Gestion du personnage
** Recensement global **
Réclamer ses points
Dépenser ses points (boutique)
Demander un nouveau compte
Répertorier son personnage
Demande de changement
Demandes diverses
Gestion des rps
Recherche de RP
Archiver son RP
Répertoire des sujets libres
Lancer de dés
Boîte à suggestions
Gagner des points
Défis rps
Voter aux top-sites
Loterie des dollars
Poster sur PRD

Découvrir le sujet global

thème
Le Deal du moment :
Retour en stock du coffret Pokémon ...
Voir le deal


command me to be well

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Tu peux le sentir, ce parfum toxique dans l’air, comme une tempête acide qui se prépare à tout ravager sur son passage. Ton instinct de survie te somme de fuir le danger, de trouver une façon de t’échapper avant d’être engloutie toute entière par les griffes délétères de Trask. Et tu feras ce qui est nécessaire pour parvenir à tes fins Amalia, refusant de terminer comme une vulgaire poupée désarticulée entre leurs mains. A défaut de pouvoir récupérer les années de vie volées, tu comptes retrouver ta liberté. Peu importe le nombre de cadavres que tu devras aligner. Ça fait bien longtemps que tu ne comptes plus les morts engendrées.

Cachée dans l’ombre d’une ruelle, tu attends tranquillement que ta cible arrive à ta hauteur afin de lui faire peur. Evidemment, ce n’est pas l'approche la plus recommandée mais de ton point de vue, elle demeure la plus effective pour obtenir ce que tu veux. Alors quand la douce Camilia passe à côté de toi, tu l’attrapes furtivement par le bras et la tires sans ménagement. « Je dois voir ton patron, le grand patron, James. » Les formalités ont bien du mal à franchir tes lèvres, ne prenant même pas la peine de te présenter et la pauvre balbutie péniblement qu’il n’est pas disponible en dehors des horaires de bureau. Tu ne peux t’empêcher d’éclater de rire quand elle te sort cet argumentaire bidon. Et puis, dans un geste qui se veut plus violent que prévu, tu la colles au mur.

« Je vais le reformuler autrement. J’ai réservé une table pour deux à l’Equilibrium, tu connais ce restaurant ? » Elle hoche la tête, n’osant pas l’ouvrir ni même tenter de partir et tu apprécies cette réaction. « Il paraît que c’est un petit coin tranquille. Enfin bref la réservation est pour demain, 20 heures. » Tu finis par la relâcher, estimant que M. Couture aura le message à temps. C'est à dire, dès que la malheureuse aura accusé le coup. « Dis lui de ne pas être en retard... sinon il faudra te trouver une remplaçante. » Petite précision de dernière minute, pas forcément essentielle mais qu'est-ce qu'une menace sans une menace de mort ? Plutôt fière de ta performance, tu files dans la nuit comme une étoile filante, retrouvant le confort de ton appartement luxueux, le coeur léger, l'espoir retrouvé.

Depuis ta rencontre avec le comte Dracula, tu vois les choses différemment, tu vois les choses en grand. Et les alliés viennent presque naturellement à toi quand tu ne vas pas les débusquer dans leur tanière. Petit à petit, les pions de l'échiquier avancent dans la même direction, la tienne. Tu dois simplement t'assurer qu'ils ne s'égarent pas en chemin, n'oublient pas le but commun : sauver la reine. Le principal problème à ton plan demeure Trask mais tu trouves une solution inattendue. Plutôt que de les tenir à distance, tu décides de les inclure dans la partie, de leur révéler ton rapprochement avec Darius sans pour autant dévoiler sa véritable identité. Tu leur donnes juste assez pour qu'ils en redemandent, pour qu'ils en réclament plus. Un riche homme d'affaires, pro-mutant, avec des contacts privilégiés, n'est-ce pas une véritable aubaine ?

Le bourreau tombe dans le panneau, t'ordonne de te faire proie du prédateur ou comme tu aimes le répéter, de devenir prédatrice de cette proie. Ce qui explique ta petite entrevue avec la douce Camilia, unique façon de contacter le mutant, particulièrement difficile à trouver. Tu te pointes donc au restaurant recommandé avec une bonne demi-heure d'avance pour avoir l'opportunité de vérifier qu'aucun agent de Trask ne rôde. Tu n'as pas envie d'être dérangée ni épiée pendant ce date. De toute façon, nul besoin de se déplacer, l'équipe de surveillance peut vérifier ta position en temps réel grâce à la délicate puce implantée dans ta nuque. « J'ai bien cru que j'allais devoir tuer votre assistante. » Entrée en matière fracassante lors de l'arrivée de Darius mais connais-tu seulement une autre façon d'interagir ?

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Camilia, ralentissez s’il vous plaît, je ne comprends pas ce que vous essayez de communiquer.” Le téléphone de James Couture avait sonné en fin de soirée et voyant qu’il s’agissait de sa secrétaire, le PDG s’était empressé de répondre, se doutant qu’elle avait une bonne raison de vouloir le contacter à cette heure. Même si leur relation était strictement professionnelle, il avait développé une certaine affection pour cette jeune rouquine qui exécutait son travail à la perfection ; ainsi, ce fut avec un mélange de confusion et d’inquiétude qu’il fronça les sourcils à l’écoute de la voix terrifiée qui tentait de lui raconter ce qui venait de se passer. “L’Equilibrium à vingt heures, vous dites ? … Ok, avec qui ? … Une blonde ? … Attendez, vous dites qu’elle vous a menacée ?” À mesure que son employée lui détaillait le fil des événements, il se mit à relier les points dans sa tête, ne pouvant penser qu’à une seule blonde capable d’agir de la sorte pour lui transmettre un message. “Vous n’êtes pas blessée, j’espère ? … Bon, ne bougez pas, j’envoie Liam vous chercher. Désolé que cela se soit produit. Prenez donc la semaine pour vous reposer,” dit-il avant de raccrocher.  

C’était un incident bien fâcheux, mais seul dans son bureau de l’Institut, Darius se surprit à esquisser l’ombre d’un sourire.

◇ ◇ ◇

Il se présenta à l’Equilibrium à vingt heures le lendemain et pas une minute à l’avance. Il connaissait bien le restaurant puisque celui-ci appartenait à une amie de longue date ainsi que sa femme. D’habitude, il aurait demandé à l’accueil si Abby était dans les parages, mais cette fois-ci, il s’empressa de repérer celle qu’il venait rencontrer, oubliant de répondre lorsqu’on lui demanda s’il avait une réservation. Lorsque l’hôtesse lui reposa la question, il se contenta d’un hochement de tête distant, sans prendre la peine de la regarder avant de se diriger vers la table où Amalia s’était installée.

Elle semblait de plutôt bonne humeur — comparé à leur interaction précédente — mais ses paroles révélèrent rapidement l’engrenage tordu de ses méninges, la fibre manipulatrice qu’il n’avait jamais manquée d’observer chaque fois qu’ils se trouvaient nez à nez. À ce point, il s'y était presque habitué.

À moins que vous ne vouliez prendre sa place, je vous le déconseille fortement,” répliqua-t-il en s'asseyant sur la chaise qui l’attendait et en essayant de ne pas trop sourire à l’idée loufoque d’une Amalia dans le rôle de la précieuse assistante.

Je ne vous aurais pas imaginée aussi désespérée de me revoir, considérant la dernière fois,” admit-il ensuite, affichant cette fois une  pointe d’amusement face aux mesures qu’elle avait prises pour le retrouver.

Il préféra s'abstenir de lui faire des reproches — il était aussi conscient qu’elle des obstacles qui les empêchaient de communiquer directement. La pauvre Camilia allait définitivement mériter son congé et un salaire augmenté, mais outre la peur et quelques bleus infligés, elle n’avait pas été égratignée. Il devait admettre qu’une part de lui était ravie de se retrouver ici, leur dernier rendez-vous ne s’étant pas déroulé comme ils l’avaient tous les deux espéré.  

Alors, que me vaut cette invitation impromptue ?” demanda-t-il enfin en jetant un coup d'œil à la carte des vins. S’il s’agissait d’un piège, elle avait très mal choisi l’endroit ; il n’avait au moins pas à se soucier de cela. “J'espère que ce n'est pas au sujet de la puce, car vous risqueriez d'être déçue,” préféra-t-il la prévenir sans lever les yeux. Il n'avait toujours pas fait beaucoup de progrès de ce côté-là, et il le prendrait plutôt mal si elle le larguait une autre fois.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Les apparences sont trompeuses. Tu donnes l’impression d’être détendue mais toutes les 30 secondes, tu fais le tour des accès à l’affut du moindre danger. De la porte d’entrée à la baie vitrée sans oublier la porte arrière que tu aperçois dans le reflet de la porte de la cuisine, tu contrôles toutes les variables pour éliminer les menaces d'un battement de cils comme une machine programmée à la tâche. Parce que 30 secondes, c’est le temps qu’il te faut pour attraper cette fourchette sur ta droite, la planter dans le cou de cette dame qui parle trop fort à ton goût et t’en aller avant qu’elle ne rende son dernier râle. Bien évidemment, tu ne comptes pas mettre à exécution tes pensées meurtrières. En tout cas, pas pour le moment. 

Darius finit par arriver à ta hauteur, vêtu d'un costume haut de gamme comme à son habitude. « Oh pitié, vous en mourrez d'envie. » Que tu lui réponds spontanément, le regard complice, donnant le ton de la soirée. Et pourtant, quand il finit par questionner à - juste titre tes intentions - tu lui fais miroiter une réalité bien moins allègre. « Pour quelles autres raisons voudrais-je vous voir ? » Ta remarque semble le prendre au dépourvu et tu tentes d'ajouter une touche dramatique à l'expression de ton visage mais tu n’arrives pas à tenir plus longtemps. « Je rigole détendez-vous. » Etrangement, ta blague n'est pas au goût du vampire et pour cause, la dernière fois tu t'es détournée de lui en un fragment de seconde, l'abandonnant lors de sa propre soirée à un verre de bourbon pour aller tranquillement courtiser un autre homme.

« Je voulais simplement faire ce que les gens normaux font. » Ta définition de la normalité est quelque peu biaisée compte tenu de la façon dont tu as convier ton invité à ce rencard. « Vous savez aller au restaurant, apprendre à se connaître autour d'un verre de vin, ce genre de trucs. » La version romantique du commun des mortels dont tu ne connais plus grand chose depuis que tu es prisonnière de Trask. « Quoi ? » Tu ne comprends pas pourquoi il te regarde de cette façon. C'est si difficile de croire que tu as un véritable intérêt à son égard ? Tu as peut-être bien dépassé les bornes une ou deux fois - comme quand tu l'as accidentellement poussé d'un toit - mais de là à remettre en cause tout ce que tu dis. « Je ne sais pratiquement rien de vous hormis ce qu'il y a dans votre dossier et il ne parle que de votre mutation. »


Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Le visage de Darius s’assombrit dès qu’Amalia prétendit ne pas l’avoir convoqué pour d’autres raisons que la promesse donnée. Il reposa la carte des vins devant lui et avança son torse vers la table, dévisageant la prisonnière, prêt à mettre les points sur les “i” mais soucieux de bien peser ses mots. Il lui avait donné sa parole et s’attendait à ce qu’elle lui fasse confiance — pas à ce qu’elle lui demande un compte rendu régulier, surtout lorsqu’à peine quelques jours s’étaient écoulés depuis la dernière fois. Mais alors qu’il s’apprêtait à articuler ses idées, le visage d’Amalia s’illumina pour lui faire comprendre qu’elle plaisantait. Étrangement, l’expression du vampire resta sensiblement la même, mis à part les sourcils froncés qui se levèrent de quelques millimètres. “Alors je vous écoute,” dit-il un peu trop sèchement, attendant toujours de savoir quelle requête elle allait lui exposer. Car bien qu’il fusse content de pouvoir discuter sur ce territoire neutre qu’était le restaurant, il se doutait qu’elle n’avait pas pris toutes ces mesures pour qu’ils discutent de la pluie et du beau temps.

Et pourtant, c’était presque ce qu’elle semblait lui exprimer. Apprendre à se connaître autour d’un verre de vin, comme des gens normaux ? Considérant les secrets de l’un et les manigances de l’autre, autant parler de la météo. Darius se détendit sur sa chaise, croisant les bras devant lui tout en continuant de fixer sa date du regard, cette fois avec une étiquette de doute plaquée sur son front. Quand Amalia lui demanda “Quoi ?” sur un ton qui paraissait anormalement sincère, il secoua la tête avec un sourire narquois sur les lèvres, incapable de déterminer si elle disait la vérité.  

Quel est le piège ?” émit-il sarcastiquement. “Pardonnez-moi, mais c’est difficile de croire que vous voulez apprendre à me connaître seulement parce que je vous fais de l’effet.” Parce que la première fois, il y avait vraiment cru, mais Copycat avait brisé sa confiance en même temps qu’elle s’était débarrassée de lui comme un déchet jeté sans arrière pensée. La deuxième fois, bien qu’elle eût changé d’idée, elle était prête à condamner un mutant innocent sous prétexte qu’elle n’avait pas le choix. Et la troisième, elle avait révélé son amitié avec un persécuteur un peu trop rapide sur la gâchette. À quel point les contraintes de Trask pouvaient-elles justifier l’étendue de ses actions ?

Malgré tout, il voulait continuer de croire à cette connexion qu’il ressentait entre eux, à la parcelle d’humanité qu’il avait parfois décelée. Au-delà de ses trahisons, Amalia dégageait une énergie, une assurance, et surtout un désir de vivre qui l’interpelaient plus qu’il ne voulait l’admettre. Si elle pouvait se libérer de ses geôliers, il était curieux de savoir quelles parties d’elle resteraient — et lesquelles s’envoleraient.

Peut-être que cette soirée était l’occasion de prétendre qu’ils étaient des gens “normaux”, pour reprendre ses mots. Pour découvrir qui elle était, s'ils faisaient comme si les horreurs du passé n’avaient pas existé. Car en réalité, ne pouvait-il pas mieux espérer ?

D’accord,” céda-t-il enfin, choisissant de laisser à Amalia le bénéfice du doute. Il s’était déplacé en pensant négocier une nouvelle vie, mais au temps pour lui. “Qu'allez-vous commander ?” lui demanda-t-il alors en lui désignant le menu. Une question aussi facile que banale, histoire de tâter l’eau mais aussi de découvrir ses goûts. “Pour ma part, ce sera un steak… saignant, évidemment,” sourit-il en premier.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


L'espace d'un instant, tu as le sentiment qu'il va te faire faux bond, le doute transpirant du visage de Darius comme une mauvaise fièvre. Tu vois le moment où il va se lever de la chaise avec ce regard condescendant qu'il arbore pour te juger avant de passer la porte sans se retourner. Et qu'est-ce que tu vas faire Amalia ? Probablement rien, le retenir de force n'aurait aucun intérêt même si tu as un petit peu piétiner les lignes du destin afin de l'amener dans ta direction. A vrai dire, tu ne tiens pas à ce rendez-vous parce qu'il te fait de l'effet mais parce que vous vous ressemblez bien plus qu'il ne veut l'admettre. Votre dernière rencontre en est la preuve vivante, découvrant une facette du vampire qu'il tenait en joug jusque là.

Contres toutes attentes, il finit par céder à la tentation. A croire que vous ne pouvez pas vraiment échapper à ce qui se trame entre vous peu importe les efforts de l'un pour contrer ceux de l'autre. Un petit rictus victorieux effleure tes lèvres alors que tu attrapes la carte à ton tour. « Bonne question. » Tu parcours le menu du regard, découvrant les différents mets proposés par le restaurant. « Je vais prendre... » Cette fois, le doute balaie les traits de ton faciès. Tu n'as pas vraiment l'habitude de t'alimenter de la sorte, l'énergie récupérée sur les mutants te fournit ton propre carburant du coup tu grignotes au mieux des petits encas industriels. Quelqu'un vient finalement prendre votre commande, te forçant à te décider.

« Est-ce qu'on peut prendre plusieurs plats ? Je ne me suis nourrie sur personne aujourd'hui alors j'ai incroyablement faim. » Tu provoques sans le vouloir, une seconde d'embarras qui semble s'éterniser, n'ayant pas conscience de la teneur de ta confidence particulière. Fort heureusement le serveur prend sur lui pour te conseiller des réjouissances copieuses. Voilà qui devrait caler ton appétit faramineux. « Bon de quoi vous parlez généralement avec vos autres rencards ? » Tu reportes toute ton attention sur Darius, attendant de sa part de prendre les choses en main, ne sachant pas comment un date ordinaire est supposé se dérouler. Tu te trouves présentement, en territoire inconnu.


Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Darius demeura un instant perplexe devant la question d’Amalia au serveur, promenant son regard de l’un à l’autre et s’efforçant de retenir son rire lorsque le serveur tenta de fournir une réponse courtoise. Il sourit de plus belle lorsque le pauvre employé s’éloigna avec les commandes tandis qu’Amalia ne semblait pas avoir réalisé le malaise qu’elle avait causé. “Vous nourrir sur des gens, huh ? C'est comme ça que vous fonctionnez ?” demanda-t-il avec une certaine curiosité. Par la façon dont elle s'était exprimée, il ne pouvait s'empêcher de faire le parallèle avec sa propre mutation ; pourtant il ne connaissait rien d'autre que sa capacité à dupliquer les autres gènes X. Le sien avait-il des implications autres que la simple copie?

Le vampire lâcha un rire moqueur lorsqu’elle lui demanda comment se passaient ses autres rencards — non pas parce que sa date manquait visiblement d’expérience dans le domaine, mais plutôt parce qu’elle croyait qu’il avait l’habitude de ce type d’activité. “Vous mentionnez mes autres rencards comme si j’en avais à la pelle,” railla-t-il. À vrai dire, suite à son divorce en 2007, sa vie amoureuse n’avait jamais vraiment repris de son envol. Il pouvait probablement compter sur les doigts de sa main le nombre de rendez-vous romantiques qu’il avait eus depuis ce temps, et aucun d’entre eux ne s’était produit dans la dernière décennie.

Toutefois, Darius ne se retrouvait pas pris au dépourvu pour autant. Improviser était dans sa nature et les questions qu'il avait pour Amalia était probablement loin de ressembler à celles qu’il aurait pour une autre. Si le but de cette rencontre était bel et bien de discuter sans se soucier de mutants à sauver ni à capturer, il allait se prêter au jeu — tant qu’elle s’y prêtait également. “Vous avez dit vouloir apprendre à se connaître,” lui rappela-t-il, comme un avertissement pour la question à venir. Car le vampire ne comptait pas passer par mille chemins pour tourner cette situation à son avantage.

Alors dites-moi — quelle est votre histoire ?”  

Il plongea son regard brun dans celui d’Amalia, attendant clairement de voir si elle oserait enfin répondre à l’une de ses questions ou si elle tenterait encore de s’esquiver.  Cela allait, à son avis, réellement déterminer le ton de la soirée.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Depuis ta rencontre avec Darius, c’est la première fois que tu peux lui parler ouvertement, sans avoir besoin de mentir, tricher, le tromper maintes fois au cours de la conversation et ce, afin d’arriver à tes fins. La vérité c’est que tu n’as pas l’habitude d’être honnête avec les gens, tu as perdu l’habitude. Car au final, tu n’es dans leur vie qu’un mirage, une chimère tout au plus qui prend la forme adéquate pour tromper leur vigilance avant de leur faire mordre la poussière. Menace mortelle. La situation actuelle est différente, ce soir tu peux être toi-même mais sais-tu seulement qui tu es ? Tu as passé autant de temps sous le joug de Trask qu’en dehors de son emprise, te retrouvant sur un fil tendu entre deux piliers que tout oppose où l’ancienne et la nouvelle version d’Amalia se juxtaposent. « C’est comme ça que ma mutation fonctionne, vous voyez on est pas si différents au final. » Un petit clin d’œil vient soutenir tes propos.

Tes lèvres s’étirent naturellement quand il se met à rire, douce mélodie au creux de tes oreilles mais elle ne t’empêche pas de rebondir immédiatement. « Bah vu votre âge, vous avez dû en avoir pas mal ? A moins que vous n’soyez plus du style loup solitaire ? » Non que tu souhaites avoir une liste des conquêtes de Darius, cependant tu es friande des détails sur sa longue existence, lui qui a vécu bien plus que tu ne sauras le faire, quand bien même tu te libères de ton bourreau. « Mon histoire ? C’est un peu vaste comme question. » Tu ne t’attends clairement pas à ce qu’il soit aussi direct. Tout porte à croire que le comte Dracula a l’intention de rafler les réponses que tu as pris soin d’esquiver. Jusqu’à maintenant. Il est temps de te rattraper. Tu plonges alors ton regard dans le sien, n’ayant pas l’intention de te débiner même si tu dois le reconnaître, tu ne sais pas trop par quel bout commencer. A vrai dire tu ne parles jamais de ton passé, bien que tu te raccroches à lui pour te rappeler que ta prison n’est pas une fin en soi, tu choisis souvent de l’ignorer car d’une certaine façon c’est alors plus facile de taire ton humanité.

« Hé bien je suis née ici à New-York… et j’avais une vie plutôt ordinaire si ce n’est que mes parents étaient riches. » Sans que tu ne t’en rendes compte, les traits de ton visage ont un peu changé, ils se sont durcis sous le poids de la nostalgie. « Je faisais pas mal de conneries adolescente, j’ai même essayé de couper le courant de la ville une fois. » Un souvenir qui devrait t’arracher un sourire mais vu les circonstances, c’est plutôt le contraire. « A l’époque je copiais le gène X de mon petit-ami capable de générer l’électricité absorbée mais ça a mal tourné… et j’ai tué ma mère. » Accidentellement, bien que tu ne le précises pas au vampire, ne cherchant guère à t’attirer sa pitié. « La suite est une longue succession de déception et trahison, vous voulez vraiment que je continue ? » Evidemment. Tu avales alors une gorgée d’eau avant de reprendre, pas très emballée par l’exercice, c’est que la partie corsée débute. « J’ai été arrêté par la police, mise en garde à vue et un homme est venu me voir, me proposant de rejoindre l’école du professeur Xavier… »  Tu t’en rappelles comme si c’était hier.

Malheureusement pour toi, le fameux agent est mort, te privant du plaisir de le tuer de tes propres mains. « J’avais 17 ans au moment des faits, j’étais mineure du mon père a dû venir au commissariat payer ma caution mais ne l'a fait qu'à condition que j’aille avec ce gars... je crois qu’il avait peur que j'lui fasse du mal. » En tout cas, c’est ainsi que tu t’expliques son insistance de l’époque. « Je n’ai jamais mis un pied chez les X-Men, je me suis retrouvée dans un laboratoire de Trask Industries et depuis c’est ma vie. » Tu as peut-être omis un ou deux détails comme tes tentatives de fuite, l’exécution de ton père par le géant de la technologie, le meurtre de ton petit copain et certainement d’autres futilités du genre. « Je capture les mutants, leur livre, me nourris dessus et copie leur gène X, continue de leur servir de cobaye aussi... bref je fais tout ce que sa sainte majesté m’ordonne. » Un récapitulatif plutôt glauque et sinistre de ta réalité, celle que tu endures au quotidien, celle que tu as appris à apprécier dans une moindre mesure pour ne plus la subir. « Ca pourrait être pire j’imagine, je pourrais être morte. »

Les priorités Amalia, toujours les priorités.
La survie d’abord, le reste après.


Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Le commentaire sur son âge était prévisible bien qu’au fond, il n’était pas si vieux que ça. Juste deux fois et demi l’âge de sa date, sans oublier le fait qu’il était resté marié pendant plus de trente ans — le genre de détail qui mettait un assez gros frein à l’exploration amoureuse lorsqu’on était quelqu’un d’aussi loyal que le vampire. “Quelque chose comme ça, peut-être,” répondit-il tout en se demandant quel était son style, en fait. Loup solitaire ou plutôt loup craintif ? Il ne pouvait pas dire que ses aventures de couple l’avaient laissé enthousiaste à l’idée de revivre les mêmes… ruptures. Si on pouvait appeler ça comme ça, considérant qu’il avait mordu puis effacé les souvenirs de sa première compagne, assassiné de sang-froid la deuxième et rendu la troisième dépressive au point qu’elle préférait prétendre qu’il n’existait plus. La solitude ne le démangeait pas au quotidien, mais s’il s’était laissé charmé par Amalia lors de cette première soirée mondaine, cela prouvait qu’une partie de lui recherchait tout de même ce lien intime, ce romantisme précieux dont il se privait par crainte de revivre les malheurs du passé. Il n’était simplement pas un homme à convoiter.

Mais avec la mutante assise en face de lui, c’était différent : en dehors de ce qui l’attirait chez elle, il n’avait pas peur de la blesser ou de l’effrayer par accident. Il savait déjà qu’elle n’était ni naïve ni innocente ; il n’y avait pas de pureté à préserver puisque celle-ci lui avait déjà été dérobée. Sa condition de prisonnière l’avait certes rendue nonchalante envers la vie d’autrui, mais elle ne lui semblait pas sadique pour autant — une victime de ses circonstances comme tant d’autres. Sauf que ses circonstances à elle étaient particulièrement cruelles, comme elle prit soin de le raconter pour satisfaire la demande de son invité.

Darius l’écouta sans interruption, le visage impassible pour ne pas trahir les diverses pensées qui le traversèrent durant le récit. Ses yeux, par contre, fixaient toujours aussi intensément la jeune blonde, lui donnant une allure imposante même s’ils étaient assis au même niveau. Amalia ne se laissa toutefois pas intimider et à la surprise cachée du comte Dracula, elle lui étala les détails de son histoire de sa naissance à aujourd’hui, en passant par la découverte de sa mutation et le piège de Trask. Malgré ces événements tragiques, le ton qu’elle employait suggérait qu’elle ne cherchait pas la pitié, et lorsqu’elle eut terminé de tout raconter, Darius n’avait pas l’intention de lui en montrer.

À vrai dire, il était difficile d’exprimer une grande sympathie face à une histoire qui était peut-être inventée de toutes pièces, ou du moins en partie. Il supposa qu’elle avait majoritairement dit la vérité, mais il ne connaissait qu’un moyen de le confirmer, et le restaurant n’était pas l’endroit pour ce faire. Néanmoins, cela ne l’empêchait pas de comprendre qu’elle avait souffert aux mains de Trask, et il appréciait qu’elle ait enfin répondu à une de ses questions sans tenter de dévier le sujet.

Comment comptez-vous profiter de votre liberté lorsqu'elle sera retrouvée ?

Curiosité honnête qui lui brûlait les lèvres depuis un moment et qui fut facilitée par la relativisation qui avait conclu le récit. Il n’était alors pas question de si, mais bien de quand — car si la mort était pire que son enfer, elle devait au moins s’accrocher à l’espoir de s’en sortir. À quoi bon continuer sinon ?

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Darius ne laisse aucune émotion le trahir, les traits de son faciès demeurant placides tout au long de ton récit, seul son regard semble par moment t’étreindre davantage. Tu apprécies qu’il s’abstienne de commentaires, l’exercice n’est pas facile en soi alors tu ne tiens pas particulièrement à le prolonger. Même si, dans une moindre mesure, il te permet de lever le voile sur certaines parts d’ombres que tu as gardé pour toi longtemps parce que tu ne pouvais pas faire preuve de vulnérabilité avant. La survie dépend du mental et le mental est un instrument qu’il faut en permanence travailler. Pour que jamais il ne s’effrite. Sauf qu’avec le vampire, tu n’as pas besoin de porter en permanence ton armure d’acier, il connaît déjà cet aspect de ta personnalité. Et quand il poursuit son interrogatoire, tu ne réagis pas immédiatement à l’entourloupe qu’il te tend, lancée dans ces confidences auxquelles tu te plies rarement.

« Je quitterai New-York puisque ma tête sera probablement mise à prix. » Le contraire serait plutôt étonnant bien qu’il te faciliterait la vie, hélas Trask n’est pas connu pour son indulgence vis-à-vis des déserteurs. « Et je voyagerai jusqu’à m’établir quelque part, je pense que j’irai d’abord... » Un instant de réflexion alors que tu sondes les prunelles avelines du comte Dracula. « En France, voir de mes propres yeux la ville de l’amour et puis… » L’air de rien, tu avales une gorgée de ton verre afin de déterminer si tu tiens véritablement à lui partager tous les détails de ta fuite ? Il pourrait se retourner contre toi, ce ne serait ni le premier ni le dernier à te faire un coup bas. « Ok je vais vous le dire mais si vous le répétez… » Tu te mets volontairement à chuchoter, consciente qu’il peut t’entendre grâce à ses sens sur-développés. « Je vous tuerai. » Malgré le sourire installé sur tes lèvres comme du papier glacé, tu es sérieuse. La trahison étant une offense que tu ne sais guère pardonner.

Vos commandes arrivent pile au moment où tu te laisses aller à un autre aveu. « Au début de ma détention, je n’étais pas très… docile. » Adolescente rebelle, retenue contre sa volonté, insolente à souhait, forcément ça fait des étincelles. « J’ai eu des semaines éprouvantes et je me suis retrouvée une fois à côté de la cellule d’un mutant qui était là depuis des mois, peut-être des années je n’ai jamais su. » Dossier classé confidentiel auquel tu n'as toujours pas moyen d'accéder. « Et tous les soirs il me parlait de sa vie, comme si ça m’intéressait mais bon, il fallait bien tuer le temps alors… il me parlait d’une fête de lumière qui avait lieu chaque année en France, où il se rendait avec sa femme et où il avait continué d’aller même après sa mort. Je me suis dit qui fait ce genre de choses ? » Les gens amoureux, amochés par la perte de l’être aimé ? Un sentiment que tu ignores et dont tu ne connaîtras peut-être jamais la saveur. Conditionnée dans une toute autre perspective.

« Enfin bon, il s’est suicidé avant de me révéler où avait lieu cet événement. » A la façon dont tu coupes vigoureusement ta pizza, il va sans dire que tu es encore frustrée par cet épisode appartenant pourtant à un passé plus que lointain. « Du coup je me suis promis que non seulement je découvrai le nom de cette stupide ville mais qu’en plus je m’y rendrai. » Ce sont les petits détails de ce genre, les aventures anodines, les rencontres fortuites, qui sont finalement parvenus à te tenir en haleine, à te maintenir en vie sans même que tu ne t’en rendes comptes. « Lugdunum, c’est le nom antique pour Lyon. » Que tu finis par avouer après avoir avalé une part de ton délicieux premier plat. Et soudain, tu te figes, réalisant que Darius vient de se jouer de toi avec brio. « Hé vous avez triché, normalement vous posez une question je pose une question ! » Tu fronces les sourcils sans pour autant te défaire de ton rictus complice. « Ok pour vous rattraper, vous devez me raconter trois faits sur vous que personne d’autre ne connaît. »

Tu viens littéralement de lui dévoiler toute ta vie alors c’est la moindre des choses qu’il se mette à ton niveau. « Attention, pas de mensonge. » Ça serait dommage que cette soirée vire au fiasco et que tu n’en viennes à t’en prendre à un de ses innocents clients qui passent un si bon moment. Vraiment dommage.


Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Il ne s’était pas gêné pour poser une seconde question, autant pour alimenter sa curiosité grandissante que pour éviter d’avoir à lui-même partager les grandes lignes de son histoire. Il avait accepté de jouer le jeu, pas nécessairement de jouer fair. Cependant, Amalia enchaîna sans efforts pour lui parler de la promesse qu’elle s’était faite dans les premières années de sa vie de prisonnière, et Darius continua de l’écouter jusqu’à la fin. Même s’il ne disait presque rien, les hochements de tête et les quelques sourires qu’il lui lança — notamment lorsqu’elle avoua s’être demandée qui faisait ce genre de chose —  montraient qu’elle avait toute son attention.

Je me suis rendu en France une fois pour un voyage d’affaires,” avoua-il lorsqu’elle eut terminé. “J’en ai profité pour visiter plusieurs villes à travers le pays, y compris Lyon.” Même si c’était il y a longtemps, Darius se souvenait de ce voyage comme si c’était hier : d’une part, le contrat d’affaire avait totalement mal viré, le forçant à encaisser une perte non négligeable ; d’autre part, cela lui avait justement permis de lâcher prise sur son travail. De se dire fuck it et d’en profiter pour visiter ce pays qui l’avait toujours intrigué. “Malheureusement je n’ai pas pu assister à la Fête des Lumières, le timing n’était pas bon. Mais j’ai adoré mon temps là-bas et…” Il s’interrompit pour prendre une gorgée de vin et faire passer la seconde d’hésitation qui suivit. “... peut-être que je pourrai vous montrer lorsque le moment viendra,” dit-il enfin. Il fallait d’abord que la méfiance se transforme en confiance, mais cela n’empêchait pas Darius de s’imaginer un futur où Amalia et lui pourraient s’épanouir ensemble en dehors de toutes contraintes. Et peut-être qu’elle aussi pouvait partager cette vision qu’il lui suggérait ; s’y accrocher en attendant qu’une solution soit trouvée.

Ils ne s’attardèrent pas sur le sujet puisque Amalia finit par réaliser le tour de passe-passe qui venait de se produire. D’un air faussement offusqué, elle riposta en triple et le vampire cligna des yeux le temps d’assimiler la demande. “Trois faits que personne ne connaît… ?” Il parut alors déstabilisé pour la première fois de la soirée. Trois secrets, c’était beaucoup pour quelqu’un qui révélait si peu de lui-même lorsqu’il s’agissait de choses particulièrement personnelles.

James Couture, Dracula, et même le Doyen de l’Institut étaient des personnages débordants d’assurance, agressifs dans leurs décisions et intransigeants dans leurs relations. Peu importe quel rôle il jouait, Darius se devait de prendre les devants et faire valoir son autorité afin de concrétiser ses nombreux objectifs. Il pouvait se faire passer pour un grand extraverti, un monstre de service ou encore un protecteur dévoué lorsque le devoir l’appelait. Toutefois, derrière ces masques qui s’étaient peu à peu intégrés à sa personnalité se trouvait un homme réservé ayant peu l’habitude de partager non seulement ses faiblesses, mais aussi ce qui le faisait vibrer en dehors de tout ce qui était relié au conflit politique des dernières années. C’était cet homme-là que les trois anecdotes cherchaient à exposer, et malgré les confidences que la mutante venait de lui faire en premier, Darius hésita longuement avant d’oser mettre un pied en dehors de sa coquille.

C'était au tour d’Amalia de le fixer avec intensité. Pas de mensonges, qu'elle l'avait averti. Elle ne le laisserait pas s'échapper jusqu'à ce qu'il réponde à la question et à vrai dire, il lui devait bien ça. “Je n’invente pas de mensonges,” préféra-t-il mettre au clair avant de s'emparer des ustensiles. Devant lui, le steak que la serveuse lui avait apporté un peu plus tôt était toujours intact, et il était temps d'y remédier.

Par contre, je ne vais pas toujours en relever un...” dit-il après quelques bouchées. Un petit sourire espiègle apparut sur ses lèvres alors qu’il pensait à la première histoire qu'il allait raconter. “Vous savez, James Couture est une entreprise de textile reconnue mondialement. L’une de ses spécialités est la confection de costumes haut de gamme pour la gente masculine, aucune autre marque ne rivalise celle-ci en termes de qualité et durabilité.” Darius pointa la manche de son veston pour appuyer ses paroles ; il était plutôt fier de cet accomplissement, même si rien de cela n’était un secret.

Ce que personne ne savait, c’était la façon dont cette petite compagnie insignifiante était devenue le géant d’aujourd’hui. “Pendant près d’une décennie entière, j’ai travaillé d’arrache-pied pour faire décoller cette initiative. Tout le monde croit que mon succès actuel est dû à l’accumulation de patience et de judicieuses décisions, alors qu’en réalité, j’étais sur le point de faire faillite au début des années 2000…” Ce n’était pas pour dire qu’il n’y avait pas mis d’efforts, mais il était loin d’être aussi versé dans les finances qu’il ne le croyait à l’époque. “Le contrat que j’étais censé signer en France était mon dernier espoir. Lorsque le deal a été annulé, j’ai cru que c’était terminé, que j’avais échoué.” D’où le laisser-aller qui avait suivi et le séjour d’une semaine qui s’était changé en voyage de trois mois.

Quand je suis revenu aux États-Unis, je n’avais pas le courage d’annoncer cette défaite à qui que ce soit. Alors j’ai continué d’assister aux événements de réseautage comme si de rien n’était… À l’époque, je n’étais qu’un homme d’affaires comme un autre, cherchant les opportunités qui étaient rares compte tenu de la compétition.” Darius s’adossa contre le dossier de sa chaise, le regard perdu dans son assiette. “Au deuxième événement suivant mon retour, j’ai rencontré cet homme, Hugo. C’était un entrepreneur Français qui venait d’arriver à New York pour rencontrer un certain Jackson.” Il laissa échapper un rire bref en se remémorant ce moment où Hugo s’était approché de lui sans savoir qui il était. “Hugo m’a attrapé par le bras pour m’entraîner dans un coin de la pièce et me donner une carte d’affaire et quelques explications que j'avais beaucoup de mal à suivre.” À ce moment, il croyait surtout que la chance venait de lui sourire et qu’il aurait l’opportunité de sauver sa compagnie. “On s’est ensuite serré la main et j'ai au moins compris que nous devions nous revoir le lendemain, à l’adresse d’un hôtel.” Jusque là, tout concordait dans la tête de Darius : les contrats d’affaires pouvaient se négocier en public, comme dans un restaurant ou dans une salle d’hôtel réservée.

Lorsque je suis arrivé à l’hôtel, on m'a dirigé vers la piscine dans la cour arrière plutôt que la salle de rencontre traditionnelle. Hugo m’y attendait. ‘Jackson ! Je suis content que tu sois venu,’ m’a-t-il dit avec son accent prononcé. J’étais en train de me dire qu’il y avait erreur, mais avant que je puisse réagir, il m’a dit de retirer mes vêtements et d’enfiler la tenue qu’il me tendait à la place… Si on peut appeler ça une tenue…

Darius fit une pause pour terminer son vin et remplir son verre à nouveau. Il avait du mal à croire qu’il racontait cette histoire, mais voilà qu’il ne pouvait plus reculer.

Ce que j’ai compris par la suite, c’est qu’Hugo était un photographe reconnu pour ses photos... aguichantes... et que Jackson était censé faire ses débuts de mannequin avec lui, mais ils ne s’étaient jamais rencontrés. Bref… je me suis retrouvé dans l’équivalent d’un magazine Playboy mettant en vedette des modèles masculins.”  

Il prit une autre généreuse gorgée de vin.

Et le pire dans tout ça, c’est que j’ai ensuite été contacté pour poser en costume dans un magazine haute couture. Puis, de fil en aiguille, je me suis fait de vrais contacts dans l’industrie de la mode, qui m’ont permis de faire revivre ma propre compagnie…

Il s’arrêta en remarquant la drôle de tête qu’Amalia était en train de lui faire depuis qu’il avait mentionné les photos en question. Il s’avança alors vers la table, imitant le sourire complice qu’elle lui avait lancé plus tôt, et chuchota assez fort pour qu’elle l’entende : “Je vous ferai subir un châtiment pire que la mort si vous osez ne serait-ce qu’aller retrouver ces photos.”  



les photos:
Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Bien que tu continues de scruter discrètement les environs, tu apprécies la quiétude de ce moment, oubliant presque ton tourment perpétuel. Il faut dire que Darius est de bonne compagnie, il sait manier les mots comme il sait les écouter mais ça va plus loin. Il se laisse aller à des confidences qui matraquent un peu plus les barrières érigées autour de ton cœur. A force de trahison et de déception, tu l’as enrôlé dans une forteresse de glace alimentée en permanence pour mieux le protéger. Pourtant, tu sens fondre une couche chaque fois que le comte Dracula fait un pas vers toi. « Peut-être bien. » Tu en dis peu mais ton regard est plutôt révélateur de la teneur de tes pensées. S’il tu le pouvais, là tout de suite maintenant, tu partirais avec lui, à Paris ou ailleurs. Hélas, c’est un privilège qu’il te faudra gagner si tu survis assez longtemps pour le réclamer.

Le vampire accepte de relever le défi et à ton tour, tu invoques ton droit au silence. Au début, tu ne vois pas vraiment où il veut en venir, à vrai dire tu te demandes bien à quel moment cette anecdote va relever d’une véritable confidence. Tu dégustes ta pizza, littéralement pendu aux lèvres de Monsieur Couture quand l’histoire commence à devenir intéressante. Au moment où il mentionne un rendez-vous dans un hôtel, ton esprit s’imagine mille et un scénarios différents mais tu es loin du compte. Tu manques de t’étouffer avec ton morceau en bouche lorsque tu découvres la chute. Incrédule, tu le dévisages quelques secondes sans prononcer le moindre mot, avales ta salive et finalement te mets à éclater de rire comme le font les enfants qui ne se préoccupent pas de déranger l’auditoire à proximité.

« Oh mon dieu… » est tout ce que tu parviens à prononcer alors que tu t’esclaffes encore un peu en visualisant la scène racontée. « Je n’arrive pas à croire que vous soyez allez jusqu’au bout. » De la même façon, tu es surprise qu’il partage avec toi ce genre de détails qui révèlent presque de l'intimité. Si c’est un bobard, c’est l’un des meilleurs que tu aies eu l’occasion d’entendre de toute ta vie. Sinon, il va falloir que tu retrouves ces photos, ça ne fait aucun doute ! « J’espère avoir l’occasion de voir ce qu’il y a sous votre chemise avant de mettre la main sur ces archives. » Clin d’œil et sourire complice viennent ponctuer ta phrase. Tu avales une autre gorgée de vin alors que le serveur se presse de récupérer ton premier plat pour te mener le suivant, spécialité pâtes au pesto.

« Attendez il faut que je fasse, vous avez gardé contact avec Hugo ? » La curiosité s'érige au devant de tes lippes qui tentent de grappiller la moindre information supplémentaire. Cependant, tu n'en oublies pas non plus le deal, il lui faut encore te dévoiler deux anecdotes pour se racheter une bonne conduite. «  J'ai vraiment hâte d'entendre la suite de vos révélations ! » Même si tu ne l'admettras pas à voix haute, c'est agréable ces moments de vulnérabilité où il n'y a pas de jeu de vilain, où il n'y a pas d'enjeux, où il n'y a pas de risques. C'est simplement deux personnes qui discutent, apprennent à se connaître, acceptent de se montrer à l'autre sous un nouveau jour, s'inventent des projets. Une parenthèse enchantée qui prendra fin comme elle a commencé...

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Pris au dépourvu par la demande d’Amalia mais ayant tout de même envie de maintenir cette ambiance nouvelle qui s’instaurait tranquillement entre eux, Darius finit par se lancer avec la première anecdote qui lui vint en tête après avoir mentionné son voyage en France. Il prit son temps pour introduire les circonstances de son histoire, reflétant les sourires de celle qui l’écoutait tout en se remémorant les détails qui avaient mené à ce comique rebondissement.  Plus il progressait dans son récit, plus il se laissait emporter par l’embarras inoffensif de ses propres souvenirs — ce n’était pas pour rien qu’il avait gardé cette information secrète jusqu’à ce moment. Pourtant, plutôt que de se sentir humilié après avoir partagé la gênante révélation, il se sentit plus serein. Il commença enfin à se détendre et accepter que ce soir-là, ils n’étaient que deux êtres normaux en train de faire connaissance. Lorsque la mutante en face de lui sortit de sa stupeur et se mit à rire aux éclats, il rit naturellement avec elle, oubliant d’un coup tous les enjeux qui les entouraient. Il ne se rappelait pas de la dernière fois qu’il avait connu un moment comme celui-ci ; un moment pendant lequel il n’avait aucune responsabilité ou jeu de pouvoir et s’autorisait à être lui-même, tout simplement.

J’étais désespéré et j’avais besoin de l’argent qu’on m’offrait," se justifia-t-il avant de prendre une autre bouchée de son repas. L’expérience n’avait pas été si horrible que ça au final, puisqu’il n’y avait eu aucune répercussion négative — personne ne l’avait reconnu, par exemple — mais il était bien content d’être assez riche pour ne plus avoir à se retrouver dans ce type de situation.

Un rictus amusé vit le jour sous l’insinuation que lui fit Amalia au sujet de ce qui se trouvait sous sa chemise. Oh, il n'était pas contre l'idée — il avait eu envie de rapprochements dès le premier baiser et ce n'était pas le premier sous-entendu que la mutante lui lançait depuis. Mais il n'en dit rien pour le moment, préférant ne pas se faire trop d’idées et finir blessé.

Non, nous ne nous sommes pas recontactés après que j’aie refusé de prendre part à ses photoshoots suivants,” dit-il pour en revenir au sujet. “J’ai accepté de jouer au mannequin d’abord par erreur, puis parce que j’ai vu une chance de me faire des contacts utiles avec le magazine haute couture. Mais à vrai dire, je ne suis pas un adepte des caméras...

Il y avait quelques raisons à cela. Déjà, chaque fois qu’il acceptait de prendre des photos qui allaient être publiées, il prenait le risque qu’on découvre plus tard à quel point il n'avait pas vieilli d'une ride. Mais surtout, lorsqu'on pointait une caméra en sa direction, c'était comme s'il craignait que l’appareil puisse voir à travers l'illusion de prestance et révèle la  monstruosité qu'il voyait en lui-même. Ce n'était pas le cas en réalité, comme le prouvait chaque photo prise depuis ce temps, mais le sentiment restait toujours un peu présent. Bien qu’être top model puisse être le désir secret de bien des gens, Darius n’avait jamais eu cette envie particulière.

Il prit le temps de terminer son assiette avant de s’engager dans une deuxième révélation. Il avait encore besoin de réfléchir, ce n'était pas un exercice facile même s'il semblait avoir livré la première histoire comme s'il l’avait racontée plusieurs fois.

Lorsque j'étais enfant, je rêvais d’être musicien. Pas seulement pour performer occasionnellement lors de soirées, mais pour faire partie d’un orchestre prestigieux et faire des tournées à travers le monde" avoua-t-il cette fois avec un sourire qui se faisait plus triste. Son enfance était un sujet qu’il n’abordait plus vraiment avec les autres, comme s’il avait fait son deuil de cette période de sa vie où tout semblait si simple. “Puisque ma famille était mutante, je m’imaginais développer un pouvoir en lien avec la musique, comme l'intuition parfaite ou le fait de guérir tous les maux avec le son de mon instrument...” Il laissa échapper un rire teinté de sarcasme. Ah, l’innocence de la jeunesse. “J’étais en train de préparer mes applications pour les grandes écoles de musique quand mon gène s’est développé. Vous connaissez la suite…

Ses aspirations avaient fait un virage à 180 degrés au même titre que son cheminement de vie.

En laboratoire, ils se sont mis à faire jouer des enregistrements de concert pour tenter de m’apaiser, parce que mon père leur avait fourni cette information avant de me livrer à eux. Non seulement cela n’a pas aidé… mais cela a aussi transformé ma passion pour la musique en un souvenir horrifique.” Il s’avérait que son horaire chargé n’était pas l’unique raison pour laquelle Darius ne pratiquait plus souvent le violon ou le piano. L’association négative qui s’était formée pendant cette période tragique était difficile à se débarrasser. “Mes petites performances comme celle de l’autre soir sont des efforts pour me libérer de ce sentiment désagréable qui me hante encore au son de ma propre musique. Mais j’ignore si je retrouverai un jour l’enthousiasme candide de mes premières années.”

Il avait cessé de regarder Amalia pour se concentrer sur le fond du verre qu’il faisait doucement remuer sur la table. C’était si inhabituel d’enlever les couches de son armure pour se révéler de la sorte, un secret à la fois. Mais il se forçait à continuer parce qu’il y tenait ; il voulait entrouvrir les portes de son intimité pour montrer à la prisonnière qu’il l’attendait de l’autre côté de ses barreaux. Il lui confiait l’accès à cette partie de lui que personne d’autre ne connaissait dans l’espoir qu’elle en fasse bon usage ; les clés étaient maintenant entre ses mains.

Le serveur vint ramasser la vaisselle vide et leur proposer la liste des desserts. Il manquait encore un aveu pour compléter le défi, mais Darius avait tant parlé de lui déjà qu’il pouvait bénéficier d’une pause avant de poursuivre. Il laissa donc le serveur leur énumérer la variété de desserts soigneusement rehaussés par le chef. Après avoir laissé Copycat faire son choix en premier, Dracula se tourna vers le serveur pour commander une crème glacée à la vanille.

Quoi ?” dit-il en retrouvant le regard plein de jugement que lui lançait Amalia. “Je sais que j’ai des goûts particulièrement sophistiqués, mais parfois, j’apprécie aussi la simplicité.” S’il s’était retrouvé en compagnie d’un partenaire financier, voire s’il ne s’était pas déjà lancé dans deux grosses confidences à ce moment, il aurait peut-être opté pour quelque chose de plus raffiné. Mais puisque l’authenticité s’était peu à peu infiltrée dans leurs échanges, Darius n’avait pas eu besoin de réfléchir avant de faire ce choix. “Considérez cela comme une troisième révélation,” ajouta-t-il à l’aide d’un sourire un peu mesquin.

Avec tout ce qui venait d’être dit, il préférait attendre que la balance penche de l’autre côté avant de se livrer à davantage de confessions.  “Étiez-vous proche de votre famille en grandissant ?” demanda-t-il alors, curieux d’en connaître plus sur la vie d’Amalia avant la descente qu'avait entraînée sa mutation.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Tu aimerais que ce moment se fige dans le temps pour ne pas avoir à tourner la page et entamer un nouveau chapitre parce que tôt ou tard, le jour va se lever et la réalité vous rattraper. Si seulement l’aube pouvait vous donner encore quelques heures à consommer, à vous consumer. C’est idiot de ressentir de la tristesse pour un moment qui n’est pas encore fini mais tu regrettes d’ores et déjà cet instant d’éternité en sa compagnie. Tu ne te souviens pas la dernière fois qu’une personne s’est livrée à toi de cette façon, a baissé sa garde pour t’accorder sa confiance quand tu t’évertues pourtant à t’en montrer indigne. A vrai dire, tu ne comprends pas ce qui pousse Darius à t’octroyer ce privilège bien que tu aies l’habitude d’en collectionner à tort et à travers.

Qu’est-ce qu’il peut bien voir derrière les traits de ton visage qui lui donne envie de se livrer corps et âme à ta merci ? De ton point de vue, vous n’êtes pas si différents mais du sien, c’est une tout autre histoire. « Je vois une solution très simple à votre problème. » Tes lèvres s’étirent un peu plus, posent les contours de tes mots avant même que ta langue n’ait claquée contre ton palais. « Il vous faut une muse. » N’est-ce pas ce qui motive les artistes ? La remarque n’est pas anodine, ton attitude non plus. Tu brûles de désir pour lui et si vous n’étiez pas dans un lieu aussi fréquenté, tu aurais balayé la distance entre vous sans une once d’hésitation mais tu te retiens. Ce n’est pas tant le public qui te dérange au fond que la possibilité d'un Trask dangereux qui s’invite dans les parages et comprenne l'existence de votre connexion.

Le vampire demeure, depuis le tout premier jour, un secret que tu n’es pas prête à partager avec ton bourreau. Tu lui as donné James Couture car c’était la seule façon de pouvoir te rapprocher de Darius Sinclair. Le très classe et très chic mutant, qui derrière ses costumes cravates, ses airs hautains et ses regards moralisateurs, raffole de la crème glacée à la vanille. A ce niveau ce n’est même plus une révélation, c’est carrément un scoop et tu t’en amuses avec douceur. « Je vais vous juger en silence dans ce cas. » Malheureusement l’ambiance légère qui s’est installée entre vous se volatilise dès qu’il fait mention de ta famille.

Tu n’as vraiment pas envie de parler de tes parents, encore moins de ressasser tes erreurs de jeunesse. « Et si on sautait le dessert ? » Tu balaies sa question avec la tienne alors que déjà tu te lèves, attrapes ta veste et l’entraines à ta suite sans vraiment lui laisser l’opportunité de refuser. « Le repas était réglé d'avance, ne vous en faîtes pas. » Que tu précises avant qu’il ne te reprenne sur tes manières, véritable gentleman qu’il est. L’air frais de la ville vient atténuer ta température corporelle volcanique mais l’effet s’estompe rapidement quand tu prends la main de Darius dans la tienne. Un geste qui en temps normal, revête d’une certaine douceur mais dont tu as éradiqué la moindre délicatesse. Vous échouez au milieu d'une ruelle sombre et avec un entrain non dissimulé, tu le plaques contre un mur. Vos visages ne sont plus qu’à quelques petits centimètres l’un de l’autre.

Tu peux sentir son souffle s’échouer sur tes lippes. La situation laisse allègrement supposer ce qui te trotte en tête mais ton imprévisibilité demeure toujours de la partie. « Vous m’autorisez à copier votre gène ? » C’est une soirée à marquer d’une croix rouge car pour la première fois de ta vie tu demandes sa bénédiction à un mutant. Comme quoi, il y a encore de l’espoir. « Promis on va s’amuser, vous n’avez pas envie de vous lâcher un peu ? » Vous n'avez pas forcément la même conception du divertissement, cependant tu es sûre et certaine que vous pouvez trouver un compromis ensemble.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

De la façon dont Amalia esquiva sa question par une autre, Darius comprit que la famille était possiblement un sujet sensible pour la mutante. Une constatation qu’il trouva dommage étant donné qu’il avait grandi assez proche de la sienne. Le vampire leur avait fait vivre toute une épreuve suite au déclenchement de sa mutation, mais ils avaient tout fait en leur possible pour le soutenir jusqu’à ce que l’inévitable décision fut prise. Il ne pouvait pas leur en vouloir pour ce qui avait suivi, ce n’était pas de leur faute si le deuxième fils Sinclair était une abomination. Darius se demandait comment le passé familial difficile de Copycat affectait sa vision d’un futur à deux. Aimerait-elle bâtir une famille en promettant de faire mieux que ses prédécesseurs, ou avait-elle plutôt renoncé à l’idée d’amener une nouvelle âme dans ce monde de plus en plus tordu ? C’était un questionnement légitime pour le mutant considérant les raisons de son divorce, mais en voyant Amalia se lever en lui jetant un regard joueur, comme pour l’inciter à la suivre, il réalisa qu’il était trop tôt pour penser à ce genre de choses.

La prisonnière avait à peine vécu sa vie et malgré les rêves qu’ils s’étaient autorisés à imaginer cette soirée-là, sa liberté était loin d’être dans la poche.

Le rendez-vous enchanté lui en avait presque fait oublier la réalité.

Il se mit à la poursuite de la mutante tout en sortant un billet de son portefeuille pour laisser un pourboire au serveur qu’il croisa en chemin, malgré le fait qu’Amalia eut déjà payé l’addition brute. Lorsque l’air frais les accueillit, il se laissa entraîner dans l’obscurité de la ville, sa main serrant la douce peau de celle qu’il ne voulait plus quitter. Elle lui faisait presque penser à une gamine tandis qu’elle le tirait à travers le boulevard, insouciante et profitant seulement du moment présent.

Mais lorsqu’ils s’arrêtèrent au fond d’une ruelle isolée, le désir mature qui les enflammait tous les deux surgit de plus belle et c’était une femme dans toute sa splendeur qui approcha son souffle du sien, leurs lèvres à deux doigts de s’effleurer alors qu’elle le plaquait contre le mur de brique sans lâcher son regard avide. Et Darius se laissait faire sans prétendre vouloir résister, parce qu’à chaque fois que leurs corps se touchaient ou presque, il en avait franchement envie. Pour une fois, les circonstances de leur rencontre ne s’opposaient pas directement aux idées de rapprochement et la tension était libre de s’installer.

Tout doucement, il vint tasser la mèche rebelle qui s’était posée devant le visage angélique qui lui souriait. Puis, parce qu’il n’avait pas particulièrement envie de retourner à la réalité, de se remettre à penser et à anticiper, et parce qu’il jugeait qu’Amalia l’avait assez dirigé jusqu’à présent avec son impulsivité imprévisible, Darius décida de s’abandonner à la pulsion qui le martyrisait plus cruellement que la soif de sang. Sans prévenir, il laissa ses lèvres entrecroiser celles d’Amalia — d’abord timidement pour s’assurer qu’elle ne serait pas repoussée par le geste, puis plus farouchement tandis qu’elle en profitait pour copier ses capacités. Il se laissa même aller à l’envie de lui mordre la lèvre, laissant sa langue récolter une goutte de sang avant de se retirer gentiment.

Depuis quand demandez-vous la permission ?” murmura-t-il avec le sourire d’un homme à la merci de sa muse, malgré le geste qu'il venait d'initier.

S’il voulait fantasmer sur un futur avec elle, un futur dans lequel ils traverseraient les âges sans être affectés par les marques du temps, Dracula n’avait d’autre choix que de partager sa mutation avec la seule personne qui pouvait l’accompagner.

Alors, il était temps de voir comment Copycat avait l’intention de profiter de cette offrande.

En autant que personne ne meure ou n’ait besoin d’un séjour à l’hôpital,” posa-t-il comme condition.

S’en prendre aux autres pour le plaisir, sans autre raison pour le justifier, n’était pas une activité qu’il s’amusait à pratiquer.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Les mains posées sur le torse de Darius, tu te mords la lèvre en le dévorant de tes prunelles affamées. Cette fois, il te semble que le temps s’est véritablement suspendu et tu ne sais combien de grains s’écoulent dans le sablier avant d’avoir réponse à ta question. L’étreinte enflammée du vampire t’embrase sur place et naturellement tes doigts viennent s’accaparer le territoire dégagé de sa nuque. De la même manière qu’il a initié ce contact, il le stoppe malgré ton envie de le prolonger et tu demeures collée à lui, sans avoir la force de te dégager. Contres toutes attentes tu n’as pas encore copié sa mutation, consumée par ton propre désir à son encontre. « Depuis que vous me contraignez à être une gentille fille. » Sourire partagé et complicité naissante, tu reviens chercher l’objet de ta convoitise, absorbant un filet d’énergie d'un ultime baiser ardent. Alors que tes lèvres retrouvent le chemin des siennes, tu récupères la mutation présente au cœur de son ADN.

A nouveau, un sentiment d’euphorie se rue sur toi, en toi, la sensation d’être plus vivante que jamais, de pouvoir sentir le monde te percuter de plein fouet alors que tu as l’impression de t’extirper d’une trop longue léthargie. Et tu es subitement partagée entre tes envies contraires, d’un côté celle de ne plus quitter les bras du comte Dracula, l’autre celle de profiter de ce cadeau dont il peut jouir chaque minute de chaque heure. Tu ignores comment il fait, pour ne pas mourir d’ennui face à la lenteur des gens quand il est capable de les devancer sur tous les plans.
Décision prise, tentative d’allier l’impossible à l’irréel tu te détaches de sa bouche envoûtante pour murmurer à son oreille. « Allez-y. » Cheveux dégagés de ton cou, tu l’exposes afin lui offrir le breuvage qui courent dans tes veines, donne la mesure de ton palpitant, te maintient en vie. « Ne vous en faîtes pas, je guérirai. » Peut-être que tu t’abstiendrais de ce geste symbolique si tu savais ce qu’il était en mesure de faire. Ce que tu es maintenant en mesure de faire. A moins que ce ne soit une motivation supplémentaire pour t’offrir et surtout révéler ce que tu ne saurais formuler de tes mots.

Y’a tellement de choses que tu ne lui as pas dit. Y’a tellement de zones d’ombres que tu maintiens en permanence sous silence. Des corps empilés durant les missions à ceux tombés dans les cellules à côté de la tienne. Des fragments perdus de ton humanité à ceux ravivés par un brin d’espoir. Des trahisons endurées – Andreani demeure la pire - à celles initiées de ton propre chef. Une vie entière passée à courir après une chimère, à tenter de survivre en oubliant comment vivre après avoir perdu au fil du temps, tous ceux qui ont un jour pu compter comme une famille.
Sujet ô combien sensible, déception permanente dans les yeux de ton père, moins présente dans ceux de ta mère, manque d’attention et recherche perpétuelle d’en obtenir de la mauvaise façon ; mauvaise fréquentation et mauvaise décision. Tu as creusé ta propre tombe Amalia et tu es désormais seule, effroyablement seule, trimballant un cimetière là où il devrait y avoir tes rêves à perte de vue.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Sourires complices et regards épris l’un de l’autre continuaient d’être échangés tandis que leurs poitrines se collaient et que leurs fronts se touchaient. La brise nocturne qui leur caressait le visage était impuissante face à la vague de chaleur qui se dégageait de leurs corps et les attirait de plus belle pour un second baiser particulièrement intentionné. Un autre frisson de plaisir parcourut l’échine du vampire et l’emprise de sa main dans les cheveux de sa dulcinée se raffermit, l’instinct animal mourant d’envie de briser les barrières de sa retenue civilisée. Lorsque Amalia rompit le pont entre leurs lèvres pour lui offrir l’essence de sa propre vitalité, Darius n’avait qu’un désir : celui d’honorer le souhait qui lui était présenté et de se laisser transporter par la jouissance de l’échange suggéré. Interpellé par la gorge mise à nue devant lui, il y approcha son nez pour absorber l’effluve parfumée avant de laisser sa langue parcourir la ligne que traçait la carotide le long de sa peau.

Ô combien l’envie d’y mordre à plein crocs le torturait du fond de ses entrailles jusqu’à la surface de ses papilles ! Mais il s'arrêta en pleine transition, la pointe de ses canines à un millimètre de s'enfoncer dans le vaisseau sanguin qui s’offrait à lui. “Je ne devrais pas…,” murmura-t-il, tiraillé entre l’ardeur de son désir et l’immoralité de ce geste.

Le risque de trahir la confiance de la prisonnière valait-il son plaisir et l’assurance d’enfin découvrir si toute cette soirée n’était qu’un grand jeu de manipulation ? Son visage demeurait enfoui dans le cou d’Amalia, subtile indication que son envie était proche de l’emporter sur sa conscience. Mais avant de lui laisser l’occasion d'inverser le score de la lutte, la mutante vint appuyer derrière la tête du vampire pour l’inciter à aller de l’avant.

Et de l’avant il alla, perçant les membranes du corps pour libérer la substance exquise qui jaillit des artères. Tandis que le liquide vital lui réchauffait le fond de la gorge, Dracula enlaçait sa belle de ses bras, ses doigts s’accrochant à la chevelure blonde d’un côté et au dos de sa robe de l’autre, déterminé à ne plus la lâcher. Pour cet instant qui semblait figé dans le temps, Amalia se donnait corps et âme au vampire. Elle était sienne et il buvait au gré de son caprice, faisant temporairement fi des images qui se dessinaient dans son esprit pour se concentrer sur l'envahissante euphorie.

Il s’arrêta dès que les battements de cœur commencèrent à ralentir la cadence. Il regarda les traces de ponctions se refermer immédiatement puis plongea son regard assombri dans les prunelles claires de la blonde.

Il y a quelque chose que vous devriez savoir…,” articula-t-il faiblement. Il laissa la phrase en suspens, incertain de la façon dont il devrait amener le sujet.

Tout ce qu’il savait était qu’elle découvrirait tôt ou tard le secret.
Mais comment lui avouer qu’il connaissait désormais les recoins les plus sombres de son passé ?

Et si on allait vous trouver quelqu’un pour vous réapprovisionner ?” finit-il par suggérer comme s’il avait changé d’idée. “Attention, la règle précédente s’applique toujours.” Il retrouva son rictus joueur en priant pour que le reste de la soirée ne vire pas au cauchemar.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Tu ne comprends pas ce qui retient Darius. La dernière fois il s'est servi à ton poignet sans une once d'hésitation alors pourquoi le doute l'assiège subitement ? Si tu savais Amalia. Si seulement tu savais. Dans une confiance totale, tu t'offres au vampire avec la certitude qu'il ne peut te faire de mal et finalement il vient planter ses crocs dans ta chair. Habituée à être charcutée pour la science, tu ne te formalises presque plus des coups et blessures mais cette douleur est encore différente. Morsure sensuelle, elle alimente un peu plus ta propre envie. Ton envie de lui. Et tu penses naïvement qu'il t'offrira à son tour le breuvage sillonnant ses veines comme un océan de plaisir mais comte Dracula pose sur toi un regard incertain, presse ses lèvres d'un mouvement fébrile.

« Quoi ? » Ta question fait écho aux prémices qu'il dessine et balaie en quelques secondes. Interpellée, tu ne dis pourtant rien, enthousiaste à l'idée de t'abreuver à ton tour. A ta grande surprise, il te propose de trouver un calice dans les rues de New-York quand tu le sais pourtant si consciencieux. Certainement veut-il t'apprendre à contrôle cette soif qui te lacère en ce moment même les tréfonds de la gorge. En tout cas, il n'en faut guère plus pour que tu parcours de ton ouïe surdéveloppée les alentours et cible le malheureux qui passera à table. En un battement de cils tu t'éclipses, te retrouvant à trois pâtés de maison du restaurant, dans une impasse où un échange houleux se déroule. Enfin, un gars en tabasse un autre.
« Je ne peux pas l'envoyer à l'hôpital lui ? » A peine déplies-tu tes lippes serpentines que ton mentor du soir se retrouve à tes côtés et tu lui désignes d'un mouvement de la tête le conflit qui s'envenime sous vos yeux de feu. Tu sais d'ores et déjà ce que le vampire s'apprête à te dire alors n'attends guère plus longtemps pour débusquer l'homme violent et planter tes crocs dans son cou tandis que sa victime reprend son souffle, encore à terre.

Des les premières gouttes absorbées, tu retrouves l'euphorie du nectar et te vois mal arrêter en cours de route, bloquant ta proie pour ne pas qu'elle s'échappe. Tu resserres l'emprise sur son bras alors que tu es brutalement envahie d'images déconcertantes comme des flashs de vie qui ne t'appartiennent pas. Ils se font de plus en plus nombreux, se pressent dans tes pensées comme des parasites et tu cherches à les ignorer pour te rassasier mais ta victime s'est livrée à d'innombrables actes de violence qui génèrent un trop plein pour toi qui collectionne déjà beaucoup de cauchemars. Tu as l'impression de disséquer son âme et cette sensation te coupe littéralement la faim, tant est que tu cesses de t'abreuver sans relâcher ta poigne.
Tu lèves la tête, perplexe et perturbée, réalisant que ce désagrément est tout bonnement une évolution de la mutation de Darius. Ce qui veut dire que ce dernier s'est livré à la même pratique en buvant ton sang. Tu demeures immobile une poignée de secondes, dos au vampire dont les agissements te laissent sans voix. Plus que de la colère, c'est une profonde déception qui te frappe de plein fouet. Avec ses discours moralisateurs, ses regards condescants et ses principes humanitaires, tu ne t'attendais pas à ça de sa part.

Pourtant, tu devrais savoir Amalia que tu as très mauvais goût en matière d'hommes. Ils finissent tôt ou tard par te trahir. « Vous êtes comme tous les autres. » Simple constatation que tu murmures avant de briser la nuque de ta proie à laquelle il ne restait de toute façon pas assez d'énergie pour fuir. Et tu finis par te retourner, faire face à Darius. C'est la sienne que tu aurais dû craquer entre tes doigts ensanglantés mais à ce jeu là il est certainement plus doué que toi. Tu sais pourquoi il s'est laissé tenter, ce n'est pas bien compliqué à deviner. Il détenait là une chance inouïe de découvrir tes plus inavouables secrets, avoir le dessus. Au final ce n'est pas bien différent de l'emprise exercée par Trask qui s'assure de ne jamais te laisser le choix. Cette fois non plus, tu ne l'as pas eu.
Tu aimerais déverser le flot de ressentiment qui te prend à la gorge mais rien, rien ne franchit tes lèvres. Tu demeures interdite alors que tu entends l'autre homme, celui qui a failli être tabassé à mort, se relever péniblement. L'odeur de son sang vient chatouiller tes babines. Tu ne le vois pas mais devines l'état dans lequel il doit se trouver. Et dire que tu l'as sauvé pour faire bonne impression à ton mentor en carton, maintenant tout ce qui te traverse l'esprit c'est l'envie de l'achever.



Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Dès que les premières visions avaient commencé à s’infiltrer dans son esprit, Darius savait qu’il aurait dû arrêter. Il savait que s’il allait plus loin, il risquait de le regretter. Il ne pouvait pas contrôler les images qu’il voyait, les états d’âme qu’il ressentait. Pourtant, une fois l’acte entamé, il ne s’était pas empêché de violer l’intimité de celle qu’il voulait aimer. Le vampire qu’il était avait profité de sa vulnérabilité pour aspirer les souvenirs les plus marquants de sa vie et se nourrir de ses secrets les mieux gardés.

Il avait ressenti la vague de colère qui avait submergé la jeune adolescente lorsque son amoureux de l’époque l’avait trahie ; le regret qui avait suivi le meurtre passionnel qu’elle avait commis avant même de devenir prisonnière de ses bourreaux.

Il avait vu ses émotions s’éteindre et ses espoirs s’envoler, alors que les mesures mises en place pour l’empêcher de s’échapper ne cessaient d’évoluer. L’apathie qui avait remplacé les regrets face à la cruauté qu’elle infligeait parce qu’elle-même l’endurait à longueur de journée. L’infime parcelle d’humanité préservée quelque part au fond du gouffre ; parfois réparée par des interactions sensibles, mais plus souvent brisée par les déceptions répétées.

Et enfin, il avait vécu à travers ses yeux ce souper qu’ils venaient tout juste de terminer. Il avait compris que la soirée n’était pas un mensonge pour le tromper ; que cette fois, c’était Trask qui se faisait duper alors qu’elle avait trouvé un plan pour le rencontrer à intervalles réguliers.

Parce que malgré tout ce qui s’était passé, elle s’était attachée à lui.
Mais parce que la méfiance du mutant l’empêchait de pleinement croire aux intentions d’Amalia, il avait fallu qu’il sache s’il ne s’enfonçait pas davantage dans un piège confectionné rien que pour lui.

Il avait fallu qu’il sache s’il pouvait lui accorder sa confiance… au risque de trahir la sienne.

L’ironie de son raisonnement était si flagrante que la honte avait eu raison de sa capacité à se justifier. Il avait essayé d’articuler une explication, mais comme un lâche, il avait préféré s’en échapper en laissant son habilité dupliquée parler pour lui. Et qui sait, peut-être que cette nouvelle fonction n’allait pas se manifester chez Copycat ? Peut-être qu’il aurait plus de temps pour trouver le courage de tout lui avouer ?

Hélas, le commentaire qui se fit entendre au-delà de la silhouette retournée fut suffisant pour confirmer ce qu’il redoutait. Vous êtes comme tous les autres. Les mots dépourvus d’agressivité vinrent pourtant le poignarder comme des couteaux aiguisés tandis que son masque de nobilité était en train de tomber. Lorsque la nuque du voyou fut brisée, Darius n’avait plus la volonté de prétendre être offusqué. L’homme minable qui venait de s’écrouler ne valait rien à ses yeux — pas lorsqu’il avait une affaire plus importante à régler.

Amalia, ce n’est pas ce que vous pensez,” lâcha-t-il en tentant doucement de s’approcher, une main levée devant lui comme pour apprivoiser un animal dont la réaction était incertaine. “Je… je devais être certain que vous disiez la vérité. Puis… je ne savais pas comment vous l’expliquer autrement qu’en vous laissant l’expérimenter…” Pour la première fois, sa voix était presque tremblante ; son éloquence habituelle l’avait quitté pour le laisser se démener dans cette situation qu’il avait causée.  

Un peu plus loin, la victime humaine, celle qui s’était faite ruer de coups avant leur arrivée, se mit à tousser du sang en tentant de se relever. La jeune vampire ne sembla pas détourner le regard, mais Dracula se préparait malgré tout à bondir. Si elle commençait le moindre mouvement soudain, il était prêt à l’arrêter. C’était une chose d’avoir tué celui sur lequel elle s’était abreuvé ; c’en était une autre de se mettre à égorger plus d'innocents sous l’effet de la colère.

Même s’il savait pertinemment qu’il avait merdé, il devait tout de même tenter de raisonner. Il ne voulait pas être responsable d’un carnage, mais surtout, il avait besoin de se justifier.

Je vous jure que je n’ai pas l’intention d’utiliser l’information contre vous. Vous devez comprendre que je ne pouvais pas entièrement vous faire confiance étant donné nos circonstances…

Il fit quelques autres pas vers l’avant, toujours aux aguets, mais son regard déconfit restait fixé sur celui d’Amalia. Cette dernière ne semblait pas vouloir le croire, ni même écouter le reste de ses explications. Alors qu’elle commençait à se retourner, pour s’éclipser ou pour faire taire le blessé qu’elle avait sauvé, Darius préféra ne pas prendre de risques. Il se précipita pour lui bloquer le chemin en apparaissant à quelques centimètres devant elle. Il ne voulait pas la perdre, pas cette fois.

S’il vous plaît. Je l’ai seulement fait parce que… parce que vous me plaisez aussi... et que je crois en un futur avec vous et moi, ensemble.” Un faible sourire vint alléger la tristesse qui accablait son visage. “Les histoires que je vous ai racontées, vous êtes réellement la première à les avoir entendues."

Il n’était pas comme les autres, il ne comptait pas la poignarder dans le dos à la première occasion venue. Au contraire, il était prêt à se battre pour elle. Il savait qu’au fond, elle n’était pas aussi horrible qu’elle ne le laissait paraître. Il l’avait vu… il l’avait vécu.

Pour ce que ça vaut, je suis profondément désolé.”

Si seulement elle pouvait lui accorder la chance de se racheter.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


Les excuses de Darius se perdent dans les airs, emportées par les rafales de ta désillusion. Un courant d’amertume comme tu n’en avais plus ressenti depuis longtemps broie tout sur son passage, te laissant avec un sentiment de vulnérabilité exacerbé. Tu te sens trompée et tu ne sais pas à qui tu en veux le plus, lui ou toi ? D'une certaine façon, tu as maintenu la méfiance du vampire à ton égard, juste assez pour semer le doute dans son esprit et le pousser à bafouer ton intimité de la sorte. Peu importe les efforts et les actes déployés afin de te montrer sous un autre jour, ils n'ont pas suffi à renverser la balance. Alors à qui tiens-tu vraiment à t'en prendre, le malheureux résultat de ton comportement ou la sournoise investigatrice de ton échec ?

En proie à ton dilemme existentiel, tu écoutes les explications confuses d'une oreille distraite et tentes de t'en détourner mais ton mouvement éveille les sens aiguisés du comte Dracula qui se met en travers de ta route. Malgré la douleur infligée par sa tromperie, tu ne veux pas lui faire du mal, c'est au reste du monde que tu souhaites t'en prendre. Histoire de ne pas reproduire les mêmes erreurs, ne pas t'acculer de nouveaux remords, ne pas ajouter son nom à la liste de tes nombreux cadavres. C'est regrettable que vous en soyez arrivés là pour que tu t'en rendes compte. Pire encore, pour qu'il s'en rende compte. Comme quoi, tu n'es pas la seule à te traîner des problèmes de confiance.

A l'évidence Darius s'attend à une riposte, une attaque foudroyante sur le dommage collatéral qui crache son sang derrière lui. Il a entièrement raison pourtant c'est avec une douceur inouïe que tu viens poser ta main sur sa joue. Tu le regardes, de ses yeux tristes qui éprouvent de la nostalgie alors qu'ils se posent sur une idylle avortée, une romance terminée avant même d'avoir commencé. Et depuis tes lippes fébriles, tu mets à l'épreuve ce qu'il reste de cette balade à deux. « Prouvez-le. » Un mot, un seul, pour ériger les contours de ta pensée. « Tuez-le » Tu sais à quel point Darius s'évertue envers et contre tous à préserver et sauver la vie des innocents alors quelle meilleure preuve de sa sincérité que d'en tuer un en ton nom ?

De tes doigts tu effleures ses lèvres qui te font toujours envie avant de finalement rompre le contact. « Soit vous le faîtes et je vous accorde le bénéfice du doute... soit je m’en charge et vous condamnez ce futur auquel vous prétendez croire. » Dans tous les cas, l'humain meurt. Il ne reste à Darius qu'à déterminer si votre histoire doit également s'envoler avec lui. Tu as conscience de ce que tu exiges de sa part, un acte de foi qui va au-delà de ses principes mais tu estimes que c'est la seule façon de se racheter à ton égard. Sa vie contre la tienne, voilà le deal. Ta demande est légèrement abusive considérant la situation actuelle néanmoins tu pourrais réclamer bien plus de morts alors de ton point de vue, c'est totalement fair play.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Un seul et unique ordre s’échappa des lèvres de la mutante suite au plaidoyer désespéré du coupable. Secs et tranchants, ses mots avaient pour unique but de frapper les points sensibles de celui qui vivait selon une liste de principes. Une façon de le punir pour le choix qu’il lui avait volé. Tuez-le. Trahir son propre code pour se faire pardonner de l’avoir trahie, elle — voilà ce qu’elle demandait avec la délicatesse de ses doigts contre la joue froide de Dracula.

Quelques minutes plus tôt, ce toucher aurait sans doute titillé agréablement le vampire ; maintenant, il n’en ressentait qu’un frisson d’effroi face aux options qui s’offraient à lui. Il ne voulait pas être forcé de commettre un autre acte qu’il regretterait s’il pouvait l’éviter, mais elle ne lui rendait pas la tâche facile avec sa demande insensée. Une troisième option non énoncée pouvait être considérée comme dernier recours, mais cela ne lui plaisait pas plus que les deux autres.

Vous êtes furieuse et vous avez raison, je n’ai pas été capable de vous faire confiance malgré tous les efforts que vous avez déployés. Je comprends et je suis désolé.” Il attrapa doucement la main qui s’était posée près de son visage. “Mais je ne prendrai pas une vie parce que vous me le demandez.” C’était peut-être la version tordue du romantisme pour Copycat, mais Dracula se consolait dans l’idée qu’il n’était qu’un monstre par nécessité. Tuer l’homme à terre qui n’avait rien demandé ne faisait pas partie de ses critères ; pas si Darius avait encore une chance de convaincre Amalia de changer d’idée.

Vous voulez vous venger, encore une fois je comprends. Mais cela fait en sorte que vous n’êtes pas vous-mêmes. Vous faites du mal aux autres parce que vous n’avez pas le choix —  parce que vous devez survivre pour remplir la promesse que vous vous êtes faite… Vous ne tuez pas par pure méchanceté." C’était du moins ce qu’il avait cru voir dans les différentes visions du passé, même si cela ne représentait pas l’entière réalité. “Ou me suis-je trompé ?

La tristesse laissa à nouveau place au jugement dans son regard perçant. Il se remit à douter pendant un instant, se demandant si finalement, c’était lui qui s’était accroché à une fausse image qu’il s’était faite de la prisonnière.

Ce futur auquel je crois, Amalia, en est un dans lequel nous profitons de notre immortalité pour voyager et découvrir le monde. Assister à la Fête des Lumières et comparer les saveurs de crème glacée…. Ce n’est pas un futur dans lequel nous faisons couler le sang juste pour prouver un point.

Cela paraissait peut-être naïf comme vision pour un mutant aussi impliqué dans le conflit actuel. La persécution des mutants rendait compliqué même les rêves les plus banals. Mais les plus grands acteurs de changement n’étaient-ils pas ceux qui croyaient fermement en ce type d’utopie ?  

Ce fut au tour de Darius de laisser promener les doigts de sa main libre sous le menton d’Amalia. “Votre ultimatum condamne tout autant ce futur, peu importe ce que j’en fais. Mais vous le saviez déjà, n’est-ce pas ?” Ce n’était pas qu’elle voulut voir le blessé mourir ; elle voulait seulement plonger le vampire dans un dilemme moral pour le faire souffrir.

Il désirait malgré tout se racheter et prouver ses bonnes intentions en offrant plus que la promesse de rester à ses côtés et de l’aider à s’échapper. Cela ne pouvait pas se faire en tuant un innocent ou offrant son propre sang en retour, mais il trouva une autre proposition à négocier.

Je veux pouvoir vous offrir quelque chose que vous désirez pour vous-mêmes.

Il relâcha le poignet d’Amalia, qu’il était initialement prêt à briser rien que pour l’empêcher de mettre à exécution sa menace. Il lui renvoyait maintenant la balle dans son camp.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


D’un geste, d’un mot, il fait voler en éclats les espoirs misés à son égard alors qu’il attrape doucement ta main et dévoile le revers de la sienne. Darius ne consent pas emporter une vie pour effacer son erreur et te prouver combien il t’estime. Si une part de toi admire qu’il s’en tienne à ses principes avec autant de rigueur, tu ne permets pas à cette partie de s’exprimer. Tu la broies vivante. Seule la colère s’érige au devant, se hisse en silence au fil des arguments conjugués à tort et à travers par le vampire. Tu sais pertinemment ce qu’il est en train de faire, réduire les dommages et minimiser les dégâts, te rallier à sa cause, vous rallier à une cause commune mais vous n’avez jamais été du même côté.

Tandis que tu es prête à tous les sacrifices, il compte les éviter. Tandis qu’il souhaite épargner les innocents, tu n’as pas l’intention de les prendre en considération. Tandis que l'un veut faire ce qui est juste, l'autre tient simplement à faire ce qui est dans son intérêt. Alors peu importe la véracité de ses propos, peu importe que tu allonges les cadavres par nécessité et non par plaisir, le résultat est identique, la conséquence similaire. Au bout du compte, tu demeures bourreau et il se proclame toujours justicier. C'est un combat perdu d'avance. Si les eaux troubles de vos quotidiens respectifs ne vous noient pas, cette aventure le fera. Tôt ou tard, tu commettras un acte égocentrique qui entraînera la mort de quelqu'un et il te regardera comme ils le font tous.

Tu l’écoutes néanmoins sans le couper, te confortant un peu plus dans l’idée que vos trajectoires sont présentement en train de se séparer. Ironique non ? Tu n'as même pas eu besoin de l'intervention de Trask pour tout foutre en l'air, Darius s'en est chargé à leur place, à ta place. Et ça te rassure de ne pas être cette fois, la coupable à malmener sur la place publique. « Vous avez pris votre décision, j’ai pris la mienne. » A ton tour, tu réfutes sa proposition, le ton de ta voix ne laissant pas planer le doute. La douceur d'antan est brusquement fauchée par la brutalité de convenance dont tu te pares. Sans ménagement tu l'attrapes par le cou pour le plaquer violemment contre le mur et resserrer ta prise jusqu'à ce qu'il ne se voit forcé de riposter. Pendant ce temps, l'humain en piteux état tente de s'enfuir.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

Il avait essayé de s’expliquer, de se racheter, de lui faire comprendre qu’il était sincèrement désolé. Mais peu importe la façon dont il pesait ses mots pour tenter de rétablir l’équilibre, rien ne semblait pouvoir désamorcer la colère qu’il avait déclenchée. Peut-être s’était-il trompé ; peut-être s’était-il créé une fantaisie trop éloignée de la réalité. Peut-être lui avait-il fallu faire un pas de travers pour réaliser à quel point leur compatibilité n’était pas si élevée.

Il restait prêt à se battre pour Amalia si elle pouvait passer outre ce désagrément. Et il savait que toute bataille demandait des sacrifices : il avait autant de sang sur les mains qu’elle, sinon plus. Il n’était pas un saint ; s’il devait prendre des vies pour assurer la sécurité des siens, il le ferait sans hésiter.

Malgré tout, il tentait de préserver une partie de son humanité là où celle de la mutante semblait presque s’être effacée.

Il lui avait laissé la chance de lui accorder une autre chance. De le laisser se faire pardonner en laissant la violence de côté. Malheureusement, il ne pouvait pas tout réparer si elle refusait de coopérer.

Un grognement bestial s’échappa de sa gorge lorsqu’elle le prit par surprise pour le plaquer contre le mur. Il ne se débattit pas tout de suite ; il refusait d’embarquer dans son jeu et de lui offrir la réaction qu’elle cherchait. Alors que la poigne se resserrait autour de sa trachée et qu’il peinait à respirer, il s’efforçait de soutenir le regard furieux de Copycat d’un air tout aussi dédaigneux en attendant qu’elle se résigne d’elle-même.

Elle semblait toutefois déterminée à le pousser jusqu’au bout.
Allait-elle le tuer, ici et maintenant ? Il était presque prêt à parier que non.
Mais il ne savait plus quoi penser, maintenant qu’il réalisait qu’il ne la connaissait pas aussi bien qu’il le croyait. Et il ne pouvait pas prendre le risque de se faire tuer dans un concours du dernier à céder.

Alors il finit par riposter.
Rapidement, violemment, pour que les rôles soient renversés.
Le mur de brique se déforma sous l’impact du corps d’Amalia tandis que Dracula prenait le dessus. Une démonstration de force qui ne dura qu’un bref instant avant qu’il ne relâche son emprise.

Alors va-t’en.”

Il cracha ces mots dans une colère qui ne faisait qu’enrober la déception qu’il ressentait. Même s’il était à blâmer pour avoir déclenché cette triste fatalité, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle n’avait pas cherché à voir les choses de son côté.

Peut-être changerait-elle d’idée plus tard.
Pour le moment, il n’y avait rien à ajouter.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP


La riposte du vampire tarde à venir, il semble déterminé à ne pas céder mais à ce jeu-là, tu es particulièrement rodée. Pourtant, au plus tu resserres ta poigne, au plus tu as envie de la relâcher. Au plus tu lui fais mal, au plus tu t'en fais et ta main commence à tressaillir sous le doute. Quand subitement Darius répond par la force. Il t'enfonce littéralement dans le mur et les briques viennent à sauter sous l'impact de ton corps. C'est douloureux mais le ressenti demeure infime par rapport à ton coeur en lambeaux.

Ses mots t'achèvent un peu plus et tu adresses dans sa direction, un regard lourd de sens. Oubliant presque la proie qui se fraie un chemin loin de toi, loin de vous. Tu te rappelles ce que tu lui as dit, l'ultimatum posé à son encontre néanmoins tu ne peux te résoudre à continuer de l'affronter ainsi. Parce que sous la colère qui te brûle la peau, y'a le chagrin qui te démonte lentement, morceau par morceau. T'as l'impression d'être en train de te faire désarticuler vivante. Alors sans rien ajouter, sans rien attenter, tu disparais de son champ de vision. Ne cherchant même pas à appliquer ta menace. Qui tiens-tu vraiment à tromper Amalia ? Il sait désormais comment tu fonctionnes. 

Ta réaction est peut-être disproportionnée par rapport à la nature et l'ampleur de sa trahison mais c'est la seule façon de réagir que tu connaisses; la seule façon qui t'a permise de tenir, de tenir encore aujourd'hui sous l'emprise d'un bourreau prêt à exploiter la moindre de tes faiblesses. Darius en est devenue une, que tu le veuilles ou non. Une de celle qui te rappelle ce que ça fait de ressentir des émotions. Une de celle qui te donne envie à la fois de les refouler et de te prélasser dans leurs bras. Tu t'éloignes finalement sans te retourner, blessée à la mesure de la confiance attribuée. Il avait raison, tu as condamné ce futur dès le moment où tu en as eu l'opportunité, où il te l'a donnée.

Contenu sponsorisé
IRP
HRP