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lost in translation — MARCI

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Kept my word, I was loyal.. Did you forget ? But you're in denial, i'm left to regret. Some things I've been saying. Does it mess with your head ?  ---  @Marci Clayton   



Début de soirée passée à tergiverser dans une maison devenue soudain trop grande, Mara allait et venait en soupirant au gré des lignes qu'elle relisait inlassablement. La paperasse laissée sur la table, elle était même allée en direction du congélateur afin d'en extraire une glace. Mais elle avait mangé la dernière plutôt dans la soirée. Sans ce dérivatif bourré de sucre, Mara le savait ; Elle serait en incapacité de juguler ses tourmentes.

Vie s'habillant d'un chaos devenu habitude, la chasseuse y avait pourtant trouvé dans son paradoxe une certaine stabilité. Elle, sans famille depuis toujours ; elle s'était attachée à un Seth aussi bordélique sentimentalement qu'elle. Elle, à la dérive depuis sa naissance ; elle avait trouvé un port d'attache. Un endroit où vivre, une vie à gagner et une ambition à alimenter.

Tout allait bien dans le fond.
Peut-être trop bien pour le karma qui eut décidé de se rappeler à son bon souvenir. Ça avait commencé avec le retour impromptu d’Asher, et puis, ça avait continué avec la réception de ce courrier dont elle avait oublié la démarche tant sa longueur de traitement s'était faite dans un silence de mort.
Si le second élément aurait dû être digéré aisément, ce n'était pourtant plus le cas depuis qu'elle avait croisé le premier.

Les nerfs animés d'une certaine tension, Mara s'était persuadée qu'elle ne pouvait s'épancher sur ces retrouvailles qu'elle avait longtemps rêvé malgré leur séparation douloureuse. Après tout, Asher demeurait celui pour qui elle avait eu ses premiers sentiments, les plus purs et les plus puissants. Si puissants, qu'elle fut incertaine de pouvoir un jour aimer à nouveau lorsqu'elle s'était retrouvée sur ce lit d'hôpital, seule.

« C'est n'importe quoi. » Pestait-elle en se retenant de se traiter de vieille bonne à radoter. Chassant alors de ses pensées le premier tumulte, elle fit le choix de se focaliser sur le second en prenant entre ses mains la fameuse lettre aux allures d'officiel. C'était noté noir sur blanc ; Ils avaient trouvé une correspondance avec quelqu'un. Et tandis qu'elle ne cessait de relire encore et encore son nom, elle soupira sur un.. « Tout est une question de timing. »

Et c'était une évidence.
Repliant la lettre, elle la nichait dans la poche arrière de son jeans afin de se remettre en marche en direction de la sortie. Arrêtée dans son avancée jusqu'à une des photos où elle se voyait avec Seth, elle prit le cadre pour l'observer un moment avant de le reposer.

Animée d'un nouvel objectif, Mara attrapa les clés de sa voiture ainsi que celles de la maison afin d'en passer le seuil. Porte verrouillée sur son passage puis perron dévalé dans la précipitation, la chasseuse de prime gagnait sa voiture pour s'y engouffrer. Moteur démarré, elle quittait son quartier du Queens pour s'arrêter devant la première supérette ouverte le soir. Se garant sans grande précaution, elle allait et revenait de l'endroit avec un sachet rempli de glaces. Les magnums ayant la préférence de leur fratrie déjantée, elle en acheta d’ailleurs une quantité indécente avant de retourner au volant de sa voiture.

Assise, elle hésita un moment, pensive. Elle n'avait pas envie de rentrer, pas encore. Pas tout de suite. Elle n’avait pas envie de se retrouver face au bruit de ses pensées dissidentes. Coulant un regard oblique à l’heure tardive, elle tenta sa chance sans même prévenir.. Ce qui aurait surement été mieux, fondamentalement. Mais Mara avait la tête ailleurs, l’esprit embourbé dans un tumulte dont elle refusait de reconnaitre l’ampleur. Démarrant à nouveau le moteur de la voiture, elle s’engagea dans les rues new-yorkaises afin de prendre la direction de Brooklyn. Le silence feutré de l’habitacle associé à la concentration de la route, Mara parvint à se vider la tête efficacement, tant et si bien qu’une fois arrivée au pied de l’immeuble de Marci, elle prit le temps de se garer convenablement.

Sac attrapé plein de batônnets de glace, elle sortit du véhicule pour prendre la direction de l’immeuble de son amie. Le réconfort de sa simple présence avait été la seule pensée immédiate qui avait traversé le tumulte de Mara. Alors, elle s’était retrouvée là, sans songer une seule seconde que Marci pouvait s’être absentée.
Sonnant à l’interphone de son appartement, elle patienta un moment jusqu’à entendre le grésillement caractéristique de la manifestation de l’autre. « C’est moi ! » Chantonna-t-elle, sur la mélodie d’une habitude prise. Il n’y avait bien que la chasseuse pour se présenter de manière aussi cryptique et tout à la fois triviale.

Lorsque la porte se déverrouilla, elle s’engouffra dans l’entrée jusqu’à prendre les escaliers et gagner l’étage de son amie. Frappant à plusieurs reprises à sa porte, elle patienta jusqu’à voir Marci apparaitre dans l’encadrement. Lui présentant en guise de préambule le sachet de glaces, elle se glissa ensuite dans l’appartement. « J’ai amené de la glace ! Tu faisais quoi ? Je me suis dis que tu t’ennuyais.. J’ai raison ? »



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Myocarde en folie. Battements incontrôlés. Muscles ramollis. Ils n’en peuvent plus. Presque plus capables de la soutenir, de suivre le rythme infligé. Le corps n’attend qu’une chose : l’arrêt total. Le moment où il n’aura plus besoin de se mouvoir. Quand le corps crie à l’aide, le cerveau le fait taire. Laisse de côté les pensées tentatrices pour se concentrer sur l’objectif. Encore quelques pas de plus. Encore quelques minutes de plus. Il faut laisser de côté la douleur. Il faut repousser les limites. Même quand le cœur s’emballe. Même quand la respiration est laborieuse. Il faut chercher l’énergie là où elle se cache. Il faut se concentrer sur autre chose. Et les choses ne manquent pas. Marci en a plein la tête. Des pensées qui la poursuivent partout. Des souvenirs joyeux, maintenant douloureux. Des inquiétudes pour les uns et les autres. Des organisations à gérer pour telle ou telle manifestation. Des personnes rencontrées durant la journée. Des histoires entendues qui résonnent encore dans ses oreilles. Trop de choses à digérer. Séance thérapeutique que de courir dans les rues new-yorkaises et dans ses parcs. Musique à fond dans les oreilles. Circulation et conversations alentours à peine audibles. C’est le but. Esprit totalement focalisé. Happé par les pensées. La voix de l’application énonce six miles, ça la fait sursauter. Le cerveau concède enfin à ralentir le rythme. Laisser le corps se reposer un instant pour lui permettre de rentrer à bon port. Objectif : tenir. Et quand elle sent l’énergie affluer de nouveau, Marci repart. Chemin retour pris. Seulement motivée par la promesse de ce qui l'attend à l'appartement.

Une douche et une soirée devant une série, avec un repas. Programme plus que bienvenu. Nécessaire de se retrouver avec soi-même après une journée pareille. Besoin de souffler de plus en plus intense, de plus en plus présent. Besoin pas assez écouté ces derniers jours. Ce soir est le soir. Le trajet retour, c’est l’occasion de fermer certains chapitres ouverts dans la journée. De lâcher prise sur des sujets sur lesquels elle n’a pas la main. D’abandonner des idées susceptibles de la suivre dans son sommeil. De faire le ménage dans ses émotions. Quand elle arrive à la porte de son immeuble, elle est épuisée. Mentalement. Physiquement. Le souffle court d’avoir trop couru. Le cerveau vidé. Mauvaise idée, quand elle avait repris la course à pied. Maintenant, c’est devenu une habitude. Presque une nécessité. Coupure entre la vie au poste de police et celle dans son appartement.

Elle se jette sous la douche, Marci. Prête à profiter de cette récompense. Douche perturbée. L’eau coupée. L’oreille tendue. Oui, l’interphone sonne. À cette heure-ci ? Ça râle un peu. Certaine que c’est un démarcheur ou l’amie du voisin qui se trompe encore de nom. Mais elle sort, Marci. Parce que quand même. On ne sait jamais. Dans la précipitation, elle manque de glisser sur le carrelage. Ça râle un peu plus encore. Elle atteint enfin l’entrée, après ce qui lui semble être un parcours du combattant. Où elle aura failli plusieurs fois se tuer. Le doigt écrase le bouton de l’interphone. La voix lâche un “Oui ?” incertain qui cueille une réponse joyeuse. Pas l’amie du voisin. Oh que non. C'est sa tempête à elle qui vient sonner. “Mara ?!” Ça doit être l’oxygène qui lui manque. Elle a des hallucinations auditives. Pas possible autrement. Mara a d’autres choses à faire que de se pointer ici. Non ? Genre dormir. Ou enquêter sur le prochain criminel qu’elle devra arrêter. Ou sortir s'amuser. Elle n’en sait rien, Marci. Y a forcément d’autres trucs passionnants à faire que de venir ici. Dans cet appartement trop vide. Sauf que Mara est en bas. Elle a fait le chemin jusqu’ici. Alors, la porte de l’immeuble est déverrouillée dans un grésillement sonore. Lançant le décompte avant que son amie débarque à la porte de l’appartement. Juste le temps de revenir dans la salle de bains (de nouveau en courant), de se sécher et de s’habiller. Déjà, Mara se trouve à quelques mètres. En train de frapper à la porte. Pas assez rapide, Marci. Va falloir travailler la vitesse, maintenant que le corps est assez en forme.

La revoilà à l’entrée, à ouvrir la porte à son amie. “Tu sais qu’il est tard ?” Pas de bonsoir. Pas le temps. De toute manière, Mara sait. Elle sait que Marci s’enferme dans une routine casanière. Elle sait que la policière a mis toute vie sociale sur pause. Elle sait tout ça. Elle sait aussi se faire pardonner. Avec des glaces. Que Marci récupère directement. “Mouais. C’était la moindre des choses.” Paquet de glaces dans la main. Elle fait semblant de bouder, l'Américaine. Pure façade qui cache un grand sourire. Marci s’en va en direction de la cuisine. Le regard en train de détailler les parfums choisis. Offrande glacée en guise de pardon, oui, mais attention aux goûts choisis. Il ne faudrait pas que Mara se fasse virer directement de l’appartement. “Je viens tout juste de rentrer, figure-toi. Je suis allée courir parce qu’il paraît qu’on doit être en forme pour poursuivre les Méchants.” Ça le fait moyen de finir pliée en deux, le souffle court, en arrivant au bout de la rue. C’est malheureusement ce qui arrive avec certains au poste. Mais Marci, elle veut réussir dans son travail. Elle veut être efficace. Elle veut être utile. Et cela passe par l’entretien physique.

Le paquet est ouvert sur le plan de travail. Une glace tendue à Mara. L’autre déjà dans la main de Marci. Avant que le reste ne soit envoyé directement au congélateur. Toujours préserver les choses les plus fragiles. Surtout quand ce sont de bonnes glaces. Spécialement quand ce sont de bonnes glaces. “T’sais que c’est toujours un plaisir de te voir, mais… un petit sms avant de débarquer, c’est bien aussi. À moins que…” Coupée en plein milieu de sa phrase par une pensée. Une toute petite pensée. Qui pourrait avoir son importance. Marci dévisage son amie. Le regard voilé par l’inquiétude. “... tout va bien ? Pas de mauvaise nouvelle à annoncer ?” Parce qu’il y a la plaisanterie et la réalité. De celles qui vous font redescendre sur Terre. Rapidement. Et parfois, les visites tardives sont synonymes de mauvaises nouvelles. Elle en sait quelque chose, Marci. Depuis qu’elle est dans la police, elle en a annoncé des mauvaises nouvelles. Beaucoup trop pour savoir qu’il n’y a pas d’heure pour balancer des informations pouvant briser une vie.
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Arrivée à la porte de Marci, Mara ne se posait aucune question concernant l'heure ou même l'imprévisibilité de sa visite. Régie par une impulsion qui eut vite fait d’occulter une rationalité saupoudrée de bienséance, elle porta plutôt un regard clair sur les cheveux humides de son amie ainsi que sur sa tenue et devina sans mal qu'elle venait de l'interrompre. Est-ce que Mara aurait songé à s'excuser ? Peut-être. Mais à la place de cela, ce fut un sourire charmant qui vint plutôt ourler ses lèvres malicieuses tandis qu'elle haussait les épaules en pénétrant dans l'appartement de la policière.

« Et alors ? Tu vas pas me dire que t'étais partie pour manger un truc et aller te coucher ? T'es pas encore vieille Marci. » Donnant donc son sac de glaces, elle adressa un clin d'œil malicieux à son amie. Si pour l'une, ce n'était qu'une question de gourmandise ; Pour l'autre, c'était davantage l'histoire d'un rituel fait pour panser toutes les plaies et balayer toutes les tourmentes. Mais cela, Mara s'était toujours abstenue de l'expliquer, parce qu'il aurait alors fallut qu'elle s'épanche sur ce qui pouvait la bouleverser.

Et c'était hors de question.
Tranquillement, ce fut d'ailleurs armée de sa désinvolture habituelle qu'elle se fit sa petite place dans l'appartement déjà connu de Marci. Sa veste quittée, elle la laissa sur le dossier d'une chaise avant de rejoindre la propriétaire des lieux. « Bonne idée pour l'exercice. Parce que ces abrutis nous font souvent courir.. » Même sans être flic, Mara en savait quelque chose. En tant que chasseuse de prime, elle avait appris à faire fonctionner autant ses armes que ses jambes. D'ailleurs.. « Avoir un bon flingue, d'ailleurs, ça permet pas d'avoir des talons. J'adore porter des talons pourtant.. Mais j'aime moins les entorses. »

Qui aimait se faire des entorses ? Personne.
Pas même pour le style.

Entrant dans la cuisine, elle s'accoudait contre le plan de travail tandis que le parfum des glaces était révélé : Chocolat noir, chocolat au lait, amande, chocolat blanc, caramel, quelques spécimens aux fruits rouges. Il y avait tout de même un thème récurrent autour du réconfort chocolaté. Laissant Marci ranger sa boite, Mara songea à l’inévitable nouvelle halte qu'elle devrait faire pour renflouer le stock du Queens. Tant pis.

« Un sms aurait tué la surprise de ma venue. » Rétorqua à brûle-pourpoint Mara avec un petit sourire malicieux. « Et puis.. » Reprit-elle, un peu plus sérieuse. « J'y ai pas pensé. J'étais partie faire un tour et j'ai pensé à toi et me voilà. »

Le mensonge était suffisamment sucré pour passer et ainsi dissimuler l'amertume de la vérité, surtout que Clare semblait prise dans le rôle qu'elle s'était forgée depuis des années. Celle de la volcanique et inépuisable Mara.
Captant l'arrêt de son amie, elle pencha le visage sur le côté et fronça subtilement les sourcils avant de se ressaisir et de se redresser de toute sa hauteur. Pivot sur les talons de fait, elle tourna le dos à Marci pour s'appuyer contre le plan de travail et retenir un soupir entre ses lèvres.

« Mais ouais, tout va bien. » Répondit-elle en repensant au tumulte qui l'avait bousculé un peu plus tôt. Diable qu'elle mentait bien, telle une arracheuse de dent. Pourtant, elle savait que son petit manège ne suffirait pas.. Pas avec Marci. Et après tout, voulait-elle tout cacher à son amie ? L'avait-elle dérangée, juste pour perturber son quotidien lissé de tranquillité ? Ramenant une mèche brune en arrière, elle se maudissait intérieurement. « Non, y'a pas de mauvaises nouvelles, Marci. » Ça, au moins, c'était vrai.

Mais il y avait une pointe d'aigreur dans son timbre. Parce que fondamentalement, Mara savait que tout ce qui la dérangeait n'était pas fait de mauvais, mais plutôt d’un potentiel bon. Un potentiel bon qui bousculait son équilibre fragile et souvent.. Foutrement bancal.

« ..Tu peux respirer. » Ajoutait la chasseuse de prime, consciente de la capacité de Marci à se laisser dévorer par la tourmente. D'une main distraite, Mara attrapa le papier niché au fond de la poche arrière de son jeans et l'observa longuement avant de le ranger après quelques secondes de réflexion et un instinct de rétropédalage plus grand que son envie de se confier. Elle revint ensuite faire face à Marci pour prendre une des glaces, la déballer et finalement la manger.

« Bingo, j'ai eu double chocolat ! » Annonça-t-elle, triomphale avant de reporter son regard sur son amie. « Bon, tu vas bien, sinon ? » La question tombait tout à coup, mais ce ne fut rien à côté de la suite. « ..Tu crois au karma, toi ? »

Oui, au Karma.
Parce que pour voir sa vie ainsi bouleversée, Mara commençait sérieusement à songer qu'elle avait dû être une garce sans nom dans une autre vie.



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Elle fait une moue. Peut-être que si. Peut-être qu’elle était partie pour manger et se coucher. Vie totalement mise de côté. Mise entre parenthèses. Il n’y a que la routine qui compte. Bien huilée. Rythmée à la seconde près. Se lever. Manger. Travailler. Faire du sport. Manger. Se coucher. Une routine qui la rassure. Qui ne laisse pas de place aux sentiments, aux émotions. Moyen de s’épargner toute souffrance. Comme si cette solution allait convenir indéfiniment. La garder éloignée de toute relation qui pourrait mal se terminer. Ça ne marche pas. La preuve en est avec Mara. Amitié née dans le deuil, dans le désespoir. Amitié qui nourrit le coeur et le détruira s’il devait arriver quelque chose à la jeune femme. Mais ne pas y penser. Surtout pas. Elles servent à ça, les sessions de course. À ne pas anticiper le pire. Alors, il ne faut pas tout gâcher maintenant. Juste se contenter des glaces ramenées. Et sourire. Sourire face à la réponse de Mara. La course, utile pour le travail de l’une comme de l’autre. Un maintien physique nécessaire afin d’être parée à toutes les éventualités. “T’as déjà essayé de lancer tes talons sur eux ? Ça te donne une chance de les assommer et tu peux courir à plat.” Une arme comme on en fait peu. Insoupçonnable. Le coup de talon pourrait presque fonctionner. Presque. Si seulement dans la réalité, elles avaient le temps de se déchausser avant de courir après un individu.

Pas le temps non plus de prévenir de son arrivée. Quelques secondes. Quelques caractères. Un sms. Et ça aurait tout changé. Marci aurait même pu lui préparer un repas digne de ce nom. Mais non. Pas le temps d’envoyer un message, quand l’envie débarque et qu’on n’est pas loin. “Contente que tu sois passée.” Elle râle du manque d’information pour la pure forme. Parce que dans le fond, la présence de Mara apporte un peu de vie dans cet appartement. Bien trop calme. Bien trop vide. Puis le sourire qui disparaît, à l’idée d’une mauvaise nouvelle. Une possibilité. Une explication de la présence tardive de Mara. Hypothèse jetée à la poubelle. Tout va bien. Pas de mauvaise nouvelle. Des phrases bancales. Des mots voulus rassurants. Circulez, il n’y a rien à voir. C’est ce qu’elle semble dire, Mara. C’est ce que semble vouloir croire, Marci. “Tant mieux.” Manque de rappeler qu’elle est là, au cas où. Elle ne le dit pas. Elle a parfois l’impression d’être trop couveuse, trop protectrice pour les autres. Alors, elle retient les mots. S’empêche de tendre une main que Mara ne saisira pas de suite. Peut-être même jamais.

La conversation s’allège. Passe à quelque chose de plus joyeux, moins problématique. Les magnum. Et encore. Mara est en train de créer un incident diplomatique de grande ampleur. “Comment ça ‘bingo’ ?! M’enfin, la base de la base, c’est amande ! Ça, c’est un bon goût !” Glaces choisies, Marci s’avachit sur le canapé. Bien trop contente de pouvoir y manger confortablement. Mais très vite, l’attention est focalisée ailleurs. La tête se redresse pour faire entrer Mara dans son champ de vision. Le regard scrute. À la recherche d’une explication. Cerveau convaincu que la question n’est pas innocente. Instinct éveillé par les mots, par le comportement. Quelque chose ne va pas. Quelque chose à confier sans pouvoir en parler, sans réussir à le sortir. “Au karma ?” Marci ne lui renvoie pas sa question. Pas plus qu’elle ne cherche pas à creuser. Préfère laisser son amie faire son chemin toute seule. Elle parlera si elle le souhaite. Elle se livrera quand elle sera prête. Le rôle de Marci là-dedans est juste de répondre, d'accompagner. Alors, elle se redresse. Posture plus adaptée au ton de la conversation. “Je crois surtout qu’il faut faire les choses correctement, dans le bien-être de l’autre sans rien attendre en retour, sans arrière-pensée. Et que si tu ne fais que de la merde, les gens finiront toujours par te le faire payer. Appelle ça comme tu veux.” Épaules haussées. Au final, elle croit plutôt en la justice qu’au karma. Pas étonnant qu’elle se soit lancée dans une carrière d’avocate, avant de dévier. “Ne me dis pas que tu as jeté une mamie sous les roues d’un taxi. Je serais obligée de t’arrêter, Mara…” Plaisanterie débitée, à la recherche d’un moyen de soulager son amie de ce qui semble la hanter.
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Intruse dans la norme d'une Marci plus calme qu'elle ne le sera jamais, Mara ne songeait pourtant aucunement à reculer, à s'excuser ou à s'en aller. Parce qu'elles se connaissaient juste assez pour s'éviter certaines politesses ; parce que Mara n'était pas de celles à s'embarrasser de manières inutiles. A la place de cela, elle offrait son tribut pour mieux prendre ses aises alors que son esprit balançait entre l'idée d'oublier sa tourmente ou plutôt d'en parler, comme le ferait tout adulte. Ou presque.

Du moins, c'était ainsi que Mara percevait les adultes qu'elle n'appréciait pas de côtoyer.
Parce qu’elle, elle vivait sur le fil, dans le bruit et la précipitation des émotions. Et même si ça l'avait toujours mené au bord du gouffre de sa vie, elle ne se voyait pas changer. C'était trop tard pour elle. Définitivement trop tard.

« Je ne lance mes talons que lorsque je sais que je vais pouvoir les récupérer ! Ils coutent leur prix tu sais ! Et je n’ai pas envie qu'un abruti les ramasses pendant que j'en course un autre. » Entre le sérieux et l'amusement, Mara avait ce regard qui pétillait de malice alors même que son sourire se faisait amuser.

A force de trop manquer, elle avait appris à connaitre la valeur des choses.
Peut-être un peu trop d'ailleurs.

D'un clin d'œil en guise de réponse à son amie, la chasseuse finissait de tergiverser au sujet de ses tourmentes pour mieux se focaliser sur les glaces. Premier croc donné, c'était le gros lot pour elle.. Et bien moins pour Marci. Cependant, Mara avait une réponse toute trouvée pour résoudre leur problème existentiel de manière efficace.. Vraiment toute trouvée. « Chacun ses goûts, ma belle ! Dis-toi que si j'aimais autant l'amande que toi, on devrait batailler pour nos glaces.. Et je suis pas sûre que notre amitié y survivrait. » Argumentait-elle, la mine dépitée, faussement triste alors qu'elle battait des cils. Et puis, finalement, le sourire amusé revenait sur ses lèvres. « Alors ! Tu peux t'enfiler toutes amandes que tu veux, pendant que je fais mon overdose de chocolat. » Illustra-t-elle en croquant un bout de glace. « Et notre amitié est sauve ! Géniale, non ? »

Prenant finalement la direction du salon, Mara tentait enfin une ouverture vers le sujet qui la tourmentait. Avançant jusqu'au canapé, elle y prenait même place. « Oui, oui, le karma.. » Appuyait-elle, consciente de la bizarrerie de sa question. Laissant plutôt ensuite Marci reprendre, elle l'écoutait attentivement en mangeant sa glace tandis que son regard vert la scrutait longuement.

Plissant le nez, Mara en vint à s'emmêler dans les fils de ses réflexions tandis qu'ils s'ajoutaient à la théorie de son amie. « Ouais donc, si on part de ton raisonnement.. J'ai passé ma vie à vouloir karma le karma, et finalement, il me l'a mise à l'envers ? Quelle chance.. » Est-ce que ça faisait sens ? Surement pas. Revenant à sa glace, elle manqua de s'étouffer avec un rire spontané qui chassa momentanément les brumes de ses pensées. « Quoi ? » un nouveau rire, elle enchainait ensuite. « Sache que si ça venait à arriver, je préférais accuser le petit vieux qui l'accompagne plutôt que de me rendre ! » Blanc. Elle se fit pensive pendant un moment. « Oh bah tient, il vient peut-être de là, le karma.. » Et ça la fit rire de plus belle tandis qu'elle secouait le visage négativement.

« Mince alors.. » Se détendait-elle enfin, dans un soupir en revenant porter son regard sur Marci. Le rire transformé en un brin de sourire flottant à la commissure de ses lèvres, elle se décidait enfin à attraper de sa main libre le papier plié en quatre dans la poche arrière de son jeans. Ce dernier était tendu avec une moue à Marci.

Le papier déplié était estampillé d'un filagramme médical attestant de résultat ADN positif. Une concordance avait été trouvé au second degré de filiation. Ce qui.. Effectivement, semblait être une bonne nouvelle pour l'orpheline que pouvait être la chasseuse de prime.
Sur ce papier-là, il n'y avait pourtant encore aucun nom. C'était à elle de le demander.

« J'ai fait ce truc y'a un petit moment, sans le dire à Seth. Depuis, il a sa gamine à la maison et .. Ouais, je sais pas. J'arrive pas à me réjouir de la nouvelle. » Au moins, ça, c'était honnête. « Pourtant, je devrais. Je sais bien.. »

Mais Mara refusait d'avoir hypothétiquement le cœur brisé. Elle refusait d'ouvrir une porte, si c'était pour offrir l'opportunité au fameux Karma de la prendre à revers. Alors, au lieu de prendre la nouvelle simplement, elle se tourmentait. Elle se tourmentait tandis que son passé avait décidé de se manifester de multiples façons à elle.  




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@Mara Häsler

Lancer de talon. Mais pas à n'importe quel prix. Personne ne mérite que Mara sacrifie ses talons. Encore moins des criminels. Ça fait rire Marci. Déjà en train d’imaginer ce lancer de chaussures dans un autre contexte. Quelque chose de plus officiel. De plus compétitif. Mara y serait l’une des meilleures athlètes. Même si les entraînements sont limités parce qu’elle ne veut pas balancer ses talons pour n’importe quel prétexte. Dommage, elle pourrait vivre un remake de Cendrillon moins glam’ et féérique. Pour l’instant, c’est loin d’être une éventualité. Le seul prince charmant qu’elle pourrait attirer en étant dans l’appartement de Marci, c’est le pigeon Jean-José qui se pose souvent sur le rebord de la fenêtre. Et croyez-moi, Mara n’a pas envie de l’embrasser. Heureusement, il y a les glaces. Qui soulèvent une indignation de la part de l’agente de police. Un débat que son amie transforme en positif.

Marci plaque sa main sur son cœur. Mine excessivement attendrie par l’histoire contée. Comme si les amitiés brisées à cause de goûts divergents étaient légions. “Tu as raison, on était faites pour se rencontrer.” Elle en verserait une petite larme, si elle était capable de pleurer sur demande. Au lieu de cela, elle se redresse. Le visage illuminé par une idée. “... Oh bordel, nous sommes des âmes-soeurs de glaces !” À deux doigts de sortir une bouteille de champagne afin de célébrer la nouvelle. Mais derrière la blague, il y a un voile qui vient obscurcir l’humeur joyeuse. Souvenirs douloureux qui tentent de resurgir et lui rappeler leur présence. Faut les repousser. Les chasser d’un coup de main mentale. Incapable de les affronter. De leur laisser la place nécessaire. Faudrait. Pour faire le deuil. Pour accepter définitivement qu’Alex est parti. Impossible. Alors, en attendant, elle croque dans sa glace. Cherche à cacher ce qui ne va pas derrière un grand sourire. Parce que ce n’est pas le moment.

Parce que Mara est tourmentée. Conversation sérieuse, accueillie les jambes en tailleur. Sur le karma. Sur le sens de la vie. Sur les doutes de son amie. Cette dernière semble noyée dans une remise en question, à la recherche d’un sens à ce qui lui arrive. Marci est dans le même état : noyée dans les hypothèses. Sans savoir de quoi elles parlent réellement. Impossible d’aider correctement son amie. Juste bonne à écouter et à faire une blague pour chasser son inquiétude. “Tu n’oserais pas laisser un pauvre papy finir en prison à cause de toi, quand même ?” Pauvre grand-père. Condamné à finir sa retraite à se laver dans des douches communes. “Nan, t’sais quoi, me dis rien. Je ne veux pas être ta complice.” Elle agite la main. Hors de question d’être mêlée à cette histoire. Jamais ô grand jamais. Toujours du côté des petits vieux, Marci. Sauf s’ils sont détestables. Là, hop, en prison, les vieux. Et sans déambulateur. Pas de pitié pour eux.

Et puis, sans qu’elle ne le voit venir, le papier officiel. Là, entre ses mains. Estampillé d’une en-tête de laboratoire, d’un tampon. Au centre, la sentence : test ADN positif. Concordance avec l'ADN de une personne. Doucement, le regard remonte jusqu’au visage de Mara. Étrangement, ça ne semble pas être une bonne nouvelle. Pas quand il est question de karma. Pas quand la jeune femme se pointe en début soirée, sans prévenir. “Si tu as fait ce test, c’est qu’il y a une raison. Ce serait dommage de t'arrêter à mi-chemin…” Faire le test, envoyer les échantillons n’étaient pas l’étape la plus difficile, au final. C’est bien la suite qui fait le plus peur. Parce qu’alors, tout deviendra concret. “... et en même temps, tu es en droit de ne pas vouloir aller au bout ou de ne pas te sentir prête. Il y a un gouffre entre faire un test avec l’idée qu'il y aura peut-être un résultat positif et te rendre compte qu’il y a vraiment quelqu’un sur cette planète qui partage ton patrimoine génétique et que tu pourrais rencontrer.” Elle se doute sans mal des conséquences d’une telle découverte dans la vie de Mara. Ça pourrait être un cataclysme. Ravages irréversibles sur son quotidien. “C’est déjà courageux d’avoir fait ce premier pas.

Mais ça fait peur. Marci n’aurait pas été capable d’en faire autant. Elle aurait fui le problème. L’aurait rangé dans une boîte mentale. Éloignée de son quotidien, de ses préoccupations. Pas Mara. Mara a la force de sauter le pas. Jusqu’à un point. Jusqu’à ce que les pensées gagnent du terrain. “Tu peux te laisser du temps pour y réfléchir, non ? Rien ne t’oblige à aller au bout de la procédure tout de suite.” Le papier est replié. Rendu à sa propriétaire. Complètement désarmée pour aider son amie. Pas vraiment de solution. Ni même de miracle à lui offrir. Juste une oreille attentive.
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Kept my word, I was loyal.. Did you forget ? But you're in denial, i'm left to regret. Some things I've been saying. Does it mess with your head ?  ---  @Marci Clayton   



Tourmente à l'esprit et à l'âme, Mara avait laissé parler son instinct dissident afin de trouver un peu de réconfort là où elle savait qu'une parole pouvait la faire sourire. Marci portait certes le deuil en tant que voile – et c'était d'ailleurs ce qui les avait rapprochés en premier lieux –, mais elle était également plus. Beaucoup plus. Dans sa douceur et son humour, la chasseuse de prime trouvait une litanie apaisante que son cœur froissé avait accepté depuis quelques temps déjà.

De son tribut tout en glace avait finalement découlé un désaccord duquel Mara trouva rapidement un accord. Et face à la comédie de son amie, elle ne retint aucunement ce rire amusé tandis que son visage signait à la négative. « C'était le destin ! »

Des âmes-sœurs de glaces.
Pourquoi pas.


L'idée continua d'amuser Mara qui s'arma d'un sourire malicieux en guise de réponse. Ainsi s'enchainait la discussion avec tranquillité alors que l'hypothèse du papy sous les barreaux se confirmait. Est-ce que Mara serait capable de vendre un petit vieux pour préserver sa survie ? C'était une question.. Qu’il ne fallait pas se poser. Vraiment pas. Parce que pour exister, Mara avait fait bien pire jusqu’à là. Elle avait touché au beau comme au sale ; à l'acceptable comme à l'horreur. Tout cela pour survivre dans les rues crasses ignorées de tous où les drames s’écoulaient dans une étrange normalité.

S'accrochant à sa légèreté en occultant habilement ses états d'âme, la chasseuse de prime esquissait un petit sourire de connivence à l’attention de Marci afin de lui offrir une réponse silencieuse plus audacieuse que tous les mots qu'elle aurait pu cracher.

Elle ne l'avait jamais caché, à son amie.
Qui elle était.
Comment elle fonctionnait.

Et c'était d'ailleurs pour cela que ça fonctionnait entre elles. Et c'était même pour cela que Mara parvenait à se livrer sur la tourmente de sa de dernière nouvelle.. Du moins, sur l'une d'elle. Papier donné et réaction observée avec minutie, la jeune femme penchait le visage sur le côté en entendant son amie la congratuler sur l'effort qu'elle avait pu faire, puis se faisait oreille attentive à son conseil avant de se décider à sortir de son mutisme.

« A ce moment-là.. » Au moment d'envoyer les échantillons. « Je crois que j'avais besoin de savoir qui j'étais vraiment. » Claquant sa langue contre son palais, elle réalignait sa pensée. « ..Enfin, je veux dire que je sais qui je suis, mais pas d'où je viens. » C'était bien, d'après elle. Infiniment plus juste. Rivant son regard vert sur celui de Marci, elle reprenait avec un soupir. « Tu sais, j'ai toujours eu cette foutue manie de courir derrière l'attention, parce que .. Bah parce que je suis née en n'étant personne. On m'a juste laissé sur le côté de la route en estimant que je ne méritais pas d'avoir une famille. Alors ouais.. J'ai peut-être dépassé le stade de m'accrocher à tout et à n'importe quoi.. Mais l'idée de connaitre mes racines, ça reste là. » L'index pointait sa tempe de son index alors qu'elle se perdait ensuite dans le brouillard de ses réflexions.

« Mais ouais.. Je pense que j'ai besoin d'y réfléchir quand même. » Ce qui parut plutôt étonnant après ses paroles. Et elle le savait bien. Elle voyait, elle comprenait le paradoxe. « J'ai pas envie d'être déçu, je crois. » Déçu par ce qu'elle avait cessé d'imaginer, de rêver et d'espérer. Pour autant, Mara avait conscience que la douleur d'un rejet risquait d'être réel, même si elle ne s'attendait désormais plus à grand-chose. « .. Et puis, j'ai pas envie que Seth se dise qu'il me suffit pas comme famille. Je me doute qu’il ne le dira pas, mais, j'ai pas envie qu'il ressente ce genre de connerie alors qu'il est ma seule famille depuis que sa mère m'a récupéré. »

Revenant à sa glace, l'air un peu plus morose pendant quelques secondes, Mara mangeait en silence avant de retrouver sa superbe. Son regard revint ainsi croiser celui de Marci.

« Je crois que je viens de plomber ta soirée. Ça craint. » .. Et encore, elle ne lui avait pas parlé de sa rencontre avec Asher. Le pouvait-elle seulement ? Elle n'en savait rien. Parce qu'en cet instant, dans l'esprit de Mara, c'était l'apocalypse silencieuse.

« Je sais pas si j'ai été courageuse.. Par contre, je sais que là, ce bout de papier me donne envie de faire des confettis. » Blanc. Elle eut une autre idée lumineuse. « .. Ou alors, je le donne à bouffer à la petite morveuse de Seth ? » Non, Mara. Non. « Enfin, les gosses, ça doit pas manger du papier.. »
Effectivement.



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Le destin. Est-ce que c’est lui qui a poussé Mara à faire ce test ? À chercher à connaître ses origines ? C’est un mélange d’émotions. De fierté et de joie à l'idée que son amie se lance dans cette quête de ses origines. Et de la peur. Que la personne soit malintentionnée. Qu’elle blesse Mara. Qu’elle la manipule et la rejette. Qu’elle ne soit pas ce dont Mara a besoin. C’est possible. Tout peut arriver. Le pire, le meilleur. Elle navigue entre ces eaux troubles, Marci. Sans savoir de quel côté se tourner. Mais de toute manière, à quoi bon ? Mara ne vient pas chercher d’autres sources de doutes. Elle vient seulement chercher une oreille, des conseils. Pas la place de l’Américaine de lui communiquer ses craintes. Juste là pour écouter. Concentration entièrement tournée vers son amie. Il y a un sourire bienveillant qui pousse, au fur et à mesure que les pensées sont exprimées. À imaginer la difficulté d’arriver à ce stade. À la voir en train de faire le test ADN. Sans trop savoir quoi attendre des résultats. Jusqu’à aujourd’hui. Quand est-ce que le courrier est arrivé ? Combien de temps est-ce qu’elle a mis pour l’ouvrir ? Pour lire le contenu de la lettre ? Pour venir jusqu’ici et se confier sur ce qu’il se passe, dévoiler sa vulnérabilité sans aucun artifice ? Tout ça pour craindre d'être déçue.

La déception. Risque à prendre pour obtenir sa réponse. Normal de le craindre. Mara ne se donne pas tout ce mal pour être encore plus blessée. Malheureusement, il n’y a pas de solution. Pas de miracle pour obtenir la réponse souhaitée. C’est une case par laquelle il faudra peut-être passer. “Hmmm…” Tout est complexe. Beaucoup trop complexe. En tout cas, quand on prend la situation dans sa globalité. Marci comprend encore mieux l’hésitation. “Tu devrais en parler avec Seth, alors. Vaut mieux qu’il l’apprenne de toi et te soutienne plutôt qu’il le découvre quand tu débarqueras avec un ou une inconnue en lui disant qu’elle est de ta famille.” Ça passe toujours mieux quand on communique. “Et puis, tu auras besoin de tout le soutien possible, si tu ne veux pas vivre cette étape toute seule.” Parce qu’elle n’est pas obligée de la vivre seule. Elle peut constituer une armée. Faite de ses amis les plus proches, les plus présents, les plus empathiques. Une armée qui saura la réconforter en cas de déception, se réjouir pour elle en cas de bonne rencontre. Même si dans le fond, elle restera la seule actrice de sa vie. La seule capable de décider jusqu’où elle veut aller.

Pas là pour lui reprocher de plomber l’ambiance. Bien au contraire. Il y a une moue qui se dessine sur son visage. Les épaules qui se lèvent. “Hey, c’était bien pire quand je venais pleurer parce qu’Alex me manquait !” Ça y est, elle en blague. Elle plaisante sur les mois désertiques, passés à se morfondre, à pleurer, à réfléchir au sens de sa vie. Une désinvolture pour donner le change. “Je suis contente que tu m’en ai parlé, en tout cas.” C’est enchaîné plus sérieusement. Rassurée que son amie puisse se tourner vers quelqu’un pour ce genre de discussions. Que ce soit vers Marci ou quelqu’un d’autre. Le plus important, c’est qu’elle puisse se confier. Cela dit, ce serait bien qu’elle ait quelqu’un aussi pour lui apprendre à s’occuper des enfants. Juste un peu. “Non, je crois pas. Aux dernières nouvelles, ils mangent plutôt des crottes de nez. Plus nourrissants.” Elle secoue la tête. L’air sérieux. Certainement pas du papier. Qui en mangerait, franchement ? Par contre, les crottes de nez, c’est sûr. Elle en a vu faire de ses propres yeux. “Attends, tiens moi ça.” Ce qu’il reste de sa glace est confié à Mara. Il existe des trucs que les enfants n’ont pas le droit de consommer. En tout cas, pas sous la surveillance d’un adulte responsable.

Elle fonce sur le buffet à deux pas de là. Attrape ce qui l’intéresse et pivote sur ses talons, fière de son effet. “J’ai ces merveilleuses bouteilles qui nous attendent, si tu as envie de rester pour te changer les idées.” Mouvement de sourcils censé convaincre Mara de la suivre dans la déchéance. C’est que ces bouteilles, rhum et autres joyeusetés, prennent la poussière depuis des lustres. Dans l’attente du bon moment. Et là, c’est le bon moment. “On peut se faire des cocktails sans alcool aussi, si tu veux être raisonnable. Est-ce que tu as envie d’être raisonnable ?” Le fort intérieur de Marci a envie de l’être, lui. Pas assez habitué à boire de l’alcool. En fait, elle ne saurait pas dire à quand remonte son dernier verre. À il y a très longtemps.
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L'abandon avait été une constante dans l'existence de Mara ; Une ritournelle cruelle ayant façonné son existence depuis ses prémices jusqu'à cet instant. Et tel un deuil ayant besoin de se faire dans les clés de nombreuses étapes, elle avait tout connue. Du déni à la rage, de la rage à la résignation. Et finalement, aujourd'hui, la chasseuse de prime s'habillait d'une acceptation silencieuse.

Pour autant, une part d'elle dissimulée derrière l'extravagance de son tempérament, refusait de se résigner. Gamine oubliée sur le bas-côté de l’existence des parents fantomatiques ; elle savait que son rêve ultime demeurait de les retrouver et d'expliquer leur absence.

Alors, pour cette petite part naïve qu'elle n'était pas parvenue jusqu'à là à tuer.
Mara s'inquiétait.



Elle ne voulait plus se laisser blesser jusqu'à s'enfermer dans un mutisme qui aurait vite fait de la noyer dans sa cacophonie intérieure. Elle voulait continuer à exister dans la simplicité de cette existence qui lui avait été donné d'embrasser. Ainsi prise dans le balancier de ses envies et de ses besoins, Mara se retrouvait à ouvrir la porte de ses confidences à Marci.

C'était difficile pour l'orpheline.
De se dévoiler.
De se livrer.
D'avouer ses craintes.

Pourtant, ce fil rouge qui l'unissait à son amie avait favorisé son geste salvateur. Le conseil entendu était d'ailleurs enregistré dans un recoin de son esprit alors qu'elle acquiesçait en mangeant sa glace, le regard vert rivé sur celui de la policière.

« Dans tous les cas, je comptais en parler à Seth. Le tout est de savoir comment je vais lui en parler. » Confessait-elle avec un sourire qui voulut camoufler son inquiétude. « .. Gérer les choses seule, ça ne me fait pas vraiment peur. » La solitude de la rue et ses cruautés lui avait appris à s'adapter. A se surpasser quel que soit les circonstances. « Sauf que le truc, c'est que je le veuille ou non, je ne suis plus seule. »  Ça sonnait bizarre dans sa bouche, et elle s'en rendait bien compte.

Terminant finalement sa glace dans un élan gourmand qui lui évita d'en mettre partout sur le canapé de Marci, Mara esquissait l'ombre d'un sourire à la mention d'Alex. Parce qu'elle était heureuse d'enfin voir son amie en capacité d'en parler sans être dévastée. C'était un pas en avant qu'elle trouvât incroyable et qu'elle ne put que relever en se tortillant sur le canapé pour venir se jeter au cou de Marci. « Je suis fière de toi, Marci ! » Son petit poussin blessé était devenu .. Qu'est-ce que ça devenait un poussin déjà ?

Relâchant son amie, Mara lui adressa un clin d'œil l'air de rien. Le sérieux s'envolait ainsi aussi facilement qu'il s'était instauré, parce qu'elle refusait de plonger plus en profondeur dans les méandres de ses réflexions. De ce fait, ses traits s'allégeaient jusqu'à afficher un dégout manifeste à la mention des crottes de nez. « Oh mais bordel, c'est dégueulasse ! Si je vois la morveuse faire ça, je la prends par les pieds ! »

Très bien.
Fort heureusement pour Seth.
Elle s'abstiendrait.
Enfin.. Normalement.

Récupérant la glace de Marci, elle résista à la tentation de la terminer également et remonta plutôt ses iris émeraudes sur les bouteilles apportées et se releva d'un bond. « Des cocktails sans alcool ?! Mais tu crois qu'on a entamé le troisième âge ou quoi ? » Visiblement, Mara n'était pas tout à fait en accord avec cette idée. « Allez, fait péter les verres ! On a des glaces et de l'alcool, on va boire jusqu'à oublier nos misères, ma belle ! »

Quelle merveilleuse idée..
Marci n'était surement pas prête à subir l'émergence de Mara l'agitatrice.




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Pas facile comme changement dans la vie de Mara. Une nouvelle qui est là, à portée de main. Qui est en suspens au-dessus de sa tête. Qui attend qu’on veuille bien la découvrir. Maintenant qu’elle sait que quelqu’un, quelque part, porte le même patrimoine génétique, tout change. Ce n'est plus possible de vivre sans. Marci a eu plutôt de la chance dans sa vie. Elle n’a jamais eu à chercher ses géniteurs. Elle n’a jamais été abandonnée. Elle a toujours su d’où elle venait. Mais elle voit le dilemme. L’hésitation. Tout est pesé. Tout est calculé. Sauf qu’à la fin, qu’est-ce que cette équation lui apprend ? Pas grand chose. Il y aura toujours les mêmes doutes, les mêmes risques. C’est dans ces moments-là que Marci se sent impuissante. Incapable d’aider son amie. Alors qu’elle pourrait. Avec un nom, un prénom, elle pourrait lancer une recherche, découvrir que cette personne est une criminelle reconnue et recherchée dans dix États. Elle pourrait protéger Mara. L’avertir. Elle pourrait. À ceci près que c’est le néant. Pas d’élément auquel se raccrocher. Juste ce bout de papier qui peut aussi bien être une promesse qu’une malédiction.

Pas grand-chose à faire, alors. Juste être là. À accueillir Mara tard le soir. À manger des glaces. À réfléchir au sens de la vie. Pas certaine que ça aide beaucoup. D’autres seraient peut-être d’un meilleur soutien. Comme Seth. Tenu à l’écart jusque-là. Sans connaissance des démarches enclenchées. “Tu peux toujours faire comme ces personnes qui découvrent être enceintes. Tu mets le résultat du test dans une boîte ou tu lui achètes un tee-shirt qui dit “Je connais quelqu’un qui a retrouvé ses parents”.” Ça fera son petit effet. Plus qu’à trouver le tee-shirt ou la boîte. Est-ce qu’il y a des entreprises pour ça, au moins ? “En vrai, y a pas de bonne manière d’en parler. Tu devrais suivre ton instinct.” Il ne fonctionne pas trop mal parfois, son instinct. C’est l’occasion de l’utiliser à bon escient et d’être à l’écoute de l’opportunité. À l'écoute de ce moment où Mara pourra aborder le sujet, sans trop réfléchir. Parce que même si elle se dit être entourée, elle ne pourra réellement l’être que quand les autres sauront. Leur aide sera alors à la hauteur de ce dont elle a besoin à cet instant précis.

C'est que Marci est parvenue à faire quand elle était au fond. Elle a réussi à accepter l’aide de Mara. Une inconnue sortie de nulle part qui avait écouté son malheur et sa détresse. Marci n’avait pas cherché longtemps. Elle lui avait donné toute sa confiance. Elle s’était accrochée à elle telle une bouée. La meilleure décision de sa vie. Aujourd’hui, les sanglots ont disparu. Laissant seuls les regrets. Ce qui donne vie à cette soudaine attaque de câlin. à peine le temps de décaler sa glace que déjà Mara a jeté ses bras autour de son cou. “’Tetion ma glaaaaace !” Elle éclate de rire. Savourant cette invasion éphémère. Câlin bientôt troqué pour des sujets bien plus sérieux, comme l’alimentation des enfants. Une alimentation pas toujours très variée et normale. “Rassure-moi, il ne te laisse jamais seule avec, hein ?” À deux doigts d’appeler les services sociaux pour éloigner cette pauvre gamine de Mara.

Heureusement, il y a un truc qui tient Mara loin de tout enfant mangeur de crottes de nez. L’alcool. Ce qui est plutôt pratique : Marci a des bouteilles qui n’attendent que d’être bues. Une mission que son amie prend très au sérieux. Les cocktails sans alcool sont directement jetés à la poubelle. L’idée même d’en boire fait bondir Mara, épouvantée. Mais Marci a ses raisons. “En tant que policière consciente des dérives et dangers de l'alcool au volant, je me dois de toujours proposer une solution alternative qui n’entraîne pas l’ivresse.” qu’elle débite avec un air faussement sérieux. Les bouteilles sont posées sur la table basse. Les mains libres, elle ne tarde pas à récupérer sa glace, en grand danger de mort entre les mains de Mara. Les derniers morceaux sont avalés tout rond pendant qu’elle récupère des verres de toutes les sortes. À commencer par des verres à shot. Parce qu'en entrée, elles ont de la tequila. Rien de mieux pour trinquer et se défoncer l’estomac, à peine tapissé de glace. Deux shots servis plus tard, elle en fourre un dans les mains de Mara. L’autre finit entre ses propres doigts. “À ton test ADN qui révèlera peut-être que tu es la petite-fille de la reine d’Angleterre !” Le liquide est avalé cul sec et laisse derrière lui une grimace. C’est à se demander pourquoi elle s’inflige ça. Les cocktails sans alcool, c’est tout aussi bien. En plus, même pas besoin de ne plus avoir de dents pour apprécier ces boissons !

Marci se laisse aller contre le canapé. Envahie par une pensée qui s’éveille, se transforme en une idée. “Tu sais quoi ? Quand tout ça sera terminé, il faut qu’on se fasse un road-trip pour visiter le pays.” Reste à définir le “tout ça”. Sûrement quand elles en auront fini avec leurs déboires respectifs. Puis en fait, elle n'est plus si sûre que son idée est géniale. La tête se tourne vers Mara, à la recherche de réponses. “Tu crois qu’on se supporterait plus longtemps qu’une journée ?” Il y a comme un doute. Elles sont trop différentes. Elles finiraient par se disputer sur la vitesse de la voiture, sur les motels, sur les repas, sur les soirées. Sur tout. Ce serait la fin de leur amitié. Fatal road-trip.
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Tourmente amoindrie par la présence de l'amie, la spontanéité de Mara retrouvait peu à peu de sa superbe. Sans artifice, sans façade labourée par une inquiétude sournoise, son énergie se renouvelait tandis qu'elle sentait son cœur s'alléger après les quelques confidences faites. Certes, il en restait d'autres, parce qu'il y en avait toujours d'autres avec elle. Mara était douée pour taire le plus terribles et l'enterrer dans le jardin de son existence.

Mais ce soir, elle avait finalement décidé que la seule présence de Marci ainsi que les glaces suffisaient à tout envoyer balader. Un sourire flottant alors sur ses lèvres, une lueur de malice terrible brillait dans ses iris vertes d'eau. « Ouuuh, tu sais que j'adore ton idée ?! » Alors qu'elle songeait à l'idée de Marci, la chasseuse de prime la transfigurait en quelque chose de .. Pire. « Je vais faire croire à Seth que je suis enceinte. Comme ça, il voudra buter le père et après.. SURPRISE ! En fait, c'est moins pire ! Regarde ! » Applaudissant face à son éclair de génie apocalyptique, elle demandait tout de même l'aval de son amie. « ..C'est génial, pas vrai ? »

Pas sûr.
Vraiment pas sûr, parce qu'il y avait fort à parier que Mara finirait par se faire courser par son frère.
Il n'y en avait définitivement pas un pour rattraper l'autre.

Pourtant, la chasseuse de prime était certaine que son idée était gé-nia-le. Assez géniale pour l'enthousiasmer quant à la suite des évènements. Lorsque le sujet de la gamine revint finalement, Mara ne put s'empêcher d'esquisser une moue. « Si de temps en temps, mais cette gamine.. On dirait une petite vieille dans le corps d'une mioche. Elle dort avec les poules et elle te jette un regard désapprobateur quand tu dis une connerie. » Pointant de l'index ses lèvres, elle appuyait son propos. « Comme ça par exemple. » En même temps, beaucoup de monde était plus mature que cette fratrie infernale.

L'alcool finalement présenté acheva les dernières résistances de Mara qui se laissa emportée par son entrain tandis qu'elle se relevait et ne cachait même pas son incrédulité face aux paroles de son amie. Est-ce qu'elle ne venait pas de lui sortir un warning en bonne et due forme pour justifier l'hérésie d'une soirée sans alcool. « .. Ouais, ouais. C'est bien pour ça que je ne suis pas flic. » Vraiment ? « En plus du fait que ce soit si mal payé pour le service rendu. D'ailleurs, tu devrais vraiment penser à une carrière de chasseuse de prime.. C'est vraiment mieux, et tout aussi stimulant. En tout cas, moi, ça me stimule. » C'était peu dire. Mara ne se lassait pas de courir derrière les criminels. C'était sa manière, à elle, de faire jouer le karma alors qu'elle avait été longtemps du mauvais côté de la loi.

Attrapant le verre gracieusement servi par Marci, elle trinqua en sa compagnie avant de laisser filer un rire et de le boire cul sec. La grimace fut aussi modérée que le sourire fut plein alors qu'elle reprenait sur la lancée de son amusement. « La reine d'Angleterre ? Je ferais une princesse d'enfer ! » Ou une princesse infernale. « .. Même si je suis presque sûre que mes racines ne sont pas trop dans ce coin-là. »

C'était même plus que sûr. Mais pour autant, c'était drôle d'envisager une filiation avec une famille royale. Attrapant la bouteille délaissée par Marci, elle vint lui resservir un verre avant d'en faire de même pour elle-même.

« Quand quoi sera terminé ? » Demandait-elle plutôt étonnée de la formulation, son regard se rivant sur celui de son amie. « Si y'a que ça, on se barre maintenant ! Moi, ça me va ! » L'esquive était presque parfaite, elle permettait à Mara d'ignorer ses tourmentes. Aussi familiale que sentimentale. « C'est une idée géniale ! On peut aller voir du pays, pendant et ce temps-là, je prends quelques primes, on se fait du fric au passage et VOILA ! » Voilà ? Oui, juste voilà. Le verre était bu pour ponctuer son autre idée particulièrement lumineuse.

« Pourquoi est-ce qu'on ne se supporterait pas plus d'une journée ? » Etrangement, Mara ne songeait pas une seule seconde qu'elle pouvait mal supporter la présence de son amie. A vrai dire, il était plus aisé d’envisager l’inverse. « On est trop géniales pour ne pas se supporter. » Soit. C'était une argumentation comme une autre. « Donne-moi une raison pour laquelle on s'arracherait la tête ! » Oh.. Marci pouvait sortir sa liste, Mara était toute ouïe.


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@Mara Häsler

Faut l’entendre, la réponse de Mara. Le principe de base pour l'annonce était cool. Pourquoi dans la bouche de son amie, ça lui paraît d’un coup une très très mauvaise idée ? Marci lui offre son regard le plus horrifié. Mara a transformé son idée en un truc machiavélique qui va probablement causer la mort instantanée de Seth. Le pauvre ne survivra pas à cet ascenseur émotionnel. Marci aura alors sa mort sur la conscience. C’est qu’elle a créé un monstre. “Mais ça ne va pas ?!” Il y a une sirène qui s’est déclenchée dans son cerveau. Elle ne s’arrêtera que lorsque Mara aura désamorcé la bombe. Parce qu’il est hors de question que Marci mette un terme à cette conversation sans savoir si elle compte appliquer son idée ou pas. C’est que Mara en serait capable. Cette femme est capable de tout. La policière l’a très vite compris au tout début de leur amitié. “Oublie tout de suite cette idée !” Elle agite l’index en direction de son amie. Comme si, d’un coup de doigt magique, elle allait tout effacer. Ça ne marche pas comme ça, malheureusement. Mais faut tenter. Peut-être que par hasard, elle va parvenir à hypnotiser Mara et à lui retirer cette idée de la tête. Ou peut-être pas.

Tant qu’à faire, il y aurait plein d’autres choses à effacer du cerveau de la chasseuse de primes. Notamment sa relation amour-haine avec la fille de Seth. Son goût pour les glaces double chocolat. Et puis, peut-être son penchant pour l’alcool, tiens. Faudrait d'ailleurs que Marci la fasse passer un éthylotest un jour. Chose qui risque de ne pas arriver si Mara parvient à la convaincre de quitter les forces de l’ordre. “Mais je suis bien dans la police, moi !” Si elle avait voulu bien gagner sa vie, elle aurait poursuivi ses études de Droit. Elle serait devenue avocate et aurait défendu de grands groupes internationaux. Au lieu de cela, un virement professionnel avait été opéré après la mort d’Axel. Obsession de protéger la vie des uns et des autres. De leur permettre de vivre dans l’insouciance. De répondre présent quand de simples citoyens sans défense sont attaqués. “Mais vas-y, dis-moi en quoi c’est stimulant !” Elle a le nez dans le placard. À récupérer les verres pour la soirée qui s’annonce alcoolisée. Prête à écouter tous les avantages d’être chasseuse de primes. Qui semble être en tout point stimulant.

Et si Mara était faite pour un autre métier tout aussi stimulant ? Avec son test ADN, c’est peut-être ce qui l’attend. Elle ne peut s’empêcher d’imaginer Mara en princesse. Qui organiserait des fêtes incroyables à Buckingham Palace. Qui ne respecterait aucune convenance, aucune règle royale. Une princesse libre. La réalité sera moins glorieuse. Tout de même, elles peuvent rêver le temps d’un shot. Puis un rêve en amenant un autre, Marci s'imagine prendre la route avec Mara et découvrir les États-Unis. C’est honteux : elle n’en a vu qu’un infime bout. Il faut y remédier.

Elle se met à admirer son verre, de nouveau rempli de tequila par la magie de la main de Mara. Toujours là pour veiller à sa bonne hydratation. Toujours là aussi pour partager une vision différente des choses. Le road-trip ne fait pas exception. L’attention décolle de l’alcool. “Attends, ton idée d’un road-trip entre amies, c’est d’arrêter des gens ?” Elle plisse des yeux. Marci rêvait plutôt d’un voyage plus… reposant et normal. Touristique, quoi. “T’es grave.” Mais elle n’est pas contre. Elles sillonneraient les routes, cheveux au vent. Lunettes de soleil vissés sur le nez. Un duo iconique dont les criminels apprendraient à avoir peur. À elles deux, aucun ne leur filerait entre les doigts. Ce serait un très bon film. Ça, c'est sûr.

Reste à régler certains points. Dont un plutôt majeur : l’entente. Elles ne sont même pas d’accord sur le fait qu’elles s’entendront bien. Ça commence mal. “La musique ! Je suis sûre qu’on ne voudrait pas écouter la même chose !” Ça se transformerait en battle musicale dans la voiture, puis elles finiraient dans le décor parce qu’elles n’auraient pas été concentrées sur la route. Voilà tout ce qu’elles auraient gagné. Elle laisse sa tête aller en arrière, basculer vers Mara. Une moue digne du chiot le plus attendrissant du monde. “On est trop géniales, mais on est trop différentes aussi.” Et ça, ça suffit à gâcher tout le voyage. Règle numéro de tout bon road-trip : partir avec quelqu’un de compatible. Sans quoi cela risque de gâcher l’aventure. Ou l’une d’entre elles risque d’être abandonnée sur le bord de la route. “Il nous faut au moins un safeword pour signaler à l'autre qu'elle nous fait chier.” Le minimum syndical, histoire d'éviter des embrouilles. Marci est même à deux doigts d'exiger une thérapie conjugale afin de régler tous leurs différents avant le départ. Mais c'est peut-être un poil trop ? Sûrement la tequila qui attaque déjà son cerveau.
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L'alcool n'avait pas encore fait son effet que Mara divaguait déjà ; les idées plus chaotiques les unes que les autres, elle se plaisait déjà à imaginer la réaction de son grand frère. Un sourire plein aux lèvres, elle retenait un ricanement tandis que l'index réprobateur de Marci se dressait pour contester son plan infaillible. La chasseuse de prime rivait alors son attention sur son amie et ne tardait pas à esquisser une moue face à son ton réprobateur. Pour autant, ça ne durait guère longtemps tandis que son visage signait négativement. « Nop. Je la trouve parfaite mon idée ! » Donc, tout allait dans le meilleur des mondes dans son esprit. Si, vraiment.

Alors peut-être que Marci avait un peu de souci à se faire.
Tout juste un petit peu.

« Et puis, je vais faire d'une pierre deux coups comme ça ! Ça sera la vengeance par-fai-te pour le jour où il a incrusté la morveuse dans nos vies ! » Ce qui était trompeur avec Mara, c'était que malgré son apparente réticence à supporter la fille de Seth, il lui arrivait pourtant bien souvent de veiller sur elle. Mais la mauvaise foi aidant, la jeune femme ne reconnaitrait jamais son affection pour la petite. « Non mais c'est bon, c'est acté ! Tu crois que je devrais commander un cake de gender reveal ? Et préparer une petite fête avec des ballons ? » Quelle idée ! D'ailleurs, elle en éclatait de rire. De ce rire tout à la fois amusé et entrainant. « Oh god, la tête qu'il va faire, ça va être gran-dio-se ! »

Et elle ne s'arrêtait pas là.
« OH ! Et je pourrais même engager quelqu'un pour jouer le pseudo père du môme fantôme. Un mec bien baraqué ! » Il fallait au moins ça pour faire face à son frère. Par contre.. « ..Et je lui fournirais un gilet par balle. » Très important, oui. Parce qu’elle restait lucide.

Récupérant son verre et entamant la petite fête improvisée, elle songeait bientôt aux avantages de son métier et n'hésita guère longtemps avant d'en faire la promotion. « Alors déjà, ça paie franchement bien, et ça, c'est très important si tu veux t’acheter des trucs qui te font envie. » Ah, l'argent et Mara ; c'était une histoire d'amour incroyable. Car à force d'avoir manqué, elle avait développé un gout excessif pour les billets verts. « Ensuite, t'es moins enfermée dans ta petite boite, avec ton rôle. T'as pas de supérieur, pas d'obligation, pas de compte à rendre. T'es libre de bosser ou non. T'as le droit de les ramener mort ou vif, pour les cas les plus pénibles. Et puis, t'as cette petite décharge d'adrénaline quand t'en choppe un à la place d'un flic. Parce que ça veut dire que t'es meilleure ! » Enumérant cette petite liste home made des avantages de son métier, elle finissait par sourire avec malice à l'évocation du dernier.

Parce que c'était celui-là même qui l'avait motivé à se lancer sur cette voie. Car elle avait décidé d'endosser un rôle que la police n'avait pas pu remplir.

« .. Et puis, c'est infiniment plus fun que d'être flic. » Concluait-elle finalement avec un petit clin d'œil avant de revenir servir les verres de chacune.

L'idée de l'échappée était enfin proposée, et comme dans la ligne directrice de ses pensées, Mara se voyait déjà dans leur road trip tout en bossant. Diable qu'elle adorait son boulot. « Evidemment que j'arrêterais des gens ! C'est pour le côté piquant du road trip entre deux fiestas. Faut bien les financer hein ! Les bouteilles ne vont pas se payer toutes seules, surtout que je ne compte pas faire les yeux doux à des blaireaux pour satisfaire leurs humeurs machos en les laissant nous payer des verres. On est au-dessus de ça ! Donc, hop, un bon flingue, une belle prime et à nous la belle vie ! » Dans la bouche de la chasseuse de prime, il y avait quelque chose d'infaillible. Ça avait de quoi décontenancer.

D'ailleurs, ce dont elle était également certaine, c'était que leur entente serait parfaitement au beau fixe pendant le voyage improvisé. Douce utopie enrobée de déni, elle portait un regard vert d’incrédulité sur son amie. « Bah on alterne pour la musique, si y'a que ça ! » Ça, c'était une solution presque raisonnable. Plus raisonnable que le reste des idées de Mara.

« Y'a rien de mal à être différentes, Marci. » Finissant son verre d'une traite le temps de sa pose, elle enchainait aussitôt. « Faut nous voir comme une balance, toutes les deux, on s'équilibre ! » Une sacrée balance pas franchement reposante tant Mara pouvait être épuisante à ses heures perdues. « Je propose comme safe word un.. " Tu fais chier ", tout simplement. » Haussait-elle les épaules avant de rire de sa simplicité.

Vivre et laisser vivre.
C'était une des alternatives préférées de la chasseuse de prime.
Et si ça lui avait valu sa dose de déboires, c'était également et surtout ce qui lui permettait de vivre sa vie pleinement.


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Faut s’attendre à une longue liste d’avantages à être chasseur de primes. Et elle arrive, cette liste. Servie sur un plateau d’argent par Mara. Elle est inarrêtable, comme si elle avait préparé ses arguments en prévision de ce jour précis. À moins qu’elle soit juste bavarde et que ça empire avec l’alcool. Allez savoir. Marci, elle, elle écoute attentivement. Jusqu’à s’offusquer à l’entente de sa dernière phrase. “Heeeeey ! C’est pas une compétition ! On arrête plein de gens avant vous aussi !” Toutes les raisons énoncées par Mara sont autant de raisons pour lesquelles Marci ne sera jamais chasseuse de primes. La compétition. La traque d’une personne. L’arrestation. Et l’argent à la clé. Ce n’est pas ce qu’elle recherche. Elle n’aurait pas la sensation d’être utile, d’avoir un rôle à jouer. Alors que dans les rangs de la police, elle se sent davantage à sa place. “Oui mais, est-ce que tu écoutes les gens, est-ce que tu les aides ? Nan !” La différence de tempérament se voit jusque dans le choix du métier. Pas étonnant que Marci imagine le pire pendant un road-trip. Elles n’auront jamais envie des mêmes choses au même moment. C’est impossible. L’équation est insolvable. Il y en aura forcément une qui sera lésée.

Surtout si, comme le souhaite Mara, il y a de l’arrestation de criminels sur le chemin. Marci ne cherche pas l’aventure avec ce séjour au cœur des États-Unis. Elle cherche seulement le dépaysement. Et le repos. Elle a besoin de prendre le temps et de souffler pour la première fois depuis longtemps. Rien que d’écouter Mara, elle est épuisée. Nope, ce sera sans elle. Au pire, Marci restera dans la voiture à regarder la nature par la fenêtre. Ça, ça lui va très bien. Après tout, elle, elle n’a pas besoin de s’inquiéter d’avoir de l’argent sur son compte, même quand elle ne travaille pas. “Tu vois, si t’étais flic, tu n’aurais pas besoin de travailler pendant tes vacances.” Voilà un argument indéniable afin de rejoindre la police. Même si le salaire n’est pas mirobolant, tout comme les conditions de travail. Peu importe. Elle a au moins une certaine tranquillité d’esprit. Alors que Mara, non. Elle doit penser à travailler même quand elle envisage de partir. Pire que si elle avait sa propre entreprise et qu’elle devait rendre des comptes à des clients.

Regard rempli d’un mélange de fascination et d’admiration, qu’elle pose sur son amie. Alors même que Mara écarte d’une pichenette son doute sur la musique. Tout a l’air si simple pour elle, quand tout est compliqué pour Marci. Tout projet naît dans un terrain propice à l’anxiété. À vouloir anticiper, réfléchir, prévoir. Encore un point de divergence. C’est là que Mara a raison. Elles sont un équilibre. Un équilibre déséquilibré qui a tendance à pencher vers la chasseuse de primes. Marci se laisse trop souvent embarquer, emporter par cette tornade. Elle s’y perd parfois. Elle s’oublie. Trop absorbée par l’énergie communicative de son amie. Et elle y revient toujours. Addict à cette énergie qui la force à sortir de sa zone de confort. “Et si on déteste ? Si on se rend compte qu’on ne s’entend pas du tout, mais genre vraiment pas du tout ? Le safeword ne suffira pas. Et il sera peut-être trop tard. Peut-être que tu m’auras déjà abandonnée sur le bord de la route en plein désert. Tu m’abandonnerais pas sur le bord de la route, quand même, hein ?! Parce que moi non plus.” Elle a l’alcool un peu paranoïaque, Marci. Les inquiétudes empirent avec la tequila. D’ailleurs, elle pose le verre sur la table basse. Les deux doses sont déjà trop pour son cerveau.

Pire encore que le voyage en lui-même. Il y a la destination. Et si Marci veut se geler les fesses en Alaska, alors que son amie préfère la chaleur de la Floride ? Panique à bord dans les pensées de l’Américaine. “D’ailleurs, on irait où, hein ?” Avec tous ses doutes, Marci en oublierait presque que c’est son idée à elle. Ce n’est pas à Mara de la convaincre. Ça devrait plutôt être l’inverse. Pourtant, c’est bien ce qu’il se passe.
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Un nouvel éclat de rire en réponse à cette mine offusquée que lui affichait Marci, Mara dressait l'index plus que certaine de ce qu'elle pouvait raconter. « Evidemment que c'est une compétition ! Et je la gagne toujours ! C'est ça qui est cool ! » Clamait-elle avec fierté. A savoir si c'était sa mauvaise foi qui parlait ou sa fierté exacerbée, il y avait fort à parier que l'alcool jouait avec brio son rôle amplificateur. Mais ça, la chasseuse de prime n'en avait rien à faire, parce que le rhum la réconciliait instantanément avec sa bonne humeur. Tout cela bien loin des cauchemars naissant de son existence.

« Pff ! Mais qui écoute les gens pour les aider ? C'est chiant à crever ce genre de truc ! » D'accord. C'était dit avec une telle spontanéité qu'il n'y avait aucun doute quant à la véracité de ce qu'elle articulait entre deux verres enfilés. « Y'a que mes amis et ma famille que j'écoute. Le reste.. Oust ! » Mimait-elle d'un geste de la main évasif. Effectivement, les deux jeunes femmes étaient terriblement différentes, et pourtant, il demeurait un lien atypique entre elles. Un lien qui créait une balance créative de l'une à l'autre. « Franchement Marci, les gens.. Quand t'es dans la merde, c'est pas eux qui viennent t'aider ! J'ai vu, je sais hein ! » Argumentait-elle tandis que sa langue se déliait au fur et mesure des minutes. L'alcool baignant dans ses veines favorisait ainsi les confidences interdites. Celles qu'elle ne livrait jamais, par pudeur de l'âme et du souvenir.

« C'est pas travailler de faire une prime ou deux ! Roh, abuse pas ! Au pire, tu vas boire un cocktail et j'arrête un crétin, ça me fera mon sport avant la détente, ça me va aussi. Et puis, oublie pas.. L'argent ! L'ar-gent !! Très important. » Clamait-elle en désignant son verre vide. Ça y est, Mara était officiellement saoule. « Tu sais ce que ça fait que de pas en avoir ? Du tout ? Genre.. Pas du-touuut ? » Insistait-elle avant d'attraper la bouteille de rhum de sa main libre, d'observer son contenu avec une moue alors que ses pensées la ramenaient à sa conversation. « Bah moi ouais. Et ça craint. »

Le regard émeraude qui s'éteignait un moment, Mara se servait un verre et le buvait aussitôt d'une traite. Rapidement, le sourire lui revenait alors que le sujet du road trip semblait avoir sa préférence absolue.

Portée hors de toute inquiétude, la chasseuse de prime se voyait déjà s'amuser avec sa meilleure amie sans l'ombre d'un nuage à l'horizon. Mais ça, c'était sans compter l'esprit soucieux de Marci qui déviait progressivement. Sortant de son immobilisme, Mara venait instinctivement prendre son amie dans ses bras pour la serrer contre elle et la secouer comme un prunier. « Jamaiiiis je t'abandonnerais sur aucune route. Mais qu'est-ce que tu dis ?! » Relâchant enfin Marci, elle l'observait un moment puis lui tendait la bouteille. « Bois un coup ! Ça sera mieux que de dire qu'on va se détester ! C'est pas possible ce genre de chose ! »

Encourageant son amie à se saouler, elle continuait d'ailleurs sur sa lancée. « .. Et puis bon, si je t'aime bien, c'est parce que t'es différente de moi justement. T'es cool meuf. » Donc, pour trinquer à ça, elle devait boire un coup. N'est-ce pas ?

Retrouvant finalement sa place, la chasseuse de prime se fit pensive pendant un instant en ramenant ses cheveux en arrière. « Mh.. J'en sais rien. On sort, on va tout droit et on suit les panneaux qui nous font envie ? A vrai dire, tant qu'on part d'ici, moi ça me va. » Concluait-elle, guère compliquée quant au choix de la destination de leur road trip. Tout était bon pour s'évader.  



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Qui écoute les gens pour les aider ? Question réthorique, mais Marci, dans son cerveau embrumé par l’alcool, est déjà en train de réfléchir. Yeux levés vers le plafond. À compter sur ses doigts imaginaires les gens prêts à écouter pour aider : les psychologues, les psychiatres, les médecins en règle générale, les personnes des services sociaux, les bénévoles dans les associations… Beaucoup trop de monde ! Elle n’a plus assez de doigts imaginaires afin de les compter, Marci. Le moment choisi pour se raccrocher à la réalité et aux paroles de Mara. “En même temps, ai-je envie de compter sur Mickaël le voleur de mamie pour régler mes problèmes ? Naaaaaaaan !” La tête est secouée énergiquement. Peut-être un peu trop énergiquement. C’est qu’elle en a mal à la nuque, maintenant. Pas grave, elle a au moins marqué la négation. “C’est juste parce que ça fait du bien aux gens. Regarde, ça t’a fait du bien de venir parler !” En voilà un exemple imparable. Sauf que Mara fait partie des amis et donc, elle est dans les rares personnes qu’il faut écouter, s’il on croit la jeune femme. Elles ont un raisonnement différent sur le sujet. Comme si ça allait étonner des gens ici.

Il n’y a rien qui va. Rien qui concorde. En fait, le seul point commun qu’elles ont, c’est la glace. Et l’alcool. Un peu. Sans entrer dans les détails. Sinon, on trouverait là encore des divergences. Ne parlons même pas de la notion de vacances. En fait, si, parlons-en de Mara qui veut accepter deux contrats pendant leur road-trip. Une idée plus que saugrenue. “Fais attention au burn-out, Mara ! Attention !” Il faut savoir se reposer. Très très très important. Sauf que Mara ne donne pas l’air de se détendre. Toujours prête à vivre de nouvelles aventures. Toujours prête à cherche l’argent là où il est. Peu importe l’heure du jour et de la nuit. Ça ne va pas du tout. Cependant, elle marque un point. Le manque d’argent n’est pas une bonne chose. C’est même un truc que Marci ne lui souhaite pas. “C’est vrai… je t’aiderai, alors. On fera ça ensemble.” Hors de question de se prélasser au bar ou dans une baignoire ou que sais-je pendant que son amie trime. Elle l’aidera à garnir son compte en banque de jolis dollars bien mérités. C’est acté.

Encore faut-il qu’elles partent. Les peurs s’accumulent du côté de Marci. Elles débordent. Déjà à imaginer le pire. Quoique non. Le pire serait qu’elles s’entretuent. Elle n’en est pas encore là. Seulement à craindre l’abandon sur le bord de la route. Mara, elle, n’a peur de rien. Elle a assez d’amour à offrir pour calfeutrer toutes les frayeurs de Marci. Un câlin et des paroles rassurantes. La promesse que rien n’arrivera. Et une bouteille qui lui est tendue. Tel un baume sur son cerveau apeuré. Marci l’attrape machinalement, sans la porter à ses lèvres. Trop hypnotisée par ce que lui raconte son amie. Une véritable déclaration d’amour pour son esprit alcoolisé. Elle en a le cœur tout chamboulé. “Je vais pleurer…” Vraiment. Elle a les émotions décuplées par la tequila. De quoi lui donner l’air touché. Finalement, boire un peu ne devrait pas lui faire de mal. En tout cas, pas plus de mal qu’elle ne se fait elle-même en craignait tout et n’importe quoi. Alors, elle s’offre une gorgée. De quoi se concentrer sur autre chose que sur son coeur mielleux.

Mara s’en fiche de leur destination. Dans l’urgence de partir, de s’éloigner de New-York. Ce sera donc au hasard. Selon leur inspiration, leurs envies. Se laisser porter par le hasard, sans se poser de questions. Ça semble génial. Pourquoi ça inquiète Marci, alors ? Sûrement la zone de confort. Cette fameuse zone de confort dont elle doit s’extraire. “Bon. Okay…” Ça manque de conviction. Marci est encore en plein doutes. À la recherche de n’importe quelle excuse afin de se défiler. Sauf qu'elle est à court d'excuses. De toute façon, si elle avait une raison, Mara se chargerait de la démonter pièce par pièce. Parce qu’elle est ainsi, Mara. Elle ne se pose pas de question. Elle fonce. Et puis, on a qu’une vie, n’est-ce pas ? Il faut en profiter. Si Alex était là, il le lui dirait. Ce road-trip entre amies ne peut que faire du bien à Marci. Et elle en a besoin. Beaucoup plus qu’elle ne le pense. Elle avale le shot de tequila qu’elle vient de se resservir. Trouver le courage et la spontanéité dans l’alcool. Très bon exemple pour la jeunesse. “Allons-y. Faisons ça. Faisons un road-trip on ne sait où et allons arrêter des méchants criminels !” Plus de retour en arrière possible. Il y aura bien un voyage avec Mara. Où, quand, comment, qu’importe. Le principal est que l’idée soit validée.

C'est un brin de folie. Un brin de folie qui ne peut pas naître dans son travail ni même chez elle. Trop coincée dans une sagesse imposée par le deuil. Ça n’a pas toujours été ainsi. À une époque, elle profitait de chaque instant. Bien loin de la vie rangée que lui promettait sa future carrière d’avocate. Elle a profité de chaque occasion pour sortir, faire la fête, s’amuser, jouer, flirter. Et parfois, pleurer. Une urgence de vivre qu’elle a oubliée. Aujourd’hui, cette folie se résume à accepter un road-trip. Et à se diriger vers le congélateur. C'est qu'il faut essayer de compenser le trop-plein de craintes en se réfugiant dans la nourriture. “Ça mérite bien une autre glace !” Et aussi, il faut essayer d'absorber tout l'alcool que Marci est en train d'ingérer. Même s'il y a comme un doute sur l'efficacité de la glace dans l'histoire. Okay, mission : prendre d'autres trucs à manger.

La tête dans son frigo, elle ne peut s'empêcher de repenser à leur conversation sur les métiers. Chasseuse de primes pour l'une, policière pour l'autre. Définitivement pas des métiers qui font rêver, pas vrai ? Pourtant, elles sont là. “Dis, qu’est-ce que tu rêvais de faire quand t’étais petite ?” qu'elle demande en criant. Probablement qu'elle imagine que le frigo l'empêche d'être comprise et entendue par son amie. Faut croire. Cependant, la question est importante. Elle mérite d'être hurlée pour que Mara y réponde. Parce que chasseuse de primes n’est pas une vocation d’enfant. Ça ne devient pas un rêve. Il y a forcément eu un moment où la petite Mara espérait autre chose. Un autre métier qui n’a jamais été exercé.
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Alcool imprégnant les veines et l'esprit, Mara se sentait enfin le cœur léger. La tourmente distancée par les dangereux degrés, elle était désormais prête à revenir aux fondamentaux de son tempérament. Une bonne dose d'imprévisibilité pour beaucoup de vie pulsant dans leur veine. Parce que dans son périple, la chasseuse de prime comptait bien embarquer son amie afin de lui faire découvrir une spontanéité qui ne lui était pas tant familière.

Sur l'instant néanmoins, la brune fut bien plus focalisée sur les doigts comptant de Marci et fit un décompte avec elle avant de plisser le nez. Eclat de rire qui succédait à la réflexion déjà dissipée, elle secouait le visage négativement avant de river son regard émeraude sur les traits de la policière. « Je suis venue parler à mon amie, pas à un flic ou à quelqu'un qui dit qu'il est là pour m'écouter. » Dressant l'index pour entamer un discours digne d'une philosophie de comptoir, elle se lançait. « Tu sais combien de personnes prétendent écouter ? Alors qu'en fait, elles n'entendent rien ? La moitié des gens bienpensant sont en fait .. SPOILER ALERT.. » Oui, elle haussait le ton en frappant dans ses mains vigoureusement. « Egoïste ! C'est parce que ça nous fait du bien à nous, qu'on aide les autres. Pas juste pour aider les autres ! Eh bah tu sais quoi ma chérie ?! Moi au moins, je suis assez lucide pour reconnaitre que je suis égoïste, et vénale, et un peu connasse mais par contre, quand j'écoute quelqu'un que j'aime bien, bah.. C'est parce que.. Quoi ?! T'as suivi ? » C'était donc à Marci de compléter sa phrase. Mais Mara n'avait pas la patience d'attendre, alors, elle enchainait aussi vite. « ..Entends ! OUEP ! Je l'entends. Avec mes deux oreilles et plus encore ! »

Fière de son raisonnement, elle s'enfilait son verre avant de se rendre compte.. Qu'il était vide et d'arborer une moue boudeuse. Okay. Donc, elle venait se resservir convenablement pour boire aussitôt le spiritueux et se figer en rivant son regard brillant sur son amie. « .. Pourquoi tu veux que je fasse un burn-out ? » Visage se penchant sur le côté, elle le redressait l'instant d'après pour mieux laisser tomber la question du burn out, histoire de sautiller joyeusement sur place.. Enfin, plus précisément sur le pauvre canapé. « TROP BIEN ! On va s'éclater, tu vas voir ! » Heureuse de partager sa passion avec la policière, elle se sentait néanmoins obligée de préciser un.. « Par contre, pense à prendre des godasses confortables. On sait jamais qu'on soit obligées de courir. »

Lorsque finalement l'émotion l'emportait sur tout le reste pour Marci, la chasseuse de prime la regardait, toute chamboulée avec cette bouteille tendue et arborait une moue. « Mais pourquoi tu veux pleurer ? Y'a pas de raison d'être triste, Marci ! On est trop géniales pour être tristes ! » Expansive de nature, électrique dans ses meilleurs jours ; Mara s'était défaite, avec les années, de son aisance à exprimer tous sentiments lapidaires. Et pour elle, pleurer en était un de ses stigmates. Un de ses plus terribles stigmates d'ailleurs. Ainsi s'inquiétait-elle pour son amie.. Soucieuse de son bienêtre.

Mais les soucis s'envolèrent rapidement alors que Marci accepta enfin l'idée du road trip. Se relevant finalement pour suivre son amie, Mara encaissa la question gueulée et grimaça avant de se pencher sur le côté du frigo. « .. Pourquoi tu gueules comme ça ? Je suis là ! » Contournant la porte ouverte et sa propriétaire, la chasseuse de prime s'accoudait plutôt au plan de travail de la cuisine en tapotant du bout des doigts contre la surface. Pensive quant à la question posée, elle finit par hausser les épaules et opter pour une réponse honnête. A vrai dire.. Avec l’alcool, c’était bien tout ce qu’elle pouvait fournir.. « Et j'en sais rien. Je rêvais juste d'être adoptée je crois. » C'était dit avec une certaine désinvolture, comme si ce sentiment d'abandon qui l'habitait depuis longtemps était devenu une terrible habitude. Une habitude qui la définissait. « C'est pas vraiment arrivé jusqu'à ce que je rencontre May. Elle était cool. » Le souvenir de sa mère adoptive, pour le peu de temps que cela ait pu durer lui soutira un sourire rêveur ainsi qu'un regard brillant.

A bien des égards, Mara considérait encore aujourd'hui que l'infirmière lui avait sauvé la vie.
C'était en son nom qu'elle s'était jurée de veiller autant sur Seth qu'il pouvait également veiller sur elle.

« Bref ! » Coupa Mara dans le fil de ses pensées. « Et toi ? Une petite astronaute ? Pitié, pas une princesse.. » Suppliait-elle avec amusement, attendant également de pouvoir dévorer quelque chose. L'alcool, ça creusait.



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@Mara Häsler

Elle se renfrogne, Marci. Parce qu’elle aurait pu dire à son amie qu’elle était là pour écouter. Elle l’est, d'ailleurs. Elle est là pour ça. Toujours disponible pour répondre aux appels. Pour soutenir, rassurer, conseiller. Mais ce n’est pas ce que veut Mara. Elle ne veut ni d’un flic ni d’une personne qui lui dit vouloir l’écouter. Merde. Elle est tombée sur la mauvaise personne. Marci se perd dans les arguments de son amie. Ne sachant plus si elle doit contre-argumenter ou acquiescer dans son sens. Sa réflexion va vite. Trop vite pour la policière. Son cerveau est ralenti par l’alcool et la fatigue. C’est pas sympa de la prendre en traître comme ça. Marci n’a pas le temps de digérer toutes les informations, de comprendre tout ce que la chasseuse de primes raconte. Heureusement, la jeune femme n’a pas besoin de Marci pour dérouler sa pensée. Elle poursuit toute seule, s’anime, s’active, ponctue. Elle vit son discours. Elles pourraient en discuter des autres. Si seulement Marci avait des neurones sobres.

Si on prend du recul, cette conversation a lieu entre deux êtres qui ne se comprennent pas. Même la simple crainte de Marci que son amie fasse une dépression ou un burn-out est mal comprise. Il y a quelque chose qui ne connecte pas entre elles. Elles n’ont pas de décodeur. Elles n’ont que leurs mots pour tenter de s’expliquer et de communiquer. “Je veux pas que tu fasses un burn-outeuuuh, je veux que tu évites d’en faire un ! Et pour ça, il est très très très important que tu te reposes !” Oh que oui. Marci est très sérieuse sur ce point. Le repos. Essentiel. Il faut que Mara prenne du temps pour elle. Il faut qu’elle parvienne à se reposer, à vider son esprit et à faire des trucs qui lui plaisent. Des trucs qui ne consistent pas à courir après des gens. “Est-ce que tu as des moments de calme, parfois ? Est-ce que tu prends le temps de penser à autre chose qu’au travail ?” Cette soirée ne peut pas être comptée comme un moment de calme. Il n’y a rien de calme. Tout est chaotique. Pourtant, la soirée commençait bien. Jusqu’à l’arrivée du road-trip. Dès lors, la soirée est devenue bancale. Le coup fatal a été donné par la tequila. Plus de calme possible.

À partir de ce moment, tout devient compliqué. La communication. La compréhension. Même la préparation du voyage s’annonce difficile. Surtout s’il faut prévoir des chaussures confortables. Comme si Marci allait penser à changer de paires en tombant nez à nez avec un individu à arrêter. “Je veux pas mettre de chaussures dégueulasses, moi.” Elle imagine de grosses chaussures de randonnée. Lourdes. Moches. Assez pour saper le moral de tout le monde d’un seul regard. Son cerveau embrumé ne pense pas à des baskets. Non, il pense au pire, alors que Mara a dit quelques minutes plus tôt son amour pour les talons. Une véritable arme contre les délinquants. Ce sera également celle de Marci. Elle le regrettera au bout de trois secondes. Elle, la grande adepte des chaussures plates. Heureusement, le road-trip n’est pas demain. Elle aura le temps de gagner en lucidité. Il faut l’espérer.

De la lucidité, elle en a encore un peu. Assez pour avoir le réflexe, en tout cas l’envie, de remplir son estomac. Raison pour laquelle ses pas l’emmènent tout droit vers le réfrigérateur. Plutôt que de se cuisiner un plat consistant, idéal afin d’absorber toute substance susceptible de modifier son comportement (Marci ? Elle n’en a pas besoin voyons !), la voilà qui pioche dans le paquet de glaces. Ce qu’elle ne sait pas, Marci, c’est qu’un événement digne d’un film d’horreur se produit en ce moment même. En effet, Mara la suit dans son dos. Se glisse discrètement derrière la porte du réfrigérateur. Là, cachée, elle attend. Jusqu’au moment où Marci hurle pour se faire entendre. Moment précis choisi par Mara pour faire sa sortie effrayante. Pas étonnant que la policière sursaute et que son myocarde manque un battement. Dans un film d’horreur, elle ne survivrait pas. “Ne fais plus jamais ça ! Tu m’as fait peur !” Pas rancunière, elle propose le paquet de glaces à son acolyte. Histoire qu’elle choisisse une glace.

Ça n'a rien à voir avec une glace, ce que lui prépare Mara. Mais plutôt une confession. Sur ce qu’elle espérait étant petite. Le job de ses rêves ne faisait pas partie du tableau. Pas si elle n’avait pas de famille. Un sentiment que Marci ne connaîtra jamais. Elle qui a eu la chance de naître dans un couple qui voulait d’elle et qui pouvait l’assumer. Une chance qu’elle mesure depuis qu’elle connaît la jeune femme. Alors, elle a eu tout le temps d’imaginer le métier qu’elle ferait plus grande. Un métier incroyable et à la hauteur de ses compétences. Y a pas à dire. “Je voulais adopter les chats errants et les élever.” Une association, finalement. Elle aurait voulu créer une association et s’assurer que chaque des félins serait capable d’aller au wc par eux-même. Oui, ils auraient été propres jusqu’à ce point. “Ça, c’était jusqu’à ce que je découvre que j’étais allergique aux chats.” Elle fait une moue. La réalité l’a vite rattrapée, gamine. C’était sa survie ou celle des chats. Il a fallu faire un choix. Terrible choix. “C’était pas beau à voir, j’te raconte pas.” En fait, si elle raconte, Marci. “Je suis devenue toute rouge, j’ai gonflé, j’avais les yeux qui pleuraient et du mal à respirer. Horrriiiiiible.” À ça de finir aux urgences et de mourir à cause d’un seul poil de chat.
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Raisonnement porté par l'alcool, le débit s'accélérait autant que les pensées pouvaient se bousculer. Constellation personnelle orientée vers l'astre d'un individualisme forgé, Mara se clamait ouvertement égoïste sans une once de sentiment honteux à la clé. Pourtant, elle avait le genre de cœur à donner au-delà de la mesure. Mais pour arriver aux portes du sacrifice, il fallait passer outre tous les obstacles piquants qu'elle eut placé au fil des années.

Et si le sang avait perdu de sa valeur intrinsèque, c'était finalement les liens qui l’avaient emporté sur tout le reste. Peut-être que finalement, Marci et Mara n'avaient pas l'art de se comprendre parfaitement, mais elles partageaient autre chose qui avait plus de valeur au regard de la chasseuse de prime. Une affection, une amitié qu'elle n'avait que très peu octroyé aux autres au fil des années. Et c'était d'ailleurs pour tout ce que n’était pas Marci que Mara s'était attachée à elle. Ainsi, ce qui pouvait angoisser l'une, paradoxalement, rassurait l'autre.

D'ailleurs, Mara eu un sourire amusé, plus grand encore que d'ordinaire à cause de la tequila. « Mais je me repose ! Regarde ! » Clamait-elle en désignant la fameuse bouteille. Personne ne lui avait dit, à elle, que ce jour-là ne comptait pas dans les repos accordés. « Là, on se repose, on s'amuse, on se détend ! C'est ça se détendre, non ?! » Déposant la bouteille pour claquer des doigts puis lever l'index. « Hey, et parfois, je passe du temps avec la morveuse. Ça compte aussi ! On se fait des jeux toutes les deux mais .. Shhht.. » L'index était plaqué contre ses lèvres, pour intimer le silence. « Faut pas le dire ! » Pourquoi donc, Mara ? « J'ai pas envie de faire la baby-sitter à plein temps. Ça me gonfle ! » Vraiment ? « Enfin, quelques fois. » Marmonnait-elle finalement avec une moue.

« Je pense pas tout le temps au travail d'abord ! » S'offusquait-elle.. Enfin, pendant quelques secondes à peine. Lèvres pincées et mine froissée, elle plongeait dans ses réflexions pendant de longues secondes et finalement se mettait à rire. « Ouais bah souvent, mais c'est drôle. » Son boulot.. Était drôle, selon elle. Soit. Revenant river son regard brillant d'émeraude sur Marci, elle la scrutait longuement derrière le rideau de brume alcoolisé. « Parce que tu penses pas tout le temps au boulot toi ? En fait, c'est toi qui vas faire un burn out ! AH ! VOILA ! » Gueulait-elle en pointant son amie de l'index. « Tu vois ! Une raison de plus de partir en road trip ! T'as besoin de repos ! Allez. Ven-du. » N'est-ce pas..

Mara ne perdait pas le nord.
Jamais.

« Mais non, on te trouvera des baskets stylées et erg.. Ergodyna.. Non attends. » Comment on disait déjà ? « Ergonomique ! » Nouveau claquement des doigts pour marquer la fierté.

Et finalement, Mara suivit d'un pas léger et discret son amie pour la voir aussitôt sursauter. En conséquence, elle éclata de rire en voyant sa tête. La compassion ? Un autre jour, c'était bien trop drôle pour la chasseuse de prime. Assez drôle pour qu'elle laisse toute son hilarité prendre le dessus. « .. Oh bah si que je le referais. Ta tête était drôle ! » Et qu'elle mima d’ailleurs la tête choquée de son amie avec un soupçon d'exagération pour ensuite attraper au vol une glace avant de s'en voir privée. Après tout, Marci pouvait bien la punir pour son insolence.. C'était tout à fait possible.
En tout cas, elle, elle le ferait.

Retrouvant un semblant de sérieux, Mara se fit oreille attentive face au projet enfantin de son amie et pencha le visage sur le côté en s'appuyant sur le plan de travail. Coude solidement ancré, elle jouait avec l'emballage de sa glace. « Mais c'est cool ça ! » Déballant la glace, elle manqua la laisser échapper et se figea à la mention de l'allergie de Marci. « .. Oh merde, moins cool ça. » Croquant un bout de glace, elle s'arrêtait et reprenait ensuite. « Hey mais attend, ça veut dire que faut jamais que je t'offre de chatons, sinon tu vas devenir comme Quasimodo. » .. Ou elle va mourir, Mara.

« ..Même les hypoallergéniques ? » Pour quoi faire Mara ? Peut-être pour en ramener un à son amie. En espérant qu'elle oublie une fois la tequila liquidée de son sang.. Sinon, Marci risquerait d'avoir un cadeau tout trouvé à la prochaine visite de la chasseuse de prime.


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@Mara Häsler

Deux gamines qui se chamaillent. Sur tous les sujets. Portées par l’alcool. Par l’amour qu’elles se portent mutuellement. Une complicité qui les rend insupportables. Surtout le soir. Surtout ce soir. Leurs proches les remercient de ne pas être dans cet état, ensemble, dans la même pièce qu’eux. Probablement qu’ils ne les supporteraient pas plus d’une heure. À parler fort. À se disputer. À boire. Pas le meilleur exemple pour la jeunesse. Peu importe. Qui va les juger ? Personne. Elles sont seules et n’embêtent personne, sauf elles-mêmes. Largement suffisant. “Ouais, ouais, ouais…” qu’elle lâche, Marci. Les bras croisés. Les yeux qui s’envolent vers d’autres cieux. Elle n’y croit pas une seconde à l’explication de Mara. Une explication censée prouver par A plus B qu’elle se repose et ne frôle pas le burn-ourt. Marci n’est pas rassurée. Elle le devient encore moins quand son amie ajoute ses séances de baby-sitting dans la balance. Puis d’un coup, sans que la policière ne le voit venir, la situation se retourne contre elle. Bam ! dans sa tronche. “Mais ! Je ne pense pas tout le temps au travail ! C’est toi qui m’y fais penser, d’abord !” Totalement victime de Mara. Elle se laisse piétiner, retourner le cerveau, jusqu’à vouloir se défendre d’une diversion. Elle entre trop dans son jeu, Marci.

Pour les chaussures, Mara galère. Sort les rames. Afin de d’articuler un mot contenant trop de syllabes. Une tentative qui nécessite une pause. Pendant laquelle Marci ne peut que secouer la tête de droite à gauche. Dépitée par ce spectacle. Elle assiste à la déchéance de son amie. Trop de tequila dans le sang de son amie. Définitivement. “Faut que t’arrête l’alcool, tu sais même plus ce que tu dis.” Marci a causé cet état. Si elle n’avait pas proposé à Mara de rester. Si elle n’avait pas sorti les bouteilles. Si elle avait rangé l’alcool une fois servi. La chasseuse de primes ne serait pas dans cet état. À Marci de rattraper le coup. Il en va de sa responsabilité. “J’vais te reprendre ça.” Elle récupère la bouteille de tequila et la pose loin. C’est-à-dire par terre, au pied de la table basse. Là, au moins, aucun risque que Mara la récupère. Ce n’est pas du tout à portée de main de son amie. Du tout. Elle en oublie de quoi elles parlaient et à quoi devait servir cette tentative d’articulation. Tant pis. Marci mettra des chaussures confortables. Ce n’est pas comme si elle avait prévu de passer ses journées en talons pendant ce road-trip.

En fait, elle les voit, ses chaussures, depuis le frigo. Alignées le long du mur. Une collection qui ne dépasse pas les sept paires. Jamais eu besoin de plus. En fait, elle utilise seulement deux paires parmi elles. Toujours à alterner selon l’humeur et la météo. L’humeur, actuellement ? Terrifiée. Par un monstre impressionnant, effrayant : Mara. Qui s’en amuse de toute son empathie et sa sympathie. Et parce qu’elle est généreuse et bienveillante, Mara veut recommencer. À la moindre opportunité. Elle n'a pas de répartie à cet instant précis. Trop offusquée par l’imitation de Mara. Elle en est certaine : elle ne ressemble pas à ça quand elle a peur. Impossible. Parce que c’est affreux. “... hey !” Juste le temps de protester que déjà, la chasseuse a volé une glace. Elle est beaucoup trop rapide pour Marci. “T’as de la chance que je t’aime, sinon je te l’aurais fait regretter !” Aucune idée de comment. L’esprit de Marci n’est pas habitué à fomenter des pièges et des vengeances. Il est juste bon à accueillir gentillesse et amour. Parce qu’elle est ainsi, Marci. Gentille et pleine d’amour.

Sauf pour les chats. Les chats, beuuuuurk. Ils la transforment en un monstre digne d’un film d’horreur. “Oui…” Quelle triste existence. Ça n’arrivera pas, de toute façon. Aucune raison que Mara ne débarque avec une armée de chatons, juste pour ‘voir’. N’est-ce pas ? N’est-ce pas ?! Oh merde. “Ne fais surtout pas ça, Mara ! J’te préviens !” Sinon, ça en est fini de leur amitié. Tout simplement parce que Marci sera morte. Et non seulement elle sera morte, mas en plus, elle viendra hanter son amie. À vie. “Les hypoallergéniques, genre comme la lessive ?” Les neurones ne se connectent plus correctement. Pire, ils la conduisent à imaginer un chat en forme de bouteille de lessive. Pour un chat-bouteille, elle serait prête à oublier ses allergies. Pas de doute. “J’en sais rien. J’ai pas testé tous les chats.” L’idée n’a jamais traversé son esprit. Peut-être une grave erreur. Est-elle en train de passer à côté de son rêve sans avenir à cause d’une allergie ? “Toi, si tu étais allergique à eux, tu les testerais tous ?” Faut être suicidaire. Marci est loin de l’être. Elle possède un très bon instinct de protection et de survie. Qui l’emmène toujours très loin des dangers. On se rappelle de sa peur panique de partir en road-trip avec Mara. Qui, elle, semble moins effrayée par les dangers de la vie. Marci va mourir pendant ce voyage, c'est sûr et certain. Préparez son enterrement. Vite.
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