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two birds on a wire ((everest&thomas))

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il y a une queue phénoménale et il ne sait pas s’il parviendra à en venir à bout sans perdre un de ses pieds. il y a un truc dans sa semelle, il en est persuadé. la seule chose à faire est de changer d’un pied à l’autre son appui parce qu’il a presque l’impression que cet objet inconnu serait capable de bouger. pas moyen que ce soit possible qu’il se téléporte lui aussi juste pour l’emmerder, alors il n’y a qu’à occuper son esprit pour s’en distraire et prier pour faire quelques pas de temps en temps afin de pouvoir finalement avancer. pas encore complètement en retard vu qu’Everest avait dit dans la soirée et comme je pourrai mais certainement pas comme il l’avait espéré. pas de nouveaux sms sur son téléphone en attendant, donc pas la peine vraiment de s’en excuser.

c’est la machine à glaçons et peut être le congélateur entier qui a flanché dans le premier starbucks pénétré, alors on a proposé que des boissons chaudes, et même s’il aurait pu gérer, ç’aurait sûrement été meilleur directement frais. un changement de métro pour retrouver un restaurant digne de la personne qu’il allait rencontrer. et en attendant, à pied, alors qu’il fait pour une fois assez beau, une attente mortellement chiante pour le rendre nerveux sur tous les parfums proposés. aucune idée de ce que thomas voudrait. il se décide alors que c’est subitement son tour, caisse qui vient d’ouvrir, dissociation totale, ou alors délit d’avoir dépassé tout le monde et se prétendre à lui-même d’avoir oublié.

«  mocca frais s’il vous plaît. et un plus chaud aussi. s’il vous plaît » « lait végétal ou animal l» et un rapide «  je sais pas  » désolé alors qu’elle met le classique, parce qu’il n’en a absolument aucune idée. boissons servies, et les transports en commun pris sagement jusque l’Institut, histoire de ne pas se faire griller. « hello » dit timidement une fois qu’il arrive dans la salle où ils se retrouvent habituellement, même si à n’a jamais été souvent. « je t’ai pris ça, et leur congélo est en panne, si c’était légal tu te ferais une petite fortune en vrai. »
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Le cœur battant à tout rompre, tu ne peux t’empêcher de fixer ton petit écran de téléphone. Les minutes défilent lentement sur ton fond d’écran, bien trop à ton goût. La journée touche presque à sa fin, et plus le temps avance, plus tu as la sensation que les secondes deviennent des heures. L’impatience ne cessait de grandir, et pourtant, tu n’étais pas certain de voir celui que tu attendais avec autant de hâte. Tu aurais aimé pouvoir le rejoindre quelque part en ville, te poser dans un petit café, ou peut-être dans un parc, mais la chaleur est déjà de retour, et rien qu’en ouvrant ta fenêtre, tu sais déjà que tu ne tiendrais pas plus d’une dizaine de minutes dehors avant de commencer à sentir cette sensation désagréable sur ta peau. Parfois, il t’arrive encore de te demander comment il arrive à te supporter, toi et ta malédiction alors qu’il pourrait avoir n’importe qui de normal s’il le voulait.

Ton regard se perd à l’extérieur et tu te demandes ce qu’il en penserait, Everest si tu lui disais que tu ne le mérites pas. Un petit sourire se pose finalement sur tes lèvres. Dans le fond, tu étais seulement véritablement heureux de pouvoir passer un peu de temps avec lui, même si ce n’était qu’un tout petit peu, et qu’il finirait par repartir. Chaque minute passée avec lui, c’était une minute de plus d’un petit bonheur que tu découvrais encore un peu. Les choses étaient si récentes entre vous et pourtant tu étais déjà si comblé d’avoir la chance de pouvoir le fréquenter. Tu fais les cents pas sans vraiment t’en rendre compte. Il a dit qu’il passerait dans la soirée, il n’est pas véritablement en retard. Tu essaies de t’occuper l’esprit et la première chose qui te vint en tête, c’est ta petite bande dessinée.

Soudainement plus calme, tu t’assois sur une petite chaise et tu attrapes ta tablette qui n’est jamais bien loin. C’est un peu comme un besoin vital, il faut que tu vérifies chacun des mots que tu as écrit pour être certain de n’avoir fait aucune faute, et que tu vérifies chacun des traits que tu as dessiné. Les couleurs, les expressions des visages, la mise en scène, tout doit être parfait. Elle est si importante à tes yeux, ta bande dessinée, que le temps a continué de passer mais tu as cessé de compter les minutes. Quelque part, ça te soulage. Tu n’as pas envie d’imposer à Everest ton côté un peu trop excité. Tu crains qu’il finisse par prendre peur. Après tout, c’est toi qui a insisté pour prendre ton temps parce que tu ne te sentais pas prêt et voilà que tu trépignes d’impatience. Il y a de quoi être un peu perdu, n’est-ce pas ?

La porte de la pièce s’ouvre lentement, et tu reconnais immédiatement la voix qui te salue. Tu ranges rapidement ta tablette dans un petit coin, reportant toute ton attention sur la personne qui venait d’arriver. Un petit sourire s’affiche sur tes lèvres.  « Hey. » Prononces-tu en réponse à son ‘hello’.  « Merci beaucoup. » Intrigué, tu regardes le gobelet que te tend Everest.  « Cela dit, je ne suis pas certain que ça serait très utile de tout transformer en glaçon, les gens trouveraient sans doute ça moins agréable que la chaleur d’un chocolat chaud en hiver. » Tu souris doucement. Cette capacité, tu ne la contrôles pas encore complètement. Elle te demande beaucoup d’énergie et tu as du mal à limiter les choses qui se changent en glace alors tu ne peux t’empêcher de trouver amusant d’imaginer un new-yorkais lambda le visage choqué devant son café qui serait devenu une glace à l’eau.

Ton regard se pose sur Everest, et ton sourire s'élargit un peu plus. C’est encore si nouveau que tu n’es pas vraiment certain de ce que tu devrais dire ou faire, mais tu es si heureux qu’il soit là en ce moment que tu ne peux que sourire.  « Est-ce que ça va toi ? » Demandes-tu un peu timidement. Ce n’est sûrement pas le sujet de conversation le plus passionnant, mais la vérité, c’est que t’as du mal à trouver des choses à dire qu’en vous êtes en face à face alors que les mots te viennent si facilement à l’écrit, les choses sont si naturelles que tu as presque l’impression que vous étiez fait pour vous rencontrer et échanger pendant des heures durant. Tu te sens un peu stupide d’avoir cette barrière entre le virtuel et la réalité. Tu voudrais être capable d’être bien plus, mais c’est comme ça, ça bloque à chaque.

Everest, il est patient avec toi, et si doux. Il te rassure et te réconforte à chaque fois que t’es un peu perdu et que tu as du mal avec les mots. Pourtant, tu as peur qu’un jour il finisse par en avoir marre, et qu’il t’abandonne. Tu as peur qu’un jour, il réalise à quel point tu es un poids, toi et ta stupide malédiction.  « J’espère que ça t’embête pas trop de venir jusqu’ici. » Dis-tu après quelques secondes de silence. Tu sais très bien qu’il a pris l’habitude de passer assez régulièrement à l’institut, mais tu as toujours cette boule d’angoisse au fond de toi qui te pousse à croire que peu importe ce qui se passe, on finira toujours par se lasser de toi, ou que tu finiras par tout détruire alors tu ne peux t’empêcher d’espérer qu’Everest soit différent, qu’il ne cessera jamais de s’intéresser à toi.
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il est adorable, mais c’est toujours mieux de ne pas trop s’y attarder. everest a le crush facile, et sur toutes les personnes qu’il rencontre, il y a toujours beaucoup trop de qualités, et de sa part un bien trop grand interêt. sauf qu’il y a chez thomas cette possibilité qui lui donne l’impression de pousser des ailes, celle d’être utile, celle de faire partie des options, d’être un peu demandé. pas encore de réflexions sur son rythme, ses cheveux, son stress, son sommeil, ses névroses, ses oublis, sa vie, sa mutation, son rapport à la bouffe, et son jean troué. il a des tâches de rousseur qui se voient même sans trop de lumière, et everest doit se retenir de tout complimenter. remercier d’être là, d’avoir attendu, d’accepter des phrases merdiques et mal improvisées, et l’odeur du métro new-yorkais qu’il ne sait lui-même supporter. « pas faux. mais ça reste super utile pour le transport alimentaire, à défaut. pas de lumière, et à manger. bon, faut mettre un siège confortable à l’arrière du camion. » il se demande s’il sait qu’en attendant il est si nécessaire à son entourage, et qu’il pourrait être payé pour toute sa gentillesse et pour exister.

on ne sait jamais comment répondre à un ça va, et de toute façon everest n’a jamais été plus doué pour identifier ses émotions que son taux de sucre dans le sang, alors il fait le point dans sa tête sur tout ce qu’il s’est passé dans la semaine, avant d’improviser. « super. un gars a démissionné parce que le patron est insupportable, mais j’en ai profité pour prendre son shift tous les mercredis, samedi et dimanche, dix-huit heures minuit, et du coup je pense qu’il va me garder pour le futur commerce qui va ouvrir, et que là j’aurais des horaires de prince ou une place assise tout le temps. j’ai tellement hâte de m’assoir à la réception et de ne plus jamais bouger mes fesses, répondre au téléphone et gérer les crises des clients qui cherchent la garantie de leur télé mais l’auront jamais même sans m’insulter. et la paye aussi, même si là j’ai peu d’espoirs et je ne compte rien gratter. »

« et non, t’inquiètes, ça ne me dérange pas de venir jusque ici. vous êtes mieux ici qu’à manhattan, pas trop de bruits, la chaleur avec les immeubles et la pollution est pire, et ça me fait une pause. j’aime bien venir jusque ici. » j’aime bien te voir aussi, qu’il a envie de dire, mais les messages envoyés sont déjà satisfaisants la plupart du temps, ils sont moins stressés. place assise trouvée sur un des canapés du séjour, regard vers les gens qui passent dans le couloir, certaines mutations pleinement visibles et assumées. c’est beau, ça fait juste bizarre, il ne se verrait jamais tenter. « t’as des trucs de prévu dans la semaine toi? tu t’occupes comment avec la météo qui s’est empirée?  »

« je t’ai pris ça, et leur congélo est en panne, si c’était légal tu te ferais une petite fortune en vrai. »
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Un petit sourire toujours présent sur tes lèvres, tu ne peux t’empêcher de te sentir chanceux. Il y a quelques mois encore, tu n’aurais jamais cru qu’il te serait un jour possible de rencontrer la personne avec qui tu as passé des heures à discuter. Si tu voulais sincèrement le rencontrer, tu avais peur que ta malédiction ne finisse par le faire disparaître. Personne ne reste jamais vraiment dans ta vie, pas même les membres de ta propre famille. Tu écoutes attentivement chacun des mots qu’il prononce et un petit rire finit par t’échapper. Son plan paraît si absurde que tu en oublies qu’il est impossible. « Faut vraiment que le siège à l’arrière soit confortable parce que les voyages en camion, ce n'est pas vraiment mon truc. » Reponds-tu doucement, essayant de plaisanter un peu.

L’humour, ce n’est pas vraiment ton fort. Tu envies ceux qui arrivent à faire rire les autres en à peine quelques mots. Ceux qui ont les clés et les secrets de l’humour rendent les gens plus heureux, c’est sans doute pour ça que ce n’est pas ton truc. Everest te parle de son travail, de son patron et du poste qu’il aimerait avoir, et tu bois chacune de ses paroles. C’est sans doute un peu niais, mais tu aimes le son de sa voix. Tu pourrais l’écouter te raconter des choses pendant des heures sans jamais avoir envie qu’il ne s’arrête juste pour pouvoir entendre à nouveau le son de sa voix. « Je comprends. J’espère que tu pourras avoir le poste, ça doit être cool d’être réceptionniste. Enfin, sauf si le patron devient vraiment trop lourd. »  

Doucement, tu penches un peu ta tête sur le côté. Tu adores Everest, il te plaît sincèrement et tu veux vraiment essayer de faire en sorte que les choses puissent fonctionner entre vous. Seulement, c’est inévitable. Un jour, il finira par se lasser de faire des allers-retours pour voler cinq minutes de conversation sur une banquette en plein milieu de l’institut. Privés d’une véritable intimité, vous êtes contraints à ne jamais pouvoir être assez ensemble pour profiter l’un de l’autre, et tu redoutes le jour où il finira par te dire qu’il préfère que les choses s’arrêtent entre vous. « Je n’ai jamais été à Manhattan, je crois. » Dis-tu d’un air un peu songeur. « L’hiver prochain, il faudrait que j’aille voir Times Square un jour. »  Des plans sur la comète, comme bien souvent.

Tu te perds à rêver de ces choses que tu ne peux pas faire, de toutes les banalités que les hommes détestent mais que tu voudrais avoir la chance d’essayer au moins une seule fois. « Je me débrouille pour faire passer le temps. » Réponds-tu doucement à sa question. « J'écris beaucoup, je passe énormément de temps à dessiner, et puis je vais en cours aussi. Tu sais, j’aime vraiment beaucoup les cours de littérature. Ma prof est géniale. » Enfin, c’est que des banalités, rien de bien passionnant, et malgré tout ce que tu peux raconter, tu ne réponds qu’à une moitié de sa question. Il faut dire qu’il est vraiment rare que tu prévois des choses en dehors de la date de publication de tes chapitres. Néanmoins, il t’arrive d’avoir de la visite de temps à autre, un peu comme ce soir.

Ton cœur bat si fort dans ta poitrine que tu as l’impression que la mélodie de ses battements parvient jusqu’à tes oreilles. Tu l’aimes sincèrement, Everest, et tu aimerais pouvoir être plus intéressant, plus passionnant. Tu n’as pas grand chose à dire, et ça te chagrine parce que tu ne veux surtout pas en arriver à ce moment où il devra repartir où tu devras lui dire au revoir. « Si j’ai un peu de chance, on pourra trouver un moment pour parler un peu, aussi. ». Finis-tu par dire. Si tu n’as pas envie de quémander un peu d’attention, tu t’estimes réellement chanceux de pouvoir partager avec Everest. Il est si rare que la vie soit tendre avec toi que tu ne peux qu’être reconnaissant de l’avoir mis sur ton chemin. Un petit sourire toujours présent sur tes lèvres et ton regard remplie de tendresse, tu te sens heureux, et ça te paraît surréaliste tant il est rare que tu ressentes du bonheur.
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« ah mais il sera super confortable, crois moi. comme les sièges dans les ambulances, je crois que ça leur va, ou alors un vrai siège qu’on te paye, ceux des voitures un peu convertibles, tu sais. ce serait bien. tu pourrais demander une prise électrique pour charger ton téléphone en plus de ça, comme ça tu ne te feras pas trop chier. parce que ça reste des trajets dans un camion, donc tu pourras faire valoir ça assez normalement. perso amazon. livraison en trente minutes garanties, les gens lui achèteront même des courgettes à ce site ce jour-là. ce serait carrément à l’intérêt des milliardaires, ils vont flairer l’opportunité. c’est stupide. lui serait bien trop malade s’ils devaient les accumuler pour tout un bout de ville, et si c’était légal, les téléporteurs seraient bien plus utiles dans d’autres domaines que comme postiers. pompiers, médecins urgentistes, techniciens dans le domaine du gaz, seraient bien plus reconnaissants de la vitesse gagnée. c’est stupide aussi parce que ce n’est absolument pas prêt de se réaliser, mais ça ne rendra pas thomas plus heureux d’apprendre ce qu’il sait déjà. il ne sort pas trop, mais les mauvaises nouvelles transpercent les murs de l’institut comme des balles transperceraient des rideaux.

everest fait les nuits, pour payer la vie à manhattan, un peu obligé. demander à rentrer à vingt-et-une heures ne ferait que le compromettre et le griller. il a pris l’habitude de quitter sagement les locaux avec les autres, discuter avec eux, passer devant la police en traînant sur twitter, leur dire bonjour, mais pas trop, mettre ses écouteurs, mais pas le son, à mâcher un chewing-gum aide ses nerfs à tenir alors qu’il apparaît plus décontracté. pas forcément tête baissée, de la place prise sans questionnements, et aucune émotion devant une affiche politique, le même regard que pour des publicités de glaces, très exactement. ça fait huit ans, et il s’est entraîné.

« times square c’est bien. il y a d’autres endroits chouettes aussi, mais pour en venir, le sud de Manhattan vaut le coup pour tellement de choses. niveau magasins, absolument n’importe quel genre, restaurants, y a pas mal d’histoire aussi, les musées sont cool, les lieux de culte, les catacombes. c’est pas forcément cher. et avant l’été je harcèlerai ma proprio pour une ventilation, mais elle est en super mauvaise santé et ça me fait un peu de la peine pour elle. mais je vivrai pas comme août dernier. il connaît des stores qui ne laissent pas entrer les UV, mais toute chaleur est impossible. au moins, s’il vient en hiver, il est sûr de ne pas mourir de chaud vu l’isolation, maigre point positif à sa rhinite chopée.

naturellement qu’il adore sa prof, l’ange qu’il est. n’importe laquelle capable de voir son enthousiasme, son calme, la douceur de ses yeux et de son regard saurait qu’elle a affaire à une muse auto-suffisante et qui pourrait finir avec une place au musée s’il le désirait. pas trop dur d’imaginer ses longs cils sur une tablette et de redéfinir les critères pour la meilleure note juste après. « je pense qu’elle te trouve au moins aussi génial. elle doit lui dire souvent. les profs de lettres chérissent leurs élèves comme si c’était leurs bébés. everest n’a jamais eu vraiment la conscience artistique ni jamais fait assez d’efforts pour être littéraires, mais même les profs de sciences savent un peu aimer. un truc d’amour vache qui t’engueule pour tes copies toute l’année puis à la fin du semestre chouine en te disant de prendre la matière à l’université parce que tu es doué. mais il se souvient avoir adoré. « carrément, tom. quand tu veux. je te donnerai mes horaires et je peux juste popper de chez moi à ici, là j’ai pris les transports parce que j’avais du café et que j’étais dehors, mais c’est possible aussi.
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« En même temps, si c’est un service proposé par Amazon j’ai bien peur que le salaire ne soit pas à la hauteur de l’effort. C’est dommage, ça aurait pu être une vraie vocation ! » Réponds-tu. Au fond de toi, tu ne peux pas t’empêcher de penser que le jour où la préoccupation principale des gens sera de savoir si on peut commander une courgette en ligne, ce jour-là, le monde ira tellement mieux. Tu rêverais de vivre dans ce monde-là. Seulement, le tien est beaucoup moins heureux, et il te faut encore te cacher pour survivre. Un soupir t’échappe presque mais ton regard se pose à nouveau sur Everest et tu te dis que finalement, ça pourrait être encore pire. Au moins, malgré le monde fou dans lequel vous vivez, il est là, et pour l’instant, ça suffit pleinement à ton bonheur.

Depuis ton arrivée à l’institut, tu n’as pas encore eu le temps de vraiment visiter New-York et il y a pleins de choses qu’il te reste à voir. Fuyant le soleil, tu as passé plusieurs mois enfermé à l’intérieur et quand l’hiver était finalement arrivé, tu as préféré voir tes proches et profiter d’eux que de sortir pour faire du tourisme. Néanmoins, tu voudrais les voir, les boutiques et les restaurants qui valent tellement le coup. T’es même prêt à visiter les catacombes si c’est pour passer un peu plus de temps avec Everest. Ton cœur bat un peu plus fort, hier encore tu n’aurais pas cru pouvoir imaginer un jour avoir envie de te promener en ville main dans la main avec ton correspondant et pourtant, tu aimerais pouvoir le lui proposer maintenant. Si seulement tu n’avais pas cette foutue malédiction, tu l’aurais sans doute fait.

A la place, tu préfères sourire et tenter un peu d’humour, à nouveau, mais ce n’est toujours pas ce qui est le plus prédominant chez toi. « M’en parle pas, en été, j’ai l’impression de fondre avec la chaleur. C’est fou, c’est un peu comme si j’étais un glaçon. » Tu souris doucement, et tu poursuis. « J’espère que ça ira quand même pour ta proprio. » Tu ne peux pas t’en empêcher, t’es comme ça du genre gentil avec tout le monde et adorable peu importe ce qui se passe. C’est un peu comme une seconde nature de souhaiter le meilleur pour les autres alors que t’es à peine capable de t’estimer méritant de vivre. C’est assez ironique, en y pensant. Tu préfères ne pas t’attarder dessus, tu as peur d’être envahi par un véritable flot de pensées sombres si tu continues à souligner l’ironie de la chose.


« Je ne sais pas trop. » Tu prends quelques secondes pour réfléchir avant de continuer. « Madame Bowman est vraiment gentille et compréhensible avec moi mais je crois que c’est surtout dans sa nature. Puis tu sais, en classe, je suis l’élève un peu étrange qui reste dans son coin, et qui ne participe que quand ça l’intéresse vraiment alors je ne suis pas certain d’être si génial que ça à ses yeux. C’est pas très grave, l’important c’est que les cours me plaisent. » Et tu t’en veux un peu d’en parler. C’est pas forcément le sujet le plus intéressant, et ça t’attriste un peu de ne pas réussir à trouver quelque chose de mieux à dire. « Enfin, peu importe. Les cours m’occupent et c’est cool, je me laisse un peu moins dépérir quand j’y assiste. ».

Au fond de toi, tu sais à quel point tu es chanceux d’avoir Everest dans ta vie. Il est si doux et gentil, et de savoir qu’il pourrait même venir te voir à l’institut ne fait que de te mettre du baume au cœur. Néanmoins, tu continues à penser que tu n’es qu’un poids en plus dans sa journée, et jamais tu n’oserais lui demander. « Merci, mais je voudrai surtout pas que tu prennes des risques pour moi. Entendre le son de ta voix me suffit pleinement. » Dis-tu, un grand sourire aux lèvres et le cœur battant de plus en plus fort. Vos conversations, elles te font vraiment beaucoup de bien. Tu te sens si heureux et reconnaissant, tu n'as pas les mots pour lui dire. Tu espères seulement que ton plus beau sourire lui transmettra toutes ses choses que tu ne peux dire avec des mots.

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c’est vrai qu’amazon ne paye pas très bien, mais il n’avait encore jamais croisé Marilyn et ses horaires de fermeture non payés à partir de la fermeture officielle du fast-food où il avait été employé, jusqu’à ce qu’il oublie de se réveiller trop de fois dans des phases plus tristes et qu’il soit très judicieusement de la part du patron enfin viré. puis la téléportation reste quand même un don peut courant, alors peut être qu’ils arriveraient à lui apporter ne certaine valeur de cette façon, aucune idée. partir sur les chapeaux de roue dans ce genre d’idées lui ressemble pas mal. envie de continuer sur la nécessité impérieuse d’aider tom à lutter contre le réchauffement climatique par les moyens les plus impressionnants possibles, puis une pause. l’intéressé n’est pas né hier, et certainement moins naïf que lui sur le sujet. « après c’est bien aussi de ne pas avoir de responsabilité avec ça, personne dans mon immeuble ne me demande de monter les courses et c’est un plaisir revanchard envers les humains de les voir galérer sept étages. »

le petit séjour est moins occupé que d’habitude, et ça a forcément à voir avec le beau temps mentionné. les petits mutants sont partis faire des emplettes pas loin ou faire des trucs de nerds bien éduqués comme il aurait pu l’être s’il s’était un minimum accroché, presque sûr que nulpi doit leur trouver trente places par mois dans des musées fabuleux ou au cinéma, salles qui d’ailleurs pourraient être suffisamment climatisées - assez pour l’avoir expérimenté avec un petit coup de froid au moins. « en même temps, vu ton don, ce serait plus chiant que le froid te rende malade aussi. genre la nature fait très mal les choses dans nos mutations souvent, mais y a encore un peu de sens! et puis c’est agréable quand même, c’est justement l’été que ça l’est le plus, non? les gens doivent se battre pour être ton coloc au moins de juin. » il n’en sait rien. ils se connaissent mieux depuis quelques semaines à peine, et bien sûr everest qui part toujours trop vite a déjà réfléchi à tout et un peu à ça. à tout ce qui est possible plutôt que ce qui l’est pas. à aller loin dès le début puis attendre sagement après les moindres pas des autres avec des yeux attentifs mais qui n’espèrent pas.

« j’essaierai de t’avoir par sms plus souvent, aussi, dans la journée, si tu veux. par appel c’est plus dur parce que je ne suis pas,souvent à la maison, mais j’ai vraiment toujours mon téléphone sur moi. ça t’irait? j’ai toujours peur de genre, trop parler et au final emmerder les gens, tout ça. et puis passer à l’institut, si je fais le lien entre mon appartement et ici, c’est pas fatigant. la première fois l’est, après c’est comme ouvrir la porte de la cuisine, faut juste y penser. mais je veux pas en faire trop, j’ai un peu tendance à faire n’importe quoi vite et jamais savoir quand c’est gênant. mais en tous cas c’est pas trop dur, enfin, pas tant que ça. » il ne sait même plus de quoi il parle, et certainement pas ce qu’il attend. pas forcément un oui, juste un sourire peut-être, le même que tout à l’heure, un rire sur ce fameux dérangement, de l’humour sur son illégitimité totale et le fait qu’il ne sait pas où il va tout en proposant plus vite d’y aller quand même, bonne représentation du genre de la mutation. spontanéité, dangerosité de la démarche, aucune endroit de l’idée et des remarques des habitants de l’endroit où il vient de popper.
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Le son de la voix d’Everest berce les battements de ton cœur qui retrouvent enfin un rythme plus calme. Si tu es toujours aussi heureux de le voir, et si tes sentiments n’ont pas changé, il a réussi à apaiser le flot d’émotions qui commençait à tourmenter ton pauvre palpitant. Si votre conversation n’en reste pas moins absurde, tu l’aimes vraiment. « Tu sais, parfois, j’aimerai qu’on me demande de monter les courses sur sept étages. Je sais, ça peut paraître bizarre mais je passe tellement de temps enfermé dans ma chambre que si j’avais la possibilité d’en sortir, je rêverais de faire des tâches ingrates du quotidien. » Ça ne répond pas vraiment à ce qu’il disait, c’est vrai, mais tu ne fais que dire à voix haute ce qui te passe par la tête. Tu sais très bien que de son point de vu, c’est des choses qu’il voudrait éviter, mais quand on ne les a jamais connu, on peut vouloir même ce qui est le plus ridiculement banal.

Tu as tendance à te noyer dans ses paroles, peu importe ce qu’il peut dire Everest. Il te plaît, et ça crève les yeux. Alors même quand il te parle de sa proprio et de la Clim, tu fonds intérieurement. Doucement, tu souris. « Pas vraiment. En vérité, je ne suis jamais très populaire ici, mais j’ai Sasha, et elle me suffit largement. Ce n’est pas très important si les autres préfèrent cuire au soleil. » Tu marques une courte pause avant de reprendre au sujet de ta mutation. On pourrait croire que la nature est mal faite, en vérité, c’est pire encore. « Je ne suis pas immunisé contre les virus du froid. Au contraire, j’ai tendance à les oublier parce que le froid ne me fait rien. Tu pourrais déposer un glaçon dans ma nuque, la sensation ne serait pas plus désagréable que si tu déposais n’importe quoi d’autres. Enfin, je préfère quand le glaçon a quelque chose de chaud. » Ce n’est pas très intéressant tout ça, tu poses ton regard sur le jeune homme face à toi. Tu espères ne pas avoir trop perdu de ton intérêt à ses yeux.

« Everest… » Tu hésites un peu, cherchant la meilleure formulation. Pas très confiant, tu détournes légèrement le regard. « Tu sais très bien ce que je ressens pour toi, peu importe si tu parles pendant des heures ou si tu arrives ici sans prévenir, je suis heureux pour chaque minute que tu m’accordes. » Finis-tu par dire. Déclaration d’amour à peine déguisée, tu ne t’en caches pas vraiment. Ça fait déjà un moment que ton cœur ne bat que pour lui. Tes yeux reviennent doucement sur son visage, et un sourire sincère et rempli de tendresse se pose sur tes lèvres. « Mais les SMS, ça me va aussi. Je ne veux surtout pas que tu te sentes obligé de quoique ce soit. »

Stupide complexe qui revient au galop. T’as peur qu’il en ait déjà marre de toi et qu’il ne sache pas comment te le dire. Peur qu’il finisse par claquer la porte et ne plus jamais revenir. Peur que vos échanges en ligne et par texto ne s'arrêtent pas brutalement du jour au lendemain. Peur d’être un fardeau, quelque chose de trop difficile à porter. « Et si t’en as marre, on peut aussi faire une pause. » C’est une façon de te protéger. Laissant faussement une porte ouverte, tu préfères rejeter toi-même les autres avant qu’il ne le fasse. Ça serait trop dur de le perdre lui aussi, alors s’il faut que tu te détaches, tu préfères le faire de toi-même que de devoir tirer un trait définitif et brutalement. C’est toujours comme ça avec toi. Tu serais prêt à crier sur le toit de l’institut à quel point t’en es amoureux, mais la seconde d’après tu serais déjà en train d'ouvrir la porte pour le laisser s’échapper en lui assurant que c’est pas très grave.


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 « alors autant je trouve la poésie derrière un geste aussi hors du quotidien cool, autant ça te gaverait au bout du troisième étage.  je le fais une fois par semaine la plupart du temps parce que ça me plombe mon sucre toute la journée après. en plus de la sueur, les poumons qui te sortent par le nez si jamais t’as pris trop de bouteilles de lait, je te jure que certains trucs je préfère les acheter plus cher en bas à l’épicerie d’en bas juste avant d’aller taffer. y a des tâches ingrates plus sympa, genre faire le linge, ou la vaisselle. ça c’est gratifiant, et ça fait pas trembler tout ton corps. » boisson qui se termine un peu vite malheureusement, verre en carton passé de main gauche à droite depuis que la paille absente ne peut plus être attaquée directement. il a ses yeux foncés posés sur la sienne quand il hésite à parler, ses battements de cils avant d’ouvrir la bouche es mots sages et articulés, alors que l’autre a toujours l’impression de bafouiller, d’aller trop vite pour ne pas oublier complètement le fil de ses pensées. « le jour où on a les solutions pour que tu sortes, vise un ascenseur et réserve toi la vaisselle pour la normalité »


le reste de la conversation lui fait se pincer les lèvres de nervosité, juste après. Nul pour le sérieux, nul pour savoir quelles belles phrases inventées. «  bah…  » balbutié, pas le meilleur moyen de garder un éventuel copain. «  c’est pas comme si être là me coûtait quoi que ce soit en temps, ni en argent, ni en énergie, ni rien, thomas. Je prends les transports en commun comme un gentil humain bien sympa parce que je rentre du travail, mais les sms et les conversations en face sont la même chose quand tu vas plus vite que le réseau téléphonique New Yorkais. tant que t’as envie, c’est pas un problème du tout, après si tu es fatigué et tout je comprends, tu me le dis, mais vraiment être là me fait super plaisir et c’est seulement quand j’ai de quoi travailler que je peux pas venir mais y a des aprem ou je suis vraiment dispo. Le lundi, genre, j’ai rien, c’était mon jour de lessive avant et maintenant je l’utilise que pour somnoler et être sur mon tel. mais j’en ai vraiment pas marre, je suis hyper mauvais à garder ça pour moi, donc tu le saurais. » il se trouve un rire mais il y l’ombre au tableau de ce qu’il a appelé les phases avant, le travail et l’acitivité sociale trop intense pour se permettre de crash dans son lit pendant certaines périodes sans prévoir avant elles quand ni combien de temps elles vont durer. ces périodes qu’on prévoit mais dont on ne parle pas, ou parler à quiconque est un peu plus compliqué. mais pas le cas maintenant, et en se payant le luxe d’être ignorant, peut-être même plus jamais. «  mais si je fatigue à un moment, ce sera sans doute à cause d’autre chose, mais je te le dirai, promis. et même si y a un truc avec toi, promis ce sera le cas. mais pour l’instant, vraiment ça va. »
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