Scat Cat ~ Neferti

Scat sur son épaule, caché sous sa capuche, calé contre sa joue. Il a bien chaud là, Lui comme le chaton qui le suis partout depuis pas loin de deux semaines. Il l'a adopté comme soutient émotionnel, c'est ce qu'une des psychologues de l'hôpital lui a conseillé. Il ne peut pas dire qu'il va mieux depuis qu'il l'a, les migraines sont toujours là mais c'est vrai que son ronron quasi permanent lui permet de penser à autre chose. La légère vibration qui se repend dans sa mâchoire ou sur sa poitrine quand il est allongé. Elle lui fait du bien, le focalise sur autre chose. Ca fait deux semaines seulement qu'il a ce petit animal et plus jamais il ne pourra s'en passer. Et ça semble réciproque. Il se balade parfois dans la maison, mais le plus souvent il est collé aux basques de son maître, de Roman.

Il ne le quitte jamais. Jamais. Il n'a pas été entraîné, il n'a pas reçu de formation mais il est parfait pour le rôle. Roman n'a pas encore pu le présenter à tout le monde. Il en a parlé à Anita évidemment, il ne peut pas résister et lui dire quand elle passe à la maison, un mms est parti directement. Une photo du chaton roulé en boule dans son cou. Il a eu ce qu'il attendait de la part de sa petite sœur, clairement.

Et aujourd'hui, il est de sorti. Il n'a pas de vrais plans, il pense passer voir l'association, histoire de voir du monde. Mais surtout, il essaye de vivre un peu, de sortir et de s'habituer à la ville. Il a envie de commencer à avoir une vie sociale, de sortir et de découvrir. De ne plus être dans ce cocon de noir et de douleur.

Il est passé à côté de beaucoup trop de chose et il y a encore plus à vivre. Il a failli tout raté. Merci Anita encore une fois.

Donc aujourd'hui, il sort. Il se dit même qu'il s'offrira peut-être un petit truc sucré ? Et une gourmandise pour Scat. Pour le moment, il a un casque anti-bruit épais sur les oreilles, la musique qu'on lui passe est douce. Assez pour oublier tout les bruits de la ville alentours, tout les bruit trop fort.

Mais tous ne peuvent pas être atténués.

Le violent et long coup de klaxon qui résonne juste à côté de lui le fait sursauter, un cri lui échappe et Scat s'effraye violemment. Ses griffes se plantent dans la peau du cou de Roman, effleure sa joue et le chaton s'enfuie à toute vitesse dans les rues de la ville. Il ne crie pas son nom, il n'en est pas capable, sa voix a toujours été habituée à parler bas, il s'est auto conditionné. Pourtant il court, paniqué à l'idée de perdre son nouvel et actuel seul ami. Il le pet vite de vue, un chaton ça court vite. Si vite. Et lui s'essouffle. Alors il se penche vers une nouvelle solution : les passants.

-Vous n'auriez pas vu passer un chaton ? S'il vous plaît ?

On lui donne des pistes à suivre, qu'il suit et finalement plus il avance, moins il en a... Et plus il perd espoir.

-Vous n'auriez pas vu passer mon chaton... ?

Il demande à droite, à gauche, à qui veut bien faire l'effort de tendre l'oreille pour l'entendre.

-S'il vous plaît ?