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take on me ((COLIN))

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take on me
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Les rayons solaires échauffent ta carne brunie par le travail en plein air. Les effluves de la terre retournée, l'odeur âcre des racines et du bois, celle fleurie et délicate des bourgeons épanouis, tout cela se mêle jusqu'à tes narines. Tu inspires profondément. La vie a rarement eu autant de saveur, mais rien n'est jamais parfait. Ton frère te manque, comme à chacune de tes respirations depuis ton départ, ta lâche fuite cette nuit-là. A t-il même cherché à te retrouver ? Tu voudrais que non, que Cameron ait été sage, ait tenté de se tenir loin du monstre que tu es. Pourtant, tu le connais - il t'a sûrement cherché derrière chaque arbre de la ville, ou presque. Tu souris doucement au coucher de soleil, assis sur une épaisse souche dans la serre où ton devoir au potager a été accompli avec brio. Tu aimes faire fleurir les parcs de l'Institut, faire pousser les choses, comme si rendre la vue plus belle aux professeurs comme aux élèves allégeait le fardeau de ton corps courbé.

Tu chasses de tes pensées les regrets et les remords. Autour de toi, le calme, tandis qu'au loin, les cours se terminent. Ton sourire s'élargit, lippes mutines, en songeant à celui qui va arriver. C'est devenu une routine - vous avez tendance à vous retrouver, ici ou là, souvent dehors pour que tu profites à la manière d'une plante de la météo, pour ne pas dépérir trop longuement enfermé. Mais il vous arrive, par temps froid, de vous avachir dans un coin et de boire ce qui trouve grâce à vos papilles, alors que vos discussions vous entraînent jusqu'aux lueurs de l'aube, dans vos soirées les plus excentriques. Tu n'aurais jamais imaginé pouvoir t'épanouir, mais le choix de rejoindre l'Institut, il y a presque dix ans, a sûrement sauvé bien des choses en toi, en commençant par ton humanité. Tu y as trouvé des alliés, des mentors, des amis.
Et tu y as trouvé Colin.

La notion d'amitié, de confiance, s'était retrouvée transcendée dans votre relation unique. Colin s'était révélé bon conseiller, apte à écouter et à échanger avec toi sur le poids qui pesait sur ton myocarde esseulé. Et quelle surprise que d'apprendre que vous aviez tant en commun. Les carcans familiaux, vous aviez connu, comme votre lot de drames. Pourtant, Colin était solaire, bienveillant, protecteur. Tu avais été attiré par ses rires comme un héliotrope par le soleil. C'était aussi naturel qu'inspirer de l'air. Et, les mois, les années passant, vous étiez devenu extrêmement soudés. C'était au-delà des mots. Vous aviez acquis des habitudes, des compréhensions de l'autre au point de ne plus avoir besoin de parler - un simple regard sur le visage de l'autre, et vous saviez ce que vous pensiez. Un instinct de groupe, uniquement entre vous. Colin avait été la pluie bienfaitrice qui avait aidé ton âme à fleurir.

« J'espère que tu as amené quelque chose à manger, je meurs de faim » et tu te tournes vers la silhouette connue, après avoir entendu une brindille traîtresse craquer sous ses pas. Ton sourire s'épanouit un peu plus, tu dois avoir l'air benêt, à moitié sali de terre et d'épines, les mains encore gantées de ces immondes mitaines de travail, que tu te dépêches de retirer et de laisser tomber à terre. Par amusement, tu fais éclater les bourgeons de fleurs sur le passage de Colin, comme pour précéder son arrivée, à la manière d'un tapis rouge pour un prince. Tu lances un regard complice, plein d'une affection sincère et pure. T'as toujours cette sensation douce et chaude, ce confort, cette émotion de protection quand il est là. Il ne manque que Cameron revenu dans ta vie, et tu serais comblé. Mais tu ne devrais pas être aussi égoïste.

Tu te redresses et étires ton corps voûté et perclus de courbatures pour avoir travaillé le jardin toute la journée. Ta peau a pris une teinte bronzée, couverte de traces de terreau et d'égratignures de ronces. T'as le sourire idiot d'un saint. « Pas trop de grabuge avec les gamins ? » mais tu te doutes de la réponse ; Colin est une figure amicale et fraternelle, voire paternelle, pour beaucoup de ces gosses éperdus. Et même pour toi - enfin, non, ni fraternelle, ni paternelle, mais amicale. Comme toujours, tu cherches son contact, tu t'approches et tapotes son épaule cordialement, avant d'éclater de rire en voyant que ton geste a déposé sur son vêtement la saleté de tes doigts. « Je sais, je suis sale, j'aurai du prendre une douche, mais je voulais me gorger du soleil encore un peu » et, après des années, t'as plus honte de ce lien presque végétal que tu as avec le nature, t'as plus peur de te retrouver enfermé par inadvertance et de dépérir à la manière d'un arbre mourant. Tu sais que Colin connait ces facettes de toi et les accepte, comme tu le fais de lui-même. « Des framboises ? » proposes-tu en titillant la gourmandise de ton comparse, alors qu'un buisson déploie ses baies d'un rose velouté près de vous, toutes épines rentrées à la manière d'un chat aux griffes camouflées.


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Journée quelque peu éprouvante avec des élèves un peu dissipés en cette douce journée ensoleillée. En vérité ça ne dérangeait aucunement Colin qui appréciait se faire malmener par ses élèves, lui qui aimait les embêter un petit peu. Il est vrai que le mutant aimait pratiquer la décélération moléculaire sur ses élèves pour leur faire comprendre qu'il pouvait avoir un œil partout. Professeur sympathique et à l'écoute c'est vrai, mais loin d'être stupide bien au contraire. Malgré les tumultes de la journée, un large sourire se dessinait sur les lèvres du Hayes qui savait ce qui l'attendait. Un rituel bien ancré entre les deux hommes que Colin appréciait tout particulièrement. L'Institut représentait une bulle confortable et depuis onze ans qu'il était ici, le jeune homme avait presque décidé d'occulter le monde extérieur. Bien entendu, il a une certaine conscience de ce qu'il s'y passe, mais d'un autre côté, il détourne le regard comme pour ne pas voir les douleurs profondes qui y ressurgissent.

Puis il y avait Shepard. Mister Evans dans toute sa splendeur, une fleur somptueuse pour qui le brun éprouve une affection profonde. Les deux n'ont plus rien à se prouver, c'est une évidence rien qu'à la vision des deux êtres qui se retrouvent dans la même pièce. Des éclats de rire, des discussions à n'en plus finir, une amitié indéfectible ou peut-être plus qui sait ? Qu'importe, ça importait peu le temps qu'ils étaient ensemble, parce que comme ils ont dit, c'est eux face au monde, c'est eux deux face à tout ce qu'il pourrait arriver. Jamais ils ne se laisseront et ça Colin le sait, il en a l'intime conviction que c'est lui son pilier, ou du moins il représente une grande partie de sa vie depuis longtemps déjà.

Ses pas menèrent l'homme aux cheveux impeccablement placés jusqu'à notre ami Shepard. Sourire sur les lèvres, les prunelles qui s'illuminent à sa vue et pour finir l'éclat de rire à la vue des bourgeons de fleurs qui éclatent sur son passage. Il est vrai que son meilleur ami possédait le sens de la théâtralité et c'est ce qui les avait rapproché, chacun possédant ce petit quelque chose qui a su faire la différence. Ils ont su s'attirer l'un à l'autre, devenant un peu les tic et tac des temps modernes sans vraiment s'en rendre compte. « Oui Mister Evans, j'ai rapporté des petits gâteaux au chocolat, car j'étais que j'allais te trouver dans cet état. » Nouvel éclat de rire qui sabrer le vent. D'un pas délicat il s'approchait peu à peu de son ami lui balançant les gâteaux emballés en l'air en prenant soin de les figer juste avant qu'ils ne tombent par terre. « Je croyais que tu avais de meilleurs réflexes ! » Un brin moqueur, tout cela n'était que de la taquinerie rien de plus. On pouvait lire sur son visage, ses prunelles rieuses qui n'avaient qu'une envie : le titiller.

Le corps qui s'arrête face à l'autre corps et les premières questions fusent. Oui, c'est comme ça entre eux, la conversation reprend comme à son habitude, comme si elle ne s'était pas arrêtée. Aucun des deux n'a encore réellement saisi la profondeur du lien qui les unissait. Une connexion aussi intense n'arrive pas tous les jours, mais elle est si naturelle, que les deux n'ont pas été alertés plus que ça. « Tu les connais. Ils m'ont fait tourner en bourrique, mais c'est pour ça que je les aime autant. » La main qui vient gratter l'arrière de la tête, tic que Colin possède et qui lui ferait presque avoir une perte de cheveux à ce niveau. « J'ai l'habitude de fréquenter des personnes sales, la preuve je te fréquente même un peu trop je trouve. » Encore une énième taquinerie accompagnée d'une main poussant légèrement le corps de celui qui lui faisait face.

Le mutant connaissait les défauts et les qualités de l'autre mutant. Shepard est une plante, il est même sa plante préférée et ce qu'il lui plaisait le plus, c'était de le voir grandir encore et toujours pour atteindre les magnifiques rayons du soleil. « Je veux bien des framboises oui. » Capturant quelques unes pour venir en porter une première à sa bouche, il est vrai que le don de son ami avait ses avantages dont l'être psychique ne se plaignait pas. « Qu'est-ce que tu as fait de ta journée à part t'occuper des plantes ? » Il savait très bien qu'il n'avait fait que ça de sa journée, mais encore une fois, l'envie de titiller était plus forte, comme une attraction incontrôlée qui le poussait à faire entendre sa voix rieuse à son interlocuteur tout en essayant d'anticiper ses réactions parce qu'ils se connaissaient que trop bien.


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La vie à l'Institut ressemblait souvent à un paradis. Même si le monde extérieur continuait d'exister, c'était un ilôt d'une paix relative. Pourtant, cela ne te satisfaisait pas entièrement - il te manquait Cameron pour être entièrement heureux. Tu te sentais parfois égoïste à désirer tant le retrouver, surtout après ce que tu lui avais fais. Tu en avais si longuement discuté avec Colin, tu avais retourné tes remords et tes regrets comme on joue d'un sablier, à voir le sable poncer ton coeur jusqu'à la corde. Pourtant, Colin t'avait toujours écouté et addouci, ses paroles te soutenaient et te faisaient avancer, et jamais tu ne saurais le remercier assez pour cela. Colin était devenu ton ombre, ou toi la sienne - vous étiez devenu un vrai duo de choc, à vous chamailler ou à vous lancer des moqueries parfois gamines. Tu ne te sentais plus si adulte avec lui, d'une façon agréable et stimulante, sans avoir à penser à rien d'autre qu'à vous. Colin te rendait une partie de l'innocence que tu avais perdue, et sa simple présence te mettait dans un état de stabilité et de douceur incomparable. Même si, tu devais bien l'avouer, ces derniers temps, cette tranquillité était un peu mise à mal. Peut-être parce que tu te questionnais - un peu trop, peut-être. Beaucoup de choses sous ton crâne formaient un maëlstrom inextricable et tu n'avais pas envie de partager tes doutes et tes hésitations à Colin, pas cette fois.

Tout cela fond, en voyant son sourire, en entendant sa voix. Tu oublies, l'espace d'un instant, le chagrin ancré au coeur à l'image d'un Cameron enfantin, tu cesses de te remémorer tes péchés et les pensées troublées se fanent et ne laissent éclore que la joie intense de voir ton comparse. Tu fais un geste pour attraper le sachet mais tu es lent, courbaturé et tu tires une langue puérile à la pique bien méritée. « Je ne laisserai jamais échapper une occasion pour que tu te moques de moi voyons, je l'ai absolument fais exprès » que tu glisses avec une mauvaise foi passionnée. Ton regard accroche celui de Colin, prunelles rieuses qui se répondent, tandis que vos deux corps s'approchent, dans une attirance presque terrestre, comme deux galaxies qui se collapsent, tandis que vous bavardez, aussi à l'aise que possible.
Enfin, presque.

Tu recules d'un pas, faussement tombant, avant de te laisser aller contre un tronc qui, obligeamment, te rattrapes comme un coussin fourré de mousse. Tu lances un sourire un rien provocateur à Colin, décochant une oeillade roublarde. « Ils doivent aimer taquiner les professeurs qui vieillissent - tu sais ce que c'est, on perd patience à ton âge » que tu te moques gentimment ; vous avez sensiblement le même âge, mais Colin est légèrement plus âgé et tu n'as jamais manqué de plaisanter sur ce sujet. Pourtant, si vous avez traversé la dernière décennie ensemble, Colin n'a jamais cessé d'être lui-même, à travers les éons de ces années. « Quant à mon hygiène, promis, je me frotte bien derrière les oreilles, comme disait ma grand-mère, tu veux vérifier ? » Vous ne cessez jamais de vous chercher dans une vaine quête, vous vous êtes déjà trouvés. « Rien ne t'oblige à me coller les baskets, mais si c'est un défi, je suis sûr qu'on peu encore plus se fréquenter - ça te dit de me voir assister à tes cours, à t'observer, amusé, à chacun de tes cours ? » L'image te plaît, te fait même rire. Cela t'évoque un sacré divertissement, même si tu soupçonnes que cela mettrait Colin un peu mal à l'aise. Quoi que - à vous provoquer sans cesse, vous commencez à ne plus savoir comment vous gêner l'un l'autre.

« Oh, tu sais, des choses, à droite, à gauche ... » énonces-tu vaguement, après avoir cueilli une poignée de fruits et les avoir englouti. « J'ai beaucoup pensé à toi, si tu veux tout savoir » minaudas-tu soudain en papillonnant des cils avant de rire tout bas et de t'éloigner de quelques pas alors qu'un banc de mousse éclatait, auréolé de fleurs odorantes pour vous accueillir. « J'ai profité du soleil, c'est une activité comme une autre. Faut bien entretenir ma peau bronzée. Et je ne vais pas t'ennuyer avec mes plans pour le potager, ou tu vas encore faire semblant de t'endormir » ajoutes-tu en levant les yeux au ciel, l'air théâtralement outré, alors que tu es juste très amusé. Tu t'installes confortablement sur le banc de mousse en massant tes épaules courbaturées, puis tu ouvres le sachet, offrande chocolatée de Colin, que tu dévores à belles dents, affamé. « Je retire tout ce que j'ai jamais dis de méchant à ton sujet - (tu murmures : et ça fait beaucoup)  - tu es le meilleur, ce sont mes préférés » t'as dis ça la bouche pleine et t'essuies tes lippes sucrées du dos de ta main, t'es sale, t'es clairement pas hygiénique et on te refuserait sans doute l'entrée dans pas mal de lieux publics, mais tu te sens bien, le soleil couchant chauffant ton dos, l'estomac un peu rempli et Colin près de toi.

« Colin tu- » mais tu secoues la tête pour retenir ta question. Cela ne te ressemble pas. Tu te mordilles la lèvre et gratte, du bout des doigts, ta paume de main, symboles de ton anxiété soudaine, de ta gêne. Autour de toi, la végétation resplendit, puis les fleurs se ferment comme à l'appel de la nuit qui, pourtant, n'est pas totalement tombée. Tu te fais intimidé, les lèvres closes sur l'interrogation étrange qui t'es venue. Tu sais qu'il ne laissera pas ça passer, mais tu te sens stupide d'avoir songé à ça. Tu soupires et hausses les épaules, convaincu que tu as titillé involontairement la curiosité de Colin. Et plus curieux que lui, y'a peut-être les chats. T'es pas assez chocolaté pour ça - t'avales un second gâteau pour te donner quelques secondes de répit, pour ne pas avoir à reprendre la conversation tout de suite. Tu observes à la dérobée l'or solaire dorer les cheveux sombres de Colin, ourler son visages d'ombres comme des gravures.


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L'Institut représentait l'havre de paix inespéré dans la vie tumultueuse de Colin. Un départ compliqué de la maison et une vie de nomade. Un épisode de sa vie qui l'a profondément marqué en résultant une blessure de l'âme encore vive et irrésolu. Le cadet de la famille s'était volatilisé dans la nature, laissant sa famille seule sans une éponge pour gérer les malentendus entre les protagonistes que l'on pourrait retrouver dans une telenovela. Onze ans maintenant qu'il n'avait plus aucune nouvelle de ses frères et de ses parents et qu'il n'en voulait pas par crainte d'être réellement rejeté. Finalement il n'y avait eu que son grand-frère qui travaillait déjà pour Trask Industries qui l'avait mis de côté. Les autres n'ont su quoi faire, pas un mot sur les regards médusés et les lippes à peine ouvertes n'émettant aucun son. Colin revoyait la scène encore et encore, ses jambes courant à en perdre haleine sans se retourner. La lâcheté sans doute ? Lui-même n'avait pas la réponse à cet évènement qui semblait si irréel. C'est surement ça qui a rapproché les deux hommes au départ. Shepard possédait un lien puissant avec Cameron et le jeune Hayes était au courant. Le sentiment de tristesse se lisait dans ses prunelles brunes ordinairement rieuses balayées par la vague de chagrin et de remords qu'il ne connaissait que trop bien. Au contraire de Mister Evans, lui avait préféré occulter tout ça et vivre pleinement sa vie dans son ilôt de paradis. Était-ce la bonne solution ? Peut-être pas. Pour autant, il n'en avait pas trouvé d'autre.

Deux mutants brisés et rejetés par la vie qui ont appris à vivre ensemble, à recoller les morceaux l'un de l'autre pour devenir deux beaux pilliers se redressant l'un contre l'autre et pouvant affronter les montagnes de la vie. « Tu es un piètre menteur ! Tu ne vois jamais venir mes punchlines incroyables ! » Le sourcil arqué face aux dires du brun au teint hâlé. La proximité exercée entre leurs corps ne dérangeait pas Colin. En fait, il y avait pris goût, une habitude sur laquelle il ne se posait pas de questions précises. Son esprit s'y était interdit le moindre commentaire, comme pour le protéger d'un je ne sais quoi auquel il se refuse catégoriquement. Les pensées se dirigeaient plutôt vers le pouvoir de phytokinésie de l'ami qui fascinait toujours autant l'être psychique. Deux pouvoirs différents qui ne se rejoignaient en rien et il est vrai que Colin le jalousait quelque peu. La manipulation des molécules est un pouvoir que l'on peut lui envier, mais les mutants élémentaires possédent un certain charisme, comme si l'élément représentait leur animal totem.

Le Mister Evans continuait de le taquiner, si bien que Colin prit rapidement une petite mine faussement renfrognée tout en le poussant à nouveau avec légèreté. « Tu peux parler ! C'est toi le plus grognon de nous deux ! Je suis sur que tu saurais pas les supporter ne serait-ce qu'une petite heure. » dit-il un brin moqueur à l'adresse de sa petite pique qu'il avait en même temps cherché. Le sourire rieur ne se décollait pas de ses lèvres, en même temps il ne pouvait en être autrement en compagnie de celui qu'il estimait surement le plus ici. « Je te fais confiance, j'avoue que j'ai peur d'y trouver des petites choses pas très agréables. » Une énième remarque moqueuse balancée dans le vent face au soleil couchant. Un petit jeu amusant qui remplissait son cœur de légèreté, le monde ne l'étant aucunement. « Moi faire semblant de m'endormir ? Jamais ! » Main sur le visage et paupière closes, l'instant d'après Colin était allongé sur le sol digne de la Belle au Bois Dormant.

Maintenant allongé dans l'herbe, le visage tourné vers le ciel pour observer attentivement Shepard qui mangeait les gâteaux rapportés, tout était un peu plus magique à ses côtés. La bulle était là, présente et ancrée depuis des années sans que les deux ne se rendent comptent de la connexion indéfectible qui les reliait. « Je vais faire mine de n'avoir rien entendu et je vais rester sur les derniers mots prononcés. » Alors que la situation avait l'air plutôt légère et que la brise nocturne venait de faire son apparition, Colin se releva brusquement face à ce début de phrase quelque peu énigmatique. S'installant juste à côté du frère de Cameron, les sourcils froncés, il se demandait forcément ce que son ami avait à lui dire. La main déposée sur son genou pour être une présence rassurante, les prunelles brunes et plus sérieuses plongées dans les siennes, l'attitude de Colin se voulait plus que rassurante pour le mettre en confiance. « Qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais que tu peux tout me dire. » dit-il d'une voix qui avait pris une autre teinte. En effet on y percevait une réelle douceur et tendresse venant caresser ses oreilles pour détendre ces muscles fatigués par le travail. Le mutant n'avait qu'une envie c'est de comprendre les tourments de celui qui se tenait juste à ses côtés.

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Quand vous étiez ensemble, il n'était pas question de passé ou de souffrance. Si tu t'étais longuement épanché à propos de Cameron, de tes actions erronées de grand frère, tu faisais assez confiance à Colin pour garder cela scellé en lui. Il était le seul à connaître le nom de ton cadet, parce que c'était comme à nouveau le blesser, à nouveau devenir une ombre planant sur sa vie tranquille. Colin était le seul à avoir entendu le prénom du plus jeune des Evans. Et c'était toujours agréable de se sentir compris et apprécié. Vous aviez tous les deux fui vos familles, pour des raisons à la fois complexes et compréhensibles. Tu n'avais jamais jugé Colin d'avoir désiré son petit paradis qu'il avait trouvé. Tu partageais même sa joie à avoir enfin une vie harmonieuse. Tu espérais, innocemment, participer à cette cohérence, à réconcliation avec la vie. Ici, à l'Institut, tu étais un mutant parmis d'autres, non pas un monstre, une chimère titanesque aux pouvoirs aberrants. On t'avait appris à te maîtriser, même si tu craignais toujours un relâchement, l'émotion de trop qui soit la vague ourlant la tempête à venir.  Mais tout cela, tu l'oubliais - tes doutes, tes peurs, tes craintes - quand Colin était là. Tout était plus simple et plus doux. Même l'espoir de retrouver Cameron prenait des dimensions réelles, des teintes vives couturées de confiance et de promesses.

Vos petites chamailleries, c'était votre façon de prouver votre complicité. Quoi de mieux qu'une bonne pique, ni trop acide ni trop légère, pour attiser ce qui régnait entre vous ? Tu aurais été bien en peine d'y mettre des mots. Pourtant, ces derniers temps, tu t'interrogeais. Si tu devais définir ce qui se passait, tu aurais été incapable de garder ton sang-froid. Il se mêlait, à présent, une intrication douce dans votre complicité amicale. Tu étais un peu effrayé par tout ça, par ce qui semblait fleurir en toi, empoisonnant tes moments de grâce de sous-entendus et de pensées secrètes. Il ne t'était pas naturel de camoufler ainsi tes remarques et tes émotions à ton comparse, et tu avais le sentiment de le trahir, de te faire mensonger et parjure. Surtout quand, comment maintenant, vous discutiez et que le contact tranquille, léger, entre vous existait - et captivait tout tes sens. Te concentrant sur vos petits jeux, tu poussas un petit ricannement aux propos masculins.

« Grognon, moi ? Au réveil, peut-être. Et je te laisse le plaisir d'enseigner à la jeunesse d'aujourd'hui. J'aurai sans doute la patience, mais pas la passion que tu y mets. » Sincère compliment quant aux motivations de Colin. Tu admirais combien tout le monde l'appréciait. Il était bienveillant et pédagogue. « Je suis certain que je t'aurai fait mille misères, si je t'avais eu en cours alors que j'étais jeune. » Tu souris, espiègle, sous l'illusion. Tu avais été élève prodigue, fils parfait - et Colin le sait. Tu n'avais jamais été collé, ni même surpris à faire une quelconque bêtise. Mais ennuyer un professeur tel que Colin, tu aurais adoré. Tu émets un eeewww faussement dégouté et tu frottes tes oreilles, comme pour en laver l'insulte. « Ok, c'est plus une douche mais un bain de désinfectant que je vais prendre. »

Tu roules des yeux au ciel et donnes une bourrade amicale à la silhouette toute proche, qui vient de s'allonger comme une princesse. Jeux de mains, jeux de vilains. Mais tu ne sais pas faire autrement, le contact de Colin est naturel sous tes doigts, la légère tiédeur qu'il émet, le parfum qu'il darde autour de lui. « Hé, Cendrillon, arrête ton char » que tu te moques gentimment. Tu le rejoins bientôt, assis en tailleur, le dos rond et le menton sur les mains, les coudes sur les genoux. Tu as presque l'air d'un gosse, à l'observer, à le couver des yeux. Tu énonces une énième moquerie, tout en dévorant les gâteaux. Tu ris tout bas, amusé que vous ne puissiez vous empêcher de toujours vous chercher. Mais tu fiches tout en l'air. T'as retenu ta question comme on retire sa main d'un feu, vaguement brûlé par ta propre curiosité. Tu voudrais revenir dans le temps, mais t'as pas ce pouvoir, hélas. Colin prend un air plus sérieux. Réalise t-il le frisson qui te fait te redresser tandis qu'il appose sa main amicale sur ton genou ? Tu détournes les yeux et émets un grognement, haussant les épaules d'un air ronchon. « Je repensais, la dernière fois, à ton ex. Je ne vais pas te dire : je te l'avais bien dis, mais je suis content que vous ne soyez plus ensemble. Tu mérites mieux. Je veux dire - quelqu'un d'aussi sage et respectueux que toi, le p'tit vieux » que tu bredouilles d'un air un brin jaloux et moqueur, avant de soupirer encore et de faire pousser et fleurir une jacinthe blanche. Tu te concentres sur les pétales immaculés plutôt que Colin ; tu sais que t'es en train de te mêler de ce qui ne te regarde pas. Mais tu n'as jamais apprécié les petits amis de Colin. Tu n'as jamais rassemblé tous les bouts, Shepard, et tu commences à comprendre uniquement maintenant, timidement.

« Plus sérieusement, tu es resté en bons termes avec lui ? Je sais pas si le célibat te pèse ou quoi que ce soit, enfin ... Je devrais peut-être pas m'avancer sur ce genre de terrain, je suis pas le mieux placé pour parler d'amour. Mais ... Ne te brades pas. Tu mérites quelqu'un de bien. » Et si quelqu'un lui fais du mal, tu seras là. Tu hausses encore les épaules et lève les yeux au ciel. La nuit tombe et les étoiles piquètent le firmament comme des lucioles sur fond de velours noir. « Je peux te poser une question indiscrète ? » Tu es lancé. C'est une pente sacrément glissante, tu risques de t'y casser quelques os. Mais tu sais également que, jusqu'ici, rien n'a démontré ce qui, à présent, te tourmente. Tes rares relations, ces dernières années, ont été nocturnes et féminines. Le temps de quelques nuits, sans attachement aucun. Tu comptes sur cette base pour ne pas avoir l'air trop louche, trop étrange. « Quand as-tu su que tu étais attiré par les hommes ? » Malgré toi, tu plantes tes yeux sombres dans ceux de Colin. Preuve de l'avidité de ta réponse. Tu arrives à ne pas rougir sous l'atypique interrogation soulevée. Tu te râcles la gorge et secoues ta main, dans un signe de dénégation : qu'il réponde s'il le désire, mais il n'y est pas obligé, voilà ce que signifie ce geste.


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