cette rencontre, il était au moins d’accord sur le fait que quelque chose clochait. Des "policiers" qui débarquaient l'une des seules nuits où James se trouvait à l'appartement dans les dix dernières années, avec une excuse totalement insensée — cela ne pouvait pas être une simple coïncidence.

Il finit par faire un pas de côté en se collant un sourire forcé sur le visage. “Vous avez entendu ma femme, entrez donc.” Il ne savait pas ce qui le dérangeait le plus entre le fait de devoir surveiller son bébé vampire pour ne pas se retrouver avec des cadavres à dissimuler, ou de voir cette nuit de rêve interrompue par des charlatans potentiellement dangereux.

Son sourire disparut aussitôt que la blonde s’en prit à l'agent Thompson. “Vraiment, Amalia ?” Naïvement, il pensait qu'elle leur laisserait au moins le temps de fermer la porte derrière eux. “Tu manques vraiment de patience, tu sais...” Maintenant, il était trop tard pour la diplomatie. Ils pouvaient encore se compter chanceux que c’était le coude de Copycat et non ses dents qui serraient la gorge de Thompson.

Lorsque Cornwell réalisa ce qui venait de se produire, il se jeta en direction d’Amalia pour libérer la collègue ; Darius l’intercepta en lui bloquant les bras derrière le dos et en le plaquant lui aussi face au mur. “Répondez à la question,” ordonna-t-il. “Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?” Il n’était pas vraiment d’humeur à jouer.

Ce que vous faites là est une offense majeure. Vous irez tous les deux en prison pour ça,” avertit l’homme en donnant un gros coup de talon dans le tibia de Darius. Cela fit légèrement perdre l’équilibre au vampire, mais pas assez pour lui faire lâcher sa prise.

La prison est le moindre de nos soucis, soyez-en certains,” répondit Darius en se mettant à fouiller le soi-disant policier. Malgré le fait que les imposteurs persistaient dans leur rôle et que leur jeu n'était pas particulièrement mauvais, le mauvais pressentiment était loin de s'en aller. Il fallait toutefois trouver une preuve ou forcer l’un d’eux à confesser.

Un mince étui à lunettes se trouvait dans la veste de Cornwell. En l’ouvrant, Darius y trouva non pas des lunettes, mais une petite seringue ainsi qu'une fiole de liquide en surplus. Le kit était de couleur argentée et semblait un peu trop sophistiqué pour être quelque chose que l'on pouvait se procurer n'importe où. “Bingo.” Il lança l’étui à Amalia pour qu’elle l’examine.  “À ce que je sache, ça ne fait pas partie de l’équipement du NYPD.”

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La toute première fois que tu as rencontré Darius, tu l’as nommé chéri. Un stratagème pour l’attirer dans tes filets et désormais, c’est toi qui te retrouve prisonnière des siens. Cœur amouraché. Cœur chamboulé quand tu l’entends t’appeler sa femme. Jamais encore personne n’avait utilisé ce mot pour te (re)nommer même dans un contexte similaire. Néanmoins, t’as pas le temps de te questionner sur l’effet que ça te procure que tes sens s’éveillent. La faim te pousse à réagir plus vite et plus violemment sous le regard contrarié du mutant à moins qu’il ne soit blasé. Tu ne saurais définir avec exactitude sa réaction. « La patience s’est surfait, l’endurance par contre… » Ton sourire fait clairement référence à votre ébat endiablé. « Enfin bref. » Difficile de te concentrer avec un Darius torse nu, cheveux en bataille, faisant usage de sa force pour te protéger.

Dire que tu le trouves hot serait un euphémisme mais t’as définitivement d’autres préoccupations majeurs et tu reportes ton attention sur ces dernières. La réponse de Cornwell ne vous avance pas vraiment mais ce qu’il cache dans son étui en lunettes te donne une idée plutôt claire de la véritable identité des agents et de ce qu’ils veulent. « Sérieusement ? Ça vous suffit pas de me suivre à la trace en temps réel ? » Tu n’as pas besoin d’examiner la seringue afin de deviner son contenu et son propriétaire. Le produit argenté ressemble un peu trop aux substances de pointe de Trask et tu t’apprêtes à en faire usage sur ta proie quand soudain, une douleur fulgurante et insupportable te force à lâcher ta prise dans un cri d'agonie. Oh tu la connais, cette douleur. T’as l’impression de recevoir une décharge électrique dans tous les membres de ton corps. A commencer par ta nuque, le point de départ. La puce.

Vaut mieux que Thompson ne lâche pas son foutu téléphone portable car si tu parviens à l’atteindre, tu vas la tuer. Tu vas d’abord la torturer puis tu vas la tuer et entre temps, tu vas certainement t’en nourrir. Rien à faire des conséquences. En attendant, tu dégustes des avancées technologiques qui permettent à l’un des nombreux chiens dressés d’Edward de te mettre la misère, qu’importe le gene X copié. C’est comme si ton cerveau était en feu, que tout ton corps combattait le mal en vain et que ça recommençait, encore, encore et encore jusqu’à ce que tu ne mettes un genou à terre. Et dire que tu passais un si bon moment... ça fait longtemps que tu n’avais plus eu de visite de contrôle impromptue mais le message envoyé à ton superviseur a dû raviver de vielles craintes. La faute à tes nombreuses tentatives de fuite passées. En temps normal, tu aurais fait preuve de plus de contrôle, t’évitant un désagrément aussi douloureux.

Sauf que la soif omniprésente et omnipotente demeure un effet secondaire difficile à taire. Le revers de la médaille et si tu veux un jour arriver à la gérer, va falloir que tu t'entraînes et daignes suivre les conseils de Darius. Oups.

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Il roula des yeux devant la remarque connotée d’Amalia, mais l’étirement très discret du coin de ses lèvres indiquait qu’il était encore du côté de la mutante. Ce n'était pas ces deux schnocks qui allaient briser leur nouvelle complicité ; peu importe la façon dont cette visite inattendue se terminerait, les imposteurs allaient regretter de les avoir dérobés du précieux temps qu’ils avaient ensemble. Retrouvant rapidement un sérieux menaçant, Darius ne perdit pas une seconde de plus pour immobiliser et fouiller le deuxième agent à la recherche de réponses.

La réaction d’Amalia face à la seringue ne laissa aucun doute sur la provenance des agents : il ne s’agissait pas du NYPD mais plutôt d’employés de Trask Industries. C’était du moins ce que Darius en déduisit jusqu’à ce que Copycat se retrouva au sol en gémissant de douleur. À ce moment-là, il ne lui restait plus aucun doute.

Non !” laissa-t-il échapper sous l’effet de la surprise et d’une certaine inquiétude. Ne connaissant ni la provenance du signal ni ce qu’il pouvait faire pour l’arrêter sans risquer la détonation de la puce, Darius fut pris au dépourvu quelques secondes. Juste assez de temps pour que Cornwell puisse se libérer et pointer son pistolet sur le torse du vampire. Mais ce dernier l’incapacita à nouveau sans trop d’effort avant de brutalement l’assommer avec la même arme.

Il se tourna ensuite vers l’agent Thompson et remarqua le cellulaire qu’elle tenait dans sa main.

Un geste de plus, monsieur Couture, et vous devrez ramasser le cadavre de cette sale mutante… Ou du moins les morceaux qui en restent,” dit-elle alors qu’elle brandissait son téléphone devant lui comme si elle en était fière.

Il s’arrêta un instant pour observer avec attention le langage corporel de la femme. Il était prêt à parier qu’elle bluffait — il fallait certainement plus d’un appui sur un bouton pour faire exploser la puce —, mais il ne comptait pas perdre son temps à le prouver quand Amalia se retrouvait paralysée de douleur à ses pieds. “Je vais vous accorder une seule chance : arrêtez le signal et peut-être que je n'aurai pas à ramasser les morceaux de votre cadavre,” répliqua-t-il avec la haine dans la voix.

Une colère froide venait déformer les traits de son visage alors qu'il considérait la meilleure façon de mettre fin à cette situation. Une atteinte contre Amalia était désormais une atteinte contre lui et il n’allait pas être près de l’oublier.

Quand Thompson refusa de coopérer, Darius secoua la tête. Elle ne lui laissait pas vraiment le choix. Mais y en avait-il vraiment un ? L’impulsivité d’Amalia avait ruiné tout espoir de trouver une fin satisfaisante à cet imprévu. Amalia et James Couture ne pouvaient en aucun cas se permettre de laisser ces agents retourner chez Trask après tout ceci ; mais si ces deux agents disparaissaient suite à leur visite de contrôle, les tourtereaux seraient tout autant suspects. Il n’y avait pas moyen de gagner.

Utilisant sa rapidité surhumaine, Dracula se précipita vers la femme en uniforme et lui tordit le bras sans considération pour la fragilité de ses os. Un craquement suivi d’un hurlement de douleur se firent entendre tandis que le vampire lui arracha le téléphone des mains. “Dites-moi comment arrêter la puce ou votre bras cassé sera le moindre de vos soucis.”

Thompson abandonna à contrecœur lorsqu’elle réalisa d’où venait le gène copié d’Amalia et ses faibles chances de remporter un combat au corps à corps. “4…4983…” articula-t-elle, et Darius s’empressa d’entrer le code dans l’application. Un rire sombre s’échappa des lèvres de la femme. “Oh, Edward va adorer connaître l'existence de votre mutation, Monsieur Couture.

Darius l’immobilisa par la gorge. “Alors vous comprendrez que je ne peux pas laisser cela arriver...” Tournant la tête vers Amalia, il constata qu’elle se remettait lentement du choc. Cependant, sa peau était plus pâle qu’à l’habitude, presque translucide ; ses yeux étaient noirs comme l’encre et sa bouche déjà entrouverte. La douleur intense de la puce ne faisait pas un bon mélange avec le contrecoup vampirique. Elle devait se nourrir. Immédiatement.

Le vampire approcha ses lèvres de l’oreille de l'agent. “Je suis déjà rassasié mais ça tombe bien, ma compagne meurt de faim…” Malgré tous ses regrets et ses discours moraux, il demeurait impitoyable lorsqu’il s’agissait de se protéger ou de protéger les siens.

Et Amalia faisait partie des siens.

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La douleur pulse sous tes tempes à un point inimaginable. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que tu subis les dommages de la puce et tu devrais être habituée à force de l’endurer mais tu ne t’y habitues définitivement pas. En train d’agoniser sur le sol du loft, tu t’en remets complètement à Darius pour te sortir du pétrin et cette seule pensée, la certitude qu’il va t’aider, apaise d’ores et déjà ton tourment. Parce que désormais, tu peux compter sur lui pour affronter les épreuves et passer les obstacles. Néanmoins, incapable de suivre l’affrontement entre ton allié et ton ennemi, tu manques de t’évanouir sous l’afflux du courant électrique quand soudain la torture cesse. Tu ignores combien de temps ta misère a duré, une impression d’éternité tapis sous ta peau, sur ta peau, quand seulement quelques minutes ont en réalité défilé.

La délivrance est à la fois si douce et épuisante car une autre forme de supplice prend immédiatement vie, la faim remonte à la surface, plus vorace que jamais. Tu sautes alors sur la proie offerte par ton compagnon et aspires, affamée, le nectar présent dans ses veines jusqu’à ce que son cœur s’arrête de battre. Là et seulement là, tu estimes avoir terminé ton repas. Grâce au gene copié, tu es rapidement remise d’aplomb, force et vitalité luisent à nouveau sur les traits de ton visage apaisé. Tu laisses tomber la carcasse meurtrie comme un vulgaire déchet humain avant de reporter ton attention sur le mutant à tes côtés. Un sourire complice s’installe au creux de tes lèvres, les doutes et craintes de la veille n’ont pas disparu mais se sont drastiquement adoucies. Enivrée par un trop plein d’énergie tu utilises sans t’en rendre compte ta vitesse vampirique pour t’avancer vers Darius et passer tes bras autour de sa nuque.

« T’inquiète pas, Edward n’en sera rien, je vais les amener près des quais et elle je lui trancherai la gorge pour justifier qu’il manque autant de sang dans son corps. » Tu n’auras aucun de mal à expliquer ton écart de conduite, depuis le temps que tu es prisonnière de Trask tu as une ardoise bien remplie de tes erreurs, tes fautes, tes échecs, tes maladresses et de tes meurtres (bien évidemment). « Lui… » Ton regard se pose un bref instant sur Cornwell. « Je trouverai une idée sur la route. » Couvrir un meurtre c’est plus ou moins monnaie courante dans ton monde par conséquent, le dénouement de cette situation ne t’inquiète guère. Tu ne peux pas en dire autant de ton amant à l'expression contrariée. T'es quasi certaine qu'il va te faire la morale d'un moment à l'autre alors tu anticipes de suite sa réaction. « Fais pas cette tête-là on forme une super équipe ! » Ton seul et unique regret c'est que votre tête à tête dans la douche va devoir attendre.


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Sans l’ombre d’un sourire, il regarda Amalia se nourrir goulûment à la gorge de la première victime. Ce n’était pas en toute fierté qu’il avait libéré la voie entre sa protégée et l’agent Thompson — il avait agi un peu par rancune, mais surtout par nécessité. Idéalement, les choses se seraient passées différemment, mais il était inutile de se morfondre dans ce qui aurait pu être. Darius avait pris une décision pour leur sécurité à tous les deux et il devait maintenant l’assumer.  

Les bras de la mutante autour de son cou, il ferma les yeux un instant en l’imaginant préparer les corps pour couvrir ce qui venait de se passer. Elle avait beau le rassurer qu’elle savait comment s’en charger, cela n’était pas assez pour chasser l’air contrarié du vampire. “Ce n’est pas du travail d’équipe quand l’une n’en fait qu’à sa tête.” Et que l’autre n’a d’autre choix que de ramasser son bordel.

Il se détacha de Copycat avant qu’elle n’initie d’autres rapprochements. Il tenait encore à elle, mais il n’était pas d’humeur à encourager son erreur et lui faire croire que tout était OK. Il ne voulait pas que cela se reproduise. Même si Edward ne saurait rien de Dracula, Copycat risquait tout de même d’écoper d’une punition. Quand est-ce que ses bourreaux décideraient que ses écarts de conduite allaient trop loin ? Elle qui prétendait placer sa propre survie avant tout, c’en était à croire qu’elle n’y tenait pas tant que ça lorsqu’elle décidait de s’en prendre à des agents en uniforme avant même d’en savoir plus sur la raison de leur visite.

Mais peut-être était-ce de sa faute à lui, aussi. Peut-être aurait-il dû la réveiller plus tôt et insister pour qu’elle se nourrisse. Peut-être l’aurait-elle écouté si la soif de sang n’était pas venue embrouiller ses pensées. Il ne pouvait pas lui en vouloir entièrement : ce contre-coup venait de son gène. C’était son fardeau.

Dans un soupir, il se pencha auprès de l’agent Cornwell pour prendre son pouls. Il était inconscient, mais son coeur battait encore. Lui attrapant le poignet, Darius sortit les crocs pour goûter au sang humain. Il n’en avala que quelques gorgées le temps de vérifier les souvenirs de l’homme, puis l’acheva rapidement en lui tordant la nuque.

Je vais me rhabiller,” annonça-t-il platement avant d’aller chercher le reste de ses vêtements à l’étage. Il redescendit avec ceux d’Amalia dans les mains, qu’il lui lança pour qu’elle les attrape. À ce point, il était plus fatigué qu’autre chose. Il savait qu’il allait s’inquiéter dès qu’Amalia franchirait la sortie de cet appartement.

Lorsqu’elle fut aussi vêtue comme à leur arrivée, Darius lui prit la main et y glissa la clé de l’unité. “Sens-toi libre de revenir quand tu veux, si Trask te le permet. Mais je ne veux plus de cadavres dans notre appartement.” Oui, notre appartement. Il n’y avait jamais réellement vécu, mais il y avait un début pour tout ; et malgré ce qui venait de se passer, c’était là un chapitre qu’ils allaient commencer à deux.

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Le regard de Darius s’est considérablement assombri mais tu ne détectes pas la moindre menace à l’intérieur, seulement un amas de craintes qui forme un voile opaque. « Et maintenant, qui fait la tête ? » De toute évidence, ta remarque n’amuse guère le mutant, il te lance un regard lourd de sens avant de s’éloigner sensiblement de toi. Tu manques de soupirer face à sa réaction parce que c’est toujours la même chose, il ne peut pas s’empêcher de plomber l’ambiance. « C’est une blague. » Pourquoi personne ne rigole à tes blagues ? Pourquoi personne n’apprécie ton humour ? Pourquoi personne ne le partage ? C’est ton grand fardeau dans la vie Amalia, demeurer incomprise envers et malgré tous. Néanmoins, tu ne laisses pas la mauvaise humeur de ton amant te contaminer, encore imprégnée du délicieux moment passé en sa compagnie même si ce dernier s’est fini plus vite que prévu.

Il va falloir s’occuper des deux cadavres. Le cou brisé de Cornwell règle la question du comment le tuer et tu devines que ce geste est une forme de compassion de la part de Dracula. Vous auriez pu opter pour une méthode beaucoup plus rude mais ton compagnon est un tendre, dans le fond. Tu rattrapes tes vêtements d’un simple geste de la main avant de faire tomber le drap à terre sans la moindre gêne. Malgré ta rapidité vampirique, tu prends ton temps pour t’habiller, enfilant tes sous-vêtements très lentement. C’est qu’il est mignon quand il boude Darius, tu ne voudrais pas te priver de ce souvenir à graver dans ta mémoire. « Notre appartement ? Attention Monsieur Sinclair, toutes les grandes histoires d’amour commencent par un nous. » Entre le portable crypté et la clef de l’unité, tu pressens que l’un de vous a préparé le terrain contrairement à l’autre qui se contente d’improviser. Si tu abordes le sujet avec une certaine nonchalance, n’empêche que ça te touche véritablement. « Bon tu m’aides à les transporter jusqu’à leur voiture de service ? » Tu ne tiens pas à ce qu’il t’accompagne jusqu’aux quais et prenne un risque inutile mais un petit coup de main afin de les descendre en toute discrétion tu ne dis pas non. C’est bel et bien ensemble que vous installez les deux agents morts dans le coffre du véhicule avant que tu ne t’installes à l’avant. Le contact démarré, tu baisses la vitre pour saluer une dernière fois le mutant. « A plus chéri. »

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