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Hotel california | ILLY.
(#) Sam 14 Mai - 23:12
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hotel california
such a lovely place, such a lovely face. they're livin' it up at the Hotel California.. what a nice surprise. bring your alibies. --- @Illyria Ivanova
Ça avait commencé comme une mauvaise farce, une blague à laquelle Nathaël aurait dû adhérer avant de passer à autre chose. On lui avait donné la carte magnétique d'une chambre d'hôtel et la consigne express de profiter du moment pour se changer les idées. Et lorsque finalement, le Persécuteur avait découvert l'attention que lui avait gracieusement offert ses amis, il était resté interdit.
Petite blonde l'attendant près du lit pour lui offrir la détente que beaucoup d'hommes en ce monde aurait rêvé d'obtenir, elle avait été prête à s'exécuter, mais lui.. Lui, il n'avait pas voulu de ça. Pas par pudeur, pas par manque d'envie ; Mais simplement parce que ce n'était pas ce à quoi il aspirait pour oublier, pour tourner la page et se défaire de décennies sentimentales.
Alors, de fil en aiguille, Nathaël avait préféré obtenir de la jeune femme ce que plus personne ne lui offrait réellement. Une oreille attentive. Enfin, non, il était profondément injuste pour l'entourage du quadragénaire de considérer qu'il n'y avait aucune oreille attentive parmi eux. Il y en avait. Mais Nate avait peu à peu développé une technique de refoulement et de silence. Il ne voulait plus voir dans le regard des autres cette complaisance et cette admiration silencieuse parce qu'il avait été homme à accomplir son devoir envers et contre tout. Envers et contre sa famille. Envers et contre ce qu'il possédait de plus précieux.
Parce que ce n'était qu'une vaste fumisterie.
Un mensonge éhonté dont il ne gommait pas les contours avec un poil de vérité.
Non.
Parce que c’était ainsi que s’était scellé le deal avec la main malheureuse qui avait exécuté l’ultime sentence.
Pour ne pas vivre avec le sang de sa femme sur les mains, il avait dû garder le silence sur l’amère vérité.
Après tout, n’était-ce pas plus simple ainsi ? C’était du moins ce qu’on lui avait dit et répété. Qu’il était chanceux dans son malheur.
Mon cul, ouais, gronda intérieurement Nate en garant sa voiture sur le parking de l'hôtel. Les clés arrachées au contact avec un soupir grognon, il sortait de l'habitacle pour prendre la direction de l'entrée de l'établissement. Devenu un client régulier, il saluait d'un mouvement du menton la réceptionniste qui se retenait de tout jugement.. Fort heureusement pour elle.
« Une chambre pour la soirée. » Demandât-il alors que la jeune femme obtempérait et lui préparait son numéro, sa carte et le tout dans un silence religieux ponctué du pianotement des doigts masculins contre le comptoir. Quand est-ce qu'il allait arrêter ce manège ? Les autres devaient certainement penser qu'il se payait les services d'une petite jeune pour vivre une seconde jeunesse.
Mais qu'est-ce que ça pouvait lui être égal l'avis des autres. A mille lieux de se formaliser des jugements inopportuns, il se contenait de vivre une vie aussi imparfaite qu'il pouvait l'être.
Une minauderie plus tard, la réceptionniste lui tendit sa carte magnétique en lui souhaitant une agréable soirée et nuit. Il lui adressa un brin de sourire ironique qui passa pour du charme et se détourna vers l'ascenseur.
Chambre 301. Sortant son portable, il envoya rapidement un message à Illyria afin de lui donner l'endroit précis de leur point de chute. Une fois fait, le portable retourna machinalement dans la poche de sa veste en cuir tandis qu'il pénétrait dans l'ascenseur.
Etages grimpés sur commande, il gagnait finalement la chambre en question et y rentrait sans vraiment prêter attention au décor. Les chambres d'hôtel avaient fini, avec le temps, par toute se ressembler. Claquant la porte d'un coup de talon, il ôta sa veste pour la placer sur un ceintre. Seul le téléphone était récupéré au passage alors qu'il faisait quelques pas pour arriver près de la baie vitrée qui donnait sur l'extérieur. Rideaux écartés d'un geste, il ouvrit la fenêtre et s'appuya contre la balustrade en retournant à son portable.
Dans son répertoire, il se mit en quête d'un prénom qui refusait de lui répondre, d'une personne qui ne quittait que rarement ses pensées. Sa fille. Tentant un énième appel, il attendit sagement jusqu'à tomber sur l’habituel répondeur et hésita un moment avant de laisser un message. « Ouais, Mae, c'est encore moi. Tu sais, ton père. T'es en vie au moins ? J'essaie juste de savoir comment tu vas. Rappelle-moi à l'occasion. »
Raccrochant dans la foulée, Nathaël résista à la virulente envie de balancer son téléphone dans le vide tandis que sa main se crispait sur l'appareil. Être un bon père, c'était franchement chiant. Surtout quand la gamine vous pensait responsable de la mort de sa mère. « Bordel. »
Une suite de jurons mourut dans son flegme tandis qu'il se redressa pour se laisser tomber ensuite sur le lit. Chaussures ôtées d'un mouvement de pieds habile, il resta ainsi étalé sur le dos tandis que son regard fixait le plafond. T-shirt noir et jeans ; Il avait opté comme toujours pour la simplicité. Parce qu'il n'y avait surement rien de mieux pour lui.
Noyé dans son silence contemplatif, Nathaël oublia un peu le temps, jusqu'à entendre frapper à la porte. S'arrachant alors au vague qui menaçait de l'engloutir, il se releva d'un bond pour gagner l'entrée de la chambre. Ouvrant cette dernière, il porta sur Illyria son regard vert. « C'est pour quoi ? Me parler de Jesus ? Désolé, je suis pas intéressé. » Jouait-il avec un humour flegmatique qui se trahissait d'un petit rictus tandis qu'il l'invitait à entrer dans la chambre.
« Allez, entre avant qu'une vieille fouine me prenne pour un vieux pervers qui profite d'une jeune fille innocente. » Il claqua la porte à sa suite pour regagner le cœur de la chambre. « Remarque, je m'en fous de passer pour un vieux pervers, par contre, pour ton côté innocente, ça passerait presque pour de la diffamation. »
(#) Mar 17 Mai - 4:25
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Elle était restée un peu perplexe, la belle Illyria, lorsque l’homme qui pouvait passer pour son père s’était assis sur le bord du lit non pas pour se laisser bercer par ses caresses, mais pour se vider le coeur sur les sujets qu’il n’osait pas aborder ailleurs. D’abord allongée sur son flanc, le corps à peine couvert par un ensemble de lingerie en dentelle, elle avait tenté de laisser glisser ses doigts le long du dos de son client, puis sous son chandail — mais il lui avait gentiment attrapé le poignet en lui demandant de ne pas le toucher. Pas de cette façon.
Elle s’était alors levée pour lui faire face, son visage angélique prenant soudainement un air plein de jugement. “T’es sérieux ? ” lui avait-elle demandé, un demi-sourire incrédule collé aux lèvres. “Tu sais pourquoi t’es ici, hein ? ” Elle ne savait pas trop comment le prendre, on ne lui avait jamais fait ce coup auparavant. Pour une fois que l’homme qui venait la rencontrer était plutôt de son goût malgré la différence d’âge, elle ne pouvait pas croire qu’il n’était pas intéressé. Illy savait qu’elle avait une allure innocente et que cela attirait ses clients ; elle s’amusait à incarner leurs fantasmes et les voir la traiter comme une déesse.
Mais cet homme-là, Nate qu’il avait demandé à être appelé, n’était pas comme la majorité. Du moins, pas en cet instant pendant lequel un trop-plein de sentiments demandait à être évacué. La jeune travailleuse avait d’abord pensé le renvoyer de la chambre — elle n’avait que faire des problèmes de ce pauvre paumé — mais puisqu’elle était tout de même payée pour son temps, elle avait fini par le laisser s’exprimer. Et plus il parlait, plus elle l’écoutait, se perdant finalement dans les subtilités de son histoire.
Elle était presque déçue lorsque l’heure s’était terminée. Ç’avait été intéressant ; mais c’était, pour elle, une rencontre d’un soir qu’elle allait rapidement oublier.
Sauf que Nate l’avait recontactée.
Et au fil du temps, ils s’étaient formé cette habitude de se rencontrer à l’hôtel, commander à manger, et échanger somme d’argent contre oreille attentive.
Elle frappa à la porte 301 avec son code habituel. Deux coups rapides, une petite pause, puis un troisième coup pour compléter la séquence. Une petite habitude qu’elle avait prise pour annoncer sa présence en même temps de démarrer le minuteur sur son téléphone. Ce n’était pas son problème si ses clients perdaient du temps parce qu’ils ne prêtaient pas attention à la porte d’entrée.
Mais Nate, lui, était toujours prêt à lui ouvrir dans les secondes qui suivaient son arrivée. Il accueillit Illyria avec une blague classique qui la fit rouler des yeux amicalement. “Si tu crois que les Témoins de Jéhovah s’habillent comme ça, va falloir t’éduquer un peu, mon vieux ,” se moqua-t-elle en faisant un tour sur elle-même pour bien montrer la petite robe moulante qu’elle avait choisie pour l’occasion. Sa longue chevelure dorée tombait en boucles sur ses épaules, venant encadrer sa poitrine à moitié dénudée et lui donnant une apparence de poupée.
Elle sourit de plus belle lorsqu’il la pressa d’entrer avant qu’on ne les remarque dans le couloir, tout en prétendant se foutre de passer pour un vieux pervers. “Uh-huh. Je le croirai lorsque tu me donneras rendez-vous en dehors d’une chambre d’hôtel ,” dit-elle en faisant tourner une mèche de cheveux autour de son doigt, jouant la gamine innocente pour accentuer les propos de l’homme. S’ils n’étaient pas pour être physiquement intimes, ils pouvaient se rencontrer ailleurs. Pourquoi pas un restaurant de luxe, pour changer ? “Si tu préfères que je m’habille de façon moins innocente en public, on peut arranger ça ,” ajouta-t-elle avec un clin d'œil avant de descendre les manches de sa robe pour libérer ses épaules. “C'est mieux tu trouves ? ”
Elle se dirigea ensuite vers le lit pour s’installer confortablement. “Alors, pourquoi tu veux m'balancer ton fric aujourd’hui ? ” Même si Illy avait appris à apprécier son client particulier, elle n’hésitait pas à lui rappeler qu’elle n’était pas là uniquement par bonne volonté. C’était une façon de renforcer la barrière qu’elle tenait à conserver, autant pour Nate que pour elle-même.
Elle alluma la télé pour afficher le menu du service aux chambres. “Et surtout, qu’est-ce qu’on mange ? ” Elle se privait généralement du repas précédant ces rendez-vous, sachant qu’elle serait bien servie avec lui.
Elle s’était alors levée pour lui faire face, son visage angélique prenant soudainement un air plein de jugement. “
Mais cet homme-là, Nate qu’il avait demandé à être appelé, n’était pas comme la majorité. Du moins, pas en cet instant pendant lequel un trop-plein de sentiments demandait à être évacué. La jeune travailleuse avait d’abord pensé le renvoyer de la chambre — elle n’avait que faire des problèmes de ce pauvre paumé — mais puisqu’elle était tout de même payée pour son temps, elle avait fini par le laisser s’exprimer. Et plus il parlait, plus elle l’écoutait, se perdant finalement dans les subtilités de son histoire.
Elle était presque déçue lorsque l’heure s’était terminée. Ç’avait été intéressant ; mais c’était, pour elle, une rencontre d’un soir qu’elle allait rapidement oublier.
Sauf que Nate l’avait recontactée.
Et au fil du temps, ils s’étaient formé cette habitude de se rencontrer à l’hôtel, commander à manger, et échanger somme d’argent contre oreille attentive.
◇ ◇ ◇
Elle frappa à la porte 301 avec son code habituel. Deux coups rapides, une petite pause, puis un troisième coup pour compléter la séquence. Une petite habitude qu’elle avait prise pour annoncer sa présence en même temps de démarrer le minuteur sur son téléphone. Ce n’était pas son problème si ses clients perdaient du temps parce qu’ils ne prêtaient pas attention à la porte d’entrée.
Mais Nate, lui, était toujours prêt à lui ouvrir dans les secondes qui suivaient son arrivée. Il accueillit Illyria avec une blague classique qui la fit rouler des yeux amicalement. “
Elle sourit de plus belle lorsqu’il la pressa d’entrer avant qu’on ne les remarque dans le couloir, tout en prétendant se foutre de passer pour un vieux pervers. “
Elle se dirigea ensuite vers le lit pour s’installer confortablement. “
Elle alluma la télé pour afficher le menu du service aux chambres. “
(#) Mer 18 Mai - 18:52
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Il avait voulu quelque chose de différent ; Non pas simplement pour jouer la carte de la différence et abattre sa main chanceuse au moment le plus opportun, mais plutôt parce que son esprit avait été ailleurs. Coincé dans un maelstrom de désastres tandis que sa vie s'en était allée à vau-l’eau. Après l'enterrement d'Asther, il se souvient avoir pris le temps de décortiquer chaque instant de leurs vies afin de révéler les mensonges enrober de douceur.
Et rapidement, les plus terribles questions s'étaient posées.
L'avait-elle seulement vraiment aimé, lui ? Ou la simple sécurité qu'il lui apportait ?
Et ses rêves qu'ils avaient partagés, est-ce que ça n'avait été qu'un filet pour le capturer et ne jamais le relâcher ?
Surtout.. Dans sa double vie, en avait-elle un autre, comme lui, ailleurs ?
Toutes ces questions étaient restées en suspens dans la cruauté d'un silence de mort tandis que Nathaël avait ruminé. Il avait songé jusqu'à haïr. Son aveuglement, ses sentiments, son indécision, ses choix. Tout y était passé et finalement, il avait partagé une bonne partie de ses tourmentes avec Illyria au fil de leurs rendez-vous clandestins.
En elle, il ne voyait ni l'escort qu'elle était, ni la gamine qu'elle aurait dû être. Il avait balayé toutes ces conceptions pour la placer sur un terrain d'égalité tandis que l'argent leur servait de silence consenti. Car tant qu'il payait, il était presque assuré qu'elle ne raconterait rien ; De ses scrupules, de ses doutes, de ses fêlures de soldat désabusé.
Et même si ça avait quelque chose d'aseptisé en apparence, ça n'avait pourtant pas empêché l'émergence d'un lien qu'il ne définissait même pas. Ils étaient. Et c'était très bien ainsi.
Alors, Nate était encore une fois dans cette chambre.
A l'attendre.
Puis à l'accueillir avec son humour de seconde zone.
Elle était habituée maintenant.
« Bah t'en sais rien. Les plus coincées peuvent cacher les plus dévergondées, faut pas se fier aux apparences, tu sais. » Lui répondit-il avec un petit sourire de connivence et un clin d'œil entendu. A croire qu'il en avait connu, des coincées pas si coincées que ça. Peut-être.. Peut-être. Non, c'était même certain.
Refermant la porte derrière la jeune femme, il l'observa un moment et haussa un sourcil lorsqu'elle l'invita à .. Eh bien, à l'inviter en dehors du cocon d'une chambre d'hôtel. Il détailla avec une certaine distance sa robe et finalement revint porter son regard vert sur le sien. « Si tu veux hein. Par contre, je me demande un truc.. Tu vas faire tes courses dans ce genre de robe ? » Evidemment que non ! Mais l'image suffit à l'amuser pendant quelques secondes qui firent grandir un rictus sur ses lèvres. « Parce que y'en a qui doivent en oublier leur liste de course en te croisant. »
Assurément.
C'était sa façon bien à lui de complimenter la beauté d'Illyria ; Avec détour et paradoxalement sans détour dans l'imagerie qu'il employait. « Tu peux bien t'habiller comme tu veux.. » Pour le restaurant. « Mais je te préviens, j'aime pas les trucs de luxe à la con. » A croire qu'il avait lu ses pensées. Ou qu'il commençait à la connaitre. « Ils sont tous coincés du cul dans ce genre de bordel, et c'est même pas si bon que ça. Je fais mieux dans ma cuisine. »
Il était fier de sa cuisine, Nate.
Loin du cliché du soldat se satisfaisant de rations dégueulasses, il aimait la bonne nourriture. Pour autant, selon lui, bonne nourriture ne rimait pas spécialement avec prix exorbitant.
Regardant les épaules libérées d'Illyria, il scrutait à nouveau sa tenue et finalement prenait la direction du cœur de la chambre en haussant les épaules. « L'un ou l'autre te va bien, mais tu le sais déjà. » S'asseyant sur le lit, il vint finalement étendre les jambes et soupira en entendant la question posée. C'était aussi cru que véridique. Mais cru quand même. « T'as l'art d'amener les choses toi, y'a pas à dire.. » Qu'il râla, un peu renfrogné malgré lui. Mais il comprenait et acceptait. Ce n'était finalement qu'un deal, tout ça.
« J'en sais rien, j'ai tenté d'appeler la gamine, elle répond toujours pas. Ça m'emmerde. » Répondait-il finalement, plus renfrogné encore en songeant à Maera, à son silence et plus globalement à son absence.
Son mutisme perdurant, Nathaël conservait son regard dans le vague tandis qu'Illyria lui parlait de ce repas habituel qu'ils allaient commander. Il s'arracha finalement à ses pensées afin de se focaliser sur la télévision et observer les options disponibles. « Commande ce que tu veux. » Statuait-il avant de tout de même reprendre. « Mais je présume qu'on va partir sur des frites, déjà ? »
Bonne présomption.
C'était surtout l'affaire d'une habitude.
(#) Jeu 26 Mai - 0:41
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Les compliments de l’homme la firent sourire jusqu’aux oreilles. Bien qu’Illy n’en attendît pas moins de ses clients, la validation extérieure venait toujours flatter son égo — surtout lorsque son (ex)-petit-ami faisait de son mieux pour bousculer celui-ci dans un élan de cruelle idiotie. Elle avait fini de pleurer les ruptures qu’il lui balançait à la figure comme un enfant en crise. Il jurait toujours que c’était pour de bon, cette fois, et elle gueulait la même chose en retour ; mais ils finissaient toujours par se ré-assembler comme des aimants défectueux.
Sauf que cette fois-ci, cela faisait plusieurs semaines qu’ils s’évitaient. Peut-être était-ce réellement terminé.
“Ouais, mais j’aime te le faire dire. Ça me rassure que tu aies toujours un minimum de bon sens, toi, au moins ,” dit-elle quand Nate la complimenta une seconde fois. Elle ne lui avait pas dit que Mikel l’avait encore quittée dans une tornade d’insultes en tout genre. En fait, elle ne lui avait pas dit qu’ils s’étaient remis ensemble en premier lieu — il ne comprendrait probablement pas.
Assise sur le lit et le dos au mur, Illyria interrompit son parcours du menu le temps de soupirer face à l’aveu de son client. C’était plus une trame sonore on repeat qu’un aveu à ce point-ci. “Si elle veut pas, elle veut pas .” Déjà qu’elle n’était pas la personne la plus empathique qui soit, c’était plus facile pour la jeune mutante de se mettre dans la peau d’une enfant frustrée contre un parent que l’inverse. “Peut-être que si tu arrêtais de la harceler, elle reviendrait d’elle-même vers toi ? Éventuellement ,” ajouta-t-elle en haussant les épaules.
Puis elle retrouva le sourire, heureuse d’entendre la réponse de Nate sur leur sélection de nourriture. Elle demandait seulement pour la forme, pour honorer cette petite tradition qui s’était instaurée entre eux depuis le premier jour. Bien entendu, il lui suggérait de commencer par des frites ; tout autre choix aurait été un blasphème. Illy s'exécuta avec plaisir avant de revenir au sujet de conversation.
“Les gens accordent trop d’importance à la famille ,” laissa-t-elle échapper. Son regard se perdit devant elle alors qu’elle se mit à penser à son père parti trop tôt, sa mère qu’elle avait déçue rien que par son gène X, sa sœur pour qui elle ne semblait jamais être à la hauteur. “Parfois, on est mieux sans eux… ” Elle parlait pour elle-même, car c’était tout ce qu’elle connaissait, et penser à la façon dont les choses auraient pu être différentes ne lui faisaient que du mal.
Sauf que cette fois-ci, cela faisait plusieurs semaines qu’ils s’évitaient. Peut-être était-ce réellement terminé.
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Assise sur le lit et le dos au mur, Illyria interrompit son parcours du menu le temps de soupirer face à l’aveu de son client. C’était plus une trame sonore on repeat qu’un aveu à ce point-ci. “
Puis elle retrouva le sourire, heureuse d’entendre la réponse de Nate sur leur sélection de nourriture. Elle demandait seulement pour la forme, pour honorer cette petite tradition qui s’était instaurée entre eux depuis le premier jour. Bien entendu, il lui suggérait de commencer par des frites ; tout autre choix aurait été un blasphème. Illy s'exécuta avec plaisir avant de revenir au sujet de conversation.
“
(#) Jeu 26 Mai - 16:38
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Côte à côte dans un tête à tête que beaucoup aurait qualifié de rendez-vous du non-sens, les deux non-amants entamaient leur rituel immuable. Amorce d'une discussion volage vers ce qui comptait vraiment ; Nate avait appris à connaitre Illyria, tout comme l'inverse se révélait tout autant véridique.
Il avait souvent entrevue les failles de la jeune femme, son besoin d'attention dissimulé sous une distance qu'il refusait de lui ôter par pudeur et bon sens. Dans le fond, il savait ce que c'était que d'être tout à la fois jeune et bousculé, puis plus vieux et brisé par la vie. Il avait vu et ressenti, même si sa carapace avait toujours fait office de masque efficace pour dissimuler les silences douloureux.
Ce n'était pas pour rien, finalement, que Nathaël se retrouvait à payer pour une attention qu'il ne pouvait recevoir d'autres. Les corps avaient perdu de leur importance, le plaisir simple s'était étiolé, au profit d'une foule de sentiments labyrinthiques qu'il pensait avoir laissé sur le bas-côté de son existence en fuyant la première fois. Mais il fallait croire que la vie était une sacrée garce déterminée à vous rappeler au bon souvenir de vos cauchemars.
Rien ne s'oubliait.
Rien ne s'effaçait.
Tout se transformait.
Tout empirait.
Le regard vert coulant vers Illyria, il la regardait à côté de lui et haussait un sourcil incrédule. « Qui c'est qui te fait chier encore ? L’autre mec là ? » Demandait-il sans l'ombre d'un détour, à sa façon un peu brute. Mais elle commençait à le connaitre maintenant, et parfois, ça l'inquiétait, Nathaël. « Tu sais, tu devrais accorder moins d'importance au regard des autres. C'est pas eux qui vivent ta vie, qu'est-ce que t'en as a branler ? » S'aimer soi-même était le défi d'une vie selon le Persécuteur. Lui, il avait toujours été bien moins versé sur les apparences que sur les choix fait. Les choix qui vous définissaient, les choix qui vous tachaient les mains de rouges. Les choix qui vous faisaient faire des cauchemars. Et même s'il était doué pour balancer des phrases bonnes à entendre, il n'était pas le premier à s'apprécier, à voir aimer voir son reflet dans le miroir.
Parce que ses traits tirés par l'âge lui rappelaient les années de mensonge. Ça lui rappelait son aveuglément et ses choix dissonants. Et même, lorsqu'il croisait son propre regard, il se perdait dans des conjonctures aussi illusoires que tranchantes.
Il ne pouvait plus se refaire.
Ni lui, ni son histoire.
Lorsqu'il lâcha le morceau concernant l'énième épisode de silence concernant sa fille, il ne put retenir un soupir blasé. Non, il n'était pas d'accord avec Illyria, il ne pouvait aller dans son sens. Parce qu'il avait le regard du parent, et non plus simplement celui de l'enfant.
« C'est pas comme ça que ça marche, Illyria. » Trancha-t-il, étrangement assuré dans sa pensée. « Je me fous qu'elle considère que je la harcèle. Je préfère ça au fait qu'elle puisse penser une seule seconde que je l'ai abandonné. » Ça, il refusait. Parce qu'il savait ce que ça faisait, d'être un gamin abandonné par son enfoiré de père. « C'est ma gamine, et elle est peut-être en rogne contre moi, mais ça m'empêche pas de l'aimer et de m'inquiéter pour elle. » Et même si ça le rongeait, ça lui était égal. Nathaël continuerait de penser à elle, envers et contre tout. « C'est pas parce qu'elle pense que j'ai soi-disant buter sa mère que je vais la lâcher. Je ne la lâcherais jamais. » C'était la première fois qu'il nuançait cette vérité absolue.
Soi-disant.
Oui, soi-disant.
Parce qu'il n'aurait jamais pu faire de mal à Asther. Il ne pouvait d'ailleurs même plus regarder en face son meilleur ami à cause du mal qu'il avait fait à la femme de sa vie.
Rien que d'y penser, ça le bouffait un peu plus. Plissant les yeux, à se fixer sur le vide, il finissait par en revenir à la télévision pour laisser Illyria commander.
Lorsqu'elle revint sur le sujet de la famille, il lui accorda toute son attention en scrutant ses traits patiemment.
« Parfois, ouais. J'en sais quelque chose. » Pour avoir lâché sa famille et s'être construit la sienne, il savait. Finalement, Nate était le produit d'un abandon familial par forfait. Pourtant.. « Mais toutes les familles ne sont pas pourries, tous les parents ne sont pas des enfoirés. Et parfois, y'a certaines familles qui ne sont pas des cas désespérés. Celles-là.. Elles méritent qu'on leur accorde de l'importance. »
Et peut-être qu'il aurait dû se battre pour la sienne.
Peut-être.
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