Unexpected reunion ~ Romy & Louis

La chaleur étouffante dans le petit appartement du trentenaire l’avait poussé à allumer son ventilateur. Malheureusement, l’engin produisant un grincement métallique infernal. Chaque élément qui le composait cliquetait au moindre petit mouvement de l'hélice. Le bruit était si présent que le journaliste fut plus d’une fois tenté par l’idée d’utiliser sa mutation et faire disparaître les bruits autour de lui. Alors qu’il tapait encore sur son clavier dans le but de finir la réponse qui devrait paraître dans le prochain numéro de son journal, Socrate vint frotter sa frimousse contre la main de Louis qui finit par se désintéresser de son clavier au profit de  son petit félin avide de caresse. Repoussant sa chaise de bureau, le mutant se releva pour aller se chercher à boire, provoquant un miaulement de désapprobation, avant de remplir également les gamelles de ses animaux. Comme assoiffé, Basker s’empresse de boire l’intégralité de son écuelle. Socrate, plus calme, prenait son temps à côté du canidé qui commençait à ressentir le besoin de sortir.

Sans qu’il n’ait vraiment besoin de quémander une promenade, Basker en sauterait presque de joie quand il voit Louis attraper sa veste et ses clés pour sortir. Le trentenaire éteint l'appareil dont il maudissait le bruit, et sort de son domicile. Le chien guide connaît parfaitement l'itinéraire à suivre et sans hésitation, il guide son maître à travers les rues de la grande ville américaine. Suivant son flair, Basker s’autorise néanmoins un petit arrêt imprévu pour sentir une odeur qui lui plait dans un arbuste fleuri. Touchant du bout des doigts le cadran de sa montre qui lui indique l’heure, Louis décide de suivre son chien sur un des nombreux sentiers de Central Park. Il n’est pas rare que l’homme s’aventure dehors tout seul, aussi, le canidé n’en est que plus reconnaissant pour ce petit trajet en plus dans un coin qui lui plait vraiment. Joyeusement, le chien avance, s’arrêtant par moment pour renifler à nouveau des fleurs dans le pâturage ou pour renifler la truffe d’un congénère.

Bientôt au bord de l’eau, Basker ralentit le pas, fatigué par la chaleur. L’homme décide alors de marquer une pause, le temps que son chien reprenne son souffle. Ils ne leur resteraient plus beaucoup de chemin à parcourir pour  revenir à l’appartement du trentenaire une fois qu’ils seraient repartis. Les ondes sonores provoquées par le bruit des passants et des visiteurs du parc parviennent jusqu’à Louis qui préfère essayer de les ignorer jusqu’à que des pas bien moins bruyants ne lui parviennent, attirant son attention. Les pas s’approchent rapidement de lui mais ne sont pas menaçants. Une voix de femme se retentit alors que le nouveau visiteur semble s’être attiré la sympathie de Basker qui remue la queue. De nouveau, la voix de femme s’adresse à nouveau à Louis qui cette fois semble en reconnaitre les ondes sonores.  « Romy ? » Répondit-il quand son ancienne camarade l'appela par son prénom.

Surpris de cette rencontre, il met quelques instants avant de reprendre.  « Je ne m’attendais pas à te croiser ici. Il faut croire que ton garçon a bon goût. »  Un petit sourire se pose sur les lèvres de l’homme.  « Basker n’est pas méchant, il est dressé pour me guider, il ne lui fera aucun mal.  ». Se baissant légèrement pour caresser la tête de l’animal qui ne demande qu’à profiter d’un moment de douceur, Louis perçoit les mouvements du petit garçon dans les bras de son ancienne amie.  « Comment vas-tu ? »

Le canidé remuant la queue joyeusement quand le petit garçon enfonce ses mains dans son pelage. Doux et gentil, Basker aime le contact avec les enfants. S’il est à l’origine le chien guide de Louis, l’animal n’en reste pas moins très affectueux avec les autres. La mère de l’enfant ne tarde pas à arriver et le prend immédiatement dans ses bras, inquiète que l’animal puisse être méchant. Le trentenaire perçoit chacun des mouvements de la mère et de son fils. Mère qu’il ne tarde pas à reconnaître au son de sa voix. Souvenir remontant à ses années d’études, Louis identifie sans problème les ondes sonores qui lui paraissent familières. Il sourit en attendant la confirmation de Romy. Le journaliste ne s’attendait pas à retrouver un jour son ancienne amie, mais cette rencontre ne fait que de mettre un peu de baume au cœur de l’homme.  « Moi aussi. » Dit-il doucement quand la demoiselle exprime sa joie de le revoir.

L’enfant continue de gigoter dans les bras de sa mère qui poursuit en parlant de son fils. Attentif, comme toujours, Louis ne peut s’empêcher d’identifier chacun des sons produits par l’enfant. De toute évidence, il n’attendait que de pouvoir redescendre courir dans l’herbe.  « Il peut tout à fait. » Confirma-t-il alors que Romy se baisse avec le petit Robin pour le laisser caresser le pelage de Basker. La queue du chien remuant joyeusement, Louis sourit à nouveau. Si le petit garçon est heureux de profiter d’un moment avec un chien aussi gentil et adorable que son ami à quatre pattes, il ne pouvait qu’en être heureux. En effet, s’il n’envisageait pas d’avoir un enfant un jour, Louis aimait malgré tout les savoir heureux. De plus, Basker était également ravi de s’amuser un peu avec un bambin.

« Je suis aussi content de te croiser. » Répondit-il en souriant. Le rire de l’enfant parvient à ses oreilles, et cela attendrit le trentenaire qui peut enfin mettre un son sur le nom de Robin. Il avait besoin d’élément sonore pour être capable d’identifier les personnes qu’il croisait, et maintenant, il lui suffirait d’entendre à nouveau le rire de l’enfant pour l’identifier.  « Tu sais, je crois que Basker est peut-être encore plus heureux que le petit. » Le chien aboya joyeusement comme pour confirmer ce que son dresseur venait de dire, tout en frottant son museau dans la paume de la petite main de l’enfant.  « Je suis chroniqueur pour les courriers du cœur dans un journal assez connu, et j’écris des articles sur mon site internet. Je n’ai pas renoncé au véritable journalisme. Et toi ? Est-ce que tu as poursuivi ta carrière ? »

L’attention du journaliste se reporte sur le petit garçon qui joue encore joyeusement avec l’animal.  « Ton fils s’appelle Robin, c’est bien ça ? Il a quel âge ? » Curieux et sincère, Louis n’avait aucun autre moyen de deviner l’âge du bambin que de demander directement à sa mère. S’il paraissait encore jeune, les pas et le rire de Robin ne suffisaient pas au trentenaire pour faire des suppositions.