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Why are you here ? ~ Nathael & Maera

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Père & fille

- Et c’est une victoire par KO pour Chaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaam !

Des cris de joie mais aussi de déception se font immédiatement entendre alors que le speaker du combat annonce la victoire de Maera sur son adversaire, au sol, et visiblement dans les vapes. Elle vient de gagner la blonde. Encore. Pour la dix-septième fois d’affilé. Imbattable. Incroyable. Ce sont les deux adjectifs qui reviennent le plus dans la foule de spectateur de ce match clandestin, alors que l’argent se met rapidement à circuler. L’argent des paris que les supporters ont fait. Des hommes pour l’essentiel. Une masse informe aux yeux de la jeune femme qui ne les voit qu’à peine. De toute façon, elle n’a pas envie de les voir, ces porcs pour la plupart, dont un bon nombre n’hésiterait pas à lui faire la peau s’ils apprenaient qu’elle était une mutante. Elle en était persuadée. Alors, comme de coutume, elle quitte le ring après avoir salué l’arbitre, le speaker, et son adversaire, toujours ailleurs.
Elle fend la foule en direction du vestiaire, recevant des félicitations et des tapes dans le dos pendant sa marche, gardant dans sa ligne de mire son objectif : la porte de la pièce, où elle se retrouverait seule, ou presque, loin de ce brouahah ambiant. Et quand elle l’atteint, elle soupire de soulagement en poussant vers le bas la poignée de la porte. La tranquillité n’est plus qu’à deux pas. Ainsi qu’à un salut : celui envers le futur concurrent du match suivant. Car elle ne vient de faire que deux matchs parmi une multitude de programmés. Les deux pour lesquels elle s’était inscrite. Désormais, elle allait pouvoir rentrer chez elle.

Rangeant ses affaires dans son sac de sport après une rapide douche, quelques gouttes d’eau oxygénée sur ses blessures, la blonde quitte le banc sur lequel elle est installée. Airpod entre les doigts, elle rejoint l’accueil de la salle de sport qui organise ces combats illégaux, et y récupère ses gains du soir. Presque deux mille dollars. Un sourire mi-amusé, mi-heureux se dessine sur ses lèvres en cet instant. Ils étaient encore nombreux à avoir parié contre elle. A leurs dépens. Tant mieux pour elle.
Cette monnaie en petits billets bien cachée dans une poche cousue à l’intérieur de son haut, contre sa peau, la blonde glisse ses écouteurs sur ses oreilles, lance sa musique, salue une dernière fois de la main le vigile et l’agent d’accueil avant de rejoindre les rues noires du Bronx. Un regard à droite, puis un regard à gauche. Une coutume. La rue semble calme. Maera n’a plus qu’à rejoindre la bouche de métro a plus proche pour rentrer chez elle. Ou aller boire un verre, elle ne sait pas encore. Elle se tâte, au point d’envoyer un message à une amie pour savoir si elle serait disponible pour aller fêter sa victoire avec elle. Et elle attend la réponse, marchant tête baissée sur son écran, sa musique se faisant entendre doucement. Elle ne voit donc pas la silhouette qui se met en plein milieu du trottoir pour lui barrer la route. Elle ne voit pas son père qui est là. Son père qu’elle n’a pas vu non plus pendant le combat. Sûrement parce qu’elle ne souhaite pas le voir. Mais il est là, et d’ici une courte seconde, elle va le voir. Et devoir lui parler. Fini son instant de béatitude.

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(tw) insultes, violence, sang.
Une information obtenue et finalement, Nate n'avait pas hésité. Il s'était rendu à ce point de rendez-vous pour ensuite se retrouver noyé parmi une foule délirante. Au début, le ring n'attira guère son attention ; Et puis, il vit enfin débarquer la silhouette de sa fille. La fixant sans discontinuer, il lui fallut l'effort d'une vie pour ne pas traverser la foule électrique et achever par lui-même le type qui osait lever la main sur sa gamine.

Fureur grimpant au rythme des coups distribués, il savait Maera capable de se défendre ; parce qu'avec sa mère, ils s'étaient toujours assurés que ce fut le cas. Exit toute éducation genrée où la gamine s'était retrouvée à jouer à la dinette pour passer le temps ; Non, Maera avait plutôt apprit à se défendre et lorsqu'elle avait souhaité, par la suite, se perfectionner dans un art martial, son père fut particulièrement fier.
Après tout, il n'avait pas élevé sa fille dans l’expectative d'en faire une demoiselle en détresse prête à être livrée au premier crétin venu, bien au contraire. Et finalement, il voyait le résultat de son éducation se dérouler sous son regard. Il ne savait pas s'il devait être furieux ou fier.

Tandis qu'un coup le convaincu de faire montre de fierté, il se figea lorsque son oreille engourdie par le bordel ambiant capta un commentaire tout à la fois rageur et sexiste. Détachant son regard de Maera, il avisa le profil du type et plissa les yeux. Il avait dit quoi, ce connard ? Inspiration, expiration brusque, il en revint à sa fille qu'il fusilla désormais du regard tandis que son sang ne faisait qu'un tour.

Le combat remporté, Nate ne prit pas le temps de se réjouir et suivi plutôt le type. Et avant qu'il ne gagne la rue, il l'attrapa par le col pour le balancer dans un recoin aussi discret que l'endroit pouvait être bordélique. « Qu'est-ce que t'as dit, espèce d'enfoiré ? » Crachait Nathaël emporté par les ravages de sa colère noire. Le type – plus parieur que bagarreur – porta un regard plein d'incompréhension sur le Persécuteur qui le choppait pour le soulever. « Comment t'as parlé de la gamine ?! »

Le type bafouillait.
Il ne savait déjà plus.
Parce que les idées, ça allait et venait aussi rapidement que la bêtise.

Encore plus contrarié par l'inconscience du bavard, Nate lui balança un crochet du droit en le relâchant avant de chopper son crâne pour lui faire rencontrer avec violence le mur en brique. Sans surprise, ça sonnait creux. « Je vais t'apprendre à fermer ta gueule ! »
Le trimballant jusqu'à une porte secondaire, il le catapultait contre l'ouverture avec un élan alimenté par un coup de pieds bien senti. La porte s'ouvrit alors pour laisser échouer le type sonné et sanglant au sol. Le regardant ramper, Nate s'avança en serrant les poings. « C'est ça, rampe. Putain de connard. »

Prêt à en rajouter une couche, le Persécuteur s'arrêta en apercevant Maera sur sa droite. Renfrogné dans le cumul de ses colères, il abandonna le type, non sans lui donner un dernier coup de godasse et s'avança vers sa fille sans l’ombre d’une hésitation. « MAERA. » C'était tout à la fois vibrant de colère et paternel.

Nathaël l'avait enfin retrouvé.
Et il ne comptait pas la laisser aussi facilement s'échapper.

Sortant un mouchoir de sa poche, il s'essuyait les mains tâchées de sang mêlé. Il y avait un peu du sien, beaucoup de celui de l'autre type. Mais ça ne lui faisait rien ; Il ne s'en préoccupait guère, tout comme il n'accordait aucune importance aux taches de sang qui maculaient ses manches. « C'est ça qui t'empêches de me répondre ?! Sérieusement ? » Grondait-il en désignant d'un index les lieux avant d'en revenir à sa fille. « J'avais bien raison de m'inquiéter. »

Soupirant dans une redescente légère de sa contrariété, Nathaël conservait les traits tirés de l'agacement alors que sa barbe de trois jours entretenait son air de grincheux. Si avec le temps Maera avait eu le loisir de murir et de grandir ; son père, lui, avait tout simplement vieillit. Les rides de l'inquiétudes s'étaient creusées sur ses traits, révélant tous les tourments qui l'habitaient depuis la disparition d'Asther et de leur fille.


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Père & fille

La somme gagnée par les paris réchauffe le coeur de Maera. Une jolie petite somme encore. Ce qui lui permettait de vivre plus que confortablement en plein coeur de New York, et en ces temps incertains, ça ne pouvait qu'être bénéfique. Elle met d'ailleurs une belle somme de côté à chaque fois, pour plus tard. S'acheter une maison, ou juste partir vivre ailleurs, dans un pays plus propice aux mutants peut-être. L'idée l'a traversé à plusieurs reprises déjà. Enfin, elle verrait bien tout ça en temps venu, pour le moment, elle savoure ses victoires du soir. Ces adversaires étalés au sol, parce qu'ils l'avaient sous-estimé. Tout simplement parce qu'elle est une femme, et qu'elle semble frêle au premier regard. Alors que non. Toujours se méfier de l'image et de l'eau qui dort. Cela la fait sourire alors qu'elle quitte la salle de sport qui a organisé le combat et s'aventure dans les rues du Bronx, ses écouteurs sur les oreilles. La musique qui se diffuse dans ses oreilles lui donnent du punch, et elle pianote sur son portable pour proposer d'aller boire un verre à une amie. Le tout, toujours en souriant.

Puis, le moment de béatitude prend soudainement fin, quand une silhouette se dresse sur le trottoir, à quelques mètre d'elle. Mae ne la voit pas immédiatement, et au moment où elle se rend compte de la présence de celle-ci, un cri se fait entendre. Un cri qui prononce son prénom. Ses yeux croisent alors ceux de ce nouvel interlocuteur qui interrompt son moment. Des pupilles qu'elle reconnaît immédiatement.
Son père. Instantanément, elle s'arrête, enlevant ses écouteurs dans des gestes rapides, puis fixe en silence cette ombre venue du passé. Une ombre qu'elle évite depuis son départ, depuis ce triste jour qui l'a blessé comme jamais. Et en cet instant, elle ne pense qu'à une chose: fuir. Ses yeux cherchent d'ailleurs une possible sortie, en dehors de la plus évidente qui est celle de faire demi-tour. Mais elle prend trop de temps, et déjà Nathaël reprend la parole, pour juger ce qu'elle faisait, pour gronder. La blonde comprend alors qu'il l'a vu se battre. Un sourire mi-amusé, mi-narquois se dessine instinctivement sur ses lèvres. Elle est fière qu'il l'est vu démonté ses deux adversaires, et amusée que cela l'agace son père. Néanmoins, elle est aussi agacée par le fait qu'il l'est retrouvé. C'est bien la dernière chose qu'elle souhaitait.

- Bonsoir à toi aussi.

Lâche-t-elle dans un premier temps, en enfant bien élevée, ses deux jambes bien plantées sur le sol, une détermination certaine bien lisible dans son regard.

- Ce que je fais, ne te regarde pas. Même pas ça.

En parlant, à son tour, elle pointe du doigt la salle de sport à une trentaine de mètres derrière elle. Ses yeux, eux, ne quittent pas ceux de son père. Un court silence s'installe, durant lequel une brise de vent vient soulever les mèches blondes de sa chevelure, qu'elle repousse d'un geste de la main. Et enfin, elle reprend la parole.

- Sans compter que c'est toujours moins dangereux que ce que j'ai pu vivre par le passé.

Une petite pique, subtilement lancé.

- Et tu sais pourquoi je ne te réponds pas. Venir ici, ne me fera pas changé d'avis. Et tu n'as pas à t'inquiéter, je suis adulte, je mène ma vie comme je le souhaite.

Je n'ai pas besoin de toi. Elle pense cette phrase, mais ne la dit pas. Mais oui, elle n'a pas besoin de lui, qui n'a pas hésité à envoyer des proches pour tuer sa femme, celle avec qui il partageait sa vie depuis plus de vingt ans. Comment réagirait-il en sachant que sa fille aussi est une mutante ? De la même manière ?

- Je ne veux plus te voir, c'est si dur à comprendre ?

Cette phrase, elle la prononce dans un souffle, son regard toujours dans celui de son père, se retenant de trahir toutes émotions. Elle est maîtresse dans cet art, et en ce moment précis, c'est plus qu'important.

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Un bruit lointain dans ruelle marquait l'ultime dérapage de la silhouette amochée du malheureux bavard ; Nathaël lui adressa un regard peu amen pendant de lourdes secondes qui le persuada de déserter pour de bon. Ainsi le père en revint à Maera afin d'aviser ce petit sourire mi-satisfait, mi-elle lui tapait sur les nerfs. L'observant minutieusement, le Persécuteur cherchait avant tout à s'assurer de l'intégrité de sa fille. Allait-elle bien ? N'était-elle pas blessée ? Les éraflures ne comptaient pas, au vu du combat qu'elle venait de mener ; il cherchait bien plus les plaies dangereuses ou les coups à la tête.

Mais rien ne laissa supposer que Maera était en danger.
Elle allait bien.
Assez bien pour jouer la carte de l'insolence.

Bordel, jura-t-il intérieurement alors qu'il retrouvait une patience qu'il n'avait jamais eu que pour sa famille et ses protégés. Ne cachant aucunement son air circonspect, il ne répondit même pas à sa salutation, parce qu'il était bien heureux de savoir qu'il avait élevé une gamine polie ; Bien moins de sentir à cette distance, toute l'ironie de la situation.

Lorsque Maera entama des hostilités sans songer à la demi-mesure, il inspira profondément en coulant un regard agacé vers ce bâtiment qu'il rêvait de faire bruler.. Bien qu'il ne fût aucunement pyromane.

« Evidemment que ça me regarde. » Contre-carrait Nate sans se démonter. Tout ce qui concernait Maera le regardait selon lui.. Enfin, à une moindre mesure, bien sûr. C'était un immuable de sa vie. « Je suis ton père, alors ça me regarde forcément. » Précisa-t-il, bien qu'il fût certain qu'elle était au courant de cet état de fait. Les chiens n'avaient pas fait des chats chez les Bates. « C'est quoi l'idée ? T'as des problèmes de gestion de colère ? Ou de fric ? Les deux ? » Puisqu'il était plutôt familier de l'un des deux éléments, il n'aurait pas été étonné de savoir que Maera avait hérité de ce fardeau.

Lorsqu'elle se fraya d'ailleurs un chemin jusqu'au terrain glissant de leur drame familial, il plissa les yeux, trahissant un sentiment coupable qu'il passait néanmoins sous silence. « Moins dangereux ? T'as jamais été en danger, arrête tes conneries. » Et c'était foncièrement vrai. Parce que ce n'était pas la dangerosité de la situation passée qui le rongeait, mais bien plus ce qui les avait tous frappé.
C'était le mensonge qui le rongeait.
C'était sa façon malhabile et choquée de gérer la situation qui le bouffait.

« J'ai toujours veillé à ce que tu sois en sécurité, quel que soit les circonstances, alors qu'est-ce que tu me racontes ? » Râlait-il sans se retenir. Parce que Nathaël acceptait d'être blâmé pour beaucoup de choses, pour beaucoup de décisions prises.. Mais il refusait d'être assimilé à des mensonges ou faux semblant.

S'approchant de quelques pas machinalement afin de réduire la distance qui pouvait les séparer, il secoua le visage négativement.

« Non, je sais pas Maera. » Parce que les présomptions n'étaient pas des faits pour lui. Et il refusait que sa propre fille ne lui laisse pas une chance de s'expliquer, de lui donner sa version des faits. Du serment silencieux qu'il avait fait avec son ami, il était prêt à en rompre le vœu, si c'était pour renouer avec sa fille. Elle comptait plus qu'une carrière, plus qu'une réputation. Plus que tout.

« C'est pas une question d'avis, mais de vérité, Mae. Seule la vérité compte dans tout ce bordel, tu le comprends, ça, non ? » Enchainait-il, plus calme, plus posé qu'il n'aurait pu l'envisager dans une telle situation. « Bordel.. » Oui, par contre, il ne pouvait s'empêcher de jurer, c'était un immuable. « Arrête de me dire que je dois pas m'inquiéter. T'as disparu du jour au lendemain.. Tu peux bien être adulte hein, et je t'en empêcherais jamais, mais putain, ça fera pas que je m'inquièterais moins pour toi. » Parce que je t'aime, sale emmerdeuse, se retenait-il de conclure tandis qu'un soupir prenait la place de ses mots.

Une ombre passait sur ses traits lorsqu'elle lui soufflait un rejet, les yeux dans les yeux. Et même si Maera jouait la comédie des masques ; lui, il ne cachait pas que ça pouvait l'affecter tandis qu'il l'observait fixement de son regard vert. « Ouais, c'est dur à comprendre. Parce que tu me manques. »

L'aveu tombait dans la simplicité d'un sentiment intarissable.
Maera, malgré toutes les circonstances et malgré tout son rejet, demeurait son enfant.
Et même s'il tenait le cap, animé d'une fierté droite, il ne pouvait nier que ça lui brisait le cœur d'entendre ces mots.
C’était encore plus dévastateur que ses silences.



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Père & fille

Se retrouver face à son père, c'était certainement la dernière chose à laquelle Maera s'attendait. Sûrement parce qu'elle l'évitait, l'ignorait depuis plusieurs années maintenant. Depuis qu'elle avait fui lors de l'attaque contre sa mère, qui avait explosé leur famille. Il faut dire qu'elle éprouvait du ressentiment envers son paternel pour ce qu'il s'était passé, même si au final, sa mère avait survécu. Encore heureux d'ailleurs. Mae n'aurait certainement pas pu lui pardonner cela. Père ou non.

Dans un premier temps, aimablement, elle le salue. Plus parce qu'elle a été élevée ainsi qu'autre chose. Et puis, les hostilités commencent. C'est elle qui les lancent d'ailleurs, en déclarant que ce qu'elle fait ne regarde pas son paternel. Elle est libre. Elle est adulte. Elle prend ses décisions, les assume, et n'a pas à s'en justifier. A personne, et encore moins à son géniteur. Notamment cette décision-là, car elle sait qu'il désapprouve, avant même qui ne le lui dise. S'il pouvait l'enfermer sous cloche, coup sûr qu'il l'aurait fait depuis longtemps. Une idée qui lui donne presque envie de rouler des yeux, mais elle se retient. A la place, elle serre les poings en entendant la réponse de celui. Elle souffle en silence aussi, avant qu'un sourire narquois ne naisse sur ses lèvres.

- Tu aimerais savoir hein ?

Lui rétorque-t-elle dans un premier temps, s'amusant un court moment de sa question. Oui, il aimerait bien savoir, et elle, ça l'amuserait de ne pas lui dire. Puis, finalement, elle reprit la parole..

- De toute façon, peu importe la réponse, ça ne te plaira pas, donc bon...

Elle hausse les épaules en disant cela, alors que ses pupilles se fixent à ceux de son père, alors qu'elles s'étaient détournées quelques instants.

- Je fais ça par passion, si je puis dire. Et peut-être un peu pour l'argent, car c'est du fric facile.

Mae penche la tête en faisant une petite moue une fois qu'elle se tait, regardant avec attention la réaction de son paternel. Elle lui dit la vérité pour le coup, mais elle n'est pas certaine que cela lui plaise, cette vérité. Après, elle s'en fiche un peu, surtout qu'à ses yeux, ses combats sont bien moins dangereux que ce qu'elle a déjà vécu par le passé. Avec ces tueurs, qui auraient pu prendre sa vie, en même temps de tenter de prendre celle de sa mère.
Une vérité dure, et directe. A laquelle son père n'adhère pas, lui faisant lever les yeux au ciel quand elle l'entend. Si seulement il savait... S'il savait que ce jour-là, si ces copains avaient su qu'elle est une mutante, ils l'auraient tué. Peu importe son âge, ou qu'elle soit inoffensive. Juste parce qu'elle est une mutante, et que cela conditionne tout le reste à leurs yeux.

- Bien sûr que si. Tu ne veux juste pas le voir.

Souffle-t-elle en secouant la tête devant tant de naïveté de son père. Ce qui fait naître une forme de colère en elle. Mais elle garde le silence, jusqu'à entendre la suite. Il a toujours veillé sur elle ? Il le pense sérieusement ? Car elle en doute énormément.

- Toujours veillé à ce que je sois en sécurité ? Ils étaient pour la tuer ce jour-là, et ils en auraient fait de même avec moi, s'ils m'avaient vu, s'ils...

Elle s'arrête là, elle n'en dit pas plus, et secoue simplement la tête. Elle ne sait pas si elle peut lui avouer qu'elle est une mutante. Non à vrai dire, elle ne peut pas... Son travail à lui c'est de traquer et tuer les mutants, depuis toujours. Ca ne changerait pas pour elle. Elle en doutait en tout cas. Tout comme elle doutait quelques instants plus tôt du fait qu'il avait toujours veillé à ce qu'elle soit en sécurité, précisément parce qu'elle pense à ce fameux jour. A chaque fois, ça la ramène à ça.

Quand son père fait un pas vers elle après qu'elle ait affirmé qu'il savait pourquoi elle l'ignore et qu'elle n'a pas besoin de lui, la blonde se retient de justesse d'en faire deux en arrière. Elle reste immobile, ses yeux fixant Nathaël qui affirme qu'il ne sait pas. Ses yeux deviennent presque noirs quand il reprend la parole. Mais cela ne dure qu'un instant, car l'entendre l'appeler Mae attendrit le coeur de la blonde. Un coeur qui n'était pas de pierre de toute façon quand ça concernait son père. Entendre ce surnom affectueux de la part de son père lui fait un petit quelque chose, même si elle reste impassible de visage.
Un attendrissement qui ne dure qu'un instant. La suite ne lui plaît pas. Elle en vient à se pincer les yeux pour souffler bruyamment, ne cachant pas son exaspération. Elle reste les doigts appuyés contre ses paupières pendant plusieurs secondes avant de réussir à reprendre la parole.

- J'ai disparu car tu as fait tuer ma mère !

S'écrie-t-elle en libérant ses yeux pour les plonger dans ceux de son père. Bon, sa mère n'est pas morte, mais ça, c'est un petit secret.

- Mais ne t'en fais pas, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Je suis une adulte responsable et équilibrée, qui mène une vie d'adulte responsable et équilibrée.

Est-ce à cent pour cent vrai ? Même elle en doute un peu, mais elle fait au mieux au vu de sa situation bien compliquée. Et elle s'en sort très bien à ses yeux. Donc il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Pas du tout.

« Ouais, c'est dur à comprendre. Parce que tu me manques. » L'aveu lui fait ouvrir des yeux grands comme des soucoupes. La stupeur s'empare de son visage. A vrai dire, elle n'en doute pas qu'il l'aime, parce que c'est son père. Mais l'entendre de cette manière, détournée certes mais qui veut bien dire qu'il l'aime, la rend interdite. Elle reste là, immobile, papillonnant quelques instants des paupières, comme pour repousser ses quelques larmes qu'elle sent pointer. Mais elle les refoule, et garde le silence plusieurs secondes, cherchant quoi répondre.

- Si tu n'avais pas pris de mauvaises décisions...

Finit-elle par murmurer doucement, presque imperceptiblement, le dévisageant avec une dûreté mêlée de douceur, qui lui donne une expression particulière. Puis, elle se reprend, soupire, passe une main dans ses cheveux, l'arrêtant quelques instants sur le sommet de son crâne, avant que sa main ne glisse dans le reste de sa chevelure, puis le long de son corps.

- Tu me manques aussi...

Avoue-t-elle finalement dans un soupir. Triste vérité. Triste mélange de ses émotions qui partent dans tous les sens, allant de la haine à l'amour, et de l'amour à la haine.

- Mais je ne peux oublier ce qu'il s'est passé.

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Retrouvailles souvent espérées mais toujours repoussées, Nate aurait sûrement pu retrouver sa fille bien plus tôt. Avec ses moyens et son réseau, il aurait pu s'informer, se placer en travers de son chemin et s'opposer en parent rigide.. Mais un espoir fou l'avait animé pendant ces années ; celui de voir Maera revenir d'elle-même vers lui. Par chaque message laissé sur son répondeur, il lui avait montré qu'il ne l'oubliait pas, qu'il ne renonçait pas, qu'il ne la lâcherait pas.

Jamais.
Un parent absent et démissionnaire était le pire des fléaux selon lui.
Il le savait pour l'avoir subi.
Pour l'avoir vécu.

Et des erreurs de ses propres géniteurs, Nathaël avait retenu les plus cruelles leçons d'une vie. Ainsi, lorsqu'il eut appris, à l’époque, qu'il allait devenir père, il se fit la promesse d'être différent, de faire de son mieux. D'élever sa fille avec toute l'affection d'un enfant désiré et jamais oublié, pour que jamais elle ne ressente le vide de son absence.

Jamais Nathaël ne s'était figuré que le destin et les mensonges se seraient alliés pour reproduire un schéma de catastrophe au sein de sa propre famille. Et ça l'avait amené à reconsidérer toutes les évidences qu'il avait battit au fur et à mesure du temps.

Autant endeuillé qu'en colère pendant trop longtemps, il n'avait pas voulu que Maera voit cette part de lui. La part d'un homme brisé par les mensonges de la seule femme qu’il n’eut jamais aimé, la part d'un homme brisé par ses choix - ou non-choix - difficiles. Et alors que l'eau avait coulé sous les ponts, il se sentait enfin disposé à encaisser les reproches et colères de sa fille.

Parce qu'il pouvait comprendre.
Ou du moins, il faisait son possible pour comprendre.
Et il espérait qu'elle fut capable d'en faire autant pour lui. De faire preuve de cette clémence guidée par un amour filial sincère.

Alors, lorsque Maera entama les hostilités qui se perpétuèrent sur le terrain de petites provocations, il la regarda longuement sans véritablement broncher. Son seul sourcil arqué témoigna de sa trop brève exaspération. Il lui en fallait plus pour s'énerver contre la gamine dont il avait connu tous les caprices et toutes de colères.

Et puis, il savait qu'au final, elle finirait par lâcher le morceau.
Ce qui finit par arriver.

Au moins, ça, ça n'avait pas changé, commenta-t-il dans son silence en la scrutant longuement. Dire qu'il n'appréciait pas le hobby de la gamine était un sacré euphémisme, mais il avait compris depuis longtemps qu'en s'opposant frontalement, c'était la porte ouverte à toutes les déviances. Et il n'avait ni envie de l'encourager sur sa voie, ni de la pousser à continuer jusqu'à se mettre en danger. Alors, il tentait.. Il tentait. « Tu te débrouilles bien, t'es même plutôt douée. Mais ça, j'en doutais pas, t'as toujours été hargneuse.. » Et ça le fit même sourire. Sa fille était peut-être une teigne, mais c'était la sienne, donc il s'en foutait. « Et c'est sûr que ça me fait pas sauter au plafond de te voir faire ces conneries, surtout que c'est pas légal.. Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Si je te gueule dessus, tu vas me gueuler plus fort à la tronche que t'es grande. On va se prendre la tête et finalement, ça va aider personne. Alors, bordel.. Mae, soit juste prudente. Okay ? »

Etrangement, il ne lui fit pas l'offense de lui proposer de l'argent pour l'aider, parce qu'il se doutait bien qu'elle allait lui rebalancer à la tête en jouant son offusquée. Et puis, s'il se rendait compte qu'elle en avait vraiment besoin, il trouverait bien une manière de l'aider. Putain que c'était compliqué d'être parent.. Soupira-t-il intérieurement avant de voir Maera s'emporter - justement - dans le sillage de sa colère accumulée.

Les sourcils froncés et l'expression cryptique, il resta un moment interdit tandis que son regard vert la détailla longuement. Il voyait. Parce qu'il n'était plus aussi aveugle qu'il avait pu l'être par le passé.

« .. S'ils avaient su que t’étais une mutante ? C'est ça ? » Articulait-il avec simplicité. Il s'était fait à cette vérité depuis des années maintenant et finalement, ça n'avait rien changé à ce qu'il pouvait ressentir pour sa fille. « C’est pas comme ça que ça se passe, Maera. » Son visage se secouant négativement pour accompagner son propos, il soupirait tant ça lui pesait. Tant ça lui était encore pénible de penser à ce jour-là, et à tous les autres qui l'avaient entourés. « Tu n'aurais pas dû être là-bas, je ne voulais pas que tu la vois se faire arrêter.. »

Se faire arrêter, oui.
Pas mourir.

Passant une main sur ses traits, c'était la fatigue qui pesait brièvement sur chaque sillon marquant son visage alors qu'il refoulait toutes les vérités qui lui brulaient la gorge. Pour autant, lorsque Maera s'emballa, il senti son sang ne faire qu'un tour. La colère d'hier reflua brutalement alors que sa main retomba et il répondit sur le même ton à sa fille.

« C'est faux Maera ! Je n'ai jamais voulu qu'elle meurt ! » Sa retenue se fêlait alors qu'il enchainait de plus belle. « Tu te rends compte que j'ai découvert que ta mère était une mutante avec une double vie par un PUTAIN d'ordre de MISSION ?! Tu sais ce que ça FAIT de découvrir que la femme de ta vie t’a menti pendant 20 ans ? PUTAIN MAE. » Protestait-il, les mots réveillant les brisures de son cœur qu'il s'était promis de dissimuler à sa fille dans l'expectative d'être juste un bon père. « C'est à moi qu'on a filé la mission de l'ARRÊTER et j'ai pas pu. J'ai préféré te protéger de tout ce bordel.. Mais je sais, ouais. J'ai merdé. »

Il le reconnaissait et se blâmait bien assez pour ses décisions ; Et depuis qu'il avait perdu sa famille, il n'était plus le même. Mais ça, il n'était pas prêt à le dévoiler à sa fille. Sa fierté était là, guettant au détour de ses réactions pour museler certains mots encore trop difficiles à confesser. Il y avait des barrières difficiles à faire tomber, à éclater sur son chemin.

Un rire ironique passa sa bouche lorsque Maera lui demanda encore une fois de ne pas s'inquiéter. Non mais vraiment, elle se foutait de lui ? Passant une main à son visage, il reprit dans un soupir. « Mais arrête tes conneries putain, les adultes responsables et équilibrés vont pas casser des gueules dans des combats illégaux, ils vont plutôt chez Starbucks pour se prendre un latté de mon cul ouais. » N'est-ce pas ? Il fallait être réaliste pour être crédibles.

Confessant finalement le fait que sa fille lui manquait, Nathaël montrait combien certaines barrières ne pouvaient tout de même pas résister à l'affection d'un père pour son enfant. C'était immuable selon lui, unique et incorruptible. Portant sur Maera un regard désolé, il n'argumenta pas, parce qu'il vivait chaque jour avec le poids de ses décisions. Et il savait que cela le suivrait jusqu'à dans sa tombe.

Lorsque finalement Maera concéda qu'il lui manquait également, il eut un profond soupir spontané de soulagement, à croire qu'il avait retenu son souffle pendant trop longtemps. Ses épaules s'affaissaient sensiblement et il se rapprochait d'elle pour venir la prendre dans ses bras. La fermeté de son étreinte portait en son sein toute la force de son attachement pour ce bout de femme qu'il ne pouvait abandonner, quel que soit les circonstances.

« Je sais que tu ne peux pas, et je comprends. » Murmura-t-il sur le ton de la confidence. « Chaque jour, je pense à ce jour, et si je pouvais changer les choses, je le ferais. J'aurai aimé que tu n'aies pas à vivre une telle chose.. » Parce qu'il s'était juré de la protéger de la cruauté de ce monde.
Et finalement, il avait failli.




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Père & fille

Sa tête se penche sur le côté, comme souvent quand elle réfléchit. Maera observe ce père qu'elle évite depuis des années maintenant, dont elle ignore les appels depuis autant de temps. Mais si elle ne lui répond pas quand il appelle, elle écoute ses messages. Toujours. Peut-être pas dans l'immédiat, mais elle finit par écouter à chaque fois. Et quelques fois, elle a peut-être versé une larme ou deux. Parce que son coeur ne sait jamais vraiment sur quel pied danser quand cela concerne celui qui a toujours été là depuis sa naissance, qui l'a aimé, même quand elle s'est éloignée à l'adolescence.
Alors, quand il pose sa question au sujet des combats, elle réfléchit, non sans sourire à la mention de sa victoire qu'il a visiblement vu, à ce qu'elle doit répondre. Mais la réponse est évidente: peu importe ce qu'elle lui dit, son père ne serait pas heureux. Il aimerait certainement qu'elle soit enfermée dans une cloche sous verre, ou dans un monde heureux utopique. Mais la réalité est bien tout autre. Alors, elle lui dit qu'elle fait ça par passion. Parce qu'elle aime la boxe, elle aime se battre. Et le petit plus, c'est l'argent, elle ne va pas mentir. Ca lui permet de vivre confortablement.

La suite la fait sourire un peu plus. Son ego est flatté quand il dit qu'elle est douée. Voilà qui fait plaisir à entendre. Tout comme la suite à vrai dire. Son fort caractère est reconnu de son père, et ça, elle aime. Autant l'avouer. Le conseil, peut-être un peu moins dans le fond.

- Je suis toujours prudente, il n'y a pas de soucis à se faire. Hargneuse, certes, mais prudente, dans ce que tu appelles des conneries. Toujours prudente.

Ses épaules se haussent alors doucement devant cette vérité. Enfin, quand ça concerne les combats illégaux. Quoique, même lors de ses missions avec le GLM aussi, elle tente au maximum de faire attention, aidée par sa mutation. Secret qu'elle seule connaît dans ce duo surprise du soir. Enfin, c'est ce qu'elle pense.
Raison pour laquelle, quand la suite de la conversation arrive, elle sous entend, que si ses camarades, ce fameux jour de tristesse, l'avaient vu, ils l'auraient tué. Ils étaient là pour sa mère, mutante, bien sûr qu'ils auraient agi de la même manière avec elle s'ils l'avaient vu. S'ils avaient su qu'elle est, elle aussi, une mutante. Une dernière phrase qu'elle garde pour elle bien entendu, secouant sa tête pour calmer son esprit qui s'agite.

Puis, c'est la douche froide. Elle se fige, son visage prenant un air presque d'horreur quand Nathael récupère la fin de sa phrase pour la compléter. « ... S'ils avaient su que t’étais une mutante ? C'est ça ? » Cette simple question résonne comme un écho dans son esprit, alors que ses yeux se fixent avec effroi sur son géniteur. Ses mains, quant à elles, tremblent légèrement sous l'effet de la surprise.
Ainsi. Ainsi, il sait. Deux phrases qu'elle pense très fort, ses yeux toujours sur son père, qui reprend la parole, pour lui dire que ça ne se passe pas comme ça. Mots auquel elle met quelques secondes à réagir, en secouant la tête. Et puis, c'est l'explosion face aux mots qui suivent. Des mots si faux, qu'elle ne peut laisser passer.

- L'arrêter ? Sérieusement ?

S'écrie-t-elle presque avec hargne.

- Ils étaient là pour la tuer ! Ils l'ont tué ! Car c'est ce que font les Persécuteurs ! Tuer des mutants, des erreurs de la nature selon eux !

Les mots qui s'échappent de ses lèvres viennent du fond de son coeur. Elle hait les Persécuteurs pour ce qu'ils font. De l'eugénisme, tout simplement. A leurs yeux, les mutants n'ont pas à vivre, alors ils les éliminent. Et sa mère avait été une de leur victime. Enfin, son double, puisqu'elle est en vie encore aujourd'hui. Secret bien gardé, qui ne franchirait pas les lèvres de la blonde. Jamais. La croire perdue une première fois l'avait bien trop mis à bas pour risquer la perdre définitivement.

Inspirant et expirant silencieusement pour se calmer un instant, avant qu'elle ne s'attendrisse un peu. De vrais montagnes russes ses retrouvailles. Car l'attendrissement ne reste pas, et ses doigts contre ses paupières, elle reprend la parole, s'écrie à nouveau, avec colère. Lui jetant à la face qu'il a fait tuer sa mère, raison de sa disparition. C'est plus fort qu'elle. Peu importe ce qu'il peut affirmer, dire. Elle s'en fiche, car les faits sont là.

- MAIS ELLE EST MORTE !

Elle hurle cette fois, ce mensonge qu'elle assène pour le rendre bien réelle. Maera s'en fiche de sa putain de mission. Elle s'en fiche de ce qu'il a pu ressentir, car à ses yeux, s'il l'aimait vraiment, jamais il ne l'aurait trahi. Non, s'il l'aimait vraiment, il l'aurait aidé à se cacher, à disparaître. Au pire, ils auraient disparu tous ensemble.

- Tu aurais pu la protéger aussi. Si tu l'aimais vraiment, tu l'aurais protégé, tu l'aurais aidé. Tu nous aurais aidé !

Sa voix est forte, mais mesurée. Elle contient ses émotions en prononçant ces quelques mots.

- Quand on aime, on ne donne pas l'être aimé à des tueurs, peu importe l'ordre de mission ou que sais-je. On protège. Il n'y avait pas que moi à protéger ce jour-là.  

Cela sonne comme un reproche. Non, cela est un reproche. Car cette décision a brisé leur famille définitivement, jeté Mae sur une route qu'elle ne pensait pas prendre. Mais elle a su rebondir, malgré les épreuves et les blessures en son coeur, à devenir une jeune femme équilibré et responsable, qui mène une vie bien à elle. Fait qu'elle affirme haut et fort, en lui disant de ne pas s'inquiéter.
Ses yeux roulent au ciel par la suite. Elle soupire aussi, sentant monter une certaine colère. Du jugement, voilà ce qu'il fait. Et ça l'agace. Car au final, cela prouve qu'il ne connaît rien de sa vie actuelle. Comme s'il l'avait retrouvé par hasard.

- Je ne fais pas que des combats dans ma vie, tu sais ? Ce n'est que du sport, celui que je pratique. Je fais un vrai métier aussi.

Bon, pas à Starbucks. Dommage si ça lui posait problème, mais elle était photographe, une vraie passion pour elle. Un métier qui l'épanouissait. Et si décoller n'est pas évident dans ce monde là, elle se fait doucement sa petite réputation. En attendant, les combats permettent de mettre beaucoup de beurre dans les épinards.

- Et j'aime pas Starbucks.

Elle lâche cette phrase comme un enfant lâche qu'il n'aime pas les fraises. Bêtement, mais c'est plus fort qu'elle.

L'heure des confessions fait alors son trou. Son aveu franchit la barrière de ses lèvres naturellement, dans un souffle rempli d'une vérité triste, mais sincère. Il est son père après tout. Même si elle ne peut tout oublier, même si elle ne peut tout pardonner. Ce qu'elle avoue aussi, en lançant un regard presque peiné à son paterne, qui semble néanmoins soulagé par cet aveu. Elle le voit à ses épaules qui s'affaissent, juste avant qu'il ne se rapproche. Une situation qui surprend Maera sur le coup, mais certainement moins que les bras de son père qui viennent l'enlacer. Elle reste figée de stupeur, rigide et droite sur ses deux jambes, perdue dans ses sentiments, dans sa tête, de cette haine à l'amour, et cet amour à la haine.
Figée, mais à l'écoute. Et ce qu'elle entend la fait soupirer en silence. Il comprend qu'elle ne peut pas oublier, et même s'il veut changer tout cela, c'est impossible. C'est là, c'est gravée. Si bien que le coeur de Maera se retrouver scindé en plusieurs, entre ses parents, son allégéance au GLM et celle aux mutants.

- Mais tu ne peux pas.

Lâche-t-elle simplement, avant de se dégager de l'étreinte de son paternel, pour faire deux pas en arrière, et le fixer dans les yeux quelques instants. Puis, elle demanda.

- Comment ? Comment tu as su ?

Pour elle. Pour sa mutation. Si sous le coup de la surprise un peu plus tôt, elle n'avait rien dit, maintenant elle voulait savoir.

- Et pourquoi tu n'as rien fait ?

Ajoute-t-elle avant qu'il ne réponde à la première question. Ici, elle parlait par rapport à son travail de Persécuteur. Ces anti-mutants, qu'elle peut qualifier de tous les noms, et qui tuent les mutants comme elle. Car ils ne devraient pas exister pour eux. Oui, comment, lui le lieutenant, n'a rien fait ? Alors que pour sa femme, il a laissé faire. Femme et fille, c'est un peu la même chose non ?

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Sans pour autant être réconforté, Nate acquiesçait simplement concernant les choix de vie de sa fille. Car si elle pensait qu'il était de ceux voulant la placer sous cloche, ce n'était qu'une demi-vérité. Il avait bien plus à cœur de la voir heureuse et épanouie. Et pour atteindre ce bonheur, il fallait parfois faire des choix discutables ou même trébucher sur son chemin de vie. Certes, de visu, Nathaël était le premier à mettre les pieds dans le plat, mais finalement, c'était avant tout pour dire ce qui devait être dit. Pour exprimer son désaccord sans pour autant imposer un choix quelconque.

Maera avait grandi.
Il avait fait son possible pour l'éduquer selon ses valeurs et celle de sa.. Défunte épouse.
Si tant est qu'elle ait eu véritablement les mêmes valeurs que lui.
Désormais, le Persécuteur en doutait.

Et si les absents avaient toujours tort, il était également vrai que les morts avaient le privilège du piédestal selon le Bates. Ce fut d’ailleurs ce qu'il constata en décryptant la hargne de sa fille. Certes, il faisait fausse route, mais rien ne pouvait lui indiquer.. A contrario, cette hypothèse lui semblait cruellement plausible. Amèrement plausible.

Parce qu'il était le con qui restait.
Celui à avoir tout découvert sur le tard.
Celui à ne pas avoir eu la réaction rêvée, parfaite et escomptée.

Seul, il se blâmait déjà bien assez pour ses choix. Et étonnamment, il fut rapidement catapulté dans ses retranchements lorsque sa fille joua l'accusatrice. Lui, se pensant apte à encaisser les reproches ; il se retrouvait finalement à sentir son sang bouillir. Colère noire qui enflait, alimentée par la rancune du mensonge jamais digéré, il serait les dents tandis que son regard vert gagnait en dureté. Cette même dureté qu'il possédait lorsqu'une colère dévastatrice menaçait de l'emporter.

Pourtant, il ne bougeait pas.
Parce que son affection pour Maera l'empêchait de franchir la ligne rouge de toute violence.

« Ouais, l'arrêter. » Articulait-il avec un timbre grave qui mesurait son humeur dévastatrice. « C'est ce que font les persécuteurs ? C'est quoi cette généralité de merde, Maera ? Hein ? » Il avançait d'un pas vers elle, en plissant les yeux tandis qu'il enchainait. « Rappelle-moi un peu comment je t'ai élevé ? A détester les mutants ? A les considérer comme des erreurs de la nature ? Non, je crois pas non. Et pourtant je suis un putain de persécuteur. Un persécuteur qui s'est occupé, pendant 20 longues années d'arrêter les cas les plus dangereux, les cas qui pensaient que c'était NOUS, le problème. » Pour lui, ce monde ne tournait pas rond, et ce n'était pas la première fois qu'il le voyait. « Un meurtrier AVERE, il peut être un putain d'humain, un mutant ou un pingouin que c'est FOUTREMENT pareil. La loi est la loi. » Droit jusqu'au bout de ses convictions, Nathaël n'avait aucunement remis en question cette philosophie-là. « T'es peut-être foutrement en rogne, Maera, mais ça justifie pas que tu racontes des conneries. »

Au moins, ça c'était dit.

Et pour autant, Nate ne se sentait pas plus léger. Au contraire, puisque sa fille se prenait désormais à reconsidérer l'amour qu'il avait eu pour sa femme. Ces mots lui restaient en travers la gorge tandis qu'il soupirait profondément dans l'expectative de se calmer, de mesurer sa colère.

Est-ce que ça marchait ?
Il n'en était pas vraiment sur.


Observant Maera pendant quelques secondes, il ne put retenir cette lueur de déception dans son regard furieux alors qu'il se décidait à reprendre. « Quand on aime, on ne ment pas pendant 20 ans de mariage. Quand on aime, on fait confiance à l'autre. Quand on aime, on cache pas que sa fille est une mutante. Quand on aime, on prend pas l'autre pour un con. Je continue ? Non parce que, j'en ai plein des comme ça. » Oh que oui. « En sachant la vérité dès le départ, les choses auraient pu être différentes, j'aurai effectivement pu vous protéger. Mais non, jouer la comédie, c'était surement mieux. Elle est où la confiance dans tout ça ? Hein ? » C'était surement ça qui le blessait le plus.. Le manque de confiance de sa famille. « Me prendre pour un con en présumant de mes réactions, c'était un peu facile. Tu crois pas ? T'es pas la seule à être en rogne, Maera. Mais à ta différence, je me pose beaucoup de questions. Tout le temps. »

Les remises en question et les questionnements étaient nombreux chez Nathaël. Cela, il ne pouvait et ne voulait le nier. Et même si la chose était d'une complexité parfois remarquable, il tentait également d'être objectif, malgré son deuil, malgré ses sentiments dissidents. Ainsi, la question qui lui revenait le plus souvent était un : Pourquoi ?

Pourquoi Asther lui avait-elle menti ?
Pourquoi avait-elle dissimulé tant de choses ?
Pourquoi l'avait-elle seulement épousé si c'était pour jouer un tel rôle ?

« J'ai peut-être mes tords mais tu peux pas dire que j'ai pas été transparent. J'ai jamais rien caché à ta mère ou à toi. » Concluant par un soupir de lassitude, il balançait une main dans les airs pour faire quelques pas et ainsi s'éloigner. Mains trouvant le confort des poches de son jeans, il finissait par se tourner vers Maera.

« Et quel est ton métier ? » Finit-il par demander, avec une blase qui lui ressemblait bien. Il avait bien envie de lui balancer qu'il n'était pas devin pour connaitre son véritable métier et que ses silences n'avaient pas vraiment favorisé la connaissance du quotidien de sa fille.. Mais il se retenait. Plus par flemme qu'autre chose. Plus par ras-le-bol que par peur.

Pour le Starbucks, il ne fit que hausser les épaules. Ça n'avait pas grande incidence pour Nate. De toute manière, le Starbucks du coin ne servait pas de bière, alors forcément que ça n'était pas intéressant.

Cédant finalement à un câlin qui ne dura guère, il reprit ses distances et la laissa faire de même. Touché par cette absence de réciprocité et cette rigidité de l'étreinte, il se résigna à se contenter de peu, faute d'avoir mieux.

« Comment quoi ? Te trouver ? Ou ta mutation ? » Demandait-il finalement en haussant un sourcil perplexe. « J'ai un bon réseau et ta mère me l'a balancé quand on s'engueulait. » Faisant d'une pierre deux coups, il répondait sans grande réserve avant d'enchainer. « A voir ta réaction, tu t'es forcément montée la tête en te disant que j'allais te dénoncer ou te traquer, je me trompe ? » Il doutait très fortement d'être dans l'erreur vu la réaction crispée de sa fille lorsqu'il avait lancé l'information. « Ça fait toujours plaisir de voir que ta propre fille te prend pour un connard. »

Sortant une de ses mains de ses poches, il la passait à son propre visage afin d'effacer les traces de sa déception et de son ras-le-bol. « J'en ai imaginé des rencontres hein.. Mais alors celle-là. » Celle-là allait très certainement lui laisser un arrière-goût amer. « .. Pourquoi j'ai rien fait ? Sérieusement. » Soupirait-il ensuite en rivant son regard vert sur celui de sa fille. « T'as si peu d'estime pour moi, Maera, que je ne sais pas si je dois en être vexé ou simplement blessé. Mais surement que tu t'en fous, pas vrai ? »
Ce fut la seule réponse qu'il lui donna tant le reste lui sembla évident. Nate estimait qu'il lui avait assez prouvé pendant toute sa vie qu'elle comptait plus que tout. Et le simple fait qu'elle puisse remettre cela en cause lui brisait le cœur.
Mais finalement, n'était-il plus à cela près ?
Surement.



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Père & fille

Jouer l'accusatrice, une manière pour Maera de s'affirmer dans cette conversation inattendue face à son père, dans laquelle elle se sent naturellement inférieure. Parce que son adversaire verbal est son père. Et en même temps, elle en profite pour cracher ce qu'elle a sur le coeur, pour dire ce qu'elle garde pour elle depuis des années maintenant. Eviter son père, faire sa vie loin de lui est une manière qu'elle a trouvé pour éviter de lui cracher tout cela bien plus tôt. Elle tente de garder la tête froide durant un temps, avant de finalement exploser quand le sujet de l'arrestation de sa mère est abordé. Un moment où elle passe du tout au tout, car juste avant, elle était muette, silencieuse, surprise d'entendre que son père sait pour sa mutation. Alors que elle, elle pense depuis toujours que c'est quelque chose que son paternel ignore. Il faut dire que c'était un secret du temps où ils vivaient en famille. Enfin, c'est ce qu'elle pensait.
Mais ce moment de silence, où elle se fige, prenant en un instant une douche froide plus que glacée, ne dure pas. Et la colère qui enflait en elle depuis plusieurs minutes, couvant doucement comme un volcan endormi, fini par exploser comme le Vésuve en 79. Non, les Persécuteurs n'étaient pas venus pour arrêter sa mère, mais bien pour la tuer. Elle le sait. C'est ce qui est arrivé officiellement après tout, ce jour-là. Mais aussi durant de nombreux autres. Les meurtres de mutants par les Persécuteurs, au GLM, ils en parlent souvent. Elle sait donc Mae, que non, ils ne venaient pas arrêter sa mère, contrairement à ce que son père affirmait. Et affirme de nouveau. Les yeux de Maera se lèvent au ciel, tout comme ses bras, un instant. Un souffle agacé sort de ses lèvres par la suite.

- Non, pas l'arrêter, mais la tuer.

Réaffirme-t-elle. Aussi têtue qu'une mule. Elle a de qui tenir de ce côté, ceci dit.

- Une généralité bien plus vraie que tu ne veux le penser. Les Persécuteurs préfèrent tuer qu'arrêter, surtout si le mutant en face décide de fuir, juste parce qu'il a peur.

Fait documenté et connu. Mais passé sous silence par les humains et partisans des membres des Persécuteurs. Son père ne peut pas se voiler la face à ce point. Même s'il est vrai que lui, en l'a pas élevé à détester les mutants. Néanmoins, elle ne lui affirme pas cela, et croise simplement les bras, un air dur sur le visage, enfin aussi dur que possible. Elle ne commente finalement que la fin.

- En rogne peut-être, sûrement en fait. Mais il y a de quoi. Et je ne raconte pas de conneries. Que ça te plaise, ou non, c'est la vérité. Les Persécuteurs sont des tueurs, passant au-dessus de la loi.

Elle affirme cela en le fixant droit dans les yeux, sans battre des cils une seule seconde.

- Pour la plupart.

Ajoute-t-elle au bout de deux secondes, concédant par ces mots que son père n'avait pas totalement tort non plus. Mais ce léger moment de béatitude ne dure pas longtemps, car déjà la jeune Bates reprend la parole, pour remettre en question l'amour de son père envers sa mère. Une nouvelle colère qui s'empare d'elle. Une question qu'elle a souvent ressassé au fil des dernières années, pour à chaque fois en venir à la même conclusion: s'il l'aimait vraiment, s'il les aimait vraiment, il les aurait protégé, caché. Fait qu'elle pense encore plus fort aujourd'hui, après avoir appris qu'il est au courant pour sa mutation. Pour elle, pour sa conception des choses, quand on aime, on protège. Les pensées d'une enfant élevée dans l'amour, très certainement, mais elle le pense sincèrement. Et la réaction de son père ne la fait pas changer d'avis. Bien au contraire. Il ne fait que confirmer sa colère en cet instant.

- Demande-toi pourquoi elle n'a jamais rien dit alors. Il faudrait commencer par là.

Rétorque-t-elle simplement.

- Et tu penses vraiment que tu serais resté avec elle, si tu avais su dès le départ?

Ne peut-elle s'empêcher de demander, plus fort qu'elle. Car elle s'est déjà interrogée à ce sujet par le passé, et elle a fini par faire l'amer constatation qu'elle aurait pu ne jamais voir le jour, si dès le départ, son père avait su la vérité. Triste constatation qui blesse l'égo. Enfin, celui de la blonde en tout cas.

- Tu as aussi essayé de te mettre à ma place ? Quand j'ai découvert ce que j'étais ? Tu sais tout ce qui m'a traversé l'esprit à l'époque, toutes les questions que je me suis posée, alors que mon père est un persécuteur ? Non, tu ne sais pas. Mais si tu veux un exemple des questions qui ont torturé mon esprit d'adolescente, je peux t'en donner: mon père serait-il capable de me tuer, lui qui traque les mutants ?

Une question qui la hantait par le passé, et qui encore aujourd'hui, vient la tirailler. Une question qu'elle n'a jamais partagé avec sa mère, préférant taire ses peurs et ses faiblesses. Une question parmi tant d'autres. A ce jeu-là, Nate n'est pas le seul gagnant, oh non.
Fermant les yeux un instant pour se calmer, elle inspire et expire profondément, n'ajoutant rien à la conclusion de son père. Pas l'envie. Plus la force. Elle sait quand elle a à faire à un combat qui s'annonce sans fin, et ce soir, elle n'a pas envie de s'engouffrer là-dedans. Et même jamais, à vrai dire. Un noeud de problème impossible à démêler, voilà ce qu'ils sont, alors elle ne voit pas l'utilité de se lancer dans une conversation, ou plutôt un débat, qui ne prendrait jamais fin. Surtout qu'elle est au clair avec ses sentiments pour son père.

- Photographe.

Finit-elle par répondre quelques instants plus tard quand finalement, son père s'intéresse à ce qu'elle fait aujourd'hui. Touchée, elle répond en haussant les épaules, sans rien ajouter de plus. Car il n'y a rien à ajouter à ses yeux. Au moins, cela prouve que ses combats ne sont pas son métier. Juste son passe-temps. Son moyen de défoulement.

Laissant ses sentiments s'exprimer, la blonde affirme que son père lui manque, avant de le regarder venir à elle, pour la serrer dans ses bras. Un câlin qui la surprend, elle qui reste rigide face à celui-ci, perdue dans ses pensées, le peu de temps qu'il dure. La haine, l'amour, deux sentiments contradictoires, qui sont ceux qu'elle éprouve pour son paternel. Elle lui lance néanmoins un regard désolé quand il s'écarte, pour ne pas lui avoir rendu l'affection dont il lui a fait part.

Apprendre que sa mère est celle qui a balancé au sujet de sa mutation surprend Maera, qui ouvre de grands yeux. Elle va devoir s'entretenir à ce sujet avec sa génitrice, car jamais au cours des dernières années, elle n'a fait mention de cela. Mais elle n'a plus le temps de penser à ça quand elle entend la question suivante de son père.

- Oui...

Déglutit-elle difficilement. Oui, elle a longtemps pensé que son père aller la dénoncer et la traquer. Une des raisons principales de son éloignement au fil des dernières années.

- Ne dis pas ça...

Ne peut-elle s'empêcher de murmurer quelques instants plus tard, en soupirant doucement, alors que ses mains se crispent. Puis elle souffle, et ferme les yeux avant de prendre la nouvelle tempête de colère, de ras-le-bol sans bouger. Les secrets de leur famille, les non-dits, et les présomptions sont bien trop nombreux. Saccageurs. Destructeurs. Et ils continuent leur office, laissant une Mae désemparée, qui a de plus en plus l'impression qu'ils ne font que s'enfoncer dans un marais de sable mouvant, donc aucun ne sortira vivant.

- Ce n'est pas une question d'estime...

Souffle-t-elle en baissant un instant les yeux, juste le temps de se reprendre un peu, pour pouvoir reparler.

- Je ne comprends pas comment tu as pu laisser faire pour Maman, alors que tu m'as protégé moi. Femme, enfant, c'est la même chose après tout.

De son point de vue en tout cas. Nouveau soupir de la blonde, qui passe une longue main dans sa chevelure un instant. Non, elle ne s'en fout pas. Elle est juste paumée à vrai dire. Mais hors de question qu'elle donne cette impression, alors elle se reprend de nouveau.

- Quant à savoir ce dont je me fous, ou non, je crois qu'il vaut mieux éviter de supposer, comme tu le fais. Enfin non, j'en suis certaine: ne suppose pas.

Oui, mieux vaut éviter, s'il ne veut pas l'énerver. Et elle n'a pas envie que la conversation se termine sur une engueulade.

- Mais, même si ce n'est pas une question d'estime, je t'en veux toujours pour ce qu'il s'est passé. Tu as laissé notre famille être broyée par un système. Et ça, tu ne sais pas à quel point ça m'a fait mal.

Elle laisse son coeur parler en cet instant, à sa manière, mais c'est déjà ça. Elle a même des larmes aux yeux en cet instant. Sa famille n'était peut-être pas parfaite avant tout cela, aucune famille ne l'était de toute façon, mais elle ne méritait pas d'être détruite comme elle l'avait été. Pas à ses yeux de jeune adulte, en fin d'adolescence à l'époque.

- Je ne sais pas pourquoi on s'attarde, car on ne peut pas réécrire le passé.



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Acquiesçant avec ce regard à la fois irrité et dépité, Nathaël se faisait pourtant oreille attentive aux multiples assauts accusateurs de sa fille. Il l'observait longuement de son regard vert et croisait bientôt les bras tandis qu'il restait campé sur ses appuis. Il y avait comme l'expression d'un retranchement psychologique dans ses manières, pourtant, il tentait de rester ouvert à l'échange. Mais bordel que c'était compliqué alors qu'il se faisait bombarder par une opinion qu'il ne reconnaissait pas.

Oui, c'était finalement cela le problème.
Il ne reconnaissait plus sa fille, celle qu'il avait élevé dans la mesure et le développement d'un raisonnement équilibré et équitable. A présent, il avait la sensation de se retrouver face à un de ces mutants extrémistes, qui ne jurait que par le noir ou le blanc. Non, pire encore, il avait la sensation de se retrouver face à l'Asther contre qui il s'était disputé peu avant sa disparition.

« Très bien, donc je suis un tueur selon toi. Je note. » Statuait-il alors sur la même logique, beaucoup plus froidement néanmoins que Maera. Pourtant, ça se sentait, il était en colère. Terriblement en colère et déçu par la tournure de cette conversation. Et quand bien même Maera concéda qu'il y avait des exceptions, il ne fut guère réceptif face à l'espoir. « Faut savoir Mae. A t'écouter, y'a pas d'exception, pas de demi-mesure. »

Alors même que Nathaël était venu avec toutes les meilleures intentions et résolutions, il se retrouvait confronté à son pire cauchemar, celui de voir son seul et unique enfant se retourner contre lui sans pour autant lui accorder le bénéfice du doute. Et la goutte d'eau qui fit déborder son vase intérieur fut surement lorsqu'elle osa lui demander pourquoi Asther ne lui en avait pas parlé.

Nate eu un rire amer et lassé tandis qu'il fit quelques pas dans la ruelle. Pour le coup, ce fut lui qui eut envie de s'en aller, de la planter là pour lui faire comprendre ce que c'était que de se faire abandonner, laisser livrer à soi-même sans avoir la possibilité d'avoir des réponses à ses questions.
Pour autant, il se savait incapable de le faire. Parce que le spectre déserteur de son propre père le hantait, tout comme les promesses qu'il s'était faite en portant pour la première fois Maera dans ses bras après sa naissance.

Son sens de l'honneur et son amour pour cette gamine le poussa dans ses derniers retranchements alors qu'il en eu marre.. Juste marre. De cette étiquette collée à son derme, des présomptions, des mensonges, de tout ce qui, finalement, s'était retrouvé là, indépendamment de sa volonté.

« Ta mère ne me faisait pas confiance. Et à t'écouter, je croirais l'entendre. Au moins, elle, elle a fait un bon boulot pour te bourrer le crâne de tout ce qu'elle pensait juste. » Il n'y avait pas de critique, juste une étrange résignation. Il avait l'atroce sensation d'avoir perdue sa fille dans une bataille dont il n'avait jamais pourtant eu connaissance.

Crispant la mâchoire ensuite, il se retint de jurer en coulant un regard en biais sur sa fille. Comment pouvait-elle autant douter de l'amour qu'il avait eu pour sa mère et pour elle ? C'était impensable. Outrageusement impensable. Une des preuves les plus flagrantes fut d'ailleurs tout le self control qu'il parvint à mobiliser pour répondre à Maera sans s'emporter.

« Evidemment. C'est quoi cette.. » Non, il s'arrêta, parce qu'il allait jurer. Il allait le faire. Un soupir mêlé à un grondement plus tard, il reprit. « J'aimais ta mère parce que c'était ta mère, pas parce que c'était une humaine ou ce que tu veux. Je l'ai épousé parce que c'était elle, et c'est tout. » Et ça, c'était inaliénable selon Nate. Son amour pour Asther n'avait jamais souffert des aléas ou des circonstances. Et c'était encore en son nom qu'il était dévasté malgré les années passant et les mensonges accumulés.

« Les choses auraient été différentes si elle m'avait simplement parlé. » Cette évidence le bousillait tous les jours un peu plus, et il était lassé de devoir la justifier lorsqu'elle lui semblait pleine de bon sens.

Lorsque Maera l'invita à se mettre à sa place, il la regarda fixement avant de froncer les sourcils. Vraiment ? Elle avait fini par être persuadée qu'il serait capable de lui faire du mal ? Lui qui avait tout donné pour elle ? Lui qui n'avait jamais fait montre de la moindre violence à son égard ? Blessé, il détourna le regard sans pour autant dissimuler ce qu'il ressentait. Ses traits trahirent la blessure que sa fille venait de créer.

Une blessure qui s'ajoutait inlassablement à d'autres.
Une blessure qu'il ne verbalisait pas pour autant.
Il se contenta plutôt de répondre à Maera avec calme.
Encore une fois.

« J'arrête les criminels porteurs d'un gène X, je ne les tue pas. » Encore une fois, il répétait sa vérité. Son mantra. « Est-ce que j'ai jamais refusé de répondre à la moindre de tes interrogations, Maera ? Que ce soit concernant mon travail ou ma manière de voir les choses ? » Elle savait que non, mais il avait besoin de le lui rappeler. « Alors, toi, qu'est-ce qui t'as empêché de venir me parler ? » Il réalisa soudain et eu un rire sans joie. « Laisse-moi deviner.. Ta mère. Je comprends.. Ça y est. » Il n'y avait qu'une réalisation terrible dans ses mots alors qu'il acquiesça avec un semblant de moue.

D'accord.
Il comprenait enfin l'étendue de toute cette mascarade.
Il avait été un sacré pigeon.

Revenant porter son regard vert sur Maera, il acquiesça concernant son métier. « C'est une belle vocation. Tes photos doivent être très belles. » Qu'il lui répondit, certain de son talent malgré tout le tumulte qui le rongeait désormais. Il n'y avait plus vraiment de joie ou d'entrain, ni de colère ou de rage dans son timbre. Juste un besoin de digérer, d'accepter la fatalité des évènements.

Alors oui, il fut persuadé que sa fille n'avait que peu d'estime pour lui. Terriblement peu d'estime pour lui. Lorsqu'elle démentie, pour la première fois de sa vie, il ne la crue pas. Il n'avait pas besoin d'entendre quelques paroles réconfortantes pour panser une plaie fraichement créée. D'une certaine façon, on ne pouvait être le bourreau et le soignant dans le même temps.

Soupirant longuement, il reprit ensuite. « Je me suis disputé avec ta mère, elle savait pour l'ordre de mission. Je n'aurai même pas dû lui en parler, tu sais Maera. Mais je l'ai fait, parce que c’était elle.. Et aussi pour tenter de comprendre en lui laissant une échappatoire. » Mais Asther ne s'était pas échappée, elle avait fait le choix de riposter. Contre son meilleur ami. Contre James.

Haussant un sourcil ensuite, il scruta sa fille et son impertinence pour reprendre avec un aplomb bien plus paternel. « Tu n'as pas à me dire ce que je dois ou ne pas faire, Maera. Encore moins lorsque tu passes ton temps à supposer et présumer de mes réactions. » Il se rapprochait et décroisait enfin les bras pour faire suivre de ses mains le mouvement de ses paroles. « Je t'ai élevé dans le respect des individus, quel que soit leur nature, leur poste, ou leur rôle. Persécuteur ou mutant, humain ou.. J'en sais rien moi, lamentin, c'est du pareil au même. Les généralités ne sont bonnes que pour les extrémistes, pour ceux qui préfèrent justifier leur point de vue en pointant les erreurs d'un groupe de personnes. Parmi les persécuteurs, il y a des extrémistes, mais chez les mutants aussi.. Ose me dire le contraire. Ose me dire qu'il n'y a pas des personnes prête à tuer pour leurs convictions dans les deux cas. Le tout dans cette histoire est de savoir départager avec justesse la vérité et de garder l'esprit ouvert. »

Exaspéré, il soupira encore une fois en secouant le visage négativement. Prêt, dans un pas amorcé, à venir serrer sa fille dans ses bras pour la consoler, il s'arrêta néanmoins en se souvenant de toute la rigidité dont elle avait pu faire preuve un peu plus tôt. Alors.. Il s'abstint, cette fois-ci.

« Et j'en suis désolé Maera. » Lâchait-il tout de même en regardant sa fille. « Avec ou sans moi.. » Non, il s'arrêta et laissa tomber. Parce que Mae avait raison pour une chose : Ça ne servait à rien.

Il ne pouvait consoler sa fille, parce qu'elle lui avait ôter ce droit. Il ne pouvait se justifier parce que l'histoire était écrite. Il ne pouvait avancer parce qu'il devait porter à vie le fardeau de leur famille en lambeau.

« Tu peux être certaine d'une chose, Maera. J'en souffre également. » Révélât-il enfin avant de s'écarter et d'amorcer son départ. Ça lui crevait le cœur de la laisser après tant de temps, après ce chagrin qu'il lui devinait, mais avait-il un autre choix ? Il avait tenté de s'imposer, d'insister, de gueuler, et même de se confier, mais rien n'y faisait.

Peut-être que finalement, ses espoirs étaient bel et bien complètement fous.
Complètement fous.



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Père & fille

Oui, les Persécuteurs sont des tueurs. Chaque mutant les redoute. Après tout, à leurs yeux, les gens comme elle sont des erreurs de la nature, ce qui explique qu'on les tue. Et son père a beau dire le contraire, qu'ils sont là pour arrêter les mutants, Mae ne gobe pas un de ses mots. Elle a vu ce qu'elle affirme. Elle a entendu aussi. Il n'y a que les aveugles qui ne veulent pas voir cette vérité, et cela la déchire que son père ne veuille pas comprendre. Comme ça la déchire de l'entendre dire qu'elle pense que c'est un tueur. Certainement. Mais elle, était-elle meilleure que lui au final ? Elle qui participe à des expéditions du GLM, et n'hésite pas à se battre, prête à tuer l'adversaire en face d'elle. Bien que jusqu'à maintenant, elle n'a encore tué personne. Mais un jour, cela viendra. Elle le sait.
Ne sachant que répondre, la blonde baisse juste la tête un instant, avant de concéder qu'il y a des exceptions. Il y en a toujours. Et son père en fait peut être parti. Enfin, elle l'espère, mais elle ne sait pourquoi, elle est certaine qu'il a déjà tué des mutants. Depuis le temps qu'il est persécuteur... Même s'il n'a pas réussi à tuer sa propre femme, puisqu'il a envoyé des acolytes pour ce boulot. Dont James. Ca aussi, elle ne l'a pas oublié.

- Il y a toujours des exceptions, non ?

Murmure-t-elle simplement en guise de réponse à la dernière réplique assassine de son paternel. Maintenant, il reste à savoir si son père en est une. Mais elle n'a pas la force, ni le courage de poser la question, là maintenant. Un soupir franchit ses lèvres, alors qu'une main se passe sur son visage. Un instant, car déjà la conversation repart de plus belle. Et pas pour s'apaiser, bien au contraire.
Elle remet en question l'amour de son père pour sa mère. C'est plus fort qu'elle, mais cela fait des années qu'elle se demande pourquoi il a laissé faire. Pourquoi il a laissé son couple, leur famille être brisée. Tout ça pour une mutation, alors qu'à ses yeux, l'amour aurait dû être plus fort que cela. La réaction d'une enfant, élevée dans l'amour et protégée. Peut-être un peu trop. Au point que l'implosion de son cocon familial fut violent pour elle, et l'a rendu amer. Et sa colère ne fait qu'augmenter au fil de leur échange, avec une Mae qui finit par balancer à son père de s'interroger sur les raisons du silence de sa mère. Question qui ne plaît pas visiblement, mais elle s'en fiche, alors qu'elle l'écoute  remettre la faute sur le dos de Asther. La blonde se retrouve à serrer les poings et à souffler fort en entendant cela. Ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre. Loin de là, mais cela eut l'occasion de la mettre en colère un peu plus.

- Donc, c'est de sa faute, et c'est tout ?

Lâche-t-elle froidement, après avoir écouté la réponse.

- Et personne ne m'a bourré le crâne.

Qu'elle ajoute rapidement. Mensonge, certainement. Mais ce qu'on lui a inculqué depuis son adolescence, elle l'a aussi vu de ses propres yeux, en grande partie. Elle sait que tout n'est pas vrai dans ce qu'on lui a appris, mais une grande partie oui. Elle souffle à nouveau, fait un tour sur elle-même, hésitant un instant à partir, avant de revenir face à son père, avant de lui demander s'il serait resté avec sa mère en sachant la vérité, la concernant. Et par conséquence, s'ils auraient connu ce bonheur familial.

Evidemment, qu'il dit. Est-ce une si grande évidence ? Elle ne peut s'empêcher de douter Mae, mais elle écoute le reste de la réponse, sans rien dire. Sans rien répondre. Que répondre à cela ? Rien. Il n'y a rien à dire, juste à écouter. Alors elle écoute, hochant finalement la tête, un instant, fermant les yeux aussi, soufflant en silence, comme pour relâcher un peu de la pression. Et puis, continuant sur sa lancée, pour mettre son père face à ce qu'elle, elle a ressenti tout ce temps, elle l'amène à se questionner, à travers les propres questionnements qu'elle s'est longtemps posé. Oh, ça ne lui plaît pas à Nathaël, mais elle s'en fiche. Car ça lui fait un bien fou que d'exprimer à haute voix, ce qu'elle garde au fond d'elle depuis des années. Ses doutes, ses peurs. Une blessure qu'elle n'a jamais verbalisé jusqu'ici. Et ça lui fait si bien de la verbaliser, qu'elle ne fait pas attention au fait qu'elle blesse son père avec toutes ses interrogations.

- Non, tu as toujours répondu à mes questions.

Souffle-t-elle à voix basse, plus pour elle qu'autre chose.

- Mais là, ce n'était pas pareil.

Dit-elle plus fort, faisant référence à sa mutation, à ce nouvel état dans lequel elle est entrée pendant son adolescence. Un état de danger permanent, vu ce qu'il se passe pour les mutants dans le pays. Mais cette pensée part bien vite, alors qu'elle entend la nouvelle question de son père, sur ce qui l'a empêché de lui parler. Ses yeux croisent et entrent dans les prunelles de son père, sans rien répondre. Mais celle-ci est visiblement lisible dans ses prunelles à elle. Sa mère. Et pas que. Néanmoins, elle garde le silence, coupable.

La suite devient un instant plus légère, se centrant sur son métier et sa passion pour la photographie, avant de redevenir grave. Comme si cela n'avait été qu'un instant de paix dans une tempête sans fin. Une tempête qui reprend avec force, tel un duel d'escrime après une courte pause.
Des réponses qui ne plaisent pas, qui mettent en colère les deux partis, qui se défient du regard. Mae peut exprimer son point de vue vis-à-vis de son père, tenter d'avoir des réponses sur sa manière d'agir. Même si elle la laisse doutée, comme le fait qu'il a voulu donner un échappatoire à sa mère. Est-ce vraiment vrai ? Son regard de défiance parle certainement pour elle, tout comme cette envie de le croire. Elle ferme les yeux pour soupirer. Elle déteste être paumée ainsi, et elle ne veut pas que cela se voit, alors elle tente de cacher au maximum.

- Alors ne suppose pas non plus sur mes réactions !

S'écrie-t-elle soudainement, en réponse à son père, qu'elle scrute du regard. Qu'elle voit avancer et décroiser les bras. Va-t-il la prendre contre elle ? La question la traverse, alors qu'elle n'arrive pas à savoir si elle en a envie ou non. Et l'envie commence à pencher vers le non, alors qu'elle se pince les yeux aux mots qu'elle entend. Oui, il y a des extrêmistes dans les deux partis, et peut-être qu'elle en est une dans le fond. Mais si les mutants n'étaient pas extrêmistes eux aussi, ils finiraient par se faire tuer en silence.

- Oui, tu m'as élevé dans le respect des individus, mais ce respect est difficile à respecter quand on est prêt à te tuer pour ce que tu es.

Etre un mutant, aujourd'hui, c'est presque avoir une cible dans le dos. Entre le gouvernement et ses lois liberticides, et ses personnes prêtes à la tuer juste pour ce qu'elle est, respecter tout le monde est compliqué. Peu importe comment elle a été élevée. Le reste, elle ne relève pas, elle ne préfère pas. A la place, elle laisse son coeur parler, avouant en vouloir à son père pour ce qu'il s'est passé. Pour leur famille, broyée par un système, un système qui a détruit ce qu'elle avait de précieux. Et toute les excuses du monde ne seront pas suffisante, pas actuellement tout du moins. Même celles de son père. Qu'elle entend, et accepte d'un signe de tête, avant de baisser le regard.

- Avec ou sans toi ?

Répète-t-elle en levant les yeux pour le regader, quand il s'interrompt. Mais il ne semble pas prêt à terminer cette phrase, alors la blonde hausse simplement les épaules. Tant pis. Elle ne va pas le forcer. Elle n'en a pas la force. Les larmes qui sont montées lui piquent les yeux, mais elle les refoule dans un souffle discret, juste à temps. A temps pour plonger ses pupilles noisettes dans celles de son paternel et l'entendre avouer que lui aussi, il souffre.

- Alors on est deux à souffrir.

Murmure-t-elle simplement, ses yeux posés sur son père, qui a amorcé son départ, et finit par se retourner. Sans bouger, elle l'observe partir et disparaître, avant de se remettre en route, le coeur lourd et l'esprit plein de questions. Pas la meilleure des rencontres, mais la blonde se dit que ça aurait pu être pire, tandis qu'elle se met à courir en direction du métro le plus proche, afin de rentrer plus vite chez elle.

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