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To my lover, I'd never lie | ÁNGEL

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to my lover, I'd never lie
cross my heart, hope to die, to my lover, I'd never lie. he said "be true, " I swear I'll try.. in the end, it's him and I. ○○○  @Ángel Vidal  
Fiançailles entamées dans le drame et le sang, c'était un étrange mélange d'euphorie et d'inquiétude qui habitait Leta depuis. D'euphorie parce qu'elle ne souffrait d'aucun doute ; d'inquiétude pour la multitude de constantes déterminées à bousiller leur union. La première d'entre toutes demeurait Darla ; car Leta vivait avec la force de son scepticisme en toile de fond, lorsque ce n'était pas simplement une histoire de colère explosive qu'elle déversait dans son crâne.

Un accord entre Elle et l'Autre avait pourtant été conclus sur le fil d'une trêve fragile. Leta s'était promise de ne plus jamais s'en prendre à des mutants, laissant néanmoins un goût de cendres amères dans la bouche d'une Darla qui ne cessait de faire payer son geste à son alter ego.

Question de principe et de revanche bien sentie.
Darla avait la rancune tenace.


Mais tout cela, c'était sans compter également la suspicion de Leta, qui s'interrogeait de plus en plus sur ce vécu qui lui échappait. Enquête ainsi demandée sur sa propre personne dans la discrétion d'une confidentialité, la mutante avait besoin de savoir ce que faisait son alter ego pendant ces heures de silence ensommeillé. Elle avait besoin de comprendre ce qui motivait une Darla.

Prise dans la tourmente silencieuse que tous ces aléas imposaient, elle avait néanmoins décidé de profiter de cette fin de journée en compagnie d'Ángel. Rendez-vous prévu devant la salle de sport dont ils avaient fini par être chassé quelques mois auparavant, elle s'afférait pour enfiler un ensemble de sport blanc alors que d'autres affaires étaient glissées dans son sac avec plus de soin. C'était le change pour le pivot d'une soirée qu'elle avait réservée aux abords de la ville.

Une surprise qui en engendrait d'autres.
Parce que là-bas, portés hors de toutes oreilles indiscrètes, elle lui révèlerait, à Lui, ce qu'elle faisait, Elle, entre les murs de Trask Industries.

Secret soumis au pacte terrible qu'elle avait fait avec le diable, elle refusait qu'un accord tel que celui-ci se place entre eux. Parce qu'Ángel connaissait déjà tout de ce qu'elle était, même dans ses plus complexes et détestables revers, alors, il devait également connaitre cela.. Encore plus depuis qu'elle s'était découverte mutante et vivait dans la clandestinité de son gène. Parce que s'il lui arrivait quelque chose.. Elle savait ce qu'Ils feraient d'elle ; elle le savait mieux que quiconque pour avoir laissé la cruauté scientifique s’orchestrer des années durant entre les murs imperméables du géant.

Revers de la médaille, Leta avait la sensation que les petites lignes du contrat démoniaque se laissait enfin voir et qu'elle ne pouvait y échapper, malgré toute sa bonne volonté.

Stress la dévorant face à la foule de ses réflexions, elle soupirait longuement avant d'attraper les clés de sa voiture et de quitter son appartement.

○○○

De longues minutes plus tard, Leta se garait devant la salle de sport et attrapait ses affaires pour quitter l'habitacle. Verrouillage enclenché, elle prenait la direction de l'entrée de la salle et en passait les portes sans l'ombre d'une hésitation.

Le regard céruléen glissait sur les personnes présentes et capta rapidement que son fiancé n'était pas encore arrivé. Cette simple pensée lui soutira l'ombre d'un sourire ; parce que rétrospectivement, elle se souvenait de celle qu’elle avait pu être en passant les portes de l’établissement la dernière fois. Elle avait été différente. Tout comme sa relation à Ángel avait également pu l’être.

Faisant deux pas, Leta se faisait aussitôt accoster par l'armoire à glace qui n'eut aucun mal à la reconnaitre.

« Mais qui voilà ? J'hallucine, Leta. Je pensais pas te revoir passer ces portes un jour. »
« Les miracles arrivent, tu vois. » Lui répondit-elle en le jaugeant longuement. Lui, il la détailla longuement sans même prendre la peine de s'en cacher. Intuitivement, la mutante eu une envie subite de lui arracher les yeux mais elle conserva plutôt son calme.
« Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui ? » Demanda l'avare en rancune, parce qu'il s'était suffisamment rincer l'œil pour oublier l'objet de son courroux.
« ..Me défouler. » Articulait Leta avant de détourner son regard céruléen pour le porter sur l'entrée. Car l'expression instantanément rembrunie de Vince fut un indicateur immédiat ; Ángel venait d'arriver.

« Génial. » Grondait Vince, moins ravi de voir le duo réuni qu'il n'avait pu l'être de voir Leta franchir le seuil de son établissement.
« Tu l'as dit. » Répondait Leta sur un ton opposé à celui de l'armoire à glace.

Elle, elle était ravie de voir arriver son fiancé.
Ce que ne manqua pas de remarquer Vince.
Bien évidemment.

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Soirée programmée par sa douce. Demande spéciale afin de passer la fin de journée ensemble. Sujets dont ils devaient parler, mais avant tout, une décharge tant physique que venimeuse nécessaire se profilait. Parce qu’ils avaient cette connaissance détestable en commun, qui ne pouvait s’empêcher d’être aussi intrusive qu’odieuse. Surtout envers sa belle. Et parce qu’ils formaient un couple quelque peu atypique, il formait un tout dangereux que rien ne pouvait ébranler.

La vengeance dans la peau,
eux contre le reste du monde,
rien ni personne n’avait le droit d’oser fissurer cet état de fait.
Un par un, les obstacles tomberaient.

Et Vince en faisait partie.
pour le moment...

Rendez-vous donné à cette fameuse salle de sport où ils avaient été chassés. Endroit qu’ils avaient l’habitude de fréquenter dans d’autres circonstances. Relation tout autre que celle présente, la portière est claquée sans appréhension aucune. Monstre d’assurance, l’assassin passe la porte. Persécuteur avait délaissé sa tenue de sport contre sa traditionnelle veste - sweat à capuche et un simple jean noir. Fringues non appropriés, laissaient entrevoir là le sérieux d’une situation qui n’était pas réellement le sujet du lieu. Bien évidemment, il dénote, et les regards perplexes s’accrochent au persécuteur.

Mais il n’y en a qu’un seul qui compte. Celui de sa belle. Elle est à la seule à qui il donne son attention. Et la voir, le fait sourire, instantanément. Parce qu’ils savent. Complices en mission. À nouveau. Puis l’expression du Vince - aux côtés de Leta - change et le dernier arrivant le remarque. Il jubile. Arrivant à leur hauteur, il ne prend même pas la peine d’adresser un seul mot à l’homme. Les mires rivées sur sa fiancée, amoureux et fier, il l’embrassa sans retenue devant tout le monde et surtout devant le principal intéressé. Baisser tout aussi tendre que passionnel, c’était Elle avant le reste. Sa priorité.

Iris bruns et assassins vinrent accentuer ce visage provocateur qu’il adressa ensuite au maître des lieux. Ben alors Vince ? Pas content d’me voir ?! J’suis déçu… Moi qui pensais qu’on t’avait manqué… qu’il entame. Puis, s’adressant enfin à sa douce sans quitter le bougre de son regard, il clama : Alors ma belle… as-tu briefé notre coach du programme ? J’espère qu’il est prêt… la menace résonnait sous-jacente. Parce qu’il serait fier spectateur (et potentiellement acteur) de cet instant de défoulement prévu. Malin plaisir qu’il prendrait à voir cet abruti tomber sous les prises de celle qui l’aime, emportant avec elle, toute cette rancœur et cette rage qu’alimentait la connerie de ce phallocrate crétin.

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TW : misogynie, insultes. -- Retour à un point de départ qui avait amorcé une suite que Leta n'avait jamais espéré au-delà de ses songes ; elle le sentait, aujourd'hui, quelque chose était différent. Entre eux mais aussi avec elle-même. Bien souvent, la mutante avait passé le seuil de cet établissement sans avoir conscience de ce qu'elle était, sans prendre la mesure de cette rage qui la rongeait. Dorénavant, la dissociation se faisait de manière plus claire ; elle reconnaissait la présence de Darla, disséquait certaines de ses émotions et tendait à moins s'en imprégner.

Et depuis, Leta n'était plus cette colère incarnée, cet écho incompréhensible d'une autre vie qui lui échappait. Elle avait repris la main sur son existence, le regard ouvert vers un lendemain plus angoissant mais également plus prometteur.

L'arrivée d'Ángel fit naitre un sourire spontané sur ses lèvres alors qu'elle le laissait la rejoindre. Son sac tout juste déposé à ses pieds au moment où son fiancé arrivait à sa hauteur, elle partageait avec lui ce regard tendre et amoureux avant de finalement venir glisser sa main baguée le long de sa joue en se laissant prendre dans le tourbillon de ce baiser, une attention dont elle ne se lassait pas.

Le geste eu le mérite de susciter la surprise chez Vince qui observa le couple longuement avant de finalement figer son regard sur la bague. Petit sourire narquois qui naissait au coin de ses lèvres, il les voyait se détacher à peine et Ángel lui adresser enfin la parole.

« Vidal, t'es pas en tenue règlementaire et t'as rien pour te changer. » Recadrait plutôt l'armoire à glace en croisant les bras alors que l'échange se poursuivait entre les fiancés. Evidemment qu’il n’était pas ravi de les voir réunis, et surement moins encore de les voir s’unir tout court.

« Brièvement, mais ça sera suffisant. » Un mot, Leta lui avait littéralement exposé le programme par un mot. Et selon elle, c'était bien suffisant. Son regard céruléen demeurait rivé un instant sur les traits d'Ángel alors qu'il n'en fallut guère davantage à l'armoire à glace pour se lancer dans sa diatribe mi-moqueuse, mi-misogyne.

« En attendant, je vous l'avais bien dit hein.. » S'il s'était arrêté à ce constat, surement que la mutante n'en aurait guère fait état, mais il poursuivait plutôt.. « T'as finalement réussi à la détendre comme il faut. Elle va peut-être arrêter de péter son câble à la moindre remarque maintenant.. » Balançait-il à Ángel sur le ton d'une connivence mal venue avant d'en revenir à Leta qu'il avait ignoré l'espace de ses précédentes paroles. Elle ? Concernée ? Pas du tout, voyons. « Bah quoi ? C'est plus la peine de faire ta mijaurée, Beauté. Tu mordais au moindre mot de travers jusqu’à là, mais regarde-toi, t'es finalement comme toutes les autres. » Vraiment ? Une profonde inspiration était prise de la part de Leta qui passait son regard d'Ángel à Vince qui la toisait, goguenard. « ..Ca y est, elle nous ressort son regard qui tue. » Se marrait-il devant l’expression glaciale de la mutante qui l'observait fixement sans un mot.

Inconscient des conséquences à venir de son discours, Vince concluait à l'attention d'Ángel avec un.. « D'ailleurs, félicitation hein ! Elle t’a fait lui passer la bague au doigt à ce que je vois. C'est pour quand ? »

Leta en revint à Ángel alors qu'elle attrapait un élastique logé à son poignet. Ses longs cheveux bruns étaient ensuite attachés en un chignon. « .. Il dépasse mes espérances. » Murmura Leta, plus à l'attention de sa moitié que de l'abruti qui l'observait avec incompréhension.

Finalement, la mutante ôta son haut blanc pour laisser apparaitre une brassière de la même teinte alors qu'elle devinait le regard curieux et déplacé de l'armoire à glace. D'ailleurs, elle revint l'observer avec un sourire que son regard peu amen fit instantanément mentir. « Que je résume donc.. Je suis une hystérique qui ne tolère aucune remarque, mais maintenant, ça devrait aller parce que je vais me marier à Ángel ? » Vince ouvrit la bouche, prêt à contester le tableau dressé.. Ou alors, à le confirmer avec son humour déplacé, mais Leta lui fit promptement signe de l'index de la boucler alors qu'elle reportait son regard sur son fiancé. « Dis donc.. T'as vraiment pas de chance. » C'était dit avec humour, parce qu'elle n'y croyait pas une seule seconde.
Parce qu'ils se connaissaient trop bien pour se laisser prendre dans ce genre de conception grossière.

« ..Heureusement que je suis bonne, ça compense. Pas vrai ? » Demandait-elle à Vince qui en eu un rire, prêt à confirmer, persuadé que tout ça n'était qu'une discussion légère. Mais Leta le coupa dans tout élan avec un.. « Ferme ta gueule Vince. » Surpris d'abord, puis rembruni, il vit la mutante lui désigner le ring. « Allez viens, je vais gentiment t'expliquer qu'on a changé de siècle. »

En réponse, Vince se tourna vers Ángel pour lui lancer un.. « Désolé mec, je risque d'amocher ta petite fiancée. »

L'espoir faisait vivre.
Et Vince était blindé d'espoir.
Enfin, pour le moment.



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La remarque sur la tenue inadéquate était bien évidemment attendue. Et la réponse, quant à elle, se fit tout aussi spontanée ; un doigt d’honneur fièrement érigé sans même ajouter un seul mot. Geste se suffisant à lui-même.

Douce lui répondit que le coach fut brièvement briefé sur le programme qui l’attendait. Les regards se croisent et le sourir sournois du brun se maintient. Il s’accentue davantage lorsque le bougre enchaina avec le traditionnel et l’attendu « je vous l’avais bien dit ». C’est alors que le souvenir de la promesse de Leta, lui remonta en mémoire. Mot pour mot, elle avait émis la condition : « Si c'est Vince, je lui pète le bras pour de bon et rien ni personne ne m'en empêchera ! » Lâchez les chiens... Inconscient, Vince venait de dire adieu à son bras. Tueur continue de jubiler intérieurement, s’amusant de cette naïveté d’en face. Néanmoins, les propos qu’il tient sont inappropriés. Surtout le « t’es finalement comme toutes les autres. » qui anima le feu dans le regard du persécuteur. Jamais, il ne tolèrerait ça. Brun croisa ses bras afin de cacher ses poings serrés… Tant au niveau du fond que de la forme, chacun des mots de l’armoire à glace s’écrasent contre la carapace du mexicain qui a toujours souhaité lui refaire son éducation à coup de matraque. Mais c’est Vince. Il est comme ça et aujourd’hui, peut-être comprendra-t-il qu'il est nécessaire d'adopter - et vite - un autre comportement une fois le duo infernal parti… ?

Plus il parlait, plus il s’enfonçait dans le châtiment que lui réservait la belle…
Spectacle s’annonçant fort prometteur…

D’ailleurs, attachant ses cheveux et s’adressant à son fiancé, Leta verbalisa ce que le brun pensait tout bas. C’est un champion… qu’il lui concéda, sarcastique. Se mettant à l’aise, Leta prit soin de reformuler – avec ses mots – les dires de l’abruti. Et lorsqu’elle affubla son fiancé d’une chance certaine, il refit apparaitre son sourire en coin en haussant les épaules et les avant-bras une seconde, feintant l’innocent, rentrant dans le jeu de sa douce.

Elle désigna le ring après un ordre des plus poétiques et une insinuation des plus justes. Vince, plein d’assurance, se tourna vers Ángel afin de s’excuser d’avance pour l’amochage prochain de sa fiancée. Faucheur lâcha un rictus avant de lui répondre d’un sincère : … Essaie pour voir.

Assassin glissa ses mains dans ses poches et accompagna les adversaires jusqu’au ring afin de jouer les spectateurs. Clin d’œil complice envoyé à sa belle, il n’avait aucun doute quant à la leçon qu’elle allait lui donner. Et il avait hâte… hâte de voir l’armoire à glace au sol.

Soudain, une pensée furtive traversa l’esprit de l’amant, il n’aurait peut-être pas choisi du blanc comme tenue de sport aujourd’hui…
Défaut professionnel…

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TW : misogynie, insultes. -- Promesse loin d'être oubliée, Leta conservait en main ce haut qu'elle avait ôté dans une perspective bien calculée. Avant de s'en aller en direction du ring, elle fit un détour près d'Ángel pour venir lui murmurer un.. « Autre chose qu'un bras, ça compte, pas vrai ? » Visage penché, son sourire rouge trahissait toute la fureur soigneusement cumulée depuis le discours crasseux de l'armoire à glace. Le clin d'œil finalement rendu à son fiancé, elle se détournait pour rejoindre le ring où se trouvait Vince. Ce dernier avait eu d’ailleurs vite fait d'oublier le doigt d'honneur dressé à son encontre par Ángel, et ce, malgré le sourire ouvertement amusé de Leta. Car malgré son insouciance grossière, surement souhaitait-il éviter un affrontement avec le Persécuteur, parce qu'il le connaissait.. Lui et sa réputation. Parallèlement, par contre, il semblait bien moins craindre la mutante.. Peut-être parce que finalement, elle n'était qu'une femme face à un monstre de muscles.

Pensée misogyne qui transparaissait dans l’allure fière d’un Vince rejoignant le ring en premier lieu ; il adressa un petit sourire moqueur à Ángel afin de contrer son assurance. Il ne croyait pas une seule seconde à la victoire de Leta, tant et si bien qu'il ne se priva pas de lui lancer une ultime provocation. « .. Cette fois-ci, tu vas pas m'avoir par surprise, ça va être une autre histoire. »

La mutante déposa son haut sur la corde avec soin alors que son regard se fit momentanément changeant. De la glace au céruléen, les nuances valsaient dans ses iris pendant que ses lèvres s'animaient à peine. Aucun son n'en sortait alors que Larry dans son dos s'impatientait. « Putain tu fous quoi ? Tu te dégonfles ? Ça m'étonnerait même pas. »

Et qu'il s'avançait pour venir poser sa main sur son épaule et la faire immerger tout à coup. Inspiration prise, Leta l'emportait sur Darla alors qu'elle réagissait au quart de tour pour venir lui coller un coup de coude dans l'estomac et le forcer à se plier. Pivot sur ses appuis, elle enchainait dans son élan pour ensuite lui balancer un crochet du droit dans le nez.

Autour du ring, les quelques habitués commençaient à quitter leur poste pour finalement venir s'agglutiner autour des cordes et commenter le combat improvisé. A côté d'Ángel, un duo tout en muscles semblait s'amuser de la situation.

« Celle-là, il a dû la sentir passer. Tu crois qu'elle lui a pas pété le nez vu l'élan ? »
« Je sais pas. »
« Mais on l'a déjà vu, elle, non ? »
« Ouais, c'est pas la première fois qu'ils s'embrouillent. »
Et que l'un d'eux se tournait vers Ángel pour l'observer d'un œil critique. « Tu connais la mignonne ? »
« Elle devrait peut-être se trouver une salle où elle va pas créer d'embrouilles. »
« Je crois qu'il a dit qu'elle l'avait allumé.. »
« Possible ça.. »

Quelle belle brochette.
Ils étaient tout à Ángel pour.. Parlementer sur la question.


Pendant ce temps-là, Leta se prenait un flot de gentillesses digne de .. « PUTAIN DE CONNASSE ! » De la part de Vince dont le nez pissait le sang. Visiblement, elle avait frappé dans le mille.
« Tu préfères un bras ou un genou ? » Demandait-elle en venant lui mettre un coup de pied retourné dans le torse qu’il vint bloquer de ses mains. « Rien de tout ça, ma mignonne ! »

Leta usa de sa souplesse en basculant en arrière pour balancer son pied libre dans le menton de Vince qui trébucha en arrière et la relâcha. Achevant son mouvement en se relevant, elle le voyait se rattraper tandis qu’elle articulait dans une fureur froide un.. « Je ne suis pas ta mignonne. »

Il lui répondit avec un.. « Okay, tu me gonfles, ça y est. » Se décidant enfin à la prendre au sérieux.

Pour l'heure, elle ne s'était pas tâchée.
Et peut-être que son défi était là, d'en ressortir intact.


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… évidement ! mais pas moins... qu’il lui avait répondu à sa question murmurée de savoir si autre chose qu’un bras, ça comptait aussi dans le solde d’une punition. Les sourires s’accordent dans une complicité des plus macabres. Clin d’œil qu’elle lui rendit avant de monter sur le ring avec l’armoire à glace.

Vince se pare d’une fierté démesurée aux yeux du persécuteur qui sait ce qui l’attend. Pauvre innocent. Tueur qui le plaindrait presque… Face à Leta, il fanfaronne et va même jusqu’à la provocation lorsqu’elle prend le temps de poser son haut enlevé plus tôt. L’impatient s’avance vers elle, pose une main indélicate sur son épaule et écope d’un retour de coude dans le bide, suivi d’une droite suffisamment virulente pour attirer l’attention des badauds venant se rincer l’œil aux côtés du fiancé.
Ça commence…

L’un d’eux se tournant vers le tatoué, il lui demanda s’il connaissait la « mignonne ». Vocabulaire crasse qu’il exerce au plus haut point. Les palabres sortants des gueules béantes vinrent définitivement transformer le sourire de l’assassin qui détourna juste la tête afin de les affubler de son regard meurtrier. … Ouais. C’est d’ma future femme que tu parles là alors, tu vas doucement fermer ton claque merde et aller voir ailleurs si j’y suis. Les mots sortent d’une aisance déconcertante. Douceur lancinante et dangereuse sur la langue. Les deux s’offusquent et se tournent pleinement vers Ángel, détournant leur attention du ring. « Du calme frangin, toi aussi, tu cherches les embrouilles ? » À son tour, il se tourne complètement vers eux, voyant son sourire en coin transformé en risette carnaire. C’est sûr que si Vince et vous aviez autre-chose que d’la flotte et des protéines dans vos cervelles, ça vous aiderait à mieux percuter c’qu’on vous dit. qu’il siffle, vicelard. Parce que s’ils n’étaient aussi cons et misogynes, peut-être qu’ils ne récolteraient pas pareilles réactions et pareille animosité.

Insulte gueulée par l’armoire à glace du ring, Ángel détourna le regard instinctivement vers la situation. Le mot « mignonne » résonna à nouveau, verrouillant la mâchoire du fiancé qui déjà, serrait les poings. Et alors que sa douce rétorqua, Vince comprit – enfin – ce qui l’attendait.

Mais les deux musards, choqués du nez saignant de leur pote, revinrent rapidement sur le persécuteur. « Donc vous êtes vraiment venus chercher la merde. » Ángel ricana et lâcha un La perspicacité, ça surprend quand on n’s’y attend pas ! insulta-t-il, sarcastique. (#) L’un d’eux s’échauffe, grommèle un « connard » avant de tenter d’envoyer son poing directement dans le visage d’Ángel. Mais celui-ci l’esquive facilement. Être vexé, ça rend violent. Bougre s’y attendait et déjà, rend rapidement le coup qui vint se loger directement dans l’estomac. Ça gueule de plus bel après un bruit d'étouffement. (#) L’autre aussi, démontre des signes d’animosité. Bêtes de muscles s’entraident face à l’adversaire. Mais ça ne reste que des muscles sans technique…

Alors Ángel recule du ring pour mieux les avoir tous les deux dans son champ de vision. Idiots suivent le sillage du mexicain, gardant vue sur le combat « officiel ». Dernier regard vers sa douce, nouveau clin d’œil. Elle n’allait pas être la seule à s’amuser un peu… Revenant sur le duo abruti, il provoqua : Bon alors les filles. Laquelle des deux j’fais valser en premier ? Parce qu'autant parler leur langage pour qu'ils puissent comprendre...

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TW : insultes, violence, sang.. C'est déjà pas mal. -- Accord silencieux donné pour une punition à venir. C'était la douleur qui ferait rentrer dans le crâne du Vince les préceptes essentiels de bienséance. Seulement, derrière la bonne action se dissimulait également un petit jeu entre amoureux violents ; car c'était bien dans ce genre de cas que Leta décompressait comme elle avait pu l'annoncer lors de son arrivée. Les batailles étaient tout ce qu'elle avait toujours connues, avec ou sans Ángel, grâce à son entrainement ou même après.

Sur le ring, elle se retrouvait donc face à un Vince qui se décidait enfin à la prendre au sérieux afin de venger ce nez cassé. La mutante n'avait pas besoin de sa double vue pour comprendre qu'elle lui en avait fracassé un bout.. Et ce simple constat suffit à la faire sourire. De quoi faire bouillir le sang de Vince qui crachait rouge sur le sol du ring. « .. Ça, c'est dégueulasse. » Commentait-elle, faussement outrée.

« Ferme-là, Leta. » Rugissait Vince, visiblement convenablement encoléré cette fois-ci. Du moins, plus cette fois-ci que toutes les autres.
« Bien, au moins, t'as laissé tomber les surnoms à la con.. On avance. Je savais bien que certaines leçons se devaient d'être.. Percutantes. » Lui lançait-elle, outrageusement provocatrice en conservant son sourire. Qui des deux était le plus détendu à présent ?

Si son oreille trainante avait capté jusqu’à là, la majorité des échanges entourant le ring, ou du moins, principalement ceux incluant Ángel ; Leta ne put s'empêcher d'avoir un léger rire concernant la perspicacité dont était dépourvu les lumières qui lui faisaient face. Pendant quelques secondes, elle pensa à les plaindre, mais lorsque son regard se porta sur la bagarre, elle sembla plus prompte a en apprécier le spectacle.

Le regard céruléen passant brièvement sur les deux armoires à glace, elle s'arrêtait finalement sur son fiancé qu'elle prenait le temps d'admirer. Vince, bien évidemment, trouva le temps mort inopportun et grommela un.. « Puisque t'es occupée à mater ! » .. Qui s'acheva par un coup de poing en direction de sa poitrine afin de lui couper le souffle. Vision périphérique justement entrainée, Leta venait croiser les bras afin de réceptionner le coup qu'elle se voyait dans l'incapacité d'esquiver. Le souffle soudainement court et le pas qui reculait, elle agrippait dans l'élan le poignet de Vince en venant river son regard dans le sien. « .. T'aimes attaquer en traitre, n'est-ce pas ? »

C'était la seconde fois qu'il se livrait à une telle bassesse ; ça suffit à recentrer Leta qui tordit le bras prisonnier pour le bloquer dans le dos de Vince. Elle ne s’arrêta pas là, d’ailleurs ; un coup de talon donné au niveau du mollet – près de la jonction de son genou – était également balancé pour le forcer à plier. Le genou blessé était posé au sol alors que Vince gueulait à plein poumon donnant ainsi l’opportunité à Leta de tirer sur le bras retenu grâce à sa posture dominante. Elle tirait jusqu'à provoquer un craquement. « T'as pas voulu choisir.. Alors, c'est le genou et le bras. Le genou, c'est parce que tu crois encore qu'une femme ne peut pas te mettre la raclée de ta vie, et le bras, c'est parce que t'es un putain de lâche. »

Un dernier craquement témoignant de l'aggravement de la blessure ; la mutante relâchait son adversaire alors qu'il se pliait sous la douleur. Quelques pas fait, elle attrapait son haut soigneusement laissé sur une des cordes du ring et revenait dans le dos du Vince qui n'avait eu guère le temps de se remettre de ses émotions. Elle vint ainsi entourer sa gorge du tissu et créa une compression suffisante pour le faire suffoquer. « Allez, j'ai besoin que tu dormes maintenant.. » Lui murmurait-elle avant de relever le regard vers un type outré qui s'apprêtait à rejoindre le ring pour aider le propriétaire. « .. Approches et je te pète les deux genoux. » Le type hésita ; et en retour, Leta lui adressa un sourire. Ça suffit à lui faire renoncer.

L'emprise relâchée sur Vince, elle le laissa à son sommeille improviser pour reporter son regard sur Ángel occupé avec ses deux armoires à glace. Se penchant sur les cordes, elle observa le combat. « Je vais me préparer, j'espère que tu en auras fini avec eux dans dix minutes. » Passant entre les cordes, elle quittait donc le ring pour attraper son sac laissé de côté.

Dix minutes.
Rejoignant donc les vestiaires, Leta s'attela à se changer en constatant rapidement que sa tenue avait survécu aux assauts de Vince. Bingo, c'était une petite victoire tout à fait personnelle qu'elle venait d’obtenir.

Sortant ensuite sa tenue préparée avec soin ainsi que ses chaussures, elle déposa le tout et prit le temps de se rafraîchir convenablement avant de quitter la tenue de sport au profit de la tenue de ville. Jupe en cuir courte pour haut satiné gris perle outrageusement décolleté, elle agrémenta le tout d'une paire de talons hauts qui n'avaient plus rien à voir avec ses baskets.

Attachant finalement son harnais à sa cuisse droite, elle le plaça de façon à le dissimuler dans la majorité avec sa jupe. Les deux dagues furent ainsi glissées dans leurs étuis sécurisés et finalement, elle s'arrêta devant une glace pour défaire ses cheveux.

Les derniers ajustements fait, Leta rangea son sac de sport pour aussitôt quitter les vestiaires.
Elle était dans les temps.

De retour dans la salle, la mutante porta immédiatement son regard sur Ángel afin de s'assurer qu'il en avait bel et bien terminé avec les brutes à la cervelle molle. S’avançant dans sa direction, sa démarche révéla par intermittence le harnais d'armes tandis qu’un léger sourire venait ourler ses lèvres.


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Après un bref regard échangé avec Leta, Ángel se reconcentre sur les deux idiots prompts à charger. Tueur qui ne perd pas ce sourire amusé de voir pareilles montagnes de muscles tenter de se battre pour prendre la défense d’un comportement purement condamnable. Crétins. (#) Ils chargent, les bougres. Les deux à la fois, ne pouvant pas poser un choix sur la question que venait de poser le compétiteur. Ángel esquive alors le premier coup porté afin d’en porter un directement au second. À nouveau, il vise de bide et le gémissement se fait étouffé. Il se recroqueville quelque peu sous la douleur et bougre en profite pour passer derrière et le déséquilibrer. Voute plantaire posée sur séant, traqueur donne l’impulsion suffisante que pour l’envoyer valser au sol. Second qui se fiche de son pote à terre, réattaque. Leçon toujours guère apprise, le coup de poing est à nouveau esquivé sans trop d’effort…



Vince hurle sous les craquements de ses membres. Et ça attire l’attention des chiens de garde. Leta inflige enfin sa dernière peine, se servant de son haut retiré plus tôt, afin d’assommer Vince par étranglement. Nouveau inconscient tente une approche qui est tout de suite avortée sous les menaces de la belle.

Fiancée qui – une fois terminé – sort du ring et informe Ángel qu’elle part se changer, fixant un délai de dix minutes pour que le brun en ait terminé avec les deux idiots. Sourire s’étire et déclare : … t’en fais pas ma douce. Il m’faut moins qu’ça pour les foutre à terre ! Provocation qui résonne dans les caboches vides et qui fait bouillir les esprits simples. Faucheur s’amuse et compte bien en profiter le temps que sa belle se prépare.

Esprits des idiots échauffés, ceux-ci commencent à se partager entre la vengeance de Vince et la conscience de potentiellement se faire écraser. Alors, l’arrogant les motive. Allez les gars ! J’ai pas qu’ça à foutre, j’ai un rancard… Face à leur réserve, c’est lui qui attaque. Les paumes se saisissent du tissu porté afin d’affubler l’un des deux d’un coup de tête bien placé. Nez cassé. Et sans attendre, le genou trouve les valseuses. Faucheur lâche sa prise. Crétin à terre dans des gémissements presque sourds. Dernier brandit ses poings et n’ose faire le premier pas. Alors Ángel s’avance, esquive le premier coup trop brouillon. Lui attrape le poignet et lui tord le bras dans une prise des plus faciles, le forçant à tourner. Coup de pied bien placé, il chute, toujours sous l’emprise contrôlée. Glissant ses phalanges dans ses cheveux pour les attraper, il tire sa tignasse afin que l’oreille se rapproche des lippes acerbes. … J’espère que toi et tes potes, vous allez imprimer la leçon maintenant. Et sans attendre, fracasse la face contre le sol.

Fin. Comme l’écho d’une triste habitude, tueur se redresse et expire longuement afin de faire redescendre l’adrénaline. Calme. Les regards des autres glissent sur lui. Silence de mort. Personne ne bouge. Se dirige vers le comptoir pour passer derrière et se laver soigneusement les mains. C’est qu'c’est poisseux les sportifs…

La porte des vestiaires claque et sa fiancée apparait, terriblement splendide. Les mains essuyées, il contourne le comptoir pour venir vers elle en même temps qu’elle vient vers lui. Il remarque ce détail. Celui qui le fait vibrer, à chaque fois.

Et c’est sans se retourner qu’ils délaissent le carnage derrière eux.
Amoureux.

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Carnage terminé, c'était finalement les râles de douleur qui avaient remplacés l'assurance crasse et le machisme horripilant. Leta savait que désormais, il serait mal venu de sa part de franchir les portes de cette salle de sport-là. Surement que cela était également le cas pour Ángel mais quelque chose lui dit qu’étonnamment, ils avaient – l’un comme l’autre – avant tout passé un bon moment.

Et c’était tout ce qui comptait.
Parce qu’au final, ce désastre était leur meilleure définition d'un instant de détente.

De retour dans la salle, Leta portait son regard sur les corps rampants et finalement capta la présence d'Ángel à qui elle adressa un sourire. Tendresse contrastant avec le carnage causé par la colère ; elle vint glisser sa main dans la sienne en gardant son regard sur le sien pendant de longues secondes. Il ne fallut guère plus de temps pour que finalement ils quittent les lieux sans se retourner.

« On va prendre ma voiture pour la suite, si ça te dérange pas. » Lui annonça-t-elle dans un mélange d'euphorie et d'anxiété. Elle avait envie de passer cette soirée en sa compagnie, mais une autre angoisse résonnait en elle par un écho lointain. L'enfouissant derrière son envie de partager une soirée avec son fiancé, elle retardait l'échéance de ses craintes.

Une fois arrivée à sa voiture, elle la déverrouilla et déposa son sac dans le coffre dans lequel elle récupéra ses effets personnels. Véhicule contournée, elle se glissait derrière le volant et laissait Ángel s'installer tandis qu'elle ouvrait la boite à gant sous ses yeux pour y dévoiler un premier compartiment avec une arme à feu qu'elle décalait pour déverrouiller un second à l'aide de son emprunte. Au dedans se révélait un badge Trask Industries ainsi qu'un portable qui fut rejoint par celui qu'elle y balançait ainsi que le reste de ses effets personnels. La boite était refermée avec un soupir alors qu'elle se décidait à mettre le contact.

« Moins je suis joignable, mieux je porte. » Lâchait-elle naturellement. Ángel était le premier à le savoir ; Leta aimait sa tranquillité, et parfois même disparaitre. C'était une étrange habitude qui n'expliquait pourtant pas tout. Cette fois-ci néanmoins, elle espérait simplement laisser Trask loin d'elle, juste le temps de révéler ce qu'elle ne pouvait révéler selon son contrat de confidentialité.

Se mettant en route, elle quittait donc le quartier et puis même la ville pour rejoindre sa périphérie. La route ne fut guère bien longue jusqu'à leur point d'arrivée. S'arrêtant devant un portail, elle attrapa une carte logée dans le pare soleil afin de déverrouiller mécaniquement la grille.

« J'ai pensé au resto mais.. » Elle fit mine de réfléchir et finalement eu un sourire en reportant son regard sur Ángel. « Nop. Finalement, je me suis dit qu'un coin tranquille loin de tout serait mieux. » Et même si ce n'était pas seulement la tranquillité qu'elle recherchait, c'était en partie ce qui avait motivé son choix. Se garant dans l'allée, elle coupa le moteur tandis que le portail se refermait après leur passage.

Devant eux se dressait alors une villa plein pied, éclairée par des lumières extérieures qui s'étaient activées à leur arrivée. La piscine extérieure brillait de mille feux, donnant un cachet supplémentaire à l'endroit. « Ça te plait ? » Se tournait-elle enfin vers Ángel pour lui désigner l'endroit. « On l'a jusqu'à demain. Et si je l'ai choisi, c'est tout juste pour la piscine. » Petite faiblesse qui lui arrachait un sourire, elle était ravie de son choix.

« Et pour une fois, ce n'est pas toi qui cuisine ! Le diner devrait arriver dans.. Mh. » Elle jaugea son poignet sans montre puis songea à son portable rangé dans la boite à gant. Oups. Une moue se glissa sur ses traits jusqu’à la faire hausser les épaules et reprendre. « Vers 22h, de mémoire. »

Leta avait vraisemblablement pensé à tout. Du moins, elle espérait l'avoir fait alors que sa main se tendait vers Ángel. « On visite ? Je t'avoue que je vais un peu découvrir aussi. » Ce qui avait le mérite d'être amusant lorsqu'on songeait qu'elle avait réservé la villa. Mais il fallait dire qu'extérieur avait eu raison d'elle. La piscine devant les baies vitrées de la demeure ainsi que la verdure entourant la propriété offraient un dépaysement agréable.  

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Le trajet fut rapide jusqu’à arriver devant une grille qui se déverrouilla lorsque sa douce présenta une carte magnétique. Elle avoua qu’elle avait songé à l’emmener dans un restaurant – comme ce à quoi le bougre s’attendait – mais finalement, un coin tranquille s’avérait être mieux. Le brun détourna le regard vers la conductrice, affichant un air un peu amusé, mais quelque peu suspicieux.

Néanmoins, la villa qui se présentait à ses yeux dégageait une certaine classe. Surtout avec une piscine qui avait suscité l’intérêt premier du persécuteur… Leta lui demanda si ça lui plaisait, mais le reflet des lumières de l’endroit dans ses mirettes plutôt admiratives, suffisait à répondre, se confondant volontiers avec la lueur de son enthousiasme. … la piscine, ça fait tout ! qu’il lui accorda. C'était un oui. Il aurait certainement fait le même choix sur la simple présentation de cet argument, et ce, même si la villa avait été décrépie. (Quoi que tout de même, pour sa fiancée, il aurait mis les moyens...)

D’ailleurs, il se demandait bien ce qui avait motivé Leta à les emmener dans un tel endroit. Certes, ils avaient des sujets dont ils devaient parler, mais de là à les isoler dans un tel cadre, avec un tel service, cela relevait de la suspicion… Il avait légèrement rigolé à l’annonce de l’arrivée du dîner et il ne tarda pas à prendre sa main pour l’accompagner visiter cet endroit qui ne manquait pas de l’impressionner et de le dépayser. … J’suis impressionné. qu’il commença, haussant les sourcils une seconde. Mais j’peux pas m’empêcher d’me demander c’que me vaut ce privilège quand même. admiratif, ses mires coulèrent des espaces les entourant vers sa douce. Sa voix trahissait quelques notes de méfiance. J’ai pas mis autant de moyen pour ma demande en mariage… qu’il ajouta, dans une justification sous-jacente, afin de lui signifier qu’il s’attendait à un degré de gravité certain. Guère d’amertume dans sa voix, mais plutôt une teinte d’humour, comparant certainement les deux façons diamétralement opposées d’aborder les choses.

L'intérieur de la villa était gagné et l'homme ne pouvait pas dissimuler le plaisir qu'il ressentait de pouvoir profiter d'un lieu pareil avec la meilleure des compagnies qui soit !

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Arrivée sur le lieu rêvé, Leta en avait fait le choix en fonction d'un seul élément qui changeait tout selon elle ; la piscine. Une piscine dont elle pensait être la seule à s'extasier. Mais en captant le regard d'Ángel, elle ne put s'empêcher de sourire. Concordance des goûts qui résonnait de simplicité, et pourtant, qui avait une importance grandiose ; Leta avait cette sensation, jour après jour, (re)découverte après (re)découverte d'avoir trouvé la moitié parfaite à son existence. Conception qu'elle n'avait jamais effleuré durant toute son existence, elle s'était plutôt toujours limitée à un sentiment de solitude suffisant.

Parce qu'en étant seul avec soi-même, on ne pouvait être déçu.
Blessé.
Ou abandonné.

Raisonnement dont elle comprenait peu à peu les origines, elle apprenait à s'en défaire en avançant aux côtés du Persécuteur. Parce qu'il valait la peine de bousculer ce qui fut jusqu'à là acquis.

Et tandis qu'il admirait les lieux ; elle, ce fut lui qu'elle admira pendant un instant encore avant de finalement lui laisser sa main et de visiter les lieux. Grands espaces habillés d'un luxe suffisant, l'intérieur était largement éclairé, dévoilant un ensemble harmonieux de mobiliers modernes, tout ce qui attira l'œil de la mutante qui en revint ensuite à Ángel.

« Je te préviens, je vais surement passer la soirée, voir la nuit dans cette piscine. » Annonçait-elle avant de zieuter un peu plus longuement l'intérieur et d'en revenir à son fiancé. « Même si je dois avouer que j'aime bien l'intérieur. C'est joli aussi. » Bien sûr, que ça l'était. « .. Mais c'est une piscine chauffée, alors .. » Rien ne pouvait l'emporter là-dessus. Rien.

Ravie de constater qu'elle était parvenue à impressionner Ángel, elle le dévisagea pourtant un moment lorsqu'il révéla un soupçon de suspicion. Silencieuse un instant encore, Leta sentie refluer l'angoisse si soigneusement compartimentée jusqu'à là et pinça instantanément les lèvres pour s'éviter une expression plus révélatrice encore. Quelques pas supplémentaires fait dans le salon donnant sur l'extérieur, elle vint se placer devant son fiancé sans relâcher sa main. « ..Ta demande vaut toutes les villas et même toutes les piscines. » Lui rétorqua-t-elle tandis qu'un sourire venait se loger à la commissure de ses lèvres.

Jamais douée pour dévoiler dans la simplicité ce qu'elle pouvait ressentir, c'était toujours avec un détour qu'elle prenait les chemins les plus simples. Pour autant, elle savait qu'Ángel savait. Elle savait qu'avec lui, elle était transparente, suffisamment pour ne pas avoir à prononcer des mots qu'elle savait à peine livrer convenablement.

Pourtant, avec lui à la différence d'avec tous les autres, elle avait envie d'essayer. De faire l'effort que d'autres avaient espérés.

« Okay.. » Commençait-elle, ressentant instantanément l'étrange complexité à articuler ces mots qui faisaient sens. Regard s'abaissant sur leurs mains liées, l'émotion mêlée d'une crainte étrangère faisait vibrer son regard tandis qu'elle percevait l'entremêlement de leurs fils de vie. Relevant finalement son regard pour le river sur celui d'Ángel, elle laissait le calme lui revenir tandis que ses iris retrouvaient une teinte céruléenne. « .. Je n'ai jamais réussi à prononcer ce genre de mots avant, à personne. D'un côté parce qu'ils me font franchement peur et d'un autre parce que j'ai toujours trouvé qu'ils avaient moins de valeur que les actes. Mais je suis même pas sûre que cette idée fixe vienne entièrement de moi.. Si tu vois ce que je veux dire. » Coucou Darla. Cette dernière aux abonnées absentes aurait surement apprécié cette discussion.. Ou absolument pas. Sur l'instant, il fut pourtant évident que Leta tournait simplement autour du pot. Jusqu'à ce que finalement, elle en vienne à reprendre, d'un ton plus bas en se rapprochant sensiblement, comme pour gommer toutes ses craintes. « Je.. Je t'aime. » Un soupir de soulagement passait les lèvres de la mutante, comme si elle s'était attendue à voir le monde les gober tout cru. Mais tout allait bien. Enfin.. Pour le moment.

« ..Depuis un moment même je crois. Enfin.. Non, j'en suis sûre. Je sais même que j'ai essayé de distancer ce que je pouvais ressentir pour toi parce que.. J'avais quelques problèmes. » Accompagné d’un regard entendu, elle articula un .. « Si tu vois vraiment ce que je veux dire. » .. Spontanément amusé en faisant mention de sa mutation. Mais en songeant à cette période de distance prise, elle perdit un peu de son sourire tandis que ses iris se détournaient un moment. « Bref, à ce moment-là, j'ai fait des choix que je commence à regretter. »

C'était un euphémisme que Leta employait avec des pincettes, car si elle avait été fière de son emploi et de son rôle au sein du géant Trask ; aujourd'hui, elle remettait tout en cause.

De ses choix à ses ambitions.
Et pourtant, elle se sentait prisonnière.
Affreusement prisonnière des décisions prisent dans le besoin de se relever.

Soupirant profondément, elle revenait porter son regard sur Ángel. « Ange.. Il faut que tu me promettes que tu garderas pour toi tout ce que je vais te révéler. » Lui demandait-elle d'un regard qui révélait enfin l'ampleur de son angoisse. « Je sais que ma mutation me rend plus méfiante, voir paranoïaque.. Mais j'ai mes raisons. » Lucide, Leta connaissait ses failles. Car maintenant que le déni n'était plus de mise, elle percevait sa situation avec une clarté saisissante. « Je ne veux pas de secret entre nous, même s'il s'agit d'un secret professionnel. » Amorçait-elle sans pour autant en révéler davantage. « C'est déjà assez le bordel comme ça, je pense.. » Concluait-elle finalement avec une moue en jaugeant attentivement les traits de son fiancé.

Ils se l'étaient juré.
C'était eux contre tout le reste.
Même quand tout le reste concernait un géant à l'ombre tentaculaire.


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Annonce d’un squattage certain de la piscine, Ángel ne pouvait retenir ce sourire amusé suite à l’évidence du partage de leur opinion concernant cet élément indéniable du lieu. Surtout si elle est chauffée…

Tous deux arpentèrent l’intérieur, main dans la main, la suspicion du persécuteur était émise dans son sous-entendu et visiblement, la qualité de sa demande en mariage valait mieux que ce qu’elle venait de louer pour la soirée, voire plus encore. Il répondit à son sourire en coin avec le sien et laissa même un léger rictus s’échapper, repensant aux conditions dans lesquelles elle avait été faite.

L’amorce enclenchée par Leta, le chasseur lui donna toute son attention. D’autant plus lorsqu’il pouvait voir et entendre la difficulté avec laquelle elle tentait l’expression de ses émotions. Il était le premier. Le premier à entendre ces mots sortant de ses lèvres parce qu’ils lui faisaient peur et parce que – comme lui – elle favorisait les actes signant leur preuve. Sous-entendu émis que cette tendance ne venait peut-être pas d’elle, ce qui fit grincer quelque peu les dents du Persécuteur qui ne pouvait s’empêcher de penser au côté démoniaque endormi de sa douce.

Et enfin, un « Je.. Je t'aime. » suivi d’un soupir de soulagement, sortit de sa bouche. Yeux de l’assassin qui se mirent à briller d’une fierté qu’il ne cache pas. Fier qu’il puisse être le premier à entendre ces mots venant d’elle. Fier qu’il lui inspire suffisamment de confiance pour en être l’auditeur unique et fier qu’il puisse en être le sujet. Sentiments qu’elle confia avoir depuis un moment, mais qu’elle n’osait affranchir avec ses « problèmes ». Et à sa question, il affirma de la tête qu’il voyait bien de quoi elle parlait. Parce qu’elle avait dû traverser une sacrée épreuve qu’elle seule était à même de connaître et de surmonter. Seule. Pire chose que réveilla un sentiment désolé pour elle…

Néanmoins, elle l’avait surmonté.
Et elle n’était plus seule…

La laissant poursuivre, elle confessa qu’à cette période, elle a posé certains qu’elle commence à regretter aujourd’hui. Le visage du persécuteur s’assombrit, sentant arriver cette nouvelle qu’elle devait lui dire. Les regards se soutiennent. Il doit promettre le secret. Car rien ne devait se dresser entre eux, pas même le professionnel. Elle avait quelque chose de lourd à lui révéler qui était relié à sa carrière. Il entendait ses angoisses et ses suspicions sous-jacentes. Il se doutait qu’être mutant chez Trask était synonyme d’un danger certain. L’inquiétude s’empara de son esprit vis-à-vis du degré de gravité exposé. Lâchant sa main, il releva les paumes pour venir les déposer de part et d’autre de son visage pour mieux plonger son regard dans le sien. D’un ton sérieux et d’une aisance désarmante, il lui dit : Je t’aime Leta. Je ferai tout pour toi, tu le sais. Même à prendre un coup de poignard. Dis-moi ce qui te préoccupe. Réceptacle prêt. Il était là. Comme il l’avait toujours été pour elle. Il gardera le silence dans cette promesse muette. C’était comme une évidence pour lui. Pour eux.

Pas de secret.
Pas de mensonge.
Des promesses tenues,
à jamais.

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Cadre idyllique pour des révélations qui l'étaient bien moins, Leta s'était assurée de leur tranquillité avec un surplus de précaution. Elle connaissait les méthodes de ses employeurs pour les avoir, elle-même, appliquées sans que sa conscience ne vacille un seul instant. Etrangement, à présent, la mutante avait l'impression qu'une épée de Damoclès s'était révélée au-dessus de sa tête. Une épée animée par l'humour de mauvais gout du destin.

Ainsi s'était-elle donc retrouvée à livrer ce que son cœur portait de plus sincère. Cet attachement qui s'était construit sur les années malgré le déni, la distance et même la fuite. Leta avait tout essayé pour distancer ce qui avait toujours fini par la rattraper. Et maintenant qu'elle s'était laissée enlacer par ses sentiments, elle comprenait toute leur portée. Dès lors, une simple déclaration par les mots lui semblait terriblement limitée, et pourtant, c'était parfois un rien qui suffisait à cimenter un tout.

Sa théorie se confirma dans le regard d'Ángel. En réponse, elle lui adressa un sourire soulagé qui eut vite fit de s'évanouir lorsqu'il décela toute l'étendue de ses préoccupations. Alors, après s'être jetée dans un océan brulant, Leta avait la sensation de devoir se glisser dans une mer glaciale. Lorsque les mains de son fiancé vinrent entourer son visage, elle réceptionna sa déclaration en gardant son regard céruléen plongé dans le sien. Doigts glissant de ses poignets jusqu'à leurs jumeaux masculins, elle ne put s'empêcher d'arborer un sourire à l'entendre prononcer ces mots. Pour autant, elle en grimaça fugacement. « ..Moi aussi je veux pouvoir le dire aussi simplement, tu vas devoir m'apprendre. » Petite référence plus ou moins implicite à ce rôle de mentor qu'il n'endossait plus, c'était la petite nuance d'humour avant la grisaille des nouvelles plus orageuses.

Parce que dans le fond, elle savait qu'il serait capable de tout pour elle ; et si une partie d'elle en était rassurée, une autre s'en inquiétait. Car contre le géant Trask, c'était une entreprise dangereuse. Terriblement dangereuse.

« Justement, je veux que tu sois prudent. » Ne put-elle s'empêcher de lui murmurer, les yeux dans les yeux.

C'était son bien-être, à lui,
Qui l'emportait sur ses angoisses, à elle.

A Trask Industries, Leta était persuadée de pouvoir leur survivre.
A contrario, elle se savait incapable de pouvoir vivre sans Ángel.
Deux poids pour deux mesures déséquilibrées, c'était l'âme qui parlait avant l'esprit.

« Tu sais que je suis cheffe de la sécurité.. N'est-ce pas ? » Se lançait-elle enfin, non sans une certaine appréhension qu'elle ne parvenait pas à dissimuler. « Je ne suis pas cheffe de la sécurité pour l'entièreté du complexe.. Mais pour une de ses parties.. Anonyme. » Anonyme, un étrange synonyme pour un endroit aux activités illégales. « Il s'agit d'une division cachée qui n’a.. Aucune existence légale, à vrai dire. » Baissant les yeux un moment, il y avait cette conscience - de ce qu'elle était, mais aussi un peu de ce qu'elle avait fait jusqu'à là - qui la taraudait. S'armant de tout son courage, elle remontait son regard céruléen sur les traits d'Ángel et scrutait ses réactions. « On l'appelle la division M, elle.. Mh, tourne autour des mutants, comme tu dois t'en douter. » S'évitant encore de divulguer trop d'éléments sur la fameuse division, Leta reprenait après une profonde inspiration. « Ángel, je suis bien placée pour savoir ce qu'il risque de m'arriver s'ils découvrent ma mutation.. Surtout vu ma mutation, sans parler de son instabilité. J’aimerais partir mais je ne peux pas.. On ne part pas de la division M. »

C'était un aveu honnête, une révélation mesurée.
Si ces secrets avaient une certaine importance, ils n'étaient rien en comparaison de ce qu'elle pouvait véritablement craindre.. « ..Je comprendrais que tu sois déçu. » Ne put-elle s'empêcher de souffler, consciente que la déception de son fiancé était ce qui l'angoissait le plus.
Sa fierté, pour la première fois depuis longtemps, ployait sous le poids de l'inquiétude.

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Jalousie légère perçue, vis-à-vis d’une aisance avant laquelle le persécuteur s’exprimait. Mais toujours avouée avec la note d’humour qui faisait naitre ce sourire éphémère sur les lippes du chasseur. Promesse muette qu’il lui faisait, même s’il n’était plus ce mentor d’autre fois. Aujourd’hui, ils étaient deux à s’élever l’un l’autre, à se protéger, à s’entraider et surtout ; à se battre contre le reste du monde.

Alors qu’il lui demande de se confier sur ses préoccupations, elle amorce avec une prudence qu’il devra conserver. Les sourcils se froncent, mais le regard laisse transparaitre cette nuance inquiète. Il lui laissa le temps et l’espace nécessaire afin qu’elle puisse s’exprimer. Et il l’écouta. Attentif. Terriblement attentif.

Affirmation de la tête lorsqu’elle lui rappela son statut au sein de Trask. Petite nuance qu’elle apporte, à savoir que d’une partie seulement. Une partie "anonyme", cachée, secrète, illégale, qui est appelée la « Division M ». Leta baissa les yeux un instant. Ángel comprit tout l’enjeu de ce qu’elle venait de lui révéler. Mais il comprit également que les risques qu’elle encourait étaient bien pires que ce qu’il s’imaginait si jamais ils venaient à savoir… Observation juste qu’elle partagea lorsqu’elle dit que son départ était impossible et probablement trop suspect. Il déglutit. Rien que l’idée de la savoir prisonnière – d’une certaine manière – de cette entreprise monstrueuse, lui assécha la gorge.

Elle termina par souffler qu’elle légitimerait sa déception, mais il la reprit aussi rapidement pour évincer au plus vite cette idée de son esprit : Déçu ?! Non. Heureux de savoir que tu m’fais suffisamment confiance pour me confier un truc pareil. Et sans attendre, il l’attira contre lui dans une étreinte qui se voulait rassurante. Paume contre son crâne, il lui confia à son tour : … J’vais pas t’cacher que j’suis quand même plus inquiet qu’avant. J’sais pas c’que j’ferais si jamais il t’arrivait un truc… Orchestrer un attentat peut-être. Capable d’aller chercher le GLM pour – à nouveau – descendre cette entreprise... Capable de tout. Capable du pire.

Il pose un baiser dans ses cheveux avant de venir quérir à nouveau son regard. Replaçant une de ses mèches de cheveux, ses yeux glissèrent sur les traits de son visage dont il se délectait. Mais c’est une teinte un peu plus grave qui vint se refléter dans ses mires. … Puisqu’on parle boulot, faut que j’te dire que j’étais pas sans savoir qu’il se tramait des trucs pas nets chez Trask. Quelques gars ont passé des contrats avec des gens bizarres de là, voulant récupérer certains mutants à des prix exorbitants. Mais j’m’en cognais bien jusqu’à aujourd’hui, maintenant que je sais que tu flirtes avec ces tarés… L’air est grave. Chevalier vit plutôt difficilement l’idée que sa douce puisse devenir un cobaye, chaque jour que Dieu fait. Elle risque sa peau.


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Inquiétude de lire la déception dans le regard d'Ángel, finalement, ça avait pris le pas sur tout le reste dans l'esprit de la mutante. Et parce qu'elle refusait qu'un secret puisse s'insinuer entre eux, elle s'était saisie de tout son courage pour dévoiler ce que son pacte diabolique lui interdisait de partager avec quiconque. Mais dans l'esprit de Leta, son fiancé passait outre toutes les closes de confidentialité ; il était tout ce que Trask ne serait jamais pour elle.

C'était à lui qu'elle livrait toute sa loyauté.
Au nom des sentiments qu'ils partageaient envers et contre tous.
Envers et contre ce monde un peu fou qui les opposait presque par nature.

Et c'était pour cette même loyauté et dans toute la mesure de son amour qu'elle craignait d'abimer l'émail de cette confiance que lui octroyait le Persécuteur. Mais finalement, lorsqu'il la reprit pour la serrer contre lui, elle ne put retenir un soupir de soulagement. Spontanéité de l'émotion qui la frappait, Leta vint l'entourer à son tour de ses bras pour accrocher une de ses mains à sa nuque. Visage qui se dissimulait dans son cou pour y inspirer le parfum de sa sérénité, la mutante fermait les yeux pendant quelques secondes jusqu'à finalement se crisper face à l'aveu d'Ángel.

J’sais pas c’que j’ferais si jamais il t’arrivait un truc… Les mots se gravaient dans son esprit et Leta resserrait son étreinte dans la prévention d'une catastrophe hypothétique. Schéma qui se dessinait dans ses méninges apocalyptiques ; elle refusait tout ce mal qu'il risquait de s'infliger en son nom. Parce qu'elle le connaissait mieux que personne ; parce qu'elle se savait capable d'autant d'abomination.

« .. Rien d'imprudent. S'il m'arrive quelque chose, Ange.. Je ne veux pas que tu sois imprudent. » Murmurait-elle, les lèvres à l'orée de son oreille, tempe contre tempe un instant encore. « Je ferais tout pour ne jamais me laisser avoir. Mais si ça devait arriver.. » Les mots se suspendaient à un silence qui lui nouait la gorge. A l'instar de Darla, Leta tenait tout autant à la vie ; peut-être même encore plus aujourd'hui alors qu'elle avait enfin trouvé Ángel et que ses horizons ombrageux se dégageaient. « .. Je reviendrais toujours. Peu importe le temps que ça prendra.. » Mutation qui devenait l'arme d'une sagesse qu'elle se devait d'aiguiser pour assurer la pérennité de son fiancé, elle reprenait plus difficilement encore. « Si c'est toi qui disparait.. Je.. » Encore une fois, elle se coupait dans son élan, peinant à concevoir ces lendemains hantés par son absence. « Je ne pourrais pas vivre sans toi, et je devrais le faire malgré tout. » Mutation finalement devenue malédiction ; C'était là tout le cœur d'une vie qui traversait les âges. Et même si elle savait qu'un jour, cette fatalité la frapperait, elle refusait que ce soit aussi tôt.

Baiser déposé dans ses cheveux, elle revint ensuite porter un regard vibrant d'anormalité que l'émotion illuminait sur celui d'Ángel. Pendant une seconde, une envie terrible la traversa ; celle de vouloir qu'il partage sa malédiction pour ne jamais la quitter. Mais Leta ne pouvait se laisser bercer par tant d'égoïsme.. Alors, elle préféra garder le silence pour se faire oreille attentive face à la suite.

Révélations qui tombaient les unes après les autres, c'était au tour de son fiancé de dévoiler l'étendue de ses connaissances et de faire pincer les lèvres de la mutante. Elle avait connaissance de ces marchés, et même de la destination finale de ces mutants devenu bétail et cobayes. « Je pense que .. Ça va au-delà de ce que tu imagines. Ils ont une prison dédiée aux mutants. Et leur médecin principal.. » Les images de la Vale occupée à ses protocoles de torture la firent soupirer alors que son visage signa négativement. « ..Ne parlons pas d'elle. » Inutile d'invoquer le diable, même s'il s'habillait en Prada. « Ne t’occupe pas de Trask. S'ils se doutent que tu es sur leurs traces, ça éveillera des soupçons. Le principal est que tu saches où je travaille, et ce que je fais réellement. » Glissant délicatement sa main à la joue d'Ángel, elle se hissa sur la pointe des pieds afin de venir déposer son front contre le sien. « Je te promets de chercher la porte de sortie la plus sure. » Et même si la version la plus sure de son échappatoire impliquait de faire rouler quelques têtes, elle était prête à le faire. Néanmoins, Leta n'était pas sûre que cette finesse sanglante soit véritablement l'option la plus sure.

« Je suis désolée de faire de ta vie un tel chaos.. » Décollant finalement son front du sien, c'était à l'orée de ses lèvres qu'elle laissait échouer son murmure avant de venir lui prendre un baiser léger.

Parce qu'elle aurait aimé lui apporter autre chose que cette inquiétude constante ;
Leta blâmait son chaos, l'accusant d'envelopper leur relation.
Elle blâmait ses propres choix qui l'avaient mené à cette culpabilité presque douloureuse.

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Affection empreint d’une violence certaine, les meurtriers se connaissent et savent ce que l’autre est prêt à faire par amour. Preuves déjà démontrées au-delà d’un coup de poignard réceptionné ou d’un accompagnement dans l’enfer et le sang d’une vengeance. Elle lui demanda de ne point être imprudent. L’Imprudence. Comportement qu’elle lui murmure, car face à pareille entreprise, il n’était pas certain d’en ressortir victorieux. Elle lui promet de ne jamais se laisser avoir, mais que si jamais ça devait arriver, elle avait la capacité de revenir. Comme toujours. Pas lui. Parce que si c’est lui qui venait à disparaitre, elle ne le supporterait pas non plus. Et pourtant, à cause de sa nature, elle sera contrainte tôt ou tard à vivre sans lui. Et elle donnera son cœur et son âme à un autre, comme le cycle dans lequel elle est enfermée…

Absence réciproque en idée insupportable,
et en moteur d’une témérité inconsciente.

Parce que c’est eux contre le reste du monde,
il faut être deux envers et contre tout.
Inséparables.



Connaissances partagées caressant la surface d’une réalité bien plus lourde et bien plus profonde, Leta lui confia qu’il y avait carrément des prisons réservées aux cobayes, supervisés par une médecin principale. Impératif que le persécuteur ne s’en occupe pas, afin de ne point réveiller les soupçons de cet empire. Focus refait sur la situation actuelle. Les fronts se touchent et la promesse s’extirpe d’une sortie de secours sûre. Les paupières du tueur se ferment et un long soupir s’envole des naseaux.

À nouveau, elle s’excuse d’être l’icône du chaos dans sa vie. Baiser léger qu’elle lui dérobe et il plante enfin son regard dans le sien. Parce qu’elle est à mille pieds d’être ce qu’elle prétend lui apporter. Et si c’était comme ça qu’il fallait le définir alors, … un délicieux et savoureux chaos. qu’il lui répondit sérieusement. Ne sois pas désolée d’être telle que tu es. C’est ainsi qu’il l’aime. C’est ainsi qu’il la veut dans sa vie. C’est ainsi qu’ils bâtissent leur vie à deux. C’est ainsi qu’ils confrontent le monde et feront échouer les pires règles. C’est ainsi qu’ils fracasseront leurs ennemis, peu importe leur forme. Et c’est à la suite de cette déclaration muette qu’il l’embrassa. Sans retenue aucune. Accros. Conscient d’une sorte d’addiction naissante. Passion à nouveau, dévore les tripes et continue de détruire les fondements construits dans l’esprit revanchard.



L’étreinte brûlante à laquelle ils s’adonnent prit bientôt fin. Je te promets de ne rien faire d’imprudent… mais tu sais aussi bien que moi que je serai incapable de te laisser. Puisqu’il avait compris l’importance de son existence dans la vie de sa fiancée, il se devait de verbaliser sa promesse. Néanmoins, il se devait également de lui dire toute l’importance qu’elle a pour lui et qu’il ne resterait pas sans rien faire. Guère d’imprudence, certes. Mais capable du pire si jamais ça devait arriver…

Elle le connaissait…
tout comme il la connaissait.

Réciprocité qui laissait deviner une entraide indéniable.
Parce qu’elle avait été là pour lui, il sera là pour elle.

Je t'aime Leta Forsyth.

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Destin cruel auquel Leta n'adhérait pas ; depuis qu'elle avait accepté l'existence de sa mutation, elle n'avait eu de cesse de la combattre. Parce qu'elle avait la sensation que ses jours lui étaient comptés ; parce qu'elle avait la sensation qu'une épée de Damoclès la menaçait chaque jour pour ce qu'elle était et ne pouvait demeurer.
Fatalement, Leta souhaitait plutôt vivre pleinement cette vie et aucune autre. Parce qu'elle savait que c'était dans celle-là qu'elle pouvait la partager avec Ángel, et surement dans aucune autre. Dissonance dans le destin, anarchie dans ses choix ; dans son inconscience, la mutante avait créé cette déviation.

Et même si l'un comme l'autre demeurait pleinement conscient de cette fatale échéance, il n'en demeurait pas moins qu'ils l'oubliaient en se retrouvant. Parce qu'en cet instant, il n'y avait finalement plus que cette vie qui comptait. Une vie que Leta ferait tout pour prolonger au-delà de sa date imposée, au-delà de son trépas prophétisé. Son seul regret fut néanmoins d'imposer à Ángel le chaos de son existence. Et puisque c'était une partie d'elle, une partie dont elle ne pouvait se défaire, elle ne pouvait que s'en excuser.

Sans attendre, la réponse de son fiancé évinça tous les autres mots qui auraient pu se prononcer, car finalement, ils comptaient bien moins que ce regard qu'il lui accordait et cette passion qu'il faisait bruler en elle le temps de leur étreinte dévorante. Démesure des sentiments qui se consumaient, c'était un peu plus chaque jour qu'elle réalisait tout ce temps perdu à renoncer.

Lorsque les lèvres se détachaient pour sceller une autre forme de promesse, Leta reporta sa pleine attention sur les traits d'Ángel. Visage se penchant sur le côté, elle l'observait longuement tandis qu'un léger sourire tendre se traçait sur ses lèvres. « C'est bien pour ça que j'ai si peur. » Parce qu'elle savait ce dont ils étaient capables, l'un pour l'autre. Envers et contre tout.

A sa déclaration, elle glissa délicatement une main contre sa joue. « Jamais je ne te laisserais. » Jurait-elle à son tour, comme pour forcer le destin et les lendemains désastreux à plier à leur volonté. « Je t'aime, Ángel Vidal. » N'oubliait-elle pas de lui répondre avec un sourire malicieux, comme pour lui montrer fièrement qu'elle n'avait pas butter sur son propos. Pourtant, son esprit était déjà ailleurs, à oublier le désastre de sa confession au profit de cette passion qui la bouleversait encore.

Remontant ses mains le long des épaules masculines, elle venait ensuite lui faire quitter sa veste qui échouait à leurs pieds. Le sweat ne tardait pas à suivre le même chemin pour atterrir au sol alors que Leta glissait avec une tendre avidité ses doigts contre la peau de son fiancé jusqu'à s'arrêter à l'emplacement de cette blessure qu'avait causé Darla. « Je crois que je pourrais bruler ce monde s'il t'arrivait quelque chose. » Confessait-elle, certaine de son absence de limite lorsqu’il était question de Lui. Rien de moins, et surement bien plus encore.. Elle était capable de tout, en son nom. Ses mots murmurés s'accompagnaient d'un regard vibrant alors que l’instant suivant, elle revenait l'embrasser avec cette même passion. Celle qui consumait son bon sens, sa mesure et tout ce qui pouvait ressembler à un semblant de logique.

S'interrompant au bout de longues secondes, elle reculait de quelques pas en l'entrainant avec elle pour finalement s'installer sur le plan de travail séparant la cuisine et le salon. Gagnant en hauteur sur son assise, elle esquissait un sourire amusé avant de remonter sensiblement le tissu de sa jupe pour dévoiler les sangles retenant son duo de dagues. « Je crois que je vais avoir besoin d'un coup de main. » ..Ce qui était un mensonge assumé. Ouvrant la bouche pour ajouter quelques mots, elle s'arrêtait tandis qu'un bruit inconnu déchirait leur silence.

Figée, elle passa son regard sur les alentours alors que le bruit récidivait aussitôt. Trainant un peu plus en longueur cette fois-ci. « C'est quoi ce truc ? » Grondait-elle à la recherche de la source du bruit, tout de même très proche d'un interphone. Reportant son attention sur Ángel, elle haussa les épaules. « Tant pis. » Revenant à lui, elle alla pour l'embrasser et .. Le bruit reprit de plus belle.

« NON. » Gueula-t-elle, autoritaire et franchement frustrée.

Si.
Encore une fois ?
Allez.

Et ajouté à cela un bruit de klaxonne à l'extérieur de la propriété vint bientôt enrichir la symphonie de frustration. Captant enfin l'appareil posé non loin d'eux – et bien en évidence –, Leta l'attrapa et appuya sur le bouton pour faire apparaitre les images d'une caméra extérieure, celle du portail. Dépitée, elle montra l'appareil à son fiancé et enclencha le bouton de communication. « Quoi ?! »

« Mademoiselle Forsyth ? C'est le traiteur, nous sommes un peu en avance.. Cela vous dérange ? »
« .. Ouais. »
« Nous allons nous faire discret, si vous voulez bien.. »
Ignorant la caméra au profit d'Ángel, elle le dévorait du regard un moment en déposant l’appareil sur le côté. « Mouais.. » Parce qu'elle, elle aurait voulu ne pas être discrète.

De son index, elle appuya finalement avec dépit sur le bouton d'ouverture de la grille.
Ils avaient de la visite.

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Promesse faite en retour que jamais – elle non plus – ne le laisserait. Et c’est d’un sourire malicieux qu’elle lui rendit sa déclaration, sans même flancher sur une syllabe. Les traits du brun s’étirent dans une risette amusée et les mires dévoilent cette lueur de fierté. Les gestes sont tendres et laissent derrière eux cette trainée brûlante. La veste et le sweat du tueur trouvent le sol. Signature d’une Darla déterminée dévoilée, les doigts de Leta vinrent la parcourir délicatement. Confession d’une apocalypse possible si jamais quelque chose devait lui arriver. Sourire change, se fait plus carnassier sur le faciès du brun, parce que la même détermination et la même passion le pousseront à faire de même pour sa douce. Promesse incendiaire des plus séduisantes. Démesure réciproque dont ils sont prisonniers et dont la conscience s’envole en la présence de l’autre. Duo infernal.

Passion physique dévorante à laquelle ils s’adonnent, celle-ci pousse fiancée à rompre le lien pour l’entrainer vers le plan de travail sur lequel elle se pose. Provocatrice, dévoile tout juste – exprès – les sangles de ses dagues. Prétexte le besoin d’un coup de main qui ne peut qu’amuser le tueur pour qui l’accessoire est plus qu’aguicheur. Et elle le sait. Léger rire amusé lâché alors que les phalanges trouvent l’ensemble et la paume, la chaire porteuse. Proximité grisante lorsqu’elle fut interrompue par la résonance du bruit inconnu.

Origine du bruit trouvé après une vaine tentative d’ignorance et d’esquive. Le traiteur… Avec un peu d’avance, entra dans la propriété sous l’autorisation indignée et frustrée de la fiancée. Doigts venant glisser dans les cheveux de sa belle, le regard brillant, il vint lui murmurer à l’oreille : … on va lui faire passer l’envie d’arriver en avance. promesse d’une petite vengeance pouvant s’orchestrer, comme ils venaient de le faire quelques heures plus tôt.

Se reculant, clin d’œil complice et le sourire narquois, il récupéra son sweat pour le renfiler. Sa veste, quant à elle, trouva négligemment le dossier d’une chaise. Gentleman improvisé, il se dirigea vers la porte d’entrée afin d’accueillir le traiteur et son équipe en leur indiquant la cuisine. Regard d’une femme qui s’arrête un instant sur l’homme. Peut-être le reconnaissait-elle ? Ou plutôt, elle avait envie de le reconnaitre. Toutefois, Ángel ne ferma pas la porte derrière elle. Attendant qu’elle passe son chemin, haussant un sourcil, il chercha sa douce des yeux avant de lui demander : … Leta ? Ça t’brancherait pas d’m’montrer la piscine, le temps qu’ils préparent c’qu’ils ont à préparer ? Le menton se redresse et l’invitation se fait suspicieuse, attisant sans doute quelques oreilles curieuses…
Néanmoins, ils auraient un petit moment de sursis avant de se lancer dans les hostilités

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Arrivée qui venait bousculer de frustration Leta, elle n'était pas de ceux acceptant le sentiment avec aisance. Ainsi se retrouvait-elle à grincer des dents au même rythme que ce portail s'ouvrant sur la venue du petit attroupement qu'elle avait payé pour les déranger.
Ça lui apprendra, pensa-t-elle avant même d'entendre la promesse aussi douce qu'incendiaire que venait lui faire Ángel. Une petite vengeance pour un grand plaisir ; Leta riva son regard céruléen sur le sien et ne put s'empêcher d'esquisser un petit rictus charmant mais au parfum dangereux qui promettait un plaisir qu'ils seraient les seuls à partager. Aussi égoïstement, peut-être, que le corps-à-corps que venait d'interrompre les intrus.

Laissant son fiancé lui filer entre les doigts, elle soupira tout de même en le voyant s'éloigner avant de se raccrocher à la promesse silencieuse qui réitérait celle prononcée. Assise sur le plan de travail pendant un moment encore, elle le regarda enfiler son sweat jusqu'à bientôt assister au débarquement de la Cheffe accompagnée de ses deux serveurs. Une femme et deux hommes. L'observation aurait pu s'arrêter là, si seulement la Cheffe ne s’était pas permise de porter un coup d’œil persistant et trop affamé sur Ángel.

C'était donc ainsi ? Soit. Naturel jaloux qui émergeait des ombres, la mutante resta néanmoins silencieuse tandis que son attention vissée sur la nouvelle arrivante captait le moindre de ses gestes, le moindre de ses regards intéressés à l'attention du Persécuteur. Leta ne laissait rien passer derrière ses airs de ne pas en avoir l’air.

« Bonsoir ! Je suis Anna, la cheffe envoyée par Madame pour vous livrer un repas que vous ne saurez oublier. » Se vanta la nouvelle arrivante en tendant la main à Ángel pour le saluer. Ce fut ce moment-là que Leta choisi pour quitter le plan de travail. Talons claquant contre le sol, le cuir de sa jupe retomba sur ses armes à nouveau dissimulées. Deux autres pairs de yeux avaient captés son allure et son arsenal.. Si tant est que ce soit l'arsenal qui ait véritablement attiré leurs attentions. Mais Leta, à eux, elle ne leur accorda aucune attention.

Car sa cible était toute choisie.
La cheffe.

Une cheffe qui déviait momentanément son regard d'un Ángel ayant la courtoisie de lui tenir la porte - du moins, elle le pensa -, afin de le porter sur la mutante. « Oh, je ne vous avais pas vu.. Désolée ! Bon..soir. » Sa phrase s'acheva avec une petite difficulté puisque Leta détourna le regard pour l'ignorer avec cette froideur habituelle dont elle était coutumière. Distance tout à coup creusée dans la profondeur d'un précipice que la Cheffe accusait en pinçant les lèvres.
Oui, ce n'était peut-être pas professionnel, tout ça.

Trop tard.. Trop tard.
Leta la dépassa lorsque son fiancé l’invita à le rejoindre pour aller visiter la piscine. « Excellente idée. » Répondit-elle avec un sourire retrouvé alors que son regard céruléen se portait sur lui. Quelques pas fait, elle passa devant la Cheffe momentanément immobile et vint enfin lui adresser un regard. « Dressez donc la table en face de la baie vitrée, on mangera au bord de la piscine. » Petit sourire esquissé sur ses lèvres, parfaitement charmant, elle ordonna avec un plaisir à peine dissimulé. « ..Et de préférence avant que ça refroidisse, non ? » Allez, au boulot la grognasse, qu'on aurait pu traduire dans l'attitude de Leta. Enfin.. Pour ceux qui la connaissait bien.

« Je.. Oui, bien sûr. Devant la piscine donc.. » La Cheffe sembla incertaine quant à la suite, son regard ne cessant de revenir à Ángel tandis que le dos de Leta lui était présenté. Elle osait un temps avant de se détourner et d'ordonner à ses deux serveurs de s'activer.

Leta, pendant ce temps-là, en revint à son fiancé pour lui adresser un clin d'œil accompagné d'un sourire de connivence. Entre jeu de provocation, amusement et désir ; un feu brulait dans ses prunelles claires, l'amenant à jouer à un jeu qu'elle laissait ordinairement à la Garce.

Glissant sa main dans celle d'Ángel, elle l'invita à la suivre tranquillement pour rejoindre l'extérieur. Une fois la distance suffisamment creusée, la mutante revint jeter un rapide coup d’œil à la Cheffe. Un moment de flottement plus tard, son regard se reportait pleinement sur sa moitié, une lueur dangereuse flottant dans ses iris céruléennes. « Je n'aime pas sa façon de te regarder.. » Murmurait-elle à son oreille. C'était un euphémisme de dire qu'elle détestait ce regard avide et étranger qui se portait sur son fiancé. « .. Ton plan sera le mien. » Ajouta-t-elle en accompagnant son invitation d'une caresse qu'elle faisait glisser jusqu'à sa nuque.


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Porte ouverte, la cheffe se présenta, adressant une œillade des plus intéressées. Ángel l’ayant remarqué, resta instinctivement insensible aux propos et au comportement d’Anna. Promesse faite d’un repas inoubliable qui le fit rire intérieurement. Inoubliable hein ? Pour qui… ? D’autant plus que – faute professionnelle – la commanditaire se vit ignorée. Elle ne partait vraiment pas gagnante. Salutation que sa douce coupa à son tour, acceptant l’idée de sortir pour aller voir la piscine.

Avant de l’y accompagner, maîtresse ordonna qu’ils dressent la table dehors afin qu’ils puissent profiter du jardin et de l’installation convoitée. Les mots de sa belle se faisaient acides sans tomber dans l’agression. Alors que la cheffe regardait Ángel, lui, c’est Leta qui avait toute son attention. Les mains s’attrapent, les doigts s’entrelacent et leurs pas les guident vers ladite piscine. Confession susurrée à l’oreille du tueur, il entendit la jalousie de sa douce. Alors que lui s’en fichait royalement, cela le dérangeait que Leta soit ennuyée par le regard que l’inconnue posait sur lui. Caresse qu’elle lui adresse, elle ajouta que son plan sera le sien. Un sourire en coin s’étire. Légère lueur machiavélique illumine ses traits. Bougre se rapproche ensuite, amenant ses lèvres à son oreille pour lui murmurer à son tour : … S’il n’y a que ça qui te gêne alors, je vais lui faire changer sa façon de m'regarder. les lippes trouvent la tempe pour y déposer un baiser furtif. J’arrive. qu’il ajoute, s’éloignant et allant en direction de la voiture de Leta.

Parce que s’il y avait une chose dont il était sûr, c’était le malaise général qu’avait le commun des mortels face à une arme à feu. Peu d’entre eux ressentaient la fascination et la curiosité. Et en ces temps, il était d’autant plus inquiétant d’en voir. Alors, d’un pas décidé, il arriva à la voiture de Leta pour aller chercher l’arme qu’il avait vue plus tôt dans la boite à gant. La rangeant à sa ceinture, il comptait bien la faire remarquer – discrètement et stratégiquement – aux yeux curieux et baladeurs de cette Anna, afin de transformer sa convoitise en crainte… Ainsi, le regarderait-elle autrement pour apaiser sa douce.

Revenant à Leta et remettant son sweat convenablement, ses yeux vinrent capturer les siens. Index trouvant ses lippes dans un geste de secret à garder, il profita de second temps pour capturer ses poignets, se rapprocher d'elle et lui imposer le toucher de l’arme empruntée dissimulée. Sourire carnassier – toujours – et le regard malicieux – encore –, il lui confia ensuite : … Pour c’qui est du plan, j’aurais plutôt un jeu à t’proposer pour égailler notre soirée. Il arqua un sourcil provocateur et poursuivit, aguicheur : On a une piscine et trois intrus. Celui qui arrive à en foutre le plus dedans a gagné. T’en dis quoi ? Puis, ce s’rait quand même vachement dommage que tout l’monde ne puisse pas goûter au "plaisir" d’la piscine pas vrai ? Ça rendrait – en effet – son repas "inoubliable" ! qu’il insinua, vicieux et moqueur. Parce qu’autant il souhaitait en profiter, autant leur petite vengeance en amont semblait prendre un degré d’importance supérieur.

La suite n’en serait que plus savoureuse…

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Jalousie verbalisée dans une gêne, c'était l'habituelle pudeur des sentiments de Leta qui bataillait contre ses instincts bouillonnants. Si hier, elle avait toujours été prompt à distancer toute forme de possessivité dans son quotidien ; aujourd'hui, elle avait d'avantage tendance à se laisser dévorer par sa jalousie. Retenue habituelle néanmoins conservée, tout se jouait dans le regard et dans la froideur tandis qu'elle glissait un mot lourd de sens à son fiancé. S'il le prit avec autant de flegme qu'elle, elle le regarda néanmoins s'éloigner vers la voiture sans comprendre. Regard céruléen attentif à son allé, elle détourna son attention le temps d'aviser l'avancée du dressage. Malheureusement pour Anna, elle croisa son regard indiscret ainsi que celui d'un des serveurs.

Quel était le nom de la boite du traiteur, déjà ? Leta se promis de la griffonner sur sa liste noire une fois retrouvée. Revenant porter son attention sur Ángel, elle capta ses mouvements, puis son geste de l'index et enfin son regard. Lui laissant ses poignets, elle se rapprocha d'un pas glissé contre la dalle du rebord de la piscine et passa ses doigts sur la crosse de l'arme.

Un sourcil haussé par la surprise puis le sourire qui se profilait sous l'augure d'un plan qu'elle rêvait d'entendre au plus vite ; Leta conserva leur proximité en délaissant l'arme pour arrêter sa main sous le sweat. Paume contre chair, elle se faisait oreille attentive à ce plan devenu jeu. Ambition machiavélique révélée, Leta scrutait longuement les traits de son fiancé avant de finalement esquisser un sourire charmeur. Le genre de sourire dont Darla aurait aimé s'attribuer le mérite. « Je ne te savais pas aussi.. » Sournois ? « ..Joueur. » Préférait-elle plutôt utiliser comme qualificatif. Malice se mêlant au charme, c'était un regard brillant d'intérêt et de passion qu'elle ancrait sur celui d'Ángel. « J'adore. »

Prête à jouer à tous les jeux d'embrouille avec le Persécuteur, c'était un peu la même rengaine qui se jouait au sein de leur couple. C'était lui et elle, contre tout le reste. Et puisque leur amusement était sur la ligne de mire de leur intention, l'enjeux ne pouvait que gagner en importance. « J'en suis, évidemment. » D'une ultime caresse par sa main glissée sous le vêtement au rapprochement qui lui permettait de murmurer près de ses lèvres, elle donnait le coup de feu du départ. « Tous les coups sont permis, n'est-ce pas ? Tant qu'on reste subtiles.. » Iris vibrant pendant un instant sous le coup de l'excitation du jeu, Leta lui adressait un clin d'œil avant de se détacher pour finalement pivoter sur ses talons et prendre la direction de la villa où la table était presque entièrement dressée.

« Anna ? » Apostrophait-elle la Cheffe qui déposait un plat sur le plan de travail.  « Finalement.. J'ai changé d'avis. » Jouant d'un suspens volontairement glacial, Leta coulait un regard sur la table puis la piscine sous l'œillade inquiète de la Cheffe.
« Pardon ? Il y a un souci ? » Si seulement elle savait.. Si seulement.
« Installez la table plutôt dehors, au bord de la piscine. Nous préférons. »
« Mais ça ne relève pas.. »
« Je paierais un supplément. »
« Ah.. » Avec l'argent, tout était plus facile à accepter. « Bien. »

Leta se détourna ensuite tandis qu'Anna adressait les directives à ses deux serveurs. Tout était à refaire car porter la table entièrement dressée entrainait un risque d'accident. Gagnant à nouveau l'extérieur, la mutante nouait ses mains dans son dos, tout à fait sagement alors qu'un serveur venait à sa rencontre.

« Madame.. Pourriez-vous me dire où vous souhaitez voir la table posée ? » Demanda-t-il poliment, et peut-même timidement.
« Je peux. » Répondit-elle avec un sourire léger qui dérida l'employé. « Ça n'est pas trop dérangeant de tout refaire ? » La question passa pour légitime alors même qu'elle portait son regard sur Ángel durant un instant. Si bien qu'il fallut que le serveur reprenne la parole pour qu'elle lui accorde son attention à nouveau.
« Oh non, pas du tout. »
Glissant quelques pas sur le côté jusqu'au bord de la piscine, Leta lui désigna l'endroit avec un sourire angélique. Ça n'était ni prudent, ni recommandé.. Mais avec de l'argent et un peu de charme, tout passait.

« Bien ! » Lança donc tout sourire le serveur alors que Leta se mettait à marcher tranquillement autour de la piscine, son attention passant d'Anna la curieuse à Ángel.

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Intention à peine dévoilée et jeu proposé, la réaction ne se fit guère attendre lorsque les yeux de sa douce se mirent à briller de malice. Degré de son côté compétiteur qu’elle ne lui soupçonnait pas. Néanmoins, elle en était. Adorait. Acceptait le challenge. Proximité moindre, murmure se faisant, demandant rhétoriquement si tous les coups étaient permis, pour peu qu’ils n’en soient pas moins subtils. Sourire qui n’avait guère quitté le faciès du persécuteur, celui-ci signa l’affirmatif de la tête, ajoutant un : … évidemment ! en échos à ce qu’il avait déjà approuvé plus tôt pour un autre type de vengeance…

Le machiavélisme se reflétait dans les iris noirs, inspiré par la fierté qu’il avait de constater l’effet faisant vibrer ceux de sa belle. Clin d’œil qu’elle lui adressa et qu’il lui rendit. S’éloignant de lui, elle partit commander la cheffe, lui imposant son changement de plan. Mirador attentif, observe la scène se dérouler. Serveur venant accoster Leta, celle-ci tourna son regard complice vers le tueur qui ne pouvait que dresser le menton et sourire, voyant sa fiancée en pleine manigance. Si seulement ils savaient… Endroit désigné pour la mise en place de la table, l’assassin comprit que la stratégie de sa douce allait leur donner quelques facilités.

Celle-ci entament le tour de la piscine, bougre comprit par ses regards échangés que c’était à son tour de jouer. Carnassier se mis en marche, plaçant l’arme dans son dos, visible. Direction la cheffe sous l’œil attentif de la compétitrice. … Anna ? Celle-ci se détourna volontiers de sa tâche, affichant un sourire avenant. « Oui ? » Haussant les épaules, le tueur demanda : En attendant qu’vos serveurs remettent la table et qu’vous préparez votre repas "inoubliable", vous n’auriez pas quelque chose à boire ? « Bien sur ! Qu’est-ce que vous souhaitez ? J’ai un large choix d’apéritifs, de quoi vous faire vraiment plaisir… » insinua-t-elle, insidieuse. Le regard de l’homme se dirigea vers sa belle à l’extérieur pendant une seconde, avant d’en revenir à la cheffe. Sourire vicelard : Champagne ? Ma fiancée et moi avons quelque chose à fêter aujourd’hui… Alors que la précision de son statut fut véritablement verbalisée dans le but de polluer sa convoitise mal placée, celle-ci ne perdit guère son sourire ravi d’avoir le tatoué à ses côtés. « Naturellement. Je vais vous chercher ça. » annonça-t-elle, serviable. Flutes généreusement servies, celles-ci sont tendues en même temps qu’une question des plus indiscrètes : « Et donc… vous allez bientôt vous marier alors ? Ça fait longtemps que vous vous connaissez ? » Attrapant les verres, prenant soin d’éviter un contact cutané, il répondit, bref : Oui. mais cela ne fut pas suffisant pour la décourager « Et comment vous êtes-vous rencontrés ? Le travail ? Vous faites quoi dans la vie ? » Perche tendue. Le regard se noircit et le sourire arbore une dérive dangereuse. Le visage se rapproche de l’oreille, suscitant la confidence. La voix basse, il répondit : … Concentre-toi sur le tien, de taff, et laisse-moi faire le mien, tu veux ? Le sourire de la cheffe s’estompe quelque peu lorsqu’elle perçoit la menace entre les syllabes. Ángel se recule, narquois, provocateur. En profite pour lui tourner le dos et sent les yeux de la curieuse se poser sur l’arme mise en évidence. Quelques pas, il se tourna une dernière fois vers elle : Merci pour le service, Anna. qu’il raille, insistant sur le prénom. Remerciement envoyé qui lui permit de s’assurer du changement de son expression à la vue du calibre. La surprise et la peur se mêlaient sur le visage de la Cheffe. Parfait.

Satisfait, il revint vers sa belle, victorieux, lui tendant une des deux flutes : … À nous ?

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Petites manigances pour égayer la soirée ; leur petite parenthèse avait tout du tournant inattendu alors que Leta s'était originellement inquiétée de l'opinion de son fiancé au sujet de son travail. Au final, le détournement avait donné lieu à un jeux dont elle appréciait la tournure. Mauvaise perdante par habitude mais bonne joueuse, la mutante laissait son esprit machiavélique prendre le dessus. C'était finalement ce fil rouge qui existait sous couvert de protestation qui vibrait chez Leta, la rapprochant malgré elle de son alter ego garce.

D'ailleurs, si Darla avait été là, surement aurait-elle appréciée toutes les pensées – plus sournoises les unes que les autres – de la réincarnation. Parce que déjà, alors qu'elle voyait Ángel se rapprocher d'Anna, elle rêvait de faire payer à la Cheffe le prix fort de son regard un peu trop appuyé, immanquablement curieux.

L’addition allait-être salée.
Pour l’une, comme pour l’autre.

Incapable d'entendre l'échange qui se faisait, Leta continuait son petit tour de la piscine d'un pas lent. Fauve dans sa démarche mais aussi dans son attitude, elle gardait le silence et les mains liées dans le dos. Sur son chemin bientôt, elle trouva le serveur, qui dans un écho hasardeux l'accosta : « Je peux vous servir quelque chose à boire ? »
« Mh ? » Lui répondit distraitement Leta en arrêtant son pas afin de basculer son regard céruléen sur les traits du jeune homme.
« Anna semble avoir attiré son attention.. » Déviait-il alors que la mutante haussait un sourcil. Quelque chose dans le regard qu'elle lui adressa le força à se rattraper. « ..Enfin, je veux dire que votre ami.. »
« Fiancé. » Corrigea-t-elle en le coupant, d'un ton cassant alors que son regard demeurait rivé sur le sien.
« Ah.. Oui, pardon. Je.. D'accord. »

L'offense était faite et Leta semblait guère décidée à pardonner.
Dénouant ses mains pour venir croiser les bras, elle attendit une suite qui ne tarda pas à se faire entendre de la bouche du serveur après un léger raclement de gorge. « ..Vous souhaitez boire quelque chose ? »
« Surprenez-moi. » Répondit Leta en laissant une marge de manœuvre grandiose au serveur tout en lui faisant réaliser qu'il n'avait guère le droit à l'erreur.

Déguerpissant sans demander son reste, il n'eut pas l'occasion de croiser Ángel tandis que sa fiancée portait un regard sur la fin de leur échange et haussa un sourcil en voyant Anna se raidir. Lorsque le Persécuteur revint vers elle, Leta pencha le visage sur le côté pour observer la mine décomposée d'Anna.. Et rien que cela suffit à faire revenir le sourire sur ses lèvres.

Le regard céruléen se portant sur les traits d'Ángel, elle le scruta un moment. « Tu m'étonnes qu'elle te reluque sans retenue, tu es vraiment sexy. » Lâchait-elle naturellement avant de prendre la flute de champagne tendue et se rapprocher d'un pas. « Je suis curieuse de savoir ce que tu lui as dit par contre.. » Glissait-elle dans un murmure accompagné d'un sourire avant de .. Se faire interrompre au moment où le toast était porté.

Serveur revenant finalement pour les couper dans leur élan ; sur sa paume trônait un plateau d'argent où était déposé un cocktail rouge. Leta passa son regard d'Ángel au jeune homme qui lui adressa un sourire avant de se figer en voyant sa coupe de champagne fraichement offerte.

« Ah.. Vous ne voulez plus du cocktail alors ? »

Quelle question..
Leta eu un sourire qui ne lui était pas réellement adressé. Elle remonta son regard sur Ángel. « J'ai une nette préférence pour le champagne. » Sous-entendu glissé avec subtilité, elle levait son verre pour trinquer à eux.

Le serveur s'apprêta à disposer et Leta l'arrêta d'un geste de la main. « Attendez. »
Il obtempéra et elle lui désigna la table un peu plus loin. « Laissez le cocktail sur la table. »

Un peu perdu, le jeune homme acquiesça et se détourna pour reprendre son avancée. Leta choisi ce moment-là pour venir glisser son talon subtilement sur sa trajectoire. Dérapage enchainé, le serveur tomba à l'eau en les éclaboussant au passage. Le cocktail ainsi que le plateau finirent dans la piscine et Leta en eu une moue.

« .. Il avait l'air bon, ce cocktail. » Peste sourit néanmoins satisfaite en remontant son regard brillant et victorieux sur celui d'Ángel. Elle avait remporté le premier point.

Suite à l'incident, Anna ne tarda pas à sortir pour les rejoindre. Plus réticente à s'approcher mais pas moins curieuse, elle avait la responsabilité de ses employés finalement..
Le second serveur, lui, semblait trouver la situation particulièrement drôle.
A distance jusqu'à là, il n'en était pas moins le plus joueur.

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Revenant vers sa douce, il reçut un compliment qui ne put l’empêcher d’afficher un sourire amusé.   Merci ma belle. qu’il lui répondit, lui tendant cette fameuse flûte qu’elle attrapât. Curieuse, elle lui confia aimer savoir ce qu’il venait de susurrer aux oreilles de la cheffe pour obtenir pareil effet. Et alors qu’il allait répondre, c’est l’un des deux serveurs qui vint les interrompre, présentant un cocktail d’un rouge explosif. Arquant un sourcil et mimique s’effaçant légèrement, Ángel comprit – enfin – que Leta était au goût du gamin. Décidément…

Fiancée complice signala qu’elle préférait le champagne, non sans un sous-entendu que l’intéressé capta immédiatement. Ils trinquèrent, sournois, suite à quoi la mutante invita le garçon à poser le cocktail sur la table et en profita pour faire un croche-pied, plongeant le premier bougre dans la piscine et surtout, marquant le premier point. Ángel eut un peu de mal à retenir un rictus moqueur. Mais rapidement, il détourna ses mires sombres du garçon pour capter le regard de sa bienaimée. … Joli coup. qu’il lui reconnut discrètement, avant qu’Anna n’arrive presque à leur hauteur, demandant ce qu’il venait de se passer. Se détournant de sa belle, il vint répondre à la cheffe suspicieuse : … un peu maladroit votre serveur non ?! qu’il lui lança, ironique.

Toujours la flûte à la main, le tueur regarda le garçon récupérer le verre et le plateau avant de sortir péniblement de l’eau et se confondre en excuse auprès d’Anna, venue l’accompagner. L’autre serveur – observateur moqueur jusqu'à maintenant – partit chercher de quoi le sécher sous les recommandations de sa responsable.

Duo vicelard un peu tranquille, le persécuteur ne manqua pas de faire remarquer à Leta : Moi qui pensais que tu allais au moins attendre le service… la compétition va être rude ! la gratifia-t-il. Parce qu’il savait Leta joueuse, raison pour laquelle il avait proposé pareille occupation. Et sans la quitter des yeux, provocateur, il avala le contenu de son verre. Vide, il le leva, se détourna de sa douce en direction du trio pestant près de l’entrée de la maison, et clama : Dites, quand vous aurez deux minutes… qu’il exprima, montrant son verre vide. Détestable.

(#) Anna redressa les yeux et demanda à son second d’aider son premier serveur à se sécher et à se changer le temps qu’elle puisse continuer à s’occuper des clients. Peut-être était-elle inspirée par la peur de l’arme que possédait Ángel, ou peut-être était-elle excédée de soupçonner les clients d’avoir poussé son employé à l’eau, quoi qu’il en soit, elle revint vers eux avec la bouteille de champagne, dénuée de ce fameux sourire qu’elle arborait à son arrivée et sans même adresser un regard à Ángel. Tout va bien Anna ? Vous semblez tendue d’un coup… Lui dit-il faussement, reportant son regard malicieux sur sa belle. Une paume se posa sur l’épaule de la cheffe alors qu’elle s’appliquait à sa tâche. C’est alors qu’il lui déroba l’occasion de répondre, la poussant à son tour, dans la piscine, à leur côté…

Victorieux et capturant le regard de sa belle, il arqua à nouveau un sourcil, aguicheur.
Il ne s’était même pas caché. La responsabilité allait lui tomber sur le dos, clairement, mais il s’en fichait.
Tous les coups étaient permis…
Au diable la subtilité…

Elle, elle compte pour deux.

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Serveur à la flotte, Leta l'observait patauger avant de finalement reporter un regard au comble de l'innocence sur Ángel. Cils battant et sourire angélique accroché aux lèvres, elle haussait une épaule avec un .. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Et pourtant, l'évidence était là, évidemment incontournable. Ce fut d'ailleurs à l'abri des regards étrangers qu'elle déposa son index sur ses lèvres afin de mimer le secret et le silence alors que son regard signait sa victoire avec une pointe de fierté.

Leta adorait jouer.
Parce que Leta adorait gagner.


Bonne joueuse pour mauvaise perdante, son humeur légère gagnait des ailes tandis qu'elle voyait son fiancé jouer le rôle du client détestable. Décidemment, elle lui découvrait des talents qu'elle ne pouvait qu'apprécier. Elle aurait d'ailleurs pu lui faire remarquer mais la venue d'Anna la coupa autant dans sa curiosité de savoir ce qui s'était murmuré entre eux que dans ses paroles. Ainsi observa-t-elle tranquillement l'un et l'autre avant de laisser le trempé s'éloigner avec sa patronne.

D'un pas glissant contre la dalle, elle se rapprocha d'Ángel en sirotant son champagne ; le contour de la flute quittant l'orée de ses lèvres, elle gardait son regard arrimé à celui de sa moitié. « Il faut croire que je manque de patience lorsqu'il est question de gagner.. » Petite provocation assaisonnée d'une expression aussi incendiaire, elle levait ensuite ses iris vers le verre vide puis vers les déviait vers Anna à l'apostrophe qui suivit.

Sans surprise, la Cheffe débarqua.
Sans se faire prier.
Lorsqu’Ángel le demanda.
Forcément.

Elle est sacrément obéissante celle-là, pensa Leta. Certes, les hormones de la cuisinière semblaient avoir autant pris l'eau que le serveur, pour autant, ça ne semblait pas avoir calmé la petite rancune jalouse de Leta. Il ne fallait pas oublier qu'elle était une peste.

Une sacrée Peste.
Il fallut néanmoins reconnaitre qu'à son jeu, Ángel se révéla grandiose alors qu'il balançait la Cheffe à l'eau. Dans un sens tout particulier des priorités, Leta réceptionna de justesse la bouteille de champagne et la déposa sur la table. Rapidement, l'absence de subtilité du Persécuteur lui arracha un éclat de rire qu’elle laissa néanmoins mourir entre ses lèvres lorsqu'elle capta la mine courroucée d'Anna.

« Mais qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? » Jura l'employée alors que Leta esquissait une moue ouvertement hypocrite. Déposant bouteille et verre, la mutante s'approchait du bord de l'eau, non sans couler un regard en biais vers Ángel. Il souhaitait qu’Anna compte double ? Soit.

Tendant la main à la Cheffe pour l'aider à sortir de l'eau, elle l'extirpa de la piscine avec un.. « Ça va aller ? Mh ? »
« Evidemment que non ! A quoi jouez-vous tous les deux ?! »

La mutante accueillie d’abord patiemment la fureur d'Anna avec un rictus charmant ; puis aussitôt, elle lâcha sa main en la repoussant en profitant de son instabilité. La Cheffe retombait alors à l'eau avec un cri aigue mêlant fureur et surprise. Au passage, évidemment, elle ne se gêna pas pour éclabousser le couple.

Leta, elle, elle en riait en se tournant dos à la piscine pour éviter de finir totalement trempée. S'approchant ensuite d'Ángel, elle glissa une main à son bras pour venir murmurer à son oreille un.. « Puisqu'elle compte double.. J'en ai profité. »

Et ainsi s'écartait-elle pour faire quelques pas alors que le trempé nouvellement séché revenait pour aider sa patronne qui le rabrouait avec colère. Leta les observait un moment avant de dévier son regard vers le Persécuteur et plonger son regard dans le sien tandis qu'un sourire malicieux s'esquissait sur ses lèvres. Elle n'en avait pas fini, visiblement.

Reportant son attention vers la baie vitrée où se tenait le dernier serveur bien au sec, elle n’hésita pas à l’accoster : « Excusez-moi ? Finalement, je voudrais bien un de ces cocktails.. » Captant son attention avec aisance, elle eut en réponse un sourire amusé. Le jeune homme secouait la tête négativement avec un..
« Vous m'excuserez, mais je suis très bien au sec.. Mon collègue vous fera ça dès qu'il aura.. Terminé. »
« Et vous allez vous tourner les pouces en attendant ? »
« Je surveille les cuissons. »
« ..Je dirais plutôt que vous vous délectez du spectacle. »
« Je n'oserais jamais voyons.. »
Sauf que tout dans l'attitude du serveur laissait supposer l'inverse.

Leta lui répondit d'un sourire avant de revenir vers Ángel. Arrêtant ses pas devant lui, elle effleura ses doigts des siens tandis que son ton se fit murmure. « Lui, il compte triple. Ça te dit ? » Provocatrice le temps de ses paroles, son regard vibrait d'irisé afin de compléter le tableau. Diable qu'elle adorait ce genre de jeu ; c'était assurément leur marque de fabrique, ça leur ressemblait bien.. D'user des autres pour leur propre amusement, de jouer de provocation pour mieux marquer des points.


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