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It was just a game of chess - Charlie

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It was just a game of chess
Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Des saloperies, tu en as vu. 
Mais celle-ci, jamais. Tu n’as jamais vu ça de toute ta carrière et tu as peur de la mutation, mais aussi des troubles psychologiques que peut présenter le tueur. Tu as froid dans le dos mais tu gardes ton calme, ton professionnalisme devant cette scène de crime. Tu as porté une tenue réglementaire et un masque quand tu était dans la pièce. Maintenant, tu es dans le rez-de-chaussée de l’immeuble, avec un gilet portant un sigle de NYCPD, la main sur ta hanche, tu discutes avec tes collègues sur le possible profil du tueur. Vous cherchez à deviner sa mutation.

Probablement un mutant crieur. Son hurlement aurait fait exploser les corps dans un rayons de cinq mètres. Quatre victimes, une personne âgée, une famille composée d’un père, d’une mère et d’un enfant. Tu cherches à savoir s’ils ont pas un autre enfant, peut-être que c’est une mutation qui vient de se déclarer et que c’était un accident. Tu recevras vite la confirmation. Mais c’est ce que tu as tiré de la discussion et tu es embêté si c’est un jeune mineur. Tu ne peux pas faire grand chose dans cette situation-là et tu es sûr qu’il est peut-être dans les alentours, pas trop loin, à subir le contre-coup de sa mutation, terré dans une cachette sous la grande peur. Car les caméras n’ont rien montré, pas de sortie du tueur, ni son entrée et pourtant, il n’y a pas d’angles morts. Non, c’est sûr que ce petit porteur de gêne X n’est pas très loin. En tout cas, tu ne peux rien faire de plus que d’attendre la confirmation.

Tu passes la main dans ton cou pour le masser et tu grimaces, tu t’es pas beaucoup étiré depuis ton réveil et tu ne dirais pas non à une séance de massage pour dénouer tous les gros noeuds qui parcourent ton corps. Tu préviens tes collègues que tu vas dans la cour, fumer. Tu en as besoin après ce que tu as pu voir, faut avoir le coeur accroché… Il n’y a plus rien qui reste comme corps, tout est explosé dans les moindres recoins des pièces dans les alentours des cinq mètres un peu près.

Saloperie de gêne. Tu détestes vraiment cette malformation, parce qu’elle détruit les gens, les porteurs et le monde. Il n’y a jamais rien de bon qui en ressort. Tu souffles longuement, laissant la fumée sortir par tes narines. Tu regardes le ciel depuis la cours et remarque que c’est assez haut aussi. Plusieurs étages, peut-être une vingtaine, trentaine et sans ascenseur… Peut-être que.

Tu ne peux poursuivre tes pensées quand tu entends du mouvement dans le couloir. Mais qu’est-ce qui se passe encore…? Tu ne peux jamais être tranquille pour manger, ni même fumer une cigarette pendant cinq minutes… Tu jettes ton mégot dans la poubelle à côté et tu entres dans le couloir. « Que se passe-t-il ? » « Y a la Crim’ qui est là. » Tu es perdu, tu plisses les yeux, prêt à t'agacer à la moindre contrariété. « … Mais nous sommes la- » « Le FBI. » Évidemment. « Putain. » Marmonnes-tu dans ta barbe, tu en as marre que les organisations, sections se tirent sur les pattes et t’empêchent de faire ton travail. Y a une enquête à terminer et c’est pas le moment de se disputer sur qui aura la charge de cette histoire.

Mais tu te figes, Jacob, quand tu croises son regard alors qu’elle vient d’entrer dans le rez-de-chaussée. Ton visage se ferme et tu serres les dents, pourquoi est-elle là ? Le crime organisé… Donc, c’est un mutant qui n’en est pas à son premier meurtre et tu n’as pas été au courant de toutes les autres affaires, à moins que cela ne se passait pas à New-York… Évidemment. « Je m’en occupe. » Que tu murmures à ton collègue, tu as posé la main sur son épaule et tu passes devant lui pour rejoindre celle qui a été ton ex. « Mme Spencer. » Tu salues en inclinant ton menton, ton coeur se tord à l’appeler comme ça. Pas Debby. Rien. Juste du respect mutuel entre collègues malgré vos différentes positions. « Laissez-moi deviner, le responsable de ce massacre n’en est pas à son premier coup d’essai et vous voulez reprendre cette affaire ? » Tu ne vas pas par quatre chemins, ce n’est pas le lieu, ni le moment pour discuter des papillons et des paillettes.


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It was just a game of chess
Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Assise à son bureau, Charlie discute avec une collègue et membre de son équipe au sujet de leur affaire en cours. Une sale affaire d'ailleurs. La poursuite d'un mutant qui tue pour un mafieux de New York, ainsi que pour son propre compte visiblement. Et le profil qui se dessine ne plaît pas vraiment à la jeune femme, car d'après des témoignages, le tueur ne serait qu'un gamin. Enfin un adolescent, dix-huit ans maximum. Et d'après ce que les agents ont regroupé comme information en deux semaines, le gosse serait un gamin paumé, dont le mafieux qu'ils traquent depuis des mois se servirait. Comme il s'est déjà servi d'autres mutants par le passé. Des proies faciles et faibles pour lui. La blonde avait hâte de mettre la main sur ce connard de mafieux, tout comme ses collègues et amis, mais ils n'en sont pas encore là.

Café entre les doigts, Charlie et Nancy discutent, échangent leurs théories, leurs idées sur cette affaire, alors que leurs yeux fixent le panneau sur lequel les photos et informations sur l'affaire sont fixées. Des photos des scènes de meurtres, des scènes atroces, ainsi que des photos des victimes. Et un autoportrait du tueur, pas très fiable, mais qui permet d'avoir une base. Le reste est rempli de notes, d'articles, avec au milieu une autre photographie de la cible principale: Sam Reilly. Le mafieux qu'ils ont tous hâte de mettre en prison.
Elles discutent toujours quand une nouvelle information tombe: le mutant a à nouveau tué. A New York même, et non dans les villes aux alentours, entre le New Jersey et l'état de New York. Alors, direction Brooklyn pour une partie de la team, tandis que l'autre reste au bureau en support. Charlie prend la tête de la petite équipe sur ordre de son chef, et c'est à elle que revient la douce mission d'annoncer à la brigade des crimes et homicide de la police de New York que c'est eux qui reprennent l'affaire sur laquelle ils ont été initialement envoyés. Elle n'est pas sûre que ça plaise. La guerre entre les services, elle déteste ça, mais elle est là. A croire qu'il est impossible pour la police de collaborer avec l'agence fédérale.

Le bras de fer commence à peine les voitures fédérales garées devant la maison du crime. Un premier policier leur demande d'un ton dédaigneux ce qu'ils font ici, et refuse presque de les laisser placer. Mais sa plaque et son ton permette à Charlie de franchir ce premier barrage, et de pénétrer dans la maison. Pour se trouver face à d'autres policiers, pas très heureux de la voir. De les voir, puisque rapidement ses collègues la rejoignent.

- Bonjour messieurs.

Oui, il n'y a que des hommes visiblement dans cette unité. En tout cas, elle ne voit que des hommes.

- FBI, on reprend l'affaire.

Lâche-t-elle en sortant sa plaque pour la montrer à l'homme qui lui fait face, alors que ses collègues foncent déjà vers la scène de crime. Elle les rejoindra plus tard, pour le moment, elle se contente de gérer la partie plus administrative, s'engageant dans un bras de fer verbal avec l'agent face à elle. Qui ne lâche rien, l'amenant à demander à voir son supérieur... Un supérieur qui apparaît soudainement dans le champ de vision de Charlie, qui a l'impression de se prendre une gifle. Ce visage, elle le reconnaîtrait entre mille: Jacob. Son ex compagnon, qu'elle n'a pas revu depuis des années. Depuis son mariage à vrai dire, mariage qui a depuis pris fin, c'est-à-dire à quel point ça remonte.  

- Chef-Adjoint Walsh.

Le salue-t-elle alors qu'il approche. Elle lui sourit aussi poliment, plus par habitude qu'autre chose. Revoir son ex lui est bien étrange, mais elle tente de ne laisser rien paraître.

- Agent Spencer.

Le rectifie-t-elle un peu plus abruptement qu'elle ne l'aurait voulu. "Mme Spencer". Qui appelle un agent du FBI ainsi ? Surtout un agent de la police. Elle se retient de rouler des yeux pour cette erreur. Et elle se fait force par la suite pour ne pas le faire également. Parce qu'il la vouvoie, comme s'ils ne se connaissaient qu'à peine, alors qu'ils ont été en couple pendant des années.

- On ne veut pas reprendre l'affaire, on la reprend.

Elle et ses coéquipiers sont là pour cette raison. Ils reprennent cette affaire, pour l'ajouter à la grosse qu'ils traitent depuis deux semaines déjà. Elle soupire silencieusement.

- Et pas besoin de me vouvoyer.

Elle ajoute cela le plus naturellement qui soit, bien que ça la crispe un peu qu'il la vouvoie. Leur histoire passée n'est pas vraiment un secret qu'ils cachent, et nombre de leurs collègues policiers savent ce qu'il y a eu entre eux.

- Pour en revenir à l'affaire, nous poursuivons le responsable de ce crime depuis plusieurs jours, car ce n'est pas le premier cadavre qu'il laisse sur son passage.

Information donnée, mais information maîtrisée. Elle n'en dira pas plus. Pas pour le moment en tout cas. Peu importe les questions qui arriveraient, ou le râlage parce que son équipe reprend l'affaire.

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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Il fallait bien que ça arrive un jour.
Que tu retrouves Debby, que vous allez devoir vous battre pour récupérer une enquête. Tu avais déjà envisagé ce scénario et tu avais déjà réfléchi à plusieurs options. Tu sais que peu importe les options que tu choisis, tu finiras par lui confier l’affaire, car c’est toujours le FBI qui a le dernier mot. Donc Debby. Elle aura toujours le dernier mot, mais c’est mal te connaître: tu ne lâcheras pas non plus et tu feras de ton mieux pour résoudre l’enquête. Ce n’est pas une compétition pour toi, surtout pas à cette enquête-là. Le danger est toujours dehors et il peut faire encore de nouvelles victimes. Tu ne veux pas faire de mal aux porteurs de gêne X, tu veux sauver le plus de mode possible; tu veux faire ton travail de policier. Malheureusement, tu ne peux rien faire tant que Debby est dans les parages. Elle va t’empêcher de mener à bien ton travail. Tu regrettes presque d’avoir pris cinq minutes pour fumer une cigarette, mais tu ne pouvais rien faire d’autre que d’attendre les résultats.

Agent Spencer. Tu t’excuses silencieusement de la façon qu’elle connaît: tête penchée sur le côté, yeux fermés quelques secondes pour t’empêcher de les lever aux ciel, main levée pour mea culpa. Bon, c’est vrai que tu n’as pas vraiment le respect entre collègues, parce qu’elle va te voler ton enquête et sous ton nez. Qu’est-ce qu’il y a de plus rageant que ça ? Ah oui, qu’un porteur de gêne X responsable de plusieurs meurtre s’en sorte sous ton nez et récidive. Tu fais tout pour ne pas penser à Debby, à votre passé commun que tu es focalisé sur ton enquête, votre travail. Tu fais comme s’il n’y avait rien eu entre vous.


Parce que ça aurait été plus facile comme ça.

Ça aurait été moins douloureux de la voir partir avec un autre homme, de la voir se marier, avoir des enfants. Tous porteurs du gêne X. Tu aurais adoré avoir des enfants avec elle et c’est pour ça que tu ne veux pas te focaliser sur ton histoire avec elle. Tu dois attraper l’assassin avant qu’il ne soit hors d’atteinte et de ta juridiction.

Tu retiens un soupir, c’est déjà ça. Mais tu n’as pas pu retenir de lever les yeux au ciel à sa réplique bien sentie: c’est leur devoir de reprendre l’affaire. Bien évidemment. « Allez y donc. Ce n’est pas comme si vos collègues ont déjà commencé à aller sur la scène de crime. » Que tu dis, presque blasé comme pas possible. Tu te détestes d’être tombé amoureux d’une femme qui n’en a plus rien à faire de toi.

Ton collègue regarde ton dos, pas choqué de ton manque d’énergie pour défendre ton enquête. C’est qu’il a compris une chose: tu essayes de gagner du temps. Tu attends les résultats des recherches et tant que les agents du FBI n’interviennent pas, tu as une chance d’avoir une information que tu peux traiter et agir en fonction. Dangereux, mais cela peut se faire. Cela fait parti d’un de tes scénarios que tu as planifié.

Tu gardes quand même une distance avec Debby. Mais elle veut le briser en voulant revenir au tutoiement ? Elle est partie et elle a imposé cette distance. Tu te retiens de secouer la tête et tu poses les mains sur tes hanches, passablement agacé. Tu n’as pas envie de mêler ce qui est d’ordre privé à votre monde professionnel. « Ajoutez quatre cadavres dans votre liste alors. » Tu restes au vouvoiement: tu es trop fâché évidemment. Elle te vole ton enquête parce qu’elle est plus affilié à cela et ne te laisse pas l’occasion de collaborer. « Appropriez-vous de la scène de crime, nous allons ranger et partir. » Que tu invites froidement. « Mais chef ? » Le collègue réagit étonné de la réaction. « On s’en va. Où sont nos affaires ? » « Euh, derrière. » Tu hoches la tête et tu fais un geste du menton, qu’il aille récupérer les affaires et retrouver l’autre collègue qui est en train de faire les recherches. Tu te retrouves presque seul avec elle. « Bon courage. Ce n’est pas joli à voir là-haut. » Que tu dis avant de lui tourner le dos pour aller rejoindre tes autres collègues.

C’est tout ?

Jacob ? C’est la première fois que tu la vois depuis des années, tu ne lui demandes pas de ses nouvelles, comment ça se passe ? Non. Elle a l’air d’aller bien, elle a sa famille et elle poursuit passionnément son travail. Tu ne vas pas parler de beau temps avec elle avec une scène de crime au dessus de vos têtes. Oui. Tu n’as pas grand chose à lui dire. C’est comme Jack, tu n’avais rien à lui dire. Il n’y a que Poppie avec qui tu arrives à converser et encore, c’est quand elle n’essaye pas de parler des sujets qui fâchent.

Tu rejoins tes collègues dans une pièce isolée, quelques uns sont en train de ranger leurs affaire, tandis qu’un est en train de vérifier un truc sur les caméras. « Alors ça donne quoi ? » « On a combien de temps ? » « Mhhh… Le temps que les agents fédéraux mettent les tenues réglementaires, analysent la scène de crime. On a encore quinze minutes. Rockwell ? » « Cinq minutes me suffisent chef ! » Parfait. Tu hoches la tête et tu croises les bras, tu restes à l’entrebâillement de la porte pour vérifier si pas un agent du FBI ne vient par ici. Personne n’a vu le porteur du gêne X entrer et sortir dans les heures alentours du crime. Avec la présence du FBI, c’est un meurtre prémédité. Tu serres la mâchoire et passe la main devant ta bouche, tu serais presque tenté de te ronger les ongles. Tu fronces les sourcils quand tu vois une porte: elle mène probablement au sous-sol «  Rockwell ? Est-ce qu’il y a une caméra du sous-sol ? » Que tu demandes. Tu quittes l’entrebâillement de la porte pour rejoindre un de tes collègues qui est derrière l’écran de l’ordinateur.  « Non.» Tu plisses les yeux sur l’écran. Il n’y a pas beaucoup de caméras dans cet immeuble, il n’est pas protégé comme à Manhattan. Tu sais qu’il y a seulement à l’entrée de l’immeuble. Et si le tueur est venu du sous-sol et qu’il y a un passage…? Le meurtre parfait. « Où est le gardien de l’immeuble ?  » Tu as besoin de lui pour savoir s’il y a un passage, ou un tunnel ou une cachette… « À l’étage avec les agents du FBI. » Tu claques la langue contre le palet, tu lèves les yeux au ciel. Tu ne peux pas attendre plus longtemps. Faut tout faire soi-même. « Je reviens, je vais vérifier quelque chose.  » Tu dis en sortant de la pièce, tu laisses tout le monde ranger alors que tu vas te diriger vers la porte qui mène au sous-sol.

Mais tu n’es pas le seul à le faire.

« Debby ? » souffles-tu sous le coup de surprise de la voir déjà sur le point d’ouvrir la porte du sous-sol.  Elle doit savoir quelque chose que tu ne sais pas, tout comme tu sais quelque chose qu'elle ne sait pas. C’est agaçant quand tu dois te rappeler que vous auriez pu faire un bon duo à l’époque. C’est que vous savez être complémentaire dans vos idées et vous vous rejoignez souvent là-dessus.

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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Il fallait bien que ça arrive. Qu'ils se recroisent, Jacob et elle. Mais Charlie aurait aimé un autre moment qu'aujourd'hui, que pour cette affaire extrêmement compliquée et tendue. Car elle comprit immédiatement qu'elle va devoir gérer le caractère de son ex. Et elle le connaît, ce caractère. Elle sait dès qu'elle pose ses yeux sur lui qu'il ne va pas aimer ce qu'elle va lui annoncer, ni qu'il va se laisser faire comme ça. Oui, elle le sait. Tant d'années à vivre ensemble lui avait permis de comprendre et d'apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur Jacob Walsh, même s'il pense certainement le contraire. Mais elle garde la tête froide. Prends la conversation comme elle vient Charlie. Pensée qui la traverse alors que le chef-adjoint s'approche d'elle.
Sauf que leur échange commence mal. Mme Spencer au lieu d'agent. Tout de suite, elle rectifie le tir, un peu abruptement, mais elle sait qu'il connait la formulation, et qu'il l'a juste dénommé ainsi par colère, car elle revient prendre son affaire. Son excuse silencieuse, elle la voit, elle la prend en silence, non sans se demander si elle est sincère. Le doute est permis après tout. Enfin, elle ne s'attarde pas longtemps sur cette interrogation pour reprendre les rênes de la conversation. Nouvelle rectification: ils ne veulent pas reprendre, ils reprennent l'affaire, n'en déplaise aux flics de New York. Sur ce coup, son unité a de l'avance et plus d'information que la brigade de Jacob. Et l'enquête relève de sa juridiction. Enfin, de celle du FBI, dont elle est une des membres.

Ses mains posées sur ses hanches, elle roule des yeux vers le ciel et inspire en silence quand elle entend les paroles du brun. Ne pas s'énerver. Ses collègues sont compétents, certainement plus que la plupart des flics présents sur place, ils n'ont donc rien saccagé. C'est juste une pique pour elle. La guerre des services aussi.

- Ne vous en faites pas, mes collègues sont très compétents, et n'ont rien saccagé. Ils ne font que le travail pour lequel ils sont mandatés.

Donc oui, en toute logique, ils sont sur la scène de crime. C'est même elle qui les a envoyé. Enfin, elle en a envoyé deux en haut, tandis que le dernier fait le tour dehors pour récupérer informations et preuves, pendant qu'elle gère le dossier: le FBI récupère l'enquête. Le moins évident de tous.

- Et puis, que ça vous plaise ou non, c'est un ordre, aucun de nous deux n'a a le discuté.

Ajoute-t-elle rapidement, en haussant les épaules, avant d'en revenir à l'affaire, et d'expliquer, même si elle n'en a pas besoin, pourquoi c'est son équipe qui reprend ce merdier. Parce qu'ils poursuivent depuis plusieurs jours le tueur. Que ce n'est pas son premier cadavre. Et que c'est un gosse qui fait ça, instrumentalisé par un connard de mafieux. L'idée la débecte d'ailleurs. Elle préfère attraper elle-même ce gosse pour s'assurer de sa survie que de le laisser aux policiers. Trop souvent les mutants meurent avec eux. C'est son avis, mais aussi des statistiques.

Un rapide constat pour dire qu'il n'a pas besoin de la vouvoyer, elle doit avouer qu'elle trouve ça un poil bizarre vu leur relation du passé, et déjà elle revient à l'affaire, expliquant pourquoi celle-ci leur revient. Avec l'appui du procureur qui plus est. Il n'a pas le choix le Chef-Adjoint, il doit tout lui céder. Les preuves relevées, les recherches faites ou en cours, et la scène de crime. Tout. Et attention à ne rien dissimuler, car ce serait interférer dans une enquête fédérale et Jacob aurait des soucis. Pourtant, elle sait déjà qu'il va interférer. Elle le sait Charlie, c'est comme ça. Parce qu'elle le connaît. Trop bien. Cela la fait soupirer silencieusement, alors que se concentre sur l'échange qui reprend.
L'information concernant les quatre cadavres la fait légèrement grimacer. Quatre nouveaux morts... Et vu les scènes de crimes précédentes, elle se doute que ce  n'est pas beau à voir là-haut... Heureusement qu'elle a envoyé deux des siens, elle se contenterait des photographies au lieu de la vraie scène de crime.

- Quatre, je note.

Lâche-t-elle en guise de réponse, tout en sortant son carnet de sa poche et son stylo pour griffonner le chiffre quatre. Puis, à sa grande surprise, elle entend Jacob qui cède. Facilement. Trop facilement. Surprise, elle lui jette un regard soupçonneux, d'ailleurs un de ses collègues partage la surprise de la blonde. Oui, elle va devoir se méfier de Jacob.
Elle l'observe en silence, le dévisage, cherche le moindre trait qui pourrait lui dire à quoi il pense, tandis qu'il continue avant de tourner le dos avec vigueur. Soupire qui franchit bruyamment ses lèvres, avant qu'elle ne reprenne la parole.

- Chef-Adjoint, n'oubliez pas de nous laisser tout ce que vous avez récolté comme indices et informations !

Lui lance-t-elle alors qu'il rejoint ses collègues. Il ne la calcule même pas, permettant à la Spencer de lever les mains au ciel en roulant des yeux. Bordel, cet homme ! Il a le don de la crisper et de la mettre sur les nerfs. Un dernier coup d'oeil sur lui, puis elle se détourne pour rejoindre son collègue qui est dans le coin. Un rapide échange entre eux lui confirme que les policiers sont frileux à l'idée de leur transmettre tout ce qu'ils ont. Elle a presque envie d'étrangler Jacob pour être aussi têtu et pour lui mettre des bâtons dans les roues. Mais heureusement, ils ont plus d'informations que les flics, et ça leur est d'une grande aide.
Montant les escaliers avec son collègue, ils rejoignent le dui qui est à l'étage pour échanger sur le palier. Les informations recueillis, ce qu'ils ont vu sur la scène de crime, que Charlie refuse de voir pour rester concentrer. Ils passent aussi en revue toutes les informations qu'ils ont déjà eu par le passé, en plus de celles d'aujourd'hui. Et une retient particulièrement l'attention de l'agent du FBI: personne n'a vu qui que ce soit entrer ou sortir de la bâtisse au moment du crime. Il ne faut pas être Sherlock Holmes pour comprendre qu'il a trouvé un autre moyen pour entrer. Qu'ils doivent trouver. En plus de gérer le reste. Alors, comme appris à Quantico, en quelques minutes, ils se séparent les tâches, et Charlie s'attribue celle de trouver par où le mutant a pu entrer. Enfin, où se trouve son chemin d'accès au sous-sol. Car c'est forcément par là qu'il est arrivé et reparti, elle en mettrait sa main à couper.

Refaisant sa queue de cheval, elle redescend au rez-de-chaussée pour se mettre en chasse de ce passage. Glissant son oreillette, elle appelle leur analyste au bureau et lui demande si elle a les plans du bâtiment sous les yeux. Plan qu'elle trouve en quelques secondes sur son ordinateur. Désormais, elle sera le guide de la Spencer.

- Parfait Garcia, guide moi jusqu'au sous-sol et à la sortie qui apparaît dessus. Et bien sûr, au moindre problème pour moi, tu connais la procédure ?

Demande idiote, car la réponse est oui. Mais elle le fait quand même.

- J'appelle les autres pour qu'ils viennent t'aider, je sais. Mais je n'aime pas l'idée que tu y ailles seule, Tête brûlée !

Garcia et son inquiétude légendaire. Charlie en sourit, sans rien rétorquer pour rejoindre la porte menant en bas. Et Garcia est toujours en train de lui préconiser des conseils quand elle porte sa main à la poignée pour la descendre et ouvrir la porte. Sauf que son geste se suspend dans l'air. Son ancien surnom vient d'être prononcé. Plus personne ne l'appelle ainsi depuis la mort de son père. Personne sauf Jacob visiblement...

- Debby ? Mais c'est qui cette Debby ?

Souffle l'analyste dans son oreille sans que la blonde ne lui prête la moindre attention.

- C'est Charlie, et non Debby.

Lance-t-elle au Walsh, ses yeux captant les iris du brun.

- Jacob, je savais que tu n'allais pas abandonner si facilement l'enquête... Même si elle n'est plus à toi...

Persifle-t-elle avant de porter sa main sur ses paupières.

- Oh, c'est ton ex, c'est ça ?

Garcia et sa langue bien pendue. Elle en sait bien trop sur elle. Et bien sûr, comme Jacob ne l'entend pas vu qu'elle n'est que dans l'oreillette de l'agent du FBI, Charlie sait qu'elle va continuer. Sauf si elle la coupe. Ce qui est une bonne idée.

- Je te coupe Garcia, je te rappelle dès que j'ai besoin de toi.

Lâche-t-elle avant de couper la communication en appuyant sur son oreillette, ses yeux se reposant sur le Walsh, à qui elle redonne toute son attention.

- Je peux savoir ce que tu fais ici ? Je veux dire, vers cette porte qui mène au sous-sol, alors que tu es censé être en train de plier bagages et donner toutes tes preuves et informations ? Tu sais ce que tu risques pour rétention de preuves dans une enquête fédérale ?

Bon, elle abuse en disant cela, car elle n'irait pas le dénoncer elle. Mais ses collègues, ça, elle ne peut rien garantir.

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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Charlie et pas Debby. Tu ne te retiens plus que tu lèves les yeux au ciel, tu soupires agacé. Bien sûr, tu ne l’as pas volé, tu l’as vouvoyé et tu ne t’es pas montré coopératif. En même temps, elle te vole ton affaire et tu es obligé de devoir tout lui donner pour prendre le mérite du travail. En fait, ça ne te dérange pas qu’elle récolte les lauriers, qu’elle attrape le meurtrier. Non tu serais content pour elle, mais tu le garderais bien au fond de toi. Tu es assez agacé qu’elle te corrige: à ce rythme elle va te corriger sur les moindres mots que tu prononceras, ta posture, tes vêtements, le fait que tu fumes depuis qu’elle est partie. Évidemment que tu ne sais pas la véritable raison qui se cache derrière au refus de l’appeler Debby. Tu es égoïste: tu ramènes toujours à vous deux, à ce qui s’est passé et à son départ qui t’a fait terriblement mal. Tu ne l’avoueras jamais, tu n’as pas besoin de le dire parce que tu sais qu’elle le sait. Tu te doutes qu’elle a eu des échos, comme toi à certains moment. Dès que tu as de ses nouvelles autrement que par les dossiers ou l’espionnage que tu avais fait dans le passé pour observer sa famille, tu te doutes qu’elle a les tiennes aussi.

Tu dois te reprendre par contre, parce qu’elle est en train de te prendre la main dans le sac. Même si c’est l’inverse: tu viens de la prendre la main sur la poignée. Mais c’est vrai que ce n’est pas le moment de jouer au plus malin. Tu hausses les sourcils, assez surpris de cette accusation, tu en serais presque vexé. Deb-Char-Debby (tu te perds presque dans son surnom que tu en clignes les yeux perturbé - les habitudes ont la vie dure) te connait bien, elle pourrait croire que tu joues la comédie. Tu te rappelles rapidement que dans le passé, tu lui avais demandé si tu gagnerais un oscar pour ton jeu d’acteur, pour te contrarier, elle t’avait dit non parce qu’elle savait faire la différence chez toi. C’était la seule à savoir faire ça et elle est toujours la seule aujourd’hui à le faire… Mais tu ne vas pas te laisser faire: « Je ne sais pas ce qui te fais croire ça, ce n’est pourtant pas moi qui suis pris la main sur la poignée de la porte. » Techniquement c’est vrai. Tu es dans le couloir qui communique avec la sortie, tu pouvais bien passer devant la porte. Mais tu as été surpris par la présence rapide de Debby devant celle-ci. C’est sûr que le FBI a plus de ressources que la police, tu aurais aimé avoir ces moyens-là pour ta brigade mais évidemment que vous allez être ignoré et que votre demande ne sera jamais pris en compte. Tu adores ton travail, Jacob, seulement, c’est dur des fois. Très dur. En tout cas, Debby a pensé à la même chose que toi, le tueur est probablement dans le sous-sol, même s’il n’y a pas de tunnels ou de sortie, il est probable qu’il est caché dans un mur ou quelque chose comme ça. Personne ne pense jamais à chercher dans la cave tellement c’est rempli d’objets et c’est sale, mais aussi parce qu’il y a des rats, des poussières… Toutes ces saletés qui ne donnent jamais envie d’approfondir les fouilles. Mais tu n’as pas peur de ça, ni Debby.

Tu réalises qu’elle était en contact avec son agent, mais ce n’est pas ça qui te surprend. C’est le fait qu’elle coupe le micro pour parler avec toi. Tu te plonges dans le regard vert, dire qu’à une époque tu ne te lassais pas de t’y perdre. Aujourd’hui, ça te laisse un goût amer. Tu lèves un peu la main pour la baisser, tu cherches à lui dire silencieusement de se calmer et que lui faire peur en parlant de poursuite ne marchera pas. « Ne montes pas tout de suite sur tes grands chevaux Deb- Charlie. » Tu te rattrapes à la dernière minute quand tu remarques son changement de posture quand tu allais prononcer à nouveau son surnom. Tu fais les gros yeux pour lui faire comprendre que tu ne fais pas exprès pour son surnom, tu l’avais appelé Debby la dernière fois que tu l’avais vue et ça ne lui avait pas posé problème ! Qu’est-ce qui a changé à part ton comportement de salaud à son égard ? Ton comportement de salaud, ne cherche pas plus loin que ça Jacob. Ok, elle est très énervée mais elle sait que ce n’est pas nouveau avec toi, tu as toujours une excuse de prête, crédible et tu serais protégé par tes collègues si jamais. Il y a toujours une cohésion dans ta brigade, quand l’un est en difficulté, les autres l’aident. « Nous sommes en train de ranger et de rassembler nos affaires. Je te donnerai le dossier quand on aura rassemblé les informations et les preuves, mais nous avons une mallette qui manque et on m’a dit qu’elle est au sous-sol. Un collègue l’a laissée sur place quand il vous a entendu arriver d’en haut. » Ce n’est pas beau de mentir, mais c’est comme ça que tu t’en sortiras. Tu t’en sortiras mieux aussi quand ce collègue trouvera la mallette dans la cour au final. Est-ce que ce dit collègue aurait pu la chercher ? Oui, mais il est occupé à classifier les preuves. Bon, tu devrais aussi dire la vérité un peu. Que tu veux jeter un dernier coup d’oeil. Mais tu ne le feras pas, parce que tu sais qu’elle t’empêchera d’y aller si tu le fais. Tu ne la quittes pas du regard. Elle est agacée, mais ce n’est rien comparé à ta colère. « Et je sais bien ce que je risque pour rétention, sauf que je n’ai rien fait. En revanche, je suis responsable de mon équipe et du matériel, nous en avons pas autant que vous, les fédéraux et je sais ce que je risque si je ne ramène pas avec tout l’équipement. » Que tu ajoutes. Tu hausses les sourcils et tu la regardes sérieusement, l’air de lui dire qu’ils ne devraient pas perdre plus de temps que ça. Tu poses les mains sur tes hanches, faussement interrogateur que tu es, tu t’apprêtes à demander quelque chose dont tu parierais presque que tu te ferais envoyer bouler: « De plus, je crois qu’on ne t’a pas appris la base de la base: où est ton binôme ? » Tu changes tout de suite de sujet, tu cherches bien à montrer qu’elle n’est pas blanche dans ses protocoles. Tu te doutes que l’équipe de Charlie a l’habitude de ce genre d’écartade, surtout si c’est pour faire rapidement l’état des lieux, il ne doit rien se passer. Mais c’est justement dans ces moments-là que c’est le plus dangereux. Tu pourrais presque t’en inquiéter si tu ne ressentais pas l’énervement gangréner ton coeur, que ta tête fait un blocus de tous les souvenirs que vous avez partagé ensemble. Vous avez vécu assez longtemps tous les deux, ensemble et vous auriez pu continuer ainsi. Mais les porteurs de gêne X sont responsables, tu es responsable, elle est responsable. « On descend ou non ? » Tu te doutes qu'elle n'a pas le temps, que chaque minute qui passe, c'est un temps gagné pour le meurtrier. Puis comme ça, tu pourras partager tes informations, autant faire deux pierres d’un coup n’est-ce pas ? Comme au bon vieux temps quand vos enquêtes se croisaient et que vous collaboriez, que vous vous consultiez malgré vos différents points de vue.

Mais toi, aujourd’hui: tu as besoin de savoir ce qu’il y a en bas, que ce soit tout seul ou avec elle. Rien de plus, parce que rien ne sera comme avant.

Plus jamais.


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Debby. Un prénom qui sort tout droit du passé. Plus personne ne l'appelle ainsi depuis des années, depuis que son père est décédé. Au début, elle a pensé qu'elle pourrait supporter qu'on l'appelle encore ainsi, mais au bout de quelques jours, elle s'était rendue compte que non. Non, elle ne pouvait plus entendre ce doux prénom, qui avait été celui par lequel ses proches la nommait depuis quasiment sa naissance. Alors elle avait demandé que ça s'arrête, et depuis, on l'appeler Charlie. Autre diminutif. Celui de son prénom, Charlotte, qu'elle tolère bien mieux. Après, ce changement n'avait pas impacté grand monde: juste ses plus proches, car les autres l'appelaient déjà Charlie. Ce qui explique la surprise de Garcia dans l'oreillette, faisant lever les yeux au ciel à la blonde, avant qu'elle ne reprenne Jacob. Peut-être plus froidement qu'elle n'aurait voulu. Mais c'est ainsi, alors elle ne s'attarde pas.
A la place, elle fait remarquer au brun que, comme elle s'y attendait, il n'a pas abandonné l'enquête. Elle le savait par avance, car elle le connaît bien trop. En plus, il n'est pas bon acteur, ni bon menteur. Enfin avec elle. Ou alors elle a tellement appris à le connaître au fil des années où ils étaient ensemble, qu'aujourd'hui encore, il ne peut faire illusion auprès d'elle. Même quand il essaye, mentionnant que c'est elle qui a la main sur la poignée de la porte. Un soupire franchit ses lèvres, alors qu'elle se retient de justesse de lever les yeux au ciel. Exaspérant.

- Sauf que moi, je fais mon boulot: je mène l'enquête. Alors que toi tu n'es plus censé le faire.

Et oui Captain Obvious. Elle grimace et hausse les épaules en parlant, plongeant à nouveau ses yeux dans ceux du Walsh, attendant sa réaction. Oui, elle, elle fait son boulot en cet instant, donc sa main a totalement le droit d'être sur cette poignée de porte. En plus, elle a une intuition à vérifier, et vite. Donc pas le temps de se perdre en explication avec son ex qui n’en fait qu’à sa tête, comme d’habitude. Il adore son boulot, elle le sait, mais quand il est démis d’une affaire, il doit apprendre à lâcher prise. Que ça concerne un mutant potentiellement dangereux ou non.
Garcia continuant de parler dans son oreillette, faisant sa petite curieuse au passage, Charlie finit par lui dire qu’elle la coupe pour le moment. Elle la rappelle dès qu’elle a besoin d’elle et d’informations, mais pour le moment, elle a besoin de silence dans son oreillette. Silence pour se concentrer sur sa conversation avec Jacob. Parce qu’elle se doute que ça va être un bras de fer avec lui, et elle décide de prendre les devants. Elle le questionne, lui demande ce qu’il fait là au lieu d’être en train de plier bagages. Pourquoi est-il dans ses pattes ? Pourquoi faut-il qu’il soit dans ses pattes ? Et surtout, pourquoi c’est sur lui qu’il fallait qu’elle tombe aujourd’hui ? Quand on lui confie la direction d’une mission sur le terrain. Inspiration. Expiration. Elle doit rester calme et garder la tête froide. Rappeler qu’il risque gros pour rétention de preuves aussi au passage. Phrase qui est de trop, elle le reconnaît, mais qui peut peut-être avoir l’effet d’un électrochoc. Et ça lui servirait.
Ses yeux roulent quand elle entend les premiers mots de Jacob, qui lui dit de ne pas monter sur ses grands chevaux, avant qu’elle ne lui jette un regard noir en l’entendant commencer à l’appeler Debby. Pour se reprendre juste à temps ceci dit. Il se rattrape à la dernière minute, mais le mal est déjà fait. Et Charlie répond aux gros yeux qu’elle reçoit par d’autres gros yeux. Ok, elle a peut-être était rapide dans son regard, mais c’est ainsi avec toutes les personnes qui ose l’appeler Debby. Ce prénom est enterré et doit le rester.

- Je ne monte sur rien du tout. Je signale juste ce que tu risques.  

Ou plutôt, elle rappelle. Que ça lui plaise ou non. Et quand il lui déclare qu’ils sont en train de ranger, lui et son équipe, elle ne sait pourquoi, elle a bien du mal à le croire. Enfin, pas sur le fait qu’il range, mais sur le fait qu’il abandonne l’enquête, qu’il lui laisse comme c’est prévu, sans rien faire. Non, il n’est pas là par hasard Jacob. Il n’est pas venu dans ce couloir, jusqu’à cette porte par hasard. Cette histoire de mallette est fake. Elle le sait. Mais elle ne dit rien dans un premier temps, préférant prendre son temps, préférant attendre, surtout qu’il reprend vite la parole, affirmant qu’il sait ce qu’il risque pour rétention, et continuant dans son mensonge. Elle se retient de lever les yeux au ciel. Après, elle sait qu’il a raison au sujet de son équipement. Elle est même prête à céder ce point durant un temps. Jusqu’à la question sur le binôme, qui l’irrite. Ses poings se serrent une courte seconde, pour se redétendre tout aussi vite. Ne pas répondre à la provocation. Garder la tête froide.

- Tu ne sais toujours pas mentir, Jacob. Tu es un bon flic, mais un flic qui ne sait pas mentir.

Elle hausse les épaules, de dépit et de désolation. Oui, il lui ment, elle le sait. Elle sait quand il ment, car il a ce petit tic qu’elle a repéré il y a bien des années maintenant. Sa lèvre qui se retrousse légèrement. Secret qu’elle a toujours gardé pour elle, même à lui, elle ne lui a jamais dit comment elle savait qu’il mentait. Ca l’amusait à l’époque. Aujourd’hui, c’est un atout pour elle.

- Je dirai que tu as juste continué à enquêter et que tu as certainement fait la même constatation que moi au sujet de notre tueur : si personne ne l’a vu entrer et sortir, c’est qu’il est entré et parti par un autre endroit.

A savoir, le sous-sol. Vraiment… Sa tête se secoue de gauche à droite, alors qu’elle soupire. Pourquoi ne peut-il tout simplement pas abandonner et passer à autre chose ? Pourquoi ne peut-il pas la laisser faire son travail, pour lequel elle est plus que compétente ? Seule ou non. En parlant d’être seule…

- Concernant mon binôme, il n’est pas obligé de me coller à la peau, mais je te rassure, il n’est pas très loin. Et avant que tu ne débarques, je n’étais pas seule, quelqu’un était là.

Elle pointe, tout en parlant, son oreillette, faisant référence à Garcia avec qui elle a coupé la conversation il y a quelques minutes à peine.

- De plus, je suis armée, et, comme tu le sais, je suis très bonne tireuse.

Ne l’avait-elle pas battu à plusieurs reprises au stand de tir par le passé ? Quand ils allaient s’entraîner ensemble, après une longue journée de travail, avant de rentrer chez eux. Un souvenir qui lui serre le cœur un instant, mais qu’elle chasse d’un battement de cils. Ca ne sert à rien de ressasser le passé. A rien. Si ce n’est remonté des remords et rancunes. Et elle n’a ni l’envie, ni le temps pour ça. Elle est là pour attraper ce pauvre gosse et le mettre en sécurité. Rien d’autre. Elle doit se focaliser sur cette mission.
La question de Jacob qui suit surprend Charlie qui jette un long regard à Jacob, en clignant des yeux quelques instants. Elle a bien entendu ? On descend ? Il veut venir avec elle ? Mais oui, bien sûr qu’il veut venir avec elle… Il veut être là pour hypothétiquement attraper le mutant, s’il est dans le sous-sol. Lâcher l’affaire, c’est impossible pour lui. Accro à son travail. Beaucoup trop accro. Néanmoins, elle ne peut pas dire non à cette proposition. Descendre à deux, ça sera plus sûr dans ce cas-ci. Comme autrefois. Mais a-t-elle envie de penser aux années passées ? Bonne question. A laquelle elle ne préfère pas songer.

- Ok, je t’autorise à m’accompagner. Mais tu obéis à mes ordre, c’est clair ?

En cet instant, elle se rend compte qu’elle est passé au tutoiement naturellement un peu plus tôt, tout comme lui. Drôle de moment pour le voir. Décidément son cerveau est bien trop en ébullition, et ça l’agace.

- Et je passe devant.

Ajoute-t-elle d’un ton dur, tout en sortant son arme de son holster. Prudemment, elle vient rapidement ouvrir la porte, et laisse ses doigts chercher l’interrupteur quelques instants. Une lumière jaune illumine alors les marches qui descendent vers la cave. Un instant, elle écoute, elle guette. Mais rien. Puis, arme au poing, elle commence à s’aventurer, faisant un signe de tête à Jacob pour qu’il la suive.

- Pas de tirs sans sommation, et on ne joue pas au héros.

Glisse-t-elle dans un murmure, alors que ses pas la porte sur les première marche, pour une lente descente vers ce qui semble être un enfer, tandis qu’une certaine tension la gagne. Tout va changer. C’est l’impression qui la frappe, alors que ses pieds trouvent le sol du sous-sol, où tout est silencieux et apaisé pour le moment. Pour le moment.



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Tu clignes lentement les yeux, tu n’es pas convaincu. Charlie monte toujours sur ses grands chevaux pour ne pas se laisser davantage marcher sur les pieds. Elle s’impose tout de suite et elle cadre les choses, elle fait les règles. Ça te faisait tout le temps râler, tu détestais ça et tu détestes toujours quand elle fait ça. Mais elle était la seule à l’époque à savoir te calmer et … Jusqu’à que ce ne soit plus possible. Jusqu’à qu’elle abandonne et s’en aille, parce que tu es allé trop loin. Donc tu ne peux pas t’empêcher de prendre la phrase de Charlie en double-sens: Continue comme ça, tu perdras ton travail et tu ne sauras plus quoi faire de ta vie. C’est vrai que tu ne saurais plus quoi faire si on te retirait presque la seule raison de vivre. Mais tu es déterminé à ne jamais laisser ça arriver. Tu as déjà beaucoup trop perdu, des choses et des personnes importantes dans ta vie. Tu te tiens devant une des personnes que tu as perdu et qui te fait mal rien qu’en se retrouvant en face de toi.

C’est par un silence que tu réponds.

Un silence de quelques secondes avant que tu te reprennes et te défende. Tu as peut-être perdu des personnes importantes, ça ne t’empêche pas de savoir ce qu’ils deviennent un peu près. Si pour les protéger comme il faut, il faut s’éloigner d’eux, il le fera. Avec difficulté, mais il le fera et il l’a fait, parce qu’il n’a pas envie qu’ils soient des cibles possibles des mutants en colère contre toi. S’ils veulent faire un règlement de compte, c’est avec toi-même, qu’ils ne jouent pas aux lâches en s’en prenant à tes - anciens - proches. Tu peux faire la liste dans ta tête mais ce n’est pas l’endroit, ni le moment. Tu dois maintenir ton mensonge, qui tient la route pour tout le monde, mais pour Charlie, c’est une autre histoire.

Elle a toujours su quand tu mentais, que tu mens en ce moment et si tu as essayé de lui tirer les vers du nez pour savoir comment elle sait que tu mens, tu n’as jamais su. Même par un jeu d’alcool, tu n’as pas réussi. Ni dans les négociations difficiles, ni dans les gages que tu as gagné. Elle a toujours su garder le secret et ça t’énerve aujourd’hui, parce que tout le temps que vous avez passé ensemble se retourne contre toi. Tu déglutis et tu serres la mâchoire, tu montres ô combien tu te sens contrarié par cette réflexion qu’elle se permet.

Tu la laisses parler, tu poses les mains sur tes hanches et tu attends qu’elle termine. Elle a juste dans ses constats: Tu as eu la même idée qu’elle, après avoir rapidement enquêté avec le peu de moyens de bords d’ailleurs. Tu ne la remercies pas pour ça. Si elle était arrivée 15 minutes plus tard, tu serais déjà au sous-sol à trouver ce tueur ou remonter tout bredouille parce qu’il s’est déjà enfui ou il n’y avait rien. « Ça pourrait être le toit. » Mais toi-même n’en est pas convaincu. Pourquoi ? Parce que l’immeuble est trop haut pour pouvoir sauter de toit en toit et tu n’as pas entendu parler d’hélicoptère passer à côté. Ce ne serait pas discret du tout et puis Charlie ne serait pas devant cette porte qui mène au sous-sol.

Au moins, tu peux être rassuré avec les guillemets autour du mot rassuré. Elle n’est pas totalement seule et elle est bonne tireuse. Tu ne peux pas nier ça, bien que tu as progressé depuis les années, parce que tu passes beaucoup de temps à t’entrainer et à affiner l’oeil. Tu es devenu meilleur tireur maintenant. Meilleure qu’elle, tu ne le sauras jamais, ce n’est pas ce soir que vous ferez la compétition comme avant. « Je sais que tu es une bonne tireuse et que tu avais eu quelqu’un à l’oreillette, ça ne t’empêche pas de briser la règle de deux binômes. » Elle t’a bien cassé les pieds à te pointer du doigt de ne pas lâcher l’enquête, tu vas lui casser les pieds à la pointer du doigt son côté tête brûlée qui lui fait des fois défaut.

Tu t’inquiètes Jacob. Tu ne le sens pas aussi, parce que tu as vu de tes propres yeux les corps, de ce qui en reste et tu n’as pas envie qu’elle finisse comme ça. Tu es peut-être en colère contre elle, tu agis comme un connard comme avec tout le monde, tu ne peux pas effacer le passé comme ça. Elle est une mère, de deux enfants et contrairement à toi, elle a tout à perdre. Toi, on te déteste assez pour tes convictions qui sont de protéger ton entourage, assez pour que tu sois seul et que tu ne manquerais pas à grand monde.

Tu es inquiet.


Parce que tu proposes, agacé si vous descendez ensemble. Tu ne vois pas d’autre solution que ça: descendre ensemble et vérifier. Vous gagnerez du temps. Ça règlera ton inquiétude et ça évitera à Charlie de se faire remonter les bretelles. Que d’avantages, mais avec un gros inconvénient: obéir aux ordres de Charlie. Entre autre. « Ladies first. » Que tu acquiesces, en l’invitant à entrer d’un geste de ta tête. Elle peut prendre ça pour un oui de ta part, elle aura la confirmation en te voyant sortir l’arme de service de son holster. Tu regardes derrière toi, puis vers les escaliers: personne pour les observer descendre ensemble. Tu attends le signal de Charlie. Alors qu’elle observe les escaliers, toi tu l’observes, tu cherches à découvrir les différences: elle a changé mais pas tant que ça. Les détails que tu aimais chez elle sont toujours là, aujourd’hui, tu les détestes parce qu’ils te font mal. Tu te dis maintenant que c’est une mauvaise idée et que tu aurais insisté à faire descendre un de ses collègues, mais ton amour pour le travail et l’envie pernicieuse de savoir le fin mot de cette enquête sont plus fort que tout.

Tu ne te retiens pas de lever les yeux au ciel, agacé du commentaire de Charlie. « Je n’ai pas 12 ans et on n’est pas en mode Call Of Duty, je sais. »  Que murmures-tu d’une voix blasée. Tu fermes les yeux quelques secondes quand tu réalises que tu viens de faire référence à leur méthode de travail et de jeu. De travail parce qu’ils avaient géré des situations stressantes ensemble. De jeu, parce qu’ils décompressaient dans un stand de tir mais aussi en jouant aux lasers games avec les collègues. C’était vraiment la bonne époque.

Maintenant tu te tais, très concentré à ne pas faire grincer les marches de l’escalier en bois. Ta respiration est contrôlée, tu descends doucement derrière elle jusqu’à que ton pied trouve le sol cimenté. Tu observes autour de toi, sur tes gardes. La lumière est très faible, tu plisses les yeux et tu t’inquiètes, le mutant peut crier à tout moment et vous pouvez exploser sans rien faire. Il faut être réactif. Tu aurais dû demander les détails à Charlie, mais vous êtes trop tendus pour le faire. Tu restes toujours derrière elle quand tu remarques quelques chose, tu le signales avec un petit coup de poing sur l’épaule de celle qui était ta partenaire. Tu fais un geste de la tête pour désigner le dessous des escaliers. C’est bien trop sombre, c’est vrai, mais tu as remarqué quelque chose sur le haut de l’escalier: du sang. Il n’est pas trop foncé pour être récent.

Puis si vous vous approchez, tu sens un courant d’air et de l’eau froide, on dirait les égouts, un couvercle y menant est probablement ouvert ou a été mal fermé. Tu regardes Charlie: Est-ce qu’on y va ? Tu attends ses ordres, comme tu l’as silencieusement promis tout à l’heure. Dire que ça devrait t’énerver dans un temps normal, mais tu ne l’es pas. Ce n’est pas le moment pour être un connard. « Est-ce que tu ne devrais pas contacter ta collègue pour nous guider ? » Parce que les tunnels New-Yorkais sont connus pour être des labyrinthes, à moins que ce passage ne vous emmène pas là-bas mais ailleurs. Ça vous donnera une chance de l'attraper, mais tu n’aimes pas ça dans tous les cas, parce que là-dedans, ça résonne beaucoup, les ondes peuvent vous être fatals. « Je n’ai pas l’impression que ça nous mène là-bas…» Que tu ajoutes: oui vous n’allez jamais là où vous attendez aller. C’est ça la vie.



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Jacob a le don de la mettre sur les nerfs plus rapidement que n’importe qui d’autre. Même avec ses enfants en plein caprice elle a bien plus de patience. Peut-être un relent de leur passé, de leur histoire, qui a pris fin quand ce ne fut plus possible entre eux, quand elle n’a plus réussi à supporter le vide qui s’était installé entre eux. Mais elle refuse de se laisser submerger par les souvenirs, et peut-être dans le fond les regrets, pour rester concentrer sur leur rencontre imprévue d’aujourd’hui.
Non, elle ne monte pas sur ses grands chevaux la blonde. Il faut qu’il arrête de dire ça, de penser ça. Car ça l’agace, mais aussi parce que c’est faux. Enfin, pas totalement, c’est certain, mais elle travaille dans un monde d’homme et se doit de savoir s’imposer. Des années à travailler dans les forces de l’ordre, des années à faire ça, au point que ça devienne instinctif dès qu’elle a à faire à de fortes têtes face à elle. Mais aujourd’hui, ce n’est pas Jacob qui fait sa forte tête qui l’agace, c’est qu’il ose lui dire à haute voix de ne pas monter sur ses grands chevaux. Alors, elle le reprend, et rappelle ce qu’il risque pour oublier ce qu’il vient de dire. Au moins, il ne répond pas à cela. Un soupir silencieux franchit ses lèvres, avant que la conversation ne reprenne et que le Walsh se défende.
Il se défend bien, Charlie se doit de le reconnaître, néanmoins, ce que Jacob oublie c’est qu’elle le connaît certainement bien mieux que quiconque. Ainsi, elle sait qu’il ment. A l’époque, alors qu’ils étaient ensemble, elle a très vite trouvé son tic quand il ose émettre un mensonge. Ce qui fait certainement d’elle une excellente flic, que de pouvoir trouver ce genre de tic chez la personne qui lui fait face. Et chez Jacob, elle a trouvé il y a bien longtemps, et garde depuis le secret. Ça pourrait presque l’amuser aujourd’hui, si la situation n’était pas si tendue et compliquée. Malgré tout, elle savoure une légère victoire silencieuse, car elle voit que ça l’énerve qu’elle sache qu’il lui ment. Tant pis pour lui, mais pour elle, c’est un avantage. Un véritable atout, alors qu’elle reprend la parole pour donner ses hypothèses sur ce que le brun a fait jusqu’ici : à savoir continuer à enquêter alors qu’il n’est pas censé le faire, et qu’il en est arrivé à la même supposition qu’elle : le tueur a fui par ailleurs, à savoir le sous-sol.

- Le toit, mais oui… Toi, comme moi, on sait que c’est quasiment impossible.

Le toit est haut, et à part sauter d’immeuble en immeuble pour s’en sortir, au risque d’y perdre la vie, il n’y a pas de bonne issue de secours. Et puis, jouer à Spider-Man, merci Ulysse pour la référence, ce n’est pas très discret, et quelqu’un l’aurait vu. Et donc signalé à la police. Sauf qu’aucun signalement ne leur est parvenu. Non, leur cible est partie par le sous-sol. D’où son idée d’exploration, tandis que ses collègues s’occupent de fouiller le reste de la maison et de la scène de crime.
D’ailleurs, en parlant de collègues, Jacob lui fait remarquer qu’elle devrait être avec son binôme, et ses yeux roulent vers le ciel. Elle n’a pas besoin de lui en permanence, et il n’est pas obligé de lui coller à la peau non plus. Surtout qu’elle sait ce qu’elle fait, qu’elle est une excellente tireuse, et qu’au final, elle n’était pas totalement seule avant l’arrivée du Chef-Adjoint. Garcia était là, dans son oreille. Autant de raisons qu’elle donne d’un ton neutre au policier, qui pourtant ne veut pas l’entendre de cette oreille. Soupir.

- Tu sais que je suis au FBI, et plus dans la police de New York ?

Lâche-t-elle simplement. Les règles ne sont pas la même, alors qu’il arrête de lui casser les pieds, et qu’il la laisse travailler. C’est tout ce qu’elle souhaite.

- Après, si vraiment tu y tiens, j’appelle mon collègue, il sera là en moins d’une minute.


Et tout en parlant elle lève son doigts vers son oreillette, pour communiquer avec lui, et finalement, elle s’arrête. Elle s’apprête au lieu de cela à l’envoyer bouler pour continuer son inspection, quand le brun reprend la parole en premier… pour lui proposer de descendre. Sur le coup de la surprise, elle le dévisage. Serait-il inquiet ? Ou a-t-il juste envie de venir avec elle, la tentation de trouver le meurtrier et d’interférer dans son enquête à elle étant plus forte que les ordres ? Des questions auxquelles elle ne veut pas songer non plus, et qu’elle balaie vite, comme toutes les autres, pour accepter qu’il l’accompagne. A condition qu’il lui obéisse. Pas d’insubordination, ni de problème. Tout ce qu’elle demande. Et demande acceptée.
Un dernier regard sur Jacob, et Charlie s’engouffre dans la descente d’escalier qui mène au sous-sol de la bâtisse, la première. Son arme entre les mains, elle guette silencieusement quelques instants, ses yeux sur les marches qui descendent dans une lumière jaunâtre. Rien à signaler. Tout semble calme. Peut-être un peu trop, mais pour le moment, c’est une bonne chose, alors elle adresse un signe de tête au chef-adjoint pour qu’il se joigne à elle. Avant qu’elle ne donne ses consignes. Car elle le connaît, ou plutôt, elle connait les dossiers concernant sa brigade. Elle préfère donc prévenir.

- Call of Duty…

Souffle-t-elle secouant la tête. Super la référence..

- Tu connais le dicton : mieux vaut prévenir, que guérir.

Rétorque-t-elle sur le même ton blasé que Jacob un peu plus tôt, lui lançant un dernier regard avant d’entamer sa descente des marches, une à une. Son arme bien pointée devant, elle guette le moindre mouvement devant ses iris, inspire et expire silencieusement et profondément. La tension monte à chaque seconde, mais Charlie reste calme et concentrée. Elle se détend néanmoins un peu quand ses pieds rencontrent le sol de la pièce. La luminosité est faible, amenant la blonde à se saisir de sa lampe de poche pour éclairer devant elle. Le rayon n’est pas fort, mais il permet au moins d’éclairer un minimum devant eux, permettant une meilleure progression silencieuse. Elle inspire et expire profondément à chaque respiration pour rester calme et concentrée, mais ça ne l’empêche de sursauter imperceptiblement quand le poing de Jacob vient se faire sentir sur son épaule. Bordel, elle ne s’y attend pas. Certainement pour cette raison qu’elle lui lance un regard presque noir en se retournant. Un regard qui s’apaise quand elle voit le geste qu’il lui fait.
Ses yeux se lèvent vers le dessous de l’escalier, suivis quelques secondes plus tard par le léger faisceau de sa lampe torche, qui éclaire légèrement la zone. Du sang apparaît, les amenant à se rapprocher de la zone en question, leur permettant une nouvelle découverte : une bouche d’égout ouverte, amenant odeurs et courant d’air frais. Ainsi, la cible a fui par là. Silencieusement, la blonde pèse le pour et le contre. Doivent-ils y aller ? Question inutile, car la réponse est oui. Alors, avançant doucement, la jeune femme tâte du pied la plaque qui est mal remise, et observe ce qu’elle peut par le petit trou laissé ouvert. Personne et rien. Mais c’est clairement la route vers le gosse qu’elle cherche à appréhender.

- On va jeter un coup d’œil.

Murmure-t-elle en poussant silencieusement le reste de la plaque, avant de fixer le trou. Ses pupilles se relèvent finalement vers Jacob quand elle entend sa question.

- Bonne idée.

Souffle-t-elle, avant d’enclencher l’appel vers Garcia, qui répond en tour de main.

- Garcia Beauté, je suis avec le Chef-Adjoint Walsh, et on a peut-être trouvé la voix par lequel le tueur aurait fui, à savoir les égouts… Tu crois que tu peux nous guider ?

Dès qu’elle a mentionné le mot égout, un écho de dégout se fait entendre dans ses oreilles. Garcia et sa finesse. Néanmoins elle répond positivement à la Spencer, non sans lâcher une question sur Jacob, qui fait rouler des yeux la blonde, dont seul son silence est la réponse à laquelle elle a droit. Pendant ce temps-là, le duo improvisé pénètre dans les égouts ensemble et font quelques mètres, tandis que les pupilles de la mère de famille observent les coins et recoins. Elle n’aime pas ce qu’elle voit, ou plutôt entend : les pierres permettent une magnifique résonnance. Mauvais pour leur discrétion. Mauvais aussi pour le mutant, car si son équipe ne se trompe pas sur la mutation de celui-ci, les ondes qu’il émet auront un écho particulier dans ces lieux. Ses pupilles se ferment un instant en pensant à cela, une courte seconde, avant de se rouvrir pour fixer le tunnel devant elle.

- Oui, je suis assez en accord avec toi.

Murmure-t-elle le plus faiblement qui soit, ses iris croisant celle de Jacob. Est-il aussi inquiet qu’elle ? Possiblement. Est-ce rassurant, elle n’en est pas sûre.

- Beauté, si vous marchez environ vingt mètres, vous arriverez dans une sorte de salle, enfin si on peut appeler ça vu que ce sont les égouts, et de là, il y aura deux nouveaux tunnels.

La voix de Garcia la ramène à la réalité. Elle hoche la tête, et d’un signe de la main, elle indique la direction à Jacob qui l’observe, et ensemble, ils se mettent doucement en route, évitant les obstacles.

- Il y a une sorte de salle à quelques mètres, on aura peut-être de la chance. Sinon, c’est deux nouveaux tunnels qui nous attendent.

Son arme devant elle, la blonde progresse, écoutant toujours Garcia dans son oreillette qui continue à jacasser dans tous les sens. Deux nouveaux tunnels qui mènent à bien d’autres. Un véritable labyrinthe ces égouts.

- Et fais attention si tu vois quoi que ce soit, d’accord ?

Lâche-t-elle soudainement à Jacob, pensant à ce pauvre gosse perdu et en même temps dangereux qui les attend peut-être au bout. Inquiète aussi pour le Walsh ? Oui, un peu. Mais elle ne l'avouera jamais. Et puis la situation était dangereuse, ils devaient être prudent.



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Tu fronces les sourcils au dicton qu’elle vient de te lancer, tu n’aimes pas le ton sur lequel elle parle. Qu’est-ce que cela veut dire ? Elle sait quelque chose à ton propos ? Sur ce que tu fais avec les persécuteurs ? Tu ne serais pas surpris, tu l’as bien espionnée pour découvrir qu’elle a une famille avec des enfants mutants. Mais tu serais étonné qu’elle t’ai repéré, tu as été très discret jusqu’ici. Tu l’es toujours et tu vas continuer à l’être, tu ne vas pas te laisser dévoiler ton jeu comme ça. Tu es sûr qu’elle dit ces mots-là par rapport à ton côté têtu et à ton incapacité à lâcher prise les choses. Puis à sa connaissance de ton côté profondément anti-mutant. « On ne va pas discuter de ça ici… » Ce n’est pas l’endroit, ni le moment pour un débat sur ton sale caractère, ni sur le sien. Vous avez un jeunot à retrouver, ensemble.

Ensemble…


C’est étrange que vous soyez ensemble pour trouver ce mutant, que tu sois sous ses ordres et que tu ne bronches pas tant que ça. Ta fierté n’aurait pas accepté, mais avec Charlie, tu laisses passer certaines choses. Puis elle te l’a dit tout à l’heure, elle est du FBI maintenant, hiérarchiquement supérieure à la police dont tu fais -fièrement- parti.

Mais vous ne parlez pas, vous ne vous prenez pas la tête, vous ne faites plus étalages de votre mauvais caractère tellement tu es tendu avec elle. Quand tu te retrouves possiblement dans la même pièce qu’un porteur de gêne X qui a fait exploser quatre corps d’un coup, c’est que ça calme tout d’un coup pour sûr. Tu as remarqué que tu n’es pas le seul à être tendu quand tu as posé le poing sur l’épaule de Charlie. Tu ne relèves pas son regard noir tellement tu tiens à lui montrer ce que tu as trouvé: une trace de sang plus frais et un courant d’air que tu peux sentir. Tu sors ta lampe de torche et tu illumines le sol pour trouver cette bouche d’égout.

Tu restes silencieux, tu attends que Deb-Charlie dise quoi faire: après tout, c’est elle la cheffe. Mais tu sais ce qu’elle voudra faire, elle voudra y aller malgré tout. Tu acquiesces silencieusement, tu es d’accord avec son idée: il faut aller jeter un coup d’oeil. C’est pour ça que tu proposes qu’elle contacte sa collègue, parce qu’il y a fort à parier que vous allez perdre du réseau une fois en bas et bien enfoncé dans les égouts. Autant avoir toutes les informations maintenant.

Pendant que Charlie discute avec sa collègue et pour t’empêcher qu’elle te regarde grimacer au surnom qu’elle vient de donner à Garcia (Beauté ? Sérieusement…), tu ranges ton arme et ta lampe de poche. Tu t’abaisses et tu pousses la plaque dans la plus grande discrétion possible. Tu ne veux pas alerter votre meurtrier, que tu n’es pas dérangé de mettre les doigts dans la crasse et l’humidité. Tu te redresses ensuite et tu regardes Charlie qui roule les yeux. Tu demandes silencieusement, d’un regard entre mi-surprise et mi-interrogateur. Qu’est-ce que sa collègue est en train de dire ? Est-ce qu’elle râle sur ta présence qui n’est probablement pas bien accueillie chez l’agente du FBI. Eh bien, elle va devoir s’y faire Garcia.

Vous descendez dans les égouts et tes pieds sont déjà dans les flaques d’eau, tu grimaces quand tu entends les clapotis et tu restes sur tes gardes. Tu sors ton arme et ta lampe et tu regardes autour de toi. Tu n’aimes pas le bruit des échos de gouttes, ni de vos pas, vous allez vous faire repérer de loin. Si la personne hurle, vous pouvez en mourir. Mais vous ne pouvez pas remonter, le temps est contre vous.

Si Charlie est d’accord avec toi sur ton pressentiment, tu ne fanfaronnes pas, même ne serait-ce intérieurement. La situation est trop sérieuse pour vous prendre la tête, pour l’attaquer au moindre détail. Tu n’aimes pas qu’elle soit là, l’idée qu’elle aurait pu être seul avec le risque de perdre le réseau avec Garcia ne te plait pas. Finalement tu fais bien de venir avec elle. Tu hoches la tête et tu te mets à marcher avec elle vers la direction que ton ex a montré.

Quelle étrange situation qu’est-ce là… Vous marchez doucement tous les deux côte à côte, pour limiter les bruits et que vous vous fassiez repérer. Tu n’aurais jamais cru que ta journée se déroulerait comme ça… « Peut-être il attendrait que quelqu’un vienne le chercher et le sorte de là. Je crois que nous sommes pas loin d’une autre bouche d’égout qui est à deux rues, je me souviens de l’avoir vue sur le chemin… » Tu murmures à Charlie, tu lui as donné un détail que tu as relevé. Tu as toujours cette tendance à observer autour de toi, même quand tu n’es pas sur place, tu as ce tic-là. Observer, imaginer les détails qui peuvent t’être utile. « Suffit que quelqu’un se fasse passer pour un agent pour entrer et récupérer le gamin… » Tu espères que vous n’êtes pas arrivés trop tard quand même, ce serait rageant. Surtout, tu sais que tu vas te prendre la frustration de Charlie parce que tu l’auras fait perdre du temps qui aurait pu être gagné. Tu ne l’auras pas volé, mais tu ne te laisseras pas faire, tu seras déterminé de te défendre jusqu’au bout.

Tu fronces les sourcils quand tu l’entends te dire de faire attention. Tu ne peux pas t’empêcher de détourner du regard le chemin devant toi pour regarder l’agente du FBI, celle qui a été ton ex auparavant. Tu n’es pas sûr d’avoir entendu, mais pourtant, elle a bien dit ces mots. « Ce n’est pas moi qui ai quelqu’un qui attend chez moi. » Que tu dis, sous-entendant qu’il peut t’arriver quelque chose, tout le monde en serait presque indifférent. Tu as vraiment mal tourné que tu es persuadé que ça ne fera rien, peut-être un peu de peine, quelques larmes coulées et puis ils passeront tous à autre chose assez rapidement. Après tout, tu as pris les distances avec tout le monde, tu as repoussé beaucoup de gens et tu fais face à ces conséquences de ton comportement… Que tu sembles assumer. « Mais je ferai attention.» Que tu ajoutes, pour la rassurer un minimum. Si tu ne faisais pas attention, tu ne serais plus de ce monde depuis un moment en fait. « Toi aussi tu fais attention. Parce qu’en plus de ton mari, tu as tes enfants… » Parce que comme tu l’as sous entendu, elle a quelqu’un qui l’attend chez elle. Son mari au moins et ses enfants. Tu ne les mentionnes pas parce que tu n’es pas censé être au courant, quoique… Tu le sais un peu grâce à ton collègue qui est au courant et qui a toujours gardé contact avec vous deux. Tu pourrais lui dire félicitations pour ses enfants, lui demander les âges, tu aurais pu sourire mais tu ne le fais pas. Parce que ça te fait mal, de ce rêve qui t’a été arraché dans le fond et que c’est bien au final, vu comment vous avez terminé. Tu savais à quel point elle voulait avoir des enfants, tout comme toi. Tu aurais aimé, vraiment mais ça ne sera pas possible. Tu sais que c’est toi qui a un problème, que tu ne peux pas avoir d’enfants. Tu continues de lui parler après t’être assuré que ta voix est presque couverte par les clapotis de l’eau. « De tout ce que je sais sur la personne que nous devons attraper, c’est un porteur de gêne X qui a probablement eu un problème de contrôle avec son don, donc un jeune qui n’a probablement pas la majorité… Qui connaît bien l’immeuble comme sa poche. Mais comme tu es intervenue, je me suis trompé sur beaucoup de détails et ça doit être un meurtre prémédité sur parmi tant d’autres… Puis j’ai su que la famille assassinée était au complet et que le père trempait dans le trafic des armes.» La question te brûle la langue tant tu as envie de la poser. Tu regardes Charlie et tu murmures. « Combien de victimes as-t-il fait ? »

Mais quand vous vous approchez enfin de la porte qui mène à la salle salle, tu ralentis ton pas et tu te tais maintenant. Tu ne prends pas les devants, tu restes derrière elle comme tu l’avais promis dès le début. Vous vous trouvez devant la porte et tu te mets sur le côté gauche, elle sur le côté droit. Vous n’allez pas défoncer la porte, ce n’est pas le but qu’elle cherche. Tu ne l’aurais pas fait non plus, ce serait trop imprudent.

Tu fais un geste du menton pour dire que tu es prêt à intervenir. Tu espères que Garcia est toujours avec vous, parce que tu as besoin qu’elle soit la témoin, même si elle a entendu probablement quelques brides de vos murmures.

Au stade où vous en êtes.


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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Mieux vaut prévenir que guérir. Dicton connu, qu’elle prononce en direction de Jacob, comme un appel à faire attention, à ne pas faire n’importe quoi. Car elle le connaît, elle sait qu’il a un petit côté tête brulée. Enfin, petit… elle se retient de sourire amusée en pensant à cela, jetant à la place un long regard au brun, qui clame qu’ils ne vont pas discuter de ça ici. Preuve qu’elle a touché un point sensible. En toute autre circonstance, cela l’aurait certainement amusé, mais pas aujourd’hui. Son esprit est bien trop fixé sur son enquête pour ça.
Doucement, Charlie entame sa descente des marches une à une, non sans regarder rapidement par-dessus son épaule pour vérifier que Jacob la suit. Et il le fait. Sans broncher. Etonnant mais satisfaisant aux yeux de l’agente qui peut diriger cette enquête comme elle l’entend. Pour le moment en tout cas. Et son arme pointé devant elle, elle continue sa progression. Le sous-sol est rapidement atteint, et un drôle de frisson parcourt l’échine de la blonde, doublé d’un sursaut quand le poing de Jacob se fait sentir sur son épaule. Signe de la tension qui règne en cet instant. Le regard qu’elle lui lance en est aussi une preuve, alors que le faisceau de sa lampe se dirige vers la zone qui lui est indiquée.

La bouche d’égout est mal fermé, et l’explication du courant d’air frais qui se fait sentir. C’est aussi la sortie de la personne qu’il pourchasse, du jeune mutant manipulé par ce mafieux devenu un des criminels que son équipe et elle tentent d’arrêter depuis un moment maintenant. Une longue inspiration, et la blonde décide qu’ils doivent y aller. C’est bien trop important pour passer à côté. Et comme le chef-adjoint est là, elle ne va pas déranger son équipe au-dessus pour l’accompagner dans cette course à travers les boyaux new yorkais. S’il n’avait pas été là, les choses auraient été différentes cependant. Jamais elle ne se serait risquer toute seule à la poursuite du jeune mutant.
Et pour qu’ils ne soient pas non plus complètement seule, la Spencer enclenche un nouvel appel vers l’analyste de l’équipe pour que celle-ci puisse les guider et être un soutien en arrière, si besoin. Une Garcia qui se montre comme de coutume bien curieuse, faisant lever les yeux au ciel à une Charlie qui ignore royalement sa question, mais aussi le regard interrogateur du Walsh. Elle n’est pas certaine que ce qu’elle vient d’entendre lui plaise. Pas du tout même.

- Au passage Garcia, signale au reste de l’équipe que je m’engouffre dans les égouts avec le chef-adjoint de la brigade de la police de New York.

Histoire qu’ils soient au courant puisque tout se passe bien différemment de ce qu’elle avait potentiellement imaginé. Attente approuvée, et après un nouveau commentaire sur Jacob, parce que Garcia ne peut pas s’empêcher de faire sa commère, le duo inattendu descend dans les égouts. Charlie en tête bien sûr, qui descend avec prudence, guettant le moindre mouvement dans des recoins sombres, alors que ses pieds foulent le sol légèrement inondé du boyau. Les clapotis se font entendre et résonnent à travers la pierre immobilisant la jeune femme, qui guette le moindre bruit. Mais rien. Et sa respiration reprend, elle qui s’est arrêtée sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle souffle, évacue un bout de la tension qui l’étreint.
Ensemble, Jacob et Charlie avancent silencieusement, Garcia dans l’oreillette de la jeune femme qui donne les informations qu’elle trouve, qu’elle a sur le boyau qui s’étire devant eux, mentionnant une petite salle, où leur cible pourrait avoir trouvé refuge. Et elle l’espère, parce que sinon, il faudra coordonner une mission avec plusieurs équipes pour fouiller les tunnels de New York et tenter de trouver ne serait-ce qu’une preuve du passage du coupable, et au meilleur des cas le trouver lui.

- Peut-être…

Murmure-t-elle doucement, dans un premier temps, en réponse aux paroles de son ex-compagnon, qu’elle rumine en silence. Ce n’est pas idiot ce qu’il sous-entend, et interroge un peu plus la jeune femme sur son enquête en cours. Un véritable imbroglio.

- Comme toujours, très bien vu.

Lui dit-elle simplement. Un compliment. Il a toujours été très bon observateur, ça elle ne peut pas lui enlever. En attendant, elle se passe sa main libre sur le visage, avant de reprendre son sérieux et sa concentration, continuant sa marche avec précaution. Son cœur bat un peu plus rapidement désormais, et elle souffle pour se calmer, alors qu’ils approchent de la porte. Elle l’aperçoit désormais, et une mesure de prudence franchit la barrière de ses lèvres, à destination de Jacob. Rapidement, elle lui lance un regard par-dessus son épaule à nouveau. Mais la réponse la surprend. Ce n’est pas lui qui a quelqu’un qui l’attend. Sans le vouloir, il lui donne une information sur sa vie à lui.
A cette remarque, elle hausse juste les épaules, sans rien dire. Oui, elle a du monde chez elle. Elle a ses enfants, Thalya et Ulysse. Mais ça ne l’empêche pas de faire son métier. A vrai dire, elle évite au maximum de penser à eux pendant ce genre de mission : le meilleur moyen de ne pas être à cent pour cent sur ce qu’elle fait c’est bien de penser à eux. Elle les chasse d’ailleurs d’un battement de cil de ses pensées, avant d’adresser un regarde remerciant à Jacob qui lui certifie qu’il fera attention. Parfait. Elle n’a pas envie d’avoir un blessé ou pire, un mort sur la conscience. Ni de la paperasse supplémentaire à faire. Remarque idiote, mais qui vient pour éviter de penser au pire.
La mention de son mari et de ses deux enfants la figent un instant, tellement elle ne l’y attendait pas. Elle lui jette d’ailleurs un regard de travers un instant. Ils ne se sont pas vus depuis longtemps, mais il semble bien au courant. Bon après, vu les liens de la Spencer avec Poppie, sœur cadette de Jacob, ce n’est pas non plus très étonnant, elle ne doutant pas un instant qu’il l’espionne de loin par moment.  

- Ex mari.

Souffle-t-elle pour commencer. Pas qu’avec Orlando cela s’est mal terminé, pas du tout même, mais ils ne sont plus ensemble, et elle a l’habitude de l’affirmer souvent ces derniers temps, pour que ça rentre dans les têtes des gens autour d’elle. Dans son oreillette, elle entend Garcia, bien lointaine cependant, faire un commentaire. Véritable commère.

- Mais ne t’en fais pas, je fais attention, j’ai l’habitude. Et Garcia est prête à appeler les secours, pas de soucis.

Oui, son analyste adorée est là, bien que lointaine par le réseau qui s’affaiblit. Et surtout, elle est à l’écoute, et fait d’ailleurs un nouveau commentaire. Toujours là pour vous aider. Toujours là pour écouter aussi, et faire des petits gâteaux. Ca la fait sourire une courte seconde que de penser à cela, dédramatisant un peu la situation, alors que déjà Jacob reprend déjà la parole pour revenir à la personne qu’ils poursuivent. Il a de bonnes informations. Il n’a pas tout, mais ce qu’il a est juste. Elle hoche doucement la tête, avant de répondre.

- Onze victimes.

Répond-elle dans un soupir.

- Mais ce que tu sais n’est pas faux. C’est un adolescent, balloté pendant des années de famille en famille, complètement paumé, qui n’est pas tombé entre les bonnes mains. Un mafieux se sert de lui pour sa sale besogne. Lui aussi on veut le chopper.

Rapide résumé, mais elle n’a pas le temps de prendre par le menu détail toute l’affaire pour le moment. Mais quand ils ressortiront d’ici, elle pourra lui donner plus amples information.

– Pour ça qu’il nous faut le jeune vivant. On a besoin de l’interroger. Et il n’est pas entièrement responsable de tout.

Il n’est qu’un pauvre gosse manipulé par des gens plus fort que lui, qui n’a rien demandé. Un soupir franchit ses lèvres alors qu’ils atteignent enfin la porte fermée de la fameuse salle. Aux aguets, elle écoute si le moindre bruit provient de derrière, tout en se postant sur le côté droit de l’accès. Toujours rien ne se fait entendre, et un regard à Jacob lui fait comprendre qu’il est prêt. Délicatement, elle hoche la tête, pour montrer qu’elle a bien compris qu’il est prêt, avant qu’elle ne tapote du morse au niveau de son oreillette, à destination de Garcia. Un simple ok, rempli de grésillement se fait entendre. Sa collègue est là est prête. Un dernier signe à destination de Jacob, pour lui signaler que tout va bien, et délicatement, la main de la blonde s’appose sur la poignée de porte pour l’enclencher. Et celle-ci se déverrouille sans le moindre bruit, s’ouvrant sur une pièce plongée dans le noir et silencieuse.
Nouveau signe de tête vers Jacob, et ils s’engouffrent l’un après l’autre, lampe torche allumée, arme au poing. Ils partent chacun d’un côté de la pièce, aux aguets, sous tension, à la recherche de leur cible. Et finalement, Charlie le trouve après quelques secondes, recroquevillés sous un bureau. Un gosse qui semble effrayé. Rien de mieux pour attendrir son cœur de maman. Mais elle ne se laisse pas aller à trop de sentiments, restant sur ses gardes, son arme toujours entre ses mains.
– Hey...

Souffle-t-elle doucement, en souriant doucement.

– Ca va aller, d’accord ?

Mais pourquoi est-ce qu’elle dit ça ? Elle ne peut s’empêcher de vouloir le rassurer en voyant sa détresse. Relevant un instant le regard vers Jacob, elle l’observe, avant de revenir au mutant. Il semble trembler, et lance un regard mêlé de peur et de haine à la Spencer, sans bouger. Reculant d’un pas, la jeune femme continue de le fixer, effleurant au passage sa poche arrière dans laquelle se trouve ses menottes. Maintenant, il n’y a plus qu’à espérer que le jeune homme n’utilise pas son pouvoir sur elle. Soudainement, la réalité de ce danger la submerge. Plus qu’elle ne l’aurait voulu.



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Tw: arme, traque du porteur de gêne X.

Tu ne l’avais pas vue venir.
Cette journée, le duo improvisé que vous faites, l’enquête qui est bien plus qu’une simple histoire de meurtre. Une poursuite silencieuse dans les égouts, apprendre une nouvelle et pas des moindres: le divorce de Charlie. Tu ne caches pas ta surprise, que tu en hausses les sourcils. Tu serais bien tenté de dire pourquoi, mais tu te retiens (de justesse) pour plusieurs raisons. Tu te doutes qu’elle remarque ton regard perturbé et rempli d’interrogations, mais tu ne l’obliges pas à répondre. Vous ne vous êtes pas vus depuis des années, vous vous êtes quittés dans de mauvaises termes entre autre, vous n'êtes pas au bon endroit pour discuter et rattraper ce que vous avez loupé sur vos vies.

C’est vrai que comme toi, Charlie a dû avoir des opérations de ce genre. Elle est habituée comme toujours et tu n’es pas surpris, parce qu’elle est une femme de terrain et qui a toujours su comment agir dans les situations stressantes. Elle est faite pour ça, mais tu ne peux pas t’empêcher d’être inquiet dans le fond, que tu veuilles l’admettre ou non. « C’est vrai qu’elle nous écoute toujours… » Tu renifles amusé par l’idée que vous avez un ange gardien, tu cherches un peu à alléger la situation dont la tension est palpable. Tu es loin de te douter de ses commentaires et de ce qu’elle pense de toi, mais tu imagines qu’elle ne pense pas du bien… Comme pour tout le monde, ça ne te fait ni chaud ni froid. Tu es tel ce que tu es.

Fidèle à toi-même, tu reviens sur to-vôtre enquête dont tu partages tes informations. Tu es sûr que tu lui apportes des nouvelles choses dont elle n’est probablement pas au courant, du moins sur cette enquête-là contrairement à d’autres. Mais tu dois reconnaitre que tu sais moins de choses que Charlie sur cette histoire et tu apprends le nombre de victime au total: onze. C’est énorme, pour un adolescent qui n’a pas encore atteint sa majorité. Tu n’oses pas imaginer ce qui peut se passer si vous n’arriverez pas à l’attraper. Il pourrait faire encore plus de victimes, rester dans ce schéma où il a évolué, qu’il s’est converti dans ce modèle. Il développera des troubles et un comportement problématique à la société, comme pour tout tueur psycho-socio-etc-pathes. Si vous l’appréhendez le plus vite possible, vous pouvez lui éviter ces comportements là et tu éviteras de te retrouver face à lui plus tard: à lui tirer dessus comme tu l’as fait sur certains porteurs de gêne X qui ont refusé d’obtempérer et qui ont présenté une menace pour les civils à tes yeux. Tu as peur, Jacob, de ce qu’ils pourraient faire à toi, mais aussi aux gens que tu aimes profondément. Tu as peur que Charlie soit victime un jour d’un mutant mal intentionné et qui n’en a rien à faire de son côté pro-mutant. « Il a probablement transféré une sorte de figure parentale à ce mafieux pour se sentir moins seul et accepté dans sa différence. » Tu marmonnes. Il y a fort à parier que cet adolescent ne leur fera pas confiance et qu’il cherchera à se défendre contre vous. Tu notes quand même la nécessité à ce que ce porteur de gêne X soit vivant, malgré sa dangerosité. Tu n’as pas pris avec toi le collier anti-mutation, tu n’as rien contre ça parce que tu ne pensais pas que tu allais envisager cette idée: l’attraper sain et sauf. Tout comme tu n’as pas envisagé la possibilité que ce serait un adolescent que tu attraperais. Tu n’arriveras pas à faire du mal aux mineurs, qu’ils soient porteurs de gêne X ou non: c’est ta limite.

Tu regardes Charlie alors que tu es contre la porte, sur la gauche. Tu vas la laisser aller en premier, même si tu n’approuves pas cette idée, une promesse est une promesse. Vous communiquez silencieusement sans problème et vous allez entrer. Tu retiens ta respiration quelques secondes, tu tiens ton arme et la lampe de poche. Tu analyses le côté gauche de la pièce pendant que Charlie est sur la droite. Tu marches doucement, tu fais attention à ne pas faire de bruit, tu sens ton coeur -ce qui en reste- se serrer et paradoxalement battre contre ton torse. Tu sens que tu es en tension et que tu es prêt à tirer si tu vois la moindre attaque, mais tu t’es fait une promesse et tu ne l’oublies pas, même pas dans le feu de l’action. Tu n’es pas en mode Call Of Duty avec Charlie.

Tu l’entends parler d’ailleurs. Peut-être qu’elle parle ? Tu ne sais pas, mais tu as entendu du bruit de son côté. Tu n’as rien trouvé du tien alors tu vas la rejoindre doucement. Apparemment elle a trouvé l’adolescent et tu sens ton coeur battre de plus en plus fort. Tu pourrais le blesser, il perdrait connaissance et le risque serait contrôlé… Pour l’instant. Tu connais le scénario, Jacob, tu l’as imaginé dès le moment où tu as mentionné le transfert de la figure paternelle de l’adolescent qui était en manque tout du long. Balloté de familles en familles, tu te doutes bien qu’il cherchait à compenser le vide et il en est jusqu’à aller de la pire des manières. Tu détestes les porteurs de gêne X oui, mais ce que tu détestes par dessus tout, c’est les lâches qui se cachent derrière eux pour faire le sale boulot. Tu arrives derrière Charlie et tu remarques la posture, mais surtout ses traits effrayés, fins et …

C’est juste un gosse qui ne demandait qu’à être aimé.


Tu y vois son regard, qui est différent des autres mutants que tu as croisé jusqu’ici. Vous avez peut-être de la chance car ce gamin semble être horrifié par les choses qu’il a faite, qu’il est en totale confusion. Tu vois Charlie reculer d’un pas, vouloir sortir les menottes. Tu dois réagir au plus vite, si le gamin les voit, il va se braquer et pire: utiliser son don s’il le peut. Bien que la perspective de mourir t’indiffère un peu - seul ou pas. Elle ne doit pas mourir avec toi. Elle ne doit pas mourir tout court, ou être blessée, tu n’as pas envie de devoir écrire un rapport d’incident et te faire du mal à écrire son nom.

« Nous sommes pas venus te faire du mal. »

Ironique et surtout hypocrite de ta part, toi qui est profondément anti-mutant ! Tu sens ton coeur s’apaiser et tu sembles être calme alors qu’intérieurement, tu paniques. Tu te laisses aller à ton instinct de ce que tu en observes du gamin. Tu ranges doucement ton arme dans le holster pour appuyer tes propos. « Je suis Jacob, la femme à côté de moi, c’est Charlie. » Tu t’es désigné de ta main libre, avant de désigner Charlie, encore pour illustrer tes mots. Tu t’abaisses doucement pour être accroupi à son niveau, que tu puisses le regarder dans les yeux. Le gamin ne sait pas qui regarder maintenant.  « Nous sommes venus te chercher et te mettre en sécurité… » Pas de réponse du gosse qui ne semble pas y croire. Il est méfiant, ça se voit. Il a fait confiance au système qui l'a abandonné et qui lui a fait mal. Il faut que tu le rassures, que tu montres que tu crois en lui. Tu déposes la lampe de torche par terre pour montrer que tu n’as rien dans les mains qui pourrait lui sembler menaçant. « On sait que tu n’es pas responsable pour ce que tu as fait tout à l’heure. » Le gamin fronce les sourcils encore plus. Tu ne dois pas trop le contrarier. Tu sens le danger, s’il hausse le ton, tu peux dire au revoir à ton audition ou à la vie. Mais ça t’en es indifférent. Presque, parce que tu n’es pas seul. Tu joins tes mains entre elles, y mêlant les doigts, les bras sur tes genoux « Tu n’aimes pas ce que tu as fait, ce que tu fais pour lui. Ça te dérange au fond de toi n’est-ce pas ? » Tu acquiesces en même temps que l’adolescent, même si lui, c’est assez discret. Tu restes attentif Jacob… « C’est comme si tu étais obligé de faire quelque chose qui est contraire à ce que tu es et veux devenir… Même si tu n’en as aucune idée. Tu laisses quelqu’un décider pour toi et tu n’aimes pas ça… Crois-moi, ça ne risque pas de s’arranger si tu continues sur ce chemin-là, mais ce n’est pas trop tard pour la changer. Charlie t’aidera à te trouver une nouvelle vie. Même si tu n’as plus confiance au système, tu peux compter sur elle pour faire ce que toi, tu voudras être et faire. Elle est assez douée pour ça et pour protéger les personnes comme toi, je lui fais confiance les yeux fermés. Tu n’es pas entouré que d’ennemis. » Tu dis avec un petit sourire avant de jeter un coup d’oeil à Charlie. Tu vas bientôt lui laisser prendre le relais. Parce que là, ce n’est pas du tout ton domaine le discours allié des porteurs de gêne X, et tu as peur que tu ne sois pas sincère dans tes propos. Que ce gamin le sente et se braque à nouveau où tout serait à recommencer... « Quel est ton prénom ? » Tu essayes de poser une question, pour montrer que tu n’as pas peur, tout comme Charlie de l’entendre parler. Tu sens à nouveau ton coeur battre très fort, le silence est affreux mais il ne dure pas longtemps. « Aiden. » Oh. Il a répondu d’un coup, pas totalement en confiance, mais assez pour répondre quand même. C’est agréable ce sentiment qui te parcoure là: d’avoir peut-être réussi à appréhender un mutant autrement que par la force. Tu notes que Aiden a une voix un peu rauque, comme si ses cordes vocales étaient abîmées. Tu réagis quand même à son prénom: « C’est un joli prénom. » Pour un tueur de onze personnes.


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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Qualifié Orlando d’ex-mari, Charlie a pris cette habitude depuis quelques semaines, bien qu’ils ne soient pas encore officiellement divorcés. La procédure est en cours, et elle va bientôt aboutir, mais ils sont tout de même toujours mariés malgré ce qu’elle affirme à haute voix à qui veut l’entendre. Pensée qu’elle balaie d’un battement de paupière pour rester concentrer sur la situation. Elle ne loupe pas néanmoins les pupilles remplies de questions de Jacob, tout comme son haussement de sourcil. Mais elle ne dit rien. Elle hausse juste les épaules, tandis que Garcia lance un commentaire. Plus fort qu’elle, il faut qu’elle commente. Ah, il ne savait pas ? Comment il réagit ? Vraie curieuse la blonde, mais elle l’ignore, pour assurer au Walsh qu’elle fait attention. Elle a l’habitude après tout, de vivre des situations compliquées comme celle-ci. Ce n’est pas sa première, et ça ne sera pas sa dernière. Malheureusement.

- Oui, elle est toujours là, fidèle au poste, même si c’est difficile niveau communication par moment.

Renchérit la blonde au commentaire de Jay, léger sourire sur les lèvres. Oh oui, Garcia écoute toujours. D’ailleurs, elle commente cette remarque du brun. A croire qu’elle n’arrêtera jamais… Mais elle ne réagit pas une seule seconde, contrairement à son habitude. Sûrement parce qu’elle est avec Jacob, et qu’elle ne veut pas qu’il se fasse des idées ou qu’en sait-elle. Heureusement pour elle, le chef adjoint reprend la conversation pour revenir à l’enquête, et l’agent du FBI donne de manière rapide les éléments d’enquête que les fédéraux ont sur le coupable. Son nombre de victimes et surtout, son histoire. L’histoire d’une courte vie bien malheureuse et compliquée, dont des personnes malveillantes ont su profiter. Et profiter, se servir de la mutation du gamin… Il aurait tellement été mieux dans un lieu propice à sa mutation et à lui, plutôt que dans ce monde cruel et intolérant… A cette pensée, Charlie ne peut s’empêcher de soupirer silencieusement. Ce qu’elle peut détester les personnes intolérantes, mais encore plus ces salauds qui se servent de ces jeunes gens différents et perdus. Elle a contre eux une rage sans nom, qu’elle fait taire aujourd’hui, car ce n’est d’aucune utilité dans la mission.
A la remarque marmonnée de Jacob, la Spencer hoche la tête, bien d’accord avec lui. Oui, ce pauvre gamin a fait un transfert de figure parentale. Pas sur la bonne personne qui soit… Et celle-ci a su bien manipuler l’adolescent comme il faut, jouer sur son abandon, sa peur de celui-ci, sa tristesse, son désespoir. Chose bien plus dangereuse qu’un mutant aux yeux de l’agente, qui continue d’avancer tout doucement. Maintenant, Jacob sait quasiment tout ce qu’il y a à savoir sur cette affaire, ce qui dans le fond rassure la jeune femme. Il va pouvoir l’aider à gérer et attraper ce gamin. Sans faire de vague. Car pas de vague, pas de tir, sauf extrême danger, pour blesser et uniquement blesser le coupable. Hors de question de tuer un adolescent. Charlie ne serait pas sûre de pouvoir vivre avec ça. Et puis, son équipe a besoin du mutant vivant.

Arrivés à la porte, le duo s’observe et communique silencieusement, avant qu’ils ne pénètrent dans la pièce qu’ils viennent d’atteindre, sorte de pièce de repos ou sécurité ou de travail pour les ouvriers des tunnels. Un lieu parfait pour attendre ou se réfugier pour le mutant, alors à son signal, ils pénètrent dans la salle, arme au poing et lampe torche allumée éclairant devant eux. Rien ne semble suspect à première vue, et chacun part de son côté, fouiller l’endroit, en silence. Et c’est Charlie qui tombe quelques temps plus tard sur le jeune garçon, recroquevillé sous un des bureaux qui est présent. Alors, doucement, elle s’adresse à lui, en souriant, pour le rassurer. Elle tente le tout pour le tout, avant de laisser sa main vérifier que ses menottes sont bien dans sa poche arrière, pour plus tard. Car hors de question qu’elle les sorte dès maintenant, mais elle a besoin de se rassurer, de savoir qu’elles sont là. Elle soupire de soulagement dans le plus grand des silences, alors que les yeux de Charlie retournent sur le gamin, au même moment où le chef adjoint la rejoint de l’endroit où il était.
La blonde est déstabilisée par ce regard qu’elle trouve dans les pupilles de l’adolescent, alors elle laisse Jacob prendre la parole. Elle le laisse parler en silence. Elle n’intervient pas. Pas parce qu’elle en est incapable, non, mais parce qu’elle ne veut pas perturber le jeune homme en parlant en même temps. A la place, elle tente de sourire doucement, de manière réconfortante. A eux deux, ils peuvent gagner la confiance du mutant le temps de le sortir de là où il est, et de le ramener à la surface. Pour la suite, ce serait une unité spécifique qui s’en occuperait. Garcia a déjà prévenu cette dernière, c’est ce que Charlie comprend entre deux grésillements de plus en plus marqués, mais elle ne répond pas. Ses collègues connaissent leur travail tout autant qu’elle.
Quand Jacob la présente, le cœur de la Spencer s’accélère, mais elle garde un doux sourire sur les lèvres et fait un petit signe de la main, celle-ci quittant l’arrière de son jean et sa paire de menottes, comme elle le ferait avec n’importe quel enfant. Le rassurer. Ils doivent le rassurer et gagner sa confiance. La stratégie de Jacob comprit, elle l’observe faire en silence quelques secondes, alors qu’il a repris la parole avant de retourner ses iris sur le gosse qui n’a pas bougé, et dont seuls les yeux bougent, passant d’un adulte à l’autre.

Elle évite de se figer ou de trahir sa stupéfaction quand elle entend les nouvelles paroles du brun à ses côtés, qui tente au mieux de se montrer rassurant pour l’adolescent. Des paroles qu’elle n’aurait jamais imaginé entendre de la bouche de son ex-compagnon.  Et qui la touchent sur le moment, avant qu’elle ne se reconcentre sur le jeune homme, à qui elle sourit à nouveau, tout en douceur.

- On est là pour t’aider, oui. On ne veut que ton bien et ta sécurité.

Souffle-t-elle doucement, toujours souriante, espérant que cela aide l’adolescent à rester calme et à avoir confiance en eux. Elle espère que cela va fonctionner. Dans son oreille, elle entend plus de grésillements qu’autre chose, et parfois la voix de Garcia, saccadée. Ca la gêne, alors qu’elle a l’impression que la tension monte dans cette pièce, l’enjeu étant crucial, et elle hésite un instant à couper la communication. Mais elle se retient, car ils ont besoin de ce lien avec la surface. Ca pourrait leur être très utile.
Un rapide coup d’œil est adressé à Jacob par Charlie quand il demande son prénom au mutant. Une tactique de mise en confiance, qu’elle approuve, certes. Et en même temps, quand on sait le pouvoir du jeune homme, elle ne peut se demander si c’est une bonne idée. Le stress la gagne, elle sent presque la sueur couler le long de sa colonne vertébrale, alors qu’elle ramène ses pupilles sur le garçon. Qui ouvre la bouche et… prononce son prénom d’une voix bien éraillée, comme s’il avait hurlé pendant des heures. Un contre coup de son pouvoir ? Question qu’elle se pose, alors qu’elle sourit. Aiden. Joli prénom.

- Très beau.

Confirme-t-elle à la suite des propos de Jacob. Silencieusement, elle souffle pour évacuer son stress. Pourtant la tension ne redescend pas, et elle n’a qu’une envie : quitter cette salle.

- Tu serais prêt à venir avec nous ?

Ose-t-elle demander en toute douceur, d’un ton posé, doux et calme. Doucement, très doucement, sa main se tend vers l’adolescent. Y aller avec lenteur et confiance. Faire en sorte qu’il ait confiance en eux du haut de ses seize ou dix-sept ans.

- Je suis sûre que tu n’as pas envie de rester ici, dans le noir.

Ajoute-t-elle dans un souffle. C’est à son tour de parler désormais, de continuer cette mise en confiance entamer par Jacob.

- On va pouvoir te mettre en sécurité, t’aider.

Fait vrai. Bien que ce lieu dont elle parle n’est pas un centre de vacances. Malheureusement. Mais un centre spécifique, où il serait à la fois en sécurité et emprisonné pour son bien et celui des autres. Après tout, même manipulé, il a tué onze personnes. Onze personnes, parfois innocentes, mais qui ne méritaient en aucune façon de finir ainsi.




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Tw: arme, traque du porteur de gêne X.

Tout le monde pourrait te demander ce qui t’es passé par la tête pour dire de tels mots qui sont contraire à tes idéologies sur les porteurs de gêne X. Tu ne dirais rien, ils ne pourraient pas comprendre qu’en ce moment-même, tu as tout le stress de la situation sur tes épaules et que tu tiens vraiment à ce que Charlie ne soit pas blessée, ni morte. Tu es capable de tout, Jacob, tu es capable de dire des choses que tout le monde voudrait entendre pour avoir ce que tu veux. Et dès que tu as ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Tirer sur ce mutant-là ? Non. Tu vas le laisser filer parce que c’est un jeune gamin et les circonstances sont atténuantes. Toi, ce que tu fais, c’est mettre les mutants les plus dangereux en prison ou tu les fais faire tuer par les persécuteurs quand le système ne fait pas correctement son travail. Un point et c’est tout.

C’est tout oui.

Tu sais que ce n’est pas tout. La tension est toujours très présente dans cette pièce, tu respires à peine, tu es très tendu malgré tout tes efforts. Tu n’es pas le seul à l’être, tu sens que Charlie est dans le même état que toi, tout comme le jeune. Pourtant vous vous êtes échangés vos prénoms, tout devrait bien aller ? Si vous montrez que vous avez peur de l’un et l’autre, ça ne va pas vraiment marcher et quitter cette pièce sera compliquée. Tu te doutes que Garcia vous entende et qu’elle doit faire le nécessaire. Donc peut-être que tu ne l’entends pas, tu penses qu’elle t’entendra donner des détails qu’elle devrait préparer à l’arrivée ? Tu tenteras, au pire ce ne sera pas grave, tu enverras quelqu’un chercher ça.

Tu regardes Charlie tendre la main vers cet adolescent qui ne bouge pas beaucoup. Tu garde ton petit sourire, tu la laisses faire avant de réaliser la situation. Vous agissez un peu comme des parents, sauf que la différence est là: il y a une vraie mère dans cette pièce. Tu n’as jamais été père et si tu es un oncle, tu n’as pas été trop présent pour tes neveux. Tu regrettes ça d’ailleurs, mais tu n’y peux rien. Tu n’arrives pas à t’entendre avec Jack, ça a toujours été comme ça depuis le début, depuis votre plus jeune âge: vous n’avez jamais pu vous entendre.

Tu reviens tout de suite à la situation actuelle et tu regardes le jeune adolescent qui hésite avec le mot sécurité. Il a souvent entendu parler de ça, qu’à force, ça perd sa signification et tu peux le comprendre. On t’a souvent dit ça: que les mutants ne font pas de mal aux gens et pourtant tu vois tout le contraire, tous les jours, tout le temps, même dans tes rêves. Ça ne s’arrête jamais. « Puis il y a forcément une pizza qui t’attend là-haut.» Que tu dis avec toute l’innocence du monde, tu espères que Garcia t’a entendu parler de ce plat. Ce qui fait toujours fondre les jeunes de l’âge du mutant non ? En général… tu espères quand même faire mouche avec l’idée d’un bon plat qui l’attend. Et tu sais que Charlie dans le fond ne dirait pas non à ça, comme toujours après chaque mission tendue.



Toi non plus, tu ne dirais pas non à une pizza. Faible que tu es.


Tu réalises maintenant que le goût du gras te manque sur ce moment-là, c’est le stress qui ne t’aide pas. Il ne se dissipe pas quand tu vois le gamin prendre la main de Charlie et qu’il se tire hors de la table. Tu reprends doucement ton arme pour la ranger, mais tu ne la coinces pas totalement dans ton holster au cas où si vous croisez quelqu’un sur le chemin. Ce sera plus rapide à dégainer, mais tu espères ne pas en arriver là. Comme toujours, à toutes les missions contrairement à ce que les personnes peuvent croire de toi. Tu passes devant après avoir récupéré la lampe et tu vérifies si le chemin est libre, la main au dessus de ton arme. Tu connais le chemin du retour, grâce à ton sens d’orientation, tu sais où aller. Tout comme Charlie et le gamin dont ils doivent peut-être parler. Tu ne fais pas attentions aux mots prononcés trop concentré à vérifier si tout est ok.

Tu jettes un coup d’oeil derrière toi et tu les observes avec un petit sourire. Tu hoches silencieusement la tête, l’air de dire que la voie est libre.

Pour une nouvelle vie pour le gamin, que tu espères ne pas recroiser son chemin dans les années à venir.


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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Les paroles de Jacob la surprennent, mais Charlie refuse de le montrer. Poker Face. Voilà ce que l'on peut voir sur son visage, elle ne veut pas trahir sa stupéfaction. Et elle se doit de rester concentrer sur la situation, bien délicate. Car elle le voit, que le jeune homme est apeuré, ce qui serre son coeur de maman. Trop tendre la Spencer, même dans ce genre de moment, face à une personne responsable de onze morts. Enfin, en partie responsable à ses yeux, car elle n'oublie pas l'homme qui manipule le gosse derrière. A qui elle voue une haine sans nom.

Laissant cette pensée derrière elle, la jeune femme reste concentrée sur la mission, et quand Jay a fini de parler à ses côtés, c'est à son tour de s'exprimer. Léger sourire sur les lèvres. Ton apaisé et doux. Ils doivent gagner la confiance du mutant, afin de le sortir d'ici, mais surtout, qu'il n'utilise pas sa mutation, qui les tuerait certainement. Et soudainement, les mots du Walsh reviennent à l'esprit de la blonde: elle a ses enfants qui l'attendent. Hors de question donc de perdre la vie.

Ils doivent être prudents. Alors, ils le sont.

Délicatement, la main de Charlie se tend vers le gosse, afin de montrer qu'elle est là pour lui, et bienveillante, prête à l'aider à sortir. Dans un premier temps, sa main reste tendue dans le vide, alors qu'elle ressent un coup de stress, bien caché derrière son sourire. Pourtant, l'adolescent ne bouge pas, et ce malgré le fait que la blonde se soit un peu plus accroupie. Mais toujours pas. Un soupir silencieux franchit les lèvres de la jeune femme, qui cherche quoi dire pour réussir à le faire bouger.
Finalement, Jacob mentionne de la pizza. Surprise à nouveau. Mais l'agente du FBI ne dit rien, ses yeux fixant toujours l'adolescent. Quant à Garcia, elle réagit, et demande si elle doit faire venir de la pizza. Charlie hésite. Ce n'est pas la procédure, et elle préfère évacuer le mutant au plus vite de la scène de crime. Alors, elle tape une fois pour dire non. Garcia parle alors de faire venir le transport de transfert, et la blonde approuve par deux tapements. Le transport spécialisé pour emmener le mutant au plus loin et dans un endroit prêt à l'accueillir. Avec du tranquilisant non loin. Au cas où. Rester sur ses gardes à chaque minute. La pizza, ça serait pour plus tard. Pour se détendre après cette mission.

La proposition fonctionne, et le gamin sort de sous le bureau où il avait trouvé refuge. Sa main vient saisir celle de l'agente, toujours tendue, et doucement, il se lève, serrant un peu plus cette main qu'il tient, comme si elle est une bouée de sauvetage. Charlie lui sourit doucement, et après un échange de regard avec Jacob, le trio se met en route, pour sortir de ces tunnels sombres. Le policiere part en premier, et rapidement, l'agente et l'adolesent se mettent à le suivre, doucement. Tout en échangeant quelques mots. Enfin Charlie, qui tente de rassurer le mutant, de le préparer en douceur à la suite qui l'attend. Lui, ne prononce pas un mot. Dans ses oreilles, Garcia continue de parler aussi, annonçant que les autres les attendaient au rez-de-chaussée de l'immeuble, pour prendre le relai et l'aider. Parfait, mais il faut d'abord rejoindre la cave.

Le chemin en sens inverse se fait rapidement, Charlie continuant de murmurer des mots à Aiden, ses yeux se levant régulièrement vers Jacob. C'est ainsi qu'elle capte son regard quand il se tourne pour hocher la tête vers elle. Hochement de tête qu'elle lui rend. Tout va bien.
Enfin, ils rejoignent la bouche d'égout qu'ils ont descendu il y a un moment maintenant. Plus qu'à remonter vers la surface. Le chef-adjoint passe le premier, puis le mutant suit, tandis que Charlie ferme la marche. Ils rejoignent alors la cave, et après un nouveau regard avec le Walsh, ils commencent l'ascension des escaliers jusqu'à la surface... où les collègues de la blonde les attend, plus nombreux qu'à son départ. Le reste de l'équipe est arrivée, tout comme celle qui s'occupera du transfert.

- Spencer !

S'exclame dans un soupir de soulagement son chef quand il la voit réapparaître. Elle lui adresse un clin d'oeil complice, avant de laisser Aiden partir avec ses collègues, non sans l'avoir rassurer. Car elle a bien vu son regard apeuré. Ses mots ont néanmoins réussi à l'apaiser, encore.
Du coin de l'oeil, elle aperçoit Jacob sortir dans la cour arrière, où elle le retrouve quelques minutes plus tard, après avoir débriefé avec les siens l'avancée de l'enquête et sa capture du suspect. Il est là, assis sur les marches, en train de fumer, et elle se laisse tomber à ses côtés.

- Bien jouée.

Dit-elle simplement, en s'asseyant, ses yeux observant la cour, ne croisant pas le regard du Walsh. Pas encore.


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Tw: cigarette

Tu soupires longuement, tu laisses échapper une longue fumée de ton nez et tu la regardes se dissoudre dans les airs. Tu observes les fenêtres des immeubles qui entourent la cours, elles sont toutes fermées, personne ne les ouvre et c’est normal. La situation a fait que c’est très tendu dans le voisinage pour quelques jours, des mois tout au plus. Le meurtre d’une famille et d’une personne âgée va baisser le prix du logement, va rester dans les esprits des habitants proches de ces gens. Ce n’est pas ton problème dans tous les cas, tu ne vis pas dans ce coin. Tu n’irais jamais vivre à Brooklyn, ce n’est pas du tout ton coin de prédilection.

Tu tires sur la cigarette et tu regardes tes collègues qui sont en train de ranger les affaires et qui embarquent leurs matériels. Tu as donné la tâche à ton second de transmettre le dossier avec tous les éléments qu’il a rassemblé. Toi, tu es là, sur les escaliers d’un autre immeuble, à regarder en face toute la scène qui se fait. Tu pourrais les aider à ranger, mais ils t’ont demandé de prendre une pause.

Après tout, tu es descendu dans les souterrains avec ta ex-compagne pour chercher ce mutant dont tu t’étais juré de faire sa peau d’une manière ou d’une autre. Mais tu n’as pas cherché à lui faire du mal, tu l’as rassuré même et tu l’en as même fait sortir de là. Tu l’as laissé au FBI - de toute manière tu n’avais pas le choix. Tu fumes peut-être ta cigarette pour brûler les mots que tu as dit en bas, dont seules Charlie et Garcia ont été témoins. Tu espères que cela n’ira jamais au delà. Que personne ne sera au courant. Tu n’en as pas envie et tu es las d’avance de devoir te justifier tes actes. De toute manière, ta brigade est sous les projecteurs du torchon qu’est Saturday Observer. Un décès en plus que ce soit un humain ou un mutant, vous serez mal. Pourtant, vous faites de votre mieux pour gérer les situations compliquées et quand vous le pouvez, vous évitez les dégâts.

Comme là.

Tu n’as pas oublié la remarque de Charlie avant que vous ne descendiez dans les égouts. Mieux vaut prévenir que guérir. Qu’est-ce qu’elle a voulu dire par là ? Puis, elle est divorcée de Orlando ? Tu ne t’y attendais pas à celle-là non plus. Il s’est passé pleins de choses, mais ce qui ressort le plus, c’est que tu as fait équipe avec une agente de FBI, de plus ta ex-compagne. Ce n’est pas rien. D’autant plus que vous avez réussi à revenir avec un porteur de gène X sans problème. En effet, le chemin du retour jusqu’à la surface s’est passée sans encombre, la tension a descendu au fur et à mesure que vous avez remonté à la surface.

Mais elle n’a pas totalement disparue.

Tu as quand même un mauvais pressentiment avec toute cette histoire de mafia qui exploite les mutants. Ce n’est pas la première fois que tu en entends parler, tu te demandes si ce n’est pas la fameuse Triade, mais tu en doutes, tu n’as pas entendu Charlie le mentionner. Tu devrais peut-être arrêter de réfléchir ne serait-ce cinq minutes, juste pour profiter de ta cigarette et de la solitude que tu aimes tant. Même si c’est un poison pour toi, tu ne peux pas t’empêcher d’être Addict. Tu te sens mieux quand tu es avec toi-même, parce qu’il n’y a que toi pour te reprocher toi-même les choses que tu as faites ou non.

Mais tu ne peux pas t’empêcher de penser à elle. Évidemment, cela devait bien arriver. C’est la première fois que tu l’as vue après tout ce temps, que tu apprends des choses et qu’évidemment, tu n’arrives toujours pas à mentir face à elle. Ça te contrarie, sa présence te contrarie encore plus. Son existence même. C’était pour ça que tu l’aimais entre autre, avec pleins d’autres qualités que tu t’évites de penser. Tu tapotes sur ta cigarette pour faire tomber les cendres et tu la portes à tes lèvres quand tu reconnais la silhouette arriver vers toi, tu n’as pas eu besoin de lever les yeux pour réaliser que c’est Charlie qui est là. Elle aurait pu partir tout simplement sans se retourner, mais elle est là, à s’asseoir à côté de toi. Et elle te donne un compliment.

Tu tournes ton regard vers elle et tu l’observes. Sa silhouette, elle a l’air plus détendue que tout à l’heure, c’est déjà ça mais tu as l’impression qu’il y a quelque chose qui la contrarie. « Toi aussi. Désolé pour le léger coup de poing sur ton épaule tout à l’heure d’ailleurs.» Que tu dis avant de retirer la cigarette de tes lèvres.  Tu expires la fumée, mais dans la direction opposée pour ne pas l’incommoder. Tu sais qu’elle n’aime pas trop ça. Elle n’a jamais aimé que tu fumes et elle ne serait pas ravie d’apprendre que ta consommation a augmenté. Avec le stress, l’intensité du travail… Tu n’es pas aidé malheureusement. « Mais tu restes contrariée.» Tu lui fais remarquer cela, si elle sait te lire, l’inverse est le même. Elle est plus contrariée que tu ne l’es toi-même. «Il reste encore beaucoup de travail à faire pour coincer cet enfoiré qui a exploité Aiden.» Et tu te doutes que ce ne sera pas du repos. Mais ce ne sera pas ton problème, Jacob, tu as beaucoup d’autres affaires qui attendent d’être résolues. Tu fais de ton mieux pour garder ton esprit focalisé sur le travail, tu t’empêches de lui demander des informations sur… «D’ailleurs, elle nous écoute ?» Que tu demandes, en désignant ton oreille: tu parles de sa collègue Garcia. Est-ce que Charlie a enfin raccroché avec sa Beauté ?

Et pour quoi faire ? Qu’est-ce que tu veux lui dire ?
Ah si seulement tu pouvais partir tout simplement, prendre une petite pause pour t'acheter une part de pizza... Ce serait plus simple non ?


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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Le soulagement rempli Charlie, alors qu'elle atteint le rez-de-chaussée de l'immeuble, et retrouve son équipe. Elle se rend juste compte à quel point le stress et l'angoisse l'étreignaient dans ces tunnels sombres du sous-sol new yorkais. A quel point, ils étaient en potentiel danger avec Jacob. Soupir de soulagement qui franchit la barrière de ses lèvres, alors qu'elle écoute les félicitations de son chef d'équipe, et qu'ils commencent tous ensemble un débrief. Faire le point sur la capture du gamin, et sur les indices et informations qu'ils ont tous recueilli à leur niveau, sur la mafia, les risques encourus. Pourtant, la blonde n'arrive pas à rester concentrer. Les émotions redescendent, et elle a besoin d'un break. Mettant fin à sa conversation avec Garcia, elle regarde le jeune Aiden être emmené par l'équipe d'intervention, avant de redonner son attention à son chef qui lui parle. Qu'elle aille se poser quelques minutes, le temps de se reprendre. Il la félicite pour son travail, et l'interroge sur le chef-adjoint qui s'est joint à elle dans sa traque. Méthodiquement, elle répond aux questions tout en restant vague. Et quand il lui sourit, satisfait, elle lui rend le même sourire avant de s'éloigner.

C'est vers la cours arrière de l'immeuble que les pas de Charlie la porte. Là où se trouve Jacob, en train de fumer. Et ses collègues en train de finir de ranger leur matériel. La jeune femme leur jette un rapide coup d'oeil, avant d'aller s'asseoir aux côtés, sur les marches où il s'est installé. Elle s'abstient de tout commentaire sur la cigarette qu'il a entre les doigts, pour simplement le complimenter. A sa manière. Un léger sourire prend aussi place sur ses fines lèvres, alors qu'elle observe droit devant elle. Et son observation ne change pas quand les yeux de Jacob se posent sur elle.
Les épaules de la blonde se hausse de quelques centimètres et redescendent quand il s'excuse pour le coup sur l'épaule. C'est déjà oublié. Déjà du passé. Elle a connu bien pire. Elle avait même presque déjà oublié cet incident en réalité, avant qu'il ne lui rappelle. Tant de choses se sont déroulées dans ces égouts, son cerveau n'a pas tout retenu. Par contre, elle note en cet instant le fait qu'il détourne la tête pour exhaler la fumée de sa cigarette, et la jeune femme sourit rapidement, ses yeux revenant alors à Jacob.

- Peut-être...

Souffle-t-elle quelques secondes plus tard, quand il affirme qu'elle reste contrariée. Il lit toujours en elle, comme autrefois, et elle n'arrive pas à savoir si c'est agaçant, ou touchant. Interrogation qu'elle balaie rapidement pour revenir à leur conversation. Oui, elle est toujours contrariée. Aiden va prendre pour celui qui le manipule, et lui, il court toujours. Ce gosse l'a touché également, bien plus qu'il n'aurait du, et elle n'aime pas ça non plus. Elle doit apprendre à rester détacher. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire.
Quand Jay reprend la parole, les yeux de la blonde qui sont parties observer les immeubles autour d'eux, reviennent sur le brun. Ses doigts se nouent entre eux, et ses mains viennent s'aplatir sur ses genoux, tandis qu'elle hoche positivement la tête. Oui, l'enquête va être longue. Déjà des semaines qu'ils sont dessus, et c'est loin d'être fini. Aujourd'hui n'est qu'un petit pas vers la victoire. Un pas de plus.

- Le plus important c'est qu'on y arrive.

Quitte à faire des heures et des heures supplémentaires. Elle adresse un sourire au brun.

- J'espère juste qu'on va réussir à mettre fin à tout ça le plus rapidement possible, avant que d'autres gosses comme Aiden ne deviennent de nouvelles cibles de ce cercle mafieux.

C'est ça qui la contrarie aussi. Que des touts puissants s'en prennent à des enfants qui n'ont rien demandé, si ce n'est d'être aimé et aidé. Des gosses perdus à cause de leur gêne, qui les met presque au ban de la société. Sans parler des lois restrictives à leur encontre, ou encore les Persécuteurs qui les chassent. Rien pour les aider, si ce n'est des cons toujours là pour saisir l'opportunité quand elle est là.

- Oh ! Garcia?

S'écrie-t-elle quelques secondes plus tard, surprise, se reprenant tout aussi rapidement qu'elle s'est exclamée.

- Non, non, j'ai raccroché. Elle devait faire une recherche en plus.

Et elle ne peut pas être toujours dans l'oreille de Charlie. Qui d'ailleurs retire son oreillette pour la ranger dans sa poche. Elle sourit doucement à Jacob en faisant cela, avant d'hausser les épaules.

- C'est en quelque sorte une petite fée pour l'équipe. Toujours là pour nous quand on en a besoin.

Comme lorsqu'ils étaient dans le tunnel, tous les deux. En dehors d'être une vilaine curieuse, elle est une véritable amie et collègue fidèle. Comme toute l'équipe à vrai dire. En pensant à eux, les pupilles de Charlie prenne la direction de la porte qu'elle a franchi quelques minutes auparavant. Elle sait ses collègues en pleine activité à l'intérieur, pendant qu'elle prend le temps de souffler. Pensée qu'elle n'aime pas en temps ordinaire, mais là, elle la prend cette pause. Car elle en a besoin.

- Et toi, comment tu te sens après tout ça ?

Lui demande-t-elle alors qu'il écrase sa cigarette. Va-t-il en sortir une seconde et la fumer ? Possible. Mais s'il le fait, elle lui fera une remarque. Cela sera plus fort qu'elle.


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Tw: cigarette

Il y a de quoi être contrarié.
Il y a toutes les bonnes raisons de l’être. Tu pourrais en faire une liste et tu es sûr que tu es dedans en plus. Première fois que vous vous voyez, c’est pour vous prendre le bec, que tu lui parles froidement, toujours aussi blessé qu’elle t’aie abandonné pour un autre homme, porteur de gêne X en plus. Pourtant, tu ne peux que t’en prendre à toi-même, pour ne pas avoir vu les signes. Mais tu lui en veux pour ne pas avoir vu les signes de son côté aussi, parce qu’elle peut voir que les porteurs de gène X peuvent être très dangereux et peuvent être meurtriers, extrêmes. Elle a choisi de ne pas les voir, de s’orienter sur les bons côtés des choses. En même temps, quand elle s’était mariée à un porteur de gêne X et a eu des enfants porteurs également de ce gène… Tu n’y peux rien. Tu peux comprendre même, parce que vous avez toujours été comme ça: l’optimiste et le pessimiste. Un duo qui se complétait, qui se retrouvaient malgré les différences. Tu es énervé, Jacob, oui, mais tu l’as aimée. Elle aura toujours une place particulière dans ton coeur et c’est pour ça que tu n’as jamais dénoncé son ex-mari, ni ses enfants aux persécuteurs. De toute manière, ils n’avaient rien fait de mal, rien fait de ce qui pourrait mettre en danger la vie d’autrui. Tu t’es dit ça au moins.

Oui, tu la sens contrariée. Parce qu’elle a fait équipe avec toi, parce que tu es anti-mutant. Parce que c’est à cause des gens pire que toi, oui parce que tu reconnais être un agneau à côté des vrais loups, que les mutants se retrouvent à être dans les extrêmes. Face aux mesures gouvernementales que tu trouves juste, face aux menaces dont ils doivent gérer… Contrariée par le mafieux qui exploite les enfants qui sont à la recherche d’un amour, d’une vraie famille qui accepterait la différence. Tu ne peux que la comprendre, tu l’es aussi dans le fond. Si c’était ton gosse, tu te serais énervé.

Mais quand tu vois le sourire de Charlie, tu comprends vite qu’elle n’est pas contrariée contre toi. Alors tu te reprends, tu te doutes bien qu’elle est énervée par l’histoire d’Aiden. Un gamin qui a touché le coeur de la mère qu’elle, tout comme il a touché le coeur du père inexistant  que tu es. Oui vraiment, tu as peut-être fait un transfert sur ce gamin, en te demandant ce qui se serait passé si le tien était porteur de gène X, l’aurais-tu rejeté ? L’aurais-tu laissé être sous l’aile d’un mafieux ? Ça ne sert à rien de répondre à ces questions-là, Jacob, tu n’auras jamais de réponse, parce que ce n’est pas ta vie.

Tu lâches un petit sourire, tu hoches la tête nullement inquiet pour la suite de l’enquête. Avec Charlie, il y a toujours plus de chances de réussite que d’échec, ce n’est pas pour rien qu’elle est dans le FBI maintenant, contrairement à toi. « Je ne doute pas que tu y arriveras. Vous avez déjà un témoin clé. » C’est déjà un très bon début, un très bon élément qui l’aidera à continuer la suite de l’enquête. Plus utile que pour toi et ton équipe qui n’avez pas plus d’éléments que ça. Surtout tu aurais envoyé le gamin dans le système sans ménagement, tu l’aurais laissé purger sa peine pour le meurtre de onze personnes même s’il n’a été que l’outil d’un mafieux. Tu redeviens sérieux un moment quand Charlie parle des possibles victimes, des gosses qui sont sous les ordres du même mafieux. Tu n’en rigolerais pas, parce que si ça se trouve, tu vas avoir encore des affaires similaires avec d’autres jeunes mutants… « Tu parles du trafic des mutants… Tu estimes qu’il y a combien de jeunes dans le même cas qu’Aiden ? » Tu lâches un soupir, en même temps que tu expires (toujours prudemment et dans le sens opposé de Charlie pour ne pas l’incommoder) la fumée que tu avais respiré avant de parler. Cette information te contrarie, parce que cela veut dire que tu dois t’attendre avec ta brigade de nouvelles enquêtes qui vont être possiblement retirées. Tu vas peut-être croiser plus souvent Charlie plus que tu ne le penses. Pas parce que cette perspective ne te réjouit pas, mais tu détestes qu’on te retire les enquêtes que tu viens de commencer. Vraiment, tu n’aimes pas qu’on t’arraches ça des mains et que tu n’aies plus la possibilité de terminer. Aujourd’hui, tu as eu en quelque sorte la chance, car Charlie était là. « Mh… Si je suspecte à l’avenir qu’une enquête implique un jeune mutant… » Que tu murmures, tu déglutis et serres la mâchoire, ça t’arracherait presque la langue de vouloir dire ça mais c’est la meilleure chose à faire. Tu ne pourras pas faire autrement, car c’est une affaire qui concerne plus les fédéraux que ta simple brigade. Tu baisses ton regard et observes tes chaussures un peu salie par ton escapade dans les égouts « … Enfin, je te préviendrais. Si tu as toujours le même numéro de téléphone évidemment. » Ne serait-ce pas là un moyen subtil de ta part Jacob ? Que tu saches si tu es libre pour lui envoyer un message de temps en temps ? Que c’est une manière de lui dire qu’elle t’a manqué dans le fond, même si tu es furieux contre elle ? Même si elle t’a fait mal à partir comme ça ? Qu’est-ce que tu détestes être comme ça, sérieusement… Tes collègues ne vont pas aimer que tu veuilles passer quelques enquêtes qui concernent les enfants impliqués dans le trafic, mais tu n’auras pas le choix: ce n’est pas de votre juridiction et de votre domaine de compétence. Vous êtes plus concentrés dans la résolution et l’appréhension des coupables des crimes aussi ignobles les uns et les autres.

Tu vérifies si Garcia Beauté est toujours en ligne. Tu l’as réalisé un peu tardivement quand tu as demandé si tu pouvais lui envoyer un message, pour parler des affaires entre autre. Tu tires une dernière fois sur ta cigarette, tu souris et hoche la tête pour confirmer l’exclamation. « Oui la Beauté.» Tu te moques un peu d’elle avec ce surnom évidemment, tu ne peux pas t’empêcher. Tu tapotes sur ta cigarette pour les dernières cendres et tu sens la chaleur arriver vers tes doigts. « Oh ok, je vois. C’est parce que tu as toujours ton oreillette… » Que tu lui expliques, elle n’a pas changé sur ce point-là non plus. Tête en l’air quand il s’agit de retirer les petites choses, puis de les perdre pour réaliser qu’au final, elle les avait toujours sur elle. C’est ce qui arrive quand elle est souvent stressée et ça te rappelle la soirée importante à ses yeux… Tu avais dû prendre quasiment toutes tes affaires dans tes poches, persuadé qu’elle les perdrait ou les oublierait. Tu as pu les lui passer dans le taxi, amusé que tu étais. C’était vraiment la bonne période, ce qui te manque de temps en temps, mais tu supportes mieux son absence maintenant. « Elle a l’air d’être bavarde et exaspérante, tu n’arrêtais pas de lever les yeux au ciel… À moins que ce n’était ma présence à tes côtés qui t’énervait. » Que tu commentes en haussant nonchalamment les épaules, tu détournes le regard pour observer tes collègues faire quelques derniers allers-retours. Ils t’observent discuter avec ta ex-compagne, tu te doutes qu’ils doivent se poser des questions.

Ils n’auront pas la réponse, parce que c’est personnel. Tu as besoin de discuter avec elle un petit peu, comme une petite pause entre deux. Comme si tu pouvais retirer un moment ton masque et profiter d’une compagnie, oubliant une solitude un peu trop étouffante. Tu écrases ta cigarette contre la marche en dessous de ton pied et tu la poses ici, tu ramasseras plus tard quand tu te relèveras. Quand tu t’es redressé, tu regardes Charlie, un peu étonné qu’elle te pose la question. En fait, ce n’est pas tant Charlie qui demande qui t’étonne, mais c’est la première fois que tu entends cette question depuis bien trop longtemps. Question sincèrement demandée, comment est-ce qu’il va ? Pas un comment tu vas, dite à la volée. Pas un comment tu vas pour les petites nouvelles. Tu pourrais répondre de manière simple: comment tu te sens après cette mission improvisée, que la réponse en générale. Mais tu sais que tu ne peux pas lui mentir, elle saura au ton de ta voix que ça sonnera faux, qu’à ta mimique tu mentiras… «Tu sais, c’est toujours difficile, les vérités ne sont pas toujours plaisantes à découvrir et remettent toujours en question sur la foi de l’humanité. Mais j’aime toujours autant mon travail. » Parce que c’est vraiment tout ce qui te reste. Tu souris un peu et tu hausses les épaules, comme si tu ne savais pas trop quoi dire de plus avec ça. En fait, si tu sais, mais Charlie, elle comprendrait qu’il y a bien plus que ça. Que ce n’est pas toujours facile ces derniers jours. Tu t’es fait attaqué par un mutant, une journaliste n’a pas arrêté de te remettre en question sur les différences de traitement entre un porteur et un humain. Pourtant tu les traites de la même manière. Tu déglutis un peu et tu détournes encore le regard. Tu te penches vers l’arrière pour chercher ton paquet de cigarettes et tu devines déjà le regard réprobateur, ça te fait lever les yeux au ciel. « Charlie. Ne dis rien s’il te plait. » Et tu ne vas pas l’écouter si elle te fait la morale, elle ne t’empêchera pas de sortir une nouvelle cigarette dont tu as besoin. Mais tu ne l’allumes pas quand tu l’as sur tes lèvres, des fois l’avoir entre tes lèvres t’aide un peu. « Je peux te poser une question ? » Si tu demandes comme ça, c’est ta façon de la prévenir ce que tu vas demander ne va pas lui plaire. Tu en deviens sérieux que tu retires déjà la cigarette de tes lèvres pour la regarder dans les yeux, intrigué que tu es. « Pourquoi je ne peux plus t’appeler comme avant ? » Et pourquoi tout le monde l’appelle maintenant Charlie, plus Debby. Pourquoi même qu’elle a divorcé d’Orlando ? Pourquoi ? Pourquoi tu t’intéresses à tout ça maintenant Jacob ?

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Tw: meurtre, massacre, traque du porteur de gêne X.

Oui, Charlie est contrariée. Jacob voit juste. Toute cette histoire la contrarie. Ce mafieux qui se sert de jeunes mutants paumés. Ce gosse qui a tué onze personnes et va passer le reste de sa vie en prison, s'il ne trouve pas la mort malheureusement entre temps. Cette enquête la contrarie. Le fait que la police ait mis son nez la contrarie également, ainsi que la mention de ses enfants par Jacob. Même si ce dernier détail, elle l'a déjà pardonné. Mais sur le coup, elle s'est rendue compte qu'il avait continué à l'espionner de loin pour savoir pour sa vie. Bon, après, elle n'a pas été discrète Charlie, elle n'a pas caché sa vie de famille. Et puis, si elle avait voulu être discrète, elle n'aurait jamais demandé à Poppie, soeur de Jay, d'être marraine d'un de ses deux garnements. Niveau discrétion, il y a mieux.
Non, c'est vraiment l'enquête qui la contrarie, car aujourd'hui, ce n'est qu'un pavé dans la mare, son arrestation. Enfin, c'est ainsi qu'elle le voit. Le plus important maintenant, c'était que son équipe et elle réussissent à arrêter le mafieux aux commandes de tout ça, ainsi que le reste de la pyramide. Que tout s'écroule pour de bon, qu'il n'y ait plus de trafic, de mutants paumés manipulés. Vision idéaliste, elle le sait. Un soupir franchit ses lèvres après qu'elle se soit confiée, et quand Jacob lui répond, elle tourne la tête vers lui. Elle est surprise de l'entendre dire de telle chose, et en même temps, elle est contente d'entendre ce qu'elle entend, de la part de Jacob. Un souffle d'espoir inattendu, venant d'une personne inattendue. La dernière à vrai dire, à laquelle elle aurait pensé pour ce genre de chose.

- Oui, on a un témoin clé, mais est-ce que cela suffira ? Ca ne fait pas toujours tout.

Il devait le savoir lui aussi. Un témoin clé c'est toujours une aubaine, mais malheureusement, des fois, ça ne suffit pas. Et là, ils s'attaquent à un gros poisson avec son équipe. Ca ne sera pas une mince affaire.

- On verra ce que donne les interrogatoires à venir.

Ajoute-t-elle simplement en haussant les épaules. Il faut à tout prix éviter qu'il y ait d'autres victimes de cette branche mafieuse, c'est ça son but principal. Préserver d'autres mutants paumés, d'autres innocents qui ne méritent pas de mourir. En tout cas cette mention de trafic intrigue Jacob qui se renseigne, pose une question. A laquelle, elle n'a pas vraiment de réponses. A son grand regret.

- Excellente question... Bien plus qu'on ne le pense... Tant d'histoires circulent, mais tout est difficilement quantifiable. Mais de toute façon, il y en a beaucoup trop. Même un jeune mutant, perdu, victime de ce genre de trafic, c'est trop.

Elle laisse parler son coeur pour le coup, car elle sait qu'il y aura toujours du trafic, peu importe tout ce que les fédéraux feraient pour arrêter cela. Et cela la fait soupirer, au même moment où Jacob exhale sa fumée de cigarette. Foutue clope, elle désapprouve toujours cela. Un vrai poison. Une vraie drogue. Le comble pour un haut gradé de la police de New York d'ailleurs. Pensée qui lui fait rapidement esquisser un sourire durant une courte seconde.

- Oui ?

Demande-t-elle quand Jacob commence à parler de suspecter une enquête impliquant un jeune mutant, sans terminer. Elle lui adresse un regard interrogateur, voyant sa mâchoire se serrer un instant. Et puis, la demande arrive: a-t-elle toujours le même numéro ? Est-ce une tentative de drague ? La question la traverse, et lui fait observer son ex-compagnon quelques secondes, avant de chasser cette pensée pour se reconcentrer sur la conversation.

- Oui, j'ai toujours le même numéro.

Ses yeux se détournent, tandis qu'elle hoche la tête, ne préférant pas se poser trop de questions. Il faut dire que cette chasse dans les égouts à ramener plein de souvenirs, fait remonter beaucoup de choses, plus qu'elle ne l'aurait pensé à l'origine, quand elle a accepté qu'il se joigne à elle pour la descente dans la cave, puis les égouts. Mais elle ne veut pas penser à tout cela, alors elle se focalise sur les policiers non loin, qui travaillent assidûment non loin d'eux, les observant. Leurs regards, elle les voit. Mais elle s'en fiche.

La mention de Garcia ramène la blonde à la conversation. Garcia, sa Garcia. Sa Beauté comme elle la surnomme depuis des années maintenant, preuve de la grande proximité des deux jeunes femmes. Back up toujours là pour l'équipe, sans quitter son bureau des locaux de l'agence. Petite fée cachée, en quelque sorte.

- Hé ! On ne se moque pas !

S'exclame-t-elle quand Jacob commence. Non, on ne se manque pas de son surnom. C'est comme ça entre elles, c'est comme ça aussi avec tous les membres de l'équipe. En tout cas elle n'est plus là, elle a raccroché, et elle comprend la question du chef-adjoint Charlie, quand il mentionne son oreillette. Qui est toujours à son oreille. Ses longs doigts fins viennent la retirer quand Jay la mentionne, pour la ranger dans son étui. Oui, elle ne l'avait pas enlevé. Prise dans son enquête, elle l'a oublié au fil des conversations, sans compter qu'elle ne la gêne pas. Mais désormais, elle est dans son étui.

- Elle n'est pas exaspérante !

La phrase quitte rapidement les lèvres de la blonde quand elle entend l'accusation envers son amie. Fidèle et proche, elle ne peut laisser dire une telle chose. Mais elle corrige.

- Elle est très curieuse. Et bavarde oui, c'est pour ça que je levais les yeux au ciel.

Parce qu'elle la questionnait sur Jacob, et faisait des tas de commentaires, elle qui est au courant pour l'histoire entre le policier et l'agente.

- Je te rassure, ce n'est pas ta présence, arrête de t'imaginer je ne sais quoi. Si je n'avais pas voulu de toi, tu ne serais pas descendu avec moi.

Autant qu'elle soit honnête avec lui. Elle hausse même les épaules elle aussi en disant cela, évitant le regard du policier. En tout cas, elle ne lui en dit pas plus sur la conversation avec Garcia, et ne lui en dira pas plus. Ca ne concerne que sa collègue et elle ce qui s'est dit pendant qu'elle marchait dans les tunnels de New York.
Mais assez parlé d'elle, ou de sa collègue. Maintenant, assise sur ces marches, ce qu'elle veut savoir, c'est comment est-ce qu'il se sent lui, après ces émotions, ce moment rempli de tension. Elle lui demande, alors qu'il écrase sa cigarette, se surprenant à espérer qu'il n'en reprenne une autre, bien qu'elle sache déjà la réponse à ce sujet. Par contre, elle ne se doute pas la réponse que va lui faire Jay à sa question, et celle-ci n'est pas totalement la réponse à ce qu'elle demandait, mais soit.

- Tant mieux alors, c'est le plus important.

Répond-elle en souriant doucement.

- Et après aujourd'hui ?

Ose-t-elle finalement, après un court silence. Car c'est bien ça qui l'intéresse. Comment est-ce qu'il se sent après leur périple dans les égouts, leur rencontre avec Aiden, ou encore la scène de crime qu'il a vu en haut, alors qu'elle s'est épargnée ce spectacle, elle. Mais elle se doute que ce n'est pas facile. Il faut voir la seconde cigarette qu'il tire de son paquet, ce qui lui vaut un regard réprobateur de la blonde. Qu'il voit. Et un soupir. Qu'il entend.

- Je ne dis rien, mais tu sais ce que je pense.

Lâche-t-elle en détournant le regard. Pourquoi s'empoisonner ainsi, à petit feu ? Décidément, elle ne peut pas comprendre. Elle soupire à nouveau, même si elle note qu'il ne l'allume pas. Pas tout de suite, car il finira pas la faire brûler, comme il brûle sa vie avec celle-ci. Jolie mise en abîme.

- Une question ?

Regard interrogateur et surprise se lisent sur son visage, mais elle accepte d'un regard. Car elle est intriguée, elle se demande ce qu'il veut savoir. Sauf que la réponse n'est pas forcément plaisante. Un long frisson parcourt l'échine de Charlotte quand elle l'entend. Pourquoi est-ce qu'il ne peut plus l'appeler Debbie ? Un souvenir vient. Puis des dizaines d'autres. Et des larmes lui montent aux yeux. Elle soupire doucement, les ravalant.

- Je ne supporte plus ce surnom depuis que... depuis que mon père nous a quitté...

Aveu lâché dans un souffle, une voix à moitié cassée, comme à chaque fois qu'elle en vient à mentionner son père. Cet homme tant aimé, tant idolâtré, que le destin lui a pris bien trop tôt. Le premier à l'avoir appelé Debbie. C'est grâce à lui que ce surnom a vu le jour, et c'est avec lui qu'il a pris fin.

- Alors c'est Charlie maintenant. Pour tout le monde.

Changement difficile pour les siens, à savoir sa mère et ses frères. Mais ils ont tous accepté et respecté son choix. Jacob doit être le dernier à apprendre la nouvelle. Après, elle lui reconnaît que celle-ci est légitime.

- Il est mort d'un infarctus, il y a trois ans.

Ajoute-t-elle après un court silence entre eux, comme pour briser la glace. Pour prévenir la prochaine question, ou si elle ne venait pas, répondre à l'interrogation silencieuse que se poserait Jacob. Lui qui a bien connu son père par le passé. Qui sait à quel point père et fille avaient une relation unique et fusionnelle.

- Mais c'est comme ça, c'est la vie.


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Tw: cigarette

Tu te doutes bien qu’avec un témoin, les choses ne seront pas simples et le noeud ne se dénouera pas aussi facilement comme ça. En revanche, elle a fait quand même un pas, une belle avancée dans l’enquête. Elle est plus avancée qu’au départ, elle aurait pu ne rien avoir et patiner dans cette enquête. Tu lâches un léger soupir mitigé, parce que tu n’as pas vraiment d’expérience dans ce genre d’affaire qui implique une mafia sur le grand réseau. Tu n’as jamais travaillé sur cette affaire, alors que tu aurait aimé mais c’est toujours en dehors de ta juridiction. C’est bien toi, Jacob, à vouloir toujours plus. « Non, c’est vrai que ça ne fait pas toujours tout, mais ça te fait une avancée dans l’enquête. » Que tu dis en jouant un peu avec la cigarette. Tu essayes de relativiser pour elle, parce que tu ne la sens pas très confiante pour la suite à venir, tu te doutes bien que ça va être compliqué. Quand tu te rappelles du désastre que tu as vu à l’étage, que tu as dû garder le coeur accroché et que tu n’as pas tourné l’oeil. Tu as l’habitude, mais à chaque fois, tu te dis que tu as vu le pire du pire, que plus rien ne te surprendra. Mais pourtant. Tu hoches silencieusement la tête avant de baisser ton regard, elle verra bien ce que ça va donner par la suite et tu demanderas des nouvelles d’une manière ou d’une autre. Tu te demandes quand même combien il y a d’enfants impliqués dans cette histoire, mais il y en a déjà beaucoup trop, tu imagines bien qu’il y en a qui sont exploités par les adultes lâches, qui ne veulent pas assumer les conséquences de leurs décisions. Tu te demandes encore une fois de plus, silencieusement si tu as pu avoir une affaire de ce genre… Si tes souvenirs sont bons, tu en as eu deux, mais tu n’es pas sûr si c’est lié à cette mafia, il va falloir que tu regardes dans les archives. Comme toujours, tu veux plus, Jacob, mais tu veux aider à ta manière. Tu penses que s’il y a les deux affaires qui sont liées, peut-être qu’elle aura un témoin en plus à interroger. Ils sont évidemment vivants, tu en es sûr parce que ta brigade n’a pas à son actif des soi-disant victimes mutants qui n’ont pas la majorité. Dans tous les cas, tu te dis qu’il y a quelque chose à chercher, à vérifier avant de partager ça avec Charlie. Tu ne vas rien lui dire évidemment, mais tu ne te prives pas de demander d’une manière détournée si elle a toujours le même numéro de téléphone. Certes, c’est pour l’enquête comme tu le fais si bien comprendre, mais c’est pour savoir si tu peux lui reparler quand même. Parce qu’elle t’a manqué que tu veuilles l’admettre ou non. Tu ne te vois pas envoyer un message sans lui avoir demandé si c’est ok pour elle. Tu sens son regard sur toi, comme tu t’en es douté. Tu hausses les épaules, les yeux toujours sur tes chaussures de travail. Tu savais que Charlie allait te regarder, probablement aussi surprise que toi. Tu te demandes ce qu’elle est en train de penser. Que tu as perdu la tête ou que tu essayes de faire un pas vers elle depuis que tu sais qu’elle divorce ? Ou les deux. Peu importe, la chose est faite: tu as demandé si tu pouvais la contacter par téléphone et la réponse a été oui. C’est tout.

Tu lèves la main libre, avec un air à la fois innocent et moqueur, tu essayes de te dédouaner mais tu ne peux pas, c’est plus fort que toi et puis tu as besoin d’alléger un peu l’atmosphère. C’est sûr que ce n’est pas tendu comme dans les égouts, mais tu y sens quand même un léger malaise et c’est normal. Vous avez vécu aussi longtemps ensemble, vous vous êtes séparés dans de mauvais termes. « À peine voyons… Tu sais ce que j’en pense des surnoms. » Que tu dis, ce n’est pas un secret pour Charlie de savoir que tu as toujours détesté les surnoms. Que tu n’aimes pas qu’on t’appelle autrement que Jacob, un prénom est fait pour être respecté dans toute son entièreté. Mais tu sais que ton avis n’est pas partagé avec tout le monde, pour ne pas dire personne. Tu es bien le seul à râler quand on t’appelle autrement que par Jacob, tu laisses Poppie t’appeler Sherlock ou Jay, ta mère Jay aussi et Charlie à l’époque, le même surnom après l’avoir découvert par Poppie. Dire que depuis ce jour-là, les choses ne sont plus restées les mêmes. Trois jours entiers à l’entendre t’appeler Jay jusqu’à que tu cèdes. Mais bon, avec le temps, tu as appris à respecter à ta manière les surnoms que les gens se donnent, même si tu ne peux pas t’empêcher de te moquer de temps à autre. Alors tu te pinces les lèvres pour ne pas trop rire et surtout pour t’empêcher d’aller trop loin, vous n’êtes pas aussi proches comme avant que tu te rappelles douloureusement. Tu remarques que les habitudes peuvent vite revenir au galop, alors tu fais attention.

Mais tu préfères rester honnête dans tes paroles dans la limite du possible, mais évidemment qu’elle va défendre sa collègue. Apparemment ce serait une amie pour Charlie, tu gardes ton air indifférent alors qu’elle est en train de défendre la beauté, fortement curieuse et bavarde. De nouveaux adjectifs pour détourner le terme exaspérante. Tu l’aurais qualifiée ainsi mais tu reconnais que tu aurais décrit une personne comme ça si tu l’appréciais bien. Tu lâches une petite moue amusée, tu te doutes bien que Garcia a posé des questions à ton sujet et probablement sur le comportement de Charlie. Parce qu’elle aurait pu appeler son chef ou un de ses collègues au lieu de descendre avec toi, tu étais juste censé chercher ton soi-disant matériel. Mais tu as tenté un coup de poker en dernier recours, et ça a plutôt bien marché. Parce qu’elle l’a voulu.

Tu tournes ton regard vers elle, tu remarques qu’elle ne te regarde pas, qu’elle préfère observer ailleurs. Tu plisses les yeux, assez intrigué avant de lâcher un petit sourire. «Merci. » Que tu finis par dire. Rien ne l’obligeait à vouloir descendre avec toi, elle t’aurait très bien pu te laisser sur place et t’énerver tout seul. Mais elle a voulu de toi du début à la fin. Toi qui pensais qu’au final, les gens qui étaient proches de toi, ne voulaient plus rien à voir avec toi. Dans ce fond-là, Charlie t’a prouvé que tu t’es trompé.

Elle ne lâche pas avec cette réponse bien trop générale, comme tu t’en doutais. Tu détestes ton côté égocentrique et tu as peur aussi de lui montrer un côté qu’elle détestera. Tu n’as pas oublié son dicton de tout à l’heure et tu es bien tenté de lui demander ce qu’elle voulait dire par là. Mais tu n’as pas envie d’avoir cette conversation-là, sur les marches des escaliers, devant tes collègues et les siens. Tu n’as pas envie de devoir te justifier encore et encore. Alors comment est-ce que tu te sens aujourd’hui ? Tu soupires longuement en regardant devant lui, tu sembles chercher tes mots et tu secoues la tête. «Après une telle journée, je ne dirai pas non à une pizza… » Que tu dis. Elle peut comprendre que si tu parles de nourriture de réconfort, toi qui saute pas mal de repas pour le travail, c’est que dans le fond, tu reconnais être bousculé par tout ce qui s’est passé. Tu as vu les corps, de ce qu’il en restait. Tu sais que tu ne vas pas en beaucoup dormir et ça accentue encore plus ta peur envers les mutants mal intentionnés. Tu allais faire ton enquête et rien ne t’avait préparé à faire face à ton ex, ni à faire équipe avec elle et encore moins à mettre de côté ta haine anti-mutant pour rassurer un adolescent. « Mais, je suis content d’avoir pu appréhender Aiden avec toi. On a évité de nouvelles victimes, puis ça m’a fait réaliser que dans le fond, c’était la bonne époque quand on faisait équipe. » Tu souris rapidement avant de te reprendre plus sérieusement, puis de sortir une seconde cigarette, tu en as besoin parce que tu te sens quand même légèrement en vrac. Tu changes donc le sujet en anticipant le fait qu’elle allait râler. Mais tu es comme ça, tu n’as pas forcément envie de t’étendre plus que ça.

Alors que tu n’as pas allumé la cigarette, tu demandes pourquoi tu ne peux plus l’appeler Debby. Elle adorait ce surnom en plus, tu te demandes ce qui s’est passé et quelle est cette nouvelle histoire derrière. Tu fronces légèrement les sourcils quand tu observes le changement d’expression chez Charlie. Tu bouges un peu la tête sur le côte et tu te figes quand elle te dit pourquoi en une phrase.

Merde.


Tu fermes les yeux quelques secondes, tu as fait une gaffe et pas qu’une fois en plus, à l’appeler par son surnom. Mais tu ne pouvais pas savoir et pourtant, tu la surveilles et tu n’es pas fichu de savoir comment vont ses parents que tu as bien connu. Tu hoches la tête et ouvre les yeux pour la regarder. « Je comprends… » Tu fais une promesse silencieuse de respecter donc sa demande. Tu ne vas pas refaire la même erreur. Tu ne dis rien, en vrai, tu as encore une question mais tu ne vas pas la poser. Tu n’as pas envie de remuer le couteau dans la plaie, même si tu es dans le fond fâché contre elle, tu ne diras rien: tu n’es pas cette personne qui voudrait blesser les gens que tu as aimé ou que tu aimes toujours. Alors que tu allais dire désolé, elle ajoute la réponse à ta question silencieuse. Un infarctus, c’est venu brutalement, personne ne s’y attendait. Il avait toujours l’air en forme le père de Charlie, tu l’appréciais beaucoup cet homme et tu écoutais attentivement ses conseils. Il était vraiment comme un père pour toi, plus que le tien. Il avait ton respect et il a toujours su te tempérer des fois dans les débats. Non, tu faisais vraiment parti de la famille dans le fond, c’était d’une évidence à l’époque: toi et Charlie. Alors apprendre son décès, ça t’a un peu pour ne pas dire totalement coupé l’envie de fumer. Tu as un peu la gorge nouée et tu es sûr que tu t’étoufferais dedans. Tu lâches un gros soupir et observe Charlie qui rassemble toutes ses forces, silencieusement, pour ne pas craquer. Silencieusement, tu poses la main sur l’épaule de Charlie. Au début, tu le frôles, n’étant pas sûr qu’elle le permettrait, puis tu t’es dit au diable… Vous avez été ensemble et tout le monde est au courant. Puis tu sais que tu ne peux pas faire plus que ça, dans les gestes, dans la normale tu aurais entouré ses épaules de ton bras et tu l’aurais attirée contre toi pour y avoir un soutien. Alors le fait que tu as posé la main sur son épaule, ça te fait étrange. Mais surtout, ça te fait mal. Un mélange de douleur de la perte, de la colère de votre histoire, de cette distance… Tu regardes Charlie, pas devant toi d’ailleurs. « Je suis vraiment désolé. J’appréciais beaucoup ton père, c’était quelqu’un de bien qui a toujours su se faire entendre et qui sait être honnête. Je crois qu’en dehors de Poppie, je n’ai jamais connu quelqu’un de plus patient que lui. » Ce que tu dis te tire un léger sourire avant de te reprendre, tu ne te rends pas compte que tu caresses l’épaule de Charlie du bout de ton pouce. Oui, tu étais sincèrement désolé pour la perte de son père, parce que tu savais aussi à quel point elle l’aimait et que leur complicité était vraiment belle à voir. À un tel point que tu t’es demandé pourquoi tu n’as pas ça avec ton propre père. Tu n’as jamais su être le fils que Jack Sr aurait rêvé et tu sais qu’aujourd’hui, il est toujours aussi déçu de toi, de la réputation que tu traines à cause du Saturday Observer. Mais tu ne dis rien, tu n’en fais rien parce que ce n’est pas le moment.

« Chef-adjoint ? » Vraiment, ce n’est pas le moment du tout. Tu ne peux pas t’empêcher de lancer un regard contrarié à ton collègue qui est venu vers vous, que tu n’as pas vu arriver, ni entendu. Rien de tout ça. « Mh ? » Que tu lâches. Inconsciemment, tu as arrêté de caresser du pouce l’épaule de Charlie. « On a fini de ranger, nous sommes prêt à partir. J’ai donné le dossier au chef du FBI présent à l’étage. » Tu lâches un léger soupir et tu hoches la tête, tu comprends que c’est l’heure de partir. « J’arrive. » Que tu dis, ton collègues s’en va sur le coup, non sans un regard à Charlie avant de disparaître. Tu regardes à nouveau ton ex, tu te pinces les lèvres et tu lâches un soupir que tu fermes les yeux en même temps. « Désolé, c’est vraiment mal tombé, le timing… » C’est toujours comme ça avec le travail dans la police. Le timing n’est jamais bon. « Je te recontacterai si j’ai du nouveau de mon côté et euh… » Non, ça ne sert à rien de lui dire que tu es là si elle a besoin de parler. Elle a sa beauté pour ça ou encore sa famille, Poppie peut-être aussi. Elle peut en parler à tout le monde, mais surtout pas à toi.


Surtout pas. Tu esquisses un rapide sourire, tu ranges la cigarette que tu n’as pas commencé à fumer dans la poche de ta blouse et tu relâches son épaule quand tu te relèves. Tu pourrais partir, juste comme ça, lui dire au revoir et bon courage pour la suite de l’enquête. Mais au lieu de ça, tu lui tends la main pour l’aider à se relever. Prêt à l’aider de façon silencieuse, dans la limite du possible et … Puis avoir à l’idée devoir se dire au revoir sans savoir quand qu’est-ce que tu la retrouveras te déprime dans le fond. Oui, c’est vraiment une journée à terminer par une pizza en vrai…

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