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You can lay on us. || ft. Matthiew

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You can lay on us
tw : mention de morts, de tortures, de blessures physiques et mentales.

(2018)
Ça grondait, dans les souterrains. La clameur de la révolte, prête à envahir les rues. Une nuée d’insectes survivants dans leurs nids cachés de leurs prédateurs, eux les Anormaux, eux les Créatures.
Les Monstres, parmi les Hommes.

Ils étaient une cinquantaine, peut-être plus. L’ampleur du Groupe avait tant enflée, comme un ganglion sous la peau, que l’abcès de rage allait forcément crever d’un jour à l’autre. Une liberté cherchée, presque trouvée, atteinte par l’unisson des coeurs battants.

Le Groupe allait se soulever.
Le Groupe allait vaincre.
Et ce serait aujourd’hui, sinon jamais.


Trask en ligne de mire, compagnie couverte de crimes. À la pointe du progrès, se trouve le sang de beaucoup de prisonniers.
L’heure sonne, dés ce soir.
Le moment.

Ils étaient une cinquantaine, peut-être plus.

Et Physio les a vus partir, la verve forte, l’esprit alerte, les pouvoirs en avant. À se démontrer, vivants. À vaincre et libérer leurs frères et sœurs opprimés.
Une poignée d’heures dans la vie de ces combattants, des jours, des années de gagnées pour leur lutte.

La guerre a été déclarée.
Elle, et ses multiples retombées.


[…]

Ils sont revenus. Une centaine, peut-être moins.
Des visages connus, d’autres non, tous abîmés. Certains, résolument familiers, y sont restés. Ils ne seront plus jamais là. Physio se souviendra de leur nom, chaque jour qu’il leur survivra.
Pour l’heure, pourtant, il ne peut pas se laisser aller au calme des funérailles. Elles auront lieu quand d’autres vies seront hors de danger.
C’est à son unité de jouer. Chaque membre s’active, de leurs compétences et autres dons, pour recueillir tous les blessés, du traumatisme léger à la blessure profonde. Les lits se remplissent, l’espace se sature.
Bientôt, on vient à occuper d’autres quartiers des souterrains, tables de fortune et soins prodigués. Pour les membres du Groupe, les traumatismes finissent par se résorber. Les physiques, tout du moins. L’esprit restera entre deux eaux, entre la fierté de la mission accomplie, et l’amertume d’une réussite fêtée avec bien trop d’absents.
Les rangs ont été remplis, pourtant, d’une certaine façon.
Des mutants libérés des geôles, des enfants, des adultes, rien que des perdus, des sans-noms, même. Certains ne s’en souviennent plus, quand d’autres ne parviennent même plus à parler.

Physio les a accueilli, un lit pour chacun et chacune, tant pis si le sien doit y passer, tant pis si les heures s’accumulent pour veiller à leur bien-être.

Si le terrain n’est plus fait pour lui, c’est bien ainsi qu’il agit. Son chemin de croix est pavé de plaies  d’âmes à recoudre.
Toutes ouvertes, mises à nues.

[…]

« Il s’est réveillé. », qu’on lui souffle, en tendant le dossier, étonnement léger. « C’est difficile de l’aborder. D’après ce qu’on sait, il a subi pas mal de tortures pendant plusieurs moi. Il parle pas, ou vraiment peu. Peut-être que toi, tu arriverais à quelque chose ? »
Physio parcoure les rapports, les quelques photos du garçon, les brefs notes prises depuis son arrivée dans ses quartiers. Deux semaines écoulées depuis la tombée sur Trask Industries, tout autant de travail pour le chef d’unité. Bien moins de lits remplis, mais d’autres toujours là, principalement les rescapés à surveiller, en état plus ou moins critique.
Parmi, ce jeune homme en question. Le corps est réparé, plus vraiment de séquelles. Tout demeure dans sa psyché, comme une boîte solide pleine de secrets, dont il ne peut donner les clés à personne. A sans doute trop perdu, le jeune, pour les laisser tomber.

L’homme hoche la tête, conscient qu’il est le seul à avoir du temps à lui accorder en ce moment. Tout les autres sont sur leur propre pied de guerre, en dépit de l’accalmie. L’orage est passé, n’en reste que les éclats sur la mer.
Certains mutants ont leur propre vague à l’âme. Au docteur de tenter de s’y frayer un chemin.

Il rejoint le coin d’unité où le dénommé Matthiew se repose depuis son arrivée. Bien éveillé, qu’il semble, bien que le regard éteint en dise déjà beaucoup.
Le médecin tente une approche, un sourire se devinant dans sa barbe fournie.

« Bonjour, Matthiew. J’espère que tu as bien dormi. »

Les coups de neuf heures, un dimanche d’été. Le matin brille sans doute sur l’asphalte, au-dessus de leur tête. Il veut y croire, comme signe de beaux lendemains.

« On m’a parlé de toi. Je suis Physio, c’est un peu moi qui dirige tout ce coin des souterrains. Tout du moins pour tout ce qui concerne les petits bobos, ou les gros. Voire même les lendemains de soirées un peu trop arrosées : si, si, je t’assure, on sait s’amuser. »  

Tentative d’un trait d’humour, pas forcément évidente, mais il aura eu le mérite d’essayer. Une chaise prise à la dérobée, pour s’asseoir près du lit. Un ton plus sérieux, dés que son dos se plie.

« … Ne t’inquiète pas. Ils ne pourront plus t’atteindre. Tu es en sécurité. »

Il le pense. Il veut y croire. Il veut qu’en sortant, qu’en respirant l’air de l'extérieur, Matthiew ait foi que plus jamais on ne l’enfermera. Ici, ou ailleurs.

« Tu accepterais qu’on discute un peu, tout les deux ? »

Défi peut-être difficile, qu’il est prêt à relever.

Quand autour d’eux, à quelques lieux, ça s’agite, dans les souterrains.

Ils sont désormais une centaine.
Peut-être plus, toujours plus.
On ne compte plus celles et ceux qui se battent, même en dehors du cadre du GLM.
Des opprimés, des égarés, des avenirs à sauver,
Qui ne demandent qu’une seule chance pour prospérer.

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On m'a retrouvé dans un état lamentable. Je le sais, j'étais là. On m'a longtemps caché les détails. Mais je l'ai vécu.

Ce qui m'a fait le plus peur, ce sont mes yeux. Ils ont vite comprit que ma mutation venait de mon regard, de mes yeux. Et il ne fallait pas que je puisse aider quelqu'un d'autre... Ou me faire aider. On m'a aveuglé rapidement. Cette gangue qui me mangeait la moitié du visage était si lourde. J'ai mit longtemps à m'habituer à son poids. J'ai mit encore plus de temps à m'habituer à la cécité qu'elle créait. Ca m'a détruit les yeux.

Je n'ai pas pu vraiment comprendre ce qu'il se passait le jour où la GLM est enfin arrivée. Il y a eu tellement de bruit. J'étais en « exercice » quand ça à commencé. On ne m'avait pas laissé la vue, ni aucun mouvement, les mains dans le dos, on me pressait de rejoindre ma cellule. J'étais si maigre à ce moment là, si faible et fatigué. Je me disais juste qu'il ne restait plus beaucoup de temps pour moi. J'avais déjà demandé à ce qu'on m'achève et je l'espérais encore. Alors, quand ça a explosé, j'ai senti comme un soulagement. J'ai perdu connaissance directement, soufflé par l'attaque en cours. Les gros débris ont abîmé mon cache-oeil. Il y avait du verre et du métal. J'ai senti le moment où les morceaux cassés s'enfonçaient dans ma peau. Le sang a coulé sur mon visage mais il n'y avait pas de douleur à ce moment là.

On m'a dit que j'avais été retrouvé sous des débris. On pensait pas que je m'en sortirai... Et je voulais pas. J'en pouvais plus.

Mais j'étais vivant.

On m'a réveillé sans douceur et on a immédiatement essayé d'enlever le masque. Le cri que j'ai eu m'a détruit les cordes vocales. Là, il y a eu la douleur, déchirante alors que le sang coulait toujours plus et que ma peau se perçait sous les essaies infructueux pour me libérer.

Je suis passé entre les mains de chirurgiens pour qu'on me l'enlève. Là aussi, j'ai espéré ne pas me réveiller.

Mais je suis plus résistant que ce que je voudrais.

Et deux semaines se sont écoulées. Les cauchemars s'enchaînent, le noir me fait peur et la lumière m'agresse. Je n'arrive pas à me détendre, à me sentir en sécurité. Les larmes ont coulé et je ne veux pas en parler. A personne. Je ne veux pas revivre ça.

Je me réveille en nage quand je m'endors. Je dors beaucoup mais jamais bien.

Je suis pas bien. Je suis pas bien... Et je sais pas quoi faire pour être mieux.

J'ai besoin d'aide et je la refuse.

Mon corps va mieux, étonnement maigre comparé à ce que j'avais l'habitude de voir dans le miroir, mes muscles acquis avec le parkour ont totalement fondus, le contour de mes yeux est toujours strié de cicatrices plus ou moins visibles.

Je n'attendais pas de visite. J'en attend jamais. Mais il est venu, avec sa voix douce et son sourire. Il a tiré une chaise et il a commencé à me parler. J'ai pas le courage de répondre, pas tout de suite. Il ne me pose d'ailleurs pas de questions, pas directement. Je lui en suis reconnaissant.

Je vais essayé d'être poli, je m'assoie sur le lit, un peu faible, un peu vacillant. Mes jambes pendent dans le vide alors qu'il s'installe en face de moi. J'ai un minuscule sourire à sa tentative d'humour. Je dois bien reconnaître qu'il arrive à me mettre un tout petit peu à l'aise.

Mes lèvres restent scellées quand il me parle mais mon corps réagit à ses mots. Ma mâchoire se serre, mes yeux s'écarquillent pour laisser filer une angoisse certaine face à ses mots. « Sécurité ». Des images me reviennent, des mains sur moi, des prélèvements, ils me touchaient sans cesse. Comment est ce qu'ils ne peuvent pas m'atteindre alors que j'ai l'impression qu'ils sont dans le moindre coin d'ombre ? Je détourne le regard.

Et finalement, arrive la question. J'ai tellement envie de secouer la tête pour qu'il m'oublie. Mais non, j'entrouvre les lèvres et je laisse souffler.

-Il...

Ma voix, restée inactive pendant un certain temps, grince, elle rappe et ma gorge me fait mal.

-Il n'y a rien... A dire...

Un murmure. A peine audible. Mais une phrase quand même. Je ne suis pas fier de moi. J'ai parlé pour laisser entendre une sorte de refus. Il n'y a rien à faire de moi. Ils n'auraient pas du me récupérer.

Bien malgré moi, je sens mes yeux sensibles s'humidifier de larmes.

Ils auraient du me laisser là-bas.  

@Gregory A. Sherman