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Goodbye...

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Un appel.
Un message.

Mission en cours verra sa fin bien plus funeste que prévu. Mutants en ligne de mire, appréhendé sans que crew des oiseaux de l’ombre n’ait à décharger trop de balles. Équipe en supervision d’une autre au sol. Coffrés, cibles en partance pour répondre de leurs actes. Objectif atteint. Fierté trouvera chacun des membres, capitaine glorifiant chacun d’entre eux pour avoir tenu leur poste consciencieusement.

Armes rangées, le téléphone trouve la paume du Faucon. Message vocal laissé par responsable Persécuteur. « ….. Capitaine Vidal. C’était pour vous informer que le Capitaine Kaynes est à l’hôpital du Queens. Sa mission s’est mal terminée et comme je sais que vous êtes proches, je me suis permis de vous prévenir. » Le cœur se serre. La suite du message ne sera guère entendue. De suite, il raccroche. Ne dit mot à équipiers. Choppe véhicule de service, se dérobant aux règles, traverse le Queens afin de rejoindre l’hôpital en trombe. Encore vêtu de gilet pare-balle et d’accoutrement qui leur sont propres, le persécuteur déboule à l'accueil, demandant où son ami se situe. Se précipite jusqu’à la chambre des urgences, toujours sans tenir compte des réclamations qui lui sont jetées.

Son meilleur ami. Son pilier. Son encre y est restée. Il le voit. Le découvre entouré de quelques personnes dont le faucheur ne prend même pas la peine de regarder les visages meurtris. L’électrocardiogramme résonne en continu. Essoufflé, trouve quand même la force de pousser cri lourd et strident, donnant impulsion suffisante pour faire voler poing dans le mur derrière lui. … t’avais pas l’droit d’crever putain. T’avais pas l’droit ! qu’il se plaint avant de retirer dextre enfoncé dans mur.

Délaisse corps amoché sans vie pour aller se caler sur un siège non loin. Aide-soignant venant le trouver pour lui indiquer distributeur de café en attendant que le médecin débarque. Bougre campera. Le temps nécessaire. Une heure, deux heures, trois heures. La tête enfuie dans les paumes, le regard vidé d’émotions. Promesse silencieuse qu’il fait de venger mort. Se débarrassant alors de toute tolérance vis-à-vis des dissidents responsables…


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Impossible. Impossible. Impossible.
Elle se le répète en boucle. Ça ne cesse de tourner. Peut-être qu’à force, ça trouvera du sens. En attendant, la chanson continue son cours. Musique en fond qui ne s’arrête pas. Alors qu’elle fixe cette porte. Pas encore osé entrer. Parce qu’alors, les paroles qui tournent en boucle ne seraient plus seulement des paroles. Elles seront la réalité. Elle la fixe, cette porte. Encore et encore. Un gobelet de thé brûlant entre les doigts. Yeux secs à force de regarder. Corps planté là, à quelques enjambées de la chambre. Elle ne peut pas entrer, Victoria. Elle n’est personne dans la vie de Caleb. Elle ne l’a jamais été. Aucune légitimité à se présenter dans la pièce. Aucune justification. Ses amis, sa famille ont tous une place à ses côtés. Pas elle. Pas elle qui lui a fait effacer ses souvenirs. Qui n’éprouve que de la rancœur à son égard. De la rancœur. Est-ce que c’est le cas ? Est-ce que c’est toujours le cas ? Elle ne sait plus. De toute façon, ça n’a plus aucun intérêt. Plus aucune importance. Parce qu’il est mort. Merde.

Impossible, n’est-ce pas ? Les Persécuteurs entraînent leurs soldats. Leur donnent des armes pour survivre. Voire même vaincre les mutants. Il n’a pas pu mourir. Ils n’auraient pas laissé faire ça. Si ? Elle en viendrait presque à détester les Persécuteurs pour leur inefficacité à protéger Caleb. Envoyer des gens au bûcher pour quelles idées ? Celle de sauver le monde en maîtrisant les mutants ? Ça n’a aucun sens. Résultat : ils font autant de victimes chez les Persécuteurs que chez les mutants. Balle au centre. “Madame ? Vous pouvez entrer, vous savez.” Sursaut de la journaliste. Elle ne s’attendait pas à cette interaction. Faut se tourner pour voir son interlocuteur. Grand sourire bienveillant. Sûrement en train de se dire que Victoria n’ose pas entrer. Elle n’a pas tort. “Non non, je ne veux pas déranger, je vais rester ici.” Là, bien loin du reste du monde de Caleb. S’il savait, il n’aurait même pas voulu qu’elle soit là. “Vous savez, vous ne dérangerez personne. Bien au contraire.” Et l’employé qui repart. Laissant en suspens ses mots.

Ça trotte dans la tête de Victoria. Ils viennent se mêler à la douce chanson de l’impossible. Les deux s’emmêlent, s’entremêlent. Incantation qui finit par la convaincre de se bouger. Mais pas avant que des gens sortent de la chambre. Convaincue qu’elle y sera seule, Vicky. Pas besoin d’expliquer qui elle est, ce qu’elle fait là. Seule en tête à tête avec Caleb pour lui faire ses adieux. Inspiration profonde, comme pour se donner l’aplomb nécessaire. Puis finalement, la main qui enclenche la poignée. La porte qui se pousse. Et la vision. Corps inerte étendu sur le lit. Le souffle pris deux secondes avant lui échappe, lui manque. C’est trop dur. Ça lui rappelle sa mère. Ça la renvoie à sa mutation. Incapable de sauver des vies. Incapable de réanimer quand les gens comptent. Elle est juste là pour soulager et attendre que ça passe. Un pansement sur une hémorragie. Inutile.

L’horreur de la vision s’apaise doucement. Assez pour se rendre compte qu’il y a encore quelqu’un dans la pièce. Pas envisageable de faire demi-tour. C'est trop tard. Alors, elle s'avance dans la chambre. Referme la porte derrière elle. Lâche un “Bonjour.” discret, chuchoté. Plus personne à déranger, maintenant. Tout du moins, pas Caleb. Elle ne le réveillera pas de son sommeil éternel. Pourtant, elle a le besoin de murmurer. De préserver cette intimité autour du deuil. Elle trouve refuge à l’opposé de l’autre personne. À chercher une logique à sa présence ici. Peut-être qu’au final, elle était encore attachée à lui et que quelque chose vient de disparaître avec lui.

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Le poing lance, immanquablement. Hémoglobine pulse dans les phalanges meurtries par le geste violent plus tôt porté. Crétin s’est laissé envahir. Lui, fervent défenseur d’agissement sous contrôle – loin des émotions – n’a pas pu empêcher la rage de perdre à nouveau proche, de contrôler carcasse. Dissidents en cause. Encore. Vermine à éliminer. Ne fermera guère l’œil avant d’avoir reçu et lu entièreté d’un rapport de fait. Ira même jusqu’au harcèlement s’il le faut. Ne s’arrêtera que lorsque le dernier souffle de parasite rendu. Promesse silencieuse qu’il lui fait lors de ses prières mentales.

Chambre vide de toute vie si ce n’est la sienne, voilà qu’une inconnue pénètre les lieux, détruisant solitude. Doucement, discrètement. Elle murmure salutation qui trouve un simple hochement de tête de la part du brun. Même pas un regard ne lui sera porté, encore trop accablé par la colère courant dans ses veines. Elle s’installe, face à lui. Êtres étrangers que tout oppose et pourtant, les voilà de part et d’autre d’un homme à l’importance certaine.

Après temps certain dans mutisme religieux, pompes funèbres débarquent. Solennels, viennent chercher défunt afin de l’emmener et procéder aux soins nécessaires. Une fois la chambre vide, persécuteur enfuit son visage dans ses paumes, affichant chaire quelque peu écorchée par plâtra, avant de frotter faciès brièvement et d’enfin regarder la brune, les yeux durcis. Coléreux. Se lève enfin, toujours lourdement armé. S’adresse à elle avec un ton malheureusement atterré : … J’vais m’chercher un café. Vous voulez quelque chose ? qu’il lui demande alors, désintéressé, mais au moins minimum bienveillant.

Entame enfin démarche vers porte, suivant direction donnée plus tôt d’un distributeur aux boissons tout aussi multiples que douteuses. Alors que breuvages commandés, la préparation en route, bougre pose ses yeux sur les sommets articulatoires déchiquetés. Soupire à peine, constatant connerie. Tout moins, endroit idéal afin de dégoter désinfectant et quelques pansements. Réflexions qui le portent alors vers présence féminine, se demande qui c’est. Pilier n’ayant pas fait mention ou très succinctement d’une bien-aimée...


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Silence mortuaire. Un brin de respect. Une tonne de douleur. Chacun face à la réalité. Chacun coincé dans son deuil. La vérité qui frappe là où ça fait le plus mal. Il n’y a pas de retour en arrière. Il n’y a pas de sauvetage de dernière minute possible. C’est trop tard. Il faut l’accepter. Encore faut-il savoir comment. Victoria devrait savoir faire. Elle a découvert le deuil tôt. Elle devrait avoir des astuces, des conseils pour que ça passe plus vite. Pour que les cicatrices se referment plus rapidement. Rien de tout cela. Il n’y aura jamais de solution miracle. Parce que chaque personne perdue est appréciée différemment. Parce que chaque deuil est unique. C’est ce qui rend la chose encore plus compliquée.

Qu’est-ce qu’elle fait là ? Encore cette question qui la dérange. Étrangère dans la vie de Caleb ces derniers mois. À l’exception d’une petite incursion inopinée. Elle ne fait plus partie de son quotidien depuis longtemps. Rien à faire là. Dans cette chambre. Culpabilité de voler un peu de l’intimité du moment à l’autre personne. Elle est de trop, Victoria. Pourtant, elle le sent : elle a besoin d’être ici. Elle a besoin de voir Caleb une dernière fois. De toute manière, même si elle le voulait, elle n’arriverait pas à quitter la chaise. Le corps ne bouge plus. Frappé de paralysie. Il a décidé qu’il ne partirait pas d’ici. Alors, elle ne partira pas. Ça lui va bien, finalement. Ça laisse le temps de reprendre les souvenirs. Un par un. De les décortiquer. De sourire aux doux moments. De trouver du positif quand la rancœur ne voyait que le mal. De ranger définitivement ces passages dans un coin. Destinés à ne resurgir qu’à de rares occasions, maintenant.

Le calme s’éteint au moment où les pompes funèbres arrivent. S’activent dans un silence protocolaire, cette fois. Consciencieux, concentrés. Ils n’ont pas un regard pour les endeuillés. Trop occupés à prendre soin du décédé. Ils laissent un vide après leur départ. Plus de corps à veiller. Un pas de plus vers la concrétisation. C’est là que le cœur flanche. Réalise. Il se pince, se contracte. Il refuse la nouvelle. Exercice difficile de prendre sur soi. Mais elle le fait. Elle ravale les émotions. Se renfonce dans sa sidération. Elle craquera plus tard. Pas là. Pas devant l’inconnu. Le regard descend sur le gobelet de thé, toujours dans sa main. Intérêt attristé pour cette boisson qui n’a pas vraiment de saveur. Et pourtant, peut-être qu’elle veut bien quelque chose, elle aussi. “Oui.” Non, elle ne veut rien. Maintenant qu’il est debout, elle réalise qui il est. Un collègue, probablement. Un Persécuteur, de sûr. Armé. En uniforme. Le regard noir de celui qui n’aura jamais fini de se battre. “Je viens avec vous.” Mais elle suit, Victoria. Elle ne veut plus rester une seconde de plus ici, dans cette chambre. Ça n’a plus aucun sens d’y être. Et puis, il ne peut pas savoir. Il ne peut pas se douter de sa nature.

Elle le suit dans le couloir. Un pas en arrière. Juste au cas où. Pour observer ses gestes. Pour fuir à tout moment. Pas rassurée, la journaliste. C’est qu’ils lui ont bien appris qu’il faut se méfier d’eux. La leçon, elle la connaît sur le bout des doigts. La revoilà devant le distributeur. Même endroit qu'il y a une heure. À attendre son tour pour choisir sa boisson. “Ça va aller, votre main ?” Signe de la tête vers ladite main, actuellement analysée par l’homme. C’est qu’elle a l’air tout fraîchement amoché. Et qu’à la douleur que Vicky ressent, elle doit être neuve. Pas plus de quelques heures. Reste à espérer que ce n’est pas sur un mutant qu’il s’est défoulé. “Vous êtes un collègue de Caleb ?Étiez. Parler au passé, dorénavant. Il n’y aura plus de présent, plus de futur pour Caleb. Juste le passé.


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Proposition lancée, acceptée dans la volée. Et elle le suit hors de cette chambre, en direction de cette machine aux boissons industrielles bas de gamme. Mais néanmoins nécessaires, voire salvatrices pour les quelques âmes errantes en recherche d’un spot autour duquel se retrouver dans les attentes aux diverses natures.

Les pièces insérées, machinerie se met en route, diffusant déjà quelques effluves d’un mauvais café. De toute façon, personne ne pouvait attendre ou espérer mieux dans ce couloir, dans cette zone d’expectations. Regardant ses articulations douloureuses, il entend la question délicatement posée en désignant ladite main de la tête. Alors, il répond, simplement, spontanément, presque désolé de s’être laissé emporter si facilement ; Oui ça va aller merci… Rien de très grave… Parce qu’aucun os n’avait été brisé, juste quelques écorchures marquant le derme.  Impacte ayant néanmoins écrasé tendons. Faucheur qui d’habitude aurait plaisanté afin de minimiser l’impression que cela pouvait laisser, mais le cœur n’y est pas.

Le gobelet cartonné est prêt et il l’attrape alors que présence féminine lui demande s’il est un collègue de Cal’. On ne pouvait qu’être perspicace au vue de sa tenue. Alors, il acquiesce presque mécaniquement, ne butant même pas sur le temps présent employé à la place du passé. Ouais… On bossait souvent ensemble avec nos équipes. qu’il avoue dans un premier temps. Mais ce n’est pas ce qui le définit, non. Mais c’était avant tout mon meilleur ami. Mon pilier à New York. Mon frère… Le ton baisse. Le regard s’accroche dans le vide. Les mires reflètent toute la colère et la haine qui remplissent déjà le vide béant que cet homme laisse.

Buvant une gorgée, il se ressaisit et revint au présent, s’accrochant aux dernières bribes de politesse qui voulaient bien lui rester ; lui proposant une poignée de main : Je suis Ángel. Et vous ? Vous étiez proche de Cal’ ? lui demanda-t-il, affublant l’être perdu de son surnom affectif qui lui, ne mourra jamais.


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Elle sent uniquement la douleur physique. Celle qui sommeille sous la peau. Qui s'en prend aux nerfs et torture les cerveaux. On ne peut rien lui cacher de cette douleur. Mais quand il s’agit de celle mentale, émotionnelle, Victoria est démunie. Elle ne peut pas deviner, ressentir. Elle peut seulement se baser sur ce que l’autre montre. Et l’autre ne saute pas de joie. Pas plus qu’il ne sourit. Il y a une profonde tristesse dans la chambre. Une chape de plomb dont ils ont du mal à se défaire. À moins qu’ils n'aient pas envie de s’en débarrasser. Ça arrive. Faut laisser du temps. Laisser les secondes s’écouler jusqu’à se transformer en minutes. Et puis, c’est l’homme qui marque le début de la fin. Porte ouverte pour lui offrir une raison de partir. Prétexte saisi aussitôt. Il n’est plus question de rester dans la chambre. Ce serait inutile. Vaut mieux chercher l’oxygène dans le couloir où l’ambiance est moins pesante.

Elle ne se trompe pas, Vicky. Dans le couloir, elle respire mieux. Elle peut se focaliser sur d’autres choses. Un peu. Sur l’homme, par exemple. Qui représente une potentielle menace. C’était prévisible. Elle s’y attendait. Mais boire un café avec un Persécuteur ? Pas vraiment dans ses plans. Pas plus que de s’inquiéter pour ce poing meurtri. Il balaye l'inquiétude, lui. Elle manque d’ouvrir la bouche, de lui conseiller de voir un médecin. Remarque abstenue. Ce n’est pas le bon moment, la bonne personne. Mieux vaut garder ses bonnes intentions pour une autre fois, pour une autre âme blessée. Il n’en ferait pas bon usage. Elle le sait. Alors, elle se contente de commander sa boisson, à son tour. Un autre thé, comme si Victoria n’avait pas appris la leçon de la première fois. Il ne sera toujours pas bon. Et en même temps, peut-être qu’elle le sait, mais qu’elle s’obstine.

Le supplice gustatif est moins pire que celui émotionnel que vit l’homme. Il était proche de Caleb. Très proche. La perte de ce pilier doit être un cauchemar. Ce qu’elle voit dans son regard le lui confirme. Il y a tout sauf de la tristesse. Il y a de la colère. De la haine. Un feu qui ne s’apaisera pas avant d’avoir atteint un objectif impossible. Il est dangereux. Effrayant. Cette pensée lui arrache des frissons. Sentiment d’urgence de partir d’ici, de se mettre en sécurité loin de ce Persécuteur. Et pourtant. Pourtant, la journaliste reste. Instinct inconscient du danger, des risques encourus. Elle considère cette discussion comme une opportunité de partager son deuil, d’en découvrir davantage sur Caleb. De savoir ce qu’elle n’a jamais pu savoir sur lui. C’est qu’il y a tout un pan de sa vie qu’il ne lui a jamais montré. Peut-être l’heure d’en apprendre davantage sur Caleb, même s’il est trop tard.

Puis la main qui se tend dans sa direction. Un prénom présenté, accompagné de questions. La curiosité de mise dans ce genre de situation. Il faut savoir qui est qui. Comprendre quel était le rôle de chacun dans la vie de Caleb pour, peut-être, trouver des alliés dans le chagrin. Cette main, elle la serre. Cherche à lâcher un sourire. Plus par réflexe que par véritable envie. “Vicky.” La réponse la plus facile. Reste l’autre. Étaient-ils proches ? Ángel ne pouvait pas viser plus juste. “Je suis journaliste, on s’est connu il y a presque deux ans dans le cadre du travail, mais on s’est perdu de vue ces derniers mois.” Elle taît la véritable raison de leur rencontre. Les mois d’une fausse relation. La manipulation de Caleb pour découvrir l’Institut. Elle taît tout. Elle s’en tient aux faits, avançant à tâtons. Sans savoir jusqu’où elle peut aller, ce qu’elle peut dévoiler. Jeu dangereux. Il pourrait connaître son existence. Et en même temps, elle est persuadée qu’elle aurait déjà croisé la route d'Ángel avant, s'il savait quelque chose de compromettant sur elle.

Le gobelet en carton est rempli de son thé noir. Elle le récupère pour laisser la place à d’autres âmes égarées. Elle lâche un soupir. Impuissante face à la situation. “Quand j’ai appris la nouvelle, je suis venue aussi vite que j’ai pu.” Comme tout le monde. Elle aurait aimé être là plus tôt. Mais qu’est-ce que ça aurait changé ? La finalité aurait été la même. Caleb serait toujours allongé sur ce lit d’hôpital, sans vie. Sa présence n’aurait permis aucun miracle. “Vous savez ce qu’il s’est passé ?
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Main qu’elle saisit et dans l’élan, se présente aussi. Vicky. Surnom familier qui tinte aux esgourdes du faucon. Il y a comme des relents de souvenirs de discussions où prénom prononcé. Mais de manière très évasive. Précision apportée quant au fait qu’elle est journaliste et qu’elle eut rencontré le capitaine il y a deux ans pour le travail. Perdu de vue ces derniers mois. Alors, il y a comme un déclic qui se fait dans la caboche du brun. Le menton se redresse un peu et le regard s’éclaire légèrement. Alors c’est elle…

Sans tout dévoiler de ses plans, Persécuteurs avaient parlé. Et quelques aveux insinués avaient glissé ci et là, laissant deviner quelques sentiments sincères développés pour une certaine femme côtoyée depuis un certain temps… Ángel fit le rapprochement. Il ne fait qu’acquiescer alors, assurant la bonne réception de l’information qu’il jugea plus que suffisante et sur laquelle il ne reviendrait probablement pas. Parce que c’est ni l’endroit, ni le moment.

Elle récupère son thé, Capitaine amorça quelques pas en sa compagnie afin de libérer l’espace et de continuer leur échange fragile. Elle soupire alors qu’il boit une nouvelle gorgée. Elle lui confia qu’elle est arrivée aussi vite qu’elle a pu après avoir appris la nouvelle. Brun baisse les yeux. À quoi bon accourir ? Même s'il eut le même réflexe. Parce que même lui n’aurait rien pu faire. Et lorsqu’elle demanda ce qu’il s'était passé, un sentiment de culpabilité commença à prendre part à la dance frénétique de Colère et Haine. Il inspira, parce qu’il le fallait bien. Les yeux – de nouveau – s’accrochent au vide afin de rester le plus loin possible de l’émoi invasif. Ne pas se laisser posséder par les émotions, ne pas agir ou parler sous leur joug et l’une des premières qualités requises chez les Persécuteurs. Alors, il parle ; … Il était en mission. Ça s’est mal terminé. Je n’ai pas encore lu le rapport pour les détails mais… Il se tait. Marque une pause. Parce que l’émotionnel revient à la charge et souhaite conserver son dernier poing valide. … mais ça ne saurait tarder. qu’il préféra dire pour terminer. Gorgée de café en point final. Promesse silencieuse que le travail entamé sera terminé. Vengeur en marche. Parce qu’il n’a que ça pour honorer la mémoire de son Frère.

C’est… c’est gentil à vous d’être venue malgré que vous vous soyez perdu de vue. Parce qu’au final, ça l’était s’il n’y avait rien eu d’autre entre eux. Elle aurait pu esquiver la tragédie et l’endurer dans son coin sans venir. Snipeur démontre gratitude. Parce qu’il n’y a que ça à faire.


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Ils se mettent à marcher. Duo mal assorti. Le Persécuteur et la Mutante. Le début d’un conte dont l’issue ne peut qu’être mortel. La menace n’émane que d’un seul côté. L'une se veut pacifiste, bienveillante. L’autre… L’autre ne sait pas encore avec qui il sympathise. La chute sera encore plus dure, une fois les premières minutes passées et la confiance grappillée. Le risque est pris. Persuadée que Vicky ne le reverra plus jamais après ce jour. Et puis, elle a besoin de cette pause. Un peu de compagnie pour redescendre sur Terre en douceur et apaiser la perte. Une discussion banale entre deux êtres ayant perdu quelqu’un. La morale du conte sera peut-être que face à l’adversité, même les pires ennemis peuvent s’allier et sauver le monde. Malheureusement, cela fait des années que Vicky a cessé de croire aux contes. Encore plus quand ils incluent des personnes qui ne reculent devant rien. Par contre, elle croit en l’humanité, Victoria. Derrière la haine, il y a toujours des êtres humains dotés d’émotions. Ángel ne fait pas exception. C’est en ça que se promener dans le couloir à ses côtés est supportable. Acceptable. Elle arrive à oublier temporairement le métier, les opinions du soldat. Elle parvient à mettre de côté ses craintes. Il n’y a que Caleb qui compte, au final, et la relation qu’ils avaient respectivement avec lui.

Tous les deux forcés d’accepter la même réalité. Ce serait plus facile si Victoria savait ce qu’il s’était passé. Elle n’a pas eu de détails. Tout était flou. De toute manière, elle n’aurait pas été capable de retenir quoi que ce soit quand la nouvelle est tombée. Et Ángel n’en sait pas plus. Même s’il le voulait, il ne pourrait en dire davantage. Une réponse qui ne satisfait pas la journaliste. Trop habituée à obtenir des informations, quel que soit le moyen. Le cerveau déjà occupé à mémoriser toutes les questions qui fusent pour ne pas en perdre une. Sauf que cette fois, ça la touche de près. Ce n’est pas une histoire sur laquelle elle enquête. Elle ne peut pas fouiner. Elle ne peut pas tenter de jouer de ses contacts. Là, il faut juste patienter et accepter l’attente. Pas d’autre choix. Alors, elle hoche la tête. Se contente de boire une gorgée de thé. Comme pour ravaler la dizaine de questions qui patientent et trépignent. Il faut attendre que les réponses lui parviennent au rythme qu’elles auront décidé.

Il la remercie. D’être venue. Peu importe si elle est arrivée trop tard. Peu importe s’ils ne se côtoyaient plus. Au moins, elle était là. C’est ce qu’il semble être déterminé à retenir. Elle hausse les épaules. Elle ne s'est pas tellement posé de question. Elle est venue. Ce n'est qu'ici où elle a pris conscience de son intrusion et qu'elle a repoussé le moment. “C'est normal. Il a compté pour moi. Je ne me voyais pas rester chez moi et faire comme si de rien était.” Plus qu'elle ne l'aurait voulu ou même imaginé. Sa présence ici en est la preuve. Malgré les mensonges, subsistent encore des émotions qui lui échappent. Elle est venue, inquiète, dévastée. Elle a fait le chemin jusqu’à l’hôpital, alors qu’elle aurait pu ruminer sa rancœur chez elle. Bien la preuve que, malgré les mois passés, Caleb avait conservé une place particulière dans sa vie. “C’était un homme complexe.” Elle a un petit sourire nostalgique. Caleb était un mystère. Un mystère qu’elle n’est jamais parvenue à percer. Elle n’a jamais pu découvrir qui était le vrai lui. Enfin, elle a cru y parvenir. Et quand la réalité a été révélée, elle n’a pas eu le temps de le connaître réellement. Ça restera une déception, un regret avec lequel elle est maintenant forcée à vivre. “Vous vous connaissiez depuis combien de temps, alors ?” Un frère, un pilier, il a dit. Bien plus qu’un frère d’armes. Une relation qui n'a pas pu se construire en quelques jours. Même en vivant de fortes émotions.

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Il la remercie pour sa présence. Parce qu’elle aurait très bien pu ignorer l’appel, succombant ou non à sa tristesse propre vis-à-vis d’un être étant sorti de sa vie. Mais le brun tique sur les mots qu’elle emploie. Il a compté pour elle. Vraiment ? Alors ce serait elle dont il eut fait mention au détour de quelques conversations ? Est-ce que les sentiments qu’il partageait auraient été réciproques ? Peu importe maintenant. Quoi qu’ils fussent l’un pour l’autre, c’est terminé. Sniper se voyant mal décortiquer un lien social en ce moment et en ce lieu.

« C’était un homme complexe. » qu’elle ajouta, affichant un sourire, envahie par la nostalgie de son souvenir. Sourire contagieux qui vint étirer, le temps d’une seconde, le coin des lippes du capitaine. Partage évident de cette observation dont elle fit part.

Question suivante portée sur le point de départ de l’amitié entre les deux persécuteurs. Faucheur cherche dans sa mémoire, remonte aux prémices sans jamais réellement les trouver. … hmm. Depuis… toujours ? C’était un ami d’enfance. On s’est perdu de vue lorsque je suis retourné au Mexique, mais quand je suis rentré après six ans, c’est comme si on n’s’était jamais quitté. Il a toujours… il a toujours été là pour moi. Et j’pensais être toujours là pour lui jusqu’à aujourd’hui… Légère culpabilité qui se laisse ressentir après un laissé aller à la mémoire d’un frère toujours loyal. Les phalanges tatouées resserrent un peu plus le gobelet avant de les porter aux lèvres. Une gorgée en ponctuation d’une réplique un peu douloureuse. C’était peut-être un gars complexe mais… il avait un bon fond. Il ne pouvait pas l’montrer à tout l’monde vu notre métier mais… c’était quelqu’un d’bien malgré l’image qu’il donnait de lui. Parce qu’il savait. La haine que Caleb vouait aux mutants s’était objectivée avec le temps et au détour de certaines rencontres qu’il avait eues. Ça se ressentait dans son travail et dans sa manière d’agir. De réfléchir.

Dernière gorgée de ce gobelet cartonné. Doigts encrés qui trouvent la poubelle pour l’y jeter. Les sourcils se froncent un instant après un temps de réflexion. … ouais. J’crois m’souvenir maintenant. Il m’a parlé d’une histoire avec une journaliste y a un moment maintenant. C'est juste. qu’il confia, reposant ses mires sur le faciès de la brune. … Ouais… J’crois qu’il va laisser un gros vide. Préféra-t-il conclure alors. Sans insinuation aucune. Parce que les bribes conversationnelles embrumées par le deuil, mettent davantage du temps avant de remonter à la surface. Esprit trop troublé commence seulement à retrouver semblant d’éclaircissement.


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Ils refont l’histoire. Soulèvent les souvenirs pour se remémorer. Partagent l’image respective qu’ils ont de Caleb. Un peu la sensation d’être une intruse dans la vie de Caleb. Elle rencontre des gens auxquels il tenait, elle découvre des choses qu’il a cachées. Une vie à laquelle elle n’était pas intégrée. Il n’est pas là pour s’en offusquer ou sans inquiéter. Il ne pourra plus jamais rien y redire. Alors, Vicky se laisse aller à penser à lui. À se remémorer comment il était. Complexe, le seul qualificatif qui lui vient. Ça englobe tout. Ça traduit ses failles, témoigne de ses nuances. Pas la seule à le penser, à en croire Ángel. Bientôt, il lui raconte en quelques mots leur amitié. Le reste, Victoria se l’imagine. Rassemble les pièces. Des gamins qui ont grandi ensemble et que rien n’a pu séparer. Même pas la distance pendant des années. Sauf la mort. Elle songe un instant à le rassurer, à tenter le réconfort. Elle se retient. Certaine que ce n’est pas ce qu’il souhaite entendre. Pourtant, s’il avait pu aider Caleb, il en serait peut-être mort, lui aussi. Deux décès pour quel résultat ? Aucun. Le monde n’aurait pas changé. Mieux vaut laisser Ángel parler de son ami. Se remémorer le positif pour, elle l'espère, omettre la colère du deuil.

Comme un baume au cœur de découvrir à travers ses mots qui Caleb a pu être. Des informations distillées ici et là. Suffisantes pour se projeter. Se dire que peut-être tout n’a pas été faux. Elle n’en saura jamais rien, Victoria. Elle peut seulement se raccrocher aux dires du Persécuteur et à ses espoirs. Mais à quoi bon ? C’est trop tard. Au moins, ça soulage, ça rassure. Elle ne s’est pas totalement trompée sur lui. Dans ses rires, dans ses attentions, il y avait sûrement un peu de vrai. Elle aurait mille questions à poser à Ángel. Toutes destinées à rester sans réponses. Impossible de les poser sans attirer la foudre de l’homme. Trop touché par la perte. Prudence est de mise, donc. De toute façon, sans réponses, les interrogations finiront par s’effacer et par être oubliées. Jetées de la même manière que le gobelet du Persécuteur.

La suite, elle ne s’y attend pas, Vicky. Une histoire avec une journaliste. Surprise. Elle hausse les sourcils. Sens en alerte. Prête à déguerpir. Souffle retenu, suspendu aux lèvres d’Ángel. La peur au ventre que tout déraille. Ce n’est ni le lieu ni le moment. Mais quand la haine parle, il n’y a plus de lieu ni de moment. Il y a juste la rage. La vengeance. Ce n’est pas ce qui attend Vicky. Ángel n’a eu le droit qu’à quelques brides, qu’au positif. Il n’a pas eu vent du plan initial, pas plus de l’effacement de mémoire. Victoria peut reprendre sa respiration. Tout va bien. “Je crois aussi.” Le vide est déjà là. Perceptible. Il n’y a qu’à les voir errer dans le couloir de l’hôpital. Ángel, traînant sa colère derrière lui. Victoria, toujours avec son thé à peine bu. Ils sont désarmés. La sensation ne durera qu’un temps. Bientôt, ils reprendront leur quotidien et apprendront à vivre avec ce vide. Ils le combleront avec d’autres rencontres, d’autres expériences. Ainsi va la vie.

Elle jette un coup d'œil à son téléphone. L’heure tourne. Elle ne peut pas rester indéfiniment ici. Un article a terminé l'attend. Même si elle sait Romy compréhensive et empathique. La cheffe ne lui reprocherait pas son retard. Vicky ferait mieux de quitter les lieux. Pour mettre de la distance avec l’hôpital qui lui coûte en énergie. Pour digérer la nouvelle. “Je devrais retourner travailler…” Le téléphone est de nouveau rangé. Mais déjà, elle s’inquiète de laisser Ángel seul. Soucieuse de le voir errer encore et encore ici. Seul. À moins que sa prochaine action soit de courir après tous les mutants qu’il croisera. Les deux théories ne sont pas idéales. “… à moins que vous vouliez continuer de discuter autour d'un verre ?” Ne pas le laisser seul après une nouvelle pareille. L'article patientera encore quelques heures.


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Elle confirme l’affirmation. Pense également au vide que l’homme va laisser dans le cœur et dans l’âme de ses proches. Quels qu’ils soient. Mais pour le faucheur, c’est un vide à combler. Une vengeance à accomplir afin de remplir le trou béant par un sentiment approchant celui d’une justice rendue. Parce que si l’ami ne rend pas la mort, c’est un tourbillon d’une autre nature qui naitra dans cette brèche et qui pourra détruire bien plus que nécessaire…

Possédé par la fièvre,
on en devient un tueur.
Possédé par la rancœur,
on en devient un massacreur.

Journaliste jetant un regard à son téléphone. Conditionnel employé afin de confesser qu’elle est attendue ailleurs. Traqueur acquiesce, le temps d’une seconde. Le téléphone rangé, elle se soucie tout de même à lui proposer de continuer leur conversation autour d’un verre. L’endeuillé se pince les lèvres une seconde avant de déglutir et de signer la négative. … Nan Vicky. Retournez travailler. qu’il lui déclare. Léger haussement d’épaule avant d’ajouter : J’vais… j’vais attendre qu’il revienne avant de retourner au QG. qu’il confesse dans un sourire fataliste. Il faut qu’il sache ce qu’il s’est passé. Il faut qu’il nourrisse sa vendetta.

Tendant la main une nouvelle et dernière fois afin de la saluer, il ajouta : On s’reverra surement. Comme une promesse aux étranges teintes, où le chasseur sait qu’il reverra sa proie, alors qu’il n’en est rien. Sachant l’importance de feu son frère relative à la présence de la brune, il se doute que ce n’est pas la dernière fois qu’ils se verront. Tous deux gravitent autour de la même personne, aujourd’hui disparue.

Prenez soin de vous, Vicky.

Les mains glissées dans les poches – malgré les écorchures – bougre retrouve le chemin de la chambre vide où déjà, quelques assistants médicaux réarrangent appareillage. Persécuteur se postera près de la fenêtre afin d’y étudier l’extérieur où vit celui qui a détruit un solide pilier dans sa vie. Sentiment détestable que de savoir saloperie respirer l’air frais. L’air dont Caleb ne peut plus profiter. L’orage gronde. Les tripes entrent en ébullition. L’esprit est vide, ne pouvant s’accrocher à une seule et même idée. Et il attend. Attend sagement que le corps revienne des soins pour le voir. Le voir une dernière fois avant de lui faire le serment de lui envoyer l’âme du responsable.

On s'reverra mon frère...


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"It's amazing how much destruction one person can cause." @Ángel Vidal


Le travail comme excuse. Raison pour fuir, quitter les lieux. Abandonner derrière elle une vie qui a été la sienne. Mettre de la distance entre elle et la douleur qui vrille de tous les côtés. Si Vicky a hâte de partir, elle ne peut pas le faire aussi facilement. Pas n’importe comment. Considération pour son camarade de mauvaise fortune. Ils sont dans le même bateau. Et il est hors de question qu’elle débarque sans lui. Du moins, sans s’assurer qu’il ira bien. Alors, elle propose. Invitation à boire un verre à l’extérieur. C’est un non. Il la laisse retourner à ses occupations, à ses obligations. Lui restera à l’hôpital, noyé dans sa colère et son deuil. Quand l’un reste et affronte, l’autre fuit et passe à autre chose. Aucune idée de qui a le plus raison dans l’histoire. Les deux réactions se valent sûrement. Chacun à digérer la nouvelle à sa manière. Avec sa propre expérience. Avec son propre caractère.

Les mains se serrent de nouveau. Pacte qui se lie entre eux avec la promesse qu’ils se reverront un jour. Elle esquisse un sourire. En oublie l’ironie de cette phrase. Ils pourraient effectivement se revoir. À un autre moment. Dans d’autres circonstances qui pourraient signer sa fin. Mieux vaut ne pas y penser. Pas tout de suite, du moins. Victoria sort une carte de visite de son sac. Celle qu’elle donne généralement dans le cadre de son travail. Cette fois, la carte a une toute autre valeur. “Tenez-moi au courant si vous apprenez quelque chose.” Parce qu’elle veut savoir, elle aussi. Peut-être un peu pour protéger le mutant qui s’en est pris à Caleb. Aussi pour comprendre ce qu’il s’est passé. En attendant, ils ne peuvent pas rien faire de plus que prendre soin de soi. Une obligation dans ce genre de situation. “Vous aussi.” Sur ces mots, Vicky s’éloigne. Laisse derrière elle Ángel, tel une sentinelle qui gardera le corps de Caleb jusqu’au bout. Soldat prêt à rester dans les parages. Quoiqu’il arrive. Seulement alimenté par sa loyauté et son amour pour son ami.

Elle, elle s’en va. Le poids qui pesait sur elle disparaît aussitôt à l'extérieur de l’hôpital. Plus légère, plus libre de sa mutation. Une liberté qui laisse toute la place au deuil. Aux émotions qui affluent. Elle n’arrivera pas à retourner au bureau. À faire comme si de rien était. Elle n’arrivera pas à poursuivre son quotidien, là maintenant. Besoin d’un sas de décompression. Il n’y en a pas. Pas pour faire face à cette tristesse. Il y a juste la rue. Les pas qui l’emmènent vers une destination mystère. Elle ignore quand elle s’arrêtera. Peut-être quand les larmes auront fini de couler. Peut-être quand ses pieds la feront trop souffrir. Peut-être quand la faim ou la soif viendront la titiller. En attendant, elle marche, Vicky. Elle avance. Et un jour, peut-être, elle s’arrêtera.

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