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It's about of a sinner and a priest

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It's about of a sinner and a priest
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Ça fait carrément douze ans que tu n’as plus remis les pieds ici… Et franchement, tu ne remarques pas qu’il y a eu des changements. Tout est quasiment pareil… Tu ne sais pas vraiment quoi faire à part regarder les vitraux dont ils illustrent les chapitres de la Bible ou des Testaments, tu n’en sais rien. Tu n’as jamais été trop religion, Jacob, mais tu te rappelais d’avoir cette drôle d’habitude d’avoir essayé de prier à une époque. Tu priais mal, très mal mais tu avais essayé pour que les choses tournent enfin pour une fois à ton sens. Mais évidemment qu’on ne t’a pas entendu, que vous n’aviez pas eu d’enfant, que tu as perdu ton coéquipier, que tu as perdu Charlie aussi… Que tu t’es perdu également. Tu te poses sérieusement les questions: est-ce que tu t’es perdu ?

Tu ne sais pas. Auparavant, tu savais affirmer avec énergie que tu n’étais pas perdu du tout. Aujourd’hui, tu n’aurais pas cette même énergie avec tout ce qui s’est passé ces derniers temps. Tu ne sais pas quoi penser de tout ça. Entre les porteurs de gêne X que tu as épargné et laissé, l’adolescent utilisé par une mafia sans scrupule. Les retrouvailles avec ta famille, Charlie qui est blessée. Puis cette affaire avec Éris, Leta et Aron. Beaucoup de choses se passent et même si tu essayes de ne rien montrer, tu es quand même un peu affecté par ce qui se passe. Dans un temps normal, tu te serais bien pris une pizza ou un box de sushis que tu mangerais seul, au toit du QG de la NYCPD avec une cigarette en prime. Mais il pleut, alors bon… C’est un peu compromis et puis tu n’as pas forcément envie d’être seul. Pas après avoir réalisé que tu as peut-être fait tuer un homme indirectement. Dans le fond, ça ne te dérange pas qu’il soit mort. Mais c’est l’idée même qu’on pourrait te soupçonner d’avoir fait recours aux services d’Éris qui te dérange. À peine que tu en as parlé avec ton chef, Lynch décède. Et ta réaction quand tu l’as appris ne te plait pas tant que ça sur le long terme.

Tu te rapproches des cierges et tu cherches dans ton sac à dos ton portefeuille dont tu sors le dollars nécessaire pour payer une cierge. Petite contribution à l’Eglise, tu allumes la cierge et tu la déposes, dans le plus grand des silences.

Sans vraiment savoir quel voeu ou prière que tu veux faire cette fois-ci.

Qu’est-ce que tu espères Jacob aujourd’hui ? Qu’est-ce que tu attends de la vie maintenant ? Tu ne sais pas vraiment. Y a souvent des moments où le chemin te semble clair, mais d’autres qui ne le sont pas du tout, clairement pas… Tu retiens un soupir et au final, tu as fait un voeu juste avant de lever la tête vers la personne qui se dirige vers toi. Ah, tu te disais bien qu’il serait dans le coin ce prêtre. Tu te tends un peu malgré toi, parce qu’il est porteur du gêne X et qu’il a utilisé la mutation contre toi à plusieurs reprises. Tu n’as pas du tout aimé de t’être fait avoir comme ça… Tu le jauges quand même par méfiance. « Je ne suis pas venu pour vous hurler dessus si ça peut vous rassurer.» Tu as déjà été en colère contre lui pour t’avoir caché sa mutation, en plus d’avoir eu tout un cumul de la vie qui n’a pas été en ta faveur. Là, douze ans plus tard, tu as eu le cumul pas mal impressionnant et tu n’es pas en colère, plutôt fatigué. Tu détournes ton regard vers la cierge qui est en train de brûler. « Je suis venu pour vous poser une question un peu personnelle… Parce qu’en soit, vous êtes la seule personne que je connais à qui je pourrai demander ça.» La seule personne que tu connais qui n’aura pas envie de te tuer ou de t’insulter (grâce à Dieu en fait, tu ne sais pas). Les autres ne pourront pas t’aider, encore moins celleux qui sont derrière les barreaux…! Tu l’observes à nouveau, comme pour vérifier s’il est d’accord pour que tu lui poses une question personnelle, en rapport avec sa mutation. Cette Voix.

Est-ce qu’il l’entend en ce moment même ?


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Lorsqu'on demandait à Tobias comment garder foi en des temps si troublés, le prêtre savait qu'il n'y avait pas une seule bonne réponse à donner. Chacun pouvait ou non trouver Dieu à sa porte, et c'était une histoire profondément personnelle, unique, se forgeant au fil des années, des expériences, des chemins de vie. Tobias lui-même avait douté de ses croyances et de sa vocation lorsqu'il avait pris conscience de sa mutation, deux longues années d'errance et de remise en question dont il avait malgré tout eu le sentiment de sortir grandi, heureux et satisfait dans les décisions qu'il avait prises.

Il savait néanmoins que cela n'était pas le cas pour tout le monde. Qu'il pouvait être difficile pour un croyant de conserver la foi, quand tout laissait à penser qu'ils n'étaient pas écoutés. Qu'ils étaient ignorés, voire maudits. Cette colère, Tobias l'avait recueillie, et avait tenté de l'apaiser, ce qui n'avait pas toujours été une réussite. Quels mots offrir à un parent qui se lamentait de la mort de son enfant ? A une personne qui avait perdu son travail et craignait de se retrouver dans la rue, répugnant à accepter la charité ?

Parfois, la haine de Dieu et de ses représentants était tout ce qui leur restait, et Tobias se sentait illégitime de les priver de cette colère. Il était probablement plus sain pour eux de déverser leur fiel sur lui lors de leurs confessions que de se tourner vers des mécanismes d'adaptation beaucoup plus dangereux. Les cris, les injures, la violence verbale, parfois physique... Dirigé vers lui, Tobias savait comprendre, accepter, pardonner. Réconforter, du mieux qu'il le pouvait.

Au-delà des malheurs de la vie, l'animosité qu'on lui jetait à la figure était parfois due à sa mutation, en particulier durant les premières années ayant suivi sa révélation. Monstre, démon, que savait-il encore... Tobias avait également eu droit à des paroles bien plus colorées, une intolérance qui pouvait être plus violente qu'un coup de poing en plein visage. Le prêtre en avait parfois pleuré, lorsque nul n'était là pour assister à son chagrin. Mais il pardonnait. Il acceptait. Essayait de comprendre.

Comme il voulait le faire aujourd'hui pour Jacob Walsh. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas vu l'homme, mais leur dernière interaction restait gravée au fer blanc dans sa mémoire, une des premières manifestations les plus ouvertes de la haine que pouvait engendrer sa mutation. Mais Tobias n'était pas rancunier. Il n'avait pas assez de place dans son cœur bien rempli pour entretenir bien longtemps des sentiments aussi négatifs, et savait que la colère trouvait généralement racine dans la douleur. Dans la peine.

Jacob n'avait pas besoin de sa haine ou de son aigreur, alors qu'il venait allumer un cierge dans son église, ce jourd'hui. Et il ne lui serait pas même venu à l'idée de l'accueillir de la sorte. Ce fut avec un sourire qu'il répondit à la méfiance de l'homme, le saluant et lui soufflant d'une voix douce :

"J'espère bien que vous ne hurlerez pas. L'acoustique de l'église a été tout particulièrement embellie par les derniers travaux effectués, et votre voix risquerait de se répercuter en-dehors de ces murs."

Il pointa du doigt le grand crucifix orné de l'église, ajoutant d'un ton amusé :

"Il est trop haut pour que je puisse boucher ses chastes oreilles."

Le rire et le sourire étaient les meilleures armes dont Tobias disposait pour enterrer la hache de guerre. C'était une manière pour lui de faire comprendre à Jacob qu'il ne lui en voulait nullement. Qu'il était ici en territoire ami, peu importe leur vécu. Ici, tout le monde était bienvenu. Les portes étaient et demeureraient éternellement grandes ouvertes.

Tobias ne savait pas ce que Jacob venait chercher aujourd'hui, dans son église. Le pardon, peut-être, bien qu'il ne se soit pas explicitement excusé pour ce qui avait pu se passer. Si c'était le cas, il l'avait déjà obtenu. Mais il s'agissait probablement d'autre chose. Une question, visiblement. Tobias hocha la tête en réponse, sans se départir de son sourire, avant d'indiquer le confessionnal d'un geste de la main :

"Si vous vous sentez plus à l'aise pour y parler, nous pouvons nous y rendre. Nous pouvons aussi prendre place sur un banc. Mes jambes ne sont plus ce qu'elles étaient, et, quelle que puisse être votre question, je suppose qu'elle appelle une réponse d'une certaine longueur..."

En vérité, Tobias voulait surtout apporter un instant d'intimité à l'homme, que ce soit dans le secret du confessionnal ou au coin d'un banc non fréquenté. Un endroit où il n'aurait pas à réfléchir à deux fois avant de parler, ni à craindre d'être jugé.

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Au moins tu annonces un peu la couleur à Tobias, tu n’es pas venu pour faire la guerre comme la dernière fois. Tu n’es pas venu t’énerver sur lui, tu n’en as pas l’énergie pour ça de toute manière. Tu n’as pas beaucoup dormi cette nuit et tu n’as pas eu le temps de faire une sieste, encore moins pour manger avec toute la tonne de travail que tu as pu avoir. Tu viens à peine d’en sortir après un rendez-vous dans le Bronx et te voilà dans cette église.

Peut-être que tu trouveras une réponse à la question qui te taraude l’esprit depuis un moment et ce, au départ sans que tu t’en rende compte.

Si tu étais sérieux, tu ne peux pas t’empêcher de tirer un petit sourire sur le coin de tes lèvres à la réponse du prêtre. Tu regardes le Christ crucifié et tu penches la tête sur le côté, l’air de dire que ça risque d’être compliqué effectivement… Dans tous les cas de situation possible. Il a les mains assez occupées en soit. Clouées même si tu peux oser penser ainsi.

Dans tous les cas, tu comprends que tu es pardonné, même si tu n’en es pas surpris parce que c’est le principe des prêtres, de pardonner à tous les pêcheurs croyants ou non. Tu n’es qu’une pauvre âme à ses yeux qui mérite d’être sauvé, même si tu n’es probablement pas du même avis que lui.

Tu regardes quand même Tobias, vérifiant s’il y a eu des changements. Oui, évidement que oui, le temps a fait son oeuvre et tu comprends vite qu’il t’invite à aller dans le confessionnal parce qu’il n’a plus la forme d’auparavant. Il ne tient plus longtemps debout, surtout si c’est pour répondre à une question existentielle. Tu hoches la tête alors que tu redresses ton sac à l’épaule. « On peut s’asseoir sur le banc. » Que tu acquiesces avec un léger sourire. Le sourire que tu as gardé depuis sa blague, malgré la fatigue qu’il dégage… Vous vous déplacer pour vous installer sur le banc. Le choix n’est pas anodin de ta part parce que tu trouves que c’est encore trop tôt pour le confessionnal, tu juges même que tu en as perdu le droit même si tu es pardonné. Tu n’es même pas sûr si tu reviendrais après cet entretien, mais bon, tu ne sais pas de quoi est fait le lendemain évidemment. Tu pourrais être surpris encore et encore.

Tu glisses ton sac sur tes genoux puis à tes pieds une fois que vous vous êtes installés sur le banc. Tu lâches un soupir en observant devant toi l’autel. En vrai, quand tu observes un peu plus attentivement, tu remarques qu’il y a eu des rénovations et quelques pierres paraissent plus neuves qu’avant. Tu plisses les yeux avant de finalement poser cette question à Tobias. « Quand vous aviez eu conscience de… ce pouvoir que vous avez, vous n’aviez jamais eu envie de faire du mal, ni de vous venger d’une personne en particulier ? » Que tu demandes en tournant enfin ton regard vers le prêtre dont tu analyses ses réactions. C’est une question assez inattendue dont tu n’expliques pas plus que ça.

Tu as rencontré quelques mutants qui ne voulaient pas faire du mal, qui cherchent surtout leur place dans ce monde déjà bien trop hostile pour eux. Mais ils ne sont pas si nombreux que ça. En vrai, tu as l’air peut-être ridicule de demander ça à un prêtre quand même: une vengeance ? À un prêtre… Mais tu peux être surpris de sa réponse en vrai.


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Tobias laissa échapper un soupir soulagé lorsqu'il put reposer ses jambes lourdes sur le banc, comme l'avait accepté Jacob. Des heures debout, raide comme un piquet, cela avait de quoi le fatiguer... Tobias ne se considérait pas comme vieux, mais il n'était plus le prêtre jeune et fringuant d'autrefois, ça, c'était certain. Le regard du prêtre s'égara brièvement sur son église et les beautés dont elle recelait, avant de reporter son attention sur Jacob lorsque l'homme posa enfin sa question.

De toutes les interrogations que Jacob pouvait avoir, Tobias ne s'attendait certainement pas à celle-ci. Il songea un instant à essayer de détendre davantage l'atmosphère, de lui suggérer d'acheter son livre pour connaître la réponse, mais il se doutait que l'instant était trop sérieux et solennel pour se prêter à un tel trait d'humour. Il y avait un temps pour les sourires, et un temps pour l'écoute attentive. L'empathie. La compréhension.

Tobias n'avait pas cherché à dissimuler sa surprise face à la question de l'homme, une question qui l'invitait à la réflexion. Une envie de faire du mal ou de se venger ? Tobias avait ressenti beaucoup de choses en apprenant qu'il était mutant, mais tout cela ne lui était certainement pas venu en tête. Prenant le temps de trouver ses mots, il se décida enfin à répondre, en toute honnêteté :

"Non. Je me suis senti... perdu. Confus."

Tobias porta sa main à son cou, triturant machinalement le crucifix discret qu'il portait en pendentif :

"Toute ma vie, ou presque, j'ai cru être guidé par Sa voix. J'avais le sentiment de savoir où j'allais, d'avoir été choisi, en quelque sorte. Pas une seule seconde, je n'avais pensé être mutant. Je Lui avais consacré mon existence, j'étais rentré dans les ordres, en me croyant investi d'une mission, en me songeant unique. Découvrir qu'il n'en était rien a été un déchirement."

Il se rappelait du déni. Du chagrin. De la colère. Une colère qu'il éprouvait envers Lui, et envers sa propre personne. Mais c'était ce dont Tobias avait eu besoin. Une douche froide, violente, pour le remettre à sa place, pour l'obliger à la modestie et l'humilité, pour l'inviter à redescendre du piédestal sur lequel il s'était inconsciemment juché. Missionnaire deux ans durant, Tobias avait trouvé un nouveau sens à sa vie. Et c'était cela qui l'inspirait aujourd'hui à prêcher cette ouverture et cette acceptation, à inviter la mutation dans la religion au même titre que l'humanité.

"J'aime encore à penser aujourd'hui que c'est une manière qu'Il m'a offerte d'aider mon prochain. Je n'ai pas regretté une seule fois d'écouter et de suivre cette Voix qui continue à me guider aujourd'hui. Même si je ne comprends pas toujours Son but."

Parfois, les instructions étaient si vagues qu'il n'était pas même certain de ce qu'il devait accomplir. En d'autres occasions, ce qui lui était demandé était si absurde et abrupt que Tobias ne pouvait pas même appréhender pourquoi il devrait faire cela. Mais il le faisait. Et il finissait par comprendre. Plus ou moins.

"Récemment, la Voix m'a suggéré d'enfiler mes chaussures à l'envers. J'ai souffert toute la journée, je suis tombé et ma chute a fait rire quelqu'un qui n'avait pas ri depuis bien longtemps. Je suppose qu'il s'agit de la raison pour laquelle mes pieds ont crié grâce des heures durant. Peut-être."

Tobias avait foi en cette Voix qui le guidait, au bien qu'elle pouvait faire. Il était prêt à la suivre jusqu'au bout du monde, et à mourir pour les bénéfices qu'elle était en mesure d'apporter. Elle avait déjà sauvé des vies, de bien des façons... Et elle l'avait sauvé lui aussi, en l'inspirant à vivre pour autrui, en donnant un sens à son existence.

"Peut-être que, si j'avais de mauvaises intentions, la Voix me dirigerait vers un chemin plus sombre. Qu'elle me demanderait d'accomplir des actes immoraux. Mais jamais elle ne m'a suggéré de blesser quelqu'un. Jamais elle ne m'a mis sur une voie que je n'étais pas prêt à emprunter. Ce n'est pas une pensée qui m'effleure au quotidien, le désir de faire souffrir qui que ce soit. A quoi bon ?"

Répondre à la colère par la hargne. A la violence par l'agressivité. Où cela pouvait-il le mener, sinon vers les ténèbres ? Que trouverait-il sur un tel chemin, sinon chagrin et désespoir ? De tous les péchés capitaux, la colère était probablement celui auquel il avait le moins de mal à résister, avec l'avarice. Ce n'était tout simplement pas dans sa nature.

"Pourquoi me poser une telle question ?"

Le regard de Tobias fixait celui de Jacob sans ciller, présentant à l'homme un livre ouvert qu'il ne cherchait pas à refermer. Une sincérité qui lui était précieuse. Tobias était une personne franche, entière, et il ne pouvait imaginer tenter de dissimuler qui il était, en particulier dans un moment aussi vulnérable que celui-ci. Jacob cherchait une vérité auprès de lui. Et Tobias était prêt à la lui accorder.

"Lors de notre dernière rencontre, il y avait tant de colère, de... douleur."

Tobias serra ses doigts autour de sa croix, comme s'il faisait de la peine de Jacob la sienne. S'il le pouvait, Tobias voudrait porter le malheur du monde sur ses épaules, et libérer de ce poids ceux et celles dont il croisait le chemin jour après jour. Mais ce n'était pas là le pouvoir qui lui avait été accordé.

"Craignez-vous que, en possession d'un tel pouvoir, vous auriez fait les mauvais choix ?"

Tobias ne prétendait pas qu'il était parfait. Qu'il avait toujours agi de la meilleure manière. Mais il essayait d'être bon. Aspirait constamment à cela. Et si sa Voix lui suggérait de blesser autrui, d'agir d'une façon qui pourrait nuire qui que ce soit, il préférerait mille fois en affronter les conséquences que de la suivre. Il avait la conscience tranquille. En était-il autrement pour Jacob ?

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Tu te sens quand même étrange, parce que tu es dans cette église que tu as quitté dans un bruit de colère la dernière fois. Tu n’y es plus revenu depuis aussi longtemps et maintenant, te revoir sur le banc avec le même prêtre. Juste vous deux qui avez vieilli et que lui semble aller bien, que toi tu es encore plus fatigué que la dernière fois. Mais plus calme. Juste que tu es perdu, face à tous les pensées qui t’assaillent en ce moment et à la façon dont comment le monde fonctionne. Tu aimerais bien comprendre ça, mais faut-il d’abord que tu te comprenne.

Tout comme tu dois comprendre comment fonctionnent les gens qui sont porteurs de gêne X.

Alors tu t’attends à tout à la réponse dans cette question que tu viens de poser. Tu ne diras rien si le porteur de gène X avait eu des envies de meurtres ou a été en colère. Tu pourrais comprendre avec les mesures prises à leur encontre, mais elles sont nécessaire pour la sécurité de tous. Et il y en a certains qui s’en fichent et qui font encore plus de mal, ceux-là tu les croises souvent, bien trop souvent même…

Tu écoutes l’histoire du prêtre Grant, tu t’attendais à ce qu’il dise que c’est quand même un Don que Dieu a donné quand même. Heureusement que tu n’es pas forcément croyant, encore moins pratiquant. Même si dans les situations désespérées, tu te tournes vers cette Divinité. Mais là, aucun risque, après tout ce qu’Il n’a pas fait pour toi et Charlie. Tobias a mal pris sa mutation dans un premier temps, mais il a pris du temps pour lui pour l’accepter et vivre malgré tout avec. L’interpréter d’une autre façon pour mieux avancer.

Il n’y a que du bon dans les paroles, pas de méchanceté, ni de haine. La Voix comme il aime bien l’appeler, n’a toujours voulu aider les gens. Cette Voix qui lui a parlé, qui te connaissait et qui a une sorte d’intuition, qui permet de voir l’avenir. Du moins, c’est comme ça que tu l’interprète. Comment est-ce qu’Elle aurait fait sinon, pour savoir qu’il faut porter les chaussures à l’envers ce jour-ci, en particulier ? « Même ceux qui vous ont fait du mal ? » Que tu demandes tout de suite, quand le prêtre Grant dit que jamais l’idée de faire du mal aux gens ne lui a effleuré l’esprit. Jamais il a pensé des mauvaise choses. Ça tu as du mal à y croire. Personne ne peut être tout simplement bon… Personne, vraiment. « J’ai quand même du mal à croire, sans vouloir vous offenser, qu’il n’y a que du bon en vous. » Tu préfères être honnête, parce que père Grant l’a été, alors c’est la moindre des choses.

Tu hausses légèrement les épaules avant de détourner le regard pour observer à nouveau devant toi. Pourquoi tu poses cette question-là ? Tu lâches un soupir alors que tu formes la réponse dans ta tête. Alors que tu allais répondre, tu ne t’attendais pas à ce que tu te retrouves avec une telle remarque qui t’arraches une petite moue moqueuse. Pas du tout nerveuse au contraire, peut-être un peu plus triste. Tu détournes le regard de lui pour t’accrocher à quelque chose d’autre. Ah, c’est parti pour un tour sur cette histoire de colère et de douleur. Tu es passé à autre chose, les années sont passées, la plaie est cicatrisée.

Fragilement cicatrisée.


Tu serres la mâchoire et tu ne dis rien. Tu passes la main sur ton front pour te gratter, peut-être est-ce un geste nerveux de ta part. Tu ne dis rien et c’est pour ça que père Grant relance la conversation en posant une question. Tu hausses les épaules, assez nonchalant. « J’ai fait beaucoup de mauvais choix selon mes proches. » Il n’y a pas besoin que tu sois porteur de gêne X mais tu dois reconnaître que cette question te fait réfléchir. Est-ce que tu serais devenu comme ces mutants que tu as arrêté, blessé et presque tué pour la plupart des cas ? «Je ne me suis jamais imaginé posséder un pouvoir, parce que ce n’est pas avec des et si qu’on refait le monde. » Que tu expliques, puis ça te dérange de t’imaginer avec un pouvoir. Tu ne te serais pas accepté du tout. Puis tu retrouves son regard et tu te mets à expliquer un peu pourquoi tu as posé la question tout à l’heure « Je suis devenu sous-chef de la brigade des crimes et homicides et je fais souvent face à des meurtriers de tout genre, y compris les porteurs de gêne X qui sont particulièrement plus violent que les simples humains. Je n’y vois que des porteurs de ce gêne avoir une haine envers ma personne et d’autres, à un tel point qu’iels voudraient me tuer. J’ai manqué d’en mourir des fois par moment, mais je m’en sors toujours. » Ça n’empêche pas le fait que tu aies vraiment peur, tu as extrêmement peur d’eux et c’est pour ça que tu vends des informations les concernant car tu es persuadé qu’ils viendront te voir et te faire souffrir dans d’atroces souffrance avec leur mutation. « Ça m’empêche évidemment de voir les bonnes personnes pour bien équilibrer la balance. » Que tu reconnais, enfin. Est-ce que c’est ta rencontre avec Aiden, le gamin qui a été manipulé par un humain sans scrupule, pour faire le sale boulot à sa place qui a chamboulé ta façon de voir les choses ? Que tu aies retrouvé Charlie. Ou que Éris montre sa cruauté froide vis à vis de ses cibles ? « Dans ma conception de ce monde, nous sommes gris, il n’y a pas de noir ou de blanc. » Il n’y a pas que des gens bien, tout comme il n’y a pas que des gens foncièrement mal. Juste des gens au milieu de tout ça, qui pose un pied sur le coté du bien, un pied sur le côté du mal quand ça veut bien.


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Tobias était conscient d'avoir mené une vie privilégiée. L'homme n'était pas né dans une famille particulièrement riche, et il passait régulièrement son temps à travailler pour aider ses parents, une fois la journée d'école finie, mais il avait été élevé avec amour, sans contrepartie attendue. Il n'avait pas perdu d'amis, n'avait pas connu le deuil, et l'existence chaste qu'il avait choisi l'avait épargné des tourments inévitables de l'amour.

Tobias n'avait pas connu de personnes lui voulant réellement du mal avant qu'il ne décide d'être honnête sur sa mutation. L'homme n'était alors plus un enfant, ni un adolescent, et s'appuyait sur sa religion et sa foi pour le guider. Et tous les préceptes de sa religion le poussaient vers un chemin où il ne pouvait ni ne devait en vouloir à ceux qui le haïssaient. Ils le faisaient par ignorance, par peur, par douleur. Répondre de la même manière reviendrait à trahir ses principes. A trahir Dieu.

Tobias n'était néanmoins pas parfait, et il n'y avait pas que du bon en lui. Une idée qu'il s'efforça de rectifier face aux propos de Jacob, comprenant que ses propres paroles pouvaient laisser penser l'inverse :

"Oh, non, il n'y a pas que du bon en moi. Pas d'offense, vous avez tout à fait raison. Je résiste à grand peine au péché de gourmandise jour après jour, et il m'arrive probablement de boire un peu plus que la plupart de mes confrères. Je suis loin de toujours prendre les bonnes décisions, et il m'arrive de ne pas trouver les paroles appropriées pour mes paroissiens. De ne pas pouvoir les soulager de leurs maux."

Sur bien des sujets, Tobias était ignorant. C'était là le désavantage de cette vie qu'il avait trop vite consacrée au Seigneur, sans s'accorder les expériences que d'autres avaient traversé, ces mêmes expériences qui les ont forgés. Il lui était difficile de s'exprimer sur ce vécu et ses conséquences, sans avoir l'impression d'être un imposteur.

"Les pensées que je peux avoir concernant les personnes qui ont pu me faire du mal m'appartiennent. Oh, et elles sont également connues du prêtre auprès duquel je fais régulièrement confesse. Ce qui importe, c'est la manière dont je décide d'agir. Et j'essaie généralement de me comporter d'une façon dont je n'aurais pas à rougir. De me mettre à la place de mes interlocuteurs, de mes détracteurs. Je connais leurs idées, je les ai partagées fut un temps, avant de me savoir mutant."

Tobias n'avait pas toujours été le parangon d'ouverture et d'acceptation qu'il se voulait être aujourd'hui. Sans se montrer extrémiste, il avait eu ce sentiment de "rejet" pour les mutants qu'il ne parvenait pas à intégrer dans son monde bien rangé, comme bien d'autres sujets sur lesquels il avait réfléchi depuis. Ce ne fut qu'en se retrouvant littéralement à la place des mutants, mutant lui-même, qu'il avait commencé à voir les choses autrement. Cela n'avait rien de particulièrement admirable, et Tobias n'en tirait aucune fierté.

Bien qu'ils ne bénéficiaient pas de l'intimité feutrée du confessionnal, Jacob Walsh se montrait d'une honnêteté désarmante. Tobias lui accordait toute son attention, absorbant tout ce que l'homme pouvait lui dire et voulait bien se dévoiler de sa personne. Il ne pouvait imaginer les horreurs que Jacob avait pu voir dans le cadre de son métier. Des horreurs dont Tobias avait lui-même été relativement épargné. Il n'avait jamais été témoin direct du pire, recueillant seulement confesse, des mots vivides, mais qui n'étaient rien comparé au fait d'assister directement à ces scènes ou d'en être la victime.

C'était avec compassion que Tobias considérait Jacob, tout en s'efforçant de comprendre les raisons de ses préjugés. L'homme, humain ou mutant, craignait instinctivement ce qui se différenciait de lui, et il fallait un effort plus ou moins conscient pour dépasser ce premier ressenti, et aller vers l'autre. Difficile à faire, quand tout vous laissait croire que l'autre "camp" n'avait que le pire à vous proposer...

"Je pense que la mutation s'accompagne d'une responsabilité, comme toutes sortes d'aptitudes ou de talents. Une personne qui sait tirer devrait savoir quand user de cette capacité. Quand tirer, comment le faire, et quand éviter de le faire. Pourtant, on entend constamment ces histoires, ces erreurs, ces crimes commis par des personnes à qui l'on fait confiance avec une arme. Parce que la personne en face d'eux était différente, agissait d'une manière avec laquelle ils n'étaient pas familiers. Parce qu'ils avaient peur."

Tobias tritura le crucifix autour de son cou, songeur. Ce fut d'une voix douce qu'il reprit son discours, se confiant sur ses convictions profondes vis-à-vis de la mutation :

"Certaines mutations peuvent être aussi létales que des armes. Même ma mutation pourrait l'être, si les choses en étaient autrement. Cette Voix qui me pousse dans telle ou telle direction pourrait me demander de me mettre sur le chemin d'un autre. Le retarder quelques secondes, juste assez pour qu'il traverse la route au moment où un conducteur ne peut pas freiner. Et je mentirais si j'affirmais que je n'ai jamais été effrayé à l'idée que, un jour, je ne fasse plus de mal que de bien. Mais là n'est pas le sujet."

Tobias se racla la gorge, légèrement mal à l'aise. Plus que tout, il ne voulait que le bien de ceux qui l'entouraient. Des gens qu'il croisait. Des personnes qui faisaient partie de sa vie, brièvement ou pour bien plus longtemps. Il espérait chaque jour faire le mieux pour chacun d'entre eux. Prendre la meilleure décision possible. Mais il n'était ni parfait ni infaillible et, régulièrement, Tobias se trompait. Echouait. Et il détestait cela. Mais, plus encore, il haïssait l'idée d'être un jour sur un chemin qu'il ne voulait pas emprunter. Qu'il ne pouvait pas emprunter.

"Une mutation est une responsabilité. Cette responsabilité, pour moi, est d'aspirer constamment à faire usage de ses habiletés pour le bien commun. Pour comprendre. Aider. Accompagner. Je sais que cela semble relever de l'utopie, mais je pense que cela est à portée de main, si seulement la société traitait la mutation non comme une tare à réprimer, mais comme une fleur à cultiver. Les mutants pyromanes d'hier pourraient être les pompiers de demain, si on leur tendait une main au lieu de lever le poing dès qu'ils osent exister."

Tobias ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire. Il tira sur son col romain, admettant d'une voix où se laissait deviner une pointe d'embarras :

"On me qualifie de naïf. C'est probablement ce que vous pensez de moi. Je préfère me voir comme un optimiste. Et c'est pour ça que j'essaie de voir le bien chez autrui, avant de m'attarder sur le mal qu'ils laissent entrevoir. Un mal généralement engendré par la peine, la douleur, la souffrance, toutes ces épreuves que, dans mon privilège, je n'ai connu qu'en faible quantité..."

Jacob avait souffert plus que Tobias ne pourrait jamais l'imaginer. Il ne pourrait jamais comprendre ce qu'il avait traversé. Mais il pouvait lui tendre la main. Une main ouverte.

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Les sept péchés capitaux. C’est vrai que tu connais au moins ça dans la religion que prêche le père Grant. Si ce dernier a du mal avec la gourmandise, toi tu devrais avoir du mal avec… La colère et la jalousie. Tu n’en as pas qu’un, malheureusement et tu sais que ce sont les pires des sept péchés, du moins à ton goût. Parce que ce n’est pas toujours évident à gérer et le fait que le prêtre l’a senti à votre dernière conversation te perturbe et que s’il en parle à nouveau, c’est qu’il doit encore le sentir en ce moment non ? Mh, tu ne préfères pas y penser de suite et tu l’écoutes. « On ne peut pas être tous parfait. » Que tu dis avec un léger sourire avant d’hausser les épaules, parce que tu te dois reconnaître une chose chez ce père Grant. « Mais au moins vous continuez toujours d’essayer. » Il n’abandonne jamais, il cherchera toujours à apprendre au mieux pour aider comme il peut la personne en détresse, c’est sûr. C’est peut-être sa raison de vivre, tandis que la tienne c’est quoi concrètement ? Emmerder les mutants ? Sauver les humains des mutants extrémistes ou malades ? Vu comment ils te rendent la chose, tu as du mal à accepter ça. Tu t’es vraiment isolé de beaucoup de gens, parce que tu ne les aime pas, parce que tu as des avis très tranchés aussi qui ne plaisent pas non plus.

Tu hoches la tête, bien entendu que les pensées du père Grant lui appartiennent, tu auras quand même tenté de demander ça, pour savoir un peu. Au moins, il a l’air de se confier à quelqu’un d’autre par rapport à ça, il ne le garde pas pour lui-même. « En même temps, je pense que tout le monde est passé par là, si je devais me mettre à la place de tout le monde, y compris les porteurs de gène X. » Tout le monde a eu du mal à accepter cette nouvelle condition, une nouvelle différence à gérer que ce soit pour les humains ou les porteurs de gène X. Bien que pour le cas de ces derniers était probablement pire, parce qu’il fallait en plus endosser la responsabilité de sa mutation. Trouver un moyen de garder la tête et ne pas péter des câbles comme il peut constater avec les meurtres que tu as dû résoudre. Puis il y en a qui arrivent à passer au delà, d’autres pas du tout. Tel est ton cas à toi, avec ton travail. Il est impossible de passer au delà de la haine des mutants que tu ressens amplement à chaque affaire, de la colère envers eux parce qu’ils t’ont fait tout perdre, ils t’ont complètement détraqué même. Incapable de voir le bien qu’ils peuvent faire.

La peur est mentionnée. Tu te projettes dans le passé, quand tu as dû brandir l’arme et que tu as dû blesser bon nombre de mutants pour les empêcher de faire plus de dégâts possibles. Tu as dû en tuer deux aussi par légitime défense et ça te hante beaucoup bien que tu prétends le contraire. Parce que dans le fond, ça reste des personnes, différentes certes. Mais ça reste des personnes. Tu entends les réflexion de ce prêtre qui a longuement réfléchi, au point de développer une réflexion intéressante pour toi. Toi qui écoute attentivement ses mots, sans relâcher ton attention alors que d’habitude tu ne voudrais rien écouter. Mais là, tu te montres particulièrement attentif. D’autant plus que tu as la sensation que ce n’est pas une personne qui cherche à faire du mal. Non, tu ressens pas de haine, pas de volonté à faire du mal. Ou alors, c’est qu’il est très doué aussi, mais tu préfères ne pas te dire que tu te fais avoir quand même…Tu ne peux pas t’empêcher de sourire quand même à la vision que Tobias essaye de te partager en ponctuant avec son rire: un monde harmonieux, avec des gens qui aspirent que du bien avec la mutation et avec qui ils pourraient tous avancer ensemble. Mais malheureusement tu as une vision pessimiste de cette société. Tu attends qu’il termine de parler, par respect et aussi pour écouter la suite de ses arguments. Tu détournes le regard et observe à nouveau l’autel où toutes les messes se font depuis, tu ne dis rien sur le côté naïf du père Grant, parce que c’est exactement ce dont tu penses. Il n’y a pas d’optimisme dedans, il y a de l’inconscience également.

« Seulement, sauf mon respect, mon père… Le monde ne fonctionne malheureusement pas comme ça, du moins de ma vision des choses. » Que tu commences à dire en joignant tes bras contre ton torse, tu regardes devant toi assez sûr de tes mots, sachant très bien que c’est ton opinion. « Les personnes que j’arrête souvent sont des personnes malades psychologiquement et qui n’ont aucune notion du bien ou du mal que ce soit des humains ou des mutants. Ce sont des personnes qui sont capables de tuer de sang-froid des innocents qui n’ont rien à faire dans ces histoires dans la grande majorité des cas. Je parle même des prédateurs et des personnes qui se sont laissées transformer en monstre avec aucune conscience. Même des personnes qui avaient une parfaite maitrise de leur pouvoir d’un jour, puis tout d’un coup, ils explosent et on ne comprend plus rien. Je me demande si ça peut vous arriver un jour, que votre Voix se retourne contre vous et que vous en perdiez la raison. Êtes vous vraiment préparé à ça ou préfériez-vous ne pas y penser ? » Tu lâches un soupir, parce qu’en vrai tu comprendrais de ne pas vouloir y penser, parce que c’est affreux de penser ce qui fait ta force finirait par se retourner contre toi. Tu connais que très bien ce sentiment et c’était particulièrement douloureux à un tel point que tu dois reconnaître: tu t’es noyé dans la colère et l’intolérance. « Mais comme vous dites, ce n’est pas le sujet pour vous et je comprendrais que vous ne répondiez pas à cela, mais réfléchissez-y. Tout comme vous devriez réfléchir que les mutants… Mh l’exemple des mutants pyromanes, vous pensez qu’ils pourraient aider à éteindre les incendies ou contrôler le feu, devenir des pompiers. Sauf que cela reste dangereux dans le sens où ils peuvent se complaire dans le feu et être inconscient du danger qui les entoure. Ils peuvent faire plus de victimes qu’ils en sauvent. Malgré les entrainement, les sensibilisations, leur nature de leur mutation prendront le dessus.» Tu restes perplexe à la vision utopique du père Grant, mais tu ne le rabroues pas sans respect. Au contraire, tu restes assez calme quand même. « Je ne vous vois pas comme étant un optimiste, mais plus comme étant une personne partiellement inconsciente qui n’a pas la moindre idée de quoi elle parle, du moins du côté négatif. Vous n’avez jamais vu ce que j’ai pu voir. Ni vécu mes diverses expériences qui font que j’ai un avis très tranché sur les gens de votre espèce.» Tu secoues la tête avant de lâcher un gros soupir, tu bouges tes bras pour les poser sur tes genoux que tu serres un peu. « Oui, j’ai tout le temps peur quand je fais face à eux pas parce que je peux en mourir. Ça je m’en fiche, je me suis fait à l’idée que je pourrai mourir dans une heure, demain, dans une semaine… peu importe. Mais j’ai peur pour les gens à qui je tiens vraiment. Même pour les inconnus qui ne font que passer et vivre leur vie sans rien demander. Et oui, je suis toujours en colère, mais je me contrôle un peu mieux depuis notre dernier entretien. J’essaye de changer un peu ma façon de voir les mutants maintenant… J’essaye de donner une chance sans pour autant oublier les horreurs qu’ils sont capables de faire. » Mais ce n’est pas toujours facile tous les jours. Tu regardes le prêtre. « Mais il est vrai que je doive apprendre à tendre la main… » Peut-être que comme ça, tu peux aussi gérer ta colère. Mais est-ce que tu y arriveras étant donné le contexte et la complexité de la situation dans laquelle tu te retrouves ?


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Tobias eut un frêle sourire aux paroles de Jacob, qu'il jugeait réconfortantes. L'important, c'était d'essayer. C'était ce qu'il croyait lui-même, encourageant ses fidèles sur cette voie, à toujours viser à être la meilleure version d'eux-mêmes, et à chercher à emprunter une voie qui les menait vers le bien. Malgré tout, il ne put s'empêcher de dire, avec une pointe de regret :

"J'aimerais être en mesure de faire plus qu'essayer. Mais c'est probablement arrogant de ma part d'estimer que je devrais être capable en tout instant de réussir."

Il ajouta, un sourire malicieux aux lèvres :

"L'orgueil, un autre péché capital. Je suis un terrible homme de foi, semble-t-il."

Tobias avait ses faiblesses, ses vulnérabilités, ses difficultés. Ses croyances n'étaient pas aussi solides qu'il aimerait qu'elles le soient, et il avait failli tourner le dos à sa vocation sacrale pour avoir simplement découvert sa véritable nature, la personne qu'il avait été toutes ces années.

Il n'était qu'homme parmi les hommes, mutant parmi les mutants, et cela avait été particulièrement dur à accepter, pour celui qui se croyait investi d'une mission. L'orgueil était définitivement l'un de ses péchés, peut-être plus dur encore à résister que celui de la gourmandise. Bien plus impardonnable.

Il était étrange, mais ô combien bénéfique, de pouvoir discuter de la sorte avec Jacob Walsh. Les deux hommes avaient un vécu on ne peut plus opposé, et une vision du monde qui l'était tout autant. Malgré tout, ils parvenaient à rester l'un avec l'autre sans hausser la voix, ou chercher à imposer son point de vue à tout prix. Ils s'efforçaient de comprendre ce qui poussait l'autre à avoir ses opinions, et respectaient les circonstances qui accompagnaient ces idées, même s'ils ne pouvaient partager les idées elles-mêmes.

C'était ce que Tobias avait toujours souhaité, pour leurs deux communautés. La possibilité de pouvoir discuter de la sorte, et d'essayer de se mettre à la place de l'autre, même si cela n'avait rien d'évident. Ce n'était pas en se battant ou en cherchant à écraser l'autre que les choses pouvaient réellement changer. Ce ne serait jamais qu'un cycle de domination et de soumission, violence engendrant violence, tragédie engendrant tragédie. Il fallait prendre le temps d'écouter. De comprendre.

Et c'était ce que Tobias s'efforçait de faire, se faisant silencieux à son tour pour prêter attention aux propos de Jacob. Lorsque l'homme en vint à parler de sa Voix, Tobias se crispa visiblement, Jacob mettant des mots sur un ressenti qui l'avait accompagné tout au long de sa vie, et plus particulièrement depuis qu'il avait découvert que ce qu'il croyait être un don divin était en vérité une mutation.

Il ne pouvait supporter l'idée de causer du tort à quelqu'un avec son pouvoir. Mais il lui était impossible de savoir ce que sa Voix avait en tête, vers quel destin elle le menait, jusqu'à ce qu'il s'y trouve et parvienne à comprendre le rôle qui lui avait été assigné. Ce qui n'était pas toujours le cas. Peut-être avait-il déjà fait du mal à quelqu'un, sans le réaliser...

Tobias avait besoin de quelques minutes pour digérer l'idée. Minutes durant lesquelles il continua à écouter Jacob, sa main triturant nerveusement son crucifix, comme une ancre à laquelle il avait subitement besoin de s'accrocher. Jacob confirmait ce que Tobias pensait : la différence radicale de leurs vécus, ayant influencé leur vision du monde et de ceux qui en faisaient partie. Tobias n'était pas certain qu'ils pourraient un jour se rejoindre sur leurs opinions, mais il reconnaissait les efforts de Jacob et les saluait. Il devait être particulièrement difficile d'accorder sa confiance à un mutant, avec de tels préjugés et une histoire comme la sienne...

Tobias prit une profonde inspiration. Ses pensées étaient en ordre. L'anxiété était toujours là, mais il la gardait sous contrôle. Il le devait. Son regard se posa brièvement sur le grand crucifix qui trônait dans son église, avant qu'il ne déclare d'une voix posée, mais lourde de signification :

"Peu de temps après que j'ai publiquement déclaré ma mutation, un de mes anciens fidèles a tenté de me battre à mort. A ses yeux, j'étais indigne de porter l'habit, de me dire représentant de Dieu, et il se voyait Juste, rectifiant ce qu'il voyait comme une erreur criminelle. Ce fut l'une de mes premières visions de l'Humanité, après avoir accepté officiellement ma mutation."

Il n'avait pas été en mesure de se défendre. Tobias aimait à croire qu'il respectait ses principes, cette non-violence à tout prix, mais il savait qu'il avait été paralysé par la peur et la douleur. Personne n'avait jamais été aussi brutal à son égard auparavant. Personne. C'était un miracle que la mort ne l'ait pas saisi ce jour-là.

"Il y a quelques années, j'ai pansé les plaies d'un jeune homme qui était venu me trouver en sanglots. Ses parents n'avaient pas accepté sa mutation, et, chaque jour, arrachaient méticuleusement les écailles qui parsemaient son épiderme, pour nourrir l'illusion qu'il était humain. En confession..."

Tobias hésita brièvement. Il avait toujours des difficultés à évoquer des sujets qui tenaient de la confession, même s'il savait que, avec des conditions particulières, il était en droit de le faire. Ne pas être spécifique. Préserver l'anonymat du confesseur, quoi qu'il puisse lui dire.

"J'ai offert le pardon à un parent dévasté. Cette personne avait rejeté leur enfant à l'annonce de leur mutation, et l'avait sommé de partir. L'enfant s'est pendu, et s'il n'est pas mort, le manque d'oxygène l'a handicapé à vie. Sans le soutien de ses parents, il n'avait personne vers qui se tourner, et n'a pu qu'envisager le pire."

Tobias soupira, tentant d'ignorer le poids qui pesait sur son coeur. Oh, qu'il aurait aimé pouvoir préserver cet enfant... Qu'il aurait aimé pouvoir réunir ces familles, et les épargner des blessures vécues.

"Vous voyez le pire de ce que les mutants ont à donner. De l'humanité, j'ai bien souvent été témoin de ses ténèbres les plus noires. Cet adolescent écaillé que j'ai aidé, ou moi-même, nous n'avons pas d'arme pour nous défendre de cette haine qui nous est réservée pour le simple fait d'exister. Je pourrais vivre constamment dans la peur et la colère vis-à-vis de l'être humain, de ses actions et discours les plus extrêmes. Mais m'autoriser cela m'empêcherait de voir ce que l'humanité a de plus beau à offrir. La lumière qui se trouve au cœur des ténèbres."

Sa communauté était faite d'humains et de mutants, apprenant à se connaître et à s'accepter en dépit de leurs différences. Tobias encourageait le dialogue, l'empathie, l'échange, autant que faire se peut. C'était pour lui le seul remède à cette guerre qui régnait entre eux, à ce climat oppressant dans lequel ils devaient coexister. Et si cela faisait de lui un naïf, qu'il en soit ainsi.

Une autre inspiration. Tobias posa à nouveau son regard sur Jacob. Sa main serra brièvement l'épaule de l'homme, avant de se détacher, tandis qu'il reprenait, s'abandonnant dans une honnêteté des plus vulnérables :

"Je vous remercie de cet effort que vous faites. De cette chance que vous voulez bien m'accorder, malgré nos différences. Vous avez mentionné ma Voix et vous m'avez demandé si j'étais préparé à ce qu'elle se retourne un jour contre moi. Je ne peux vous affirmer que je le suis."

Tobias se raccrocha une nouvelle fois à son pendentif, d'un geste transpirant l'anxiété.

"La première fois où j'ai entendu cette Voix, elle m'avait demandé de suivre quelqu'un. Je ne l'ai pas fait. Cette personne s'est donnée la mort. Je n'ai jamais pu me le pardonner. J'ignore ce que j'aurais pu faire ou dire pour la convaincre de rester en vie, mais je sais que je n'étais même pas là pour essayer."

Tobias se racla la gorge, chassant des larmes qui voulaient monter. Même s'il était reconnaissant pour la mutation qui était la sienne, il était aussi conscient du poids qu'elle impliquait. De la pression qui reposait constamment sur ses épaules. Rejoindre les ordres et accorder sa confiance à Dieu, c'était probablement la seule manière pour lui de supporter tout cela. De ne pas craquer face à la montagne qu'il devait constamment gravir.

"Et je n'ai pas pu être là pour d'autres gens, encore et encore. Parce que je n'ai pas compris ce que la Voix attendait de moi, ou que je n'étais pas en mesure de suivre ses instructions. Et... Et j'ignore si, parmi ces occasions manquées, ma présence aurait pu s'avérer ne pas être bénéfique. Causer un tort à quelqu'un. Tout ce que je sais, c'est que les rares fois où je n'ai pu suivre la Voix et que j'ai pu être témoin des conséquences de cet acte manqué, quelqu'un a payé le prix de mon inactivité. Si je n'agis pas, quelqu'un sera dans la tourmente. Si j'agis, je ne peux être constamment certain à 100 % que ma présence ou mes actes ne nuira à personne. Que feriez-vous, à ma place ?"

Ne pas agir lui donnait le sentiment d'être responsable des malheurs engendrés. S'il avait reçu ce pouvoir d'influencer sur le destin d'autrui, Tobias se devait de le faire, n'est-ce pas ? C'était son devoir tout autant que sa responsabilité. Mais s'il agissait et qu'il causait plus de mal que de bien...

"Je dois croire au bien que je peux procurer. Ce n'est que mon humble avis, mais je suis convaincu que la mutation et ses conséquences sont liées avant tout aux intentions de son porteur. Si j'aspire constamment à bénéficier à ma communauté, je ne peux pas croire que ma mutation me mènera vers l'inverse. C'est bien souvent par peur ou par colère que les tragédies liées à la mutation et ses manifestations ont lieu. Des sentiments qui poussent à la défense ou à l'offense, qui conduisent ceux qui les ressentent à dresser des murs pour se préserver des autres..."

Tobias joignit brièvement ses mains, comme si les mots qu'il allait prononcer ensuite Lui étaient également adressés. Comme s'il priait Dieu pour que cela soit bel et bien le cas.

"Si je ne laisse pas ces sentiments gagner, si j'aspire constamment au bien, au meilleur, ma Voix ne me trahira pas. Et si ces mutants que vous mentionnez sont dans le même état d'esprit, leur mutation suivra. Il faut les encourager. Les accompagner. Les supporter."

Peut-être avait-il aussi besoin de ce support... Même s'il ne l'admettait pas ouvertement.

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Tu n’aurais pas cru que tu serais revenu à cette église, que tu aurais une conversation à coeur quasiment ouvert avec le prêtre. Vous vous êtes respectés tout du long et vous continuez, sans problème en vrai. Encore un peu, tu aurais la sensation de discuter avec un humain, si tu ne savais pas qu’il avait une mutation, tu ne l’aurais pas remarqué en vrai. En parlant avec lui, tu te rends compte quand même l’absurdité de tes pensées que tu t’es trainé pendant toutes ces années. Réduire les porteurs de gène X à des … choses, qui n’ont rien à voir avec l’humanité. En même temps, tu ne peux pas te reprocher d’avoir pensé ainsi. Tu as été sur le terrain, tu as vu ces personnes littéralement transformée en des êtres qui l’éloignent de toute humanité. Quand tu as vu les dégâts qu’ils ont fait, que tu devais toujours avoir le coeur accroché pour chaque scène de crime que tu découvres. Tu as vraiment pris sur toi et tu n’as pas pu faire autrement pour te défouler, te changer les idées de tout ce que tu as pu voir.

Tu te complaisais dans l’obscurité, sans prendre le recul ou lever la tête pour observer une parcelle de lumière qui t’aurait aidé à relativiser sur le monde. Tout les mutants ne sont pas comme ça. Le Père Tobias n’est pas comme ça, il n’a jamais fait de mal aux humains, même si ces derniers ont manqué de le tuer, l’ont rejeté et qu’il a dû connaître toute la haine possible pour le simple fait d’exister. Tu écoutes vraiment, ton expression change légèrement quand tu écoutes les différentes versions de l’histoire. Tous des enfants qui voulaient vivre, sans avoir peur de qui ils sont et qui sont rejeté par les parents. Les adultes en qui ils devaient faire le plus confiance. Cette situation t’es un peu familière, même si tu n’es pas un mutant, tu t’es senti rejeté par ton père lui-même parce que tu n’es pas meilleur que ton petit frère, que tu n’as pas fait médecine… T’étais juste le brouillon, c’est le sentiment que tu as eu. Un brouillon qu’il devrait effacer ou qu’il ne cherche pas à garder.

Mais tu ne veux pas te comparer au jeune mutant aux écailles, ni au mutant qui a tenté de mettre fin à ses jours. Tu ne peux te comparer à personne, parce que chacun a une expérience unique tout simplement… Tu détournes le regard du père Grant pour observer devant toi, l’autel de l’église et soupire un peu.

L’humanité.


Tu n’es même plus sûr de savoir ce que c’est. Est-ce que tout le monde l’est réellement dans le fond ? Tu te dis que de toute manière, si les porteurs de gène X n’existaient pas, la haine aurait toujours continué d’exister sur d’autres minorités. Là, tu te dois reconnaître que la haine est différente des autres, parce que là, elle est régit par une peur d’être massacré par ces mutants qui sont évidemment bien trop forts, qui pourraient dominer sur les humains ou exterminer toute une population… Tout comme vous, les humains, vous pouvez être dangereux pour les mutants à vouloir les contrôler et les tuer petit à petit, aidé par l’indifférence majoritaire du monde entier. Tu es aidé par ça, c’est sûr mais quand le jour viendra où tu devras payer pour tes crimes, tu vas souffrir c’est sûr. Ils ne t’accorderont pas la mort.

Mais tu préfères ne pas voir les choses en noir que tu te concentres sur la voix du Père Grant, ce dernier préfère se focaliser sur la lumière. Tout comme il voit cette lumière venant de toi, qui cherche à comprendre et qui l’écoute sans l’interrompre. Avec tout le respect que tu lui dois (en vrai tu lui dois au moins ça après la scène que tu lui as faite la dernière fois). Tu te tournes à moitié vers le prêtre pour écouter sa réponse sur la Voix, en plus d’avoir senti la main sur ton épaule. Est-ce que peut-être la manière dont tu le regardes (surpris) qu’il a vite retiré la main de ton épaule ou juste parce qu’il n’est pas plus à l’aise que toi avec les contacts ? Tu apprécies son honnêteté dans ses paroles, ce serait présomptueux de dire qu’il serait prêt à contrer son pouvoir, qu’il saurait contrôler. Beaucoup de porteurs de gêne X ne savent pas jusqu’où leur pouvoir peuvent aller en vrai…

Il aurait pu aider la personne qui n’était pas forcément mutante, il aurait pu l’empêcher de se faire tuer. Il ne comprenait pas sa mutation, il est en train de se maudire pour ne pas avoir compris assez vite ? Tu fronces les sourcils et tu fais un geste de la main, voulant t’excuser de l’interrompre mais tu le laisses continuer jusqu’au bout. Mais la question que Tobias te pose, te laisse un peu sans voix. Qu’est-ce que tu aurais fait à sa place ? La même chose, mais ça tu ne le diras pas. Ton silence laisse répondre à ta place en vrai.

Tu retiens tout de même l’état d’esprit, si la personne porteuse du gène X est dans les émotions positives tout du long, alors la mutation ne serait que positive ? Ça te semble assez farfelu comme avis à ton goût. Tu ne crois pas que ça pourrait fonctionner dans ce sens-là, mais il est vrai qu’il est connu qu’être dans un environnement sain et positif contribue au bien-être de la personne et à la réussite complète dans la société. Enfin, pas complète, mais au mieux plutôt…

« Il est clair qu’il y a beaucoup de personnes qui sont dans le mal-être, mais je le répète encore: vous faites ce que vous pouvez. Vous ne pouvez pas faire plus que ça: tout faire. C’est impossible, ça c’est le domaine de Dieu. » Que tu dis avec un léger sourire embêté de parler ainsi les choses, tu n’aimes pas mentionner Dieu comme ça, encore moins le désigner d’un petit geste de la tête. « Je dois reconnaître que votre théorie qui est prouvée d’ailleurs peut fonctionner sur la majorité des gens. Mais il ne faut vraiment pas oublier que beaucoup de personnes porteuses de gène X tout comme les humains naissent également avec des maladies ou des différences en plus qui rendent difficile leur intégration à la société. Je parle forcément des tueurs en série qui ont des tendances sociopathes ou psychopathes… C’est un autre monde et il y en a ceux qui tuent vraiment pour le plaisir, c’est un besoin qu’ils ressentent. Ajoutez ça avec une mutation, ça fait terriblement des dégâts et malheureusement… » Tu serres la mâchoire, assez agacé dans le fond par cette vérité, qui est prouvée en sociologie que tu as pu étudier un peu durant ta jeunesse. « Tout le monde retiendra que les mauvais côtés des mutants, des mauvaises personnes. C’est comme si je vous disais que vous avez une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle. La mauvaise nouvelle, vous avez un cancer de stade 4, mais la bonne nouvelle, vous avez gagné 10 millions de dollars au loto. Qu’est-ce que vous retiendrez ? La mauvaise nouvelle, parce que quelque soit la mauvaise nouvelle, ça restera toujours une chose qui trainera dans le coin de votre tête. C’est le même principe avec les porteurs de gène X, j’en ai beaucoup vu durant ma carrière. Il y en a qui sont extrêmement gentils, qui n’ont rien demandés, qui veulent juste vivre leur vie. Mais, je me dois le reconnaître, tout ce que je retiens ce sont les tueurs que je poursuis depuis des années. » Et tu en poursuis tellement que tu n’arrives plus à prendre du recul, tu repenses à ce pauvre Matthiew qui a tellement souffert par ton erreur de jugement si tu avais vraiment pris plus de temps à l’observer et à le connaître. Mais les circonstances ont fait que voilà… Tu te réfugies derrière les excuses dans tous les cas. « Je repense à plusieurs personnes porteuses de gène X que j’ai rencontré. Il y en a beaucoup qui sont impardonnables, pour qui la société ne peut rien faire pour les aider. Il y en a d’autres qui sont réellement des victimes depuis le début et qui n’ont pas eu de chance. J’ai discuté pour la première fois avec un porteur de gène X que j’ai fait arrêter sur un malentendu et qui s’est retrouvé comme cobaye dans les laboratoires. Quand on s’est expliqué pour la première fois, je réalise que c’était une chose que j’aurais dû faire dès le début. Mais la situation dans laquelle j’étais à l’époque ne me permettait pas de pouvoir discuter avec lui. Mais bon, plus j’y pense, plus je me retrouve bien embêté pour lui que je ne sais pas quoi faire pour l’aider. » Tu fais un geste vague de la main, l’air de dire qu’il semble dévier de la conversation, que tu gérais et que tu lui en parlerait peut-être plus tard quand la situation se sera arrangée ou complexifiée. Tu as tes problèmes. « Mais je suis d’accord avec vous sur le fond: il faut que les enfants porteurs de gène X soient bien accompagnés pour éviter de se retrouver à être des déviants. Il n’y a pas longtemps, j’ai réussi avec mon ex-compagne à appréhender un jeune mutant qui par son pouvoir pouvait nous faire exploser rien que par son cri. Il a été récupéré par une mafia qui se sont servi de son manque d’amour, de son manque de famille pour leur donner un modèle assez malsain en faisant de lui un soldat… Si les jeunes sont pas rejeté par la famille et ne se retrouvent pas entre de mauvaises mains, pas mal de problème seraient réglés.» Ne dit-on pas qu’il faut régler le problème par la racine que de couper les branches d’un mauvais arbre ? Tu n’aurais pas cru, Jacob, que discuter avec le père Grant t’aurait aidé à voir les choses un peu autrement… Tu souris un peu lâchant un petit rictus amusé. Tu secoues la tête avant d’ajouter. « Ça m’avait bien manqué nos discussions. » Tu le reconnais.


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Une nouvelle fois, Jacob insistait sur le fait que le prêtre faisait ce qu'il pouvait, et que faire davantage que cela, tout faire, relevait d'un pouvoir divin. Tobias savait qu'il était dans le juste, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander malgré tout s'il ne pourrait pas faire un peu plus. Aider une personne supplémentaire. Se montrer utile une fois encore, au-delà de ses possibilités actuelles.

Tobias n'était qu'un homme, investi d'un pouvoir qui le rendait capable d'influencer le destin. Un don aussi puissant impliquait des responsabilités toutes aussi grandes. S'il était imparfait, Tobias pouvait au moins se consoler en se disant que, en dépit de cela, il aspirait constamment au bien. Un autre que lui pourrait certainement faire usage de cette mutation avec des motivations bien différentes. Nuire à ceux et celles que Tobias s'efforçait tant bien que mal d'aider.

Jacob avait vu le pire de ce que l'humanité ou les mutants avaient à offrir, et tous les discours de Tobias ne sauraient changer cela. Il eut une grimace face à son discours, recevant dans son église certains de ces marginaux mutants que l'homme semblait si prompt à considérer comme dangereux. La différence n'était pas néfaste de manière inhérente, qu'importe sa source.

Tobias garda cette pensée dans un coin de sa tête, écoutant attentivement les propos de Jacob sans l'interrompre, conscient que son interlocuteur avait certainement besoin de vider son sac et de partager ses idées avec quelqu'un qui ne le jugerait pas. Quelqu'un qui lui prêterait oreille en toute sincérité, sans arrière-pensées. Tobias pouvait être cette personne pour lui. Comme il l'était pour bien d'autres.

Tobias accueillit les histoires de Jacob pensivement, songeant à ces mutants qu'il évoquait et qui n'avaient pas eu l'aide ni le soutien dont ils avaient pourtant désespérément besoin. Le prêtre espérait que leur société évoluerait dans le bon sens, au lieu de continuer à condamner sans équivoque ceux et celles qui sortaient des rangs, bien souvent malgré eux. Toutes ces personnes étaient dans ses prières, et Tobias ne pouvait qu'espérer qu'il serait en mesure de les aider davantage.

Il étira un sourire aux dernières paroles de Jacob. Oui, ces discussions lui avaient manqué également. L'homme s'était éloigné de sa paroisse après avoir appris la mutation de Tobias, mais il semblait décidé à faire un pas en avant. Même si le processus devait être lent et difficile, le prêtre pensait honnêtement qu'il se devait d'être encouragé. Et si Jacob avait besoin de son aide pour continuer à s'aventurer sur ce chemin, il serait là pour lui.

"Cela m'avait manqué aussi. Je suis heureux de vous revoir ici, Jacob."

Tobias prit une profonde inspiration, s'accordant le temps de réfléchir aux paroles de son interlocuteur, avant de leur apporter réponse :

"Je ne pense pas que la difficulté d'intégrer quelqu'un à la société puisse justifier de les écarter sans leur donner la moindre chance. Et il ne s'agit pas que de la mutation. Il existe tant de personnes qui souhaiteraient trouver leur place, mais que l'on préfère éloigner parce qu'il est définitivement plus facile d'exclure que d'adapter. C'est mon avis personnel, mais je reste convaincu qu'une main tendue au bon moment peut changer une vie entière."

Tobias tritura sa croix d'un geste automatique, avant de reprendre d'une voix songeuse :

"Je n'ai pas vu les horreurs auxquelles vous avez assisté. Je n'ai pas connu les criminels que vous avez croisés, et il serait présomptueux de ma part de supposer que cela aurait pu changer quoi que ce soit de ma part si c'était le cas. Mais je pense sincèrement que vous gagneriez beaucoup à tenter de voir le bon chez autrui avant de chercher à débusquer le mauvais. Nous avons tous le potentiel de devenir des criminels, mais nous avons aussi la possibilité d'accomplir le meilleur. Un monde qui ne serait vu qu'à travers ce prisme négatif me semble infiniment triste."

Tobias faisait constamment le choix conscient de chercher le positif chez l'autre, la plus petite étincelle d'espoir et de bonté. S'il ne croyait plus en ceux qui venaient le chercher, s'il se convainquait qu'il n'y avait rien à faire pour les aider, Tobias n'aurait plus de raison d'être. Il en était persuadé, Tobias Grant était né pour aider, soutenir, accompagner. Pour être là pour autrui. Croire en ceux en qui plus personne ne croyait, y compris eux-mêmes. Tobias se devait de conserver cette foi en l'autre, en l'humanité, aux mutants, envers et contre tout, envers et contre tous.

"En choisissant d'espérer, de voir le meilleur de ce que chacun a à offrir, nous privilégions alors l'instinct d'aider, d'aller vers l'autre, plutôt que de l'écarter, le fuir ou le réprimer. En faisant ce pas vers autrui, Jacob, vous aurez la chance de faire des rencontres merveilleuses. Vous connaîtrez le bonheur d'aider. Il n'y a rien de plus beau que la capacité qu'ont les humains à être là les uns pour les autres, de mille et mille façons."

Une idée lui vint en tête, et ce fut avec un sourire amène que Tobias suggéra alors, son enthousiasme revenant au grand galop :

"Vous devriez revenir plus souvent, Jacob. L'église a un programme bien chargé, je suis certain que vous trouverez quelque chose qui saura susciter votre intérêt. Ce faisant, vous pourrez faire des rencontres. Vous ouvrir à de nouvelles perspectives. L'église Saint-Joseph accueille tous ceux qui souhaitent la fréquenter, qu'ils soient humains ou mutants. Qu'en dites-vous ?"

Son sourire s'étira davantage, alors qu'il reprenait d'une voix qui se voulait rassurante :

"Je serai là. Si vous avez besoin de moi."

Accepterait-il de revenir ? De s'impliquer dans la communauté ? D'aller vers ces autres qui étaient si différents de lui ? Tobias ne pouvait que l'espérer. Mais ce choix revenait à Jacob avant tout, et Tobias ne le forcerait pas à décider d'une manière ou d'une autre.

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Oui, tu le reconnais.
Ça t’avait manqué les discussions avec le père Grant. Dire qu’auparavant tu n’aurais pas été capable de l’avouer à haute voix, tu en as fait du chemin quand même avant de revenir à l’église. Tu fais vraiment de ton mieux et tu ne caches pas la sincérité de tes paroles, au contraire tu souris quelques secondes en observant ton interlocuteur. Tu détournes le regard ensuite, hochant la tête que mine de rien, tu devrais quand même essayer de leur tendre la main quelque soit l’individu. Tu n’es pas totalement d’accord là-dessus, car il y a vraiment des personnes qui ne peuvent pas espérer avoir une place dans la société. Tu ne serais pas la personne à qui tout le monde pourrait prendre la main, mais tu serais quand même la personne qui devrait les épargner et ne pas tuer quand l’occasion se présente, que tu te protèges derrière les lois. Tu lâches un soupir, un peu dépassé par les paroles de Tobias. Tu ne veux pas dire qu’il a tord, il a raison dans le fond mais tu sais que dans le fond, il n’aurait pas tenu le discours face à un meurtrier en série qui menace de tuer une femme qu’il tenait en otage. Peut-être que si, mais la femme serait morte. Tu ne sais pas si ça aurait marché mais tu n’as pas non plus envie de le savoir.

Dans tous les cas, Jacob, essaye de faire les premiers pas, essaye de comprendre ce qui a amené la personne à ce mauvais comportement. Essaye d’aller plus loin que ça, tu pourrais trouver des réponses à tes interrogations souvent sans réponses. Tu devrais essayer les choses sous cet angle-là en vrai, à nouveau. Il est évident que tu as arrêté de faire ça depuis des années, ayant perdu tellement foi en l’humanité après tout ce qui t’es arrivé et qui est arrivé aux autres qui n’ont rien demandé.

Tu devrais essayer oui.

Tu observes le père Grant qui continue de te parler, comme s’il entendait tes pensées en ce moment même. Tu fronces légèrement les sourcils, est-ce que la Voix est en train d’agir en ce moment même ? Pour lui faire dire ces mots que tu as peut-être besoin d’entendre dans le fond. Tu observes encore l’autel tout en triturant les doigts. Comme tu n’as pas répondu, ça a laissé l’occasion au père Grant de rebondir et d’exprimer une idée qui t’étonne dans le fond. Tu ne te vois pas venir aider une communauté, d’aller dans une Eglise pour rencontrer du monde. Ce n’est pas ton genre et tu ne vois pas en quoi, toi un flic, pourrait aider à cette communauté. À ton air, Tobias a dû réaliser qu’il est peut-être allé un peu trop vite, qu’il se rectifie en parlant d’être là si jamais tu en as besoin. Tu serres la mâchoire avant d’hocher la tête, puis tu baisses ton regard vers ton sac que tu attrapes tout simplement. Signe que tu vas t’en aller.

« Je ne sais pas si je voudrais m’investir dans une communauté, je ne pense pas. » C’est bien trop tôt, c’est sûr, mais l’idée est donnée. « Je ne suis pas le genre de personne qui s’afficherait avec tout le monde, sans offense, ce n’est pas dans ma personnalité. » Que tu rectifies quand même, ne voulant pas paraître maladroit et vexer le père Grant, même si tu ne l’as jamais vu vexé. Il est plutôt doué pour éviter les émotions négatives, tu dois le reconnaître. Tu te lèves du banc, avec le sac que tu mets à l’épaule et tu regardes Tobias avec un léger sourire. « Mais en tout cas, merci pour la discussion. Je prendrais le temps de réfléchir à cet échange. » Tu tends la main au père Grant pour la serrer, réflexe que tu as quand tu as bien apprécié le moment avec une personne et que tu aimerais lui dire au revoir avec respect à ta manière.

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