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Lost and found. (Riwan)

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lost and found
here's to the girls : whose fathers broke their hearts before any boy could. ---     @Riwan Wright   



Affaire déroulée sous le joug de l'anonymat, Ascii avait eu affaire à un mutant en appelant à ses talents. Il voulait retrouver sa progéniture, croiser enfin la route d'une enfant laissée sur le bas-côté de son existence. Et via une rétribution équitable, Samara avait accepté de fouiller les réseaux afin de retrouver l'inconnue. Parce que réunir une famille avait quelque chose de satisfaisant ; Davantage encore lorsque soi-même on était une orpheline.

Ainsi s'était-elle retrouvée à suivre puis à creuser le chemin tracé par le mutant tandis qu’il lui avait fourni un nom étrangement évocateur, réveillant de ce fait les souvenirs d’un passé soigneusement enfouit. Habillée du manteau du déni, Sam s'était d’ailleurs refusé à accepter l'évidence d'un père pouvant être le sien. Elle s'était refusée à imaginer qu'elle était la fille recherchée. Parce que cela faisait des années que plus personne ne pouvait la chercher, cela faisait des années que personne ne souhaitait la trouver.

Effacée du numérique, arrachée à la vie par un trépas artificiel, elle avait gommé toutes les traces de sa naissance jusqu'à sa fin cousue de fils blancs. Callista avait tenue à ce que Delia disparaisse de son existence, elle avait tenue à ce que le nom de sa propre mère ne soit plus entaché par association à sa mutante de fille. Et comme dans un ultime cadeau, Samara s'était exécutée.
Elle s’était inhumée dans la mémoire des siens.

A peine libérée de la prison maternelle, Delia était donc morte pour donner naissance à Samara, tant et si bien qu'une boite labyrinthique et mentale s'était forgée autour des souvenirs reniés afin d'offrir toutes latitudes aux lendemains inconnus.
Ainsi s'était-elle retrouvée à vivre, acceptant même de sortir de son isolement craintif pour intégrer l'Institut et endosser un rôle qu'on lui aurait pensé impossible à incarner. Une protectrice. Elle.

Travaillant d'un œil sur la sécurité de l'établissement, Samara était restée interdite pendant des jours durant devant l'ineffable vérité ; Celle dont son client s'était mis en quête n'était autre que Delia Sharpe. Autrement nommée, Samara Corvin. Plus simplement elle.

Mille fois prête à renoncer.
Autant de fois torturée face aux possibilités des retrouvailles.
Samara s'était finalement résignée à faire quelques pas sur le chemin de l'inconnu afin de rencontrer un père dont elle ne connaissait que des informations factuelles. Après tout, sa mère n'avait jamais été bien bavarde au sujet de son géniteur.. Bien au contraire, elle l'avait même plutôt évincé du tableau de leur existence, construisant dans le processus un cocon épineux pour les enrober soigneusement.

Loin d'être en colère face aux silences de ses parents, la mutante s'était plutôt résignée à l'idée de ne plus posséder aucune racine. Orpheline dans son esprit, elle laissait néanmoins la part belle à sa curiosité afin d'ouvrir à nouveau le champ des possibles. Ainsi s'était-elle retrouvée à donner rendez-vous à son client dans un café de Manhattan, en milieu de journée. Si le monde avait le don de mettre à mal l'aisance d'Ascii, il n'en demeurait pas moins qu'elle préférait parer au plus logique. Parce que malgré toutes ses recherches, elle ne parvenait pas à se sentir totalement confiante face à cette rencontre inopinée.

Jamais. Jamais elle ne rencontrait ses clients, pourtant, elle avait décidé de faire une exception afin de s'amputer de sa part de doute et de questionnement. Rationnelle dans son raisonnement, elle muselait l'enfant oubliée qui tentait de s'éveiller en arrière-plan de ses réflexions afin de se mettre en route jusqu'au point de rendez-vous.

Uber commandé puis prit avec un minimum d'échanges, Samara se prenait à regretter par instant son choix un peu fou. Mais il était trop tard pour reculer. Trop tard.

Arrivée au café, elle fut la première et s’installa sur une banquette. Son emplacement précis avait été transmis à Riwan, il n'avait qu'à la rejoindre tandis qu'une chaise vide l'attendait. Et dans l'attente, Samara s'était commandée un capuccino tandis qu'elle guettait son téléphone portable laissée à portée de main. Ôtant son perfecto qu'elle déposait sur dossier de la chaise, elle tirait machinalement sur les manches de son pull. Pour une fois - et elle refusait d'y voir le signe d'une importance octroyée à l'entrevue -, elle avait troqué son sweat pour une tenue plus apprêtée, bien que simple. Les cheveux brun longs entouraient son visage parsemé de taches de rousseur alors qu'elle venait verser le sucre dans sa boisson chaude.

Remuant finalement le liquide, elle se figea lorsqu'une ombre se présenta dans la périphérie de son champ de vision. Son regard hésita durant quelques secondes avant de se décider à se redresser pour aviser la silhouette masculine. D'après ses investigations, les traits qui se présentèrent à elle furent ceux de son père. Riwan Wright.

Reposant lentement sa cuillère, elle inspira discrètement pour juguler son rebond de nervosité et le laissa s'installer.

« Bonjour. » Souffla-t-elle d'un timbre relativement serein tandis qu'elle en maitrisait toute variation. Elle espérait.. Elle espérait si fort qu'il ne lui trouverait aucune ressemblance avec Callista, ou pire, avec lui. Elle espérait que leur entrevue se jouerait comme elle l'avait imaginé. Déterminée à en savoir plus sans forcément se dévoiler, Samara se prenait à jouer à un jeu dangereux, ce qui ne lui ressemblait pas. Et surement était-ce pour cela qu'un malaise lattent plombait son estomac depuis son entrée dans le café.

Croisant fugacement le regard du serveur, elle lui fit signe de venir et en revint ensuite à Riwan. « Si vous souhaitez commander quelque chose.. » Et elle laissa le mutant passer sa commande au serveur qui se faisait attentif à son bon vouloir. Pendant ce temps-là, elle avait tout loisir de remettre en cause sa douce folie tandis qu'elle attrapait son portable pour le poser sur ses cuisses avec ses mains liées dans une posture de réflexion.
Après les formalités, ils allaient sans doute pouvoir entrer dans le vif du sujet.




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Mis en contact avec une mutante du nom d'Ascii, efficace et professionnelle, il n'y a pas mieux lui a t'on dit. Apparemment la seule personne capable de retrouver sa fille. De nouveau à la recherche de sa progéniture. Aucune raison donnée de pourquoi il fait cette démarche, il donne juste de simples informations floues. Une date, le prénom et le nom de cette femme avec qui il a eu cette relation de courte durée.
Ce n'est, en effet, pas la première fois qu'il tente de savoir qui est cette enfant qu'il a abandonné il y a vingt-cinq ans. Fuite prise à peine le mot grossesse prononcé. Période de sa vie dont il n’a que des bribes de souvenirs. Elle, en faisant partie. Moments de son histoire qu’il se remémore parfois, et plus précisément lorsque son passé refait surface. 2018, la mort de Callista ne l’émeu guère mais réveille de vieux démons. Relation malsaine - Riwan, le penchant pour les histoires complexes - elle n’était qu’un avant-goût ce que les femmes pourraient lui offrir. Histoire qui n’aurait rien apporté de bon pour cette gamine née d’un duo peu conventionnel. Cette nouvelle a ré-ouvert un chapitre de sa vie. La gamine évoquée rapidement dans une conversation avec un vieil ami de cette époque, si lointaine désormais. De nombreux mois a être hanté par cette pensée pour finalement engager un détective privé. De premières recherches sont menées.

L'enquêteur patine, est minable. Dans l’incapacité de trouver une seule information au sujet de sa progéniture, un trop grand nombre de dollars dépensés à son goût pour si peu de résultats. Un simple fantôme, à ne pas savoir si celle-ci est vivante ou morte. Il s’est toujours demandé comment il pouvait être possible qu'elle ait simplement disparue des radars. Fortement intrigué il engage deux nouvelles personnes mais le résultat est sans appel. Abandon de l’idée, bien trop occupé par ses activités criminelles, elle ne prend plus qu'une simple place au fond de son esprit. Et puis, l’envie lui est revenue il y a peu.

Jour J. rencontre avec Ascii dans un lieu public. Incapable de faire ses mots croisés du matin, l’esprit bien trop perturbé par le rendez-vous qui l’attend. Le café est remplacé par un liquide fort, de quoi se donner un peu de courage avant de prendre la route au volant de sa Ford Mustang Boss 429 pour aller dans un café de Manhattan. Une entrée remarquée dans le quartier. Lui, aurait préféré une rencontre dans un cadre plus intime mais pour une fois, ce n’est pas lui qui établit les règles. C’est avec sa propre apparence qu’il rentre dans l’établissement. Costume trois pièces, cannes à la main, Riwan repère une femme jeune assise seule sur la banquette. Il s’approche et se stoppe sans dire un mot. Elle lève le nez en sa direction, le visage d’une gamine se montre. C'est donc elle Ascii. Il imaginait une toute autre personne. Riwan prend place, en face d’elle, soufflant un bonjour en réponse au sien. - un café noir s’il vous plait. qu’il commande sans regarder le serveur son regard figé sur la jeune femme présente en face de lui. Le serveur s’éloigne, un léger silence s’installe. - je suppose que si nous nous retrouvons ici ce n’est pas pour m’annoncer que vous n’avez rien trouvé, n’est-ce pas ? Riwan n’est pas là pour faire la conversation, il a bien mieux à faire. Il espère vraiment qu’elle aura des informations à lui fournir, que tout cela n’est pas qu’une perte de temps.
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Face à face entamé, Samara gardait courageusement son regard rivé sur celui de son géniteur qui la scrutait autant qu'elle pouvait le faire. Inconsciemment, le rouge vint, malgré tous ses efforts, se loger sous ses taches de rousseur tandis qu'elle faisait son possible pour ne pas détourner son regard brun. Car s'il y avait bien une chose que la mutante dépréciait, c'était bien les face à face. Ils avaient le don de mettre en exergue toutes ses angoisses sociales, révélant la fine couche de glace sur laquelle elle marchait à chaque fois qu'elle sortait de sa coquille.

Habituée à anticiper tous les craquements qui pouvaient se faire entendre sous ses pas incertains, Ascii était de ceux à préférer l'isolement et la distance plutôt que la confrontation et l'audace. Elevée pour disparaitre, Callista l'avait façonné dans un dégoût profond du gêne X ; Et si cette amertume n'avait pas laissé son empreinte sur Samara, c'était surement parce qu'elle n'était pas de ceux à haïr. Elle n'était pas de ceux à s'élever dans la colère.
Et si cela la rendait particulièrement résiliente, cela n'empêchait pas la jeune femme d'être paradoxalement fragile. Fragile à sa manière.

Récupérant son portable dans un geste habituel, Samara y enroulait soigneusement ses doigts pour le poser sur ses cuisses. Sous la table, elle jugulait à sa façon sa nervosité tandis que le serveur s'en allait pour les laisser face à face.

Aux premières paroles de Riwan, elle hésita un instant avant de finalement se décider à rompre son silence. « Effectivement.. J'ai des informations. » Ne pas mentir, tout en ne révélant aucune vérité qui mettraient sur la piste de qui elle était véritablement ; Samara se lançait dans une gymnastique inhabituelle. « .. Et des questions aussi. »

Consciente de l'étrangeté de sa demande qui n'en était pas véritablement une, elle jaugeait soigneusement la réaction de son père avant d'éclairer sa lanterne. « Elle est encore hésitante quant au fait de vous rencontrer. Elle a accepté que je vous parle d'elle.. A condition que je lui parle de vous en retour. »

La condition lui sembla fair-play, assez pour qu'elle puisse en assumer le phrasé. Parce que finalement, Sam aimait l'équité. Elle aimait lorsque les choses se déroulaient dans la sérénité. Elle n'était pas une enfant du conflit.. Du moins, elle aimait à le croire, bien que ses parents tendaient à lui prouver le contraire.

« Votre fille s'appelait Delia Sharpe. Elle a 25 ans.. Mais cela, vous le savez déjà. » La fin de son propos légèrement précipité anticipait toute forme d'impatience et elle enchainait. « Elle.. » Les mots mouraient entre ses lèvres tandis qu'elle voyait le serveur revenir pour servir le café noir à Riwan. Accordant un semblant d’attention à l’employé, elle le regarda s'éloigner pendant d'interminables secondes avant d'en revenir au mutant. « C'est une mutante, tout comme vous. Elle.. » Elle inspirait, diablement nerveuse face à cette boite de pandore qu'elle ouvrait pour la première fois depuis longtemps. « Elle l'a découvert suite à une agression qui a eu pour conséquence de la plonger dans le coma. Peu après, sa mère l'a également découvert et .. » Intuitivement, elle commençait à distancer les émotions qui refluaient tandis que son regard se rivait sur son capuccino. Le portable était laissé sur le côté alors qu’elle entourait la tasse de ses mains. « Et je dirais que.. Callista a très fortement déprécié l'anormalité de sa fille. »

L’anormalité, oui.
Le mot était savamment choisi.
Parce que ce mot-là était déjà sorti de la bouche de sa mère.

Incapable de s'enfoncer davantage dans les méandres de ses traumatismes d'enfance, Samara se saisissait plutôt de sa tasse pour la porter à ses lèvres et se forcer à boire une gorgée. La gorge nouée, elle faisait de son mieux pour dissimuler ses émotions tandis qu'elle évitait toujours le regard de son père.
Pourtant.. Au bout d'un moment, après avoir fermé les yeux quelques secondes, elle se décida à reposer sa tasse et en revenir à Riwan. Elle le détailla à nouveau avant de s'arracher à son mutisme.

« Callista savait-elle que vous étiez un mutant ? Votre fille semble fortement en douter. » Parce qu'elle connaissait si bien sa mère, dans tous ses travers. « Ensuite, saviez-vous que Callista était tombée enceinte ? »



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Temps pour eux deux de passer aux choses sérieuses, de connaître toutes les informations qu’elle a en sa possession. La première question qui lui vient à l’esprit n’est autre qu’est-elle encore vivante ? Peut-être qu’elle lui a demandé une entrevue pour lui annoncer une fâcheuse et triste nouvelle. Si c’est le cas, il aurait préféré un appel. Il aurait été perturbé par l’annonce mais il se serait plutôt rendu au néon rouge pour boire un verre en compagnie de quelques créatures magnifiques.

Elle lui confirme qu'elle a en effet des informations, mais également des questions. Air surpris sur le visage qu’il peine à masquer, il ne comprend pas la démarche. La main se serre sur le cobra en or blanc de sa canne. Il peut comprendre qu’elle hésite, lui, à longtemps hésiter avant de reprendre ses recherches. Pourquoi voudrait-elle voir l’homme qui s’est enfui alors qu’elle n’était pas encore née. -  très bien, je répondrai à vos questions. Premiers éléments futiles, dont il a déjà connaissance. Le regard change de trajectoire en entendant les pas du serveur arrivant en leur direction. Un merci rapidement soufflé quand le garçon pose le café devant lui.
Ascii lui indique que Delia est une mutante. Il a ce mince sourire aux lèvres se disant qu’il aurait aimé voir le visage de Callista en l’apprenant. Mais ce sourire s’efface rapidement. Il lui vient une pensée plus sombre. Elle qui ne portait pas les mutants dans son coeur, la gamine n’a pas dû avoir la vie facile. Si c’est le cas, elle aurait peut-être eu une vie meilleure à être sur la route avec son père, à rester dans la voiture pendant qu’il dévalise les banques des quatre coins de l’Amérique du Nord. C’est pour ça qu’il a fui. Jeune et solitaire, impossible pour lui de rester au même endroit trop longtemps. Il boit une gorgée de son café manquant de s’étouffer avec en entendant la jeune femme lui donner des informations sur la découverte de sa mutation. - C’est affreux.  Quand elle évoque Callista, un frisson parcourt le long de son échine. - Callista n’a jamais été le genre de femme à nous surprendre. Ce que vous me dites ne m’étonne donc pas d’elle. Il n’est pas étonné et pour lui, c’était si drôle de l’avoir dans ses bras sans qu’elle ne sache qui se trouvait à côté de son corps nu. - l'anormalité... surement un terme qu'elle devait souvent utiliser... Il secoue la tête, peu surpris par les propos. Tout cela date, est si vieux pourtant, tout lui revient parfaitement en mémoire. Tasse qu’il approche de ses lèvres avec sa main de libre, il souffle sur le liquide fumant en l’écoutant. Il pose la tasse sur la table, la main légèrement tremblante, effet indésirable de sa mutation. Son corps s’affaiblit, lui fait comprendre de façon désagréable qu’il s’est amusé de trop nombreuses années avec. - Non elle ne savait pas. Jamais elle ne m’aurait approché en sachant cela. J’ai toujours hésité à lui dire, juste pour voir sa réaction. Elle qui maîtrisait tellement ‘notre espèce’. Qu’il répond directement, à peine celle-ci avait elle finit sa phrase. Vient la question qui fâche. Il ne compte pas mentir Riwan. Il prend cependant quelques secondes avant de souffler - Oui..  qu’il affirme avec beaucoup moins de légèreté. Un simple adverbe répondant à cette interrogation lui noue la gorge. Son regard se détourne pour regarder par la vitre un court instant. - j’ai toujours mené une vie compliquée.. ce n'était pas pour moi.. Sans attache, homme libre ne voulant d’une vie qui ne lui ressemblait pas. Incapable non plus de ressentir de l’amour, brisé de ce côté. Véritable amour se jouant de lui, impossible pour lui d’en aimer une autre, de faire confiance à une autre et surtout pas à elle. Callista l’aurait sûrement dénoncé si elle avait appris qui il était réellement. Il serait sûrement en prison à ce jour. Il se racle la gorge et l’observe à nouveau. - je n’ai jamais voulu d’enfants, je n’ai jamais voulu d’une famille, cela n’aurait rien apporté de bons.

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Face à face enrobé de non-dits, esquivant par déviation les vérités qui méritaient d'être dites, d'être dévoilées ; Samara ne se sentait pas encore capable d'endosser le rôle d'une Delia disparue depuis des années. Par distanciation, elle avait soigné son cœur brisé et ses craintes les plus profondes, allant jusqu'à considérer celle qu'elle fut jadis comme une étrangère qu'elle reconnaissait à peine lorsqu'elle se hasardait à croiser son reflet.

Malgré tout, elle avait fait le choix de rencontrer ce père qui avait toujours été aux abonnés absents. Un peu pour connaitre ses racines, beaucoup par manque brulant d'un géniteur qui s'était fait remplacer depuis peu. Si Darius était désormais sa figure paternelle de référence, Samara se souvenait pourtant encore du vide abyssal laissé par son absence.

Parce que Callista avait considéré qu'il n'existait pas dans leur paysage.
Delia avait alors accepté docilement d'exister avec un seul parent.
Et lorsque Callista s'était retournée contre elle, elle avait finalement sombré dans le puit sans fond de la solitude.

Sentiment de ne pas mériter son existence, Samara s'était peu à peu forgée dans un besoin de s'effacer à outrance. Parce qu'à ne pas briller, on ne risque pas de décevoir.

Et c'était encore dans ce stratagème devenu habitude qu'elle avait fait le choix de rencontrer Riwan. N'étant elle qu'en demi-teinte, elle se faisait le porte-parole de sa propre voix ; et si certain considérait cela comme un acte de tromperie, Samara aimait plutôt à penser que c'était un geste salvateur. Incapable par essence de s'ouvrir et de communiquer, c'était en s'extirpant de sa propre peau qu'elle trouvait le courage d'ouvrir toutes les boites de Pandore cadenassées de son passé.

Et tandis que les premières étaient ouvertes, elle voyait la réaction bouleversée de son père et en fut presque gênée. Par pudeur, elle détourna les yeux en revenant observer assidument son capuccino désormais froid. L'évocation de sa mère dans la bouche de son père ne fit résonner qu'un vide glacé en elle tandis qu'elle prenait quelques secondes pour répondre.

« Elle l'a souvent utilisé, oui. » Confirmait-elle dans un murmure qui se prolongeait. « A ses yeux.. Sa fille était devenue un monstre malade. » Ramenant ses mains sous la table, elle tirait sur les manches de son pull dans un geste mécanique qui cherchait à dissimuler sa nervosité. « Elle a cherché à la soigner, par tous les moyens. »

Enième version édulcorée de l'enfer qu'elle avait vécu sous les bistouris de Callista, Samara avait développé avec le temps des stratégies de déviation dont elle ne parvenait plus à se défaire.

Obtenant ensuite et avec une relative simplicité ses réponses, Samara ne fut pas prête à en entendre la teneur. Du moins, elle prit conscience de cette cruelle vérité lorsque les mots sortirent de la bouche de Riwan. Frappée par un éclat brutal qui la figea, elle réalisa alors que l'homme qui lui faisait face avait bel et bien eu vent de son existence mais qu'en plus, il l'avait sciemment laissé entre les mains de sa mère.

Pour lui, tout cela n'avait été qu'un jeu.
Un jeu macabre qui avait rythmé la vie de leur dommage collatéral.
Celui de leur fille.

Gorge nouée et regard qui évitait soigneusement celui de Riwan, elle nouait fermement ses mains entre elles afin de se focaliser sur autre chose que cette douleur qui lui creusait l'estomac.

Elle avait mal.
Juste mal.
Tellement que ça brouillait finalement ses réflexions.

« Donc.. » Articulait-elle, d'un timbre incertain. « Donc.. T-tu m'as laissé avec elle, alors que tu savais que si je devenais une mutante, elle me ferait du mal ? »

Le timbre bas ne la trahissait pas tant que ses choix de mots malavisés. Samara se dévoilait dans l'émotion, dans le choc et la peine. Son cœur secoué lui faisait monter les larmes aux yeux tandis qu'elle venait les frotter du revers de sa manche. Elle refusait de laisser l'émotion la submerger, même si c'était trop tard. Même si elle ne pouvait endiguer ce qui la prenait déjà à la gorge. « Je.. Non, rien.. C'est pas grave. »

Le visage signait négativement alors qu'elle mourait désormais d'envie de fuir pour se cacher là où personne ne la verrait. Parce qu'elle ne supportait pas ces sentiments dissidents qui l'écorchaient vive. « Je.. Delia s'en doutait. » Elle se doutait qu'elle n'avait pas été désirée. Elle se doutait que son père n'avait jamais voulu véritablement d'elle. Et finalement, elle ne pouvait lui en vouloir de cela, parce que tout le monde n'était pas fait pour être parent. Pour autant, l'origine de son mal résidait davantage dans les choix fait par ses parents. Des choix qui lui avait couté.

Tentant de retourner à cette distanciation qu'elle avait mise en place en premier lieux, Samara ne parvenait plus à sortir du bourbier qui l'avait soudainement engloutie. Malhabile dans la gestion de ses sentiments, elle tentait de survivre à elle-même avant de réaliser qu'elle s'était déjà trahie.


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Riwan oublie un court instant la jeune femme se trouvant en face de lui. Il se plonge dans ses pensées, dans son passé et tente de s’imaginer d’autres scénarios à cette histoire. Le temps de quelques secondes il s’imagine restant auprès de Callista. Non, impossible. Aucun scénario autre que celui vécu n’aurait été possible. Le loup solitaire n’aurait pas supporté. Pro des quatre-cents coups, à parcourir les villes à la recherche d’un but plus grand, d’une plus forte dose d’adrénaline. La paternité ne collait pas au personnage et même aujourd’hui, malgré les recherches menées, le fait qu’il se rapproche pas à pas de sa progéniture, il sait que ce n’est pas un rôle qu’il pourrait tenir.

Même si aujourd’hui il a l’envie de connaître sa fille, il est trop tard pour cette figure paternelle qu’il arrive, à sa plus grande surprise, à offrir à d’autres qu’elle. Ce n'est peut être pas seulement les remords qui l'ont poussé à prendre contact avec Ascii, mais peut-être aussi par son rapprochement avec Josefina qu'il a ressenti ce besoin.

Clignement des yeux le faisant revenir à la réalité, sa tête se tourne de nouveau vers la brune. Nouvelle gorgée de son café amer, peu fan du liquide qu'il boit. Un monstre malade. La soigner. Il secoue la tête ayant du mal à croire ce que la jeune femme lui dit. Cette femme était donc encore plus folle qu'il ne pouvait le croire. Il ne pensait réellement pas qu'elle agirait de cette manière avec sa propre chaire, son propre sang.
Jeu malsain qui a valu à cette gamine une véritable descente aux enfers.
Il ne parle pas, reste muet face à la situation.
Bien la première fois qu'il se sent aussi mal à l'aise en quelques secondes.
Il répond à ses interrogations car il sait qu'il lui doit, à sa gosse. Des mots qui peuvent faire mal, qui peuvent être dur à entendre mais il ne compte pas mentir. Riwan n'a jamais su trouver les mots pour assouplir la dureté de ses paroles. Il ne cherche pas vraiment à le faire non plus. Il a vécu, grandit avec des femmes, des hommes avec un franc parler.

Pronom personnel de la deuxième personne du singulier employé, il tique. Sourcil droit se hausse. La surprise demie visible sur son visage en apprenant qu’ascii n’est autre que sa fille. Il aurait dû s’en douter. Lui pourtant si observateur, il aurait dû comprendre en la voyant, en la détaillant. Regard qu’il détourne en l’entendant. Diverses émotions la submergent, il l'entend, le voit et ça lui fait un pincement au coeur. Il est mal à l'aise, une première pour lui.

Il observe ce bout de femme qui, elle, préfère regarder ailleurs. Il peut le comprendre. Il réfléchit, car là, il va devoir choisir ses mots, exercice qu'il ne pratique jamais. Grande inspiration avant de prendre la parole.

-  oui je t'ai laissé avec elle alors que je savais qu'elle ne portait pas les mutants dans son coeur ... mais je ne pensais pas qu'elle te ferait du mal. Je n'y avais pas vraiment réfléchi..

Elle ne faisait pas partie de ses plans, il ne s’est donc jamais réellement posé de questions à son sujet. Delia avait gardé toutes ses années une place dans son esprit mais jamais il n'avait pensé à cela. Jamais il n'avait songé qu'elle vivrait un véritable cauchemar. Oui il l’a laissé avec elle sans savoir qu'elle lui ferait du mal et il est probable qu'il l'aurait tout autant laissé même en sachant qu'elle lui en ferait. Ça, il se le gardera pour lui. Douleur bien trop présente, l'homme au coeur de glace ne veut pas lui faire plus de mal.

-  je..Delia.. je suis désolé de la vie que tu as pu avoir.  

Mot qu’il lui porte avec sincérité bien que ceux-ci ne doivent en rien réconforter la jeune femme blessée depuis un trop grand nombre d'années. Pris aux tripes par un sentiment de culpabilité. Main tremblante serre un peu plus le cobra de sa canne. Cette fois, ce n'est pas seulement son corps fatigué qui provoque ce tremblement mais diverses émotions nouvelles.
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D'une révélation maladroite née d'une douleur lancinante sous-estimée, Samara s'évertuait dans son silence relatif à digérer ce nouveau coup du destin. Il lui avait fallu un puit de désespoir et des années de résilience pour survivre à la cruauté de sa mère ; Et à présent, elle avait la sensation de se retrouver devant un nouveau défi insurmontable.

Celui d'accepter.
Juste d'accepter la vérité.

Elle n'avait jamais été désirée ni espérée par un père qui avait préféré tourner les talons en toute connaissance de cause. Le cœur serré, elle détournait le regard pour ne pas laisser le reflux de ses émotions l'emportée sur sa raison vacillante. Au fil des secondes déjà, colère et rancœur s'étouffaient sous une compréhension malhabile. Parce que Samara l'avait toujours ressenti, cette illégitimité à exister. Comme si personne ne l'avait souhaité ou espéré. Ou peut-être était-ce la déviance d'une mère déçue qui s'était profondément ancré en elle, si profondément que finalement, elle avait pris ce mensonge pour ultime vérité.

Le regard ailleurs, elle se raccrochait tantôt au vide, tantôt à un rien alors qu'elle aurait voulu simplement s'effacer.. Comme pour gommer cet instant déjà souvenir. Par empathie, elle pouvait presque deviner le malaise de Riwan tandis que dans son champ de vision se dessinait les contours incertains de ses mouvements.

Elle s'était trahie.
Et ça n'avait pas pris bien longtemps.
Bravo, Samara.

Et alors qu'il accusait le coup de la surprise, elle lui accordait enfin un regard en biais, rapide. Dans ce contrat qui les avait liés en guise de préambule, Ascii n'avait pas eu à faire de recherches sur sa propre personne ; Elle s'était plutôt tournée vers les informations qu'elle était en capacité de trouver sur son commanditaire.
Et tout cela parce qu'il avait eu besoin de la connaitre ; En retour, elle avait eu besoin de le découvrir.

Si peu prompt à juger, Samara était restée factuelle, se contentant de son analyse de données, comme pour distancer les vérités qui menaçaient de lui exploser au visage. Pourtant, à présent, elle se retrouvait avec cette bombe à retardement dispersée tout autour du cœur.

Elle avait explosé.
Et les morceaux de vérité s’enfonçaient lentement mais surement dans sa chair afin de laisser d'autres marques qu'elle serait à jamais la seule à percevoir.

« Ce n'est pas grave.. » Statuait-elle d'un timbre absent tandis qu'elle revenait observer son capuccino refroidit. « Après tout, une mère, normalement ça aime son enfant, quoi qu'il arrive. » Le murmure passait ses lèvres alors qu'un léger sourire s'esquissait à leur commissure. Samara n'avait aucune rancœur, tout juste une peine incommensurable dont elle se savait prisonnière à vie. Tout cela parce que sa mère n'était plus, parce qu'elle ne pourrait pas mettre de point final à cette histoire. « .. Enfin, c'est ce qu'on dit. » Nuançait-elle avec une pointe de cynisme plat et mesuré alors qu'intuitivement, elle distançait sa peine et ses douleurs.

Experte de l'exercice et résiliente par nature, Samara avait développé avec le temps son lot de mécanismes afin de surmonter tout tsunami émotionnel. Et tandis que sa méthode favorite reposait sur un retranchement des émotions à la faveur du pragmatisme, elle le mettait en marche afin de faire face à leur entrevue.

Une inspiration profonde était prise alors qu'elle se hâtait de secouer le visage négativement. Non, elle ne voulait plus d'excuse, tout comme elle ne voulait pas de ce prénom pour étiquette.
« Ne m'appelez.. Enfin, ne m’appelle pas comme ça, s'il te plait. Cette fille-là est morte il y a des années pour moi. » Elle n'était plus Delia, parce qu'elle le refusait. Elle refusait d’arborer ce prénom qui portait en lui la symbolique d'une haine en héritage. « Samara, j-je m'appelle Samara Corvin. » Soufflait-elle hésitante en venant reporter son regard brun sur son père. Les mains ayant retrouvés son portable, elle jouait nerveusement avec l'appareil afin de juguler son inconfort.

« Tu n'as pas à être désolé. » Reprenait-elle en le déchargeant naturellement de sa culpabilité. « Tu ne lui a pas tendu le scalpel ou ses.. Ses.. Bref, tu n'es pas responsable de ses choix. » Elle avait voulu expliquer, développer son propos, mais finalement, ça n'avait pas été assez édulcoré pour elle. Toute boite de Pandore n’était définitivement pas bonne à ouvrir. Pinçant les lèvres, elle hésitait avant de reprendre. « Et puis.. Je comprends, tu sais. Les accidents, ça arrive.. Tout le monde n'est pas destiné à être parent. Je crois que finalement, je m'en doutais. » Le deuil d'une famille idéal avait été fait par Samara depuis longtemps, elle n'avait plus d'espoir fou ou de rancœur. D'ailleurs, son léger sourire doux illustrait parfaitement cet état de fait. Elle n'était pas cette enfant qui blâmerait un jour Riwan pour son abandon. « Même si j'étais préparée, j'ai tout de même été surprise de.. Enfin, par la vérité. Désolée. »

Ses émotions débordantes l'avaient mise mal à l'aise et comme dans un effet miroir, elle craignait d'avoir suscité en retour un malaise chez son géniteur. Détachant une de ses mains de son portable, elle venait caler une de ses mèches brunes derrière son oreille avant de reprendre plus calmement, mais toujours sur cette réserve timide qui la faisait hésiter à le regarder franchement.

« Mais mh.. Si je peux me permettre. Pourquoi me chercher ? Enfin, maintenant, je veux dire.. » C'était bien là une question à laquelle elle n'avait trouvé aucune réponse. Pas dans toutes ses données, pas dans ses recherches poussées. « Je sais quand on recherche mon ancienne identité, et c'est arrivé plusieurs fois. C'était toi ? » Elle se doutait bien que oui, pour autant, une confirmation ne faisait jamais de mal.. Quoique. Les quelques minutes passées faisaient ardemment mentir cet adage. « Enfin, c'était surement des personnes qui pensaient s'y connaitre.. »

Si son propos pouvait sembler arrogeant, il ne l'était pas. C'était un fait pour Ascii, parce qu'elle savait identifier quelqu'un de compétent dans son domaine. Elle le savait parce que même si elle était dénuée de talent sociaux, elle restait talentueuse lorsqu'il était question de technologie. C'était son refuge ultime, son échappatoire et son existence toute entière.


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