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And suddenly you here... (Thybalt & Aurora)

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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


Le sourire sur ses lèvres en dit long sur sa joie. Aurora est plus qu'heureuse de passer ces quelques moments avec Lexie. Voilà plusieurs jours qu'elle l'a laissé à la garde de son beau-père, qui a été là pour elle dès sa naissance, pour la protéger. L'arrivée d'Héra, une de ses aînées, à sa porte d'entrée avait été une mauvaise surprise, et dès la porte fermée, la jeune mère de famille avait évacuée sa fille et le mutant qu'elle hébergeait chez un voisin, partisan de la cause mutante. Puis, le lendemain, elle avait laissé sa fille partir chez son ex-mari, et le mutant dnas un meilleur refuge.
Depuis Aurora regagne chaque soir un appartement vide, sans les rires de sa fille, ses chansons, ses danses, ses bavardages jusqu'à tard. Et elle voit Lexie tous les deux ou trois jours, quelques heures, quelques minutes, au parc ou chez son ex. Des moments privilégiés, qui pousse la brune à chercher plus ardemment un nouvel appartement, dont sa soeur n'aurait pas l'adresse. Et personne d'autre. Et puis, elle avait contacté sa cousine Samara pour un changement d'identité. Enfin, ça, elle verrait quand ça arriverait, mais ça lui assurerait de se cacher à nouveau des siens. Mais elle oublie tout ça en compagnie de la chaire de sa chaire, pour rire et s'amuser.

Un tour du parc, un arrêt au bord du lac, une glace puis une longue discussion, et déjà, l'heure de voir Lexie rentrer arrive. Son ex est là, son meilleur ami depuis la Caroline du Nord, la brune le serre contre elle chaleureusement, discute avec lui quelques minutes. Et l'heure de la séparation arrive à nouveau. Aurora prend sa fille contre elle, la serre fort, l'embrasse sur le sommet du crâne, puis sur ses deux joues. Des bribes de paroles franchissent la barrière de ses lèvres. Des promesses, des mots d'amour. Une dernière étreinte, et la mère et la fille se séparent, pour un dernier au revoir de la main. Et plantée là, Aurora regarde Lex' partir.

Plantée sur le bord d'un chemin de Central Park, elle ne voit pas l'homme qui l'observe, qui a assisté à cette scène d'au revoir. Elle ne voit pas Thybalt qui l'observe. L'homme qu'elle a perdu il y a toutes ses années maintenant, et qu'elle a si longuement recherché, en vain. Non, elle ne le voit que lorsqu'elle arrête sa contemplation d'un chemin désormais vide de Lexie, pour rentrer chez elle. Soudainement, son regard croise celui de Thybalt, et elle se fige dans sa marche qu'elle venait de reprendre, son coeur s'affolant, incapable de penser ou même d'agir en cet instant.

(c) DΛNDELION


@Thybalt Turner
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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


Les jours se suivaient, les uns après les autres… Thybalt avait fini par s’installer dans une routine qu’il trouvait parfois aussi réconfortante que pesante. L’institut lui avait permis de retrouver un sens à son existence qui avait été totalement bouleversée, à mettre fin à des années d’errances comme une âme en peine. Il s’était même découvert une passion pour la transmission, pour accompagner les plus jeunes avec leurs dons… Lui qui n’avait jamais été connu pour sa grande patience, mais plutôt pour son énergie parfois difficile à canaliser, se découvraient parfois des talents d’orateur pour encourager ceux qui avaient tendance à baisser les bras. Un peu d’humour et beaucoup d’entêtement pouvaient parfois faire des miracles. Même s’il n’était pas connu pour être le plus conciliant. Il avait trouvé sa place dans un monde qui parfois vacillé au bord de la folie. Il avait trouvé son propre équilibre et il s’en satisfaisait. Avait-il réellement d’autres choix ? Avec un passé qui le hantait et qui était parfois difficile à éloigner, trouvant toujours le moyen de s’engouffrer dans son esprit.

Aujourd’hui, Thybalt profitait d’un moment d’accalmie, de calme, qu’il était pourtant à deux doigts de juger oppressant, pour errer dans les allées de Central Park, les écouteurs vissaient sur les oreilles. Il se fondait parfaitement dans la masse des badauds. Tout lui semblait si paisible à cet instant. C’était comme un moment hors du temps, loin des conflits, de la lutte antimutante et des restrictions. L’endroit idéal pour se ressourcer un peu. Il laissait son regard vagabonder sur le lac, profitant d’une brise et prenait de grandes inspirations, calmant de brefs résidus d’un mal de crâne sensoriel. Au moins, il se sentait vivant.

Rien ne présageait un tel bouleversement dans sa journée. Son cœur s’était littéralement arrêté quelques secondes alors que son regard s’était posé sur une scène qui l’avait heurté de plein fouet. Il aurait pu la reconnaître à l’autre bout du monde, sans même avoir besoin de voir autre chose que cette silhouette qu’il avait autant désiré et aimé. Aurora. Elle était à quelques pas de lui. Il se figea sur place, à deux doigts de se frotter les yeux. Était-elle une hallucination ? Ce serait bien cruel si c’était le cas. Le temps venait de s’arrêter et lui était incapable de détacher ses yeux d’elle. La scène lui semblait tellement irréelle. Aurora était bien là devant lui, de dos, agitant la main vers l’enfant qui s’éloignait, celui même qu’elle avait enlacé quelques secondes auparavant.

Thybalt aurait dû partir, prendre ses jambes à son cou. Il avait fait le choix de disparaître pour la protéger des années auparavant. Le destin lui jouait un mauvais tour, aussi agréable que cruel. Son cœur était prêt à se briser. Il devait partir. Reprendre sa route. Mais il en était incapable. Aurora releva la tête et leurs regards se croisèrent. Il était déjà perdu. Il savait qu’il serait incapable de faire comme si de rien n’était. Pour le moment, il était incapable de faire le moindre mouvement, pour fuir ou pour se rapprocher. Il avait arrêté de penser. Tous les deux se regardent. Son cœur s’affole dans sa poitrine, alors que dans son esprit des plans d’urgence se bousculent. Non. Il veut la voir, même si c’est la chose la plus inconsciente à faire. Pris dans une tempête intérieure, il se remet en marche vers elle, s’attendant presque à ce qu’elle disparaisse comme un mirage bien trop beau pour être vraie.


(c) DΛNDELION
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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


Elle serre sa fille de toutes ses forces contre elle, avant de la laisser à contre cœur partir avec son beau-père. Un au revoir de la main qu’elle agite légèrement, un doux sourire sur les lèvres et des yeux légèrement humides. En cet instant, Aurora ne peut s’empêcher de maudire Héra, la responsable de cette séparation entre la mère et la fille, si proche et fusionnelle d’ordinaire. Héra, la cause de bien de ses soucis depuis son adolescence. Et sans qu’elle ne le sache encore, la responsable de la disparition de l’homme qui partageait sa vie, il y a bien des années. Avant même qu’elle n’apprenne qu’elle attendait leur enfant. Une sœur folle et capable de lui faire du mal, tant que cela lui procurerait du plaisir, elle le savait pertinemment. Et qui serait totalement capable de faire du mal à Lexie, même si elle n’avait que neuf ans. Alors, elle la protégeait ainsi, en la tenant loin d’elle.
Attristée, un sourire triste sur les lèvres, la brune regarde sa fille disparaître avec son ex-mari, celui qui l’avait bien aidé il y a dix ans, qui lui avait permis de reprendre sa vie à New York, en lieu et place de Washington, la destination qu’avaient choisi à l’origine les deux amoureux. Des pensées qui la traversent, alors qu’elle se détourne de l’allée prise par Lexie, désormais vide, afin de prendre le chemin du retour pour elle. Jusqu’à ce qu’ils se croisent.

Des yeux qui se croisent. Dans son quotidien, ça ne serait rien pour Aurora. Croiser le regard des gens est une chose qui arrive. Mais là, ces yeux là, elle les reconnaît immédiatement, pour les avoir si souvent contemplé dans un passé lointain et en même temps si proche. Des pupilles qu'elle n'a jamais oublié, fidèles à ses souvenirs, tout comme le visage sur lequel ses yeux se posent ensuite. Thybalt. Là, sous ses yeux. Après toutes ses années. Son coeur s'emballe et s'affole, alors qu'elle reste statique, incapable de bouger, de réagir. Elle reste figée telle une statue, ses cheveux soulevés par la brise.
Elle ne revient à la réalité que lorsque son cerveau comprend que l'homme qu'elle avait cherché pendant des mois, il y a toutes ses années maintenant, marche vers elle. Un sourire se dessine alors sur ses lèvres, alors que son cerveau réfléchit à toute vitesse, certainement à la même vitesse que bat son coeur en cet instant. Et finalement, finalement elle arrive à prononcer un malheureux mot quand il arrive à sa hauteur, parlant ainsi la première.

- Thybalt...

Souffle-t-elle doucement. Il y a certainement plus percutant comme première parole, mais elle, rien ne lui vient à l'esprit. Sans compter qu'elle se pose bien trop de questions pour réussir à réfléchir. Où était-il durant toutes ses années ? Que faisait-il ici, là maintenant ? Avait-il vu Lexie ?

- Je... euh...

Réussit-elle à bafouiller entre deux questions que se pose son cerveau, un poil décontenancée par cette réunion inattendue. Et tant de souvenirs, de merveilleux moments qui lui reviennent en mémoire, car il n'a guère changer physiquement, malgré les années. Une réflexion intime qui la fait sourire un court instant, alors que le rose lui monte aux joues.

- J’ai l’impression d’halluciner.

Lâche-t-elle simplement, car oui, elle se demande si elle ne rêve pas pendant quelques instants. Mais non, il est bel et bien là devant lui. Après tout ce temps. Après toutes ses années.


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@Thybalt Turner
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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


Elle était là. À quelques mètres de lui. Le cœur de Thybalt était en train de défaillir alors même que la situation était des plus difficiles à croire. Son regard venait de se plonger dans celui d’Aurora. Dans celui de celle qu’il avait tant aimée, qu’il avait perdu à jamais pour qu’elle puisse vivre la vie qu’elle méritait. Si cette rencontre n’était qu’une hallucination... Pourtant, cette possibilité traversa quelques secondes l’esprit du mutant. Il avait exercé son pouvoir hier sur un jeune de l’Institut, mais jamais il n’avait eu ce type d’effet secondaire. Non. Ce n’était pas le cas. Son corps tout entier lui criait qu’elle était là. Chacune de cellules de son corps sentait sa présence, l’attirant vers elle. Il aurait dû fuir. Tourner les pieds et reprendre son chemin sans se retourner comme il l’avait fait à l’hôpital après l’avoir embrassé une dernière fois. Il ne le fit pas. Il n’en avait plus la force. Son esprit avait d’ailleurs cessé de lui donner des directives. La logique avait totalement disparu. Seul son cœur s’affolait dans sa poitrine, prenant les commandes d’un corps qui ne désirait qu’avoir l’occasion ne serait-ce que de la frôler à nouveau. Comme un drogué qui voyait devant lui une chance de s’injecter le doux poison, il se mit inconsciemment à marcher vers elle.

La possibilité d’une hallucination disparut. Aurora était toujours devant lui, à quelques centimètres maintenant. Il sentait son parfum si caractéristique, voyait un sourire qui s’était longtemps affiché pour lui, du réveil au coucher, dans une vie qui semblait bien loin de celle qu’il avait actuellement. Il était face à elle et il ne savait pas quoi dire. Son esprit n’avait pas été en capacité d’anticiper l’étape suivante. Aurora prit les devants, soufflant son prénom. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il était tellement heureux de la revoir, même s’il était déjà conscient qu’il ne s’agissait que d’une parenthèse enchantée.

« Aurora… »

Thybalt ne la lâcha pas du regard, gravant dans son esprit chacun de ses traits. Elle était toujours aussi belle, toujours aussi parfaite. Il se sentait à cet instant précis tellement idiot : de ne pas savoir quoi dire alors qu’il avait surement un tas d’explications à lui, de questions à lui posé, notamment sur l’enfant qu’il avait vu… Mais rien ne franchissait la barrière de ses lèvres. Il était bien trop perdu dans la contemplation des siennes. Il était submergé par un tas de souvenirs délicieux, douloureux. Son corps se souvenait de la chaleur de sa peau, de l’odeur de son shampoing lorsqu’il enfouissait la tête dans ses cheveux dans un éclat de rire ou pour l’embrasser. Elle sourit, rougissant légèrement. Il détourna le regard sur les environs, à nouveau conscient de son environnement. Elle avait l’impression d’halluciner.

« J’espère que ce n’est pas le cas. Je refuse de croire que je suis en train de rêver. »

Cette situation était aussi inconcevable que réelle. Il tapotait frénétiquement son doigt sur sa cuisse comme il le faisait toujours lorsque la situation lui échappait. Il avait tellement de choses à lui dire sans pouvoir le faire.

« Je… » il se racla la gorge se reprenant. « Je suis content de te voir. Tu as l’air… en forme. »

Il se gifla mentalement. Il n’aurait pas pu sortir pire phrase. D’autant qu’en dehors du choc de se revoir, elle avait l’air quelque peu décontenancée… Elle avait toujours eu ce don pour le mettre dans tous ses états. Il était aussi stressé que lorsqu’il s’était décidé à passer à l’étape supérieure, à devenir plus que des amis. Il fit preuve de franchise, ne pouvant s’empêcher de sourire un peu, passant sa main dans ses cheveux.

« Désolé… C’était vraiment nul. Je n’ai pas trouvé mieux. »


(c) DΛNDELION


@Aurora Quinn
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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


Depuis que ses pupilles ont croisé celles de Thybalt, les souvenirs affluent en nombre dans la mémoire d'Aurora. Avant même qu'elle ne soit sûre de ne pas halluciner, car il y avait encore cette potentialité. Des images de la peau du jeune homme sous la lumière du soleil levant lui reviennent en mémoire soudainement. Tout comme l'odeur de Thybalt, les intonations de sa voix, leurs moments tous les deux. Un vrai défilé photographique dans sa tête, comme lorsqu'on regardait les souvenirs en famille.
Elle est la première à prendre la parole, pour simplement prononcer le prénom du jeune homme. La première chose qu'elle est capable de dire. Jusqu'à ce qu'elle arrive à se reprendre, à comprendre pour de bon que ce n'est pas une hallucination ce qu'elle voit devant elle. Pourtant, elle a malgré tout cette impression par moment. Et elle n'est pas la seule.

- Non, ce n'est pas le cas, je suis bien présente, devant toi.

Elle dit cela après un court silence à dévisager Thybalt face à elle. Parce que la situation lui semble si irréelle. Après tout ce temps, ils se croisaient au hasard d'une allée de Central Park, l'un des plus grand parc citadin du monde. Tout cela semble impossible au premier abord, et pourtant.

- Toi aussi tu as l'air en forme.

Dit-elle, retournant habilement la remarque au Turner, continuant de le dévisager de la tête au pied. Oui, il avait l'air en pleine forme. Bien mieux que ce qu'elle ne s'était imaginé pendant longtemps. Elle s'était imaginée bien des choses au fil des années.

Elle ne put s'empêcher de sourire et de baisser la tête en se mordant la lèvre un instant en entendant les dernières paroles du jeune homme, avant de s'approcher de lui pour le prendre dans ses bras. Réaction instinctive et naturelle. Elle était si heureuse de le revoir, tout en étant un brin paniqué. Beaucoup même, si elle veut être honnête. Son coeur bat d'ailleurs à la chamade, mais elle l'oublie, et savoure le moment. L'étreinte dure quelques secondes avant qu'elle ne se recule d'un pas, en souriant doucement.

- Désolée, je me suis laissée emportée, mais je suis si heureuse de te revoir... Et non, ce n'est pas nul.

Lâche-t-elle doucement. Elle est soulagée, oui. Elle avait fini par se dire qu'il avait perdu la vie il y a des années, puisqu'elle n'avait jamais réussi à le retrouver. Elle l'observe encore quelques instants avant de se rappeler qu'il y a à  peine trois minutes encore, elle était avec Lexie. Leur fille. Dont Thybalt ignorait l'existence, puisqu'il avait disparu avant qu'elle n'apprenne qu'elle attendait leur enfant. Avait-il été témoin de la scène ? Elle a besoin de savoir. Ainsi que d'autres choses. Bien d'autres choses.

- Je... euh... Que fais-tu donc ici ?

Réussit-elle à bafouiller, le moment de l'étreinte passer, le reste reprenant le dessus. Oui, que fait-il donc ici, à New York ? La chance de se croiser dans la Grosse Pomme est quand même faible... Surtout que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était en Caroline du Nord. Dans leur voiture, au retour d'un 4 juillet festif, juste avant le trou noir qui fait parti de la mémoire d'Aurora depuis bientôt dix ans. Celui de leur accident, qui l'avait plongé dans un coma de quelques jours. Et à son réveil, Thybalt n'était plus là. Il ne lui restait alors qu'une lettre et de fantastiques souvenirs.

- Je t'ai cherché...

Murmure-t-elle après un court silence. Un aveu naturel. Un triste constat aussi, de mois de recherches qui n'avaient rien donné, pour finalement se retrouver aujourd'hui, dans cette ville où ils semblent avoir tous les deux trouvé refuge.
(c) DΛNDELION


@Thybalt Turner
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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


C’était surement le plus beau des rêves éveillés qu’il était en train de faire. Des images lui revenaient en mémoire. Lui qui s’était fait beaucoup de mal à se remémorer ses souvenirs dans le but de ne jamais oublier même s’il aurait été beaucoup plus sain de les faire disparaître à jamais. Il se rendait compte à quel point, ils ne lui rendaient pas justice. Aurora était beaucoup plus… tout ! Il savait qu’elle lui manquait terriblement même s’il enterrait souvent très profondément ce sentiment, mais il ne se rendait pas compte à quel point, si ce n’est maintenant qu’il l’avait de lui. Elle prononça son prénom. Il avait le cœur au bout des lèvres. Il en fit de même, ne pouvant la quitter des yeux, ni même cligner de peur qu’elle disparaisse. Il pouvait rester là pendant des heures, la regarder, respirer son odeur, oserait-il même frôler sa peau ? Il détourna le regard alors qu’elle rougissait. Il était peut-être trop intrusif. Ses paroles n’aidèrent pas à prendre de la distance. Elle lui affirma qu’elle était bel et bien devant lui. Ce n’était pas un mirage. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Il avait envie de lui demander si elle allait pourtant s’envoler, mais il ne le fit pas. Au fil des années, il avait appris à savourer l’instant.

Thybalt battait du doigt sur sa cuisse. La cadence le rassurait. Il se reprit, se raclant la gorge avant de continuer, avouant qu’il était content de la voir et qu’elle avait l’air en forme… C’était tellement basique, mais il était incapable de faire mieux. Le destin ne lui avait pas laissé le temps de se préparer, même s’il avait souvent rêvé d’un tel scénario. Aurora lui répondit qu’il avait aussi l’air en forme. Ça n’avait pas toujours été le cas. Il avait remonté la pente, doucement, mais il avait réussi. On lui avait donné le petit coup de pouce au bon moment. Ils devaient avoir l’air stupide à se contempler, à se balancer des banalités au milieu de Central Park, au bord d’une allée.

Son cœur loupa un battement, le propulsant au bord du malaise alors qu’Aurora venait de le prendre dans ses bras. Il s’était figé, arrêtant même de respirer pendant quelques secondes. Tout devenait tellement réel. Comme s’il en doutait encore. L’odeur de la jeune femme lui vint au nez et son corps se détendit immédiatement. Il lui rendit l’étreinte la serrant contre lui un court instant. Comme avant. Comme s’il ne s’était jamais rien passé. Pas d’accident, pas de menace, pas de fuite. Ils auraient pu être tellement heureux. Elle recula d’un pas. Il avait un petit sourire stupide sur le coin des lèvres, le même qu’il arborait quand parfois il la contemplait.

« Je… Ce n’est rien. Moi aussi. »

C’était peu de dire à quel point il était content de la voir. Il en oubliait même les menaces et le risque qu’ils prenaient surement à se voir à cet instant précis. L’euphorie était bien trop importante. Un petit silence se créa à nouveau. Ils avaient besoin d’un moment. Aurora le rompit en bafouillant quelques mots, lui demandant ce qu’il faisait ici. Vaste question. Il se mordilla l’intérieur de la lèvre, cherchant ses mots.

« C’est une longue histoire. » sur laquelle il n’avait pas forcément envie de s’étendre, entre les années d’errance, les fuites quand il se sentait pris au piège et les petits boulots. Et puis il y avait eu la lumière au bout du tunnel. « Disons que Central Park, c’est le meilleur endroit pour trouver un peu de calme dans le mouvement de la ville. J’y viens régulièrement ces derniers temps… »

Il ne répondait pas à la question. Pas directement. Il n’eut pas le temps de lui retourner la question, qu’elle murmura quelque chose qui lui brisa le cœur. Elle l’avait cherché après son abandon. Pourtant, il lui avait demandé de ne pas le faire. Mais il aurait fait la même chose. Il aurait retourné chaque pierre pour avoir une chance ne serait-ce la chance de l’apercevoir. Il redevint sérieux, reprenant conscience de la réalité. Il lui répondit avec beaucoup de douceur, mais un peu trop terre à terre :

« Je suis désolé pour ça. Tu n’aurais pas dû. J’ai fait ce qu’il fallait pour te protéger et je le referai sans hésiter quoiqu’il en coûte… quitte à en souffrir encore plus. J’aurai aimé que les choses soient différentes, mais ce n’est pas le cas.. »

Elle était la seule qui avait toujours compté. La quitter avait été la pire décision, pourtant il le referait. Il ne pourrait se pardonner qu’il lui arrive quoi que ce soit par sa faute. À cause de sa différence.

(c) DΛNDELION


@Aurora Quinn
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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


Il est là, devant elle. Des années à le chercher, à s'interroger sur son sort, et c'est à Central Park, au détour d'un chemin après avoir dit au revoir à leur fille, qu'elle le retrouve. Le coeur d'Aurora en bat à la chamade. Ses prunelles brunes dévisagent Thybalt avant de s'accrocher à ses yeux, à chercher la confirmation de la réalité de ces retrouvailles. Mais non, elle n'hallucine pas le moins de monde. Son cerveau tourne à plein régime, cherchant les mots exacts à prononcer, cherchant comment agir. Et finalement, dans une réaction des plus naturelle et instinctive, elle met fin à la distance entre son ex-compagnon et elle pour le serrer dans ses bras.
Cette étreinte, elle en a souvent rêvé, et aujourd'hui elle devient réelle. Elle s'enivre des odeurs de Thybalt, des odeurs fidèles à ses souvenirs, qui la ramène à toutes ces années en arrière. Elle, dans les bras du Turner, à admirer un lever du jour, un spectacle ou encore un feu d'artifice. Comme celui de la nuit avant qu'ils ne soient séparés. Souvenir qu'elle chasse d'un battement de paupière pour continuer de savourer la brève étreinte. Son coeur tambourine fort dans sa poitrine. Et le tambourinement ne se calme pas pour autant, alors qu'ils se séparent, et qu'elle s'excuse Aurora. Excuses pour cette étreinte soudaine, elle qui s'est laissée emportée, comme elle le souligne doucement. Un sourire s'étire sur ses lèvres. Elle est si heureuse de le revoir, qu'elle en oublie tout le reste pendant quelques instants. Et puis la réalité la rattrape.

Que fait-il ici ? La question est posée par la Quinn à Thybalt. A-t-il vu Lexie ? A-t-il compris si c'est le cas ? A vrai dire, elle n'arrive pas à savoir si cela l'arrangerait ou non, car en attendant, elle ne sait pas comment lui annoncer cette nouvelle. Celle de l'existence de leur fille. Lui qui est parti alors qu'elle était enceinte. Drôle de nouvelle à apprendre après toutes ces années. Un soupir silencieux traverse les fines lèvres de la jeune femme, alors que ses iris brunes sont posées sur Thybalt, qui répond.
Central Park est selon lui le meilleur endroit pour trouver un peu de calme. Là-dessus, elle ne peut pas vraiment le contredire. Une oasis de calme au milieu de la ville.

- Je vois... Et c'est vrai qu'on est plutôt bien ici.

Commente-t-elle simplement, dans un premier temps, avant de reprendre la parole.

- Et à New York ? Depuis quand es-tu à New York ?

Et si, depuis toutes ces années, il était ici. Elle n'aurait pas trouvé ce qui était sous son nez. A cette pensée, elle se mord la joue intérieure, avant de confesser qu'elle l'a cherché pendant des années. Pourquoi préciser une telle chose ? Sûrement pour pas qu'il ne s'imagine qu'elle a abandonné après sa fuite et sa lettre. Oh, il lui avait bien demandé de ne pas le chercher, mais comment n'aurait-elle pas pu ? Elle l'aimait sincèrement. Son départ a été une violente déchirure pour elle. Encore plus en apprenant qu'elle portait le fruit de leurs amours. Alors non, elle n'avait pu se résoudre à ne rien faire, même si c'est ce que le jeune homme aurait souhaité.

- Non, non... Ne sois pas désolé. Je le suis aussi... Mes parents, ma famille...

Elle soupire ses derniers mots, en détournant le regard. Que dire exactement sur sa famille ? Qu'ils étaient butés ? Idiots ? Pour ne pas dire plus ? Certainement oui, mais ça, Thybalt le savait déjà.

- Moi aussi j'aurai aimé plus que tout que les choses soient différents Thybalt.

Aveu qui franchit doucement ses lèvres, alors qu'elle se passe une main sur le visage. Elle sait qu'elle doit lui parler de Lexie maintenant, mais elle ne sait comment aborder le sujet. Soupir discret qui est poussé.

- Je ne suis pas restée avec ma famille, tu sais ? Quand je me suis réveillée quelques jours après l'accident, et que j'ai appris ton départ et lu ta lettre, j'ai fui moi aussi.

Avoue-t-elle. Elle ne pouvait pas rester. Elle ne pouvait plus, encore plus avoir appris son état à l'époque. Délicatement, les épaules d'Aurora se hausse.

- J'ai fui pour te retrouver, parce que je n'en pouvais plus, parce que...

Parce qu'elle était enceinte. Mais elle a bien du mal à l'avouer. Ses yeux se détournent un instant. Comment peut-elle lui apprendre cette nouvelle qui va bouleverser sa vie de cette manière ?
(c) DΛNDELION


@Thybalt Turner
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Thybalt & Aurora


Thybalt vivait un semblant de rêve éveillé qui pourtant s’ancrait parfaitement dans la réalité. Il avait senti le corps d’Aurora contre le sien, et il s’était laissé envahir par son parfum qui le ramenait bien des années en arrière. Des années où tout était tellement simple. Ils auraient pu être tellement heureux si le sort n’en avait pas décidé autrement.

Les questions d’Aurora sur sa présence ici même étaient plus que légitimes. C’est lui qui avait disparu, pour la protéger, sans pouvoir laisser d’adresse… Laquelle lui aurait-il de toute façon laissée ? Il ne pouvait pas mettre en danger sa propre famille, sachant que celle de sa belle ne reculerait devant rien… Et il en avait eu beaucoup des adresses… Il avait fui encore et encore, ne cherchant au final qu’à se fuir lui-même, survivant comme il le pouvait. Il ne voulait pas lui répondre ça. Il se contenta donc de parler de Central Park, de cet endroit qui était hors du temps. Bien entendu la réponse ne réussit pas à calmer la curiosité de la jeune femme, qui précisa sa question, non sans lui avoir donné raison. Il passa sa main dans son cou. Depuis combien de temps ? Il avait lui-même perdu le fil des années qui s’étaient écoulées. Longtemps. Bien trop longtemps sans l’ombre d’un doute.

« Peut-être quatre… ou cinq ans. J’ai perdu le compte… »

Il avait passé la grande majorité de son temps à l’institut ou à trainer dans des lieux qui lui offraient des bouffées d’air frais comme Central park. Il avait perdu il y a bien longtemps l’espoir de pouvoir la retrouver sans la mettre en danger. Il avait fait le deuil de ce qu’aurait pu être leur vie ensemble. Aurora confessa tout de même qu’elle l’avait cherché pendant un moment. Son visage se fit plus sérieux et il répondit bien moins de sentiment heureux, mais plus dans la fatalité, non sans beaucoup de douceur. Il ne fallait pas le chercher. Il n’avait pas eu le choix et au fond de lui, il savait qu’il serrait capable de le refaire sans une once d’hésitation si c’était le seul moyen de la sauver. Il s’excusa, elle en fit de même. Thybalt secoua négativement la tête. Elle n’était pas responsable des actes de sa famille. Elle coupa sa réflexion avec l’aveu qu’elle aurait aimé que les choses soient différentes. Lui aussi. Il la regardait avec une douceur qui avait pourtant quitté son regard il y a bien longtemps.

Aurora ne s’arrêta pas. Elle semblait décidée à saisir l’opportunité de remettre les choses à plat entre eux. Thybalt se refusait d’imaginer quoi que ce soit. Le passé ne pouvait être changé. Elle lui avoua avoir fui à son tour après son réveil et avoir lu la lettre. Le jeune homme plissa les yeux.

« Aurora… »

Murmura-t’il se sentant plus coupable que jamais. Il avait naïvement pensé que sa famille s’occuperait correctement d’elle, que tout redeviendrait « comme avant » selon leur critère, car lui et sa mutation étaient parti… loin. Il était encore trop jeune et utopique à l’époque. Elle haussa les épaules. Il tendit sa main, frôlant son avant-bras comme pour la rassurer. Tentative vaine. Elle n’avait pas dû vivre des choses faciles et il était loin de s’imaginer ce qu’il en était réellement.

« Tu n’aurai pas pu… J’aurai dû garder un œil sur toi… d’une façon ou d’une autre. Rien ne m’importait plus que ta sécurité. »

Pourtant, il sentait qu’elle ne lui disait pas tout… Qu’il y avait quelque chose qu’elle gardait sous silence… Elle détourna les yeux de lui. Il plissa les siens inquiets. Il la connaissait trop bien pour passer outre les signes…

« Aurora… Qu'est-ce qui se passe ? Qu’est ce que tu ne me dis pas ? »

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@Aurora Quinn
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And suddenly you here...
Thybalt & Aurora


Quatre ou cinq ans. Thybalt est à New York depuis quatre ou cinq années. La révélation fait comme l'effet d'un violent coup sur la tête pour Aurora. Peu de temps après son abandon de ses recherches, son ex compagnon a débarqué dans la ville même où elle vit depuis presque dix ans. Une main lasse monte sur son visage pour se passer dessus une courte seconde. Un soupir silencieux franchit ses lèvres un court instant, avant que ses iris ne retrouvent celle de Thybalt, à qui elle confie qu'il n'a pas à être désolé... Sa famille à elle n'a pas aidé à l'époque et est la raison de leur séparation. Elle le sait. Elle le reconnaît, sans le moindre détour. Sans les siens, sans la haine de ses proches, les choses auraient été bien différentes.
Et puis, la jeune femme continue, elle confesse qu'elle a fui, peu de temps après son réveil de son coma. Après avoir lu la lettre que lui a laissé le jeune homme, et appris son état. Appris pour l'enfant qu'elle portait alors. Si bien qu'elle a simplement et définitivement fui cette famille toxique qu'était la sienne, mettant au passage à exécution son plan de départ de Caroline du Nord. Sauf qu'au lieu de Washington, c'est à New York que la jeune femme a atterri avec son meilleur ami, alors son tout jeune époux. Subterfuge pour disparaître.

Le murmure de son prénom par son ex petit-ami n'arrête pas pour autant la jeune femme, puisqu'elle continue pour avouer qu'elle a fui pour le retrouver. Mais elle n'arrive pas à donner ses raisons. Ses raisons exactes, hormis celle qu'elle n'en pouvait plus. Elle a fui pour se préserver, pour préserver le fruit de leur passion: leur fille, Lexie. Aujourd'hui une adorable gamine de neuf ans, pleine de vie et d'amour, à moitié Thybalt, à moitié Aurora. Et qui ressemble beaucoup à son père. Et ne pouvant avouer cela, elle détourne les yeux, écoutant l'afro-américain qui a repris la parole. Ses pupilles reviennent alors à celle du Turner.

- Je sais...

Souffle-t-elle. Oui, elle sait que rien ne comptait alors pour l'homme face à elle aujourd'hui, que sa sécurité. Mais s'il avait gardé un oeil sur elle, il aurait su. Il aurait vu. Il aurait connu Lexie plus tôt. D'ailleurs, il sent qu'elle ne dit pas tout, puisqu'il la questionne. Et les larmes montent aux yeux d'Aurora, qui se retrouve face à une impasse. Elle ne voit pas d'autre solution que de lui avouer la vérité pour sortir de cette impasse. Mais ce n'est pas la manière dont elle aurait souhaité lui apprendre ce fait qui va bouleverser sa vie.

- Si tu avais gardé un oeil sur moi...

Murmure-t-elle pour commencer, s'arrêtant pour se mordre la lèvre inférieure une seconde, reprenant son souffle, refoulant les quelques larmes qu'elle sent.

- Ne m'en veut pas...

Souffle-t-elle en fermant les yeux, toujours à un pas de Thybalt. Et c'est les yeux toujours fermés qu'elle avoue, lâche sa bombe.

- Tu as une fille, Thybalt.

Et voilà qui est dit. Elle soupire et rouvre ses yeux pour cette fois affronter le regard de son ex, qui est surpris, interrogateur.

- Quand je me suis réveillée, j'ai appris que j'étais enceinte... De toi... C'est notamment pour ça que je t'ai cherché pendant des années...

Pour qu'il puisse être là, auprès de leur fille. En plus de l'amour qu'elle lui portait. Qu'elle lui porte toujours d'ailleurs. Baissant la tête, elle recule d'un pas pour reprendre sa respiration, attendant toute réaction de Thybalt face à cette nouvelle qui vient bouleverser sa vie. Il y a quelques minutes à peine, sa vie était simple, certainement. Depuis, il a retrouvé Aurora, et il vient d'apprendre qu'il a une fille. De neuf ans. Un chamboulement complet.

(c) DΛNDELION


@Thybalt Turner
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