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Chapter one : roots | ESTRID.

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chapter one :  roots
When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching–they are your family. ---      @Estrid Ohlsson    



Lorsque la colère ne se faisait plus seule maitresse ; Darla retrouvait le cœur d'une mère solitaire. Promesse faite dans un murmure plein d'affection, Echo s'était refusée à ce que la mort en vienne à la séparer de son enfant.

L'unique.
La seule.

L'exception qui avait confirmé toutes les règles immuables de ses malheurs. Dana. A elle, elle lui avait donné le nom de sa première incarnation, comme pour ne jamais oublier celle qu'elle fut jadis et qu'elle n'était désormais plus.

Dana. Elle avait hanté l'esprit alambiqué de la revancharde, tant et si bien qu'elle s'était précipitée pour la retrouver plutôt que de laisser cours à sa rage lorsqu'elle avait ouvert les yeux dans ce corps étranger. Leta n'avait pu l'empêcher de retrouver son sang, parce que finalement, en ce monde, c'était bien tout ce qui comptait.

Au-delà des peuples et des oppositions, des oppressions et des unions ; Il n'y avait bien que le regard d'un enfant capable de calmer tous les courroux, même pour ce cœur gangrené. Même pour cette sublimation de la haine que représentait Darla.

Dans ce confortable Manhattan, Darla avait pris place dans le canapé qu'il lui arrivait souvent d'occuper près de sa fille. Le gouffre de Chronos s'était creusé et solidifié entre l'enfant et la mère entrainant un inversement des tendances. Âge avancé pour Dana contre jeunesse maudite pour Darla, elles n'avaient pourtant aucune rancœur, aucune crainte à se faire face.

Parce qu'après tout ce temps, plus rien d'autre ne comptait hormis les minutes passées à profiter de la présence de l'autre.
Tournée vers Dana, Darla prenait plaisir à coiffer sa chevelure argentée tandis que la conversation s'enchainait avec légèreté.

« Vous n'avez pas envie de vous offrir un petit voyage avec Erik ? Il faut profiter de la vie, ma douce. »
Dana eu un rire avant de se tourner vers sa mère et hausser les épaules nonchalamment. « Tu sais, on aime notre tranquillité. » L'hésitation se fit sentir dans son timbre alors qu'elle reprit. « Dis-moi, Maman, quand comptes-tu rencontrer les enfants ? Officiellement je veux dire ? Ils auront besoin de toi, un beau jour. »
Darla claquait la langue contre son palais avec sévérité en jaugeant sa fille tandis que leurs regards se croisaient.

« Ne parle pas de malheur. Tu as encore de belles années devant toi, je veux que tu profites pour nous deux du plaisir de vieillir. »
« Sauf que ça n'est pas forcément un plaisir. »
« Crois-moi, Dana..  Ça l'est toujours plus que de vivre une éternité de trahison et de malheur. Je suis heureuse que tu ais été préservé de ce mauvais sort. » Conclue-t-elle en venant déposer un baiser contre sa tempe. La brosse était abandonnée alors qu'elle se relevait.

Dana en fit de même pour venir étreindre sa mère et cette dernière lui rendue l’attention avec une incommensurable douceur. Il n'y avait bien que pour elle, que Darla pouvait tout oublier.

« Prends soin de toi, tu veux ? Et si tu as le moindre problème, appelle-moi. Je viendrais. »
« C'est une promesse ? » S'amusa Dana alors que Darla lui répondit d'un sourire mutin accompagné d'un.. « Toujours, ma fille. Toujours. »

L'étreinte déliée, Darla prenait la direction de la sortie de l'appartement, comme à son habitude. Le pas plus léger que le cœur, elle resta un moment hanté par les présomptions de sa fille, car elle refusait de voir ce jour arriver. Elle refusait de la perdre.

Inspirant profondément, elle ouvrit la porte d'entrée pour tomber nez à nez avec Estrid. Moment d'arrêt et mouvement de recul, elle jura d'un timbre bas en gaélique avant de se ressaisir.

Droite et un léger sourire peint aux lèvres, Darla opta finalement pour la simplicité. « Bonjour, Estrid je suppose ? » Elle ne supposait pas, elle le savait. Prête à se défiler, les mots demeuraient néanmoins coincés dans sa gorge tandis qu'elle pouvait, pour la première fois contempler sa petite fille sans prendre le moindre détour.




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When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching–they are your family. ---       @Leta Forsyth    



Installée dans son fauteuil, face à son dernier patient de la journée, Estrid l'écoutait d'un air distrait, le regard plus dans le vide que sur le jeune homme allongé sur le divan qui discourait depuis plus de dix minutes sans interruption. Des histoires de politiciens, le jeune homme étant un des assistants d'un adjoint au maire de la Grosse Pomme. Ça lui arrivait rarement d'agir ainsi à Estrid, elle était une bonne psychologue, mais là, la fin de journée approchait pour elle, et elle avait en tête d'aller voir sa mère. Petite visite surprise, pour lui apporter un collier qu'elle lui avait fait faire.
En effet, un des pendentifs préféré de sa mère, celui qui contenait la photographie de ses enfants à l'intérieur lui avait été volé il y a quelques semaines, dans le métro probablement, alors la Ohlsson en avait fait faire refaire un à un grand bijoutier de New York. Un prix à payer, mais rien ne valait le sourire de sa chère mère, qu'elle aimait plus que tout. Elle était si fière d'elle, de son idée, et de l'idée de voir la joie se dessiner sur les traits fins de sa génitrice, toujours là pour elle, peu importe les épreuves de la vie.

Une pensée qui lui donne le sourire. Une pensée qui la réjouit, alors qu'enfin, sa séance interminable prend fin. Elle peut quitter son cabinet l'esprit léger désormais, tourner la clé à double tour dans la serrure de la porte, et rejoindre les rues bondées de Manhattan. Il fait beau, un doux soleil de début de printemps brille haut dans un ciel bleu presque sans nuage, et après un instant d'hésitation, la suédoise refuse d'héler un taxi, pour remonter à pied jusqu'à chez ses parents. Plusieurs blocs la sépare de leur appartement, elle mettrait presque quarante-cinq minutes à pied, mais elle s'en fiche. Il fait beau, elle veut profiter du soleil.
Lunettes de soleil sur le nez, écouteurs diffusant une douce musique, elle avance à bon rythme, son précieux présent bien au fond de son sac à main. Elle a vérifié quatre fois avant de quitter le cabinet. Comme elle a vérifié que les mêmes photos que dans le précédent se trouvaient bien à l'intérieur. Et que l'écrin noir contenant le collier était en parfait état. Oui, elle avait mis les petits plats dans les grands, mais Dana avait été vraiment peinée par la perte de ce bijou. Et avec ses frères trop occupés par leur vie respective pour se soucier de tout cela, Estrid s'en était souciée toute seule.

Sur le chemin, elle hésite un instant à envoyer un message à sa mère, pour la prévenir qu'elle venait la voir. Son père n'était pas au domicile, elle le savait. La brune connaissait son emploi du temps par coeur, et à cette heure de la journée, il était à l'université de Columbia, certainement à donner une conférence, ou à travailler dans son bureau. A croire que la retraite ne serait jamais pour lui, tant il aimait ce qu'il avait la chance de faire.

Finalement, elle n'envoya pas de SMS, et la jolie brune continue son chemin sous le soleil de New York. En bas de l'immeuble, elle se sert du double des clés qu'elle a depuis des années maintenant, pour ouvrir la porte principale. Puis, elle rejoint l'ascenseur et l'étage de l'appartement qui l'a vu grandir, il y a bien des années maintenant.

Presque rien n'a changé ici. Oh, les couloirs de l'immeubles ont été repeints à plusieurs reprises, les portes des logements aussi, et l'ascenseur modernisé, mais tout semble comme au premier jour de leur emménagement pour Estrid. Et comme à chaque fois, un sourire nostalgique se dessine sur ses lèvres, alors qu'elle franchit les derniers mètres en l'ascenseur et l'appartement familial, dans lequel elle s'apprête à faire tourner sa clé, comme toujours. Sauf que… Sauf que la porte s’ouvre soudainement, à la grande surprise de la mutante.

Le visage qui lui apparaît lui semble familier, et pourtant, Estrid sait qu’elle n’a jamais rencontré la jeune femme qui lui fait face. Une jeune femme dans la mi-vingtaine, assurément. Plus jeune qu’elle en tout cas. Mais ce visage lui rappelle ostensiblement quelqu’un, sans qu’elle n’arrive dans un premier temps à savoir qui. Et sa recherche silencieuse est interrompue par la dite jeune femme, qui prend la parole, l’appelant par son prénom. Seconde surprise en l’espace de quelques secondes pour la suédoise.

- Oui, c'est moi.

Répond-t-elle d'un ton légèrement suspicieux, tout en continuant de dévisager la brune face à elle.

- Et vous...

Soudain, elle s'interrompt avant même d'avoir fini sa phrase, car ce visage familier lui revient. Sur de veilles photos, qu'elle a souvent vu enfant, mais qu'elle voit moins aujourd'hui. Des images de sa grand-mère maternelle. Sauf que celle-ci est décédée. Et qu'elle ne peut avoir cet âge-là. Enfin, elle pensait cela, mais elle savait que ce n'était pas vrai avec certaine mutation, son cerveau pensant à la douce Willow de l'Institut. Peut-être un déclic d'ailleurs, que de penser à elle, rendant méfiante Estrid sur l'instant.

- Qui êtes vous ?

Demande-t-elle finalement, avec plus d'aplomb, toujours méfiante. Qui était cette femme qui sortait de l'appartement de ses parents, sans être raccompagnée par sa mère. Comme elle le faisait elle. Une familière ? Etait-elle Darla ? Non, c'était impossible, il fallait qu'elle arrête de penser cela... Maintenant, elle attendait la réponse de son interlocutrice, qui n'avait pas bougé du pas de la porte.


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When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching–they are your family. ---      @Estrid Ohlsson    



Face à face impromptue, Darla soupçonna même pendant quelques secondes sa fille d'être responsable de la rencontre. Pour autant, et comme bien souvent, elle préféra lui offrir le bénéfice du doute. En cette terre, Dana fut bien la seule à jamais préservée de la paranoïa de sa mère.
Parce que Darla avait confiance en son enfant.
Parce qu'elle l'aimait plus que tout.

Dorénavant face à sa petite fille, Echo adopta une attitude sereine et haute, comme elle en était capable en toutes circonstances. Un peu par habitude, beaucoup pour dissimuler son inquiétude et ses pensées tournant à vive allure dans sa psyché, elle gardait encore un instant le silence. Jusqu'à finalement opter pour une innocence feinte.
Parce qu'Estrid, elle la connaissait bien plus qu'elle n'aurait dû, notamment au travers du verbe de sa fille devenue mère, mais aussi d'évènements malheureux qui l'avaient forcées à agir dans la pénombre. Elle s'était même souvent intéressée au bien être de sa descendante, interrogeant sa mère afin de s'assurer que tout allait bien. Qu'aucun mal ne lui fût fait dans ce monde particulièrement cruel.

Face à la suspicion d'Estrid, Darla joua avec malice la carte de l’innocence, le tout pour mieux battre en retraite. D'ailleurs, lorsqu'elle lui demanda enfin qui elle était, ses lèvres s’entrouvrirent afin de proférer un énième mensonge. Son émergeant de sa bouche, il fut pourtant coupé par les bruits de pas de Dana qui s'inquiétait d'entendre de l'agitation à sa porte d'entrée.

« Tu es encore là ? » Demanda-t-elle à Darla dans une clairvoyance chanceuse. Lorsque finalement elle aperçut Estrid, elle lui adressa un sourire rayonnant. « Oh Estrid ! Ma beauté ! »

Dépassant sa mère, elle vint embrasser les joues de sa fille tandis que Darla observait avec attention l'alchimie familiale opérer. D’ailleurs, un étrange sentiment de fierté l'étreignit tandis qu'elle observait la magie des retrouvailles opérer sur ces deux générations. Ces deux générations porteuses de ses racines maudites.

« Estrid, je te présente.. » Dana s'arrêta tandis que le regard translucide de sa mère l'observait fixement. Tant de choses pouvaient passer dans un regard. Tant de choses.. Et pourtant, Dana contre-carra la réticence de sa mère avec son habituelle douceur. « Ne fait pas cette tête.. N'est-ce pas l'occasion parfaite ? »
Echo jura à nouveau dans un murmure alambiqué tandis que Dana fermait la porte derrière sa fille. Le piège était définitivement refermé sur Darla. Malheur.

« Bien, bien. » Accepta avec dignité la mutante avant d'enchainer. « Darla, je suis Darla. Ta.. Grand-mère. »
Diable que ce genre de phrase pouvait-être perturbante.

Un éclat de rire vola dans l'air tandis que Dana s'amusait de la situation en faisant signe aux deux générations de suivre le mouvement. Pour son cas, elle bifurqua rapidement en direction de la cuisine. « Je vais nous préparer du thé, je vous laisse le temps de faire connaissance. »

Et tandis que sa fille disparaissait, Darla toisa longuement le vide qu'elle avait précédemment occupée avant de revenir porter son attention sur Estrid.

« Cette chippie.. La situation l'amuse beaucoup trop. » Si le reproche filtrait en apparence, il n'en demeurait pas moins enrobé d'une douceur maternelle. C'était inévitable.




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When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching–they are your family. ---       @Leta Forsyth    


Ce visage qu'elle semble connaître hante Estrid, alors qu'elle fixe l'inconnue face à elle. Une inconnue qui semble la connaître, ce qui la destabilise, elle qui ignore qui elle est. C'est étrange comme sensation d'être face à une personne qui vous connaît, quand la chose n'est pas réciproque. Encore plus quand il y a une impression de déjà vu, comme c'est le cas pour la psychologue.

L'observation silencieuse dure quelques secondes, avant que la brune n'ose demander à la jeune femme qui est face elle son identité. Qui est-elle ? La première question qui la taraude. La seconde: que fait-elle chez ses parents ? Son côté protectrice prend le dessus sur cette question. Elle n'aime pas quand des inconnus dont elle n'a jamais entendu parler sont là, chez ses parents. Méfiante, comme toujours Estrid. Mais entre son frère mutant membre du GLM, celui scientifique et elle, mutante également, la méfiance était un maître mot au sujet des inconnus qui en savait un peu trop sur elle à son goût.

Sa suspicion exprimée, la suédoise attend une réponse, ses yeux d'un bleu profond observant sans détour la jeune femme. Elle attend en silence, sans presser. Elle attend que la réponse arrive. Ce qui semble enfin être le cas, après un court silence. Mais sa mère arrive au même moment, interrompant les deux brunes.
Le ton de sa voix est claironnant, ce qui fait dire à Estrid qu'elle n'a pas une ennemie face à elle, juste avant que sa mère ne l'aperçoive. Sans une seule once d'hésitation, un sourire se dessine sur le visage de la fille. Docile et aimante avec ses parents. Voir sa mère lui regonfle le coeur, et un instant elle oublie ce visage qui lui semble familier mais qu'elle n'arrive pas à remettre.

- Coucou Maman !

S'exclame-t-elle d'un ton joyeux, en embrassant sa génitrice avec tendresse et amour, comme toujours. Elle la serre même un instant contre elle, avant de la libérer, laissant apparaître un léger rose sur ses joues. Puis ses yeux passent naturellement de sa chère mère à l'inconnue, qui n'a pas bougé du pas de la porte depuis un moment maintenant. Et sans rien ajouter, elle attend les présentations, naturellement. Qui finissent par arriver.

Le regard de la brune, Estrid le capte et n'en rate pas une miette quand Dana commence les présentations. Elle ne sait pourquoi, mais ce regard lui déplaît, et lui fait dire qu'il y a une entente particulière entre les deux femmes. Une entente qu'elle n'arrive pas à définir, à son grand dam. Hormis que leur lien est d'affection et proche. Et ce visage. Ce visage qui ne lui est pas inconnu. Cela la hante, car elle n'arrive pas à le remettre, elle qui d'ordinaire était assez douée à ce genre de jeu. Ce que lui confirme la phrase suivante de sa génitrice.

- Maman ?

Ne peut s'empêcher d'interroger dans un souffle la psychologue, juste avant que la parole ne soit prise par la femme face à elle, qui acceptait avec dignité la demande de Dana. Et après un rapide silence, elle se présente: Darla. Sa grand-mère.

En entendant cela, Estrid ne peut s'empêcher de tressaillir, surprise par une telle révélation, tout en trouvant une réponse à son interrogation. Ainsi, c'est pour ça que le visage de la jeune femme lui disait quelque chose: il était celui de sa grand-mère, vu plusieurs en fois en photo depuis son enfance. Un visage plus jeune certes, mais c'était bien celui de son ancêtre. Le doute ne subsistait plus. Et pourtant. Comment tout cela était-il simplement possible ?

- Darla...

Répète-t-elle simplement, trop surprise pour dire autre chose, alors que sa mère la tirait par le bras pour la faire entrer dans l'appartement de son enfance, en riant. A croire que la situation l'amusait. Ce qui n'était pas vraiment le cas de la Ohlsson.
Sa mère la lâche finalement, pour bifurquer vers la cuisine afin de préparer du thé et les laisser faire connaissance. Voilà une bien grande expression que faire connaissance, car Estrid ne sait par où commencer. Et même quoi dire. Et même comprendre pourquoi sa grand-mère semblait plus jeune qu'elle. Alors que techniquement... c'était impossible... A moins d'être une mutante ?

Entre les deux femmes, c'est Darla qui reprend la parole en première pour commenter le comportement de sa fille. La mère d'Estrid. Non, définitivement, elle n'arrivait pas à se faire à cela. Bien qu'elle allait devoir.

- Contente, c'est bien ça, oui.

Se contente-t-elle de dire, avant de rejoindre le salon juste derrière, pour s'asseoir dans un fauteuil. Elle a peur que ses jambes ne la portent pas assez longtemps.

- Je crois que je mérite une explication.

Estrid murmure ces quelques mots, juste assez fort pour que Darla, qui vient de la rejoindre puisse l'entendre, et non sa mère qu'elles peuvent entendre farfouiller dans la cuisine pour préparer du thé.

- Comment ?

Ajoute-t-elle rapidement, ses yeux fixant cette femme qui disait être sa grand-mère, alors que son cerveau, en ébullition depuis plusieurs minutes, semble bouillir un peu plus. A croire que bientôt, de la fumée aller lui sortir des oreilles. Mais son comment contient assez de sous-entendus, autant que possible par rapport à toutes les questions qui fusent dans sa tête.


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L'amusement de Dana émoussa la contrariété de sa mère tandis qu'elle la regardait prendre la direction de la cuisine. A son tour même, Darla obtempéra afin de retourner dans le salon qu'elle venait tout juste de quitter. Une fois arrivée, elle prit place dans un des fauteuils en croisant tranquillement les jambes. Il n'y avait aucun doute quant à l'habitude que revêtait les mouvements de la mutante ; elle était une habituée de ces murs. Ou peut-être était-ce son aisance naturelle qui la faisait passer pour maitresse d'un endroit lorsqu'elle en foulait en réalité tout juste l'entrée.

Si cette question resta en suspens, une autre ne tarda pas à passer les lèvres d'Estrid. De la méfiance à la suspicion, finalement, c'était au tour de l'étonnement de jouer sa mesure sur les traits de la petite fille de Darla. Cette dernière la regardait faire sans trahir l'ombre d'un amusement ou d'un étonnement. A vrai dire, Darla pouvait avoir mille défauts qu'elle n'en demeurait pas moins attachée à sa famille. Ainsi avait-elle eu le loisir à de multiples reprises de s'imaginer cette rencontre.

Et l'imprévue n'avait jamais fait partie de ses scénarios favoris.
Parce que Darla détestait l'imprévue.

La sensation d'être au pieds du mur forçait son échine à demeurer droite, harnachée de sa fierté et de son calme circonstanciel. Ainsi, lorsqu'Estrid réclama une explication, Echo ne put s'empêcher de dévoiler l'ombre d'un sourire ironique. « Vraiment ? » Mériter une explication était un peu trop fort, beaucoup trop exagéré. La doyenne estimait n'avoir jamais trompé ou menti à sa descendante. Pour autant, elle saluait silencieusement la méfiance d’Estrid. C'était ainsi qu'on apprenait à survivre. C'était ainsi qu'on passait entre les mailles des tromperies perpétuelles.

« Quel genre d'explication attends-tu ? Celle de ma présence ou celle de mon absence ? » Car entre les deux, tout un monde grouillait. Des vies inachevées au désespoir d'émerger dans le corps d'une réfractaire à les faire exister ; Darla douta que cette explication puisse satisfaire Estrid. Ou peut-être se refusait-elle plutôt à lui livrer clé en main. La méfiance et la réserve semblait être de véritables traits familiaux.

« Comment je suis en vie ? Ou peut-être plus jeune que toi ? La réponse me semble pourtant évidente.. C'est une question de gène. » De gène mutant, et pas de jeunesse préservée. Mais le jeu de mots sembla particulièrement amusant pour la mutante qui esquissa un léger sourire mutin. Son regard céruléen scrutait un moment sa petite fille tandis qu'elle demeurait confortablement installée dans son fauteuil. « L'impossible n'est qu'une question de limites. Il aisé de comprendre que ce monde n'en a pas. » Pour le meilleur comme pour le pire, Darla avait fini par comprendre avec le temps que ce monde n'était finalement limité que par les conceptions humaines.

Retrouvant son sérieux, Darla s'accoudait au fauteuil en croisant ses doigts entre eux. Le regard rivé sur celui d'Estrid, elle se décidait à révéler un fragment sacré. L'essence du lien qui l'unissait à sa fille. « J'ai un jour fait la promesse à ma fille de toujours être à ses côtés. Je tiens toujours mes promesses Estrid, c'est aussi simple que cela. Pas même la mort ne m'empêcherait d'être à ses côtés, n'est-ce pas l'essentiel ? » Un sourire pensif couvert d'une ombre douce passait sur ses lèvres tandis que ses pensées s’orientaient vers Dana.
Si Darla pouvait être l'incarnation de sa rage intériorisée, il n'en demeurait pas moins qu'elle conservait en elle cet éclat tendre pour sa fille. Et plus généralement pour sa famille.. Même si cela ne semblait pas totalement évident au premier abord.


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Estrid est interpellée par la présentation qui est faite de l'inconnue. Elle est cette grand-mère, la mère de sa propre génitrice, qu'elle pensait morte depuis des années. Et qui pourtant est là, face à elle, bien vivante, et bien plus jeune qu'elle ne devrait l'être. Tout cela surprend la brune, l'interpelle, alors que sa mère semble s'amuser de la situation, laissant la petite-fille et sa grand-mère seules, afin d'aller préparer du thé.

La psychologue observe alors quelques secondes, ce qu'elle considère comme un fantôme, avant de rejoindre le salon pour prendre place dans un fauteuil de la pièce. Ses jambes semblent prêtes à la lâcher, alors elle préfère s'asseoir avant de tomber par terre.
Poussant un soupir de soulagement, elle ferme les yeux un court instant, avant de croiser les jambes et de les rouvrir pour regarder droit dans les yeux Darla, pour murmurer quelques mots audibles juste par celle-ci. Elle méritait des explications là, car apprendre que sa grand-mère est en vie et jeune, donc une mutante, enfin c'était la seule raison qu'elle avait en cet instant, ce n'était pas une pilule facile à avaler.

La réponse de Darla ne se fait pas vraiment attendre, et vu le ton employé, Estrid se redresse dans son siège, croisant un peu plus ses jambes, sans rien rétorquer. Oui vraiment, elle attendait une explication. Et son regard dur semblait le confirmer. Maintenant, elle attendait que la brune qui lui faisait face reprenne la parole. Ce qui se fait quelques secondes plus tard.
Quelle genre d'explication est-ce qu'elle attend ? A vrai dire, toutes les explications possibles. Comment pouvait-elle être là ? Comment avait-elle disparu ? Comment ? Mille comment lui venait en tête, alors elle exprima simplement un comment en guise de question, sans rien ajouter. Si la jeune femme face à elle avait un caractère méfiant, il en était de même pour la Ohlsson.

La réponse qui vient, fait soupirer Estrid. Elles n'étaient pas sorties de l'auberge toutes les deux, si elles se montraient méfiantes ainsi l'une envers l'autre. Alors qu'elles étaient censées être de la même famille. Mais mieux valait faire attention dans le monde dans lequel elle vivait.
Une question de gêne. La psychologue s'en serait largement douté. La réponse la fait rouler des yeux et soupirer à nouveau, avant que ses doigts ne viennent s'appuyer sur ses paupières quelques instants.

- Je crois que ma question est assez claire et évidente.

Commente-t-elle simplement, en posant un regard sans émotion sur la jeune femme. Si sa mère s'attendait à des retrouvailles chaleureuses, elle se trompait visiblement. Mais Estrid ne se voyait pas prendre dans les bras la femme qui lui faisait face. Pas encore tout du moins. Avant, elle a mille questions qui méritent des réponses.

- Et parler ainsi, sans vraiment répondre à la question posée, ne va pas aider. Que l'impossible soit une question de limite ou pas.

Ajoute-t-elle, ses yeux bleus toujours posé sur Darla. Son sentiment d'exaspération augmente un peu. Vivement que le thé arrive pour qu'elle puisse se détendre avec une délicieuse boisson chaude. Et que sa mère puisse répondre à ses questions, ça aussi se serait pas mal. Elle avancerait certainement plus dans sa recherche de réponse avec elle qu'avec la femme qui lui faisait face.
Enfin, c'est ce qu'elle pense, jusqu'à ce que la jeune femme ne s'ouvre enfin un peu. Un léger peu, pour évoquer une promesse faite à Dana. Ce n'était pas la réponse parfaite à toutes les questions qu'avait Estrid, mais c'était déjà un bon début. Bien que ça fasse naître d'autres questions chez la brune. Nouveau soupir de sa part, avant qu'elle ne se masse une seconde les tempes.

- Je vois.

Lâche-t-elle simplement, avant de se redresser à nouveau.

- Donc, si je comprends bien, tu as toujours été là ?

Et par cette question, elle sous-entend qu'elle a toujours été pas loin, à les observer de loin. Ce qui était un poil flippant à vrai dire.

- Pourquoi est-ce que je n'apprend ton existence qu'aujourd'hui ?

Ajoute-t-elle rapidement, s'assurant que sa mère n'arrivait pas. Et vu le bruit venant de la cuisine, elle prépare toujours le plateau, qu'elle doit garnir de gâteaux.

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L'art du verbe était le petit plaisir de Darla ; ainsi en usa-t-elle par force d'habitude lorsqu'enfin, elle se retrouvait face à sa petite fille. Méfiance naturelle luttant contre confiance émergeante, la mutante ne pouvait efficacement batailler contre ses travers lorsqu'une rencontre en appelait à leur émergence. Alors, Darla jouait le jeu de la langue de bois, elle jouait la carte de la demi-teinte.

Surement cherchait-elle également à voir jusqu'où la curiosité d'Estrid était en capacité de s'étendre, ainsi analysait-elle dans le processus ses faits et gestes. Le trouble avait été perçu, tout autant que les soupirs de lassitudes qui eurent le mérite d'amuser l'ainée qui jouait, à contrario, la carte de la patience infinie.

Oui.
Darla pouvait jouer à ce jeu pendant très longtemps, alors même qu'elles n'étaient qu'aux prémices de leur rencontre. Pour autant, elle avait conscience que c'était ainsi qu'elle risquait de se mettre à dos sa propre petite fille.. Était-ce si mal que cela ? Car si Estrid ne pouvait lui tenir tête, alors, elle ne portait pas en elle ce gène dissident qui faisait ce qu'elles étaient toutes. Une lignée de femmes fortes au destin bousculé.

« Ta question est évasive, Estrid. » Une ombre acérée passait sur les traits fins de Darla tandis qu'elle s'installait confortablement dans le fauteuil. « Je mettrais ça sur le compte du choc de te découvrir une grand-mère en pleine santé. »

Un élan de clémence filtrait, pour autant, Echo maintenait sa position avec une fermeté tranquille tandis que ses jambes se croisaient. Face aux exigences avides de sa petite fille, elle restait inflexible alors même qu'un sourire se haussait en guise de réaction à ses propos mais aussi son exaspération visible.

« Je conçois que tu cherches à comprendre les raisons de ma présence, mais ça ne t'octroie pourtant pas le droit d'exiger. Là d'où je viens, les enfants n'exigent pas, ils demandent. Ils ouvrent le dialogue. » Décroisant les jambes dans un soupir qui laissait transparaitre les prémices de la déception, Darla se relevait pour faire quelques pas dans la pièce et observer les différentes photographies disséminées çà et là. « Mais avant que tu ne m'avances l'argument des temps qui ont changés, je vais tout de même tenter de te fournir des réponses. »

Des réponses.
Celles qu'elle accepterait de livrer.

« Crois-tu au concept d'âme, Estrid ? Crois-tu qu'elle puisse être immortelle ? » Interrogeait-elle en continuait d'observer les photos jusqu’à se saisir de l'une d'entre elles représentant la famille Ohlsson.

Reposant le cadre au bout de quelques secondes, elle coula finalement une œillade arctique sur les traits de sa petite fille et la détailla minutieusement. « J'ai été là, autant que possible, même si ces dernières années ont été chaotiques. A chaque prise de conscience, je suis revenue vers Dana, oui. » Parce que comme elle avait pu le dire plutôt, elle avait promis à sa fille de ne jamais l'abandonner.

Concernant la révélation de sa présence, Darla coula un regard bref vers la cuisine où sa fille s'afférait à préparer un plateau bien trop gourmand pour les trois générations présentes. Un léger sourire incurva les lèvres rougit de Darla et elle haussa les épaules.

« Le hasard, ce n'est qu'un hasard visiblement. » Répondit-elle en revenant observer Estrid. « J'ai toujours refusé d'interférer dans vos vies, alors même que Dana a toujours voulu vous présenter à moi. Mais pour être honnête, j'ai beaucoup entendu parler de vous, et j'ai veillé autant que possible sur votre bien être. » Autant que possible, oui. Et Darla estimait ne pas avoir été trop intrusive.
Parce qu'elle-même, elle exécrait les tempéraments trop intrusifs. Elle n'aurait pu assumer en conséquence un tel comportement de sa part, surtout pas auprès de sa famille.


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When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching–they are your family. --- @Leta Forsyth


La langue de bois. Une chose à laquelle la brune est habituée, mais aujourd'hui, elle ne sait pourquoi, cela l'agace. Sûrement parce qu'elle vient de découvrir que cette inconnue est en réalité sa grand-mère Darla, qu'elle pensait morte depuis des années. Pire encore à ses yeux: sa mère et elle semblent bien complices. Ainsi, elles se connaissent bien, et se voient depuis des années. Enfin, c'est ce qu'elle déduit, et elle sait qu'elle ne se trompe pas la psychologue. Tout comme elle comprend rapidement, que la conversation va être une véritable danse. Une danse méfiante et de défi, mais une danse. Et si elle s'exaspère rapidement face au jeu dans lequel la brune semble vouloir s'enfoncer, la jeune femme se reprend vite, et repose ses questions.

Elle attend des réponses la suédoise, et si elle ne les a pas, elle les reposerai. Encore et encore. Et si Darla ne veut rien dire, Estrid se rabattrait sur sa mère. Une autre fois. Elle n'aime pas trop qu'on se foute d'elle, encore plus dans une telle situation qui lui semble d'une importance capitale. Ce qu'elle vient de découvrir est plus qu'important à ses yeux oui. Cela remet bien des choses en questions. Elle avait hâte d'appeler ses frères dès sa sortie, d'en parler avec eux. Mais pour l'instant, elle se reconcentre sur la conversation, restant impassible en entendant la nouvelle réponse de la femme face à elle.

- Non, je ne découvre pas une grand-mère mais une femme qui dit l'être, ce sont deux choses différentes.

Rétorque-t-elle simplement, en haussant les épaules. Ca l'agace un peu la suffisance de la femme qui lui fait face, qui semble se trouver maligne à faire des mystères au lieu d'expliquer clairement la situation. Tout ce que demande Estrid. Elle ne sait pourquoi cela semble si compliqué à comprendre. C'est même plus que logique à ses yeux. Sauf quand on veut jouer la mystérieuse, peut-être pour cacher quelque chose ? Qui sait.
Les yeux bleus perçant de la jeune femme se posent sur la brune assise face à elle, pour l'observer. La réponse qu'elle entend lui déplaît, mais elle commençait à comprendre son interlocutrice, si bien qu'elle s'attendait à une pique. Estrid reste donc impassible face à celle-ci, et quand la brune se tait, elle se permet de reprendre la parole.

- Je ne suis pas une enfant

Répond-t-elle acerbe, sans pour autant élever la voix, gardant plutôt un ton neutre. Non, elle n'était plus une enfant. Le match entre elles semble lancé.

- D'ailleurs si j'en juge par l'apparence, ici, de nous deux, l'enfant, ce n'est pas celle que l'on croit, n'est-ce pas ?

Petite pique bien lancée, et un sourire amusé naît quelques instants sur les lèvres de la brune.

- Quant au fait d'exiger, je crois qu'ici, vu la situation ubuesque à laquelle j'assiste, je suis en droit d'exiger des explications. Et des bonnes.

Pour elle, pour sa mère, pour sa famille. Bref, ils méritent de savoir. Elle s'apprête de dire aussi que les temps ont changé, surtout qu'elle était féministe et engagée la suédoise. Une réplique que ses parents entendaient souvent d'ailleurs, que les temps avaient changé. Mais la jeune femme face à elle la devance, faisant naître un sourire amusé sur les lèvres d'Estrid.

- J'écoute.

Dit-elle alors simplement, en croisant ses bras, et en se calant dans le fond du fauteuil, ses yeux fixant à nouveau son interlocutrice. Sa grand-mère. Non, ça, décidément, elle avait encore du mal à l'accepter.

- Qui sait ?

Lâche quelques secondes plus tard la Ohlsson en entendant la question qui lui était posée, avant de se taire pour écouter. Ecouter une réponse encore bien mystérieuse à ses yeux. Chaque prise de conscience ? Concept de l'âme ? Estrid n'était pas idiote pour comprendre que la jeune femme était une mutante, mais le reste restait flou, elle devait l'avouer.

- Je crois que plus flou comme explication, ce n'est pas possible. Vous savez, faire simple, c'est possible. Il suffit de dire la vérité, simplement.

C'était aussi simple que cela. Les paroles mystérieuses n'amenaient à rien. Et si elle était patiente Estrid, très patiente, aujourd'hui, dans cette situation, cela commençait à l'agacer. Et son ressenti pour la femme qui lui faisait face n'allait pas dans le sens du positif. Bien au contraire. A quoi cela lui servait de faire tant de mystères ? Surtout à sa petite-fille ?
D'ailleurs, qu'est-ce qui amenait à ce qu'elles se rencontrent aujourd'hui, si Darla était là depuis des années. Présentes, pas très loin. Et la réponse est le hasard. Un simple coup du destin, qui a grandement plu à Dana visiblement. Foutu destin.

- Veiller sur nous ? C'est-à-dire ?

Par veiller, on pouvait entendre plein de choses: juste surveiller de loin comme intervenir discrètement. Et il pouvait y avoir quelques situations qui venaient en tête d'Estrid où elle aurait pu intervenir, dans le cadre de sa veille.

- Ca reste, néanmoins, à mes yeux, creepy que de tels agissements. Encore plus quand je sais que ma mère, elle, était au courant.

Autant qu'elle soit honnête. Et qu'elle laisse sa méfiance montrer un poil le bout de son nez.



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When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching–they are your family. ---      @Estrid Ohlsson    



Match des égos et des tempérament lancés, la situation s'enlisait pourtant dans un bourbier plein de demi-mots. Darla avait pourtant fait un effort pour livrer un début d'explication qu'elle avait espéré être une porte ouverte à la discussion, mais l'esprit contrarié de sa petite fille bousculait le fil de leur rencontre.
Finalement exaspérée par l'attitude d'Estrid, Darla riva sur elle un regard arctique et fixe tandis qu'elle ne semblait désormais plus l'analyser. Bien au contraire, elle semblait plutôt chercher l'instant propice à la rétorque froide et cassante. Descendance ou non, la mutante s'était déjà défaite de sa bonne âme volubile pour se raccrocher à ses vieux démons. Rancune sous l'ongle gagnant exponentiellement du terrain, elle penchait le visage sur le côté et redressait ensuite le menton tandis que sa langue claquait sèchement contre son palais.

La première erreur avait été de mettre en doute sa parentalité.
La seconde avait été de tenter l'inversion des âges.
La troisième avait été de ne pas saisir, ne serait-ce qu'une parcelle, de son propos.

Ainsi se refermait-elle derrière le marbre aiguisé de son tempérament. Se relevant souplement, elle prenait de la hauteur pour jauger Estrid et la détailler encore une fois.

« J'aurai pourtant juré que tu étais capable de voir au-delà des apparences. Mais ce n'est vraisemblablement pas le cas. » Un rictus compléta son propos tandis qu'elle songeait même à une réplique plus piquante, plus blessante.

Mais avec son plateau, c'était finalement Dana qui revenait et coupait sa mère dans son processus créatif de saloperie. « Maman, je t'en prie.. » Demanda-t-elle, comme tout à fait consciente du tempérament écharpé de sa génitrice. Et c'était le cas ; La mère d'Estrid avait toujours eu connaissance de tous les travers de Darla, pourtant, elle l'avait aimé malgré tout. Parce que cette part-là ne l'avait jamais atteinte.

Darla détourna lentement son attention afin de la porter sur Dana et l'observer silencieusement. S’en suivit un jeu de regards dans la longueur d'une connivence affective ; et alors que la mutante conservait son regard céruléen accroché à celui de son enfant, elle finissait par soupirer. Les épaules se défaisaient d'une tension alors qu'elle lâchait un simple.. « Bien, bien. »

Dana retrouva son sourire et vint déposer le plateau plein de gâteaux tandis que la théière fumante s'accompagnait également de tasses. Rapidement, elle fit le service. « Tu peux lui en parler, tu sais. C'est ta petite fille. »

Darla répondit à sa fille sans envisager Estrid, sa susceptibilité ne semblant pas si facile à éradiquer.

« Elle semble en douter. » Crachait-elle en reprenant sa place pour croiser ses jambes. Dana adressa un regard amusé à sa mère puis le même à sa fille.

« Maman n'aime pas parler de sa mutation, c'est surement un des secrets les mieux gardés. » Justifia Dana en finissant de servir chacune selon leurs gouts qu'elle connaissait bien. Déposant les tasses devant chacune, elle s'installait ensuite tranquillement.

« Et a raison. A chaque fois que j'ai eu loisir d'en parler, j'ai fini par être blessée ou morte. On m'a même prise pour une sorcière, une fois. » Râla Darla en se saisissant de sa tasse, jetant ensuite un coup d'œil méfiant à Estrid. La confiance, ça allait vraisemblablement dans les deux sens.

« Et oui, j'ai veillé sur vous. Et non, je ne me suis pas impliquée dans vos vies, parce que ma vie est une malédiction. Je refuse que vous soyez touché par les récurrences que je subis. » Expliqua Darla tandis qu'une ombre passait sur les traits de Dana. La mère sembla la capter et reprit aussitôt. « J'aurai aimé pouvoir élever ma fille comme n'importe quelle mère, voir sa descendance et m'impliquer dans leur vie. Mais c'était impossible, je ne vis jamais plus d'une trentaine d'années.. »

L'aveu pesait à Darla, pourtant, elle le faisait parce que sa fille était là. Et une part d'elle espérait que cela calmerait la défiance d'Estrid, parce qu'il était certain qu'elle ne pourrait en supporter davantage, que sa fille soit présente ou non. D'ailleurs, comme pour faire montre d'un effort qui lui coutait pourtant, elle venait porter son regard sur Estrid et se décidait à verbaliser l'essentiel de ce qu'elle était.. D'une manière qui lui était propre.

« Dana est la seule enfant que je n’ai jamais réussis à voir grandir depuis ma première vie. Elle est la seule à échapper aux grandes répétitions de mes réincarnations et je tiens à ce que cela continue. Tout comme je tiens à vous préserver également. »

L'essentiel était dit, ainsi s'occupait-elle de savourer son thé en retrouvant son silence, toujours mitigée face à la révélation qu'elle venait livrer. Darla restait persuadée que sa petite fille n'en avait pas encore mérité autant. Un brin de méfiance demeurait malgré l'effort fait. Un brin de méfiance perdurait, malgré leur lien de sang.


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Elle est agacée, exaspérée Estrid. A ses yeux, la conversation n'avance pas, elle fait du surplace. Pourtant, elle ne se trouve pas très exigeante: tout ce qu'elle veut savoir, c'est qui est la jeune femme face à elle, qu'elle réponde simplement à ses questions, qu'elle s'ouvre tout simplement. Mais elle ne semble pas vouloir. Et la danse devient soudainement un match, digne du caractère des jeunes femmes, la situation continuant à s'enfoncer au lieu de remonter. Et la non volonté de parler de la brune face à elle, ne fait que se replier Estrid sur elle, la menant à douter de ce qu'elle entend, face à l'image que renvoie la femme. Possiblement une mauvaise idée, mais son cerveau ne se voit pas agir autrement.
La situation est étrange, creepy même, comme elle ose l'affirmer, sans réellement hésiter. Comment peut-on faire une explication aussi flou ? A moins qu'on ne veuille dissimuler des choses, enfin c'est ainsi qu'elle ressent les choses Estrid. Pour elle, on peut tellement faire plus simple, être honnête, et non aussi alambiqué, comme pour se montre maligne. Ce qui exaspère Estrid, qui observe le visage de la femme face à elle, pour le voir changer. Et soudainement, l'ambiance change.

La remarque qui se fait entendre, et le rictus qui la complète, ne disent rien qui vaillent à la Ohlsson, qui aime un peu moins ce à quoi elle doit faire face, contre son gré. Et elle n'aime pas qu'on l'attaque de cette manière, pourtant elle se retient de dire quoi que ce soit, pour serrer simplement les accoudoirs du fauteuil dans lequel elle est assise, croisant ses jambes avec élégance. Elle hésite à simplement partir.

Elle est même prête à se lever quand sa mère arrive, arrachant ce regard de cette femme pendant quelques instants. Sa mère rayonne, comme toujours, ce qui fait tendrement sourire Estrid, comme à chaque fois. Sa mère, son petit rayon de soleil, qui visiblement avait une grande influence sur celle qui clame être sa mère. Au moins, si ça ne passe pas avec elle, ça se passe très bien avec Dana, et cette pensée réconforte la mutante, qui donne toute son attention à sa génétrice, se redressant danss on fauteuil, prête à l'aider avec le plateau au besoin. Comme à chaque fois. Mais comme toujours, elle s'en sort très bien, et d'un regard attendri, la fille regarde la mère servir le thé, qui sent délicieusement bon.

"C'est ta petite fille." Un long frisson parcourt l'échine de la psychologue quand elle entend cela, mais elle laisse ses yeux posés sur la tasse de thé. Puis elle s'empresse de saisir un gâteau. Et elle fait bien car la suite lui donne presque des envies de meurtre, qu'elle réfrène en serrant sa gourmandise entre ses doigts fins.
Ne rien dire. Inspirer et expirer. Plusieurs fois. Doucement. Oui, elle en doute. Oh oui. Surtout depuis que la femme en face d'elle a voulu jouer au jeu du chat et de la souris en ne répondant pas à ses questions. Mais finalement, garder le silence, elle ne réussit pas.

- J'en doute car répondre à des questions simples semble bien compliqué pour vous.

Elle lâche ça d'un ton neutre. Le vouvoiement marque bien la distance entre elles et fait sourire Estrid un instant, posant son regard sur sa mère qui finit de remplir les tasses restantes, en reprenant la parole et de leur tendre.

- Au moins, je sais de qui je tiens ma mutation.

Balance simplement dans un murmure la brune avant de prendre sa tasse de thé. Est-ce une pique ? Peut-être. Mais c'est surtout la seule chose qu'elle réussit à dire en cet instant, alors que la jeune femme ne repose ses yeux sur Darla, pour l'écouter reprendre la parole, alors que la méfiance continuait d'être là entre les deux.
Quand Darla finit sa phrase, Estrid l'observe en silence, et ne dit rien. Car rien de bien ne lui vient en tête, hormis un "étonnant" ironique, qu'elle préfère garder pour elle. Ca ne serait pas une bonne idée que de dire ce mot. Cela permet à celle qui est visiblement sa grand-mère de reprendre la parole. Pour s'ouvrir un peu plus cette fois. Donnant à la Ohlsson les réponses qu'elle attendait un peu plus tôt.

- Voilà, des réponses toutes simples.

Ne peut s'empêcher de dire la jeune femme, avant de répondre.

- Merci.

Ajoute-t-elle rapidement, adressant un petit sourire plus chaleureux à la jeune femme. Puis, elle écoute la suite en silence. Ma fille. Voilà une dénomination qui lui est bien étrange à entendre, et qui la fait tiquer, sans qu'elle ne rajoute quoi que ce soit pour autant, assimilant juste les informations qu'on lui offrait, sachant pertinnement qu'elle les avait grâce à sa mère.
Ses yeux croisèrent ceux de Darla, pour s'y accrocher. Ils semblaient vouloir lui dire quelque chose, mais elle ne savait pas quoi. Puis, elle eut la réponse, dans un discours qui frappa Estrid en plein coeur. Terrible histoire. Terrible secret. Sa pauvre mère, certainement l'un des êtres qu'elle aime le plus au monde, et qui a grandi sans sa mère. A cause du gêne X.

- Je vois.

Lâche-t-elle simplement, incapable de dire autre chose. Que dire face à une telle déclaration ? Rien. Et si Darla attendait des excuses, elle pouvait toujours courir, car Estrid n'estimait pas lui en devoir pour avoir demander des réponses à des questions simples. Néanmoins, ses questions ne l'empêche pas de rester un poil méfiante malgré tout.

- Néanmoins, si je puis me permettre, pour nous préserver, je ne crois pas que votre première solution ait super bien fonctionné. Peut-être qu'il est temps de changer de manière de faire, non ?

Car elle était devenue une mutante. Tout comme son frère aîné. Qu'ils avaient vécu bien des épreuves à cause de tout cela, ce qui continue encore aujourd'hui. Et puis, par cette remarque, elle faisait un pas vers la jeune femme, autant qu'elle en avait fait un vers elle. Et par changé de manière de faire, elle entendait s'ouvrir, et arrêter les mensonges. Si possible.

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When everything goes to hell, the people who stand by you without flinching–they are your family. ---      @Estrid Ohlsson    



Effort d'ouverture fait sur un terrain miné, Darla n'appréciait guère de parler de ses secrets à une figure qui lui semblait hostile. Et le paradoxe voulait que si elle accordait une place essentielle aux liens familiaux, elle se retrouvait néanmoins confrontée à la bataille silencieuse de ses instincts méfiants contre ses affections supposées. Pendant des années, Dana lui avait parlé d'Estrid ; Pendant des années, Darla avait découvert une jeune femme puis une femme au travers du regard aimant de sa mère. Et à son tour, elle avait appris à s'attacher à elle, allant jusqu'à intervenir dans sa vie sans qu'elle ne s'en doute jamais.

Mais voilà, le piédestal venait de se fissurer sur le terrain glissant de leur rencontre. Darla était déjà irritée par cette méfiance qu'elle percevait. Et si son bon sens ne cessait de lui rappeler qu'en retour, Estrid ne la connaissait pas, cela ne changeait rien à son tempérament tranchant.

D'ailleurs, la première pique d'Estrid quant au doute lui fit reporter sur elle un regard froid. Et ce fut comme si Dana avait capté toute l'ère glaciaire qui se figeait entre l'une et l'autre, car elle se racla rapidement la gorge pour intervenir. « Non mais il y a fort à faire avec vous deux, vraiment ! »

Darla ne répondit même pas à sa fille, se contentant d'un soupir exaspéré alors que Dana laissait filer un rire amusé. « Estrid, ma chérie, il n'y a pas que ta mutation que tu tiennes de maman.. » Lui soufflait-elle avec une tendresse malicieuse alors que Darla haussait un sourcil. Qu'est-ce que sous entendait sa fille ? Qu'elle avait mauvais caractère ? Pas du tout, voyons. Elle avait.. Simplement du caractère.

Fort heureusement pour tout le monde, Darla eu la lucidité de garder le silence et de ne pas verbaliser sa pensée.

Lorsque les vérités s'échappèrent enfin de leur prison amère, Darla reporta enfin son regard sur sa petite fille. Prête à une pique, elle reçut sa première réaction telle qu'elle et ouvrit la bouche, prête à riposter. Mais le remerciement la coupa dans son élan.

« De rien. » Articula-t-elle, par simple retour de politesse, ne parvenant plus à briser la distance, malgré toutes les volontés de Dana qui pinçait les lèvres. Darla lui adressait un regard désolé, parce qu'elle savait combien ça pouvait lui couter de ne pas avoir cette rencontre idéale, qu'elle avait si longtemps fantasmée.

Lorsque finalement toute l'affection et les sacrifices d'une mère pour sa fille furent mis à jour, la mutante apprécia guère cette sensation d'être à découvert. Dévoilée dans son amour unique pour son enfant et sa descendance, elle gardait néanmoins la tête haute, habituée à jouer la fierté malgré toutes les circonstances envisageables.

Aux paroles d'Estrid et à sa proposition de s'inclure dans la vie de sa famille, Darla ne le perçu aucunement - pour une fois - comme un reproche ou comme une agression et se détendit sensiblement. Elle scruta un long moment sa petite fille, faisant planer un silence de réflexion alors que Dana s'enfonçait dans son fauteuil pour boire tranquillement son thé. Elle laissait désormais les choses se faire.

« Elle a fonctionné, Estrid. Parce que Dana a vécu, malgré le fait que je sois morte. Vous avez vécu votre vie.. Avec vos hauts et vos bas, mais vous l'avez vécu. » Soupirant, elle passait une main dans ses cheveux, comme cherchant une manière d'expliciter un propos qu'elle n'aimait pas aborder. Et c'était le cas. « J'ai vécue pas moins de quatre vies, chacune plus désastreuses les unes que les autres. Et malgré toutes mes tentatives de paix ou de déviation, je suis à chaque fois revenue sur le même schéma de vie. Mes réincarnations se font toujours tuer de la même manière. Toujours. » Pensive, elle sondait un moment Dana qui lui adressa un sourire tendre en mangeant un de ses gâteaux. « Cette vie est un peu différente néanmoins. Je ne devrais plus être Darla, du moins, plus de cette manière.. Mais mon incarnation est .. » Comment la définir ? « Une emmerdeuse, têtue et profondément anti-mutant. Elle vit dans le déni de sa mutation.. » Venant porter son regard sur Estrid, elle la scrutait un moment. « Je devrais peut-être te l'envoyer. Elle aurait bien besoin d'une centaine d'heure de séance de psy. Parce que tant qu'elle ne se réveille pas, je ne pourrais pas tenter de changer les choses. »



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Estrid ne peut s'empêcher de lâcher une pique à la femme qui lui fait face. C'est plus fort qu'elle, et en même temps cela fait parti de son caractère. Mais elle ne peut s'empêcher d'avoir un doute. Il faut dire que le début de leur conversation n'a pas aider, pas le moins du monde d'ailleurs. Face à cette femme qui joue à la mystérieuse, l'instinct de la suédoise s'était braqué violemment et même l'arrivée de sa mère n'a pas aidé à le calmer totalement. Bordel, en quoi c'est si difficile de répondre à quelques questons simples ?
Laissant cela de côté, elle soupire qu'au moins, elle sait de qui elle tient sa mutation. De cette ancêtre qui a transmis le gêne à ses descendants. Un mystère de résolu. Mais Dana ne l'entend pas uniquement de cette oreille. Après avoir fait remarquer qu'il y avait fort à faire avec les deux jeunes femmes, ce qui fait lever les yeux au ciel à la brune, elle ajoute que sa fille n'a pas hérité que du gêne de sa mère. Sous-entendu: son caractère aussi. Soupir d'Estrid durant quelques secondes, qui détourne les yeux et ne dit rien.

- Maman...

Ne peut-elle s'empêcher de murmurer avant de boire une gorgée de thé pour s'apaiser un peu. En plus, il est délicieux, raison de plus de le savourer. Alors qu'enfin, les réponses arrivent. Des réponses qu'elle demandait depuis le début à vrai dire. Rien de plus. Rien d'autre. Décidément, elle n'était pas sûre de réussir à s'entendre avec la jeune femme qui lui fait face. Pas tout de suite en tout cas.
Quand Darla parle d'avoir tout fait pour préserver ses descendants, un sourire narquois se dessine un instant sur les lèvres de la Ohlsson. Pas vraiment réussi à ses yeux. Peut-être est-il temps de changer de méthode ? Une idée qui lui traverse l'esprit et qu'elle partage à haute voix, croisant ses jambes, s'enfonçant un peu plus dans le fauteuil. Un regard qui en disait long sur le visage. Ce n'était pas agressif ceci dit. Pas du tout même.

Le silence qui s'en suit est long, mais Estrid n'y fait guère attention, buvant à nouveau son thé, mangeant un gâteau délicieu que sa mère a préparé. Elle le savoure même, avant de redresser son regard sur Darla, qui reprend enfin la parole. A croire qu'elle s'amuse du silence qu'elle a fait durer. Avant d'affirmer que sa manière de faire a fonctionné. Un pincement des lèvres rapide, Estrid hésite. Elle n'est pas d'accord, quand elle pense à son histoire.

- Oui, on l'a vécu.

Confirme-t-elle sans rien ajouter. Vécu, avec la violence qu'elle a connu. Les hauts et les bas plus fort que les hauts pendant longtemps. Trop longtemps même. Mais elle ne dit rien, car elle n'a pas envie de s'ouvrir là-dessus, et elle ne sait même pas si Darla sait tout cela. Oh, certainement en fait. Très certainement, car Dana avait dû lui dire, mais elle préfère se voiler la face à ce sujet pour le moment.
Laissant ses pensées se perdre, Estrid reprend le fil de la conversation, et écoute en silence, sans rien dire, rien ajouter. Jusqu'à l'évocation d'envoyer la version de cette réincarnation en éance avec elle. Les sourcils d'Estrid se lève en entendant cela, ne sachant qu'en penser à vrai dire.

- Si je m'attendais à ça...

Lâche-t-elle en regardant sa mère sur le coup, avant de revenir à la brune.

- Je m'occupe surtout de jeunes, qui ne sont pas dans le déni, et c'est déjà pas évident. Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'ajouter une patiente dans le déni de sa mutation.

Et puis, elle n'est pas sûre de pouvoir être partiale et douée avec la jeune femme qui partage son corps avec Darla, enfin si elle comprend bien les choses. Encore plus que cela impliquait forcément une implication émotionnelle. Qui est forcément là. Et qui est bien compliquée car Estrid est parcourue par tout un tas d'émotions, pas toujours positives actuellement. Darla l'a un peu poussé dans ses retranchements aussi, au début de leur conversation.

- Et puis, vu l'implication personnelle, c'est fortement déconseillé aussi. Sans compter que je ne sais toujours pas ce que je ressens à votre égard.

Qu'elle avoue après quelques secondes, en haussant les épaules.

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Petite évidence révélée par Dana ; Petite fille et grand-mère partageaient un terrain caractériel commun. La preuve en était, elles n'étaient pas capables de se comprendre, de comprendre leurs réserves communes. Après tout, si Darla ne s'était pas ouverte dans la simplicité en répondant aux questions imposées par Estrid, c'était avant tout par excès de méfiance inhérent à ses expériences.

Cela faisait un moment que Darla avait cessé de faire confiance aveuglément. Elle avait appris à faire de son existence un livre cadenassé. Parce que l'information était une arme, une arme avec laquelle on l'avait souvent poignardé. Devenue bourreau pour ne plus être victime, elle avait presque espéré qu'Estrid puisse comprendre cela. Pour ce qu'elle avait subi. Pour ce qu'elle avait vécue.

Mais la réserve de sa petite fille entama plutôt les convictions déjà érodées de Darla ; ainsi laissa-t-elle les choses en l'état. Elle offrait seulement à Dana l'ouverture qu'elle avait espéré, même si cela lui coutait de parler aussi.. Simplement de sa mutation.
Darla se consolait en songeant que si l'information fuitait un jour, elle aurait sans contrefaçon d'où cela viendrait.
Immanquablement.

A l'évocation de Leta et de son état plutôt atypique qui se scella par un refus de sa petite fille de l'aider, Darla n'eut qu'un sourire ironique. Elle n’était en rien étonnée.
« Bien. » Tranchait-elle finalement avec tranquillité avant de se faire pensive et finalement se relever. Dana haussait un sourcil et reposait son thé.

« Tu t'en vas déjà ? » Demanda la mère d'Estrid à la sienne. Darla reporta sur elle toute son attention et lui adressa un sourire tendre. « Mais tu n'as pas bu ton thé. »

Darla s'avança vers cette dernière et vint déposer un baiser contre sa tempe. « Désolée ma chérie, je te promets que la prochaine fois, je te ferais le thé et j'amènerais un bon gâteau pour me faire pardonner. »
Et comme dans une ritournelle, Dana la questionna en retour.. « C'est une promesse ? »
« Toujours. » Répondit Darla d'un clin d'œil. Se redressant, elle fit quelques pas en reportant son regard sur Estrid et l'observa un moment.

« Ressens ce que bon te semble, Estrid. Tu n'es pas obligée de m'apprécier parce que nous partageons le même sang. Je le comprends tout à fait. » Darla avait bien des défauts mais elle ne forçait aucune affection ; Et ce, même si cela aurait satisfait sa fille. Il y avait des choses qui ne pouvaient se forcer. « J'ai la prétention d'être beaucoup de choses, mais surement pas un livre ouvert. Je pense que tu es assez intelligente pour comprendre qu'exiger des réponses est une chose, mais qu’en obtenir en est une autre, surtout si la personne en face n'est pas prête à les livrer. » Prenant la direction de la sortie, elle adressait un sourire simple à chacune. « Quoiqu'il en soit, passez une bonne journée. On se revoit surement bientôt. »
Quittant les lieux comme elle l'avait ambitionné avant la rencontre avec Estrid, Darla gagnait rapidement la rue pour retourner à son existence en demi-teinte.


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