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some help (dayna)

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@Dayna Miller

Appel pour une bagarre. Unités envoyées sur place pour intervenir. Direction le bar. Sirène hurlante. Gyrophare en route. Le temps de quelques secondes, Marci se laisse à admirer la danse du rouge et du bleu sur les façades. Elle a encore parfois du mal à réaliser qu’elle porte l'uniforme. Ce n’était pas un rêve. Pourtant, la voilà là. La concentration revient au moment où la radio grésille. Un officier déjà sur place fait état de la situation. Rixe déclenchée par une ivrogne qui n’a pas apprécié un regard. Violence qui a contaminé une dizaine de personnes. Situation sous contrôle pour le moment. Secours peuvent intervenir. Pour autant, la tension monte dans l'habitacle. Ils ne peuvent jamais vraiment anticiper ce qu’il va se passer par la suite. Si une personne ne va pas sortir une arme. Si la police ne va pas reperdre le contrôle. Ces situations, ils le savent, sont périlleuses. Alors, ils ne souffleront qu’une fois de retour au poste de police.

Quand Marci arrive, les individus sont séparés. La colère ivre, elle, est toujours là. Les collègues tentent de garder les différents intervenants séparés. Ne surtout pas leur laisser l’opportunité de se taper dessus, encore. Il faudrait alors user de la force. Personne n’a envie d’en arriver là. Sauf quelques exceptions. Les médecins sont sur place, eux aussi. On attribue à Marci la protection de l'un deux, le temps qu'il ausculte. S’assurer qu’il ne sera pas blessé. Par qui que ce soit. L’occasion d’admirer la patience de ce soignant. Son dévouement, aussi, quand bien même il est insulté par les clients du bar. Ces derniers ne sont pas coopératifs. Ils n’ont pas envie d’être soignés. Ils veulent retourner sur le ring. Il n’y a que la soif de sang qui compte. Pas même leur propre vie. Obligée de menotter celui que le médecin soigne. Pour l'apaiser, Marci tente de détourner son attention. Qui il est. Qu’est-ce qu’il fait comme travail. Qu’est-ce qu’il aime dans la vie. Mais il ne veut rien savoir. Il tire sur les menottes. Ne comprend pas la nécessité de ces premiers soins. Il comprendra plus tard, quand il aura dessaoulé. Peut-être les remerciera-t-il intérieurement.

Les premiers soins apportés, le médecin l’autorise à fouiller l’homme. Elle s’y applique. Cherchant la moins forme suspecte à travers les tissus. Mais tout ce qu’il y a de suspect, c’est l’haleine de la personne. Il n’a pas dû se laver les dents depuis longtemps. Un appel radio plus tard, elle embarque l’homme à l’arrière de la voiture. Ron la rejoint. Direction les urgences pour faire soigner l’individu. Le trajet n’a rien d’agréable. L’autre invective, insulte, provoque. Mais il n’obtient aucune réaction de la part des deux agents. Si ce n’est des regards échangés qui en disent long sur ce qu’ils pensent. C’est aux urgences de l’hôpital qu’ils s’arrêtent. Juste devant la porte. Ron ira garer la voiture plus loin. C’est à Marci que revient le plaisir de conduire l'arrêté dans le service. Toujours menotté. Une main accrochée à son bras pour le dissuader de tenter quoi que ce soit. “Excusez-moi ? Quelqu’un peut s’occuper de lui ?” On lui désigne un brancard dans un couloir. Les urgences sont bondées. Il y a un bruit ambiant qui ne cesse pas. Ça grouille de tous les côtés. On s'occupera de lui quand ils auront le temps. Ça peut être dans cinq minutes comme dans trois heures.

Il faut essayer de se frayer un chemin, malgré le manque de coopération de l’individu. Ils finissent par atteindre le brancard. Le gars s’assoit dessus, toujours en train de râler. Marmonnant des propos inintelligibles. Dodelinant de gauche à droite sous l’effet de l’alcool. Marci se poste face à lui. Attentive à ses mouvements. Anticipant une éventuelle perte de connaissance. Ce n’est que lorsque quelqu’un s’approche d’eux qu’elle le quitte du regard. Parce que cette personne est celle qui va raccourcir son calvaire. Accueillie avec un sourire, déjà fatigué par la nuit. “Bonsoir !” Elle fait un signe de la tête pour désigner l’individu. “Il a été fouillé, vous pouvez y aller sans problème.” Et puis, elle s’éloigne un peu. Juste un peu. Histoire de laisser une once d’intimité à la soignante et au blessé. Jamais trop à l’aise d’être là, de laisser ses oreilles traîner. La vie privée, c’est ce qu’il y a de plus précieux. Même quand on est ivre et qu’on participe à une bagarre.

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@Marci Clayton

La soirée est intense. Dayna n’a pas passé une nuit aussi compliquée depuis une éternité. Ou alors peut-être que c’est tout ce qui se passe aussi dans sa tête qui ne fait que rajouter de la difficulté à son service. Sa vie est merdique… Tout part en vrille et l’infirmière ne sait plus comment gérer tout ça. La violence de Mark qui n’a fait que s’intensifier… Les sentiments de plus en plus forts qu’elle éprouve pour Jack. Tout n’est qu’un bordel sans nom. Et elle doit garder le cap. Elle doit rester forte et ne rien montrer. Comme elle a toujours su le faire. Dayna affiche un sourire de façade. Sauf que contrairement à ce qu’elle a réussi à faire toute sa vie, ce sourire ne sonne plus très vrai dernièrement… Son énergie vitale s’étiole, elle s'éteint.

L’infirmière court partout, elle tente de faire au mieux pour soulager les patients arrivant en grand nombre ce soir. Elle fait son maximum pour rassurer, apporter les premiers soins en attendant que des médecins soient disponibles pour les prendre en charge. Elle est appelée rapidement pour un homme qui vient d’arriver menotté. Lorsqu’elle accepte de s’occuper de lui, elle ne sait pas qu’il est saoul. Si elle l’avait su, elle aurait certainement laissé un ou une autre collègues infirmier.ères s’occuper de lui. Alors quand elle s’approche de la policière et de l’homme menotté, elle offre d’abord un sourire doux. Les traits de Dayna sont marqués par la fatigue. Elle dort peu en ce moment et les services intenses comme celui-ci ne l'aident pas vraiment à récupérer. Bien au contraire. L’infirmière salue la policière et la regarde s’éloigner une fois qu’elle a affirmé que le patient avait été fouillé. Elle s’adresse ensuite directement au concerné, mais dès que ce dernier ouvre la bouche, elle sait. Elle reconnaît cette odeur entre mille. Cette odeur d’alcool émanant de son père, puis de Mark, désormais. Dayna déteste cette odeur.

Me touche pas. Sauf si c’est pour me faire du bien, sale pute dans ton petit costume d’infirmière là.

Dayna est déstabilisée. Elle ne devrait pas. Des insultes, elle en reçoit souvent au travail. Mais en ce moment, elle a du mal à encaisser. Elle n’a pas les épaules solides comme habituellement. Toutes les remarques lui transpercent le cœur. Elle s’efface, se renferme. Les mots méchants, elle en reçoit depuis toujours de la part des hommes qui partagent sa vie. Ils sont en train de la détruire.

Monsieur, je ne suis pas là pour vous faire du mal. Je veux simplement vous aider. Racontez-moi ce qu’il s’est passé ce soir, pourquoi êtes-vous ici..?

Elle tente de faire son maximum pour garder la face. Dayna enfile son masque de professionnel. Mais il doit bien voir qu’elle est vulnérable. Les connards, ils sentent bien qui peut être leur victime. Dayna, même si elle déteste cela, est une victime parfaite. Sa fragilité est évidente. L’homme en profite.

J’ai mal aux côtes, juste là, dit-il en donnant un léger coup de tête vers le côté droit de son corps.

Dayna hoche la tête, elle s’approche de lui et lui demande la permission pour soulever son haut et regarder l’état de son corps. C’est cet instant que choisit l’inconnu pour lui donner un coup de tête violent. L’infirmière recule brutalement avant de tomber au sol, un peu sonnée par le coup. Immédiatement, elle est renvoyée à ce qu’elle a vécu quelques semaines plus tôt, lorsque Mark lui a infligé une violente gifle.  

Je t’ai dit de pas me toucher, sale chienne ! hurle l’homme avec violence.

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@Dayna Miller

Au début, Marci pensait que le métier d’avocat était similaire à celui de policier. Tous deux doivent faire face à des personnes récalcitrantes, parfois violentes. Des personnes qui ne souhaitent pas coopérer, même lorsque c’est pour leur propre bien. Quand elle avait intégré la police, elle s’était rendu compte de la réalité. Policier est bien pire. Il s’agit du métier censé faire régner l’ordre. Censé s’imposer dans une situation dans laquelle personne ne veut d’eux. Au péril de sa propre vie. Ensuite, il faut gérer les tempéraments des uns et des autres. Surtout, il faut parvenir à être impartial afin d’offrir un traitement humain à toutes ces personnes. Même quand ils sont responsables des pires crimes. Travailler dans le médical est similaire, au final. En encore pire. Ils sont sans armes. Souvent assimilés à la police et jugés comme des alliés des forces de l’ordre. Ils sont juste là pour aider. Cependant, ils sont rejetés. Ils sont injuriés. Et ce soir, Marci vient les solliciter. Espoir qu’elle pourra rapidement les laisser tranquille. Ils ont d’autres choses à gérer qu’un mec assez idiot pour boire et finir dans une bagarre. Toutefois, il y a une donnée que Marci n’a pas prise en compte. Le détenu.

Les mots prononcés par l’ivrogne ne lui échappent pas. Pour autant, la confidentialité de la consultation prime. Alors, Marci fait semblant de ne rien entendre. Dos obstinément tourné vers le reste de la salle. Tout de même, la main se pose sur l’arme rangée dans son holster. Au cas où. On lui a appris à toujours être prête en cas de besoin. Elle aimerait ne pas avoir à utiliser son arme de service. Pourtant, c’est peut-être ce qu’il va se passer. Mais l’infirmière semble maîtriser la situation. Répondre avec autant de professionnalisme et de distance que possible. L’autre se montre coopératif, soudainement. Sûrement qu’il a décidé d’être intelligent et d’accepter l’aide proposée. C’est sans compter sur l’alcool. Le liquide qui pourrit les pensées de l’homme. Qui empire ce qu’il est au fond de lui. Marci entend le coup contre le torse. À peine le temps de se retourner que l’infirmière est déjà au sol. “Merde !” Et l’autre qui éructe. Il n’a pas fini d’être en colère. Marci lui balance un regard noir. Montre sa main accrochée à son arme. Ils ne jouent pas ici. “À quoi vous jouez ?! Vous allez finir en cellule de dégrisement où on vous laissera vous vider de votre sang, si vous continuez !” qu’elle répond à l’attention de l’homme, avant de s'accroupir auprès de l'infirmière.

Elle garde l’autre dans son champ de vision. Manquerait plus qu’il ait l’idée de s’enfuir et qu’elle soit forcée de lui courir après. Ils en sont capables. Les plus énervées, les plus agressifs se font toujours un plaisir d’agir bêtement. “Je suis vraiment navrée…” Ce sont les premiers mots qui lui viennent. S’imposant comme responsable de la situation. Responsable des actes de l’individu. Bien heureuse de ne pas lui avoir enlevé les menottes. Sinon, cela aurait été pire. Marci tente un sourire. Une pointe de compassion et d’encouragement. “Venez, je vais vous aider.” Elle se relève, tend une main dans sa direction. Elle en profite pour offrir un nouveau regard accusateur à son détenu. Il n’a plus intérêt à se la ramener. Sinon, elle le laissera aux soins de son collègue. Lui a beaucoup moins de patience. Beaucoup moins de scrupules, aussi.

Ça va, elle va pas crever non plus !” Il hurle sa phrase, presque fier de sa réplique. Marci s’éloigne de quelques pas, invite l’infirmière à en faire autant. Juste assez pour mettre de la distance entre le détenu et l’infirmière. Il n’a plus son attention. C’est fini. “Ne l’écoutez pas… vous allez bien ?” Elle la scrute de haut en bas. À la recherche d’un indice que ses yeux pourraient déceler. Mais elle ne voit que de la fatigue, Marci. Un épuisement physique, mental. Un ensemble qui semble fendiller la carapace de la jeune femme. “Vous voulez que j’appelle l’un de vos collègues ?” Pour l'aider, elle. Pas l'autre. Elle est déjà en train de chercher un membre du personnel du regard. Il y en a partout, mais aucun de libre, aucun qui croise son regard. Dur de trouver l’attention du personnel ici. Ils sont tous débordés. Au bord du gouffre.

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