Friends. (Brianna)

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keep the ones that heard you when you never said a word. ---     @Brianna J. McTravish   

Dans son bureau, Samara toisait amèrement la barre de chargement bloquée à l’ultime pourcent récalcitrant tandis que les secondes s’écoulaient inlassablement. Elle avait affirmé à Brianna qu'elle serait à l'heure.. Et un simple téléchargement semblait déterminé à la faire mentir. Tout ce qu'elle n'aimait pas, tout ce qui avait le don de la faire trépigner. Debout devant son bureau, elle enfonçait ses mains dans les poches de son sweat assurément trop grand pour elle et piétinait un moment avant de baisser le regard vers son haut.

Elle ne s'était pas changée, ni ne s'était spécialement apprêtée ; Après tout, ce n'était pas son genre. Pour autant, elle concéda à ôter son sweat pour le balancer sur son siège et aviser son t-shirt estampillé d'une référence pop culturelle. Bien, ça serait parfait avec son jean et sa veste qu'elle attrapa ensuite afin de l'enfiler. Mains passant dans sa longue chevelure brune, elle continuait de toiser la barre à l'animation cyclique.

« Allez ! Mais magne-toi ! » Pesta Sam avant de laisser échapper un petit son de satisfaction lorsque le 100% fut finalement atteint. « Enfin ! »

S’emparant du clavier, elle pianota rapidement afin de verrouiller l'ordinateur et enclencher par la même la sécurité du système. Sortie du bureau, elle ralenti machinalement le pas en portant son regard redevenu incertain sur les alentours. Il fallait dire qu’au dehors des murs réconfortants de son antre, sa réserve venait mécaniquement la prendre à revers et bientôt, sa pétillante extravagance méconnue de quasi-tous filait se planquer dans un recoin sombre de son attitude tout à la fois sereine et timide.

La porte verrouillée sur son passage, Ascii se mettait en marche au travers la population de l'Institut et rejoignait bientôt l'extérieur. Quelques regards esquivés ainsi que quelques sourires donnés plus tard, elle se retrouvait devant la bâtisse pour apercevoir au loin la silhouette de son amie.

Pressant le pas, la mutante arrivait bientôt à la hauteur de Bri et lui adressait un petit sourire désolé. « Le téléchargement a pris plus de temps que prévu.. » S'excusait-elle sans pour autant lui expliquer qu'il s'agissait du téléchargement d'un jeu qu'elle avait hâte de tester. Non, parce que si elle était là, c'était pour passer du temps avec sa meilleure amie. Chaque chose en son temps.. Même si ça la démangeait de tester sa nouvelle trouvaille, avouons-le. « Tu ne m'attends pas depuis trop longtemps j'espère ? »

Sortant son portable de sa poche, elle le désignait à Brianna. « Tu veux que je commande un uber ? Faudrait juste que tu me donnes l'adresse de l'endroit où tu veux aller. » Plissant le nez, Samara redressait ensuite le menton pour constater qu'il ne faisait pas si moche que ça. Elle avait eu tort sur toute la ligne.. Mais ça, elle se doutait bien que Brianna savait qu'elle le savait.

Après tout, ça faisait des années que sa meilleure amie bataillait pour la faire sortir de sa coquille de solitude. Si des progrès considérables avaient été fait durant la dernière décennie, il n'en demeurait pas moins qu'il lui restait du chemin à parcourir. Ou peut-être était-elle destinée à demeurer aussi réserver. Seul le temps le dirait.

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Amitié des contraires qui se consolidait avec le temps, Samara avait appris à grandir aux côtés de Brianna, et parfois même, elle se prenait à songer à qui elle serait devenue sans cette rencontre virtuelle providentielle. Douceur au rendez-vous, avec cette indémodable distance que pouvait conserver Ascii, elle ne dissimulait pas son sourire pour répondre à celui de son amie. Rassurée de ne pas l'avoir trop fait attendre, elle pianotait rapidement pour faire venir un uber.

Une fois chose faite, Sam ne retint pas cette petite moue désolée. « Plus perso que pour l'Institut. Je téléchargeais un jeu, mais j'avais pas envie de laisser le truc trainer comme ça vu que je dois verrouiller mon système avant de partir. Désolée ! » L'excuse sincère succédait à l'arrivée du Uber vers lequel elle ne tarda pas à se diriger.

A la mention de Doctor Who, le regard de Samara s'illumina alors qu'elle adressa un sourire amusé à son ami. « C'est sûr que Doctor Ten est le plus cool, et j'aime beaucoup trop Rose aussi ! Ils forment un duo de choc. »

S'engageant dans l'habitacle de la voiture qui les mènerait jusqu'au petit café, la conversation se poursuivit ainsi jusqu'à leur arrivée. Et de fil en aiguille, les amies passèrent un nouveau moment plaisant. Un moment telle qu'elles en avaient l'habitude. Et même si l'anxiété maladive de Samara l'avait empêché de se sentir totalement à l'aise, elle s'était totalement focalisée sur Brianna afin de capter un peu de son aisance.


Et puis, les jours passèrent jusqu'à ce que finalement la nouvelle ne tombe ; Brianna avait disparue, avec quatre autres mutants de l'Institut. La colère puis la panique avait fini par élire domicile dans l'esprit d'Ascii. Elle, si habituée à ne pas échouer dans son domaine d'expertise s'était retrouvée face à un mur infranchissable.

De nuit blanche en nuit blanche, jusqu'aux extrêmes de la fatigue, Samara avait atteint les limites de son esprit et de son corps, forçant dans le processus le Doyen à lui sommer de prendre du repos.

Personne d'autre ; Samara n'aurait écouté personne d'autre en cet instant et finalement, cette entrevue aussi lunaire que touchante avait débloqué quelque chose entre l'ainé et la mutante. Elle avait reconnu en lui une figure paternelle qu'elle avait toujours esquivée jusqu'à là. Parce qu'elle n'avait jamais eu de père, parce qu'elle ignorait comment se tissait ce genre de relation.

Et puis, il y avait eu les tentatives forcées de déviation qui avaient échouées jusqu'à la mener à une porte qu'elle s'était jurée de ne jamais trouver. Celle de Mikel. Ami d'hier à premier amour qu'elle avait tenté d'oublier dans la conviction d'une non-réciprocité, elle s'était pourtant laissée guidée par son instinct afin de le retrouver. Parce que pour la première fois de son existence, Samara avait reconnu son besoin de l'autre, elle avait reconnu les limites de sa solitude.

En conséquence, son corps l'avait lamentablement lâché, entrainant une évolution brutale de son gène mutant. Esprit perdu et corps plongé dans un état comateux pendant une nuit, elle avait failli se perdre tandis que sur son corps s'étaient tatoué une connexion unique à un espace dont elle se retrouvait maitresse. En une nuit, elle avait fait naitre le MetaSam.

Et à son réveil, elle n'avait pas voulu quitter Mikel, comme pour distancer l'inquiétude et la douleur de l'absence qu'elle s'était refusée à conjuguer au pluriel.

Ainsi se retrouvait-elle finalement chez le mutant à recevoir la vague de messages de Brianna. Se relevant tout à coup du lit de Mikel, elle s'arrachait à ses draps pour pianoter frénétiquement et finalement annoncer son départ précipité.

Habillée d'un jean et d'un sweat qui ne lui appartenait pas, elle avait natté précipitamment sa chevelure brune tandis qu'elle se jetait dans le uber qui l'attendait aux pieds de l'immeuble. En direction de l'hôpital, elle trépignait avant de réaliser que ses avant-bras découverts risquaient de poser question à son amie. Elle observa un moment les tatouages apparus en l'espace d'une nuit et se résolue à les dissimuler en tirant convenablement sur ses manches. Une fois chose faite, elle constata qu'elle était arrivée à l'hôpital.

Course payée, elle sortait précipitamment du véhicule et se mettait à courir au travers de l'établissement, dépassant rapidement les malades et moins malades. Elle se traçait un chemin jusqu'à l'aile de Brianna. Elle avait déjà récupéré le numéro de chambre. Samara savait exactement où se trouvait son amie.

Et lorsque finalement, elle s'arrêta devant la porte estampillée du bon numéro, elle se rendit compte qu'elle était essoufflée. Tant pis ! Ouvrant cette dernière dans la foulée, elle portait son regard brun sur sa meilleure amie et ressentait enfin ce soulagement qu'elle avait fini par ne plus espérer.

Les larmes montant à ses yeux, elle pressait à nouveau le pas pour se jeter sur Brianna et la serrer contre elle pour le premier câlin depuis le début de leur amitié. « Oh mon dieu, c'est vraiment toi ! Bri ! » La relâchant, elle réalisait qu'elle venait de l'étreindre alors qu'elle était potentiellement blessée. « Oh mince, ça va ? Je ne t’ai pas fait mal ? Pardon.. Je.. Non, tu vas bien ? Comment tu te sens ? »

Le regard brun de Samara scrutait longuement son amie. En retour, ses traits ne pouvaient dissimuler l'épuisement de ses nuits blanches associé aux répercussions de sa mutation. Pourtant, en cet instant, elle oubliait tous ses malheurs, toutes ses inquiétudes pour se focaliser sur Brianna.

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Arrivée à l'hôpital, Samara oubliait toute sa réserve. Du contre-coup de sa mutation aux deux semaines de recherches ardues ponctuées d'insomnie ; Samara avait perdu une part de sa réserve, davantage régie par ses instincts. Si sa timidité demeurait encore entière, elle était néanmoins bousculée par son soulagement de savoir Brianna en vie. Les quelques mots échangés par sms avaient été une véritable bouffée d'air pour une Ascii qui s'était sentie prisonnière de son anxiété et de son incapacité à retrouver les mutants capturer.

Habituée à distancer par son extrême appréhension de l'autre, elle avait soudain réalisé qu'elle n'était pourtant plus seule dans ce cocon qu'elle s'était forgée dès l'enfance. Elle n'était plus seule et par conséquent, la peur de perdre était née pendant l'absence de Brianna.

Cauchemars à imaginer la mort de sa meilleure amie, Samara avait repoussé les limites de ses résistances et de ses capacités, jusqu'à finalement atteindre ses derniers retranchements. Arrivée à l'orée de ceux-ci, elle se souvenait alors simplement de s'être retrouvée devant la porte d'un appartement qui n'était pas le sien, pour quémander une attention qu'elle n'avait jamais réclamée auparavant.

Et si aujourd'hui, elle estimait allait mieux, c'était en grande partie grâce à la présence de celui qu'elle avait cessé d'espérer par excès de mésestime de soi. Il l'avait aidé à surmonter l'angoisse de ne jamais retrouver Brianna, il l'avait aidé à se retrouver dans le brouillard anxiogène de son existence formé en l'espace de deux semaines.

Enfin capable d'étreindre sa meilleure amie sous l'impulsion, Samara réalisait alors son geste et s'en inquiétait. Un peu pour l'audace et beaucoup pour les conséquences physiques qu'ils pouvaient engendrer. Son regard brun eut vite fait d'analyser ce que la tenue hospitalière lui laissait deviner et son cœur se serra. Les traces sur le corps de Brianna firent naitre autant de culpabilité que d'inquiétude chez la mutante qui, pourtant, garda cette foule de sentiments pour elle afin de reporter ses prunelles fatiguées sur celle de son amie.

« Ça va alors. Il va falloir bien te soigner, c'est très important ! » Se décida-t-elle à répondre en tentant de garder un timbre serein. Mais elle s'inquiétait, Samara, elle n'y pouvait rien. « Je te retrouverais un téléphone, je m'en occupe, ne t'inquiètes pas pour ça.. » Continua-t-elle sur sa lancée, un léger sourire fleurissant sur ses lèvres.

A la mention du black-out, Samara pinça discrètement les lèvres alors qu'elle reconnue avec une aisance portée par l'habitude les contours d'un traumatisme. Elle aurait aimé arracher ces souvenirs à son amie, lui faire oublier ces deux semaines dont elle devinait toute la portée horrifique. Mais elle ne pouvait pas. Elle ne ferait assurément jamais appelée à Nulpi pour ce genre de chose. Jamais. « ..Ne force pas, d'accord ? Enfin.. Sur les souvenirs, je veux dire. Si tu ne t’en souviens pas tout de suite, ce n’est pas grave. J-je préfère que tu ailles bien avant tout.. » Ça lui coutait, parce qu'elle se doutait que derrière l'oubli se cachait des souvenirs que sa psyché refoulait pour la préserver. Ça lui coutait de savoir que Brianna avait subi un tel traitement.

Perdue dans les pensées inquiètes qui la submergeaient, Samara ne réalisa pas tout de suite que son amie avait repris la parole et redressa le menton pour l'observer. Elle aurait pu lui dire qu'elle s'était inquiéter jusqu'à en crever, que ses angoisses avaient pris le dessus sur sa raison, qu'elle avait cauchemardée nuit après nuit.. Elle aurait pu. Mais Samara se refusait à inquiéter Brianna. Elle refusait d'être la source d'une inquiétude pour sa meilleure amie. Alors, au lieu de toute cette vérité trop brute, elle en choisie une autre. Plus douce.. Plus agréable et surement enrobée d'un soupçon de mensonge.

« Ne t’inquiète pas pour moi, j'ai juste fait beaucoup de recherches, c'est normal. Mais je vais bien, ne t'en fait pas. Donc si je vais bien.. Tu dois bien aller aussi ? »

Prise dans un léger sourire qu'elle rendit aussi convainquant que possible, elle pencha le visage sur le côté. A la suite des propos de Brianna, Ascii se figea jusqu'à laisser échouer ses prunelles brunes sur son sweat. Enfin.. Le sweat de Mikel. Instinctivement, le rouge lui monta aux joues tandis qu'elle tirait sur ses manches afin de dissimuler efficacement le dos de ses mains nouvellement tatouées de sa mutation évoluée. Car à présent, elle avait le plaisir d'arborer deux serpents entourés de fleurs et de feuilles sur ses avants bras jusqu'à la naissance de ses mains. Pour autant, elle ne trouvait pas le moment idéal pour montrer sa petite nouveauté et encore moins d'expliquer comment tout cela s'était manifesté.

« Euh.. Oui oui, je sais. » Evidemment qu'elle savait qu'elle pouvait tout lui confier. Evidemment qu'elle en avait conscience. « Mais on s'occupe de ta sortie d'abord.. N-non ? Oui hein.. » Lança-t-elle précipitamment avant d'observer les vêtements abimés et de froncer sensiblement les sourcils. Leur état broya l'estomac de Samara qui ouvrit la bouche pour la refermer avant de finalement se retrouver partager entre une forme de désespoir et de panique.

« Attends, je crois que je.. Je sais, je vais te trouver des vêtements. Attends-moi, d'accord ?! » Et quant à répondre à la question de Brianna, elle se précipita vers la sortie et lâcha un simple.. « ..J'étais chez Mikel. » Et elle fuit littéralement afin de se précipiter vers les ascenseurs. Entrant dans l'un d'eux, elle descendit jusqu'à l'accueil et chercha une boutique de l’hôpital.

Là-bas, elle savait qu'il y avait quelques vêtements à vendre, souvent à l'effigie de la ville. C'était étrange.. Un peu décalé comme idée, mais cela tomba à pic pour Brianna.
Prenant une bonne dizaine de minutes, Samara revint avec un sac comportant un ensemble de sport molletonné rose arborant un magnifique " I love NY ", elle le tendit à son amie. « Ca sera mieux.. Et.. Plus confortable. » Souffla-t-elle, la respiration précipitée par l'effort.

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C'était une course contre la montre pour l'une comme pour l'autre ; Mais sous des augures bien différents finalement. Ainsi Samara revenait-elle avec l'attirail d'une tenue bien plus voyante qu'elle n'aurait pu l'assumer. Mais pour Brianna, c'était le confort qui primait. Un confort qui lui éviterait de subir, pendant un temps donné, le tiraillement de ses douleurs. Du moins Ascii l'espérait sincèrement.

Revenue dans la salle, elle avait le souffle court et précipité par l'effort. Peut-être avait-elle un peu besoin de bosser son cardio finalement.. Peut-être. Mais ça n'avait pas d'importance sur l'instant. Tendant le sac à son amie, Samara scrutait ses traits et devinait instinctivement que quelque chose clochait.

Brianna et elle, elles se connaissaient depuis assez de temps pour deviner ce genre de chose.
Pour autant, Samara ne dit rien jusqu'à entendre les mots confirmer son intention. « .. Qu'est-ce qui a changé ? » Demandait-elle alors doucement, comme pour creuser la question.

Lorsque finalement Bri verbalisait l'évolution de sa mutation, Samara demeurait étrangement silencieuse tandis qu'elle observait la télécommande pendant un moment puis sa meilleure amie l’instant suivant. Son esprit semblait tourner à vive allure tandis qu'elle intégrait l'idée. L'évolution d’une mutation n'était jamais anodine, et souvent, c'était la résultante d'un choc tantôt psychologique, tantôt physique, lorsque ce n'était pas les deux.

Instinctivement, Samara en venait à s'inquiéter pour Brianna alors qu'elle la détaillait d'une mine concernée tandis que ses mains replaçaient ses propres manches dans une mécanique dissimulatrice. Elle refusait de lui montrer l'évolution de sa propre mutation, de lui parler de ce qui l'avait causé et d'expliciter le déroulement de l'évènement. Elle ne voulait pas bousculer davantage la mutante. C'était hors de question.

« Je.. Je crois que ta mutation a évoluée, Bri. » Diagnostiquait-elle, avec une certaine assurance et pourtant, une petite inquiétude au fond du timbre. Elle la laissait ensuite filer dans la salle de bain et commençait à faire les cents pas devant la porte le plus silencieusement possible. « Oui.. Pardon, j'ai pas trouvé quelque chose de plus.. Euh.. Discret. »

Les excuses données, elle écoutait la suite en pinçant les lèvres tandis qu'elle tirait sur les manches du sweat pour les passer à son visage. Elle arrêta un instant le vêtement sous son nez pour inspirer calmement et canaliser son inquiétude.

Ainsi, lorsque Brianna sortait de la salle de bain, elle se tournait vers elle avec une expression plus sereine et un léger sourire timide aux lèvres. Observant la tenue sur le dos de son amie, elle pencha le visage sur le côté et se fit un peu plus malicieuse. « C'est.. Mignon finalement. »

N'était-ce pas un brin de moquerie ?
Légère.
Mignonne.
Pour alléger l'ambiance qui lui pesait au cœur et qui devait également peser à Brianna malgré l'énergie qu'elle dégageait.

« Je propose plutôt.. La sortie, ce qui t'es arrivé et ensuite Mik. » Mik, vraiment ? Oui. Visiblement. « Tu es plus importante. » Et ce qui lui était arrivé l'était infiniment plus que les déboires de Samara. C'était ainsi qu'elle voyait les choses et elle refusait d'en démordre.

« Viens, on va signer ta décharge. » D'une main, elle venait prendre celle de sa meilleure amie tandis que de l'autre, elle attrapait son téléphone portable. Ses iris brunes s'inondaient de leur habituelle nuance violine tandis qu'elle s'occupait de commander rapidement le uber. A la différence de l'habituelle stase dans laquelle sa mutation la plaçait, Samara continuait plutôt à avancer vers la porte et s'arrêtait devant avec un.. « On va signer ta décharge et la voiture nous attendra en bas. »

La fluidité de la mutation de Samara témoignait de son évolution, trahissant dans le même temps la petite nouveauté tandis qu'elle coupait aussitôt le lien et clignait des yeux avec un.. « Mh. » Oui, le retour était bien moins brutal. Bonne nouvelle.

Elle en revenait ensuite à Bri et lui adressait un sourire en ouvrant la porte. « Allez, c'est parti. » En direction du bureau des sorties, Samara réalisait tout à coup d'un.. « Oh ! » Et quoi donc ? « Tu vas pouvoir faire retour vers le futur ?! » Demandait-elle dans un murmure en se penchant vers Bri, curieuse.

Drôle de constat.
Mais elle préférait cela à l'inquiétude qu'elle ressentait au fond d'elle.

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Petite référence aux Pokémons, Samara avait véritablement l'impression de retrouver son amie en l'écoutant parler. Pourtant, l'inquiétude demeurait en sous-marin derrière le sourire timide. Mais c'était tout à fait normal, pensa Samara, au vu de la situation. Ainsi se retrouvait-elle plutôt à se tenter au jeu de la légèreté puis finalement à celui de guide afin de mener Brianna hors des murs aseptisés de l'hôpital.

Une fois arrivées devant la paperasse et la réceptionniste, la mutante laissa toute opportunité à son amie de signer les quelques lignes nécessaires afin de se libérer des lieux. Pendant ce temps-là, elle s'occupa plutôt de joindre un Uber ainsi que de prévenir l'Institut qu'elle rentrait accompagnée. Le tout bouclé avec une facilité déconcertante, Samara reporta son regard sur sa meilleure amie et s'illumina à la pensée de cette mutation qui se rapprochait de Retour vers le futur.

L'explication de Brianna eut le mérite d'extasier un peu plus Ascii dont le regard pétilla pendant de longues secondes. « Tu me diras, hein ? » Curieuse d'en savoir plus comme elle l'avait toujours été, Samara espérait véritablement que son amie puisse saisir plus en détail les contours de sa mutation. Peut-être un peu comme elle, finalement ; parce que ça leur permettrait à posteriori de discuter de leurs évolutions respectives.

En attendant, Sam préféra garder le secret sur ce qu'il lui était arrivé et sur les stigmates qui se retrouvaient à encrer sa peau. Etrangement, c'était un peu comme son histoire avec Mikel.. Ou du moins, ce qui s'était produit avec lui. Peu expansive de nature, elle ignorait comment aborder les choses et même, si elle le souhaitait véritablement. Encore plongée dans un flou que le traumatisme de sa mutation avait engendré, Samara ne put s'empêcher de se crisper discrètement en nichant ses mains dans les poches de son sweat. La mention du mutant la rendit pensive alors qu'elle scrutait les traits de son amie ; Comment pouvait-elle s'intéresser à cette histoire alors qu'elle sortait tout juste de l'hôpital ? Peut-être parce que c'était un dérivatif comme un autre.. Peut-être.

« Le Tardis c'est la comparaison la plus cool que t'ai pu trouver. Je l'adore ! Il est si futé en plus ! Enfin.. Elle, je crois que c'est un elle, d'ailleurs. » Prenait-elle la peine de répondre avec un sourire doux avant d'enchainer, un peu plus timidement. « Pour Mik, je t'en parlerais.. Promis. Mais.. Je sais pas, c'est compliqué. Et.. Et c'est pas la priorité je pense. »

C'était une échappatoire parfaite.
Ce sens des priorités.

Ainsi entraina-t-elle son amie en direction de la sortie afin de rejoindre le Uber qui les attendait. « Viens, on rentre ! Tu es attendue à l'Institut. Tout le monde va être content de te voir. » C'était une évidence. « Faudra penser à te reposer par contre. Ordre de.. Enfin.. De moi, d'accord ? Euh.. Tu veux bien ? » C'était un ordre plutôt doux et nuancé, à l'image de Sam.

Parce que finalement, elle était ainsi. Et malgré toute sa réserve, elle souhaitait le meilleur pour sa meilleure amie retrouvée.

Une fois le Uber gagné, elles n'avaient plus qu'à rejoindre un Institut qui respirerait à nouveau à l'idée de la voir passer sa grille.  Et si l’une était obligée de se reposer ; l’autre serait amenée à travailler davantage encore afin de creuser le mystère des disparitions.