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The birthday with no candle on the cake - Louis

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Happy birthday !

Le soleil matinal traverse le salon de leur nouvel appartement, caresse sa peau, et se reflète légèrement sur les touches du piano devant lequel il est assis. La partition, devant lui, est un véritable torchon. Des ratures recouvrent la page lignée, des notes se superposent, des mots sont gribouillés çà et là, rien n’a de sens.  Il n’a pas joué depuis quelques semaines, et se sent déjà rouillé, c’est affreux. Chaque journée, chaque semaine qui s’écoule, et c’est son rêve qui lui file un peu plus entre les doigts. Ted étire ses mains au-dessus de l’instrument, se place en position pour commencer son morceau, mais son geste reste en suspend. La mélodie ne vient pas. Dans un geste de frustration, le mutant referme le livret de partitions. Tant pis. Ce n’est pas pour aujourd’hui, ça n’a pas d’importance. De toute façon, Broadway, la musique, ce n’est plus qu’une illusion pour lui, maintenant. Cela ne sert à rien qu’il s’acharne, ce n’est qu’une passion, après tout, et ça peut parfaitement le rester.

« Oh, tu vas jouer ? » Le visage de sa nièce apparaît à l’angle de leur salon, et Ted secoue la tête pour lui signifier que non. « Je dois aller travailler, Louis déteste que j’arrive en retard. » La jeune femme s’approche de son oncle, et fronce les sourcils, un petit sourire moqueur sur les lèvres. « C’est ça, oui. Vous avez votre petit rendez-vous romantique où vous jouez au Scrabble, surtout. »
Le trentenaire secoue la tête encore une fois, et lève les yeux au ciel en refermant le piano délicatement. Leurs rendez-vous n’avaient rien de romantique. Ils jouaient au Scrabble pour permettre à Ted de progresser en braille, et un peu pour s’amuser et discuter, mais définitivement, Iris se fait des illusions. Et même si ce n’était pas tant des illusions que cela, jamais il ne le lui avouera. Jamais. Et puis, Louis, c’est un ami d’enfance, c’est un associé, presque son patron, même. Non, elle peut sous-entendre ce qu’elle veut, ce n’est pas romantique.

Ted se lève et range ses affaires pour se rendre chez son acolyte, sous le regard plein de jugement et un brin moqueur de sa nièce. Il plante un baiser sur le front de la jeune femme avant de passer la porte.
« Ted ! Il préfère les roses aux tulipes, si tu veux lui acheter des fleurs avant de le retrouver ! »
Le mutant, déjà dans la rue, ne se retourne même pas vers sa nièce, qui est penchée à la fenêtre. Il préfère l’ignorer, elle finira par se lasser, forcément. Enfin, il l’espère.

De Brooklyn à Manhattan, habituellement, les transports sont pleins à craquer, mais ce matin le trafic est étrangement fluide et le trentenaire arrive rapidement dans Washington Heights. Comme toujours, quand il a un peu d’avance, il décide de finir le trajet à pieds, et de ne pas descendre à l’arrêt le plus proche de chez Louis. Cette fin de mois d’avril apporte avec elle des airs d’été précoce, des parfums de vacances.

Aujourd’hui est un grand jour pour Ted et Louis, et il ne se sent pas vraiment prêt à fêter le second anniversaire des revenus du site de la même manière qu’il a fêté les  premiers versements publicitaires qu’ils ont reçus.
Il y a deux ans jour pour jour, alors que rien n’était prévu de particulier, Ted a reçu cet email, leur annonçant que leur site générait des revenus, et qu’ils pouvaient être rémunérés. Il n’en revenait tellement pas, qu’il a foncé acheter une bouteille du plus chic pétillant sans alcool, puis il a été tambouriner à la porte de son ami.

Alors qu’il passe devant une petite boutique, il s’arrête pour observer la vitrine. Le verre est recouvert de dessins colorés, une véritable invitation à entrer, un des petits trésors qu’il apprécie trouver dans ce quartier. Il pousse la porte du commerce, et en ressort bien vite avec des donuts au sucre et une bouteille de jus d’oranges frais. Son festin dans les bras, il doute un instant du bien fondé de ses achats, mais c’est trop tard. Il apporte le petit déjeuner, aujourd’hui, on dirait. Ted hausse les épaules à sa propre bêtise, résigné, et reprend son chemin. Oh non ! Rapidement, il fait demi-tour et retourne dans la petite boutique pour en ressortir avec un petit gâteau recouvert d'un glaçage blanc. Pas d'anniversaire sans gâteau, enfin !

Louis ne sera pas fâché qu’il ait pris cette initiative. Enfin, il l’espère. Il a lancé il y a deux ans une petite tradition qu’il tient à maintenir. C’est sur des détails comme ceux-là qu’on bâtit des souvenirs. Sur l’aluminium d’une bouteille de Champomy, sur le goût des donuts au sucre, sur des parties de Scrabble.
Oh, il commence à le connaître, maintenant, Louis aura forcément préparé quelque chose, lui aussi. Ils n’en ont pas parlé, mais deux belles années de rentabilité, et trois ans à travailler ensemble, ça se fête, et même s’il râle souvent, Ted est certain qu’au fond, ça amuse son compère.  Dans une petite épicerie, il s’arrête acheter quelques vivres. Louis a toujours refusé de se laisser inviter à manger. Oh, ils ont bien entendu partagé des repas tous les deux, mais jamais Ted n’a pu lui offrir, ou lui préparer. Et il est gourmand, Ted. Il aime cuisiner, les mélanges de saveurs, expérimenter. Sunny dit que c’est une autre façon de composer, un autre art qu’il utilise pour s’exprimer, mais le mutant ne voit dans la cuisine qu’un moyen de se détendre et de faire plaisir à ses proches. Et Louis est l’un de ses proches, alors puisqu’il ne veut pas se laisser inviter chez les Fry, la cuisine de Ted viendra à lui. La meilleure bouteille de jus de pomme gazéifié qu’il ait pu trouver, des pâtes, quelques tomates, du jambon italien aux sonorités qu’il n’a pas mémorisées, quelques branches d’herbes aromatiques, qu’il aurait dû prendre dans les pots qui ornent la fenêtre de la cuisine, mais l’idée de cuisiner ce midi lui est venue trop tard.

Il ressort les bras chargés, et termine son trajet jusqu’à l’immeuble de son associé un sourire aux lèvres. Le quartier est en effervescence, comme chaque matin quand il le traverse, et Ted secoue le poignet pour faire légèrement pivoter sa montre. Dix heures, mince. Il hâte le pas jusqu’à cette rue qu’il connaît bien, grimpe les escaliers du second immeuble sur la gauche jusqu’à l’étage habituel, et frappe deux coups brefs à la porte de Louis.
À l’intérieur, il perçoit les bruits de Basker, qui s’agite un peu, à l’affût de la présence de Ted, sans doute. La voix de Louis lui parvient, et le mutant ne peut réprimer son sourire. C’était instantané, quand il était en présence de Louis, de toute façon, il finit toujours par avoir le sourire aux lèvres. Iris dirait qu’une simple mention de son associé suffit à lui donner un air niais, mais Ted refuse de la croire sur ce point, elle aime juste le taquiner. La porte finit par s’ouvrir sur un Louis qui semble de bonne humeur, malgré le léger retard du mutant - à moins qu’il ait décidé de lui faire payer et que le futur châtiment l’amuse d’avance ?

Ted pose ses sacs au sol et ouvre les bras de façon théâtrale.
« Joyeux anniversaire ! »
Il sait que ses mouvements, s’ils sont trop rapides, sont difficilement perçus par son acolyte, et le new-yorkais profite de cela pour le serrer contre lui soudainement. L’étreinte ne dure que quelques secondes avant qu’il ne retrouve sa place sur le palier, et ne reprenne ses sacs dans ses mains.
« Et bonjour ! Comment tu vas aujourd’hui ? Quel est le programme du jour ? J’ai plein de choses à mettre au frigo, je peux ? »
Avec l’accord de l’habitant des lieux, Ted entre dans le petit appartement et s’avance jusqu’à la cuisine. Il sent toujours bon, Louis. C’est incroyable, presque. Il a ce parfum indescriptible, doux, qu’il pourrait humer à longueur de temps sans s’en lasser.
La rêverie du mutant est interrompue par la truffe de Basker, qui vient le saluer. Après quelques gratouilles à l’animal, Ted range ses provisions dans le frigo de son ami, et laisse dehors le jus d’orange et les pâtisseries. Alors qu’il revient vers le salon, il retire son sac à dos qui contient son ordinateur et quelques documents, et dépose sur la table les donuts et la boisson, un sourire sur les lèvres.
« J’espère que tu ne m’en voudras pas, j’ai apporté le petit déjeuner pour me faire pardonner mon léger retard. Comment tu vas aujourd'hui ? »


@Louis De LaCroix
crédit : loudsilencecreations

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Happy birthday !

Le souvenir des retrouvailles est encore frais dans l’esprit de Louis. Il n’aurait jamais cru réentendre la voix de sa grande sœur un jour et depuis, il ne peut s’empêcher de ne penser qu’à elle et à toutes les horreurs qu’elle a dû vivre. S’il est heureux de l’avoir retrouvé, il est encore perdu concernant ce qu’il doit en penser. Il a l’impression que tout ça n’est qu’un rêve, une illusion que son esprit a imaginée pour l’aider à surmonter le deuil de Maxence. Allongé sur son lit et encore en pyjama alors qu’il est bientôt neuf heures, le journaliste s’autorise une pause dans sa journée pour faire le tri avec tout ça. Il lui faudra sans doute du temps pour assimiler la vérité, la comprendre et l’accepter. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’une grande sœur supposée morte refait surface. Le trentenaire se lève doucement pour aller à la salle de bain. Bientôt, il sait que Ted fera son apparition et avant qu’il n’arrive, l’écrivain a vraiment besoin de prendre une douche bien froide pour essayer de se remettre les idées en place.

Trop d’émotions bousculent le pauvre Louis alors que son visage est encore sous le jet d’eau. Partagé entre la joie et l’inquiétude de retrouver Rose et l'excitation de passer une journée entière avec Ted, il a désespérément besoin d’une petite pause. Doucement, il sort de la douche et attrape une serviette qu’il vient attacher autour de lui avant d’en attraper une seconde, plus petite, pour s’essuyer le visage. Organisé, Louis a des tenues prêtes à l’avance qui ont été validées par son amie, Eleanor. Il faut dire que pour ce genre de choses, il lui faut un peu d’aide, et sa petite voisine du dessus est toujours si douce et gentille avec lui qu’elle n’a pas refusé de lui donner des conseils pour ne pas ressembler à un clown. Aussi, il n’a besoin que de quelques minutes pour sécher ses cheveux et enfiler des vêtements. Il aurait aimé donner l’impression d’être décontracter mais le pauvre petit Louis a un faible pour porter des chemises en toutes circonstances.

Il prend une grande inspiration, et retourne à son bureau aussitôt que ses cheveux sont peignés. Du bout des doigts, le journaliste ouvre un tiroir et en sort un ouvrage qu’il a acheté quelques jours plutôt pour l’occasion. Il sait à quel point son collègue fait beaucoup d’effort pour apprendre le braille, aussi, pour lui le choix de ce petit cadeau d’anniversaire était évident. Un ouvrage entièrement en braille de l’un de ses livres préférés. S’il était certain que Ted connaissait déjà l’histoire, ça ne serait qu’un avantage pour lui. Il n’aurait plus qu’à se concentrer sur le texte en lui-même, sans craindre qu’une erreur de lecture puisse perturber sa compréhension. Il en est fier de son idée, le petit journaliste, et il sait très bien que ça plaira à son ami mais pour commencer, il avait surtout prévu de lui donner un autre livre, bien moins plaisant, intitulé Le braille pour les nuls.

Deux coups bref contre sa porte. Louis range son présent dans son tiroir et se lève pour aller ouvrir mais son chien est plus rapide.  « J’ai entendu, Basker. » Glisse-t-il doucement à l’intention de son canidé dont la queue s’agite dans tous les sens. L’animal a déjà compris l’identité de l’homme derrière la porte. Un peu plus loin, Socrate baille, visiblement ennuyé par tout le bruit qu’il y a soudainement dans le petit appartement. La porte à peine ouverte, la voix de son acolyte lui parvient aux oreilles. Il paraît heureux, Ted. « Bonjour… »  Si Louis arrive à percevoir les mouvements du mutant, il n’a pas le temps de réagir avant que celui-ci ne l’attrape dans une étreinte soudaine. « Theodore, tu ne trouves pas qu’il est un peu tôt pour être si familier ? » Le trentenaire s’écarte légèrement pour laisser entrer Ted. Lentement, il prend le temps de refermer la porte derrière son ami dont il perçoit déjà les bruits de pas s’éloigner vers la cuisine, suivi de son chien.

Il faut dire que Basker a toujours beaucoup apprécié Ted. C’est quelque chose d’important aux yeux de Louis. Il ne peut pas accorder sa confiance à quelqu’un que son chien rejetterait. Après tout, on dit bien que les animaux sentent la nature profonde des hommes. Un peu plus loin, Socrate finit par être intéressé par ce qui se passe dans la pièce et vient s'asseoir sur les genoux de son maître qui venait à peine de prendre place sur l’une des chaises près de la table.  « Dis moi, tu as ramené beaucoup de choses ? Est-ce qu’il faut que je m’inquiète ? » Demande-t-il à son acolyte encore dans la cuisine. Il ne faut que quelques instants à Socrate avant de ronronner. Bien plus possessif que Basker, le chat a clairement besoin de défendre son territoire, et Louis, c’est son humain. Il ne faudrait surtout pas que Ted se fasse de fausses idées concernant à qu’il appartient. Les pas de l’homme se rapproche de nouveau de lui, et le trentenaire l’invite à s'asseoir d’un geste de la main.

« Si tu savais. » Commence-t-il doucement, un sourire un peu niais sur son visage.  « Même toi tu n’aurais pas pu deviner qui est venu me rendre visite il y a déjà quelques jours. » Avant d’être son collègue, Ted était l’ami de Rose, alors il était évident pour lui d’aborder la question, néanmoins, il fallait bien y mettre la forme. Il prend quelques instants pour chercher la meilleure façon d’annoncer la nouvelle, et réalisant qu’il n’y en a pas, il reprend. « Tu te souviens, quand Maxence m’a proposé de te rencontrer pour le site internet, j’ai reconnu ta voix toute suite, même si ça faisait déjà plus de dix ans qu’on ne s’était pas revu ? » Évoquer une situation qu’ils ont vécu ensemble était peut-être le plus simple pour que Ted ne le prenne pas pour un fou quand il finira son récit.  « Rose est venue me voir. Elle est restée un peu, et on a discuté tous les deux. J’ai encore un peu de mal à y croire. C’était peut-être juste un rêve, et dans ce cas, ça reste quand même une raison de sourire. »

Du bout des doigts, il caresse le petit félin qui continue d’émettre de doux ronronnements.  « Est-ce qu’il y a une raison à tant de bonne humeur et de familiarité en ce mardi matin ?  » Il est curieux Louis, et même s’il a pris le temps de répondre à son ami avant de s’intéresser à ce qui est posé sur la table devant lui, il essaye maintenant d’en deviner les aspects grâce au formes que son radar lui permet de percevoir. Lassé, le chat saute des genoux de Louis non sans lancer un regard de mise en garde à Ted, et retourne s’allonger paresseusement sur la chaise de bureau de son propriétaire. Le trentenaire porte sa main à sa montre, lui permettant de lire l’heure. « Franchement, Teddy, tu as une bonne demi-heure de retard. J’espère au moins que tu as ramené un vrai bon petit déjeuner pour te faire pardonner. ».  Il sait que son ami n’aime pas ce surnom, comme il sait qu’il préfère que Louis évite de l’appeler Theodore, mais c’est plus fort que lui, la tentation de l’embêter est bien trop grande.

@Ted M. Fry
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C’est un peu idiot, c’est vrai, de s’attacher ainsi à des traditions aussi insignifiantes, mais aux yeux de l’adolescent qu’il était, dont les parents ont décidé d’aller vivre à des milliers de kilomètres sans jamais revenir le voir, aux yeux du jeune adulte dont le frère est tragiquement décédé, et à qui la garde de sa nièce a failli être retirée, les traditions, c’est ce qui rythme une année tragique de petits moments heureux. C’est célébrer les réussites, les réunions de gens qu’on aime, les petits bonheurs pour ne pas les oublier, année après année. Autrefois, une tradition qu’ils avaient, avec Iris, c’était de passer le lendemain de son anniversaire avec Maxence. Un tête à tête à tête annuel où ils n’existaient que les uns pour les autres. Plus de travail, plus d’école, plus de météo contraignante, rien d’autre ne comptait que leur journée à trois, et leurs projets pour ce jour. Une année, ils l’ont emmenée à Disney World, une année ils ont passé la journée enfermés à regarder Harry Potter et à manger des sucreries.

Et oui, c’est un peu idiot de s’attacher à des traditions aussi insignifiantes, mais c’est une occasion de rendre festif un jour anodin, pour le rendre un peu plus spécial chaque année, et pour Ted, c’est important, même si parfois, ses petites manies semblent agacer Louis. Alors qu’il le prend dans ses bras à peine a-t-il ouvert la porte, Ted sourit au prénom qu’il décide d’utiliser. Il déteste qu’on l’appelle Théodore, et Louis le sait parfaitement. C’est un petit jeu entre eux, Louis refuse de se résoudre à l’appeler Ted. Peut-être pour garder une distance professionnelle entre eux, peut-être pour s’assurer de l’agacer, ne serait-ce qu’un tout petit peu, c’est difficile à dire.

« Je m’appelle Ted. »
Il ne prend pas la peine de répondre à la question de son associé, et ramasse ses sacs de victuailles pour se diriger vers la cuisine, suivi de près par le véritable maître des lieux, Basker. Après tout, il n’est jamais trop tôt pour être si familier, et même s’il n’est pas tout à fait prêt à l’admettre, avoir une raison de serrer Louis contre lui ne serait-ce que quelques secondes, suffisait largement à Ted pour être si familier de bon matin. Après quelques caresses au fidèle compagnon de son ami, le mutant termine de ranger ses achats dans le frigo et les placards. Alors qu’il ramène son mince présent dans la pièce à vivre, Ted rit aux inquiétudes de Louis.
« Ne t’en fais pas, je n’ai pris que le strict nécessaire pour ce midi. Et le petit déjeuner. »
Après une petite pause, il reprend :  « Puisque tu refuses que je t’invite à la maison, ma fabuleuse cuisine vient à toi ! Je suis sûr que tu es ravi. »
Il s’assoit face à son collègue, un sourire aux lèvres. Il ne saurait dire s’il sourit de la situation, de cet anniversaire, ou simplement en réponse au sourire de Louis.  « Raconte, c’est quoi ce suspens ? »  Le trentenaire réalise cependant qu’il n’a pas ramené de verres pour ce petit déjeuner improvisé, et se relève donc pour aller en chercher, tendant l’oreille pour écouter son cher Louis.
Il connaît les lieux comme si c’était chez lui. En fait non. Il connaît l’appartement de Louis et son organisation encore mieux que chez lui. Son emménagement dans ce nouvel appartement a été un peu chaotique, et Ted a parfois du mal à prendre ses marques, il se cogne dans les murs, dans les meubles, ouvre tous les placards pour trouver ce qu’il cherche. C’est une question de jours ou de semaines pour qu’il ne parvienne à s’y faire pleinement, mais pour l’instant, aller chercher de la vaisselle dans la petite cuisine de Louis est un acte qui lui semble bien plus familier. Alors qu’il revient avec son butin et des serviettes en papier, le mutant hoche la tête à la question de son associé. « Oui, je me souviens parfaitement. » C’était difficile pour Ted de voir où il voulait en venir, jusqu’à ce que Louis ne reprenne la parole.

Rose. Rose a été portée disparue quelques mois avant que Ted ne perde son frère. C’était incroyable, inespéré. Engagée dans la Navy, son navire a sombré en mer seize ans plus tôt, c’était… « Tu te moques de moi ? »
Il a du mal à croire les mots de Louis. C’est plus fort que lui, il recompte le nombre d’années, se remémore le visage de la jeune femme, qu’il pensait morte depuis bien longtemps. Rose est vivante. Rose est à New York. Le regard dans le vide, soudain, un sentiment de panique monte dans la poitrine du semi-journaliste, qui pose sa main sur sa bouche. « Tu lui as dit pour Maxence ? »
C’est un choc pour le mutant. Cette amie d’enfance qu’il croyait avoir perdu il y a si longtemps refait surface, il peine à y croire. « Est-ce qu’elle va bien ? Et toi, est-ce que ça ne t’a pas trop secoué de la retrouver ? »

Une raison de sourire. Une raison de sourire, il lui en faut une. Ted secoue la tête pour chasser ces pensées cycliques sur le retour de Rose, et bien que la boule d’angoisse logée dans son estomac ne disparaisse pas, il se recentre sur le moment présent et son cher Louis. Une raison de sourire. Louis est une raison de sourire à lui tout seul. Certes, Ted évite de trop y penser, c’est compliqué, et ça n’a pas souvent l’air réciproque, et puis craquer pour son patron, franchement, c’est d’un cliché. Pourtant, il ne peut pas vraiment s’en empêcher, même s’il aimerait bien, parfois. Il flirt, il a des mots doux et des gestes tendres, de petites attentions pour Louis, ils ont leurs petites habitudes, leurs blagues, qui échapperaient à toute autre personne, leur rythme et leur harmonie. C’était presque écrit.

« Mais tu es une raison à tant de bonne humeur et de familiarité, mon cher Louis. Ta simple présence m’emplit d’allégresse ! »  Un petit rire lui échappe, et il retrouve sa chaise face à son associé, puis remplit les deux verres de jus d’orange. « Plus sérieusement, c’est l’anniversaire de Scatter, un peu, et j’aime avoir des raisons de fêter les choses. En plus tu sens bon, donc j’en ai profité pour te prendre dans mes bras. Pourquoi tu en veux encore ? Ou c’est trop de familiarité pour un mardi matin, il aurait fallu attendre demain ? »

Ted observe Louis, qui tente sans grande discrétion de détecter ce qu’il a bien pu poser sur la table. Un sourire aux lèvres, le mutant lève un sourcil quand son ami reprend la parole.
« Je m’appelle Ted, et j’ai vingt-cinq de retard. Mais j’ai ramené des donuts au sucre et du jus d’orange fraîchement pressé ! »
Ted pousse un verre en direction de Louis, et attrape la petite boîte cartonnée.  pour déposer l’une des pâtisseries sur une serviette et la tendre à Louis.
« Bon appétit, mon petit Batman. »
En général, quand ils passent la journée ensemble, Louis et Ted commencent souvent par une partie de Scrabble. C’était une occasion de parler de la pluie et du beau temps, de progresser en braille pour le voyant, et également de se faire taquiner par Louis. Pivotant sur sa chaise, le trentenaire attrape la boîte du jeu sur une étagère et la dépose devant eux. « Tu veux me battre tout de suite, ou on attend un peu ? »
Bien que loin de manquer de vocabulaire, Ted ne faisait pas le poids face à Louis, mais perdre ne le dérange pas. C’est le joueur adverse qui l’intéresse le plus, de toute façon.



@Louis De LaCroix
crédit : loudsilencecreations

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Il le sait. Ted n’aime pas qu’on utilise son prénom quand on s’adresse à lui, pourtant, Louis continue de le faire. Il faut dire aussi que Ted sait très bien que le journaliste n’est pas très friand des contacts physiques et il l’avait malgré tout pris dans ses bras. Enfin, il n’aime pas les contacts physiques des autres. C’est différent avec Ted. Il a appris à apprécier les moments où son ami se montrait plus familier. Seulement il ne pourrait jamais le reconnaître sans trahir la faiblesse de son cœur. Le manque de contact, c’est ce qui a causé sa rupture avec Sydney. Être prêt à admettre qu’il ne détestait pas totalement ceux de Ted, c’était admettre qu’il a des sentiments pour lui, et ça, ce n’était pas envisageable.

Un soupir échappa au journaliste. « Je ne refuse pas de venir manger chez toi, tu ne m'invites jamais au bon moment. Je suis un homme très demandé, tu sais. Il n’y a pas que toi qui me voudrait, figures toi que j’ai beaucoup de succès.  » Il a un petit air fier sur son visage.Le trentenaire aime embêter son ami. « Je serai ravi de venir chez toi, si seulement on arrivait à trouver un créneau où on serait enfin disponible tout les deux ! ». Ajouta-t-il d’un air faussement navré. Doué pour jouer la comédie, il ne tromperait sans doute qu’à moitié Ted à ce sujet. En vérité, Louis faisait tout son possible pour éviter au maximum Sunny. Loin de ne pas aimer l’épouse de son collègue, en réalité, être en sa présence était une épreuve vraiment douloureuse pour lui. Il préférait s’épargner en refusant un repas que d’être confronté à la triste vérité : Ted a déjà une vie dont il ne fera jamais partie.

Un petit air triste transparaît légèrement à cette pensée qu’il chasse rapidement en repensant à sa grande sœur. Il était tellement heureux de la retrouver que rien ne pourrait plus jamais lui enlever cette sensation de bonheur. Néanmoins le sujet reste douloureux, et le sourire niais de Louis laisse place à un air bien plus sérieux. « Elle savait pour Maxence. » Il marque une petite pause. « En vérité, Maxence était au courant pour Rose. Elle est revenue aux États-Unis il y a déjà six ans. Maxence l’a hébergée pendant un temps. Il lui a dit qu’il était mieux qu’elle attende que je trouve une situation plus stable pour qu’elle vienne me voir mais je suppose qu’il a jugé que ce n’était pas le bon moment jusqu’à ce qu’il meurt. » Il sait que ce n’est pas facile de parler de Maxence, essentiellement parce qu’il partage le deuil avec son ami, mais pour autant, il ne pouvait cacher cette information. « Elle avait l’air vraiment désolée de ne pas m’avoir contacté plus tôt, mais ça allait. » Ajouta-t-il rapidement.

Secoué, il l’était totalement mais il préféra le garder pour lui. Le trentenaire était bien trop heureux d’avoir de nouveau Rose dans sa vie pour émettre le moindre doute à son propre sujet ou au sujet de sa sœur. Si Ted n’a encore rien dit, Louis perçoit chacun de ses mouvements, il a conscience que quelque chose le perturbe et il n’est peut-être pas encore prêt à entendre ce que son acolyte pourrait dire. « Vraiment ? » Demande-t-il à la déclaration de son ami. Ted poursuit et un petit sourire narquois vient doucement se poser sur les lèvres du journaliste. « Et si j’en voulais encore ? » Il râlerait probablement au moindre petit contact physique supplémentaire, mais c’est plus fort que lui. « J’ai un peu de mal à croire que ça fait déjà deux ans pour Scatter. J’ai un peu l’impression qu’on a lancé le site seulement hier. Il faut croire qu’on ne voit pas le temps passer quand on fait ce qu’on aime. » Ajouta-t-il après quelques instants.

Les formes qu’il perçoit ne sont pas assez explicites pour qu’il arrive à deviner seul. Pourtant, avec les années, Louis avait fini par devenir expert à ce petit jeu. Il se débrouillait de mieux en mieux pour réussir à comprendre et identifier les formes qui lui parvenaient. Parfois, il était même capable de deviner des choses que les personnes autour de lui ne voyaient pas. Seulement une boîte rectangulaire ne laisse pas assez d'indices pour qu’il puisse véritablement savoir. Aussi, il finit par poser la question à son ami, reconnaissant son échec. « Tu as trente minutes de retard, Theodore. » Il suit mentalement les mouvements de Ted qui pousse d’abord un verre vers lui avant de lui tendre une assiette qu’il saisit presque sans hésitation. Il s’améliore avec le temps, cette fois, il n’a même pas frôlé les doigts de son associé. « Merci, à toi aussi. »

Un remerciement un peu trop rapide, il fait la grimace quand il réalise que son truc ami vient de l’appeler Batman. Il n’a jamais véritablement apprécié ce surnom, il le tolère seulement dans la bouche de Ted. « Si je suis Batman, est-ce que ça fait de toi Alfred ? » Demanda-t-il avec un air faussement sérieux. « Enfin, de toute façon, je ne suis pas assez névrosé et paranoïaque pour prétendre au costume de Bruce Wayne. Puis je suis certain que tu préfères les collants de Robin. » S’il ne peut pas véritablement lire les comics, Louis ne ratait aucune édition de ceux-ci quand ils étaient adaptés en prose. Il ne l’avouerait probablement jamais, mais il avait un faible pour les super héros. Du bout des doigts, il prend son verre et en bois délicatement une gorgée pendant que Ted semble bouger sur sa chaise pour attraper quelque chose.

Il ne fallut que quelques secondes pour que le bruit des pièces du jeu parviennent jusqu’à Louis et qu’il comprenne ce que son ami venait d’attraper. Un petit sourire se pose sur ses lèvres. S’il existe un rituel entre eux que Louis adore, c’est celui-ci. Le trentenaire aime sincèrement les heures qu’ils perdent à jouer au Scrabble en parlant de tout et de rien. Dans ces moments-là, il a l’impression que la terre a arrêté de tourner, qu’il n’existe plus rien en dehors de ce petit plateau de jeu et des conversations pourtant si banales ! C’était un peu comme n’appartenir qu’à Ted le temps d’une partie avant de ne redevenir que son ami. « Et bien comme tu le souhaites. Je suis prêt à te battre autant de fois que tu le veux, et quand tu veux. » Un peu trop confiant, sans doute, il tenait à sa réputation. En tant que journaliste, il était normal qu’il trouve toujours au moins un mot à écrire.

« Oh, d’ailleurs, pendant qu’on joue, est-ce que je peux te poser quelques questions ? Je sais que c’est inhabituel mais ça m’aiderait vraiment avec un papier que j’écris pour le travail. » Si ce n’était sans doute pas la meilleure des idées, il avait vraiment besoin du point de vue d'un homme marié pour répondre à cette maudite lettre dont il repoussait sans arrêt la réponse. « Mon dictaphone est posé sur mon bureau, si tu es d’accord, tu veux bien me le ramener ? » Il a préparé son plan, Louis. Juste à côté de son Dictaphone, il y avait le fameux faux cadeau qu’il avait acheté à son ami. Un exemplaire d’un livre au titre peu flatteur avec un post-it sur lequel on pouvait lire ‘Teddy’. Il lui en voudrait probablement, mais Louis était bien trop fier de sa bêtise pour renoncer maintenant. Il ne manquerait pas de raconter à Eleanor la réaction de son collègue. Après tout, il n’aurait jamais pu préparer cette plaisanterie sans elle.

@Ted M. Fry
crédit : uni-helps

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Happy birthday !

Gneu gneu gneu jamais au bon moment, gneu gneu gneu il est très demandé. C’est faux, et il le sait très bien, Ted. Pas qu’il n’est pas très demandé, ça, le mutant a conscience que c’est le cas, Louis plaît beaucoup et est une personne très occupée de manière générale, mais sur le bon moment, ce ne sont que des foutaises. En trois ans, pas une fois Louis n’a accepté une invitation à la maison. Parfois au restaurant, en tête à tête, mais jamais chez lui, avec Sunny. Pourtant elle est curieuse, Sunny, de pouvoir partager un repas avec cet homme dont elle entend tant parler, et Ted aimerait qu’il accepte de venir, qu’ils jouent enfin du piano tous les deux, qu’il… Il ne sait pas. Au fond, peut-être que Ted a aussi juste un peu envie de voir Louis dans son appartement, lui faire visiter les lieux, partager avec lui des détails insignifiants sur les escaliers qui grincent, et juste de le voir, lui, dans son intimité, dans l’endroit où il passe le plus de temps.
Il est si tenté de sortir son téléphone pour ouvrir son agenda, et lui demander de choisir une date lui-même, de lui donner ses dispositions pour qu’il puisse organiser ce fameux dîner, mais Ted n’ose pas. Ce n’est pas vraiment son genre, de ne pas oser, mais ce serait lui forcer la main, et si Louis n’a pas envie de manger avec la meilleure amie de son associé, ou de traverser Manhattan pour aller dans cet appartement qui lui est inconnu, c’est son droit. C’est juste qu’il aurait aimé, Ted. Il aurait aimé partager ça avec cet ami, ce collègue, cet homme dont il tombe un peu amoureux, même si bordel, c’est difficile à avouer.

« Ne soupire pas comme ça, je sais que tu es un éminent journaliste demandé par tout le gratin new-yorkais, Louis. Mais Sunny aimerait bien faire ta connaissance, et je te jure que je cuisine bien. Enfin, ça, tu le sauras ce midi, de toute façon. »  
Son ton est jovial, et son sourire s’entend, mais il est un peu blessé, c’est vrai. Sa nièce n’est peut-être pas tout à fait innocente en cela, mais Ted avait l’espoir de construire quelque chose avec Louis, quoi que ce soit, seulement chaque proposition était poliment refusée, toujours avec une bonne excuse, chaque brèche d’affection dans leur amitié se refermait instantanément. Il devrait accepter ces refus, et laisser Louis tranquille, c’est vrai, ce serait plus sage, mais il n’arrive pas à ne plus espérer, Ted. C’est plus fort que lui, Louis fait chavirer son cœur. Il a l’impression que c’est peut-être la première fois qu’il tombe amoureux, même si ces mots ne franchissent jamais ses lèvres. Ted tend la main pour caresser le félin sur les genoux du journaliste, mais Socrate évite le contact, et lui jette un regard mauvais. Il ne sait pas pourquoi, alors que Basker a toujours été un amour, le mutant n’a jamais réussi à obtenir la moindre marque de confiance de la part du chat de Louis. Dans un haussement d’épaule, il va prendre place face à son associé. Peut-être que c’est un autre signe qui devrait le décourager, la méfiance de Socrate, mais cela ne semble pas vraiment fonctionner.

S’il n’avait pas eu à lui annoncer le décès de leur frère aîné, c’est une bonne chose. C’est un événement qui a sombrement marqué la vie de Louis, et Ted aurait eu peur qu’il ne replonge dans des spirales de deuil en devant en parler avec sa grande soeur. « Attend, quoi ? » Il a besoin de récapituler. Donc Maxence aurait caché le retour de Rose, il aurait même caché le simple fait qu’elle soit en vie, et ce non seulement à Louis, mais également à Ted, sous prétexte que la situation de son cadet n’était pas assez stable ? « Maxence aurait gardé un secret comme ça si longtemps ? » Il est confus, Ted, c’est plus fort que lui. Il porte sa main à ses lèvres, sale habitude qu’il a depuis l’enfance, il se ronge les ongles. Parfois c’est l’ennui, mais souvent ce sont le stress et la réflexion intense qui causent cette petite manie.
Louis et Ted ne parlent jamais de Maxence. L’évoquer est quelque chose de rare. En peu de temps, le musicien a vu son ami vivre une rupture douloureuse, et perdre la seule famille qu’il lui restait. Avec la perte du frère de son associé, Ted a perdu un ami précieux, un pilier pour sa nièce, quelqu’un en qui il avait entièrement confiance. Mais Rose est vivante, et il le savait depuis quatre ans, au moment de son accident. Comment cacher une chose pareille à son entourage, qui a renoncé à l’espoir de la revoir un jour ? Ce n’est pas Maxence. Ce n’est pas le Maxence que Ted connaissait, du moins. « C’est à peine croyable. » Les mots lui échappent dans un souffle, à peine audibles. Les yeux dans le vide, Ted revient à lui et secoue la tête pour réorganiser ses idées. « Est-ce que tu dois la revoir bientôt ? C’est une nouvelle vraiment géniale. Je suis tellement content pour vous, Louis ! »

Vite, il retrouve son sourire espiègle habituel, et vite, il charme un peu son ami en lui servant un verre de jus d’orange. C’est presque un jeu, une habitude, que de déclarer une affection sincère sous couvert de petites phrases dignes d’un Don Juan ringard. « Évidemment, douterais-tu du bonheur que ta simple présence m’apporte ? » Ted sourit, remplissant soigneusement le verre de l’homme face à lui, et la question de Louis lui fait lever un sourcil, peut-être même le fait-elle rougir un peu. « Mais je suis tout à toi, tu sais, je peux te prendre dans mes bras, passer ma main dans tes cheveux, je peux même m’asseoir sur tes genoux si ça te fait plaisir, mais Socrate risque de ne pas être content. »
Louis s’exaspère de chaque contact avec son associé, alors ces suggestions semblent absurdes aux yeux du musicien, qui ne perd pas son sourire pour autant. C’est vrai que ce site, c’était un projet particulier. Répandre la vérité, dénoncer les injustices et les mensonges des grands groupes et des gouvernements, quand Maxence les a mis en contact et que Louis a parlé de ce site à Ted, il ne s’attendait pas vraiment à en vivre un jour, à travailler dessus presque à plein temps. S’il était ambitieux et nécessaire, Scatter était aussi un véritable investissement pour Ted. C’est un peu son bébé à lui aussi, bien qu’il ne soit pas derrière les mots des articles, seulement derrière leur forme.
« D’accord, trente minutes. Mais attend de goûter ma bolognaise, tu verras, mon retard vallait le coup. »

Alors que son ami attrape son petit déjeuné d’une main assurée - bien plus qu’elle ne l’était il y a encore quelques semaines, Ted sourit de sa bêtise. La façon qu’a Louis de se repérer dans l’espace, par ultrasons, lui vaut ce petit sobriquet qu’il n’apprécie que très peu. « Alfred ? Je suis outré ! » Avec un air faussement dramatique, le mutant vient poser sa main sur sa poitrine. « Arrête un peu, c’est évident que tu es Batman, Louis, tu es littéralement un homme-chauve-souris. Et je t’imagine bien avoir un costume avec une cape pour lutter contre le crime, la névrose et la paranoïa n’ont rien à voir là-dedans. Et je suis ton Robin. » Après une courte pause, il reprend : « Il y a une telle tension sexuelle entre eux, c’est évident que je suis Robin. Je ne peux pas être Alfred, enfin. »

Il attrape la boîte du jeu de lettres, et sourit. « Je me laisserais bien battre tout de suite, alors. » Le mutant boit à son tour une gorgée de jus de fruit avant d’ouvrir le carton vert contenant le plateau et les pièces lettrées. Alors qu’il déplie avec application la plaque plastifiée sur laquelle ils s’apprêtent à jouer, Ted est surpris par la question de Louis. Il est très rare qu’il parle de son travail au journal, même Iris n’évoque pas le sujet, ayant pourtant effectué un stage avec l’associé de son oncle. « Bien sûr, si je peux aider, c’est avec plaisir, mais je ne suis pas certain d’être vraiment utile, je n’ai pas beaucoup de compétences. » C’est plus fort que lui, ça l’inquiète un peu, cette histoire. En quoi pourrait-il bien être utile pour un article ? Quelques questions, c’est vraiment une première, ça. Ted suit les instructions de son chez Louis pour trouver le dictaphone, et souffle du nez en appuyant le bout de ses doigts sur son front en voyant l’ouvrage sur le bureau. « Tu te fous de ma gueule. » il murmure. Le braille pour les nuls repose sur le meuble, couverture criarde noire et jaune, sur laquelle trône un petit papier, où a été soigneusement inscrit « Teddy ». « Louis, tu te moques de moi ? C’est pour moi le livre ? » Il éclate de rire, il ne peut pas s’en empêcher, c’est plus fort que lui. À l'acquiescement de son ami, il prend l’ouvrage et l’appareil, pour se diriger vers Louis, toujours installé sur sa chaise. Ted place délicatement le dictaphone dans la main du mutant, et se penche pour que leurs visages soient à la même hauteur. « Bon anniversaire Louis. » Et de sa main libre, il attrape le menton de son ami pour planter un baiser sur sa joue avant de se redresser. « Merci pour ce petit cadeau, j’apprécie quand même. Et je m’appelle Ted. » En repartant vers sa propre chaise, sans se départir de son sourire, il retire le post-it de la couverture, qu’il glisse dans le livre avec soin. « Est-ce que je peux savoir qui t’a aidé à organiser ta bêtise ? » Et alors qu’il écoute son ami lui conter ses aventures, il se réinstalle face à lui, et pose son menton dans la paume de sa main. Les questions à venir l’inquiètent, et Louis installe le petit micro entre eux près du plateau sous le regard méfiant de Ted. Comment pourrait-il bien l’aider, c’est vrai ?


@Louis De LaCroix
crédit : loudsilencecreations

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