à perte de vue // hyacinth&everest

à perte de vue.

tw : drogues, mental breakdown, suicidal talk.
you feel like you’ve done something terrible, like robbed a liquor store, or swallowed pills, or shoveled yourself a grave in the dirt, and you’re tired.

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T'avais harcelé Everest de messages.
T'avais pas de raisons particulières outre le fait que tu te sentais comme une merde.
T'avais tapé une crise d'asthme en plein entraînement et t'avais fini sur le banc avait de pouvoir insulter les mères de toutes les personnes présentent dans cet espace autre que toi-même. Même si t'aurais pu le faire. Elle mériterait ça, ta mère, ton père aussi.

Bullshit les gens qui disaient que tu devais les pardonner, leur dire que c'était pas grave, que tu comprenais. Tu comprenais pas. Tu comprendrais jamais.
Everest il avait un peu plus d'chance, parfois ça te tapait sur le système, une mère, un père, de la thune, un job, il était beau, il avait tout, et il t'avait toi, aussi. Une amitié tirée par le colback, sortie de nulle part comme si vous vous connaissiez depuis des centaines d'années, vous vous tapiez mutuellement sur le système, mais t'avais personne d'autre que lui, t'étais pas quelqu'un de très sociable, tu commençais les relations sans jamais les finirent, observais les yeux tristes des mecs que t'avais rejeter parce que t'étais « pas prêt » à être en couple.

T'étais un cas désespéré, au fond du trou, gamin à la tête vide et aux crises de paniques empirant dès que la perfection n'était plus aussi attrayante. Everest restait la solution, l'aide, l'ami, le meilleur ami, les mots qui se bloquaient toujours ensuite dans ta bouche.

Toi et Everest ça ne fonctionnerait pas, parfois pourtant t'essayais d'imaginer, tu voulais tenter, puis t'avais les mots qui revenaient, t'étais un monstre, t'étais pas appréciable, encore moins aimable, tu finirais seul, mort, dans un coin.
T'étais pas quelqu'un qu'on voulait côtoyer, pas quelqu'un qu'on pouvait apprécier, coussin détestable de sarcasme et de flirt pour remplir ce rôle qu'on t'a assigné et dont t'arrivais pas à te détacher. T'as un sourire quand y a la silhouette d'Everest qui se dessine, t'observes entre les larmes que t'as pas réussi à empêcher de couler.

T'avais encore écrit à ta mère, arracher le papier, déchiqueter, brûlé, les cendres encore légèrement fumantes dans un cendrier que t'utilisais pour autre chose que des clopes. « Au moins. » Et t'as un rire, la tête contre le rebord de ton lit et l'cœur au bord des lèvres, t'étais peut-être défoncé, sans doute, t'avais oublié ce que t'avais fait dans les dernières minutes autres qu'avoir écrit et fumé à ta fenêtre, l'odeur qu'tu faisais disparaître comme tous les ados de ton âge, le febreeze qui embaumait et s'enfuyait pas la fenêtre. « J'ai l'impression que j'vais me foutre en l'air. » T'as un rire, l'corps qui se détend contre le bois trop dur s'enfonçant dans ton dos. Les sanglots sont coincés dans l'coin de la gorge.
« Tu m'détestes aussi ? Comme les mecs auxquels j'ai dit non, comme tous les gens à qui je parle. » Tu dérives, te casses la gueule dans les pensées intrusives parce que t'as eu la putain d'envie de regarder une vieille photo qu'tu cachais toujours dans l'fond d'ton sac. « J'suis pas une putain de bonne personne Ev', j'ai l'impression que je deviens taré. » T'as l'sourire qui déforme tes traits en plus, l'air plus manic que d'habitude.

T'avais l'habitude de te cacher quand ça allait pas, d'te terrer dans un coin sans rien dire, de fermer les yeux, de passer des jours sous la couette sans parler à personne. Tu faisais passer ça pour de l'arrogance, tu faisais passer ça pour du désintérêt, mais tu pouvais pas, tu pouvais plus, pas cette fois.

« Tu sais pourquoi je t'ai dit que c'était mort pour qu'on soit en couple ? Pour ça. » Signe dramatique envers toi-même la main qui se glisse dans tes cheveux, agrippe une mèche, pour te calmer, pour essayer de respirer, pour pas péter un câble encore. On pouvait pas attendre d'un gosse comme toi d'aller bien, on pouvait pas attendre de quelqu'un qui avait subi le pire d'aller bien, c'était comme si t'étais vide, juste vide, t'osais même pas regarder Everest dans les yeux, t'avais jamais réussi à le regarder vraiment dans les yeux, en fait. @everest sauvage

à perte de vue.

tw : drogues, mental breakdown, suicidal talk.
you feel like you’ve done something terrible, like robbed a liquor store, or swallowed pills, or shoveled yourself a grave in the dirt, and you’re tired.

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T'aurais jamais dû te retrouver dans cette situation.
T'aurais jamais pensé te retrouver aussi fragile devant quelqu'un, surtout pas devant Everest
Il t'avait jamais vu comme ça et t’aurais préféré que ça reste ainsi, que tu restes petit prince à la langue de serpent, crocs venimeux que tu plantais dès que tu te sentais un peu en danger.


T'aurais pu hurler, l'insulté, lui dire qu'il était rien pour toi, t'aurais pu le rejeter, lui dire que t'avais jamais été son ami, qu'il te faisait pitié et que c'est pour ça que t'étais son ami.
Ça aurait été un mensonge, mais peut-être que ça t'aurais empêcher de le blesser plus, ça t'aurais empêcher d'le ramasser dans tes filets, ça aurait empêché ton cœur congeler de se réchauffer un peu.



Ce qu'il se passe ? Tu sais pas, t'es perdu dans les flashbacks et la haine de toi-même et de ce que t'es. Suffisait pas d'être mutant, fallait que tu cumules les emmerdes et les divergences sociales.


Le blond part, blond, tu sais pas, en fait. Y a les couleurs que tu lui fous sur l'crâne dès qu'il se plaint un peu trop d'une couleur délavée, puis tu vois pas assez clair, t'as les larmes au coin des yeux et tu vois flou, tu sais juste que c'est lui avec sa voix de merde et sa taille de merde et son allure coincée qui te donne juste envie d'lui envoyer ton cendrier à la gueule.


T’arrives même pas à ouvrir la bouche, il t'en laisse pas vraiment le temps pour être honnête, t'as l'habitude d'Everest et des mots qui dégoulinent de sa bouche comme un flot ininterrompu d'informations que t'as beau trouvé futile faut avouer que parfois ça te fait du bien.

« Pourquoi t'as fait ça ? » Doucement sors de tes lèvres, Everest avait le don de se mettre dans la merde, il attirait plus le mauvais que le bon, partout, tout le temps.

T'osais pas dire que parfois t'arrivais même pas à sortir de ton lit, de ta chambre, que parfois tu l'ignorais juste parce que tu savais que tu câblerais et que tu risquerais de le blesser comme t'as blessé tout le monde depuis que t'es là. Des airs de héros avec tes aurores boréales presque aussi pathétiques que toi, t'étais pas quelqu'un de bien, pas un bon mutant, pas une bonne personne. « Tu veux m'embrasser ? » Qui sors, tout seul, comme ça, alors que tu redresses l'corps anesthésié par la fumette. Parce que Everest et toi c'était un bordel depuis le début, parce que y avais eu , parce que toi t'avais personne, jamais trouvé d'intérêt à sortir avec quelqu'un parce que t'étais de trop, tout le temps. « Parfois j'ai l'impression que t'en as envie, pourquoi tu l'fais pas ? » Penche la tête sur l'côté comme un chiot abandonné, les larmes qui sèchent sur les joues trop rouges parce que t'as trop frotté pour faire disparaître les larmes, symbole d'humiliation selon toi, alors que t'auras jamais été plus humain.  @everest sauvage