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If you hit the bottom will you break? (Illy)

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@Illyria Ivanova

Les mots dansent devant ses yeux. Le cerveau tente de donner un sens à cette chorégraphie. Un échec cuisant. Il n'y arrive plus. Ce ne sont que des mots qui ne s'associent pas les uns avec les autres. Le soupir qui s’en suit est lourd, intense. Trop de fatigue. Trop de concentration depuis trop longtemps. Elle n’en peut plus, Marci. Elle se laisse aller contre le dossier de la chaise. Juste à temps pour croiser le regard d’Alex. Il affiche un grand sourire. De ceux qui sont communicatifs. De ceux qui lui ont tout de suite plu quand elle l’a rencontré. Alors, elle sourit, Marci. Tout en fronçant les sourcils. Se demandant bien ce qu’il a en tête. “Qu’est-ce qu’il y a ?” qu’elle chuchote. Un regard autour d’eux. Ils sont dans la bibliothèque de l’université. Là où le silence règne. Où les livres sont rois. Et où les étudiants viennent noyer leur désespoir, à l’approche des examens. Comme eux. Ils comptent les heures à l’approche de la date fatidique. Il y en a un qui gère mieux que l’autre la situation. Avec son sourire devenu narquois. “Non, rien rien…” L’innocence même. Il fait mine de se replonger dans sa lecture. Il fait exprès. Et il sait que ça ne passera pas. Elle se penche. Pose sa main sur son poignet. “Mais si, dis-moi ! Je le vois à ton petit sourire qu’il y a un truc.” Il relève les yeux pour les planter dans ceux de l’Américaine. Fier d’avoir réussi à attirer son attention. Elle est tellement prévisible. À moins que ce ne soit lui ? “Non, juste… tu devrais prendre une pause. Tu fais peur à voir. Le Droit, ça ne te réussit pas.” Yeux levés au ciel. Il la fatigue, parfois. Et parfois, elle se dit qu’elle ne devrait pas entrer dans son jeu. Mais ce serait omettre qu’elle y participe de bon cœur. “Gnagnagna. Tu sais quoi ? Je vais faire une pause. Tu veux quelque chose au distributeur ?” Elle sort un billet de son porte-monnaie. Déjà prête à y aller et à s’offrir la pause encouragée par Alex. “Ça va aller, merci.” La voilà déjà debout. Prête à s’éloigner de la table. Jusqu’à ce que son petit-ami l’arrête.

Et Marci ! Prends ton temps, okay ? Tu révises depuis deux heures. Souffle un coup.” Toute la bienveillance réunit dans son regard. Soucieux qu’elle se ménage. Elle esquisse un sourire, hoche la tête. Elle prendra son temps, promis. Autant de temps nécessaire pour s’acheter un truc à grignoter et faire un tour au wc. C’est qu’elle veut s’assurer de ne pas être si terrible que ça. Finalement, même pas besoin de se rendre dans les toilettes pour s’apercevoir qu’il a raison. Son simple reflet dans le distributeur le lui révèle. Les cheveux en vrac qui sortent de son chignon. Nul mal de deviner les cernes causés par les nuits courtes. Il a raison, le Droit, ça ne lui réussit pas. Beaucoup de pression, beaucoup d’attente de sa part. Elle veut réussir, Marci. Elle le doit. Pour le jour où son frère aura besoin d’elle. Jamais, il faut l’espérer. Cependant, elle ne peut être sûre de rien. Alors si ce jour doit arriver, elle devra être diplômée et prête. Prête à tout pour le protéger d’une justice injuste. Les heures passées à étudier sont autant d’étapes qui la rapprochent de son objectif. Alex le sait. Marci le sait. Son frère le sait. Ils le savent tous.

Extrêmement concentrée sur l’ouverture de sa barre chocolatée, Marci. C’est que son ventre la lui réclame au plus vite. Elle pousse la porte des toilettes de l’épaule. Et ce n’est qu’une fois à l’intérieur, quand elle lève les yeux sur une silhouette qu’elle réalise ne pas être seule. “Oh ! Euh… pardon…” Elle s'excuse. Premier réflexe. Complètement idiot. Elle est dans les toilettes du bâtiment. Normal qu’elle ne soit pas toute seule. Et en même temps, elle a la sale impression d’interrompre quelque chose. Intruse dans une situation qui lui échappe. Jusqu’à ce qu’elle reconnaisse la jeune femme. Marci prend le temps de refermer la porte. “Illy ? Ça va ?” L’instinct qui parle. La sensation qu’il y a un truc qui dérange, qui dénote. Elle n’arrive pas à mettre la main dessus. Pas encore. Les prunelles naviguent dans le décor. À la recherche d’une explication. Le ventre en oublie la barre de céréales. Le cerveau oublie tout, même. Plus rien ne compte. Juste de l'inquiétude pour cette personne qu'elle connait à peine. Qui l'a tout de suite touchée. Et qu'elle retrouve par hasard ici.

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Dix minutes.”

La voix du professeur retentit dans la pièce pour rappeler aux élèves que leur temps était compté. Qu’il ne restait plus que dix minutes avant de devoir rendre les copies et prier pour que le dieu universitaire fut assez clément pour les laisser passer le cours. Illyria était assise au fond de la classe, la tête penchée vers l’avant, soutenue entre ses deux mains tandis qu’elle se massait les tempes.

Devant elle, les mots sur le papier semblaient la narguer. Elle reconnaissait les termes employés dans les questions, elle se rappelait même du moment où le professeur avait expliqué certaines notions ; pourtant, ses neurones n’arrivaient pas à se remémorer du contenu recherché. Illy se débrouillait plutôt bien en pratique, lorsqu’il s’agissait de rendre un dessin avec une interprétation poussée. Mais les examens théoriques qui lui demandaient de passer son temps à se cramer le cerveau d’informations que personne n’utilisait dans la vraie vie étaient une horreur.  

Cinq minutes.”

Les pattes de sa chaise raclèrent le plancher tandis qu’elle se levait soudainement pour rendre sa copie. Cela faisait déjà une demi-heure qu’elle n’avait pas vraiment avancé. Qu’est-ce que cinq minutes de plus ou de moins allaient bien pouvoir changer ?

Whatever.

Les mains enfouies dans les poches de son hoodie, elle se dirigea vers la salle de bain avec la nonchalance de quelqu’un qui acceptait son destin. Elle était un échec, elle l’avait toujours été.

Elle s’enferma dans l’une des cabines pour se relaxer. Il lui suffisait d’écraser un sachet sur la boîte à tampons et d’en renifler la poudre pour que les pensées désagréables s’évaporent en même temps que la douleur qui revenait chaque fois que les comprimés du docteur ne faisaient plus effet.

Adossée sur la paroi de la cabine, elle ferma les yeux un instant, souriant pour elle-même en anticipant le sentiment de bien-être qui n’allait pas tarder à s’installer.

Elle avait vraiment essayé de repartir à zéro. Nouveau pays, nouvelles résolutions, nouveau départ. La tolérance des États-Unis envers les mutants n’était pas particulièrement meilleure que celle de l’URSS, mais au moins, ici, elle n’était plus traquée par les autorités. Elle avait de bonnes intentions, Illy ; le monde du crime n’avait jamais fait partie de ses aspirations. Mais on ne choisit pas sa famille… et encore moins sa mutation.

La porte principale s’ouvrit en même temps qu’Illy se décida à rentrer chez elle, ayant totalement abandonné l’idée d’assister au cours de l’après-midi. Elle se retrouva face à face à une autre fille qui s’excusa promptement d’être entrée dans les toilettes publiques. Illy la jugea du regard sans rien dire avant de réaliser honteusement qu’il s’agissait de Marci.

Shit.

Son cœur s’accéléra subitement devant sa nouvelle meilleure amie. Elle ne voulait pas mêler Marci à ses problèmes. Elle ne voulait pas que Marci réalise à quel point elle n’était qu’un imposteur.

Que… Qu’est-ce que tu fais ici ?” demanda-t-elle sans réfléchir. Puis elle secoua la tête. “Question stupide, je ne m’attendais pas à te croiser comme ça. Ça va et toi ?” S’efforçant de sourire comme si de rien n’était, Illy tenta de contourner Marci, mais cette dernière restait plantée devant la sortie. “Euh… je ne peux pas rester, j’ai un cours...

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@Illyria Ivanova

Corps en mouvement. Pas enchaînés. Légèrement traînants. Semelles couinant sur le sol trop propre de l’université. L’esprit trop occupé par la faim et la gourmandise pour même se soucier de faire preuve d’un minimum de discrétion. De toute manière, qui travaille dans les couloirs ? Pas Marci. Marci, elle, se bagarre avec sa barre chocolatée. D’un coup trop affamée. C’est qu’elle n’a pas mangé depuis le matin. Trop d’heures sont passées depuis. La simple vue de tous les trésors du distributeur a suffi à réveiller le monstre qui sommeillait dans son estomac. Choisir une seule gourmande n’a pas été aisé. C’est pourquoi il y en a une autre enfoncée dans l’une de ses poches de jean. Pour tout à l’heure. Quand elle aura avalé la barre au chocolat. Recharge sucrée supplémentaire, dans l’objectif de tenir encore quelques heures. Après, il faudra retourner dans son studio et poursuivre les révisions. Un plat chaud posé à côté de ses affaires. Destiné irrémédiablement à refroidir. Puis à être réchauffé au micro-ondes. Un avenir commun à tous les repas cuisinés par Marci. Ils ne sont jamais mangés chauds. Alors, il est peut-être préférable qu’elle se gave de tous les mets du distributeur. Au moins, elle perd moins de temps, moins d’énergie. Pour l’heure, elle n’y est pas encore. Elle n’a même pas encore réussi à ouvrir l’emballage, contrairement à la porte qu’elle pousse. Là, dans les toilettes. Illyria. Là où d’habitude, elle est heureuse de retrouver son amie, il y a de l’incompréhension à cet instant précis. Pourtant, à première vue, rien ne justifie cette incompréhension.

Elles sont gênées. Toutes les deux. Sentiment partagé pour des raisons différentes. Celle de Marci lui échappe. C’est l’instinct qui lui dicte le sentiment à éprouver. Sans pouvoir mettre le doigt sur la raison. Pourtant, c’est Illyria qui est en face d’elle. Pas une quelconque inconnue. Juste Illy. Insensé que d’être gênée. Marci esquisse un sourire. A presque envie de rire devant le ridicule de la situation. Les deux qui s’excusent. Les deux qui se demandent ce que l’autre fait là. Comme s’il était surprenant de se croiser ici. Certes, la probabilité qu’elles soient au même endroit, au même moment, sans se concerter est faible. Mais tout de même. Elles restent deux étudiantes de la même université, utilisant les mêmes locaux. Et probablement, les mêmes sanitaires. “T’inquiète, j’ai été surprise aussi de te voir !” Elles sont chacune dans leur bulle. Concentrées sur cette période intense. La moindre surprise. Le moindre changement. Tout peut impliquer un sursaut face à l’inconnu. Même se croiser dans les toilettes. “Ça vaaa.” qu’elle dit d’une voix traînante. Plus fatiguée qu’elle ne se l’imaginait. “J’suis venue remettre de l’ordre dans tout ça.” Elle pointe du doigt sa coupe approximative. Elle pourrait tout aussi bien désigner les vêtements enfilés à la va-vite ce matin. Les cernes qui accompagnent ses traits tirés. Le ventre laissé beaucoup trop de côté pendant les révisions.

Illyria se rapproche, cherche à sortir. Fuyante. Prétexte d’un nouveau cours. Marci ne connaît pas son emploi du temps. Illy pourrait dire vrai. Elle pourrait être véritablement en retard à ce prochain cours. “Ah oui ! Je ne te séquestre pas, t’inquiète.” Marci s’écarte. Mains levées. Légèreté feinte dans le ton, dans les mots. Tentant un sourire. Alors même qu’elle s'inquiète. Qu’elle imagine des horreurs. Elle retient Illyria. Encore quelques secondes. “Mais hey, Illy… tu vas bien ? T’as l’air…” différente. Marci la scrute. Ce sont les yeux. C’est ça qui a changé. Pas des yeux marqués par des insomnies à répétition. Ça lui arrache des frissons. Déstabilisée par la vague qui la submerge. Elle chuchote. “T’as pris quelque chose ?” Intonation plate. Sans jugement. Sans colère. Juste en quête de faits. D’explication pour ce qu’elle voit. Sans réellement qualifier ce dont elle soupçonne son amie. Parce qu’après tout, on lui a appris, à Marci, de croire à l’innocence des gens. Et jusqu’à preuve du contraire, Illyria est innocente de tout méfait.

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Ses iris oscillaient lentement entre les cheveux de Marci et la porte de sortie ; entre les mains que son amie levait devant elle et le chemin qu’elle lui faisait. Comme un chevreuil figé devant les phares d’une voiture, Illyria ne réagit pas tout de suite lorsque Marci la rassura qu’elle ne l’empêchait pas de sortir. Elle ne pensait pas très clairement, Illy, et elle s’attendait plutôt à ce que l’étudiante en droit cherche à la retenir. Dans l’état où elle se trouvait, la mutante était incapable de s’adapter aux surprises. Ses douleurs fantômes s’étaient atténuées mais en échange, ses pensées fonctionnaient au ralenti.

La voix de Marci résonna comme un écho lointain, mais elle réussit malgré tout à ramener Illy un peu plus près de la réalité en demandant si tout allait bien. “Ça vaaa,” dit Illyria à l’image de la réponse qui lui avait été donnée une minute plus tôt, comme si elle avait oublié qu’elle avait déjà répondu à cette formule de politesse — sans réaliser qu’il s’agissait d’une vraie question, cette fois. Sa tête commençait à lui tourner et elle se remit à penser qu’elle devrait s’en aller. Mais elle ne voulait pas inquiéter son amie. “Qu’est-ce que tu veux dire par quelque ch—

Soudainement prise par la nausée, elle s’interrompit pour se précipiter devant l’évier à proximité. Les deux bras tendus sur le comptoir, elle se stabilisa en laissant son visage pendre au-dessus du lavabo. Bien que l’envie de vomir fut bien là, aucun haut-le-cœur ne l’accompagnait. Les yeux fermés, toujours immobile dans sa position, Illyria prenait de grandes respirations pour tenter de faire passer les étourdissements.

Ok, j'avoue que je ne me sens pas très bien… mais tu n’as pas à t’inquiéter”, réussit-elle à articuler lorsque le sentiment désagréable s’améliora légèrement. Elle fit couler l’eau du robinet pour se rafraîchir le visage. “Ce n'est rien, ça va passer... Désolée.

Sa longue crinière dorée faisait office de voile contre le regard de Marci, qu’elle n’osait pas affronter.

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@Illyria Ivanova

Pas moralisatrice, Marci. Seulement soucieuse. Envie viscérale que ses amis aillent bien. Qu’Illyria aille bien. Et ce n’est pas le cas. Elle semble coincée, buguée entre deux pensées, entre deux mondes. Pas tout à fait présente. Pas tout à fait absente. Déjà vu ça, Marci. Le lycée, l’université. Des endroits assez difficiles pour certains. Des périodes où les gamins se cherchent. Des périodes, parfois longues, durant lesquelles la tentation est énorme. Celle de fuir les problèmes. Celle de se plonger dans un univers où les problèmes n’existent pas. C’est la thèse qui est en train de se dessiner dans le cerveau de Marci. Illyria se drogue. À cause de la pression. À cause du stress. À cause des cours. Déracinée de son pays pour débarquer ici. Au milieu de gens inconnus et d’une culture totalement différente. Il y a de quoi être perdue. Normal de vouloir se raccrocher à n’importe qui, à n’importe quoi. Marci n’a pas été foutue de le voir. Elle a juste observé les apparences. Elle a juste accepté une réalité qu’elle préférait entendre. Sans chercher à creuser la surface. Jusqu’à aujourd’hui. Où tout semble suspendu au bord des lèvres. Sans être nommé. Sans être affirmé. Juste des sous-entendus. Des indices et des soupçons ici et là. Rien de concret.

Puis vient le mot de trop. Celui qui se coupe en plein milieu. Celui qui pousse Illy à s’éloigner de la porte en courant. Le lavabo est l’échappatoire. Précipitation dans la crainte de ce qui pourrait advenir. Contradiction avec Marci, immobile. Stupéfaite, inquiète, par ce revirement de comportement. Elle regarde son amie se pencher au-dessus du lavabo. Yeux ouverts en grand. Dans l’attente. Mais il n’y a que le silence d’une nausée qui prend aux tripes. Comme rassurée, Marci avance. Prête à entrer dans la bulle précieuse d’Illy. Là où l’air semble manquer à la Russe. D’une inutilité crasse, Marci. Elle ne peut rien pour son amie. Juste regarder. Juste être là. Attendre que ça aille mieux. Même un peu. Navrée qu’Illyria soit dans cet état. S’il y avait un remède miracle, l’Américaine le lui donnerait immédiatement.

Dans l’histoire, ce n’est pas Marci qui est la plus désolée. C’est Illy qui, au plus mal, confesse son état. Et s’excuse. “Heeeey…” qu’elle fait, doucement. Le cœur serré par la fragilité de son amie. Par la vulnérabilité dévoilée dont elle fait preuve. Marci se rapproche. Hésite à la prendre dans ses bras. Elle se retient, toutefois. “Tu n’as pas à t’excuser. Tu ne dois rendre de compte à personne, Illy. Et encore moins à moi.” La seule personne qui peut lui en vouloir de prendre des substances, c’est elle-même. Pas Marci. Pas ses professeurs. Pas sa famille. Juste Illyria. Elle seule peut juger ce qui est bon ou mauvais pour elle à cet instant précis. “Ça arrive à plein d’étudiants de prendre des trucs pour réussir à tenir le rythme, entre les révisions, les travaux à rendre, les jobs à côté…” Tentative de rassurer, de réconforter. De témoigner son soutien. Elle pense comprendre, Marci. Certaine d’être dans le vrai. Ça ne peut être rien d’autre. Elle ne voit pas d’autre explication. Elle esquisse même un sourire bienveillant. “Tout va bien. Il n’y a rien de honteux.” C’est le système universitaire américain qui est honteux. Qui pousse les étudiants dans leurs retranchements. Qui les oblige à contracter des prêts impossibles à rembourser. Qui ne les aide pas assez à vivre dignement. Illy n’est qu’une victime de plus. “Est-ce que tu veux un truc à boire ? À manger ?” Elle a encore sa barre de chocolat. Elle peut même aller au distributeur récupérer un truc à boire. Il faut juste qu’Illy aille mieux.
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Illy ne s’attendait pas aux nausées en inhalant cette substance. Avec le temps, elle avait appris à bien doser, et son corps s’était habitué. Mais son arrivée en Amérique accompagnée de sa nouvelle résolution de repartir à zéro avait sans doute débalancé son système, sans compter le fait qu’elle ne connaissait pas le dealer universitaire qu’elle avait rencontré à la va-vite hier soir. Elle aurait dû se méfier, mais elle avait trop hâte de retrouver ce réconfort artificiel dont elle s’était privée depuis trop longtemps. Au moins, elle se comptait chanceuse de ne pas faire gicler ses fluides devant son amie.

Elle mit du temps avant de regarder Marci. Dans sa tête, la mutante anticipait les réprimandes qu’elle avait l’habitude d’entendre lorsque sa grande sœur la surprenait dans un état semblable. Elle était fatiguée, Illy ; elle n’avait pas envie de s’expliquer, de se justifier. De se battre pour qu’on la laisse tranquille.

Mais le silence fut brisé par une vague de douceur plutôt qu’une de colère. L’étudiante en droit s’était approchée du lavabo à son tour pour la réconforter, la rassurer qu’elle n’avait pas à se cacher ni à lui rendre de compte. Confuse, Illyria leva enfin le regard pour croiser celui de Marci à travers le miroir. Comment son amie pouvait-elle se montrer si compréhensive alors qu’elles se connaissaient à peine ? Même si elles passaient beaucoup de temps ensemble entre les cours, la Russe avait tendance à éviter les questions sur son passé. Elle ne comprenait pas comment la future avocate arrivait à se montrer si gentille et dépourvue de jugement.

Ce fut seulement lorsque la brunette élabora sur sa pensée qu’Illy eut la réponse à son questionnement : l’Américaine croyait savoir… mais elle ne comprenait rien, en fait. Marci mentionnait les autres étudiants et leurs difficultés à passer à travers la période d’examens comme si c’était le summum des problèmes qu’elle pouvait s’imaginer. Comme si manquer de sommeil pendant quelque temps ou la peur d’obtenir un F sur son bulletin de notes justifiait la dépendance qui asservissait l’immigrante.

Le visage perplexe d’Illyria se transforma peu à peu en une vile grimace tandis que son cerveau instable déchiquetait en morceaux l’empathie envoyée à son égard. Lorsque Marci lui tendit sa barre de chocolat, Illy laissa échapper un rire teinté de mépris avant de se retourner pour lui faire face.

Tu crois que c’est le sprint de fin d’année qui me fait subir tout ça ?! Wake up, Marci, y’a tellement pire dans le monde que d’échouer ses cours. Mais peut-être que tu n’en as aucune idée…” Après tout, Illyria n’avait aucun doute que son amie américaine avait eu une enfance privilégiée — du moins, comparée à la sienne.

Ingrate, elle arracha la barre de chocolat des mains de son amie et en prit une bouchée. Elle n’avait pas faim, mais elle espérait que cela aide à la sensation d’avoir un ouragan à l’intérieur de ses entrailles.

Vous êtes tous pareils...” marmonna-t-elle en mastiquant. Vous — les Américains, les humains... En réalité, la Russe n’avait pas entièrement conscience de ce qu’elle crachait. Elle était comme une bombe qui venait d’exploser et le masque qu'elle s'était créé était également craqué.

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@Illyria Ivanova

Manteau de douceur, cousu de mots. Brodé de bienveillance. Avec lequel Marci enveloppe son amie. Pas de jugement. Pas de critique. Les chemins de chacun sont tous plus ou moins tortueux. Toujours une explication pour justifier tel ou tel comportement. Telle ou telle addiction. Véritable chance que de ne jamais tomber dans un de ces travers. C’est que Marci a eu une vie plutôt paisible. Pas la plus à plaindre. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Pas possible pour elle d’être moralisatrice quand elle a eu toutes les cartes pour réussir et arriver là où elle en est aujourd’hui. Alors, elle accepte ce nouvel aspect de la vie d’Illyria. Juste une information de plus qui lui permet de mieux connaître son amie. Pas une arme à utiliser contre elle afin d'asseoir une supériorité malvenue. Ce manteau, il est là pour Illy. Pour apaiser ses remords. Pour anéantir toute culpabilité. Future avocate peut-être, mais Marci n’est pas future juge. Elle est là pour protéger, défendre. Elle apprend à soutenir toutes les paroles, même les pires. Et ça commence par l’amitié. Ça laisse Illy surprise. Ça se voit à ses yeux qui se lèvent dans le miroir. Les regards se croisent. Marci esquisse un sourire réconfortant. Elle est là pour son amie.

Avec ses théories. Avec ses bonnes intentions. Cependant, même les personnes les plus dépourvues de mauvaises pensées peuvent se tromper. Arracher une grimace à Illyria. Le visage change d’expression. Il n’est plus surpris. Et ça ne fait qu’empirer au fur et à mesure que Marci parle. Sans le savoir, elle creuse un trou. Elle s’enfonce toute seule. Remue la merde. Alimente l’agacement de la Russe. Elle ne s’en rend compte qu’avec le rire. Rien de joyeux. Rien de spontané. Il est… froid. Méprisant. Puis la volte-face. Celle qu’on fait pour s’attaquer à une personne. Il n’y a plus rien de vulnérable, plus rien de malade en Illy, à cet instant précis. Elle n’est que dédain. Pourtant, ce n'est que le début. Le pire arrive. Marci s’en rend compte immédiatement. De toute façon, elle n’a pas à attendre longtemps avec qu’Illyria crache le fond de sa pensée.

Marci a la tête qui fait un mouvement de recul, avant de retrouver sa place. Paupières qui cillent. Ne s’attendait pas à ça, Marci. Elle pensait être dans le juste. Et si elle était dans le faux, elle ne s’attendait pas à une réaction pareille. Acide. Acerbe. Du miel caustique qui l’attaque directement. Vous êtes tous pareils. Sentence sans appel. Illy ne lui laisse pas le bénéfice du doute. Marci est forcément à mettre dans la même catégorie que les autres. Pourquoi en serait-il autrement, de toute façon ? “D’accord.” Habituée à travailler sa patience, Marci. Même quand on la repousse de la sorte. Parce que derrière l’attaque, elle sait qu’il y a autre chose. D’abord, la drogue. C’est elle qui crache ces mots. C’est elle qui rend Illy agressive. Cherchant à blesser. Chercher à repousser. Elle inspire, Marci, profondément. Repousse les blessures éventuelles. S’arme d’un bouclier pour affronter la Drogue qui lui parle. Laisser de côté l’affect et se rattacher au rationnel, au factuel. “Est-ce que tu veux bien m’expliquer pour que j’essaye de comprendre, alors ?” Une chance sur deux de se prendre une averse de reproches. Une chance sur deux pour qu'Illyria s’énerve davantage. Mais il ne faut pas entrer dans son jeu. Faire attention de bien rester à l’écart, de contourner les pièges et de ne pas se laisser manipuler.

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Illyria n’était pas seulement passée sur la défensive, elle attaquait de plein fouet. Marci n’avait rien fait de mal, pourtant ; tout ce que l’Américaine voulait était de rassurer son amie, l’aider à se sentir mieux en cet instant de souffrance palpable. Elle ne méritait pas le tranchant des paroles qui lui étaient jetées à la figure ni leur jugement sans appel. Mais pour la Russe qui avait passé la plus grande partie de sa vie à subir l’hypocrisie de ses proches puis l’autre partie à devoir mentir pour sa survie, il lui était difficile de concevoir une empathie dénuée de mauvaises intentions. Dans une situation comme celle-ci, n’importe quelle étudiante pouvait  facilement se servir de ce qu’elle venait de découvrir pour exercer une certaine pression sur la droguée. Le monde était sans pitié aux yeux des Inavova – les amis devenaient ennemis lorsque cela les arrangeait, il ne fallait pas trop s’attacher ni se faire d’espoirs.

Malgré tout, Illy s’était attachée à Marci au fil du temps. Plus que ça – elle l’admirait. Elle ne se voyait pas capable d’être comme elle. La brunette était toujours si douce, si souriante, si attentionnée. Il y avait quelque chose de différent chez elle par rapport à ses autres fréquentations. Et au fond, la blonde était en mesure de croire que les intentions de Marci étaient pures, parce que Marci elle-même lui semblait immaculée. La Russe voyait en elle quelque chose qu’elle n'avait pas l'habitude d'affronter, quelque chose qui venait ébranler les fondations de sa cruelle éducation.

C’est pour ça qu’elle prenait peur, Illy. Qu’elle cherchait à repousser Marci pour la remettre en place dans son tiroir mental, là où elle avait soigneusement rangé les autres. Elle craignait que son amie ne la rejette en découvrant ce qu’elle était vraiment, car même certains pro-mutants changeaient d’avis lorsqu’ils se retrouvaient en leur compagnie, surtout lorsque le pouvoir était potentiellement dangereux. Plutôt que de risquer ce rejet, Illy allait de l’avant pour précipiter le conflit, un mécanisme qu’elle avait adopté depuis longtemps. Comme ça, elle pouvait continuer de prétendre qu’elle était seule dans sa misère, que Marci ne pouvait pas comprendre.

La mutante termina la barre de chocolat en silence, laissant planer la question de l’humaine. Si cette dernière était offusquée de la réaction d’Illyria, elle n’en montrait rien, se contentant de demander calmement des explications.

Illy écrasa l’emballage de la collation entre ses doigts. Elle ne comprenait pas pourquoi Marci ne lui renvoyait pas le mépris qu’elle attendait – qu’elle recherchait. “C’est quoi ton problème ?” répliqua-t-elle. Mais cette fois, ses mots manquaient de hargne tandis que son regard semblait plongé dans le vide. La Russe pouvait sentir la détermination de Marci à ne pas se laisser atteindre par des propos blessants.

Elle secoua négativement la tête avant de céder. “Tu veux vraiment savoir de quoi je parle, Marci ?" Sans attendre, Illyria envoya l’un de ses bras invisibles à travers la pièce pour verrouiller la porte principale avant de le ramener à grande vitesse vers le miroir, à l’image d’un coup de poing. La violence, la colère, la haine – cela lui était beaucoup plus familier que la compassion.

Utilisant ses quatre étranges appendices, elle ramassa les plus gros morceaux de verre pour les faire tournoyer autour d’elle dans les airs. “Tous les jours, j’ai l'impression d’avoir dix de ces morceaux qui me transpercent le dos dès que quelque chose ou quelqu’un s'approche de trop près.” Lentement, elle déplaça les débris tranchants pour les amener à quelques centimètres de Marci, sans avoir l’air de lever un doigt. “Je ne crois pas que tu veuilles vraiment savoir comment c’est.”

Elle laissa finalement tomber les morceaux au sol avant de se retourner vers le miroir brisé pour prendre une grande inspiration. Son reflet déformé se multipliait entre les craques de la surface restante.

Tu… tu n’étais pas censée voir tout ça,” soupira-t-elle enfin.

Elle en avait marre, Illy. Marre de mentir, marre de se cacher, marre de prétendre qu’elle allait bien. Elle ferma les yeux, consciente d’être la seule responsable de tout ce bordel.

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@Illyria Ivanova

Dérapage sur l’autoroute de l’empathie. Trompée de voie. Mauvaise direction. Marci se prend les conséquences en pleine face. Un uppercut dont elle se serait bien passée. Mais il faut accepter son erreur. Faire machine arrière. Écouter. Meilleur moyen de comprendre ce qu’il se passe dans la tête de l’autre. De découvrir les épreuves rencontrées. Malgré les attaques. Malgré l’acidité des mots. Marci demande un effort de la part d’Illyria. Elle lui demande d’expliquer. D’extérioriser les maux. Exercice de vulnérabilité, de confidence. Besoin égoïste que de comprendre. De justifier le comportement de son amie. La version devant elle est trop différente, trop opposée à celle que Marci connaît. Difficile de faire abstraction ou même de repartir. Comme si de rien était. Sauf qu’il y a quelque chose. Pas besoin d’avoir un grand sens de l’observation pour le découvrir. Il faut plutôt une bonne dose de patience pour survivre à la colère de la Russe. Elle repousse. Elle exclut. Personne ne peut entrer dans son monde. Encore moins une personne bien intentionnée, avec l’envie d’aider et d’écouter. Intentions trop nobles, trop honnêtes. Difficile à concevoir. Sûrement pour ça le silence qui suit sa demande. Illy ne parle pas. Elle mange. Elle se défoule sur l’emballage. Et plus le silence s’étend, plus Marci s’attend à se prendre une nouvelle pique. À ça de regretter d’être restée et de ne pas avoir laissé son amie seule. Peut-être que c’est ce dont Illyria a besoin, plus que d’une personne qui l’épaule.

Puis soudain, la bulle silencieuse éclate.

Son problème ? Elle fronce les sourcils. Pas certaine de comprendre le sens de la question. Marci n’a pas de problème. Marci ne cherche pas les ennuis. Marci veut juste aider. Et parfois, les gens ne veulent pas se faire aider. Parce qu’ils ne sont pas prêts à aller mieux. Parce qu’ils n’ont pas encore eu le déclic. Celui qui donne l’énergie de se battre. Celui qui permet de retrouver un chemin perdu. “Comment ça ?” Puis avant même que Marci ait le temps de répondre à la seconde interrogation, la porte de la pièce claque derrière elle. Tout juste le temps de se retourner. À la recherche d’un sens à ce claquement. Déjà, le miroir explose. Elle sursaute. Sens en alerte. Palpitant en panique. Le cerveau ne sait plus quoi penser, ne sait plus expliquer. Trop de phénomènes étranges d’un coup. Ce n’est que le début. Bientôt, c’est une danse de morceaux tranchants qui a lieu juste devant elle. Au centre, Illyria, qui conte son histoire. Qui témoigne de sa douleur. Qui justifie la drogue. Dans un autre contexte, le spectacle aurait été fascinant. Pas là. Pas alors que les débris se dirigent vers Marci. Danger en approche. Trop près d’elle. Trop près de sa peau. Elle ne bouge pas. Impossible de dire si elle est sidérée ou si elle a juste confiance, Marci. Trop occupée à voir les morceaux flotter autour d’elle. Jusqu’à ce qu’Illy reprenne. Menace qui laisse un mauvais goût dans la bouche. L’Américaine plante son regard dans celui de son amie. Elle ne comprend pas. Elle ne sait pas ce qu’il se passe. Elle ignore si elle doit vraiment avoir peur. C’est Illyria, après tout. Elles se connaissent un peu. Elle ne ferait pas rien de mal. Pas vrai ?

Et le souffle qui s’allège quand les débris tombent autour d'elle. Pluie coupante délivrée de la puissance russe Enfin le droit de déglutir, de respirer, sans craindre le tranchant du miroir. Tension redescendue. Marci ne dit rien, pas plus qu’elle ne bouge. Il faut digérer ce qui vient de se passer. Essayer de donner un sens à tout cela. Elle garde le silence. Cherche à mettre ses pensées dans le bon ordre. Ça dure quelques secondes. Avant qu’elle se mette en mouvement. Besoin compulsif de ramasser les débris par terre. Ramasser le bordel, faire disparaître les preuves. “Je n’en parlerai pas.” Au final, la démonstration de ses capacités était une preuve de confiance. Une confiance que Marci souhaite conserver. Pas à elle de raconter ce que vit Illyria. Pas non plus à elle de dévoiler son gène X. Ne surtout pas jouer avec la vie des autres. Marci a vu ce que cela pouvait coûter. Elle connaît les conséquences d’une telle révélation. “Pour ce que ça vaut, j’ai un frère porteur du gène X aussi.” Morceau après morceau, les mots s’enchaînent, se combinent, formulent des phrases. Tout est jeté dans la poubelle : la crainte qu’elle a eue quelques secondes plus tôt, la détresse d’Illy, les débris. “Je l’ai vu en souffrir, être harcelé à l’école et aujourd'hui, il renie totalement ce qu’il est.” Encore des morceaux à ramasser. Beaucoup trop. Chacun est pris délicatement, dans l’espoir de ne pas se blesser. Comme les mots, choisis avec précision, pour montrer son soutien. Pour expliquer qu’elle ne s’enfuira pas. Elle n’est pas parvenue à protéger son frère. Trop jeune qu’elle était. Mais maintenant, elle est grande, Marci. Elle peut être là pour Illy. “Illy, je… je ne peux pas te dire que je comprends ce que tu vis ou ce que tu ressens. Je ne le saurais jamais Et je sais que tu ne veux pas de mon aide, mais si tu as besoin, je suis là. Okay ?” Et si elle n'en veut pas, ce n'est pas grave. Ça ne changera rien à leur amitié naissante. “Je ne bouge pas de là, sauf si tu le veux.

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Le problème de Marci, c'est qu’elle refuse de céder aux tactiques puériles que t’emploies pour l’éjecter en dehors de ta carapace. T’as fait l’erreur de laisser l’étudiante se frayer un chemin à l’intérieur de celle-ci et à cet instant précis, tu le regrettes. Tu te sens vulnérable. Exposée. Et d’une certaine façon, t’as peur que ton amie découvre qui tu es au plus profond de toi. La vraie Illyria.

Pas celle qui devient toute gaga quand vous vous partagez des photos de bébé animaux pendant les pauses, ou celle qui appelle Marci en panique la veille d’une remise de dissertation car elle oublié ce devoir et a désespérément besoin de conseils.

Non. Cette Illyria-là, tu ne considères pas que c'est vraiment toi.

Tu penses plutôt à celle qui dépend de la drogue pour fonctionner normalement et qui continue de trahir ses proches pour obtenir sa dose. Celle qui a fait gicler le sang plus de fois qu’elle ne l’aurait voulu, et qui malgré elle trouve cela un peu plus facile à chaque fois. Celle que sa propre famille était prête à éliminer au moindre dérapage.

L’autre version est une illusion que tu t’es créée, une fantaisie que t'as voulu vivre en arrivant aux États-Unis parce que tu pensais que tu pouvais échapper aux démons de ton passé. Surprise, surprise : les démons de ton passé t’ont rattrapée. En fait, ils ne t'ont jamais vraiment quittée. T’as juste réussi, sans trop savoir comment, à ignorer leur présence pendant que tu prétendais être une fille que tu n’es pas. Et maintenant c'est Marci qui, sans trop savoir pourquoi, se prend tes morsures en plein visage alors que tu sors tes crocs pour la première fois.

Dans une dernière tentative de la faire partir, tu finis par te dévoiler en entier. Le miroir éclate, les morceaux dansent non loin de sa peau, et tu n’attends qu’une chose : qu’elle enlève aussi son masque de douceur pour enfin te montrer ce que tu mérites. La déception, la répugnance, l'effroi. Tu cherches en Marci la même réaction que ta mère t’a offerte lorsque ta mutation s’est développée. C'est la réaction à laquelle t’es le plus habituée ; celle qui te permet, à tous les coups, de blâmer le monde pour ton malheur plutôt que d’affronter tes propres insécurités. Car si t’acceptes que les autres puissent faire preuve de compassion à ton égard, t’acceptes aussi que t’es digne de la recevoir. Et ça, c'est un concept que t’as beaucoup de mal à apprivoiser.

Mais ton amie est résiliente et tu finis par abandonner la lutte. Tu ne veux pas réellement blesser la brunette alors tu laisses les débris tomber et tu te détournes, fatiguée. Plutôt que de prendre les jambes à son cou, Marci se met à ramasser le bordel que t’as créé. Te promet qu’elle ne te dénoncera pas ; qu’elle est de ton côté.

Tu l’écoutes te raconter ce qui s'est passé avec son frère et tu crois enfin comprendre d'où lui viennent ces nobles intentions à ton égard. Elle n’a pas pu sauver son frère alors elle tente de te sauver, toi. Tu te dis que tout est plus clair maintenant : c'est surtout pour sa propre conscience que l’Américaine que t’admires tient tant à t’aider malgré ce que tu lui fais subir.

L’envie de sortir une pique à ce sujet te brûle les lèvres, mais cette fois Marci ne te laisse pas l’occasion de lancer tes couteaux. Elle prononce à voix haute ce que tu penses depuis le départ et tu réalises que tu ne peux pas contredire ses paroles. Par ses mots soigneusement pesés, elle arrive à te désarmer et tu te départis enfin de ce qu’il reste de ton hostilité.

Reste… S’il te plaît.

C'est une puissante vague de honte qui vient t’engloutir pendant que tu prends conscience de ce que tu viens de causer, de la façon dont tout a escaladé par ta faute. Tout comme t'avais pas vraiment envie de blesser Marci, t’as pas vraiment envie de la perdre non plus, mais tu ne sais pas trop comment naviguer dans ces eaux inconnues.

À défaut de savoir quoi faire ou quoi dire, tu te penches toi aussi pour ramasser les débris de verre encore au sol. Tu laisses les longues secondes s’écouler alors que tu n’oses même plus croiser le regard de Marci. Ce n’est qu’une fois la tâche accomplie que tu t'assois en boule contre le mur de la salle de bain et te mets à fixer les paumes de tes mains tremblantes.

Si seulement je pouvais aussi renier ce que je suis… Ce serait plus facile.

T’as essayé. Visiblement, ça n’a pas marché.

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@Illyria Ivanova

L’armure est blindée. Suffisamment pour empêcher Illyria de la blesser avec des mots, avec des gestes. Marci ne fuit pas. Elle sait, Marci. Derrière la haine, derrière la colère, il y a souvent des blessures. Une vulnérabilité qu’on veut cacher à tout prix. Elle ne se fait pas d’illusions. Rien de joli ne se cache derrière ces émotions. Pourtant, elle résiste. Elle accepte les reproches. Elle accuse les menaces. Elle tait ses propres meurtrissures. Toute tournée vers Illyria, dans l’espoir que la tempête passe. Et elle cesse. Ça laisse le temps à Marci de reprendre ses esprits. De réaliser qu’elle est peut-être passée près de la mort. Quoiqu’elle en doute. Suffisamment confiance en Illy pour ne pas penser qu’une véritable volonté de nuire se cachait derrière cette démonstration. Inquiétude irrationnelle de son cerveau. Puis c’est l’heure des confessions. Au tour de Marci de lui partager un peu de sa vie. Impossible de lui parler de sa propre mutation. Elle n’en a pas. Si ce n’est d’être capable de plier sa langue en quatre. Une capacité en rien nuisible ou déplorable, selon les anti-mutants. Alors, c’est de son frère dont elle parle. Elle conte rapidement ses expériences, ce qu’il est advenu de lui.

Elle aimerait tellement qu’il s’assume. Qu’il puisse vivre tel qu’il est. Un souhait vain. Ça n’arrivera pas demain. Et même si cela était possible, le ferait-il ? Elle ne sait pas ce qu’il vit. Elle ne sait pas ce qu’il ressent. Elle n’aura jamais à expérimenter ce dilemme. Celui de s’accepter comme elle est. Malgré les dangers. Malgré les discriminations. Un privilège qu’elle est obligée de voir et dont elle fait part à Illyria. Leçon d’humilité prise de voir son amie se droguer pour apaiser ses maux. Obligée de repousser les autres pour se protéger. Obligée de se détester. Alors, tout ce que Marci peut faire, c'est continuer de ramasser des morceaux de verre par terre. Les jeter à la poubelle comme autant de problèmes insolvables. Ou elle peut partir. Laisser Illyria dans sa détresse pour qu’elle s’en sorte seule et traverse les épreuves à sa manière. De toute manière, Marci n’a pas de rôle à jouer là-dedans. Ce n’est pas sa vie. Ce n’est pas son quotidien. Elle, elle a tout simplement de la chance. Reste. Prière entendue. Illyria lui donne sa confiance. Et à deux, elles ramassent les dommages causés par une société qui s’en fiche.

Jusqu’à ce qu'il n'y ait plus rien à ramasser, qu'Illyria lâche la phrase de trop. Y a les épaules qui s’affaissent. Le cœur qui se fendille. La confession est atroce. Elle fait mal. Elle exprime tellement de choses. Son mal-être. Son impuissance. Sa vulnérabilité. Sa haine envers elle-même. “Renier qui tu es ?” Marci répète dans un souffle. Elle la rejoint. S’assoit à côté d’elle. Ramène ses genoux contre sa poitrine. “Mon frère n’est pas le meilleur exemple. En refoulant l’essence même de qui il est, il ne sera jamais entièrement heureux.” Ils ont déjà eu la conversation de nombreuses fois. Le débat, plutôt. Terminées parfois en disputes, tellement les opinions sont opposées. Elle ne pourra jamais changer l’avis de son frère. D’autant qu’elle comprend sa logique. “Et en même temps, il n’a pas choisi d’être détesté et ça semble normal d'opter pour la solution la moins douloureuse. Mais Illy…” Elle tourne la tête vers l’étudiante. “C’est ce qui fait ta force et les gens qui te font croire le contraire ont tort.” Elle ne lui souhaite pas de renier son identité. Bien au contraire. Il faut l’accepter. Il faut l’assumer. Il n’y a que comme ça qu’Illyria sera heureuse.

Dans un monde merveilleux, oui, peut-être. Dans la réalité, ce n’est pas aussi facile. C’est aussi accepter de prendre des risques parce qu’elle est qui elle est. Marci lâche un soupir. Laisse sa tête basculer en arrière et se poser contre le mur. “Il y a beaucoup de personnes au courant ?” Elle ne sait pas trop pour quel sujet elle demande. Si c’est pour la mutation ou la drogue. Ou les deux. Dans les deux cas, le nombre est sûrement réduit. Question de survie.

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Marci te rejoint, colle son épaule à la tienne en imitant ta position assise contre le mur. Ça te va, au moins tu peux aisément continuer de fuir son regard tandis qu’elle déplore ton aveu, tente de te faire voir que son frère n’est pas un modèle à suivre. Tu ne dis rien, tu laisses les mots infiltrer ton cerveau sans réellement chercher à en comprendre le sens. T’as l’impression d’être dans un gouffre si profond qu’il faudrait un miracle pour t’en sortir, et ce miracle n’a qu’une forme à tes yeux : celui de pouvoir effacer ton gène X.

Imagine— sans ta mutation, t’aurais pas tué de gens par accident. Ta sœur et toi n’auriez pas des persécuteurs à vos trousses, vous forçant à fuir la Russie et vivre clandestinement dans d'autres pays. Ta mère serait encore en vie. Et surtout, t’aurais pas cette douleur qui vient ruiner ton moral, tes ambitions, tes amitiés.

Alors plus Marci élabore sur le problème de son frère, plus tu ne peux t’empêcher de partager l’avis de celui-ci. Toi aussi, t’échangerais le vrai bonheur contre le soulagement de la douleur, car en ce moment tu n’as déjà ni l’un ni l’autre. “Ma force… ?” Après tout ce temps à fixer le vide, tu tournes enfin la tête vers ton amie. “Comment peux-tu en être aussi certaine ?” C’est moins un reproche et plus de la confusion qui se lit dans ton regard. T’aimerais bien pouvoir voir les choses de la même façon qu’elle, mais t’ignores si c’est possible.

Tu hausses les épaules quand elle te demande combien de personnes sont au courant pour ta condition. Drogue ou mutation -– pour toi, les deux vont de pair. “Y’a ma grande sœur," dis-tu en faisant la moue. Disons que les choses sont compliquées entre vous – même si fondamentalement vous êtes des alliées, vous n’arrivez pas à bien vous entendre. Les disputes sont fréquentes, vous finissez souvent par repartir chacune de votre côté. “C’est elle qui m’a suggéré d’essayer la drogue pour éliminer les douleurs. Et maintenant, elle me reproche d’écouter son conseil, t’imagines ?” Tu émets un rire bref, moqueur, en te rappelant du moment où Illyana t’a mis la poudre sous le nez dans l’espoir de te calmer. Ah comme les choses ont mal tourné depuis.

Et il y a Az,” admets-tu ensuite. “C’est un ami.” Un ami qui t’héberge quand t’as pas envie de dormir sous le même toit que ton aînée. Un ami qui te fait oublier que tu es différente, car lui-même a des particularités qui s’apparentent aux tiennes. “Il est comme moi… un mutant. Il a de grandes ailes. Elles sont jolies.” Cette fois, un faible sourire vient illuminer ton visage. “On dirait un ange.” Quand t’as vu ses ailes pour la première fois, t’étais émerveillée. Tu trouves que ta mutation te rend monstrueuse, mais celle d’Azazel, elle, le rend majestueux.

Et il y a toi aussi, maintenant.” Ton humeur s’est allégée et tu commences à baisser ta garde. “Si tu veux toujours être mon amie après tout ça…” Tu regrettes vraiment cet éclat de colère incontrôlée qui s’est emparé de toi plus tôt. Tu réalises enfin que Marci ne te veut pas de mal ; peut-être qu’elle ne comprend pas tout, mais tu la crois quand elle dit qu’elle ne te dénoncera pas.

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@Illyria Ivanova

À cet instant précis, Illyria a juste l’air d’une personne normale. Une femme ramenée à l’état d’enfant. Réduite à avoir peur de soi, à se détester. Ça fait mal au cœur. Marci aimerait lui donner une forte dose de confiance en soi, de détermination. Elle en est incapable. Rien ne peut compenser les ravages des années passées. Des ravages qui ont conduit à une Illyria étonnée quand Marci lui parle de force. Le choc. La mutante n’a jamais vu ses capacités comme tel. C'est forcément un malus, un poids avec lequel vivre. C’est déchirant. “Parce que c’est ton talent secret. Sans ça, tu n’es pas vraiment toi. Et comme tous les talents innés, il faut le travailler pour le maîtriser à cent pour cent.” Reste à définir qui a le raisonnement le plus éloigné de la réalité. Marci, probablement. Elle n’a vu qu’une infime partie de ce dont est capable la Russe. Pourtant, elle a foi en son amie. Marci la sait capable de bonnes choses. Sa mutation n’est pas forcément synonyme de mauvaises actions. Au contraire. Il faut juste apprendre. Juste.

Illyria croirait davantage en elle si elle était bien entourée, si elle pouvait compter sur des gens pour la soutenir. Mais la liste de ceux qui savent est courte. Il y a déjà la sœur. L’aînée. Celle censée veiller sur la plus jeune, la protéger. Celle qui a conseillé la drogue, au départ, et le lui reproche dorénavant. Une hypocrisie dont Illyria se moque. “Ah…” Bien décidée à ne pas choisir de camp dans cette histoire. Les deux sœurs ont leurs raisons. De bonnes raisons. Dans l’histoire, Marci n’est personne pour donner son avis. Rôle neutre qu’elle s’attribue, partant du principe que si les substances soulagent Illyria et ne met personne en danger, alors pourquoi pas ? Mais déjà, la sœur aînée est à retirer de la liste des gens qui soutiennent Illyria. Une personne en moins sur une liste déjà limitée.

Dans le lot des quelques chanceux à connaître son secret, il y a un ange. Elle essaye de se l’imaginer, Marci. Elle lui prête des ailes immenses. Blanches. Majestueuses. Une vision divine dans le ciel. Un spectacle sûrement impressionnant à observer. Et quel sentiment de liberté de pouvoir survoler n’importe quel paysage par ses propres moyens. “Si je veux toujours… ?” Illy la sort de son imaginaire. Obligée de répéter la question de son amie pour en comprendre le sens. Marci s’arrête en plein milieu. Elle ne s’est même pas demandée s’il fallait continuer de fréquenter Illyria. Pas même un doute. “... mais bien sûr ! Ça ne change rien.” Une évidence. Un simple fait. Elle n’a pas rejeté son frère. Elle ne rejettera pas son amie. Il en est hors de question. “Tu pourras toujours compter sur moi, Illy, pour quoi que ce soit.

La crainte d’Illy se comprend. S’accepte. Avouer une mutation est un pari. Quitte ou double. Elle peut tout perdre, se mettre en danger, en faisant confiance. Alors, la sincérité doit être calculée, offerte à des personnes spécifiques. Pas n’importe qui peut connaître la vérité. Marci a sa place dans ce cercle privé depuis aujourd’hui. Au prix d’un effort de la part d’Illyria. “Merci de me l’avoir dit, en tout cas.” La sœur. Un ami. Et elle, maintenant. Trois personnes à savoir. Le secret est bien tenu. Il faut qu’il en soit ainsi aussi longtemps que possible. Ça laisse songeuse Marci. C’est regrettable. De devoir taire et cacher sa mutation. Tout cela pour ne pas effrayer des gens aux esprits trop restreints. Ils portent des œillères. Ils ne voient pas plus loin que ce qu’il y a sous leur nez. Ils ne comprennent pas que les mutants n’ont pas choisi de naître ainsi. Tout comme ils n'ont pas choisi leurs capacités, qu’elles soient dangereuses ou inoffensives.

Marci lève les yeux sur le miroir au-dessus d’elles. La preuve flagrante que quelque chose a eu lieu. Pas forcément attribuable à une mutation, mais assez surprenant afin de générer des questions. Alors, elle se remet sur ses deux pieds, se tourne vers Illyria. “On devrait s’en aller avant que des gens voient qu’on a cassé le miroir.” Main tendue vers son amie. Quitter les lieux de crime avant d’être surprises, une règle d’or qu’il faut se dépêcher d’appliquer. Ça, Marci ne l'apprend pas dans ses livres de Droit.
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T’absorbes les paroles de Marci mais t’auras besoin de temps avant d’en réellement comprendre le sens. Car toi, Illy, tu ne vois pas en quoi ces quatre bras invisibles qui te transforment en monstruosité ambulante forment ton identité. Tu ne vois pas en quoi ta mutation est un cadeau dont tu devrais être reconnaissante, ni en quoi c’est un talent. Sauf si ton talent c’est de causer mort et destruction chaque fois que tu te montres en spectacle. “J’ai peur, Marci,” admets-tu, la voix tremblante. Presque partout où tu vas, tu risques d’être réprimandée si tu utilises ton pouvoir. C’était comme ça à la maison autrefois, c’est comme ça à l’école aujourd’hui ; c’est même illégal de s’en servir en public. Les fois où tu t’en es le plus servie, c’était les fois où tu devais fuir ou éliminer des gens qui te voulaient du mal. Les fois où tu as dû prendre des vies. “J’ai peur de découvrir qui je suis, si j’accepte ma mutation.” Pourtant, tu n’as jamais vraiment essayé de trouver ce qui se cache dans ce terrain inconnu. Tu pourrais être surprise.

Malheureusement, comme tu le révèles à ton amie, ton cercle de soutien n’est pas très large. À peine trois personnes s’y trouvent, si tu y inclus généreusement ta grande sœur. Ce n’est certainement pas celle qui va t’encourager à entraîner tes capacités. Az, lui, c’est tout l’inverse : il est fier d’être mutant et il te fait sentir fière aussi. Fière de lui. Il est pas mal plus âgé que toi et tu l’admires beaucoup. Mais vous ne vous connaissez pas depuis longtemps — tu l’as rencontré à peu près au même moment que Marci. Reste à voir où ta relation avec Az te mènera. Tout comme ta relation avec Marci.

C’est comme si un gros poids t’es retiré des épaules lorsque Marci te rassure que ce qui s’est passé ne change rien à votre amitié. Tu peux respirer à nouveau, soulagée de ne pas perdre la seule amie que tu t’es faite à l’université. “Tu sais, Marci… Je me sens plus légère, maintenant que tu es au courant.” T’avais définitivement pas l’intention de tout lui révéler quand t’es venue te réfugier seule pour prendre ta dose. C’est le hasard qui t’a forcé la main. Mais finalement, tu réalises que ça t’a fait du bien.

Tu croyais que lui avouer la vérité allait briser votre lien, mais cela n’a fait que le renforcer. T’as envie de lui faire confiance. Tu n’as jamais eu d'amies comme ça partageant ton âge, ton quotidien d’étudiante, ton secret. Tu ne croyais pas cela possible jusqu’à aujourd’hui. Quand Marci se lève et te tend la main, tu l’attrapes sans hésiter. Tu ne te contentes pas de te relever : tu te jettes carrément dans ses bras pour la serrer fort dans les tiens. “Merci,” chuchotes-tu à son oreille avant de la libérer de ton emprise. Un sourire doux et sincère vient illuminer ton visage. “Oui, partons d’ici. Je te dois une barre de chocolat.” Tu n’as pas les mots pour exprimer cette sorte de sérénité que tu ressens à cet instant. Tu ignores combien de temps elle durera, mais tu sais que c’est grâce à Marci que tu te sens comme ça.  

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