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Nice to meet you + Canley
(#) Mar 29 Mar - 23:44
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Nice to meet you
Se donner une nouvelle chance.
Topos Bookstore était un petit café qui proposait à ses clients de pouvoir boire un café en lisant un livre, et si l’ouvrage gagnait le cœur des clients, ils avaient la possibilité de l’acheter. L’atmosphère particulière de la petite boutique avait toute suite attiré l’attention de Cameron. Les petites tables entourées de livres, l’éclairage juste assez présent pour ne pas être agressif, et la possibilité de lire en buvant un café tout en se situant dans le Queens… C’était l’endroit parfait, il en était convaincu. Il ne pouvait rêver d’un meilleur endroit pour organiser une rencontre avec son correspondant. C’était comme retrouver un peu de l’intimité de la bibliothèque sans pour autant retomber dans l’anonymat qui avait tant compliqué les choses entre eux. Quelque part, c’était aussi une façon de dire au revoir à Shakespeare et Hemingway pour laisser une chance à Cameron et Finley de se connaître.
Un sourire sur ses lèvres, le jeune homme poussa la petite porte pour s’installer. Il avait un quart d’heures d’avance sur l’heure qu’il avait donné au mutant pour le retrouver à travers une petite carte glissée dans sa boîte aux lettres. Cela faisait maintenant bientôt deux semaines qu’ils avaient eu cette conversation étrange sous un parapluie. Deux semaines sans qu’ils ne parlent vraiment. Au fond de lui, Cameron était toujours blessé et n’avait pas encore réussi à totalement pardonner à Finley, mais les disparitions de mutants se multipliaient et l’inquiétude avait fini par gagner. S’il avait décidé de couper les ponts, il ne fallut que quelques jours au tuteur pour se présenter devant la porte d’Hemingway, hésitant à frapper. Il est resté là peut-être bien une bonne demi-heure avant de faire demi-tour. Il n’était pas capable d’affronter Finley, mais pour autant, il voulait sincèrement savoir si tout allait bien pour lui.
C’est comme ça qu’il s’est retrouvé un après-midi à ouvrir des cartes musicales dans une boutique au coin de la rue. Persuadé que le destin fait bien les choses, s’il devait revoir son ancien correspondant, il finirait par trouver la carte parfaite, celle qui lui ferait penser à lui, à eux. C’est finalement une carte de rupture qui lui arracha un sourire. Sur le devant, on pouvait lire “Will you break up with me ?” sur un fond vert, rédiger avec une sublime écriture manuscrite. Si ce n’est pour le texte, c’est en l’ouvrant que Finley comprendrait, quand les premières notes de musiques résonneront. Après avoir griffonné rapidement son adresse et signé Shakespeare, Cameron glissa doucement l’enveloppe avec le nom de Finley au- dessus sous la porte d’entrée de ce dernier, espérant une réponse.
Seulement personne ne frappa à sa porte, et aucune lettre ne vint à sa boîte aux lettres. Une semaine s’était déjà écoulée quand le gardien de sa résidence l’interpella dans le hall d’entrée pour lui poser des questions au sujet d’un gars étrange. Un peu déstabilisé, Cameron ne s’attendait pas à découvrir le visage de Finley sur les enregistrements de la caméra de vidéo surveillance. Pire encore, ils s’étaient croisés dans le hall d’entrée quand Cameron était sorti, et il ne l’avait même pas aperçu, trop occupé à répondre à un mail. L’interrogatoire du gardien fut assez long, mais il semblait avant tout être inquiet pour l’étudiant. Ce garçon, disait-il, n'est vraiment pas net. Un petit sourire sur ses lèvres, Cameron s’empressa d’aller ouvrir son courrier, et comme il avait pu le voir dans la vidéo, une petite lettre l’attendait.
Une petite lettre qui finit battre son cœur si fort dans poitrine, qu’il fut obligé d’admettre qu’il n’était pas passé à autre chose, malgré le nombre de fois où il avait essayé de s’en convaincre. Savoir qu’il lui manquait, qu’il regrettait, et qu’il pensait encore à lui, c’était sans doute trop pour son petit cœur bien trop sensible. Le jeune homme avait à peine fini sa lecture qu’il avait déjà attrapé son téléphone pour écrire un message à Finley, un long SMS qui lui racontait tout ce qu’il ressentait à ce moment précis, pour lui dire qu’il était prêt à essayer, et à leur donner une chance, lui dire qu’il lui manquait, et qu’il voulait recommencer à parler et… Et il s’arrêta avant d’appuyer sur la touche d’envoi.
Trop intelligent pour retomber dans cette situation si compliquée, à la place, il attrapa une carte postale qui trainait sur son bureau, et commença à écrire un message pour lui raconter l’interrogatoire qu’il venait de subir mais surtout, pour lui donner rendez-vous dans cette petite librairie qu’il avait déjà croisé quelques jours plus tôt. Il hésita un long moment, et finalement, il déposa à nouveau la petite enveloppe avec la petite carte directement sous la porte d’Hemingway, espérant qu’il pourrait lire son message à temps. L’étudiant était si impatient qu’il avait fixé un rendez-vous seulement deux jours après, et si Finley ne trouvait pas son message, il n’aurait aucun moyen de savoir qu’il ne viendrait pas.
Un livre à la main, Cameron soupire en voyant qu’il était déjà presque l’heure de la fermeture. Il allait devoir partir, et il n’aurait même pas le temps de voir le garçon de ses pensées. Sans cacher sa déception, il se leva pour payer son café et son livre, et il sortit de la petite boutique dont il était le seul client encore présent. Doucement, il porta son gobelet à ses lèvres, s’appuyant contre la devanture de l’échoppe. Il était prêt à attendre jusqu’au bout de la nuit s’il le fallait, mais ça, il ne l’admettrait jamais. Essayant une fois de plus de se convaincre qu’il avait tourné la page, Cameron ne faisait que de se mentir à lui-même. Son téléphone affichait maintenant dix-neuf heures, et la librairie était fermée. Son plan parfait était tombé à l’eau. Finley ne viendrait certainement plus, maintenant.
Un sourire sur ses lèvres, le jeune homme poussa la petite porte pour s’installer. Il avait un quart d’heures d’avance sur l’heure qu’il avait donné au mutant pour le retrouver à travers une petite carte glissée dans sa boîte aux lettres. Cela faisait maintenant bientôt deux semaines qu’ils avaient eu cette conversation étrange sous un parapluie. Deux semaines sans qu’ils ne parlent vraiment. Au fond de lui, Cameron était toujours blessé et n’avait pas encore réussi à totalement pardonner à Finley, mais les disparitions de mutants se multipliaient et l’inquiétude avait fini par gagner. S’il avait décidé de couper les ponts, il ne fallut que quelques jours au tuteur pour se présenter devant la porte d’Hemingway, hésitant à frapper. Il est resté là peut-être bien une bonne demi-heure avant de faire demi-tour. Il n’était pas capable d’affronter Finley, mais pour autant, il voulait sincèrement savoir si tout allait bien pour lui.
C’est comme ça qu’il s’est retrouvé un après-midi à ouvrir des cartes musicales dans une boutique au coin de la rue. Persuadé que le destin fait bien les choses, s’il devait revoir son ancien correspondant, il finirait par trouver la carte parfaite, celle qui lui ferait penser à lui, à eux. C’est finalement une carte de rupture qui lui arracha un sourire. Sur le devant, on pouvait lire “Will you break up with me ?” sur un fond vert, rédiger avec une sublime écriture manuscrite. Si ce n’est pour le texte, c’est en l’ouvrant que Finley comprendrait, quand les premières notes de musiques résonneront. Après avoir griffonné rapidement son adresse et signé Shakespeare, Cameron glissa doucement l’enveloppe avec le nom de Finley au- dessus sous la porte d’entrée de ce dernier, espérant une réponse.
Seulement personne ne frappa à sa porte, et aucune lettre ne vint à sa boîte aux lettres. Une semaine s’était déjà écoulée quand le gardien de sa résidence l’interpella dans le hall d’entrée pour lui poser des questions au sujet d’un gars étrange. Un peu déstabilisé, Cameron ne s’attendait pas à découvrir le visage de Finley sur les enregistrements de la caméra de vidéo surveillance. Pire encore, ils s’étaient croisés dans le hall d’entrée quand Cameron était sorti, et il ne l’avait même pas aperçu, trop occupé à répondre à un mail. L’interrogatoire du gardien fut assez long, mais il semblait avant tout être inquiet pour l’étudiant. Ce garçon, disait-il, n'est vraiment pas net. Un petit sourire sur ses lèvres, Cameron s’empressa d’aller ouvrir son courrier, et comme il avait pu le voir dans la vidéo, une petite lettre l’attendait.
Une petite lettre qui finit battre son cœur si fort dans poitrine, qu’il fut obligé d’admettre qu’il n’était pas passé à autre chose, malgré le nombre de fois où il avait essayé de s’en convaincre. Savoir qu’il lui manquait, qu’il regrettait, et qu’il pensait encore à lui, c’était sans doute trop pour son petit cœur bien trop sensible. Le jeune homme avait à peine fini sa lecture qu’il avait déjà attrapé son téléphone pour écrire un message à Finley, un long SMS qui lui racontait tout ce qu’il ressentait à ce moment précis, pour lui dire qu’il était prêt à essayer, et à leur donner une chance, lui dire qu’il lui manquait, et qu’il voulait recommencer à parler et… Et il s’arrêta avant d’appuyer sur la touche d’envoi.
Trop intelligent pour retomber dans cette situation si compliquée, à la place, il attrapa une carte postale qui trainait sur son bureau, et commença à écrire un message pour lui raconter l’interrogatoire qu’il venait de subir mais surtout, pour lui donner rendez-vous dans cette petite librairie qu’il avait déjà croisé quelques jours plus tôt. Il hésita un long moment, et finalement, il déposa à nouveau la petite enveloppe avec la petite carte directement sous la porte d’Hemingway, espérant qu’il pourrait lire son message à temps. L’étudiant était si impatient qu’il avait fixé un rendez-vous seulement deux jours après, et si Finley ne trouvait pas son message, il n’aurait aucun moyen de savoir qu’il ne viendrait pas.
Un livre à la main, Cameron soupire en voyant qu’il était déjà presque l’heure de la fermeture. Il allait devoir partir, et il n’aurait même pas le temps de voir le garçon de ses pensées. Sans cacher sa déception, il se leva pour payer son café et son livre, et il sortit de la petite boutique dont il était le seul client encore présent. Doucement, il porta son gobelet à ses lèvres, s’appuyant contre la devanture de l’échoppe. Il était prêt à attendre jusqu’au bout de la nuit s’il le fallait, mais ça, il ne l’admettrait jamais. Essayant une fois de plus de se convaincre qu’il avait tourné la page, Cameron ne faisait que de se mentir à lui-même. Son téléphone affichait maintenant dix-neuf heures, et la librairie était fermée. Son plan parfait était tombé à l’eau. Finley ne viendrait certainement plus, maintenant.
@Finley G. Hepburn
crédit : talos-stims
crédit : talos-stims
(#) Sam 2 Avr - 18:12
Invité
IRP
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Nice to meet you
Se donner une nouvelle chance.
Il a trépigné toute la journée. L’impatience, le trac, la peur de faire une bêtise et de le décevoir à nouveau, le bonheur de le revoir, d’avoir une nouvelle chance, d’apprendre à le connaître autrement, tous ces sentiments mêlés faisaient faire des loopings à son estomac. Finley avait été appelé en urgence le matin-même pour remplacer une collègue malade au travail, et n’avait pas pu refuser les heures supplémentaires. Il avait malgré tout négocié bec et ongle pour finir bien avant l’heure de son tant attendu rendez-vous.
Il ne pouvait pas digérer qu’Alex ait jeté la carte de Cameron juste parce que son nom ornait l’enveloppe. C’était petit, même pour quelqu’un de blessé et fâché, de priver son colocataire de son courrier. Le temps que la culpabilité fasse son effet, et qu’Alex ne rende la carte au mutant, il s’était écoulé presque une semaine. Sitôt qu’il a déchiré l’enveloppe et ouvert la petite carte de rupture, Finley a su pourquoi Cameron avait choisi cette carte en particulier. C’était sa sonnerie, son insupportable et criarde sonnerie, que la carte musicale hurlait d’un petit haut-parleur de mauvaise qualité. Et en entendant la voix déformée de Freddie Mercury résonner dans sa chambre, ce soir-là, Finley a éclaté de rire. Du soulagement, du bonheur, de l’espoir, c’était comme si tout à coup, l’air emplissait à nouveau les poumons du jeune homme. La missive se résumait à une adresse, mais c’était plus qu’il ne pouvait espérer la veille encore. Alors il avait couru le lendemain matin jusqu’à sa résidence, pour lui parler, pour… Il ne savait même pas pourquoi, au départ. Il avait pris ses affaires, comme s’il allait à la bibliothèque, et avait juste fait la route jusque chez son correspondant. C’est même Cameron qui l’a fait entrer, sans même lever les yeux de son téléphone. Finley s’était tétanisé à sa vue, il n’a pas pu articuler le moindre son. Il s’était contenté d’entrer dans le hall, rendu muet par la proximité du tuteur. Une fois devant les boîtes aux lettres, installées comme un bloc de dizaines de petites cases numérotées, ça l’a frappé : il n’avait rien prévu. Il pensait peut-être seulement à le revoir, lui reparler, mais certainement pas les deux en même temps. Alors il s’était assis contre un mur, et avait sorti une feuille volante d’un classeur de cours qu’il avait dans son sac, pour lui griffonner une courte lettre. Il l’avait pliée en trois, glissée dans une enveloppe sur laquelle il avait inscrit le nom du destinataire, et s’était sauvé avant que le vigile ne l’attrape.
Puis les jours s’étaient écoulés sans nouvelle carte. Il était si inquiet d’avoir été maladroit dans ses mots, d’avoir à nouveau blessé ce garçon auquel il tient tant. Puis un jour, en rentrant, une petite enveloppe l’attendait dans l’entrée. Clairement glissée sous la porte, Finley l’a ramassée délicatement, le sourire aux lèvres. Tout n’était pas fichu. C’était pour un rendez-vous, deux jours plus tard seulement ! Dans un petit café-librairie à une dizaine de minutes de marche de son appartement, c’était l’endroit parfait.
Et Finley avait épluché les boutiques, la veille, pour tenter de trouver un petit quelque chose à apporter. Un cadeau pour faire la paix, pour se faire pardonner un peu, pour tourner la page. La page ! Evidemment. Après avoir écumé les rayons de chocolats, les fleurs, envisagé un T-shirt, ou un mug, la solution sembla lui sauter aux yeux : un livre. Tout avait commencé avec des livres, c’était logique. C’est dans une librairie près du Morgan Museum qu’il l’a trouvé, la belle édition reliée de la Comédie des Erreurs. Loin d’être romantique, la pièce de Shakespeare avait néanmoins le mérite d’avoir un titre faisant écho à la vie de Finley, et la beauté de l’ouvrage à la tranche ornée de dorures en faisait un cadeau qui plairait sans aucun doute à Cameron. Et puis c’était Shakespeare.
L’annonce brouillée du métro ramène l’étudiant à la réalité, et il se rend compte que le wagon est arrêté. Il est sorti en retard du travail, faute de relève à l’accueil du musée, et c’est bien la dernière chose dont il avait besoin. Il sort son téléphone de sa poche, il lui reste encore une demi-heure avant son rendez-vous, mais d’après les plaintes des usagers de la rame, il a encore au moins quarante minutes de trajet. Non, non non, pas ça ! Le métro est arrêté entre deux stations, les haut-parleurs braillent des messages sur un « animal sur les voies ». C’est une blague. C’est un cauchemar. Le mutant déteste être en retard, c’est une véritable hantise pour lui, et aujourd’hui en particulier, il joue sa seule chance de renouer avec Shakespeare. Impossible de le prévenir de son retard, impossible de sortir du wagon pour faire la route à pieds, alors que les gens autour de lui s’agacent de l’immobilité, Finley cède lentement à la panique.
Il vérifie qu’il a bien l’ouvrage pour Cameron, soigneusement emballé dans du papier craft la veille. C’est déjà ça. Mais l’heure tourne, et Finley imagine son correspondant l’attendre seul. Pire, il pourrait être parti. Le métro reprend sa course, lentement, et ils arrivent enfin à une station, que la rame ne semble plus vouloir quitter. Les new-yorkais se pressent, s’agglutinent dans le petit wagon, et sur le quai, une équipe de techniciens paniqués crient à qui veut l’entendre qu’ils cherchent un lama. Un… Lama ? C’est une blague ? Rien ne bouge, et la foule continue de tenter de se faire une place dans le métro, alors Finley prend la décision de tenter sa chance à pied. Il s’extirpe de cet amas humain et se glisse jusqu’aux escaliers, qui finissent par le mener au grand air. Derrière lui, il entend les portes du métro se refermer, et le wagon reprendre sa course. C’est un complot contre lui. Bon, trop tard, tant pis. Il est encore loin, mais s’il court sans s’arrêter, il n’aura qu’une heure de retard.
Le doute le saisit. C’est ridicule de se mettre à courir comme ça, maintenant. Il a perdu trop de temps, Cameron sera parti, et il aura eu raison. Il est sur Bedford Avenue, à mi-chemin, il arrivera après la fermeture du café-librairie. S’il n’avait pas été aussi déterminé et qu’il n’avait pas commencé une course effrénée, Finley se serait sans doute mis à pleurer.
Les passants le regardent comme s’il était fou. Un étudiant, son sac en bandoulière sur l’épaule, qui court aussi vite que possible à travers Brooklyn, ce devrait pourtant être un spectacle habituel. Il sait que sa chemise sera froissée, et qu’il sera en sueur en arrivant - si son cœur ne lâche pas avant - mais qu’importe, le mutant espère juste retrouver son ami.
Et les rues défilent, les boutiques, les cafés, la nuit tombe doucement, le froid s’installe sur la ville.
Quand il arrive au bout de la rue, il crie presque de joie. Il l’aura finalement fait ! Et en levant les yeux vers la petit boutique à la devanture éteinte, il croit reconnaître la silhouette à l’angle de la rue. C’est un miracle. Finley ralentit le pas, pour essayer de se rendre un peu présentable, mais l’impatience est trop forte, et après avoir passé les doigts dans ses cheveux et rapidement tiré sur sa chemise, il reprend sa course.
« Je suis désolé, je suis tellement désolé, je suis là ! » il crie, essoufflé, en s’approchant. Il sent ses joues rougies par le froid et les kilomètres qu’il vient de faire en courant, et tout à coup il a honte de se présenter comme ça. Il arrive enfin à sa hauteur, et appuie ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle.
« Je suis vraiment désolé. Il y a eu un lama sur la voie de métro, je suis venu en courant, j’ai une heure de retard, la boutique est fermée, il fait pratiquement nuit, je…»
Il ne sait pas comment finir cette phrase. Finley se redresse, et pour la première fois, il ose croiser le regard de son correspondant. Il sont là, face à face, et Cameron lui sourit.
« Je n’en reviens pas que tu m’aies attendu. » finit par conclure le mutant, d’un ton un peu émerveillé.
Il ne pouvait pas digérer qu’Alex ait jeté la carte de Cameron juste parce que son nom ornait l’enveloppe. C’était petit, même pour quelqu’un de blessé et fâché, de priver son colocataire de son courrier. Le temps que la culpabilité fasse son effet, et qu’Alex ne rende la carte au mutant, il s’était écoulé presque une semaine. Sitôt qu’il a déchiré l’enveloppe et ouvert la petite carte de rupture, Finley a su pourquoi Cameron avait choisi cette carte en particulier. C’était sa sonnerie, son insupportable et criarde sonnerie, que la carte musicale hurlait d’un petit haut-parleur de mauvaise qualité. Et en entendant la voix déformée de Freddie Mercury résonner dans sa chambre, ce soir-là, Finley a éclaté de rire. Du soulagement, du bonheur, de l’espoir, c’était comme si tout à coup, l’air emplissait à nouveau les poumons du jeune homme. La missive se résumait à une adresse, mais c’était plus qu’il ne pouvait espérer la veille encore. Alors il avait couru le lendemain matin jusqu’à sa résidence, pour lui parler, pour… Il ne savait même pas pourquoi, au départ. Il avait pris ses affaires, comme s’il allait à la bibliothèque, et avait juste fait la route jusque chez son correspondant. C’est même Cameron qui l’a fait entrer, sans même lever les yeux de son téléphone. Finley s’était tétanisé à sa vue, il n’a pas pu articuler le moindre son. Il s’était contenté d’entrer dans le hall, rendu muet par la proximité du tuteur. Une fois devant les boîtes aux lettres, installées comme un bloc de dizaines de petites cases numérotées, ça l’a frappé : il n’avait rien prévu. Il pensait peut-être seulement à le revoir, lui reparler, mais certainement pas les deux en même temps. Alors il s’était assis contre un mur, et avait sorti une feuille volante d’un classeur de cours qu’il avait dans son sac, pour lui griffonner une courte lettre. Il l’avait pliée en trois, glissée dans une enveloppe sur laquelle il avait inscrit le nom du destinataire, et s’était sauvé avant que le vigile ne l’attrape.
Puis les jours s’étaient écoulés sans nouvelle carte. Il était si inquiet d’avoir été maladroit dans ses mots, d’avoir à nouveau blessé ce garçon auquel il tient tant. Puis un jour, en rentrant, une petite enveloppe l’attendait dans l’entrée. Clairement glissée sous la porte, Finley l’a ramassée délicatement, le sourire aux lèvres. Tout n’était pas fichu. C’était pour un rendez-vous, deux jours plus tard seulement ! Dans un petit café-librairie à une dizaine de minutes de marche de son appartement, c’était l’endroit parfait.
Et Finley avait épluché les boutiques, la veille, pour tenter de trouver un petit quelque chose à apporter. Un cadeau pour faire la paix, pour se faire pardonner un peu, pour tourner la page. La page ! Evidemment. Après avoir écumé les rayons de chocolats, les fleurs, envisagé un T-shirt, ou un mug, la solution sembla lui sauter aux yeux : un livre. Tout avait commencé avec des livres, c’était logique. C’est dans une librairie près du Morgan Museum qu’il l’a trouvé, la belle édition reliée de la Comédie des Erreurs. Loin d’être romantique, la pièce de Shakespeare avait néanmoins le mérite d’avoir un titre faisant écho à la vie de Finley, et la beauté de l’ouvrage à la tranche ornée de dorures en faisait un cadeau qui plairait sans aucun doute à Cameron. Et puis c’était Shakespeare.
L’annonce brouillée du métro ramène l’étudiant à la réalité, et il se rend compte que le wagon est arrêté. Il est sorti en retard du travail, faute de relève à l’accueil du musée, et c’est bien la dernière chose dont il avait besoin. Il sort son téléphone de sa poche, il lui reste encore une demi-heure avant son rendez-vous, mais d’après les plaintes des usagers de la rame, il a encore au moins quarante minutes de trajet. Non, non non, pas ça ! Le métro est arrêté entre deux stations, les haut-parleurs braillent des messages sur un « animal sur les voies ». C’est une blague. C’est un cauchemar. Le mutant déteste être en retard, c’est une véritable hantise pour lui, et aujourd’hui en particulier, il joue sa seule chance de renouer avec Shakespeare. Impossible de le prévenir de son retard, impossible de sortir du wagon pour faire la route à pieds, alors que les gens autour de lui s’agacent de l’immobilité, Finley cède lentement à la panique.
Il vérifie qu’il a bien l’ouvrage pour Cameron, soigneusement emballé dans du papier craft la veille. C’est déjà ça. Mais l’heure tourne, et Finley imagine son correspondant l’attendre seul. Pire, il pourrait être parti. Le métro reprend sa course, lentement, et ils arrivent enfin à une station, que la rame ne semble plus vouloir quitter. Les new-yorkais se pressent, s’agglutinent dans le petit wagon, et sur le quai, une équipe de techniciens paniqués crient à qui veut l’entendre qu’ils cherchent un lama. Un… Lama ? C’est une blague ? Rien ne bouge, et la foule continue de tenter de se faire une place dans le métro, alors Finley prend la décision de tenter sa chance à pied. Il s’extirpe de cet amas humain et se glisse jusqu’aux escaliers, qui finissent par le mener au grand air. Derrière lui, il entend les portes du métro se refermer, et le wagon reprendre sa course. C’est un complot contre lui. Bon, trop tard, tant pis. Il est encore loin, mais s’il court sans s’arrêter, il n’aura qu’une heure de retard.
Le doute le saisit. C’est ridicule de se mettre à courir comme ça, maintenant. Il a perdu trop de temps, Cameron sera parti, et il aura eu raison. Il est sur Bedford Avenue, à mi-chemin, il arrivera après la fermeture du café-librairie. S’il n’avait pas été aussi déterminé et qu’il n’avait pas commencé une course effrénée, Finley se serait sans doute mis à pleurer.
Les passants le regardent comme s’il était fou. Un étudiant, son sac en bandoulière sur l’épaule, qui court aussi vite que possible à travers Brooklyn, ce devrait pourtant être un spectacle habituel. Il sait que sa chemise sera froissée, et qu’il sera en sueur en arrivant - si son cœur ne lâche pas avant - mais qu’importe, le mutant espère juste retrouver son ami.
Et les rues défilent, les boutiques, les cafés, la nuit tombe doucement, le froid s’installe sur la ville.
Quand il arrive au bout de la rue, il crie presque de joie. Il l’aura finalement fait ! Et en levant les yeux vers la petit boutique à la devanture éteinte, il croit reconnaître la silhouette à l’angle de la rue. C’est un miracle. Finley ralentit le pas, pour essayer de se rendre un peu présentable, mais l’impatience est trop forte, et après avoir passé les doigts dans ses cheveux et rapidement tiré sur sa chemise, il reprend sa course.
« Je suis désolé, je suis tellement désolé, je suis là ! » il crie, essoufflé, en s’approchant. Il sent ses joues rougies par le froid et les kilomètres qu’il vient de faire en courant, et tout à coup il a honte de se présenter comme ça. Il arrive enfin à sa hauteur, et appuie ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle.
« Je suis vraiment désolé. Il y a eu un lama sur la voie de métro, je suis venu en courant, j’ai une heure de retard, la boutique est fermée, il fait pratiquement nuit, je…»
Il ne sait pas comment finir cette phrase. Finley se redresse, et pour la première fois, il ose croiser le regard de son correspondant. Il sont là, face à face, et Cameron lui sourit.
« Je n’en reviens pas que tu m’aies attendu. » finit par conclure le mutant, d’un ton un peu émerveillé.
@Cameron D. Evans
crédit : system-stims
crédit : system-stims
(#) Dim 3 Avr - 10:08
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Nice to meet you
Se donner une nouvelle chance.
Les minutes sur son téléphone défilent. Les gens se pressent autour de lui, rentrant du travail pour la plus grande partie, on ne lui adresse pas le moindre mot, ni même un regard. Le temps passe et ramène Cameron deux semaines en arrière, sous ce petit parapluie. L’intimité d’une petite bulle de sécurité sous une pluie battante fait sourire le jeune homme. Si les choses ne s’étaient pas passées pour le mieux, le souvenir des mots prononcés ce soir-là, la douceur des regards, des contacts… L’étudiant secoua la tête pour chasser cette pensée. La page était tournée. Rien ne servait de remuer les souvenirs pour y chercher ce qu’il y a de bon. Il n’était là que pour s’assurer que Finley était toujours vivant, et en sécurité. Ce n’était pas un rencard, seulement une rencontre entre deux adultes qui pourrait ou ne pourrait pas mener à de l’amitié, rien de plus. Les mots se répétaient dans son esprit. Ce n’est pas un rencard, je ne suis pas amoureux, et de toute façon, il est tellement en retard… Les yeux de Cameron se levèrent de l’article qu’il était en train de lire pour se poser un plus loin, au coin de la rue, d’où il entendait des bruits de pas qui semblaient courir.
Soudain, il est là. S’il l’obscurité avait commencé à gagner les rues de New-York, Cameron aurait pu reconnaître sa silhouette au loin parmi des milliers. Une vague de chaleur monte doucement dans son cœur. La colère et la tristesse ont définitivement laissé place à un sentiment étrange de bonheur à l’idée de pouvoir enfin retrouver son ancien correspondant. Finley s’approche, et les mots résonnent dans la petite rue pourtant pas si dépeuplée que ça. Plusieurs têtes se retournent même pour dévisager l’inconnu qui venait de crier qu’il était désolé. Un petit sourire se posa sur les lèvres de Cameron, et ne le quittera plus. Il était si soulagé de voir son ancien ami. Enfin, Hemingway arrive devant lui, et il semble vraiment à bout de souffle. Avant même qu’il n’ajoute le moindre mot, Cameron devine qu’il court depuis un moment déjà, et il ne peut s’empêcher d’en sourire encore un peu plus. S’il n’était pas rassuré de savoir Finley aussi essoufflé, l’idée qu’il ait pu courir pour le retrouver après avoir eu peur qu’il ne vienne pas soulageait le cœur du jeune homme.
Un lama ? Le regard de Cameron se posa sur Hemingway, à la fois surpris et incrédule. Un lama dans le métro de New-York ? S’il aurait pu simplement couper Finley dans sa lancée pour le rassurer, le jeune homme était trop interloqué par le lama pour prendre la parole. Malgré tout, le sourire sur ses lèvres ne faiblit pas. Son ancien correspondant se redresse, et il croise enfin son regard. Pendant un instant, le jeune homme avait fini par croire qu’il l’évitait volontairement. Son téléphone encore dans la main, Cameron le range doucement dans sa poche pour saluer d’un geste de la main Finley. N’ayant prononcé encore aucun mot, c’était le minimum. Et puis soudain, cette petite remarque, sur un ton si surprenant, que Cameron en aurait presque rougit. J’aurai pu attendre encore, s’il avait fallu. Il retint les mots qui lui vinrent naturellement à l’esprit. Un peu comme dans une partie d’échec, il fallait prendre le temps de réfléchir un peu, et ne pas se laisser agir trop vite. Machinalement, il passe sa main dans ses cheveux, et si ce geste le trahira certainement, il ne peut le retenir.
« La boutique vient à peine de fermer, j’étais en train de lire un livre si passionnant que j’ai à peine vu le temps passer. » Commença-t-il d’une voix assurée. La partie sur le livre était totalement vraie. Le jeune homme avait découvert une véritable pépite parmi les ouvrages de la petite boutique. Cependant, il n’avait cessé de regarder l’horloge, et la porte d’entrée, espérant qu’enfin Hemingway finirait par arriver. Pour autant, ce n’était peut-être pas à Finley qu’il venait de mentir, mais à lui-même. Refusant toujours d’admettre ce qu’il pouvait encore ressentir, c’était sans doute plus facile de vivre dans le dénie. « Tu n’avais pas besoin de courir, tu sais, tu aurais pu venir avec le métro. T’as l’air si essoufflé… Je te préviens, si tu t’écroules, je ne sais pas faire le bouche à bouche, je ne peux pas te réanimer. » A peine les mots étaient-ils prononcés qu’il les regrettait déjà. La possibilité d’un contact si intime lancée à une personne qui venait de reprendre son souffle… C’était presque une façon de flirter et c’était la dernière chose qu’il voulait faire.
Néanmoins, ils étaient tous les deux face à face dans une rue où les piétons se bousculaient presque pour rentrer chez eux, devant une boutique fermée et le plan parfait de Cameron venait de tomber à l’eau. Quelque part, il ne put s’empêcher de se maudire pour avoir pensé que ça fonctionnerait. Ses yeux plongèrent à nouveau dans ceux de Finley, et son cœur se mit à battre un peu plus fort. La timidité finissait toujours par refaire surface, et ses joues ne tarderont sans doute pas à rougir. « Je suis désolé, j’aurai du te donner rendez-vous plus tôt, je ne pensais pas que tu arriverais si tard. C’était vraiment un endroit agréable, en plus. Je ne viens pas souvent dans le Queens, mais je repasserai sans doute par ici. » Dit-il pour meubler la conversation en réfléchissant à ce qu’ils pourraient faire maintenant. Ça se tente qu’on aille chez toi et qu’on regarde un film ? La première idée qui lui vint n’était sans doute pas la meilleure, alors il n’en dit pas un mot.
Soudain, il se perdit à repenser à ce qu’il avait prévu. Son petit plan parfait qui les aurait menés au glacier au bout de la rue si les choses s’étaient assez bien passées. Seulement, s’il ne voulait pas d’un rencard, proposer de se rendre dans un restaurant pour manger de la glace les yeux dans les yeux, c’était un peu équivoque, et le jeune homme redoutait un peu ce que ça pourrait donner comme impression. Les amis aussi sortent manger de la glace ensemble, après tout. Ça n’a rien d’un rencard, c’est juste une sortie entre amis. Essayant de se rassurer, Cameron prit une grande inspiration. « Tu sais, quand je venais donner des cours à Alex, je passais devant un glacier, juste au bas de la rue… On pourrait peut-être aller manger une glace ensemble ? » C’était toujours mieux que rien, après tout. Le regard de Cameron se posa sur Finley, et il fut pris d’un doute.
C’était peut-être étrange de proposer une glace alors que l’hiver venait à peine de se finir, non ? « Ou on peut aller chez moi ? Je peux commander des pizzas et on peut regarder un film ? » Enchaîna-t-il bien trop rapidement pour mesurer le poids de ses mots. S’ils avaient joué aux échecs, Cameron venait d’offrir une ouverture sur son roi, qui permettrait à Finley d’emporter la partie en coup. « Enfin, non. J’habite à plus de quarante cinq minutes d’ici, le temps d’arriver chez moi, tu devrais déjà repartir si tu veux rentrer avant le couvre feu. Ça te forcerait à… » Rester ? Cameron, tais-toi, c’est mieux. Laissant sa phrase en suspens, le jeune homme s’empressa de boire une gorgée de son café maintenant froid. S’il buvait, au moins, il arrêtera de dire des bêtises. Surtout qu’il venait d’avouer qu’en plus d’avoir attendu stupidement plus d’une heure, il lui fallait une heure et demie pour faire l’aller-retour. Si ce n’était pas une preuve d’amour aux yeux de Finley, c’est qu’il faudrait peut-être qu’il ouvre un peu plus les yeux.
Scrutant le mutant du regard, dans l’attente d’une réponse, l’étudiant ne put s’empêcher de reprendre. Il s’enfonçait de plus en plus, mais faut croire qu’il aime creuser, Cameron. « C’est plus simple une glace. C’est pas comme ci tu avais vraiment envie de venir à la maison, et de toute façon c’est tout petit. Ton appartement, c’est un manoir à côté de ma chambre d’étudiant. J’ai un appel à passer. Tu veux bien m’attendre là bas ? Je te rejoins dans cinq minutes, promis. Désolé. » En vérité, il lui fallait surtout un peu de temps pour remettre en place ses idées. Comme il le craignait déjà un peu, ses joues avaient commencé à rougir sous ses lunettes, et l’idée que Finley puisse rejeter le glacier pour regarder un film avec une pizza chez lui ne l’aidait vraiment pas à calmer son cœur qui battait de plus en plus fort.
Soudain, il est là. S’il l’obscurité avait commencé à gagner les rues de New-York, Cameron aurait pu reconnaître sa silhouette au loin parmi des milliers. Une vague de chaleur monte doucement dans son cœur. La colère et la tristesse ont définitivement laissé place à un sentiment étrange de bonheur à l’idée de pouvoir enfin retrouver son ancien correspondant. Finley s’approche, et les mots résonnent dans la petite rue pourtant pas si dépeuplée que ça. Plusieurs têtes se retournent même pour dévisager l’inconnu qui venait de crier qu’il était désolé. Un petit sourire se posa sur les lèvres de Cameron, et ne le quittera plus. Il était si soulagé de voir son ancien ami. Enfin, Hemingway arrive devant lui, et il semble vraiment à bout de souffle. Avant même qu’il n’ajoute le moindre mot, Cameron devine qu’il court depuis un moment déjà, et il ne peut s’empêcher d’en sourire encore un peu plus. S’il n’était pas rassuré de savoir Finley aussi essoufflé, l’idée qu’il ait pu courir pour le retrouver après avoir eu peur qu’il ne vienne pas soulageait le cœur du jeune homme.
Un lama ? Le regard de Cameron se posa sur Hemingway, à la fois surpris et incrédule. Un lama dans le métro de New-York ? S’il aurait pu simplement couper Finley dans sa lancée pour le rassurer, le jeune homme était trop interloqué par le lama pour prendre la parole. Malgré tout, le sourire sur ses lèvres ne faiblit pas. Son ancien correspondant se redresse, et il croise enfin son regard. Pendant un instant, le jeune homme avait fini par croire qu’il l’évitait volontairement. Son téléphone encore dans la main, Cameron le range doucement dans sa poche pour saluer d’un geste de la main Finley. N’ayant prononcé encore aucun mot, c’était le minimum. Et puis soudain, cette petite remarque, sur un ton si surprenant, que Cameron en aurait presque rougit. J’aurai pu attendre encore, s’il avait fallu. Il retint les mots qui lui vinrent naturellement à l’esprit. Un peu comme dans une partie d’échec, il fallait prendre le temps de réfléchir un peu, et ne pas se laisser agir trop vite. Machinalement, il passe sa main dans ses cheveux, et si ce geste le trahira certainement, il ne peut le retenir.
« La boutique vient à peine de fermer, j’étais en train de lire un livre si passionnant que j’ai à peine vu le temps passer. » Commença-t-il d’une voix assurée. La partie sur le livre était totalement vraie. Le jeune homme avait découvert une véritable pépite parmi les ouvrages de la petite boutique. Cependant, il n’avait cessé de regarder l’horloge, et la porte d’entrée, espérant qu’enfin Hemingway finirait par arriver. Pour autant, ce n’était peut-être pas à Finley qu’il venait de mentir, mais à lui-même. Refusant toujours d’admettre ce qu’il pouvait encore ressentir, c’était sans doute plus facile de vivre dans le dénie. « Tu n’avais pas besoin de courir, tu sais, tu aurais pu venir avec le métro. T’as l’air si essoufflé… Je te préviens, si tu t’écroules, je ne sais pas faire le bouche à bouche, je ne peux pas te réanimer. » A peine les mots étaient-ils prononcés qu’il les regrettait déjà. La possibilité d’un contact si intime lancée à une personne qui venait de reprendre son souffle… C’était presque une façon de flirter et c’était la dernière chose qu’il voulait faire.
Néanmoins, ils étaient tous les deux face à face dans une rue où les piétons se bousculaient presque pour rentrer chez eux, devant une boutique fermée et le plan parfait de Cameron venait de tomber à l’eau. Quelque part, il ne put s’empêcher de se maudire pour avoir pensé que ça fonctionnerait. Ses yeux plongèrent à nouveau dans ceux de Finley, et son cœur se mit à battre un peu plus fort. La timidité finissait toujours par refaire surface, et ses joues ne tarderont sans doute pas à rougir. « Je suis désolé, j’aurai du te donner rendez-vous plus tôt, je ne pensais pas que tu arriverais si tard. C’était vraiment un endroit agréable, en plus. Je ne viens pas souvent dans le Queens, mais je repasserai sans doute par ici. » Dit-il pour meubler la conversation en réfléchissant à ce qu’ils pourraient faire maintenant. Ça se tente qu’on aille chez toi et qu’on regarde un film ? La première idée qui lui vint n’était sans doute pas la meilleure, alors il n’en dit pas un mot.
Soudain, il se perdit à repenser à ce qu’il avait prévu. Son petit plan parfait qui les aurait menés au glacier au bout de la rue si les choses s’étaient assez bien passées. Seulement, s’il ne voulait pas d’un rencard, proposer de se rendre dans un restaurant pour manger de la glace les yeux dans les yeux, c’était un peu équivoque, et le jeune homme redoutait un peu ce que ça pourrait donner comme impression. Les amis aussi sortent manger de la glace ensemble, après tout. Ça n’a rien d’un rencard, c’est juste une sortie entre amis. Essayant de se rassurer, Cameron prit une grande inspiration. « Tu sais, quand je venais donner des cours à Alex, je passais devant un glacier, juste au bas de la rue… On pourrait peut-être aller manger une glace ensemble ? » C’était toujours mieux que rien, après tout. Le regard de Cameron se posa sur Finley, et il fut pris d’un doute.
C’était peut-être étrange de proposer une glace alors que l’hiver venait à peine de se finir, non ? « Ou on peut aller chez moi ? Je peux commander des pizzas et on peut regarder un film ? » Enchaîna-t-il bien trop rapidement pour mesurer le poids de ses mots. S’ils avaient joué aux échecs, Cameron venait d’offrir une ouverture sur son roi, qui permettrait à Finley d’emporter la partie en coup. « Enfin, non. J’habite à plus de quarante cinq minutes d’ici, le temps d’arriver chez moi, tu devrais déjà repartir si tu veux rentrer avant le couvre feu. Ça te forcerait à… » Rester ? Cameron, tais-toi, c’est mieux. Laissant sa phrase en suspens, le jeune homme s’empressa de boire une gorgée de son café maintenant froid. S’il buvait, au moins, il arrêtera de dire des bêtises. Surtout qu’il venait d’avouer qu’en plus d’avoir attendu stupidement plus d’une heure, il lui fallait une heure et demie pour faire l’aller-retour. Si ce n’était pas une preuve d’amour aux yeux de Finley, c’est qu’il faudrait peut-être qu’il ouvre un peu plus les yeux.
Scrutant le mutant du regard, dans l’attente d’une réponse, l’étudiant ne put s’empêcher de reprendre. Il s’enfonçait de plus en plus, mais faut croire qu’il aime creuser, Cameron. « C’est plus simple une glace. C’est pas comme ci tu avais vraiment envie de venir à la maison, et de toute façon c’est tout petit. Ton appartement, c’est un manoir à côté de ma chambre d’étudiant. J’ai un appel à passer. Tu veux bien m’attendre là bas ? Je te rejoins dans cinq minutes, promis. Désolé. » En vérité, il lui fallait surtout un peu de temps pour remettre en place ses idées. Comme il le craignait déjà un peu, ses joues avaient commencé à rougir sous ses lunettes, et l’idée que Finley puisse rejeter le glacier pour regarder un film avec une pizza chez lui ne l’aidait vraiment pas à calmer son cœur qui battait de plus en plus fort.
@Finley G. Hepburn
crédit : talos-stims
crédit : talos-stims
(#) Jeu 7 Avr - 19:51
Invité
IRP
HRP
Nice to meet you
Se donner une nouvelle chance.
Il a le souffle court, mais impossible de savoir avec certitude si c’est encore dû à son effort physique, ou si la présence de Cameron suffit à tout perturber chez lui. Le petit geste de la main pour l’accueillir, et le sourire sur les lèvres du futur diplômé font manquer un battement au coeur du mutant. Il avait oublié, presque, à quel point Shakespeare était parfait. Ses lunettes sur le nez, son gobelet à la main, dans le soleil couchant new-yorkais, il aurait voulu prendre une photo, garder en mémoire cet instant précis.
Les gens se pressent autour d’eux, veulent rentrer dans les petits immeubles du quartier, ou continuer leur chemin, sur lequel les deux jeunes hommes semblent faire obstacle. À cet instant précis, il aurait voulu reprendre la main de Shakespeare dans la sienne, revenir sous ce petit parapluie, sentir à nouveau sa main sur sa joue, même une fraction de seconde. L’intimité de ce moment, sous ce parapluie, la vulnérabilité des gestes et des regards, des mots, c’est tout ce qu’il retenait, maintenant.
Sans regretter sa lettre, Finley ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Ils ne sont pas des inconnus, c’est certain, mais ils ne sont pas vraiment plus pour autant, comme ça, face à face. Cette rencontre aurait été plus simple dans un lieu public, assis à une table de Topos Bookstore, chacun le nez plongé dans leur tasse, ou dans un livre, pour éviter le moment gênant où ils appliquent ce que le mutant avait proposé dans sa missive : recommencer à zéro. Les présentations, les conversations un peu étranges, les regards curieux mais mal à l’aise. Alors que maintenant, ils sont là, face à face, et Finley ne sait pas quoi répondre. Le café-librairie est un endroit qu’il apprécie beaucoup, et où, fut un temps, il venait beaucoup avec Alex pour réviser. Mais il a fini par trouver un travail, les charges ont augmenté, et les colocataires se sont retrouvés avec des moyens financiers plus limités, et bien qu’aimant ce lieu, ils ont fini par moins souvent le fréquenter.
Et puis Cameron et lui venaient de si loin.
Des mois à discuter à voix basse dans les rayonnages d’une bibliothèque, puis des appels et messages quotidiens, des jeux de piste à travers la ville, des énigmes, des coups de téléphone qui n’en finissent pas, sans jamais se voir, pour se retrouver face à face dans l’appartement du mutant, un jour de pluie. Des déclarations d’amour, d’affection, et un départ déchirant de Cameron et de son parapluie. Oui, c’est bien ça. Finley s’est retrouvé seul, devant son immeuble, déchiré. Une heure avant que tout cela n’arrive, il n’aurait pas pu admettre qu’il était amoureux de son correspondant, et il avait fini par se retrouver seul, sous une pluie battante, à le regarder partir. Et après deux semaines de silence, de répondeur, de numéro non-attribué, ils se retrouvaient face à face, Finley les bras ballants, Cameron les mains autour de son gobelet, à se sourire comme des idiots.
Et l’étudiant ne sait pas s’il s’agit d’un rendez-vous pour recommencer à zéro, s’il doit tendre la main, se présenter, jouer le jeu jusqu’à ce que les choses soient à nouveau naturelles entre eux, ou si, au contraire, c’est un rendez-vous galant.
« Je suis vraiment désolé pour mon retard. Je ne devais pas travailler aujourd’hui, mais j’ai été appelé pour remplacer une collègue, puis le lama, et j’ai gâché ce que tu avais prévu. Pourtant c’est vraiment un endroit génial, je suis content que ça t’ait plu, j’espère qu’on…» Qu’on quoi, au juste ? Il espère qu’ils auront l’occasion d’y aller ensemble bientôt. C’est comme ça qu’il voudrait finir sa phrase, mais il n’ose pas. Il n’ose pas faire de plans sur la comète, c’est encore trop tôt pour se permettre d’espérer. Et si c’était en fait un rendez-vous d’adieux ?
Il laisse un rire s’échapper de ses lèvres. « Ne t’en fais pas, promis, je ne m’écroulerai pas. C’est juste la preuve qu’il faut que je fasse un peu plus de sport. »
C’était une façon de flirter, ou de le repousser gentiment ? Impossible à dire. Il lui dirait bien qu’il lui apprendra le bouche à bouche, un jour, mais il n’ose pas, à nouveau. Il aurait trop peur de faire fuir Shakespeare, encore une fois.
Soudain, il s’excuse, Cameron. Et Finley voudrait l’arrêter dans son élan, mais il ne peut que sourire à sa remarque. Bien sûr que l’endroit lui a plu. Et puis, passer d’une bibliothèque à une librairie, ça aurait été parfait. Le regard plongé dans celui de son correspondant, son petit coeur s’accélère légèrement.
« J’espère que tu pourras repasser, oui. », il murmure.
Et il ne sait pas. Il ne sait pas s’ils vont se dire au revoir, là maintenant, sur ce petit bout de trottoir, si c’est la dernière fois qu’il peut plonger dans le regard d’un brun chaud du garçon qu’il aime. Une minute s’est écoulée, tout au plus, mais cela lui sembla être une petite éternité. Et Cameron reprend la parole, réfléchissant presque à voix haute. Finley adore l’entendre réfléchir. C’est quelque chose qu’il avait déjà pu observer à la bibliothèque et au téléphone, et cette impression qu’il lui ouvre une partie de ses pensées, qu’il lui donne un mince accès à ce qui le compose, et ce qui l’anime, c’est un privilège qu’il est heureux d’avoir de temps en temps.
Il le regarde boire une gorgée de son café, un sourire - sans doute un peu niais - aux lèvres. « Une glace, c’est absolument parfait. J’adore les glaces. » Finley parvient à glisser, avant que Cameron ne reprenne la parole, de toute évidence nerveux.
Alors Hemingway fait un pas en avant. C’est à son tour de réduire l’espace qui les sépare. « En fait, ce n’est pas du tout que je n’ai pas envie de venir chez toi, j’ai surtout peur que ton gardien ne me laisse pas entrer. » il dit, d’un ton rieur.
« On se retrouve chez Allie’s frozen cones, du coup ? » il demande, pour être sûr. Il a peut-être un peu peur que Cameron ne lui pose un lapin tardif, qu’il ne se sauve, prétextant un appel urgent pour pouvoir s’éclipser et échapper à ce rendez-vous.
Après un hochement de tête de la part de Cameron, qui a sorti son portable, Finley sourit et descend la rue jusqu’au petit glacier. Il tente de chasser l’idée que Cameron va disparaître, qu’il va sauter dans la prochaine rame de métro et ne plus remettre les pieds dans le Queens, l’éviter dans les couloirs, fuir la bibliothèque et quitter New York dès qu’il le pourra pour ne plus jamais avoir à se retrouver près de lui, mais c’est hors de contrôle, il s’en rongerait les ongles. Le mutant n’ose pas se retourner, pour voir si son correspondant est encore là. Il a peur de fondre en larmes, à nouveau. Au moins cette fois, il ne tomberait pas malade, c’est vrai, mais ce serait trop douloureux.
La petite cloche tinte quand il pousse la porte, et s’approche du comptoir derrière lequel une adolescente le salue.
« Bienvenue chez Allie’s ! Le parfum de la semaine est le sorbet à la myrtille. Que puis-je vous servir ?
- Bonjour, j’attend un ami, je peux juste regarder ? Il ne devrait pas tarder. »
La jeune fille hoche la tête, et ajuste son petit tablier.
L’endroit est joli. Une grande vitrine à côté de la porte, ornée d’un petit néon rose, en forme de cône glacé, et du nom de l’enseigne. Le damier du sol tranche avec les petites chaises et tables de jardin métalliques aux couleurs pastels qui meublent l’endroit, et sur le mur du fond se trouve le comptoir, dans lequel un présentoir comporte bien trop de parfums de glaces pour que le jeune mutant puisse tous les nommer. Caramel ? C’est son préféré, depuis l’enfance. Mais les couleurs des sorbets sont appétissantes. Il hésite, quand tout à coup la petite cloche tinte à nouveau, et Finley se retourne, l’estomac noué d’appréhension.
Les gens se pressent autour d’eux, veulent rentrer dans les petits immeubles du quartier, ou continuer leur chemin, sur lequel les deux jeunes hommes semblent faire obstacle. À cet instant précis, il aurait voulu reprendre la main de Shakespeare dans la sienne, revenir sous ce petit parapluie, sentir à nouveau sa main sur sa joue, même une fraction de seconde. L’intimité de ce moment, sous ce parapluie, la vulnérabilité des gestes et des regards, des mots, c’est tout ce qu’il retenait, maintenant.
Sans regretter sa lettre, Finley ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Ils ne sont pas des inconnus, c’est certain, mais ils ne sont pas vraiment plus pour autant, comme ça, face à face. Cette rencontre aurait été plus simple dans un lieu public, assis à une table de Topos Bookstore, chacun le nez plongé dans leur tasse, ou dans un livre, pour éviter le moment gênant où ils appliquent ce que le mutant avait proposé dans sa missive : recommencer à zéro. Les présentations, les conversations un peu étranges, les regards curieux mais mal à l’aise. Alors que maintenant, ils sont là, face à face, et Finley ne sait pas quoi répondre. Le café-librairie est un endroit qu’il apprécie beaucoup, et où, fut un temps, il venait beaucoup avec Alex pour réviser. Mais il a fini par trouver un travail, les charges ont augmenté, et les colocataires se sont retrouvés avec des moyens financiers plus limités, et bien qu’aimant ce lieu, ils ont fini par moins souvent le fréquenter.
Et puis Cameron et lui venaient de si loin.
Des mois à discuter à voix basse dans les rayonnages d’une bibliothèque, puis des appels et messages quotidiens, des jeux de piste à travers la ville, des énigmes, des coups de téléphone qui n’en finissent pas, sans jamais se voir, pour se retrouver face à face dans l’appartement du mutant, un jour de pluie. Des déclarations d’amour, d’affection, et un départ déchirant de Cameron et de son parapluie. Oui, c’est bien ça. Finley s’est retrouvé seul, devant son immeuble, déchiré. Une heure avant que tout cela n’arrive, il n’aurait pas pu admettre qu’il était amoureux de son correspondant, et il avait fini par se retrouver seul, sous une pluie battante, à le regarder partir. Et après deux semaines de silence, de répondeur, de numéro non-attribué, ils se retrouvaient face à face, Finley les bras ballants, Cameron les mains autour de son gobelet, à se sourire comme des idiots.
Et l’étudiant ne sait pas s’il s’agit d’un rendez-vous pour recommencer à zéro, s’il doit tendre la main, se présenter, jouer le jeu jusqu’à ce que les choses soient à nouveau naturelles entre eux, ou si, au contraire, c’est un rendez-vous galant.
« Je suis vraiment désolé pour mon retard. Je ne devais pas travailler aujourd’hui, mais j’ai été appelé pour remplacer une collègue, puis le lama, et j’ai gâché ce que tu avais prévu. Pourtant c’est vraiment un endroit génial, je suis content que ça t’ait plu, j’espère qu’on…» Qu’on quoi, au juste ? Il espère qu’ils auront l’occasion d’y aller ensemble bientôt. C’est comme ça qu’il voudrait finir sa phrase, mais il n’ose pas. Il n’ose pas faire de plans sur la comète, c’est encore trop tôt pour se permettre d’espérer. Et si c’était en fait un rendez-vous d’adieux ?
Il laisse un rire s’échapper de ses lèvres. « Ne t’en fais pas, promis, je ne m’écroulerai pas. C’est juste la preuve qu’il faut que je fasse un peu plus de sport. »
C’était une façon de flirter, ou de le repousser gentiment ? Impossible à dire. Il lui dirait bien qu’il lui apprendra le bouche à bouche, un jour, mais il n’ose pas, à nouveau. Il aurait trop peur de faire fuir Shakespeare, encore une fois.
Soudain, il s’excuse, Cameron. Et Finley voudrait l’arrêter dans son élan, mais il ne peut que sourire à sa remarque. Bien sûr que l’endroit lui a plu. Et puis, passer d’une bibliothèque à une librairie, ça aurait été parfait. Le regard plongé dans celui de son correspondant, son petit coeur s’accélère légèrement.
« J’espère que tu pourras repasser, oui. », il murmure.
Et il ne sait pas. Il ne sait pas s’ils vont se dire au revoir, là maintenant, sur ce petit bout de trottoir, si c’est la dernière fois qu’il peut plonger dans le regard d’un brun chaud du garçon qu’il aime. Une minute s’est écoulée, tout au plus, mais cela lui sembla être une petite éternité. Et Cameron reprend la parole, réfléchissant presque à voix haute. Finley adore l’entendre réfléchir. C’est quelque chose qu’il avait déjà pu observer à la bibliothèque et au téléphone, et cette impression qu’il lui ouvre une partie de ses pensées, qu’il lui donne un mince accès à ce qui le compose, et ce qui l’anime, c’est un privilège qu’il est heureux d’avoir de temps en temps.
Il le regarde boire une gorgée de son café, un sourire - sans doute un peu niais - aux lèvres. « Une glace, c’est absolument parfait. J’adore les glaces. » Finley parvient à glisser, avant que Cameron ne reprenne la parole, de toute évidence nerveux.
Alors Hemingway fait un pas en avant. C’est à son tour de réduire l’espace qui les sépare. « En fait, ce n’est pas du tout que je n’ai pas envie de venir chez toi, j’ai surtout peur que ton gardien ne me laisse pas entrer. » il dit, d’un ton rieur.
« On se retrouve chez Allie’s frozen cones, du coup ? » il demande, pour être sûr. Il a peut-être un peu peur que Cameron ne lui pose un lapin tardif, qu’il ne se sauve, prétextant un appel urgent pour pouvoir s’éclipser et échapper à ce rendez-vous.
Après un hochement de tête de la part de Cameron, qui a sorti son portable, Finley sourit et descend la rue jusqu’au petit glacier. Il tente de chasser l’idée que Cameron va disparaître, qu’il va sauter dans la prochaine rame de métro et ne plus remettre les pieds dans le Queens, l’éviter dans les couloirs, fuir la bibliothèque et quitter New York dès qu’il le pourra pour ne plus jamais avoir à se retrouver près de lui, mais c’est hors de contrôle, il s’en rongerait les ongles. Le mutant n’ose pas se retourner, pour voir si son correspondant est encore là. Il a peur de fondre en larmes, à nouveau. Au moins cette fois, il ne tomberait pas malade, c’est vrai, mais ce serait trop douloureux.
La petite cloche tinte quand il pousse la porte, et s’approche du comptoir derrière lequel une adolescente le salue.
« Bienvenue chez Allie’s ! Le parfum de la semaine est le sorbet à la myrtille. Que puis-je vous servir ?
- Bonjour, j’attend un ami, je peux juste regarder ? Il ne devrait pas tarder. »
La jeune fille hoche la tête, et ajuste son petit tablier.
L’endroit est joli. Une grande vitrine à côté de la porte, ornée d’un petit néon rose, en forme de cône glacé, et du nom de l’enseigne. Le damier du sol tranche avec les petites chaises et tables de jardin métalliques aux couleurs pastels qui meublent l’endroit, et sur le mur du fond se trouve le comptoir, dans lequel un présentoir comporte bien trop de parfums de glaces pour que le jeune mutant puisse tous les nommer. Caramel ? C’est son préféré, depuis l’enfance. Mais les couleurs des sorbets sont appétissantes. Il hésite, quand tout à coup la petite cloche tinte à nouveau, et Finley se retourne, l’estomac noué d’appréhension.
@Cameron D. Evans
crédit : Starbird
crédit : Starbird
(#) Sam 9 Avr - 10:15
Invité
IRP
HRP
Nice to meet you
Se donner une nouvelle chance.
Le cœur battant déjà à tout rompre, le jeune homme espérait réussir à cacher la véritable nature de ses sentiments malgré son sourire qui ne faisait que grandir pendant qu’Hemingway s'excusait une nouvelle fois. S’il l’avait du mal à croire à la présence d’un lama sur les rails du métro de New-York, la phrase que Finley laissa en suspens fit fondre la petite carapace que Cameron essayait de se créer, lui arrachant un sourire bien plus grand. « Ça serait cool qu’on puisse. ». Murmura-t-il doucement. Les mots lui échappèrent sans qu’il ne puisse les retenir. La voix vraiment faible, son correspondant ne les avait peut-être même pas entendu, et pourtant, les joues de l’étudiant avait déjà commencé à se teinter de rouge. Un petit rire échappa à Finley, et le cœur du futur avocat loupa un battement. Reprends toi Cameron, t’es en train de retomber amoureux là. Machinalement, il passa la main dans ses cheveux, se retenant d’ajouter quelque chose, de peur de flirter à nouveau.
Seulement, il aurait peut-être mieux fait de flirter parce qu’il venait de plonger tête baissée dans une situation bien compliquée dont il était le seul responsable. Hemingway commence par approuver l’idée du glacier, mais il fait un pas en avant en laissant sous-entendre qu’il aurait pu le suivre chez lui, et les joues de Cameron deviennent brûlantes. « Mon gardien te déteste, je crois. Il pense que tu es un délinquant mais… ». Il détourna le regard. « Tu pourrais entrer, si tu étais avec moi. » Les mots lui échappent un peu comme une invitation, mais avant d’avoir le temps d’ajouter autre chose, Finley lui demande déjà la confirmation du nom du glacier. Intérieurement, Cameron le remercia, encore un peu, et il invitait Hemingway à venir passer la nuit avec lui. Inspirant profondément, il hoche la tête pour confirmer et sort son téléphone. Le jeune homme porte son portable à son oreille après quelques secondes, feignant un appel en se tournant face à la librairie pour retrouver son calme.
Inspire, expire. Autour de lui, les new-yorkais continuaient de se bousculer pour rentrer dans leurs petits appartements après une longue journée de travail. Ça va aller. Les voitures s’accumulent et klaxonnent d’agacement. C’est juste une sortie entre amis. Le jeune homme pose son regard sur le gobelet qu’il tient toujours à la main, complètement froid. Au pire, tu peux toujours t’en aller au bout de cinq minutes. Il se rapprocha doucement de la poubelle la plus proche pour jeter son gobelet. Calme toi, respire. Il range son téléphone dans sa poche, la silhouette de Finley ayant disparu au bout de la rue. T’as juste failli l’inviter dans ton lit, mais les amis font tous ça. Il secoue doucement la tête pour chasser cette pensée, préférant rester dans le déni que se rendre à l’évidence. Je suis complètement foutu. Soupirant profondément, il finit par se retourner et prendre le chemin du glacier. Au pire, tu finiras par lui faire une nouvelle déclaration. Il prend une dernière inspiration et pousse la porte.
La boutique de glace dégage quelque chose d’agréable. Le regard de Cameron se pose immédiatement sur le petit néon rose qu’il apercevait déjà depuis l’extérieur. Le cône glacé détonne légèrement avec les couleurs pastels, beaucoup plus douces et agréables. Son regard se promène le long du comptoir alors que la voix de la vendeuse l’interpelle pour lui souhaiter la bienvenue. L’étudiant sourit. « Bonsoir. ». Enfin, il trouve celui qu’il cherchait. Hemingway, l’air légèrement inquiet. Le jeune homme s’approche doucement du brun. « Désolé ! » Se retournant vers le comptoir, il regarda rapidement la carte. « Est-ce que tu sais ce que tu veux prendre ? » Demanda-t-il doucement à Finley avant de s'approcher de la vendeuse pour pouvoir passer sa commande. Sans hésiter, le futur avocat choisit le sorbet à la myrtille, son parfum préféré, puis il céda sa place à Hemingway pour le laisser commander.
La vendeuse leur donna leurs coupes et ils s’installèrent à l’une des tables dans le fond de la salle, assez loin pour ne pas qu’on les observe depuis l’extérieur. Cameron plongea son regard dans sa glace, espérant que Finley finisse par dire quelque chose, de peur de dire à nouveau une bêtise. Malheureusement, son correspondant ne semble pas plus à l’aise que lui, et un silence gêné s’installe peu à peu. Au bout de quelques minutes, Cameron finit par prendre la parole.« Et donc, en plus du fait que tu ne ressembles absolument pas aux photos sur Google Image, tu m’inventes une histoire à dormir debout avec un lama dans le métro ? » Devant l’air légèrement perdu de Finley, il ajoute. « Okay, je ne ressemble pas vraiment à ma photo non plus, mais c’est ma cicatrice. » Ce n’était peut-être pas très fin, mais il espérait qu’au moins, il pourrait arracher un sourire au garçon assis en face de lui.
Seulement, il aurait peut-être mieux fait de flirter parce qu’il venait de plonger tête baissée dans une situation bien compliquée dont il était le seul responsable. Hemingway commence par approuver l’idée du glacier, mais il fait un pas en avant en laissant sous-entendre qu’il aurait pu le suivre chez lui, et les joues de Cameron deviennent brûlantes. « Mon gardien te déteste, je crois. Il pense que tu es un délinquant mais… ». Il détourna le regard. « Tu pourrais entrer, si tu étais avec moi. » Les mots lui échappent un peu comme une invitation, mais avant d’avoir le temps d’ajouter autre chose, Finley lui demande déjà la confirmation du nom du glacier. Intérieurement, Cameron le remercia, encore un peu, et il invitait Hemingway à venir passer la nuit avec lui. Inspirant profondément, il hoche la tête pour confirmer et sort son téléphone. Le jeune homme porte son portable à son oreille après quelques secondes, feignant un appel en se tournant face à la librairie pour retrouver son calme.
Inspire, expire. Autour de lui, les new-yorkais continuaient de se bousculer pour rentrer dans leurs petits appartements après une longue journée de travail. Ça va aller. Les voitures s’accumulent et klaxonnent d’agacement. C’est juste une sortie entre amis. Le jeune homme pose son regard sur le gobelet qu’il tient toujours à la main, complètement froid. Au pire, tu peux toujours t’en aller au bout de cinq minutes. Il se rapprocha doucement de la poubelle la plus proche pour jeter son gobelet. Calme toi, respire. Il range son téléphone dans sa poche, la silhouette de Finley ayant disparu au bout de la rue. T’as juste failli l’inviter dans ton lit, mais les amis font tous ça. Il secoue doucement la tête pour chasser cette pensée, préférant rester dans le déni que se rendre à l’évidence. Je suis complètement foutu. Soupirant profondément, il finit par se retourner et prendre le chemin du glacier. Au pire, tu finiras par lui faire une nouvelle déclaration. Il prend une dernière inspiration et pousse la porte.
La boutique de glace dégage quelque chose d’agréable. Le regard de Cameron se pose immédiatement sur le petit néon rose qu’il apercevait déjà depuis l’extérieur. Le cône glacé détonne légèrement avec les couleurs pastels, beaucoup plus douces et agréables. Son regard se promène le long du comptoir alors que la voix de la vendeuse l’interpelle pour lui souhaiter la bienvenue. L’étudiant sourit. « Bonsoir. ». Enfin, il trouve celui qu’il cherchait. Hemingway, l’air légèrement inquiet. Le jeune homme s’approche doucement du brun. « Désolé ! » Se retournant vers le comptoir, il regarda rapidement la carte. « Est-ce que tu sais ce que tu veux prendre ? » Demanda-t-il doucement à Finley avant de s'approcher de la vendeuse pour pouvoir passer sa commande. Sans hésiter, le futur avocat choisit le sorbet à la myrtille, son parfum préféré, puis il céda sa place à Hemingway pour le laisser commander.
La vendeuse leur donna leurs coupes et ils s’installèrent à l’une des tables dans le fond de la salle, assez loin pour ne pas qu’on les observe depuis l’extérieur. Cameron plongea son regard dans sa glace, espérant que Finley finisse par dire quelque chose, de peur de dire à nouveau une bêtise. Malheureusement, son correspondant ne semble pas plus à l’aise que lui, et un silence gêné s’installe peu à peu. Au bout de quelques minutes, Cameron finit par prendre la parole.« Et donc, en plus du fait que tu ne ressembles absolument pas aux photos sur Google Image, tu m’inventes une histoire à dormir debout avec un lama dans le métro ? » Devant l’air légèrement perdu de Finley, il ajoute. « Okay, je ne ressemble pas vraiment à ma photo non plus, mais c’est ma cicatrice. » Ce n’était peut-être pas très fin, mais il espérait qu’au moins, il pourrait arracher un sourire au garçon assis en face de lui.
@Finley G. Hepburn
crédit : talos-stims
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(#) Lun 18 Avr - 0:05
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Se donner une nouvelle chance.
Évidemment que son gardien le déteste. Finley laisse échapper un rire à cette évocation. Le télékinésiste avait peur de rêver ce qu’il entendait, peur que ce ne soit que le fruit d’une interprétation maladroite, et pas vraiment une invitation. Il a peur de mal interpréter les paroles de Shakespeare, de voir un flirt où il n’y a qu’un malaise. Alors quand ils se séparent, évidemment, Finley est nerveux. Il aurait préféré pouvoir avancer avec lui, le long de cette rue jusqu’au glacier. Il aurait voulu peut-être même oser lui prendre la main, initier un contact pour prendre la température, avoir la réponse à cette question, qu’il se pose depuis qu’il a eu la petite carte de son correspondant. C’est un rendez-vous, ou un rendez-vous ? Honnêtement, Finley espère un peu un sous-entendu romantique dans ce meeting raté au café-librairie, mais qu’importe, d’avoir la possibilité de voir Cameron lui suffisait, de toute façon.
Les couleurs de la boutique sont agréables. Un petit air d’Italie, ou de carte postale, qu’il aime particulièrement. Le mutant étudie les parfums avec une attention factice, ses pensées sont toutes tournées vers le jeune homme du bout de la rue qui doit passer un coup de téléphone. Il va prendre la fuite, c’est sûr. Il va changer d’avis, c’est certain. Il va faire demi-tour, se glisser dans un métro pour Brooklyn et ne jamais répondre aux lettres que Finley pourra tenter de déposer dans sa boîte aux lettres. Peut-être même qu’il ne les lira jamais, qu’il les jettera systématiquement ? Et si, pire, il déménageait et que Finley déposait ses lettres dans la boîte aux lettres de quelqu’un d’autre ? Ou que son gardien ne le laisse plus jamais apporter des courriers à Shakespeare ? Il secoue la tête pour chasser ces idées. Il faut qu’il reste optimiste, il pourrait se mettre à pleurer sinon, et ce n’est pas vraiment le moment ni le lieu.
La cloche tinte, et Finley se tourne vers la porte de la boutique, plein d’espoir, mais c’est une jeune femme et une enfant qui entrent. Il les salue d’un hochement de tête, et les regarde du coin de l’oeil choisir leurs glaces. Une courte conversation avec la jeune vendeuse au sujet du sorbet au citron attire son attention un instant, et le mutant se dit qu’il y goûterait bien. Après tout, même si Cameron ne venait jamais, qu’il était déjà peut-être loin, et qu’ils ne se reverraient jamais, une glace au citron ne pourrait pas lui faire de mal. Mais alors que la mère et sa fille s’installent à une table près de l’entrée, la cloche tinte à nouveau, et tire l’étudiant de ses pensées. Il n’y croyait presque plus, mais il est là. Cameron franchit la porte, et salue la vendeuse, alors que Finley peine à retenir un soupir de soulagement. Il profite de cette fraction de seconde pour l’observer, prendre le temps de remarquer des détails qu’il n’avait jamais vu avant. Sa posture, ses cheveux légèrement décoiffés par le vent, la courbe de ses sourcils, la forme de son nez.
« Ne t’en fais pas, je regardais les parfums de glace en t’attendant. »
Finley, c’est mal de mentir. C’est mal de mentir, mais c’est mieux que de le serrer dans ses bras en sanglotant, et d’articuler difficilement qu’il a cru qu’il ne le reverrait jamais. C’est mal de mentir, mais il ne peut pas se résoudre à lui avouer tout ce qui lui passe par la tête. « Oui, j’ai une vague idée ! » Il se contente d’observer ce futur grand avocat commander le parfum de la semaine, un petit sourire aux lèvres. Quand vient son tour, le mutant se tourne vers la dame et l’enfant qui sont entrées plus tôt, et leur adresse un petit signe de tête, puis commande un sorbet au citron. « Excellent choix, ça va très bien avec la myrtille. »
Si elle savait à quel point ce genre de détail peut plaire à son client, la petite vendeuse en ferait d’avantage. Pour Finley, c’était une raison de sourire supplémentaire. Ridicule, certes, mais l’idée que leurs parfums de glace s’accordent, il trouve ça mignon. Alors que Cameron a récupéré sa coupe et est parti choisir une table, Finley a réglé leurs consommations et - sa propre coupe à la main - est allé le retrouver dans le fond de la boutique.
Il s’assoit face à son correspondant, silencieux. Il ne sait pas s’il a entendu les paroles de la vendeuse. Il ouvre la bouche et inspire, sur le point de lui répéter que le citron et la myrtille s’accordent, mais se ravise finalement. Et si c’était encore plus ridicule que Finley ne le pensait ? Si finalement ça ne l’amusait pas ? S’il soupirait, se levait et prenait la porte ? Il a l’impression de marcher sur des oeufs, que quoi qu’il dise ou fasse, il pourrait donner une occasion à Cameron de lui dire qu’il ne lui a donné rendez-vous que pour lui dire qu’ils ne se reverront jamais.
Les minutes s’égrainent, sans qu’aucun des étudiants n’ose prendre la parole. Du coin de l’oeil, Finley observe Shakespeare, qui semble en pleine observation de sa boule de glace, les joues légèrement rosies - sans doute à cause du vent qui soufflait dans la rue. Enfin, Cameron prend la parole, et Finley ne peut retenir un petit soupir de soulagement. Le mutant regarde celui qu’il espère encore pouvoir compter parmi ses amis, l’air un peu confus, sans doute, alors Cameron s’explique. Finley se redresse sur sa petite chaise métallique et rit. « Clairement, tu ne ressembles pas à tes photos non-plus ! Je crois que c’est plutôt la moustache qui change, mais maintenant que tu le dis… » Finley, pris d’une spontanéité qu’il ne se connaissait pas, tend le bras et, du bout des doigts, effleure la petite marque dans le sourcil de Cameron. « C’est vrai que c’est peut-être un peu ta cicatrice aussi. » Il retire sa main rapidement, ce contact n’a duré qu’une demi-seconde, mais… Il ne sait pas. Il n’aurait pas dû, mais il n’a pas pu s’en empêcher. La main sous la table, il n’ose pas bouger son index, comme s’il voulait s’imprégner de la sensation de la peau de Cameron sous son doigt avant qu’elle ne disparaisse.
« Et désolé, je me sens forcé de me photoshoper. Pas trop déçu, j’espère ? » Il a un petit rire nerveux, et penche la tête sur le côté pour observer son Shakespeare. C’est vrai qu’il ne l’avait jamais vraiment remarquée avant, cette cicatrice.
« J’espère que ce n’est pas un livre qui t’es tombé dessus, ta cicatrice. » il dit, rougissant.
C’est vrai que c’était peu probable. La marque dans le sourcil du garçon qui lui faisait face était blanche, preuve d’une blessure ancienne, cela ne pouvait pas dater de quelques mois en arrière.
« Et au fait, je n’ai pas inventé l’histoire du lama dans le métro ! Je suis certain que ce sera dans les journaux demain, ce n’est pas possible autrement. Je t’assure que c’est ce que j’ai entendu les contrôleurs raconter. »
Finley tente de se détendre un peu, et prend une cuillère de glace. L’acidité du citron lui fait un peu plisser le nez, mais l’autre cliente avait raison, ce parfum est délicieux. La cloche tinte, mais Finley ne tourne pas la tête pour regarder le nouvel arrivant, il n’a d’yeux que pour le garçon assis à sa table, dont le sorbet mauve commence à fondre doucement.
« Merci pour ta carte de rupture. J’ai adoré. Excellent choix musical ! »
Finley aurait envie d’être poli, et de lui dire que s’il doit partir, il peut, qu’il comprend, mais sa seule envie, c’est que l’heure de la fermeture n’arrive jamais. Qu’il n’y ait pas de couvre-feu, que cette soirée ne se termine jamais.
Les couleurs de la boutique sont agréables. Un petit air d’Italie, ou de carte postale, qu’il aime particulièrement. Le mutant étudie les parfums avec une attention factice, ses pensées sont toutes tournées vers le jeune homme du bout de la rue qui doit passer un coup de téléphone. Il va prendre la fuite, c’est sûr. Il va changer d’avis, c’est certain. Il va faire demi-tour, se glisser dans un métro pour Brooklyn et ne jamais répondre aux lettres que Finley pourra tenter de déposer dans sa boîte aux lettres. Peut-être même qu’il ne les lira jamais, qu’il les jettera systématiquement ? Et si, pire, il déménageait et que Finley déposait ses lettres dans la boîte aux lettres de quelqu’un d’autre ? Ou que son gardien ne le laisse plus jamais apporter des courriers à Shakespeare ? Il secoue la tête pour chasser ces idées. Il faut qu’il reste optimiste, il pourrait se mettre à pleurer sinon, et ce n’est pas vraiment le moment ni le lieu.
La cloche tinte, et Finley se tourne vers la porte de la boutique, plein d’espoir, mais c’est une jeune femme et une enfant qui entrent. Il les salue d’un hochement de tête, et les regarde du coin de l’oeil choisir leurs glaces. Une courte conversation avec la jeune vendeuse au sujet du sorbet au citron attire son attention un instant, et le mutant se dit qu’il y goûterait bien. Après tout, même si Cameron ne venait jamais, qu’il était déjà peut-être loin, et qu’ils ne se reverraient jamais, une glace au citron ne pourrait pas lui faire de mal. Mais alors que la mère et sa fille s’installent à une table près de l’entrée, la cloche tinte à nouveau, et tire l’étudiant de ses pensées. Il n’y croyait presque plus, mais il est là. Cameron franchit la porte, et salue la vendeuse, alors que Finley peine à retenir un soupir de soulagement. Il profite de cette fraction de seconde pour l’observer, prendre le temps de remarquer des détails qu’il n’avait jamais vu avant. Sa posture, ses cheveux légèrement décoiffés par le vent, la courbe de ses sourcils, la forme de son nez.
« Ne t’en fais pas, je regardais les parfums de glace en t’attendant. »
Finley, c’est mal de mentir. C’est mal de mentir, mais c’est mieux que de le serrer dans ses bras en sanglotant, et d’articuler difficilement qu’il a cru qu’il ne le reverrait jamais. C’est mal de mentir, mais il ne peut pas se résoudre à lui avouer tout ce qui lui passe par la tête. « Oui, j’ai une vague idée ! » Il se contente d’observer ce futur grand avocat commander le parfum de la semaine, un petit sourire aux lèvres. Quand vient son tour, le mutant se tourne vers la dame et l’enfant qui sont entrées plus tôt, et leur adresse un petit signe de tête, puis commande un sorbet au citron. « Excellent choix, ça va très bien avec la myrtille. »
Si elle savait à quel point ce genre de détail peut plaire à son client, la petite vendeuse en ferait d’avantage. Pour Finley, c’était une raison de sourire supplémentaire. Ridicule, certes, mais l’idée que leurs parfums de glace s’accordent, il trouve ça mignon. Alors que Cameron a récupéré sa coupe et est parti choisir une table, Finley a réglé leurs consommations et - sa propre coupe à la main - est allé le retrouver dans le fond de la boutique.
Il s’assoit face à son correspondant, silencieux. Il ne sait pas s’il a entendu les paroles de la vendeuse. Il ouvre la bouche et inspire, sur le point de lui répéter que le citron et la myrtille s’accordent, mais se ravise finalement. Et si c’était encore plus ridicule que Finley ne le pensait ? Si finalement ça ne l’amusait pas ? S’il soupirait, se levait et prenait la porte ? Il a l’impression de marcher sur des oeufs, que quoi qu’il dise ou fasse, il pourrait donner une occasion à Cameron de lui dire qu’il ne lui a donné rendez-vous que pour lui dire qu’ils ne se reverront jamais.
Les minutes s’égrainent, sans qu’aucun des étudiants n’ose prendre la parole. Du coin de l’oeil, Finley observe Shakespeare, qui semble en pleine observation de sa boule de glace, les joues légèrement rosies - sans doute à cause du vent qui soufflait dans la rue. Enfin, Cameron prend la parole, et Finley ne peut retenir un petit soupir de soulagement. Le mutant regarde celui qu’il espère encore pouvoir compter parmi ses amis, l’air un peu confus, sans doute, alors Cameron s’explique. Finley se redresse sur sa petite chaise métallique et rit. « Clairement, tu ne ressembles pas à tes photos non-plus ! Je crois que c’est plutôt la moustache qui change, mais maintenant que tu le dis… » Finley, pris d’une spontanéité qu’il ne se connaissait pas, tend le bras et, du bout des doigts, effleure la petite marque dans le sourcil de Cameron. « C’est vrai que c’est peut-être un peu ta cicatrice aussi. » Il retire sa main rapidement, ce contact n’a duré qu’une demi-seconde, mais… Il ne sait pas. Il n’aurait pas dû, mais il n’a pas pu s’en empêcher. La main sous la table, il n’ose pas bouger son index, comme s’il voulait s’imprégner de la sensation de la peau de Cameron sous son doigt avant qu’elle ne disparaisse.
« Et désolé, je me sens forcé de me photoshoper. Pas trop déçu, j’espère ? » Il a un petit rire nerveux, et penche la tête sur le côté pour observer son Shakespeare. C’est vrai qu’il ne l’avait jamais vraiment remarquée avant, cette cicatrice.
« J’espère que ce n’est pas un livre qui t’es tombé dessus, ta cicatrice. » il dit, rougissant.
C’est vrai que c’était peu probable. La marque dans le sourcil du garçon qui lui faisait face était blanche, preuve d’une blessure ancienne, cela ne pouvait pas dater de quelques mois en arrière.
« Et au fait, je n’ai pas inventé l’histoire du lama dans le métro ! Je suis certain que ce sera dans les journaux demain, ce n’est pas possible autrement. Je t’assure que c’est ce que j’ai entendu les contrôleurs raconter. »
Finley tente de se détendre un peu, et prend une cuillère de glace. L’acidité du citron lui fait un peu plisser le nez, mais l’autre cliente avait raison, ce parfum est délicieux. La cloche tinte, mais Finley ne tourne pas la tête pour regarder le nouvel arrivant, il n’a d’yeux que pour le garçon assis à sa table, dont le sorbet mauve commence à fondre doucement.
« Merci pour ta carte de rupture. J’ai adoré. Excellent choix musical ! »
Finley aurait envie d’être poli, et de lui dire que s’il doit partir, il peut, qu’il comprend, mais sa seule envie, c’est que l’heure de la fermeture n’arrive jamais. Qu’il n’y ait pas de couvre-feu, que cette soirée ne se termine jamais.
@Cameron D. Evans
crédit : Starbird
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(#) Mar 19 Avr - 0:00
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Se donner une nouvelle chance.
Au fond de lui, l’étudiant ne peut s’empêcher de remarquer à quel point le mutant est au moins aussi stressé que lui. Peut-être que finalement, Finley était aussi perdu que Cameron ? Un petit sourire se pose sur ses lèvres. Le discours d’Hemingway était presque le même que celui qu’avait tenu le futur avocat après avoir passé plus d’une heure à fixer l’horloge en comptant chaque minute jusqu’à ce qu’enfin arrive celui qu’il attendait. Pour autant, il n’aurait jamais remis en question ce que pouvait dire son correspondant. Peut-être avait-il réellement passé cinq minutes à déchiffrer chacun des parfums de la carte pour décider celui qui lui plairait le plus. De nature assez curieuse, Cameron attendit que Finley choisisse sa glace pour aller s’installer à une table. Tournant la tête pour s’assurer que son ancien ami le suivait encore, le jeune homme l’aperçut échanger avec une femme et son enfant sans entendre ce qu’ils se disent.
Au bout de quelques secondes, Finley s’assoit face à lui, et le silence s’installe. Stressé, le jeune brun cherche la meilleure chose à dire, et malgré tout ce qui lui vient en tête, rien ne lui paraît assez naturel. Aussi, il tente un peu d’humour. Le rire de son correspondant suffit à faire accélérer les battements de son cœur. Il aurait aimé pouvoir le contrôler, lui dire de se calmer, que ça n’en vaut pas la peine mais déjà un sourire niais s’affiche sur son visage alors qu’il était prêt à boire la moindre des paroles de son interlocuteur. Finley approche doucement la main du visage de l’avocat et frôle du bout de son doigt sa cicatrice. Le contact ne dure qu’une demi seconde mais il suffit à électriser le jeune homme. Il a l’impression d’être à nouveau sous son parapluie, la main de Finley sur la sienne. Reprends toi Cameron, tu commences à divaguer. Les joues rougissant légèrement, il essaye de chasser cette pensée de son esprit.
Le jeune homme se surprend à regretter de ne pas avoir pu attraper la main du jeune homme avant qu’elle ne disparaisse sous la table. Comme un besoin vital, il ressent soudainement l’envie irrésistible de créer à nouveau un contact entre eux. « Je te dis, la cicatrice fait toute la différence. » Commença-t-il en posant innocemment sa main droite sur la table, juste assez près de son correspondant pour lui laisser la possibilité de la prendre, pas assez pour que ça soit trop évident. « Et pour la moustache… C’est juste que je préfère ne pas porter de moustache quand j’ai un rendez-vous. Ça fait trop négliger, je trouve. » Le sourire sur les lèvres de Cameron reste toujours aussi niais. Finley poursuit, parlant de ses propres photos et le cœur du jeune homme bat encore plus fort.
« Est-ce que c’est pour éviter d’avoir trop de succès en ligne ? Parce que… » Parce que t’es clairement plus attirant en vrai. Le jeune homme se mord l’intérieur de la joue. Marquant une pause de quelques secondes, il reprend. « Parce que c’est exactement ce que j’aurai fait. C’est un peu ce que j’ai fait d’ailleurs, avec Melinda. » Le regard du jeune homme se pose à nouveau sur sa glace qui commence à fondre.
De nouveau, Finley fait référence à la cicatrice de Cameron, et cette fois, il lui arrache un petit rire. « Je savais que c’était une tentative de meurtre. Pas trop déçu que ça ait raté ? » Plaisanta-t-il doucement avant de reprendre sur un ton bien plus sérieux. « Ce n’est pas de ta faute. Je tiens cette cicatrice de mon grand frère. » Le jeune inspira profondément. « Je t’en ai déjà un peu parlé. Quand j’étais jeune, il y a eu un accident avec mon frère, et c’est plus ou moins ce qui l’a poussé à partir à cause de la maltraitance de mes parents. L’accident en question, c’est ce qui a causé ma cicatrice. C’était juste un accident, il n'a jamais voulu me faire de mal. Pas mon frère, il est bien trop génial pour ça. » Un petit silence s’installe, le sujet est assez lourd à digérer, en vérité. Chaque fois qu’il évoque Shepard, Cameron ne peut s’empêcher de prendre un petit air nostalgique.
Heureusement, Hemingway change de sujet, et de nouveau l’ambiance se radoucit. « J’ai du mal comprendre ce qu’un lama serait venu faire dans le métro de New-York. » Son regard se pose dans celui de son correspondant. « Puisque tu n’as aucune preuve de ce que tu avances, si demain c’est pas aux informations, je ne t’enverrai plus de carte. » Ajouta-t-il en faisant semblant d’être outré par la possibilité qu’un lama puisse vraiment être sur les railles du métro. Attrapant sa cuillère de la main gauche, Cameron sourit doucement en entendant Finley lui parler de la carte qu’il avait choisie. « Est-ce que tu veux connaître la véritable histoire de cette carte ? » Dit-il sur un ton énigmatique portant la cuillère à sa bouche.
Les yeux du jeune homme s’illuminent quand il goûte son sorbet. Si c’est son parfum préféré, il rare que Cameron mange de la glace, et cette cuillère lui donna la sensation de recouvrir le goût de la myrtille. « Mais c’est vraiment trop bon ! » Génial le vocabulaire Cameron. « Est-ce que tu veux goûter ? » Demande-t-il innocemment avant de réaliser à quel point ce qu’il venait de dire propulsait son rendez-vous entre ami au statut de rencard.
Au bout de quelques secondes, Finley s’assoit face à lui, et le silence s’installe. Stressé, le jeune brun cherche la meilleure chose à dire, et malgré tout ce qui lui vient en tête, rien ne lui paraît assez naturel. Aussi, il tente un peu d’humour. Le rire de son correspondant suffit à faire accélérer les battements de son cœur. Il aurait aimé pouvoir le contrôler, lui dire de se calmer, que ça n’en vaut pas la peine mais déjà un sourire niais s’affiche sur son visage alors qu’il était prêt à boire la moindre des paroles de son interlocuteur. Finley approche doucement la main du visage de l’avocat et frôle du bout de son doigt sa cicatrice. Le contact ne dure qu’une demi seconde mais il suffit à électriser le jeune homme. Il a l’impression d’être à nouveau sous son parapluie, la main de Finley sur la sienne. Reprends toi Cameron, tu commences à divaguer. Les joues rougissant légèrement, il essaye de chasser cette pensée de son esprit.
Le jeune homme se surprend à regretter de ne pas avoir pu attraper la main du jeune homme avant qu’elle ne disparaisse sous la table. Comme un besoin vital, il ressent soudainement l’envie irrésistible de créer à nouveau un contact entre eux. « Je te dis, la cicatrice fait toute la différence. » Commença-t-il en posant innocemment sa main droite sur la table, juste assez près de son correspondant pour lui laisser la possibilité de la prendre, pas assez pour que ça soit trop évident. « Et pour la moustache… C’est juste que je préfère ne pas porter de moustache quand j’ai un rendez-vous. Ça fait trop négliger, je trouve. » Le sourire sur les lèvres de Cameron reste toujours aussi niais. Finley poursuit, parlant de ses propres photos et le cœur du jeune homme bat encore plus fort.
« Est-ce que c’est pour éviter d’avoir trop de succès en ligne ? Parce que… » Parce que t’es clairement plus attirant en vrai. Le jeune homme se mord l’intérieur de la joue. Marquant une pause de quelques secondes, il reprend. « Parce que c’est exactement ce que j’aurai fait. C’est un peu ce que j’ai fait d’ailleurs, avec Melinda. » Le regard du jeune homme se pose à nouveau sur sa glace qui commence à fondre.
De nouveau, Finley fait référence à la cicatrice de Cameron, et cette fois, il lui arrache un petit rire. « Je savais que c’était une tentative de meurtre. Pas trop déçu que ça ait raté ? » Plaisanta-t-il doucement avant de reprendre sur un ton bien plus sérieux. « Ce n’est pas de ta faute. Je tiens cette cicatrice de mon grand frère. » Le jeune inspira profondément. « Je t’en ai déjà un peu parlé. Quand j’étais jeune, il y a eu un accident avec mon frère, et c’est plus ou moins ce qui l’a poussé à partir à cause de la maltraitance de mes parents. L’accident en question, c’est ce qui a causé ma cicatrice. C’était juste un accident, il n'a jamais voulu me faire de mal. Pas mon frère, il est bien trop génial pour ça. » Un petit silence s’installe, le sujet est assez lourd à digérer, en vérité. Chaque fois qu’il évoque Shepard, Cameron ne peut s’empêcher de prendre un petit air nostalgique.
Heureusement, Hemingway change de sujet, et de nouveau l’ambiance se radoucit. « J’ai du mal comprendre ce qu’un lama serait venu faire dans le métro de New-York. » Son regard se pose dans celui de son correspondant. « Puisque tu n’as aucune preuve de ce que tu avances, si demain c’est pas aux informations, je ne t’enverrai plus de carte. » Ajouta-t-il en faisant semblant d’être outré par la possibilité qu’un lama puisse vraiment être sur les railles du métro. Attrapant sa cuillère de la main gauche, Cameron sourit doucement en entendant Finley lui parler de la carte qu’il avait choisie. « Est-ce que tu veux connaître la véritable histoire de cette carte ? » Dit-il sur un ton énigmatique portant la cuillère à sa bouche.
Les yeux du jeune homme s’illuminent quand il goûte son sorbet. Si c’est son parfum préféré, il rare que Cameron mange de la glace, et cette cuillère lui donna la sensation de recouvrir le goût de la myrtille. « Mais c’est vraiment trop bon ! » Génial le vocabulaire Cameron. « Est-ce que tu veux goûter ? » Demande-t-il innocemment avant de réaliser à quel point ce qu’il venait de dire propulsait son rendez-vous entre ami au statut de rencard.
@Finley G. Hepburn
crédit : talos-stims
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(#) Ven 22 Avr - 23:49
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Se donner une nouvelle chance.
C’est comme si la pluie tapait encore contre le petit parapluie. Il pourrait presque l’entendre, cette fiche pluie. Et ce qu’il donnerait, Finley, pour avoir de nouveau cette main sur sa joue, de l’autre sous sa propre main. La chaleur, la tendresse de cet instant lui semblent si loin et si proches à la fois, comme si à tout moment des torrents d’eau pourraient reprendre leur chute incessante et qu’ils pourraient rejouer cette scène pour en changer la fin. Pour qu’il puisse le retenir, le convaincre de remonter à l’appartement, pour qu’ils parlent, sans avoir envie de s’arrêter, comme ils le faisaient dans leurs rayonnages de la bibliothèque.
Mais c’est trop tard pour tout ça. Ce ne sont que des fables qu’il aime imaginer, et dont il semble ne tirer aucune leçon. Enfin si, une. Pas de mensonge pour les gens qu’on aime.
C’était peut-être un peu fort à dire, et tout autant à penser, pourtant il le sent, que ce n’est pas une passade, cette histoire. Shakespeare, il est spécial, et tous les deux, ils ont quelque chose de spécial. Peut-être que ce n’était fait pour durer qu’une conversation sous la pluie, pleine de déclarations d’amour et d’adieux déchirants, mais leur aisance à parler l’un à l’autre, leurs secrets, les détails qu’ils ont partagé avec leur correspondant, les heures passées au téléphone, et cette petite carte musicale posée sur le bureau du jeune mutant le laisse espérer à plus.
Finley regarde les joues du jeune face à lui, qui s’enflamment lentement, changeant pour une teinte rosée, et ce détail lui arrache un petit sourire. c’est donc que cette seconde de contact volée, de effleurement de cicatrice, lui aussi, ça l’avait un peu troublé. Cette sensation, de la peau de Cameron sous la sienne, c’est terrible mais il ne s’en lasse pas. Il aurait aimé pouvoir dessiner les contours de son visage du bout du doigt, mais dans une petite boutique de glaces, au milieu d’un début de conversation, c’est sans doute inapproprié.
« Donc c’est un rendez-vous ? »
Il s’en veut un peu, les mots lui ont échappé. Le jeune homme aurait pu parler d’une simple rencontre entre amis avec ces mots ambigus, mais le petit Finley espère que le sous-entendu qu’il a cru percevoir est bien réel, que sa question ne fera pas reculer Cameron. Il n’ose rêver de ces sous-tons romantiques tant il sait qu’il est peu probable que son interlocuteur en ait envie, lui aussi.
Le principal, c’est qu’ils soient ici, face à face. Pas dans quelques années, dans un petit tribunal, mais chez ce glacier new-yorkais, deux semaines après leur dernier échange. Il ne saurait exprimer toute sa reconnaissance à Cameron pour cette nouvelle chance qu’il lui offrait.
« C’est exactement ça, le succès en ligne me terrifie. » il répond dans un petit rire. Mais… Melinda ? Melinda. Ce nom lui dit quelque chose. L’étudiant se creuse la tête, mais rien ne semble lui revenir. Puis soudain, ça le frappe. Melinda ! « Ce n’est plus Rachel, alors ? Ou Vanessa ? » Finley répond, d’un ton rieur. La fausse fiancée. Hemingway se souvient parfaitement du jour où il a surpris ces bribes de conversation sur cette fameuse jeune femme, étudiante en médecine, engagée dans l’humanitaire, belle et absolument adorable, puis d’une suivante, sur la même jeune femme, correspondant à la même description, mais au prénom diamétralement différent. Il se souvient d’avoir interrogé Shakespeare à ce sujet, amusé et peut-être un peu inquiet.
Il regarde la main de Cameron, posée sur la petite table métallique, et en approche la sienne, doucement.
La conversation est plus naturelle qu’à leur arrivée. Le silence semble loin derrière eux, et il ne peut que remercier Shakespeare d’avoir brisé la glace aussi merveilleusement. C’était la façon idéale de ne pas faire une croix sur leurs mois de conversations, d’appels et de chasses aux trésors tout en entamant ce nouveau chapitre de leur relation.
« Mais je n’ai jamais tenté de te tuer, enfin ! Pourquoi voudrais-tu que j’envisage d’endommager un si charmant visage ? »
Le mutant rougit légèrement à ses propres paroles, mais le changement dans le ton du jeune homme lui fait reprendre son sérieux. Il peut sentir la douleur dans la voix de Cameron, il peut percevoir la détresse dans sa posture. Regrettant presque d’avoir abordé le sujet de cette petite cicatrice, Finley est néanmoins heureux d’en apprendre un peu plus. Alors qu’un silence s’installe après l’histoire de Cameron, l’étudiant avance encore un peu sa main, et alors que le bout de ses doigts rencontrent ceux de son correspondant, un frisson parcourt sa colonne vertébrale. Il avance encore un peu son bras, jusqu’à pouvoir entrelacer ses phalanges à celles de Shakespeare. Il ne peut pas supporter cette souffrance évidente, qui traverse les yeux de Cameron jusqu’à ce qu’il évoque le lama. Sans séparer leurs mains, Finley détourne le regard. « Je te le promets, c’était un lama ! » Son ton est un peu outré, c’est vrai, mais quand ses yeux croisent ceux de Cameron à nouveau, il sait que son - pourtant brillant - jeu d’acteur n’a pas pris. « C’est injuste de me punir pour des perturbations des transports ! Et je suis sûr qu’on en parlera dans la presse, c’est impossible autrement. Mais ce que je te propose, c’est qu’on parte ensemble le chercher, ce lama. Demain matin, tu fais quoi ? »
Il craque pour ces petites traces britanniques dans son langage. Son underground au lieu du subway fait fondre un tout petit peu plus le coeur du mutant pour l’humain face à lui. Si sa main n'était pas prise par celle de Cameron, il croiserait les doigts pour que Cameron accepte cette invitation. C'était spontané, et pas très organisé, mais c'était un peu de temps volé à passer seul avec ce garçon qui fait chavirer son cœur avant leur retour à l'université.
Amusé par ce ton énigmatique au sujet de l’histoire de la carte musicale, Finley se penche en avant, curieux. « Je t’écoute, raconte-moi tout. » dit-il d’un ton enjoué, regardant Shakespeare goûter pour la première fois à sa glace à la myrtille. Le mauve du sorbet dans la petite coupe de verre est parfaitement assorti au décor de la boutique dans laquelle se trouvent les deux amis, et ce sens du détail tire un énième sourire à Finley. C’est alors que l’expression de son interlocuteur change, et il semble surpris, émerveillé même. Le sourire de Finley s’étire encore un peu à l’exclamation de bonheur de son correspondant, un peu attendri par une réaction si spontanée. « Évidemment, tu me prends pour qui ? »
L’étudiant, muni de sa cuillère, se penche en avant. Il interroge Cameron du regard, et sans laisser partir la main du jeune homme, prend une cuillerée de glace et la porte à ses lèvres. Les parfums de myrtille, doux et sucrés, se mêlent à l’acidité du citron, et Finley en soupire de plaisir. « Elles vont trop bien ensemble, il faut que tu goûtes. » Il pousse sa propre coupe vers son acolyte, un air malicieux sur le visage. « Enfin, si tu aimes le citron. »
@Cameron D. Evans
crédit : Starbird
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(#) Sam 23 Avr - 13:36
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Se donner une nouvelle chance.
Les joues encore rougissantes après ce léger contact qui a chamboulé le jeune homme, Cameron essaye du mieux qu’il peut de cacher ses émotions, malheureusement son sourire niais et son regard un peu trop doux le trahissent certainement. À nouveau, l’étudiant aurait aimé que le temps s’arrête pour profiter de cet instant un tout petit peu plus. Sa main droite posée sur la table, le jeune homme plonge son regard dans celui de son interlocuteur, profondément déstabilisé par sa question. Pris au dépourvu, le futur avocat ouvre la bouche mais aucun son n’en sort. « Pas officiellement ? » Finit-il par articuler, craignant un peu de ne pas avoir donné la bonne réponse. « Peut-être que c’est plutôt une rencontre ? Si tu es d’accord, on pourrait dire que c’est notre première rencontre et repartir à zéro ? » Très incertain, Cameron espérait que Finley serait d’accord. S’il chérissait le souvenir de cet instant sous son parapluie où les mots et les gestes n’étaient que tendresses et affections, l’étudiant préférait oublier cette soirée et construire quelque chose de plus simple, loin des mensonges.
Le cœur du jeune homme continue à battre fort dans sa poitrine, accélérant un peu plus à chaque fois que son regard croise celui d’Hemingway. S’il essayait encore de se convaincre qu’il n’était plus amoureux, l’étudiant en avait tous les symptômes. Derrière son sourire, il craque complètement pour le mutant, pour chacun de ses sourires, chacun de ses petits gestes, chacun de ses regards. Un petit rire échappe à nouveau au jeune homme quand Finley lui confirme qu’il a peur du succès en ligne. S’il voulait vraiment faire des rencontres, Cameron était certain qu’Hemingway n’aurait aucun de mal à trouver des prétendants. Il lui plaisait tellement, son ancien correspondant, qu’il n’avait aucun mal à imaginer son succès.
Le sourire de Cameron s’efface pour laisser apparaître une expression faussement navrée. « Rachel ! Mais oui ! Quel piètre petit ami je fais. Même pas capable de me souvenir du nom de ma fiancée. » Il se penche légèrement en avant pour ajouter dans un chuchotement. « Elle a rompu, pour ma défense. Elle a rencontré un neurochirurgien, je ne faisais pas le poids. » Il marque une petite pause, affichant une mine faussement triste avant de reprendre, toujours en murmurant. « Ne le répète à personne, surtout, je ne voudrais pas qu’on s’imagine que je suis un cœur à prendre. » Il reprend doucement sa place, un petit sourire sur ses lèvres. Les sous-entendus sont assez forts, il ne l’a pas dit clairement, mais son cœur est déjà pris par l’homme assis en face de lui. Son regard légèrement plus tendre ne laisse aucune hésitation. S’il a toute suite remarqué la main de Finley s’approchant de la sienne, Cameron feint l’ignorance. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, il préfère laisser Hemingway prendre l’initiative bien que la tentation d’attraper sa main soit présente.
Les paroles et les joues rougissantes de Finley attendrissent Cameron qui se perd dans les souvenirs de son passé. Parler de son grand frère n’est jamais facile, et revenir sur cet événement en particulier l’est encore moins. La nostalgie se lit sûrement sur le visage de l’étudiant qui regrette déjà d’avoir abordé le sujet, craignant qu’à nouveau le silence et le malaise s’installe entre eux. Si c’était le parfait moyen de casser l’ambiance romantique qui commençait à s’installer, Cameron n’était plus vraiment sûr d’avoir envie que ce rendez-vous reste seulement un rendez-vous entre amis. La sensation des doigts de Finley touchant doucement le bout des siens avant de venir s’entremêler à eux ramène peu à peu l’étudiant à cet instant. Son cœur bat si fort qu’il a presque l’impression que toutes les personnes présentes sont capables de l’entendre. Au fond de lui, il aurait voulu que cet instant dure pour toujours.
Un petit sourire aux lèvres, Cameron s’amuse de la réaction faussement outrée de Finley. Sans montrer le moindre petit signe de remords, il regarde son correspondant jouer la comédie avant de lui proposer de partir à la chasse au lama. Le jeune homme se penche à nouveau un peu en avant, le regard toujours plongé dans celui d’Hemingway. « Dis moi, Hemingway, est-ce que tu es en train de me proposer un rencard ? » Glissa-t-il doucement d’une voix à la fois douce et à la fois bien trop tendre pour être seulement amicale. L’idée de courir dans New-York n’avait guère d’intérêt aux yeux de l'étudiant, en revanche, une journée entière avec son Hemingway, il signerait sans hésiter. Hey, Cameron, t’es sensé avoir tourné la page, tu te souviens ? T’es pas censé retomber amoureux si facilement !
Pourtant au lieu de lâcher la main du jeune homme et de s’éloigner, Cameron s’y accroche, caressant doucement le dos de la main d’Hemingway du bout de son pouce. Cédant totalement à la tentation et à ses sentiments, il était de plus en plus difficile de nier l’évidence pour le futur avocat. Il était amoureux et l’amour ne disparaît pas en un claquement de doigt, après tout. Si Cameron avait proposé à Finley de lui raconter comment il avait trouvé cette fameuse carte de rupture, il goûta d’abord sa glace et si surpris par son goût, il proposa spontanément à son correspondant de la goûter. Silencieusement, il observe la réaction d’Hemingway et ne peut contenir un sourire en le voyant prendre plaisir à découvrir le parfum de sa glace.
« Même si je n’aimais pas le citron, comment pourrais-je refuser ? » Dit-il sur un ton léger, tout en goûtant à son tour la glace de l’autre. Finley avait parfaitement raison, les deux glaces se marient très bien ensemble. « C’est étonnant. » Finit-il par dire. « Je ne pensais pas qu’elles iraient si bien ensembles. Parfois les choses sont étonnamment faites pour être ensemble, il faut croire. » Conscient des sous-entendus assez peu subtiles qu’il venait de faire, le jeune homme enchaîna rapidement sur un autre sujet, comme pour feindre l’innocence. « Et donc cette carte, je ne t’ai toujours pas raconté avec tout ça. » Prenant une grande inspiration, et une autre cuillère de sa glace à la myrtille, le jeune homme observa le visage d’Hemingway avant de se lancer dans son récit.
« Pour être honnête, avec tout ce qui se passe en ce moment, j’étais inquiet pour toi. J’ai hésité à venir te voir, mais quand je me suis retrouvé devant la porte de ton appartement, je n’étais pas certain d’avoir envie de te revoir. » Il marque une petite pause, serrant doucement la main du mutant dans la sienne, de peur que cette révélation lui donne envie de la récupérer et de briser ce moment. « J’ai marché un peu dans le quartier, et je suis tombé sur une petite boutique qui vend des cartes de vœux. C’était un peu sur un coup de tête, je suppose, mais je suis entré avec l’idée de chercher un signe du destin. Je me suis dit que si je trouvais une carte qui me faisait penser à toi, je te l’enverrai. » Il préféra passer sous silence le fait qu’il a passé toute l’après-midi à ouvrir chacune des cartes de la boutique pour forcer le destin.
« C’était un peu impulsif, de te donner mon adresse, j’avoue, sur le moment, j’ai pas vraiment réfléchi. J’ai été presque déçu de ne pas te voir après ça, puisque j’en suis à faire des aveux. J’ai vraiment cru que tu n’avais juste pas envie de me revoir. » Bien qu’il savait qu’Alex avait retenu sa petite carte en otage plusieurs jours, Cameron avait ressenti le besoin d’ajouter ce petit détail, comme pour montrer que son état d’esprit n’était plus le même que ce soir-là, sous son parapluie. « Je suis heureux que tu sois venu, merci. » Finit-il par ajouter presque dans un chuchotement, après quelques secondes et en se penchant une nouvelle fois vers son interlocuteur, le visage légèrement incliné sur le côté et un grand sourire sur ses lèvres.
Le cœur du jeune homme continue à battre fort dans sa poitrine, accélérant un peu plus à chaque fois que son regard croise celui d’Hemingway. S’il essayait encore de se convaincre qu’il n’était plus amoureux, l’étudiant en avait tous les symptômes. Derrière son sourire, il craque complètement pour le mutant, pour chacun de ses sourires, chacun de ses petits gestes, chacun de ses regards. Un petit rire échappe à nouveau au jeune homme quand Finley lui confirme qu’il a peur du succès en ligne. S’il voulait vraiment faire des rencontres, Cameron était certain qu’Hemingway n’aurait aucun de mal à trouver des prétendants. Il lui plaisait tellement, son ancien correspondant, qu’il n’avait aucun mal à imaginer son succès.
Le sourire de Cameron s’efface pour laisser apparaître une expression faussement navrée. « Rachel ! Mais oui ! Quel piètre petit ami je fais. Même pas capable de me souvenir du nom de ma fiancée. » Il se penche légèrement en avant pour ajouter dans un chuchotement. « Elle a rompu, pour ma défense. Elle a rencontré un neurochirurgien, je ne faisais pas le poids. » Il marque une petite pause, affichant une mine faussement triste avant de reprendre, toujours en murmurant. « Ne le répète à personne, surtout, je ne voudrais pas qu’on s’imagine que je suis un cœur à prendre. » Il reprend doucement sa place, un petit sourire sur ses lèvres. Les sous-entendus sont assez forts, il ne l’a pas dit clairement, mais son cœur est déjà pris par l’homme assis en face de lui. Son regard légèrement plus tendre ne laisse aucune hésitation. S’il a toute suite remarqué la main de Finley s’approchant de la sienne, Cameron feint l’ignorance. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, il préfère laisser Hemingway prendre l’initiative bien que la tentation d’attraper sa main soit présente.
Les paroles et les joues rougissantes de Finley attendrissent Cameron qui se perd dans les souvenirs de son passé. Parler de son grand frère n’est jamais facile, et revenir sur cet événement en particulier l’est encore moins. La nostalgie se lit sûrement sur le visage de l’étudiant qui regrette déjà d’avoir abordé le sujet, craignant qu’à nouveau le silence et le malaise s’installe entre eux. Si c’était le parfait moyen de casser l’ambiance romantique qui commençait à s’installer, Cameron n’était plus vraiment sûr d’avoir envie que ce rendez-vous reste seulement un rendez-vous entre amis. La sensation des doigts de Finley touchant doucement le bout des siens avant de venir s’entremêler à eux ramène peu à peu l’étudiant à cet instant. Son cœur bat si fort qu’il a presque l’impression que toutes les personnes présentes sont capables de l’entendre. Au fond de lui, il aurait voulu que cet instant dure pour toujours.
Un petit sourire aux lèvres, Cameron s’amuse de la réaction faussement outrée de Finley. Sans montrer le moindre petit signe de remords, il regarde son correspondant jouer la comédie avant de lui proposer de partir à la chasse au lama. Le jeune homme se penche à nouveau un peu en avant, le regard toujours plongé dans celui d’Hemingway. « Dis moi, Hemingway, est-ce que tu es en train de me proposer un rencard ? » Glissa-t-il doucement d’une voix à la fois douce et à la fois bien trop tendre pour être seulement amicale. L’idée de courir dans New-York n’avait guère d’intérêt aux yeux de l'étudiant, en revanche, une journée entière avec son Hemingway, il signerait sans hésiter. Hey, Cameron, t’es sensé avoir tourné la page, tu te souviens ? T’es pas censé retomber amoureux si facilement !
Pourtant au lieu de lâcher la main du jeune homme et de s’éloigner, Cameron s’y accroche, caressant doucement le dos de la main d’Hemingway du bout de son pouce. Cédant totalement à la tentation et à ses sentiments, il était de plus en plus difficile de nier l’évidence pour le futur avocat. Il était amoureux et l’amour ne disparaît pas en un claquement de doigt, après tout. Si Cameron avait proposé à Finley de lui raconter comment il avait trouvé cette fameuse carte de rupture, il goûta d’abord sa glace et si surpris par son goût, il proposa spontanément à son correspondant de la goûter. Silencieusement, il observe la réaction d’Hemingway et ne peut contenir un sourire en le voyant prendre plaisir à découvrir le parfum de sa glace.
« Même si je n’aimais pas le citron, comment pourrais-je refuser ? » Dit-il sur un ton léger, tout en goûtant à son tour la glace de l’autre. Finley avait parfaitement raison, les deux glaces se marient très bien ensemble. « C’est étonnant. » Finit-il par dire. « Je ne pensais pas qu’elles iraient si bien ensembles. Parfois les choses sont étonnamment faites pour être ensemble, il faut croire. » Conscient des sous-entendus assez peu subtiles qu’il venait de faire, le jeune homme enchaîna rapidement sur un autre sujet, comme pour feindre l’innocence. « Et donc cette carte, je ne t’ai toujours pas raconté avec tout ça. » Prenant une grande inspiration, et une autre cuillère de sa glace à la myrtille, le jeune homme observa le visage d’Hemingway avant de se lancer dans son récit.
« Pour être honnête, avec tout ce qui se passe en ce moment, j’étais inquiet pour toi. J’ai hésité à venir te voir, mais quand je me suis retrouvé devant la porte de ton appartement, je n’étais pas certain d’avoir envie de te revoir. » Il marque une petite pause, serrant doucement la main du mutant dans la sienne, de peur que cette révélation lui donne envie de la récupérer et de briser ce moment. « J’ai marché un peu dans le quartier, et je suis tombé sur une petite boutique qui vend des cartes de vœux. C’était un peu sur un coup de tête, je suppose, mais je suis entré avec l’idée de chercher un signe du destin. Je me suis dit que si je trouvais une carte qui me faisait penser à toi, je te l’enverrai. » Il préféra passer sous silence le fait qu’il a passé toute l’après-midi à ouvrir chacune des cartes de la boutique pour forcer le destin.
« C’était un peu impulsif, de te donner mon adresse, j’avoue, sur le moment, j’ai pas vraiment réfléchi. J’ai été presque déçu de ne pas te voir après ça, puisque j’en suis à faire des aveux. J’ai vraiment cru que tu n’avais juste pas envie de me revoir. » Bien qu’il savait qu’Alex avait retenu sa petite carte en otage plusieurs jours, Cameron avait ressenti le besoin d’ajouter ce petit détail, comme pour montrer que son état d’esprit n’était plus le même que ce soir-là, sous son parapluie. « Je suis heureux que tu sois venu, merci. » Finit-il par ajouter presque dans un chuchotement, après quelques secondes et en se penchant une nouvelle fois vers son interlocuteur, le visage légèrement incliné sur le côté et un grand sourire sur ses lèvres.
@Finley G. Hepburn
crédit : Intertwined
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(#) Dim 24 Avr - 23:58
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Se donner une nouvelle chance.
Ils l’auraient adoré.
C’était une certitude, pour le jeune homme. Ses parents auraient adoré Cameron. Son père en particulier, l’aurait taquiné à longueur de temps sur ses joues, qui rougissent si facilement, et sur le fait qu’un jour, il en aurait de la buée sur les lunettes. Sa mère l’aurait apprécié aussi, mais d’une manière différente. Elle aurait sans doute aimé parler avec lui, ils auraient eu des conversations sur leurs convictions, sur leurs croyances, sur leurs conceptions de la vie. Et sa grand-mère, oh, elle aurait râlé, sans doute, un peu, que Finley n’ait pas choisi une jolie jeune fille à la place de ce joli jeune homme, mais ça lui aurait passé rapidement.
Finley chasse ces idées d’un battement de cils. Il ne peut pas se projeter dans une relation qui n’existe pas, ou - il l’espère du fond du cœur - pas encore. Évidemment que ses parents auraient adoré Cameron, mais de voir Finley amoureux leur aurait sans doute suffit pour l’apprécier.
« Une rencontre, c’est parfait. Mais je dois me présenter à nouveau, tu crois ? »
Le jeune homme a en tête sa lettre, missive écrite en réponse à la carte de rupture que Cameron lui avait envoyée, assis dans le hall de sa résidence universitaire sous le regard courroucé du gardien des lieux. Une lettre d’excuses, et surtout une lettre d’aveux, dans laquelle pour la première fois, il se présentait comme Finley, et non comme Hemingway.
Le mutant parvient à peine à détacher son regard de Shakespeare, de l’autre côté de la table. C’est plus fort que lui, d’avoir la chance de l’observer, comme ça, de pouvoir jauger ses réactions, de découvrir son visage de près, ses mimiques, de le voir rire, ou rougir, c’est… Woah. C’est tout ce qu’il lui faut pour rougir un peu, lui aussi, un sourire sans doute très niais collé aux lèvres.
Le changement d’expression de Cameron à la mention de sa fiancée fait rire son correspondant, alors qu’il l’écoute murmurer, penché en avant. « Je suis désolé pour votre rupture. Enfin, pas tant que ça, je n’ai pas pour habitude de convoiter des gens sur le point de se marier, donc ça m’arrange un peu. »
Le rouge lui monte aux joues, mais au moins on ne peut faire plus clair. Et quand Cameron évoque le fait que son cœur n’est plus à prendre, les mots qu’il a prononcés sous le parapluie, deux semaines plus tôt, remontent dans la mémoire du mutant. En général, les gens se courtisent avant de se déclarer leur amour, et si les deux garçons avaient fait les choses un peu dans le désordre, cela ne dérangeait absolument pas l’étudiant. Il se penche vers Cameron, rapprochant dangereusement leurs visages l’un de l’autre. « Promis je garderai ton secret. » Il lui adresse un clin d'œil, et retrouve sa place au fond de sa chaise.
C’est vrai, ce visage est charmant. Il pourrait l’observer encore longtemps, comme ça, à juste apprécier sa présence. L’étudiant remarque un changement dans le regard de son interlocuteur. Il croit y déceler de l’affection, mais même si les mots de Cameron laissaient peu planer le doute, il ne pouvait pas s’empêcher de remettre en question son propre jugement.
Il parle de son enfance avec douleur, Shakespeare. L’amour qu’il a pour son frère transparaît dans ses mots, dans sa voix, et Finley s’en veut un peu d’avoir abordé un sujet si sensible pour son ami. Alors qu’il entrelace doucement ses doigts à ceux de son correspondant, ce dernier semble revenir un peu à la réalité de leur conversation, dans cette petite boutique du Queens. Le soleil, astre paresseux, continue sa descente dans le ciel et caresse de ses rayons orangés les visages des jeunes hommes dont les regards se croisent et semblent ne plus se lâcher. Comme un instant suspendu, quelques secondes magiques pendant lesquelles plus rien n’existe que ce couple un peu amoureux et un peu naïf.
Finley répond pourtant, faussement outré, à l’évocation d’un potentiel mensonge, et alors que Cameron se penche en suggérant que l’idée de se revoir le lendemain était sans le moindre doute un rencard, il ne peut que hausser les épaules et s’approcher à nouveau du visage de l’étudiant.
« Puisqu’aujourd’hui n’en est pas un, mon cher Shakespeare, il faut bien que l’un de nous se dévoue. C’est trop tôt, demain matin, peut-être ? Sinon je suis à toi tous les jours. »
C’est bien vrai. Finley est à Shakespeare tous les jours. Qu’ils se voient ou pas, qu’ils parlent ou non, d’ailleurs, Finley était tout à Cameron. Le jeune homme était toujours dans un coin de sa tête, de toute façon, quoi qu’il fasse, où qu’il soit. « Et puis ce serait notre première chasse au trésor ensemble, plutôt que l’un pour l’autre. » il ajoute, un sourire aux lèvres.
« On peut se retrouver en bas de chez toi à dix heures ? Je te dirais bien que je t’appelle quand je suis là, mais je n’ai plus ton numéro, je crois. »
Il sourit toujours, un petit air malicieux sur le visage, mais au fond, c’est une perche tendue. Finley ne demande qu’à être rassuré sur ce changement de numéro. Il avait juste besoin d’entendre que ce n’était pas à cause de lui, pour le fuir, pour se protéger de ses mensonges. C’était sans doute se donner trop d’importance, mais cette idée lui tordait le ventre.
Et pourtant, quand il sent le pouce de Cameron dessiner sur le dos de sa main, tout s’efface, et plus rien n’existe que leurs doigts entrelacés et leurs sourires échangés.
« Effectivement, tu ne peux pas. » répond Hemingway à la question rhétorique du futur avocat. On ne refuse pas de la glace, après tout. Et l’étudiant observe Cameron prendre une cuillère de sorbet et la porter à ses lèvres, surpris. « Peut-être qu’on est fait pour trouver des combinaisons surprenantes. » il laisse échapper, avant que son interlocuteur ne reprenne au sujet de la carte de rupture.
Trônant fièrement sur le bureau du jeune mutant, il a néanmoins eu besoin d’un trombone pour la maintenir fermée et ne pas avoir à subir sa musique plus que nécessaire. C’était la preuve qu’il était important, cette carte. La preuve qu’il comptait pour son Shakespeare, et même si de toute évidence sa seule présence en évidence dans la chambre de Finley suffisait à agacer Alex, ce que cette petite carte musicale signifiait avait plus de valeur que tous les soupirs du monde.
Mais les mots de Cameron le blessent un peu. Certes, il était inquiet pour lui, mais ne pas avoir envie de le revoir… Comment le lui reprocher ? Finley détourne le regard un instant, mais les doigts de l’humain se resserrent sur ceux du mutant, et ramène ses yeux dans ceux de Shakespeare. Un signe du destin, c’était la bonne expression. Presque à croire qu’ils étaient fait pour se trouver, ces deux-là. D’un accident télékinésique à la bibliothèque à ce petit glacier perdu du Queens, il n’y a qu’un pas, il semblerait.
« Shakespeare, tu plaisantes ? Je t’ai laissé des dizaines de messages, je t’ai envoyé des centaines de sms, tu aurais carrément dû porter plainte pour harcèlement à ce stade. Je mourrais d’envie de te répondre, même avec un gros rhume, c’était la seule chose dont je rêvais. »
Il s’était mouché toute une semaine, avec toux et fièvre, mais il ne disait que la vérité : il n’avait que Cameron en tête, cette semaine après leur conversation sous le parapluie. Il n’avait en tête que Cameron, et la douleur, et la souffrance qu’il avait pu lui causer par ses mensonges.
« Et je suis heureux d’être là, merci de m’avoir attendu. »
L’étudiant observe son camarade, qui penche la tête sur le côté, un sourire rayonnant sur les lèvres, et Finley n’a qu’une envie, c’est de se pencher par dessus cette table, soudain beaucoup trop large à son goût, pour l’embrasser.
Puis soudain, ça lui revient. Le livre ! Finley se penche pour atteindre son sac, pendu au dossier de sa chaise, mais pour soulever le rabat et en sortir son présent, l’étudiant a besoin de ses deux mains, et se voit dans l’obligation de lâcher celle de Cameron. Il sort le petit paquet de papier Craft, et le tend à son interlocuteur, un sourire fier aux lèvres. « C’est pour toi, je l’ai vu, et… J’espère que tu ne l’as pas déjà. Après tout, tu l’as écrit. »
Il replace sa main gauche à l’endroit où, encore quelques instants plus tôt, elle serrait celle de Cameron, et sourit, un air amusé sur le visage. « Tu veux bien me rendre ta main, s’il te plaît ? »
C’était une certitude, pour le jeune homme. Ses parents auraient adoré Cameron. Son père en particulier, l’aurait taquiné à longueur de temps sur ses joues, qui rougissent si facilement, et sur le fait qu’un jour, il en aurait de la buée sur les lunettes. Sa mère l’aurait apprécié aussi, mais d’une manière différente. Elle aurait sans doute aimé parler avec lui, ils auraient eu des conversations sur leurs convictions, sur leurs croyances, sur leurs conceptions de la vie. Et sa grand-mère, oh, elle aurait râlé, sans doute, un peu, que Finley n’ait pas choisi une jolie jeune fille à la place de ce joli jeune homme, mais ça lui aurait passé rapidement.
Finley chasse ces idées d’un battement de cils. Il ne peut pas se projeter dans une relation qui n’existe pas, ou - il l’espère du fond du cœur - pas encore. Évidemment que ses parents auraient adoré Cameron, mais de voir Finley amoureux leur aurait sans doute suffit pour l’apprécier.
« Une rencontre, c’est parfait. Mais je dois me présenter à nouveau, tu crois ? »
Le jeune homme a en tête sa lettre, missive écrite en réponse à la carte de rupture que Cameron lui avait envoyée, assis dans le hall de sa résidence universitaire sous le regard courroucé du gardien des lieux. Une lettre d’excuses, et surtout une lettre d’aveux, dans laquelle pour la première fois, il se présentait comme Finley, et non comme Hemingway.
Le mutant parvient à peine à détacher son regard de Shakespeare, de l’autre côté de la table. C’est plus fort que lui, d’avoir la chance de l’observer, comme ça, de pouvoir jauger ses réactions, de découvrir son visage de près, ses mimiques, de le voir rire, ou rougir, c’est… Woah. C’est tout ce qu’il lui faut pour rougir un peu, lui aussi, un sourire sans doute très niais collé aux lèvres.
Le changement d’expression de Cameron à la mention de sa fiancée fait rire son correspondant, alors qu’il l’écoute murmurer, penché en avant. « Je suis désolé pour votre rupture. Enfin, pas tant que ça, je n’ai pas pour habitude de convoiter des gens sur le point de se marier, donc ça m’arrange un peu. »
Le rouge lui monte aux joues, mais au moins on ne peut faire plus clair. Et quand Cameron évoque le fait que son cœur n’est plus à prendre, les mots qu’il a prononcés sous le parapluie, deux semaines plus tôt, remontent dans la mémoire du mutant. En général, les gens se courtisent avant de se déclarer leur amour, et si les deux garçons avaient fait les choses un peu dans le désordre, cela ne dérangeait absolument pas l’étudiant. Il se penche vers Cameron, rapprochant dangereusement leurs visages l’un de l’autre. « Promis je garderai ton secret. » Il lui adresse un clin d'œil, et retrouve sa place au fond de sa chaise.
C’est vrai, ce visage est charmant. Il pourrait l’observer encore longtemps, comme ça, à juste apprécier sa présence. L’étudiant remarque un changement dans le regard de son interlocuteur. Il croit y déceler de l’affection, mais même si les mots de Cameron laissaient peu planer le doute, il ne pouvait pas s’empêcher de remettre en question son propre jugement.
Il parle de son enfance avec douleur, Shakespeare. L’amour qu’il a pour son frère transparaît dans ses mots, dans sa voix, et Finley s’en veut un peu d’avoir abordé un sujet si sensible pour son ami. Alors qu’il entrelace doucement ses doigts à ceux de son correspondant, ce dernier semble revenir un peu à la réalité de leur conversation, dans cette petite boutique du Queens. Le soleil, astre paresseux, continue sa descente dans le ciel et caresse de ses rayons orangés les visages des jeunes hommes dont les regards se croisent et semblent ne plus se lâcher. Comme un instant suspendu, quelques secondes magiques pendant lesquelles plus rien n’existe que ce couple un peu amoureux et un peu naïf.
Finley répond pourtant, faussement outré, à l’évocation d’un potentiel mensonge, et alors que Cameron se penche en suggérant que l’idée de se revoir le lendemain était sans le moindre doute un rencard, il ne peut que hausser les épaules et s’approcher à nouveau du visage de l’étudiant.
« Puisqu’aujourd’hui n’en est pas un, mon cher Shakespeare, il faut bien que l’un de nous se dévoue. C’est trop tôt, demain matin, peut-être ? Sinon je suis à toi tous les jours. »
C’est bien vrai. Finley est à Shakespeare tous les jours. Qu’ils se voient ou pas, qu’ils parlent ou non, d’ailleurs, Finley était tout à Cameron. Le jeune homme était toujours dans un coin de sa tête, de toute façon, quoi qu’il fasse, où qu’il soit. « Et puis ce serait notre première chasse au trésor ensemble, plutôt que l’un pour l’autre. » il ajoute, un sourire aux lèvres.
« On peut se retrouver en bas de chez toi à dix heures ? Je te dirais bien que je t’appelle quand je suis là, mais je n’ai plus ton numéro, je crois. »
Il sourit toujours, un petit air malicieux sur le visage, mais au fond, c’est une perche tendue. Finley ne demande qu’à être rassuré sur ce changement de numéro. Il avait juste besoin d’entendre que ce n’était pas à cause de lui, pour le fuir, pour se protéger de ses mensonges. C’était sans doute se donner trop d’importance, mais cette idée lui tordait le ventre.
Et pourtant, quand il sent le pouce de Cameron dessiner sur le dos de sa main, tout s’efface, et plus rien n’existe que leurs doigts entrelacés et leurs sourires échangés.
« Effectivement, tu ne peux pas. » répond Hemingway à la question rhétorique du futur avocat. On ne refuse pas de la glace, après tout. Et l’étudiant observe Cameron prendre une cuillère de sorbet et la porter à ses lèvres, surpris. « Peut-être qu’on est fait pour trouver des combinaisons surprenantes. » il laisse échapper, avant que son interlocuteur ne reprenne au sujet de la carte de rupture.
Trônant fièrement sur le bureau du jeune mutant, il a néanmoins eu besoin d’un trombone pour la maintenir fermée et ne pas avoir à subir sa musique plus que nécessaire. C’était la preuve qu’il était important, cette carte. La preuve qu’il comptait pour son Shakespeare, et même si de toute évidence sa seule présence en évidence dans la chambre de Finley suffisait à agacer Alex, ce que cette petite carte musicale signifiait avait plus de valeur que tous les soupirs du monde.
Mais les mots de Cameron le blessent un peu. Certes, il était inquiet pour lui, mais ne pas avoir envie de le revoir… Comment le lui reprocher ? Finley détourne le regard un instant, mais les doigts de l’humain se resserrent sur ceux du mutant, et ramène ses yeux dans ceux de Shakespeare. Un signe du destin, c’était la bonne expression. Presque à croire qu’ils étaient fait pour se trouver, ces deux-là. D’un accident télékinésique à la bibliothèque à ce petit glacier perdu du Queens, il n’y a qu’un pas, il semblerait.
« Shakespeare, tu plaisantes ? Je t’ai laissé des dizaines de messages, je t’ai envoyé des centaines de sms, tu aurais carrément dû porter plainte pour harcèlement à ce stade. Je mourrais d’envie de te répondre, même avec un gros rhume, c’était la seule chose dont je rêvais. »
Il s’était mouché toute une semaine, avec toux et fièvre, mais il ne disait que la vérité : il n’avait que Cameron en tête, cette semaine après leur conversation sous le parapluie. Il n’avait en tête que Cameron, et la douleur, et la souffrance qu’il avait pu lui causer par ses mensonges.
« Et je suis heureux d’être là, merci de m’avoir attendu. »
L’étudiant observe son camarade, qui penche la tête sur le côté, un sourire rayonnant sur les lèvres, et Finley n’a qu’une envie, c’est de se pencher par dessus cette table, soudain beaucoup trop large à son goût, pour l’embrasser.
Puis soudain, ça lui revient. Le livre ! Finley se penche pour atteindre son sac, pendu au dossier de sa chaise, mais pour soulever le rabat et en sortir son présent, l’étudiant a besoin de ses deux mains, et se voit dans l’obligation de lâcher celle de Cameron. Il sort le petit paquet de papier Craft, et le tend à son interlocuteur, un sourire fier aux lèvres. « C’est pour toi, je l’ai vu, et… J’espère que tu ne l’as pas déjà. Après tout, tu l’as écrit. »
Il replace sa main gauche à l’endroit où, encore quelques instants plus tôt, elle serrait celle de Cameron, et sourit, un air amusé sur le visage. « Tu veux bien me rendre ta main, s’il te plaît ? »
@Cameron D. Evans
crédit : Starbird
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(#) Lun 25 Avr - 17:43
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Se donner une nouvelle chance.
La petite voix dans l’esprit de Cameron ne cessait de lui dire qu’il avait pris la mauvaise décision. Il aurait dû répondre autre chose, peu importe ce qu’il aurait pu dire d’autres, ça aurait forcément été mieux. La question de Finley l’avait tellement déstabilisé qu’il s’était contenté de répondre ce qui lui paraissait le mieux sans réfléchir à ce que pourrait penser son interlocuteur. Lui proposer une nouvelle chance, c’était prendre un nouveau départ et essayer d’établir une relation saine, mais c’était aussi effacé toutes les erreurs qu’Hemingway avait faites, et lui pardonner. « Peut-être, si tu en as envie ? » Toujours aussi incertain, Cameron répondit spontanément. Il marque une courte pause avant de reprendre. « En vérité, je pense qu’on n’a pas vraiment besoin de ça. Il y a que mon deuxième prénom que je ne t’ai jamais dit mais il est vraiment laid, c’est un vieux prénom, pas besoin d’en parler. »
Les joues encore rougissantes, le cœur du jeune homme accélère alors que Finley répond à son annonce de rupture. Le sourire sur les lèvres de Cameron s’agrandit, bien que toujours aussi niais. Son cœur bat de plus en plus fort, alors que lui-même se confie sur son cœur déjà pris mais c’est quand son interlocuteur approche son visage du sien que le cœur de l’étudiant tambourine si fort qu’il lui en ferait presque mal. Ça ne dure que quelques instants mais de nouveau, ça suffit à assez perturber le futur avocat pour qu’il ne trouve plus aucun mot à dire. Si Finley n’avait pas évoqué à nouveau sa cicatrice, Cameron serait probablement resté figé sur place jusqu’à ce qu’on vienne lui annoncer la fermeture de la boutique. Doucement, il recule sur sa chaise pour reprendre sa place, se lançant dans son récit qui ne fut interrompu que par le bruit de la clochette signalant l’entrée d’un ou deux clients passant la porte.
Il est mignon, Finley, à feindre d’être outré. Il ne peut s’empêcher, le futur avocat de suggérer que le plaidoyer de son interlocuteur pour le convaincre n’est qu’un prétexte pour décrocher un rencard. Fier de lui, il hésite pas à se pencher vers Hemingway pour lui poser sa question. A son tour, le mutant s’avance vers lui, et les joues de Cameron réagissent instantanément à cette proximité. « Ne dis pas des choses comme ça, tu sais très bien que ça à le don de me faire craquer. ». Répondit-il d’une voix soudainement bien plus faible. Cette fois, il reprend place sur sa chaise avant qu’Hemingway n’ait le temps de reculer. Il faut qu’il casse cette proximité qui fait accélérer les battements de son cœur et monté le rouge sur ses joues. « Demain, c’est parfait. Je t’attendrai en bas. J’ai peur que le gardien ne prévienne la police s’il te voit traîner trop près du bâtiment. »
S’il avait compris que son correspondant lui donnait l’occasion de parler de son changement de numéro, Cameron préféra ignorer ce détail. Sa main toujours dans celle de son amant, il n’était pas pour autant près à lui donner de nouveau le moyen de communiquer avec lui si facilement. Il fallait qu’il reprenne un peu confiance avant ça. Finley ne pourrait plus se cacher derrière l’anonymat et les échanges derrière un écran, il serait obligé d’être sincère et ne pourrait plus se cacher. Le jeune homme inspire profondément essayant de calmer un peu le flot de pensées et d’émotions qui assaillaient son esprit. Son petit air fier avait disparu. Hemingway reprenait si facilement le dessus chaque fois que le futur avocat essayait de le déstabiliser, qu’il s’en trouvait presque ridicule.
Il y croyait vraiment au destin, Cameron. Il était profondément convaincu que s’il avait fini par trouver la carte parfaite, c’est qu’il devait surmonter les difficultés et laisser une chance à Finley. Après tout, il avait eu tant de mal à la trouver que c’était peut-être juste le reflet des obstacles qu’ils avaient tous les deux rencontrés. « Un rhume ? » Le souvenir de la pluie battante sur son parapluie revient au jeune homme. « Je suis désolé. » Ajouta-t-il. « Je t’ai dit que je serai honnête. J’ai changé de numéro de téléphone. C’était déjà prévu avant qu’on se retrouve sous la pluie. En vérité, j’ai récupéré ma nouvelle carte SIM le lendemain. J’ai pas reçu tes messages ni tes appels. J’avais besoin d’un numéro professionnel pour postuler à des offres d’emploi, et… Enfin tu vois. » Il n’y avait pas beaucoup plus à en dire.
Derrière eux, la petite clochette sonne à nouveau pour laisser entrer un client. Pour autant, le regard de Cameron reste posé sur son correspondant. Il avait peur que Finley n’ait envie de fuir. Peur qu’il ait été trop blessant, et que le mutant préféré couper les ponts face à tant de franchise dévastatrice. De manière assez impulsive, il s’approche doucement du visage du jeune homme, le remerciant d’être venu. A son tour, Hemingway le remercie d’avoir attendu, et Cameron réduit encore un peu l’écart entre leurs visages, n’osant pas aller jusqu’au bout de son geste. « J’aurais pu t’attendre jusqu’au bout de la nuit. » Il assumerait probablement pas, Cameron. Son comportement était une invitation à plus, et en rentrant chez lui, il s’en voudrait certainement d’avoir été aussi faible face à la tentation mais à cet instant, il ne pouvait qu’espérer qu’Hemingway serait plus raisonnable que lui.
La main de Finley échappant à la sienne, le jeune homme la récupère près de lui. Il observe silencieusement son interlocuteur sortir un petit paquet de son sac et lui tendre. Il dépose un regard interrogateur sur Finley qui reprend la parole. « Oh, merci. » Légèrement déstabilisé, Cameron attrape le petit paquet et le regarde. Il était évident qu’un livre se cachait à l’intérieur. « Je t’avoue que je m’y attendais pas vraiment, j’ai pas pensé à te ramener quelque chose, je suis désolé. » Doucement, il attrape à son tour son sac pour ranger le petit paquet et en l’ouvrant, il retrouve l’ouvrage qu’il avait glissé à l’intérieur un peu plutôt. Du bout des doigts, il l’attrape et le tend à son tour à Finley. « C’est le livre que je lisais avant que tu arrives. J’aimerai vraiment beaucoup que tu puisses le lire aussi. C’est important pour moi, il m’a vraiment beaucoup plu et… Je voudrais partager ça avec toi. » Ce n’était pas vraiment un cadeau, mais il espérait qu’il plairait malgré tout à Hemingway et qu’il ne l’avait pas déjà lu.
L’étudiant regarde le mutant prendre son livre avec un sourire aux lèvres, ignorant alors qu’une lettre s’était glissée entre les pages de l’ouvrage. Une lettre qu’il avait écrit sans véritablement avoir l’intention de l’envoyer. Une véritable déclaration d’amour pour le garçon assis face à lui. Son sourire s’étira légèrement à la demande du mutant. « Laisse-moi réfléchir, je ne suis pas certain. ». Déposant sa main sous son menton, il fit semblant de réfléchir un instant avant de délicatement venir prendre la main d’Hemingway dans la sienne. « Peut-être que la prochaine fois, je te la rendrai moins facilement. » Dit-il d’un ton légèrement amusé. Doucement, il caresse le dos de la main de Finley du bout des doigts.
Un énième client entre et attire l’attention de Cameron dont le regard se pose sur l’horloge derrière le comptoir. « Finalement, je vais peut-être devoir rentrer moi. Il est déjà plus de vingt heures, et j’en ai pour un moment avec le métro. » Son regard se pose à nouveau sur son correspondant dont il lâche la main. « Mais on se voit demain, promis ! » Il sourit doucement en se levant de sa chaise, sa glace déjà presque finie. Il attrape son sac et en sort son porte-monnaie avant de retourner au comptoir où on l’informe que son ami a déjà payé. Tournant les talons, Cameron revient vers Hemingway. « On fait comment ? Je te rembourse ma glace ou je t’invite à manger dans un bon restaurant quand on aura fini de courir derrière un lama imaginaire ? » Un petit sourire sur ses lèvres, Cameron pose ses mains sur le dossier de sa chaise qu’il pousse doucement pour la remettre à sa place.
Les joues encore rougissantes, le cœur du jeune homme accélère alors que Finley répond à son annonce de rupture. Le sourire sur les lèvres de Cameron s’agrandit, bien que toujours aussi niais. Son cœur bat de plus en plus fort, alors que lui-même se confie sur son cœur déjà pris mais c’est quand son interlocuteur approche son visage du sien que le cœur de l’étudiant tambourine si fort qu’il lui en ferait presque mal. Ça ne dure que quelques instants mais de nouveau, ça suffit à assez perturber le futur avocat pour qu’il ne trouve plus aucun mot à dire. Si Finley n’avait pas évoqué à nouveau sa cicatrice, Cameron serait probablement resté figé sur place jusqu’à ce qu’on vienne lui annoncer la fermeture de la boutique. Doucement, il recule sur sa chaise pour reprendre sa place, se lançant dans son récit qui ne fut interrompu que par le bruit de la clochette signalant l’entrée d’un ou deux clients passant la porte.
Il est mignon, Finley, à feindre d’être outré. Il ne peut s’empêcher, le futur avocat de suggérer que le plaidoyer de son interlocuteur pour le convaincre n’est qu’un prétexte pour décrocher un rencard. Fier de lui, il hésite pas à se pencher vers Hemingway pour lui poser sa question. A son tour, le mutant s’avance vers lui, et les joues de Cameron réagissent instantanément à cette proximité. « Ne dis pas des choses comme ça, tu sais très bien que ça à le don de me faire craquer. ». Répondit-il d’une voix soudainement bien plus faible. Cette fois, il reprend place sur sa chaise avant qu’Hemingway n’ait le temps de reculer. Il faut qu’il casse cette proximité qui fait accélérer les battements de son cœur et monté le rouge sur ses joues. « Demain, c’est parfait. Je t’attendrai en bas. J’ai peur que le gardien ne prévienne la police s’il te voit traîner trop près du bâtiment. »
S’il avait compris que son correspondant lui donnait l’occasion de parler de son changement de numéro, Cameron préféra ignorer ce détail. Sa main toujours dans celle de son amant, il n’était pas pour autant près à lui donner de nouveau le moyen de communiquer avec lui si facilement. Il fallait qu’il reprenne un peu confiance avant ça. Finley ne pourrait plus se cacher derrière l’anonymat et les échanges derrière un écran, il serait obligé d’être sincère et ne pourrait plus se cacher. Le jeune homme inspire profondément essayant de calmer un peu le flot de pensées et d’émotions qui assaillaient son esprit. Son petit air fier avait disparu. Hemingway reprenait si facilement le dessus chaque fois que le futur avocat essayait de le déstabiliser, qu’il s’en trouvait presque ridicule.
Il y croyait vraiment au destin, Cameron. Il était profondément convaincu que s’il avait fini par trouver la carte parfaite, c’est qu’il devait surmonter les difficultés et laisser une chance à Finley. Après tout, il avait eu tant de mal à la trouver que c’était peut-être juste le reflet des obstacles qu’ils avaient tous les deux rencontrés. « Un rhume ? » Le souvenir de la pluie battante sur son parapluie revient au jeune homme. « Je suis désolé. » Ajouta-t-il. « Je t’ai dit que je serai honnête. J’ai changé de numéro de téléphone. C’était déjà prévu avant qu’on se retrouve sous la pluie. En vérité, j’ai récupéré ma nouvelle carte SIM le lendemain. J’ai pas reçu tes messages ni tes appels. J’avais besoin d’un numéro professionnel pour postuler à des offres d’emploi, et… Enfin tu vois. » Il n’y avait pas beaucoup plus à en dire.
Derrière eux, la petite clochette sonne à nouveau pour laisser entrer un client. Pour autant, le regard de Cameron reste posé sur son correspondant. Il avait peur que Finley n’ait envie de fuir. Peur qu’il ait été trop blessant, et que le mutant préféré couper les ponts face à tant de franchise dévastatrice. De manière assez impulsive, il s’approche doucement du visage du jeune homme, le remerciant d’être venu. A son tour, Hemingway le remercie d’avoir attendu, et Cameron réduit encore un peu l’écart entre leurs visages, n’osant pas aller jusqu’au bout de son geste. « J’aurais pu t’attendre jusqu’au bout de la nuit. » Il assumerait probablement pas, Cameron. Son comportement était une invitation à plus, et en rentrant chez lui, il s’en voudrait certainement d’avoir été aussi faible face à la tentation mais à cet instant, il ne pouvait qu’espérer qu’Hemingway serait plus raisonnable que lui.
La main de Finley échappant à la sienne, le jeune homme la récupère près de lui. Il observe silencieusement son interlocuteur sortir un petit paquet de son sac et lui tendre. Il dépose un regard interrogateur sur Finley qui reprend la parole. « Oh, merci. » Légèrement déstabilisé, Cameron attrape le petit paquet et le regarde. Il était évident qu’un livre se cachait à l’intérieur. « Je t’avoue que je m’y attendais pas vraiment, j’ai pas pensé à te ramener quelque chose, je suis désolé. » Doucement, il attrape à son tour son sac pour ranger le petit paquet et en l’ouvrant, il retrouve l’ouvrage qu’il avait glissé à l’intérieur un peu plutôt. Du bout des doigts, il l’attrape et le tend à son tour à Finley. « C’est le livre que je lisais avant que tu arrives. J’aimerai vraiment beaucoup que tu puisses le lire aussi. C’est important pour moi, il m’a vraiment beaucoup plu et… Je voudrais partager ça avec toi. » Ce n’était pas vraiment un cadeau, mais il espérait qu’il plairait malgré tout à Hemingway et qu’il ne l’avait pas déjà lu.
L’étudiant regarde le mutant prendre son livre avec un sourire aux lèvres, ignorant alors qu’une lettre s’était glissée entre les pages de l’ouvrage. Une lettre qu’il avait écrit sans véritablement avoir l’intention de l’envoyer. Une véritable déclaration d’amour pour le garçon assis face à lui. Son sourire s’étira légèrement à la demande du mutant. « Laisse-moi réfléchir, je ne suis pas certain. ». Déposant sa main sous son menton, il fit semblant de réfléchir un instant avant de délicatement venir prendre la main d’Hemingway dans la sienne. « Peut-être que la prochaine fois, je te la rendrai moins facilement. » Dit-il d’un ton légèrement amusé. Doucement, il caresse le dos de la main de Finley du bout des doigts.
Un énième client entre et attire l’attention de Cameron dont le regard se pose sur l’horloge derrière le comptoir. « Finalement, je vais peut-être devoir rentrer moi. Il est déjà plus de vingt heures, et j’en ai pour un moment avec le métro. » Son regard se pose à nouveau sur son correspondant dont il lâche la main. « Mais on se voit demain, promis ! » Il sourit doucement en se levant de sa chaise, sa glace déjà presque finie. Il attrape son sac et en sort son porte-monnaie avant de retourner au comptoir où on l’informe que son ami a déjà payé. Tournant les talons, Cameron revient vers Hemingway. « On fait comment ? Je te rembourse ma glace ou je t’invite à manger dans un bon restaurant quand on aura fini de courir derrière un lama imaginaire ? » Un petit sourire sur ses lèvres, Cameron pose ses mains sur le dossier de sa chaise qu’il pousse doucement pour la remettre à sa place.
@Finley G. Hepburn
crédit : Intertwined
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(#) Mer 27 Avr - 11:24
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Se donner une nouvelle chance.
Il sourit comme un idiot depuis qu’il est arrivé, à bout de souffle, à ce coin de rue. C’est plus fort que lui, tout ce que peut faire ou dire Shakespeare le fait fondre un peu plus. Il est complètement mordu. S’il pouvait prétendre qu’il lui plaisait simplement avant de l’avoir en face de lui, cette étape était aujourd’hui loin derrière eux. Il s’était déjà présenté dans sa lettre. Finley y avait fait un bref résumé de sa vie. Le décès de ses parents, sa grand-mère et Alzheimer, son nom, son prénom, ses mensonges. Se présenter à nouveau est sans doute un peu inutile, Cameron a raison, mais Finley ne peut retenir un énième sourire à l’évocation de ce si mystérieux deuxième prénom.
« Shakespeare, c’est trop tard maintenant, tu es obligé de me dire ce prénom. Je suis sûr que c’est moins terrible que ce que tu penses, et si ça peut te rassurer, le mien est Gael. »
Il essaie de ne pas trop lui faire peur avec tout ça, mais en vérité, il aimerait apprendre chaque détail de son identité, de ce qui fait de Cameron ce qu’il est. Savoir pourquoi il porte ces prénoms, quel est le premier livre qu’il se souvient avoir lu, comment il boit son café, ce qu’il préfère quand il écoute de la musique. Tout ce qui le rend unique, tout ce qui fait qu’il est lui dans son ensemble.
De le voir, comme ça, rougir à chaque rapprochement qu’il peut initier, ça le fait complètement craquer, Finley. Shakespeare semble avoir le feu aux joues, et il est absolument adorable. La clochette de la porte retentit, mais l’étudiant ne se retourne pas, le spectacle sous ses yeux est bien plus intéressant. Le récit de l’accident à l’origine de la cicatrice, leurs doigts qui s’effleurent, qui s'entrelacent, tout ça fait tambouriner le coeur du mutant dans sa poitrine. L’émotion et la vulnérabilité de Cameron, cela fait partie des choses qu’il aime chez lui. Il n’a pas peur d’exister, d’être qui il est. Il n’a pas de secret sur son identité. S’il pourrait en vouloir à ses parents de lui avoir inculqué dès son plus jeune âge l’idée de garder la mutation de sa mère, puis la sienne, secrètes, il ne parvient pas à avoir de la rancœur pour eux. Ils ont pris des décisions difficiles, dans un monde difficile, et ils ont simplement appris à leur enfant à se protéger de potentiels dangers. C’est juste trop ancré dans ses habitudes, à Finley. C’est à lui de faire ce travail de tri, à lui de démêler le bon du mauvais dans l’éducation qu’il a pu recevoir. Ses parents n’ont fait que de leur mieux avec ce qu’ils avaient.
La proximité de leurs visages refait monter le rouge aux joues du futur avocat, et l’idée de perturber un peu le jeune homme face à lui amuse Finley, mais la remarque de Cameron le surprend. Oh, cela ne devrait peut-être pas le chambouler lui aussi, mais il ne contrôle pas ses propres réactions, semble-t-il, et sans qu’il ne le veuille, sa cuillère fait un tour complet dans la coupe de glace, faisant sonner le verre au contact du métal. Il arrête le mouvement de sa main libre alors que Shakespeare retrouve sa place au fond de sa chaise, et il hoche la tête à la remarque du jeune homme face à lui. « Tu as raison, je crois que je ne lui plaît pas trop. Mais je suis louche, je n’y peux rien. » Un petit rire lui échappe au souvenir de cet homme, casquette sur la tête, qui pensait sans doute être discret en se faufilant le long d’un mur pour se rapprocher de Finley, alors assis au sol pour écrire sa lettre à son correspondant. Il devait représenter une menace aux yeux de l’adulte, ou ce dernier a dû imaginer le pire des scénarios pour la sécurité de l’immeuble sous sa responsabilité avec la présence de cet intru dans le hall, mais le mutant était parvenu à glisser sa missive dans la boîte aux lettres et à se sauver avant que l’homme ne s’approche suffisamment de lui pour l’attraper. Pas assez discret ou pas assez rapide, Finley n’a tout de même pas vraiment hâte de recroiser ce monsieur.
« Rien de grave, ne t’en fait pas. » Il rit doucement « Je pense que rester sous la pluie en chaussettes, c’était une mauvaise idée. Aucun regret, hein, mais la prochaine fois qu’on a une conversation sous la pluie, je mettrai des chaussures et un manteau je pense. »
Finley tente de sourire pour rassurer son interlocuteur, mais ce dernier semble culpabiliser malgré tout. Le mutant écoute les explications de Cameron, et il se sent idiot d’avoir pu penser que c’était à cause de lui qu’il avait changé de numéro. Évidemment qu’il avait une véritable raison de le faire, que des histoires de coeur n’étaient pas une justification pour devenir injoignable de tout son répertoire. « Je vois tout à fait, ne t’en fais pas. Désolé encore pour tout ça. »
Il s’en voulait tellement encore. S’il arrivait à agir presque naturellement auprès de son Shakespeare, il était toujours entenaillé par la culpabilité du mensonge, de la douleur qu’il avait pu causer à ce garçon qu’il aime sincèrement. Cameron ne mérite pas ça. Il ne mérite pas qu’on lui cache quoi que ce soit, il ne mérite ni la peine de coeur, ni le doute que Finley a causé chez lui.
Toujours penché au-dessus de la table, il voit le visage doux du futur avocat s’approcher du sien à nouveau au moment où de nouveaux clients entrent dans la boutique. Il entend chuchoter dans son dos, mais rien ne pourrait détacher son regard de celui de Cameron. Leurs visages sont si proches l’un de l’autre qu’il suffirait à Finley de se pencher d’encore quelques centimètres en avant pour que leurs lèvres ne se touchent. Et aux mots de Cameron, l’idée lui traverse l’esprit, et fait rougir l’étudiant, la cuillère fait un tour dans l’autre sens et à nouveau, il l’arrête dans son mouvement. Mais si ce n’est même pas leur premier rendez-vous, il serait sans doute plus sage d’attendre encore un peu avant leur premier baiser. Il voudrait faire les choses correctement, Finley. Cameron mérite le romantisme, les sérénades, les rendez-vous, le grand jeu à chacune de leurs rencontres, et pas un bisou volé chez un glacier alors qu’il est arrivé en retard. Il baisse les yeux vers les lèvres de Cameron, et soudain se remémore le petit cadeau qu’il avait pour son correspondant.
Il lâche sa main et lui tend le petit paquet. Cameron semble moins à l’aise, soudain.
« Ce n’est presque rien, c’est juste… J’espère que ça te plaira, je l’ai trouvé par hasard, et ça m’a fait penser à toi et moi. »
Oh le petit menteur. Chassez le naturel, il revient au galop. C’est faux. Il a passé des jours à réfléchir à un cadeau à lui offrir, avant de tomber sur cette jolie édition de la Comédie des Erreurs. C’était un demi-hasard, seulement.
« Tu n’as pas à apporter quoi que ce soit, c’est vraiment juste qu’il m’a fait penser à l’autre fois, et c’est une belle édition, donc je me suis dit que ça te plairait, mais tu n’as pas à… »
Cameron sort un livre de son propre sac, et le lui tend. Il ne peut pas cacher sa gêne face à ce cadeau un peu forcé, ni son trouble face à cette douceur.
« J’ai hâte de le lire, merci beaucoup, c’est adorable. »
Peut-être qu’un jour, ce sera leur truc, l’échange de livres. Ils pourraient avoir de grandes bibliothèques pleines des recommandations de l’autre, ne plus jamais avoir à s’acheter de livre pour eux-mêmes, uniquement pour leur amoureux, une sorte de façon de montrer leur affection, peut-être, ou l’importance de leur relation ? Il divague, et secoue la tête pour chasser ces idées saugrenues. Finley se verrait presque déjà en ménage avec ce garçon dont il ne connaît même pas le deuxième prénom. Il faut qu’il se reprenne.
Le mutant glisse l’ouvrage dans son sac, et réclame sa main à l’humain face à lui. Oh, ce qu’il aime cet air fier et heureux sur le visage de Shakespeare, alors qu’il le taquine.
« S’il te plaît ? » Il demande, d’une voix faible, avant que Camerone de cède et ne prenne enfin sa main dans la sienne. « Peut-être que la prochaine fois, je n’oserais pas te la demander, alors. » répond le mutant, un sourire amusé sur les lèvres. Il n’aurait jamais envie de faire cesser ce contact si doux, s’il s’écoutait, ils resteraient là toute la nuit, à flirter, main dans la main, à se raconter des détails insignifiants comme leurs deuxièmes prénoms.
Le regard de Cameron lui échappe un instant, et Finley se retourne lui aussi, pour regarder l’horloge sur le mur. Il n’a pas vu le temps passer, en compagnie si douce. Quel idiot, d’être arrivé si en retard. Quel idiot d’être descendu de la rame de métro alors qu’elle était sur le point de repartir. Quel idiot d’avoir traversé tout Brooklyn en courant, alors qu’il aurait gagné du temps en prenant les transports. Quel idiot de lama, aussi. S’il pouvait remonter le temps, il…
Mais il peut, presque.
Alors qu’il se tourne à nouveau vers son correspondant, il se concentre sur la petite horloge derrière lui, et ferme les yeux une seconde. C’est tout le temps qu’il lui faut pour faire tourner les aiguilles dans le mauvais sens, et les faire revenir sur dix-huit heures trente, le moment initial où ils auraient dû se retrouver.
Il ouvre les paupières, et sourit à Cameron. « Et si on remontait le temps, un tout petit peu ? »
Il espère, mais Cameron est raisonnable, et il lui lâche la main, partant avec un petit morceau du coeur de Finley. « On se voit demain, promis. » Il répète ses mots, d’une voix faible. Finley regarde le garçon se lever, et il se dépêche de terminer sa glace. Le futur avocat s’éloigne, puis revient face à lui avant que Finley n’ait le temps de se lever.
« Enfin, Shakespeare, c’est juste une glace ! Je peux t’inviter, je te le dois bien, avec tout mon retard. Et puis un repas dans un bon restaurant, je ne peux pas refuser cette invitation, mais je ne veux pas que ce soit en remboursement d’un sorbet fondu. »
Le mutant prend son courage à deux mains et se lève à son tour. Il lui faut contourner la petite table, mais il va se positionner près de Cameron, tout près de lui, et il ajuste le col du manteau de ce dernier du bout des doigts.
« Et je te l’ai dit. Ce n’est pas un lama imaginaire. Il n’est clairement pas très courtois, mais pas imaginaire. »
Sa voix est faible, presque un murmure pour le garçon près de lui. « Et tu ne me dois rien. Je suis heureux d’inviter quelqu’un que j’aime à manger une glace. »
Il s’éloigne un peu brutalement de Cameron. Il pourrait rester là encore des heures, dans cette petite boutique hors du temps, à effleurer le col du manteau de son humain préféré, et lui glisser des mots doux, mais il sait que Cameron a raison, et qu’il doit le laisser repartir, qu’il ne peut pas l’inviter chez lui. Alors il récupère son sac sur le dossier de sa chaise, et traverse par grandes enjambées le petit glacier jusqu’à la porte, qu’il ouvre en faisant retentir la clochette.
« Je peux au moins te raccompagner jusqu’à la station ? » Il le supplierait presque. C’est trop tôt pour que leurs chemins ne se séparent. Si vite, comme ça, il n’a pas envie de le voir tourner au coin de la rue alors que Finley habite dans une rue adjacente. Un énième sourire niais s’étale sur son visage, et les revoilà dans la rue new-yorkaise, côte à côte.
« Shakespeare, c’est trop tard maintenant, tu es obligé de me dire ce prénom. Je suis sûr que c’est moins terrible que ce que tu penses, et si ça peut te rassurer, le mien est Gael. »
Il essaie de ne pas trop lui faire peur avec tout ça, mais en vérité, il aimerait apprendre chaque détail de son identité, de ce qui fait de Cameron ce qu’il est. Savoir pourquoi il porte ces prénoms, quel est le premier livre qu’il se souvient avoir lu, comment il boit son café, ce qu’il préfère quand il écoute de la musique. Tout ce qui le rend unique, tout ce qui fait qu’il est lui dans son ensemble.
De le voir, comme ça, rougir à chaque rapprochement qu’il peut initier, ça le fait complètement craquer, Finley. Shakespeare semble avoir le feu aux joues, et il est absolument adorable. La clochette de la porte retentit, mais l’étudiant ne se retourne pas, le spectacle sous ses yeux est bien plus intéressant. Le récit de l’accident à l’origine de la cicatrice, leurs doigts qui s’effleurent, qui s'entrelacent, tout ça fait tambouriner le coeur du mutant dans sa poitrine. L’émotion et la vulnérabilité de Cameron, cela fait partie des choses qu’il aime chez lui. Il n’a pas peur d’exister, d’être qui il est. Il n’a pas de secret sur son identité. S’il pourrait en vouloir à ses parents de lui avoir inculqué dès son plus jeune âge l’idée de garder la mutation de sa mère, puis la sienne, secrètes, il ne parvient pas à avoir de la rancœur pour eux. Ils ont pris des décisions difficiles, dans un monde difficile, et ils ont simplement appris à leur enfant à se protéger de potentiels dangers. C’est juste trop ancré dans ses habitudes, à Finley. C’est à lui de faire ce travail de tri, à lui de démêler le bon du mauvais dans l’éducation qu’il a pu recevoir. Ses parents n’ont fait que de leur mieux avec ce qu’ils avaient.
La proximité de leurs visages refait monter le rouge aux joues du futur avocat, et l’idée de perturber un peu le jeune homme face à lui amuse Finley, mais la remarque de Cameron le surprend. Oh, cela ne devrait peut-être pas le chambouler lui aussi, mais il ne contrôle pas ses propres réactions, semble-t-il, et sans qu’il ne le veuille, sa cuillère fait un tour complet dans la coupe de glace, faisant sonner le verre au contact du métal. Il arrête le mouvement de sa main libre alors que Shakespeare retrouve sa place au fond de sa chaise, et il hoche la tête à la remarque du jeune homme face à lui. « Tu as raison, je crois que je ne lui plaît pas trop. Mais je suis louche, je n’y peux rien. » Un petit rire lui échappe au souvenir de cet homme, casquette sur la tête, qui pensait sans doute être discret en se faufilant le long d’un mur pour se rapprocher de Finley, alors assis au sol pour écrire sa lettre à son correspondant. Il devait représenter une menace aux yeux de l’adulte, ou ce dernier a dû imaginer le pire des scénarios pour la sécurité de l’immeuble sous sa responsabilité avec la présence de cet intru dans le hall, mais le mutant était parvenu à glisser sa missive dans la boîte aux lettres et à se sauver avant que l’homme ne s’approche suffisamment de lui pour l’attraper. Pas assez discret ou pas assez rapide, Finley n’a tout de même pas vraiment hâte de recroiser ce monsieur.
« Rien de grave, ne t’en fait pas. » Il rit doucement « Je pense que rester sous la pluie en chaussettes, c’était une mauvaise idée. Aucun regret, hein, mais la prochaine fois qu’on a une conversation sous la pluie, je mettrai des chaussures et un manteau je pense. »
Finley tente de sourire pour rassurer son interlocuteur, mais ce dernier semble culpabiliser malgré tout. Le mutant écoute les explications de Cameron, et il se sent idiot d’avoir pu penser que c’était à cause de lui qu’il avait changé de numéro. Évidemment qu’il avait une véritable raison de le faire, que des histoires de coeur n’étaient pas une justification pour devenir injoignable de tout son répertoire. « Je vois tout à fait, ne t’en fais pas. Désolé encore pour tout ça. »
Il s’en voulait tellement encore. S’il arrivait à agir presque naturellement auprès de son Shakespeare, il était toujours entenaillé par la culpabilité du mensonge, de la douleur qu’il avait pu causer à ce garçon qu’il aime sincèrement. Cameron ne mérite pas ça. Il ne mérite pas qu’on lui cache quoi que ce soit, il ne mérite ni la peine de coeur, ni le doute que Finley a causé chez lui.
Toujours penché au-dessus de la table, il voit le visage doux du futur avocat s’approcher du sien à nouveau au moment où de nouveaux clients entrent dans la boutique. Il entend chuchoter dans son dos, mais rien ne pourrait détacher son regard de celui de Cameron. Leurs visages sont si proches l’un de l’autre qu’il suffirait à Finley de se pencher d’encore quelques centimètres en avant pour que leurs lèvres ne se touchent. Et aux mots de Cameron, l’idée lui traverse l’esprit, et fait rougir l’étudiant, la cuillère fait un tour dans l’autre sens et à nouveau, il l’arrête dans son mouvement. Mais si ce n’est même pas leur premier rendez-vous, il serait sans doute plus sage d’attendre encore un peu avant leur premier baiser. Il voudrait faire les choses correctement, Finley. Cameron mérite le romantisme, les sérénades, les rendez-vous, le grand jeu à chacune de leurs rencontres, et pas un bisou volé chez un glacier alors qu’il est arrivé en retard. Il baisse les yeux vers les lèvres de Cameron, et soudain se remémore le petit cadeau qu’il avait pour son correspondant.
Il lâche sa main et lui tend le petit paquet. Cameron semble moins à l’aise, soudain.
« Ce n’est presque rien, c’est juste… J’espère que ça te plaira, je l’ai trouvé par hasard, et ça m’a fait penser à toi et moi. »
Oh le petit menteur. Chassez le naturel, il revient au galop. C’est faux. Il a passé des jours à réfléchir à un cadeau à lui offrir, avant de tomber sur cette jolie édition de la Comédie des Erreurs. C’était un demi-hasard, seulement.
« Tu n’as pas à apporter quoi que ce soit, c’est vraiment juste qu’il m’a fait penser à l’autre fois, et c’est une belle édition, donc je me suis dit que ça te plairait, mais tu n’as pas à… »
Cameron sort un livre de son propre sac, et le lui tend. Il ne peut pas cacher sa gêne face à ce cadeau un peu forcé, ni son trouble face à cette douceur.
« J’ai hâte de le lire, merci beaucoup, c’est adorable. »
Peut-être qu’un jour, ce sera leur truc, l’échange de livres. Ils pourraient avoir de grandes bibliothèques pleines des recommandations de l’autre, ne plus jamais avoir à s’acheter de livre pour eux-mêmes, uniquement pour leur amoureux, une sorte de façon de montrer leur affection, peut-être, ou l’importance de leur relation ? Il divague, et secoue la tête pour chasser ces idées saugrenues. Finley se verrait presque déjà en ménage avec ce garçon dont il ne connaît même pas le deuxième prénom. Il faut qu’il se reprenne.
Le mutant glisse l’ouvrage dans son sac, et réclame sa main à l’humain face à lui. Oh, ce qu’il aime cet air fier et heureux sur le visage de Shakespeare, alors qu’il le taquine.
« S’il te plaît ? » Il demande, d’une voix faible, avant que Camerone de cède et ne prenne enfin sa main dans la sienne. « Peut-être que la prochaine fois, je n’oserais pas te la demander, alors. » répond le mutant, un sourire amusé sur les lèvres. Il n’aurait jamais envie de faire cesser ce contact si doux, s’il s’écoutait, ils resteraient là toute la nuit, à flirter, main dans la main, à se raconter des détails insignifiants comme leurs deuxièmes prénoms.
Le regard de Cameron lui échappe un instant, et Finley se retourne lui aussi, pour regarder l’horloge sur le mur. Il n’a pas vu le temps passer, en compagnie si douce. Quel idiot, d’être arrivé si en retard. Quel idiot d’être descendu de la rame de métro alors qu’elle était sur le point de repartir. Quel idiot d’avoir traversé tout Brooklyn en courant, alors qu’il aurait gagné du temps en prenant les transports. Quel idiot de lama, aussi. S’il pouvait remonter le temps, il…
Mais il peut, presque.
Alors qu’il se tourne à nouveau vers son correspondant, il se concentre sur la petite horloge derrière lui, et ferme les yeux une seconde. C’est tout le temps qu’il lui faut pour faire tourner les aiguilles dans le mauvais sens, et les faire revenir sur dix-huit heures trente, le moment initial où ils auraient dû se retrouver.
Il ouvre les paupières, et sourit à Cameron. « Et si on remontait le temps, un tout petit peu ? »
Il espère, mais Cameron est raisonnable, et il lui lâche la main, partant avec un petit morceau du coeur de Finley. « On se voit demain, promis. » Il répète ses mots, d’une voix faible. Finley regarde le garçon se lever, et il se dépêche de terminer sa glace. Le futur avocat s’éloigne, puis revient face à lui avant que Finley n’ait le temps de se lever.
« Enfin, Shakespeare, c’est juste une glace ! Je peux t’inviter, je te le dois bien, avec tout mon retard. Et puis un repas dans un bon restaurant, je ne peux pas refuser cette invitation, mais je ne veux pas que ce soit en remboursement d’un sorbet fondu. »
Le mutant prend son courage à deux mains et se lève à son tour. Il lui faut contourner la petite table, mais il va se positionner près de Cameron, tout près de lui, et il ajuste le col du manteau de ce dernier du bout des doigts.
« Et je te l’ai dit. Ce n’est pas un lama imaginaire. Il n’est clairement pas très courtois, mais pas imaginaire. »
Sa voix est faible, presque un murmure pour le garçon près de lui. « Et tu ne me dois rien. Je suis heureux d’inviter quelqu’un que j’aime à manger une glace. »
Il s’éloigne un peu brutalement de Cameron. Il pourrait rester là encore des heures, dans cette petite boutique hors du temps, à effleurer le col du manteau de son humain préféré, et lui glisser des mots doux, mais il sait que Cameron a raison, et qu’il doit le laisser repartir, qu’il ne peut pas l’inviter chez lui. Alors il récupère son sac sur le dossier de sa chaise, et traverse par grandes enjambées le petit glacier jusqu’à la porte, qu’il ouvre en faisant retentir la clochette.
« Je peux au moins te raccompagner jusqu’à la station ? » Il le supplierait presque. C’est trop tôt pour que leurs chemins ne se séparent. Si vite, comme ça, il n’a pas envie de le voir tourner au coin de la rue alors que Finley habite dans une rue adjacente. Un énième sourire niais s’étale sur son visage, et les revoilà dans la rue new-yorkaise, côte à côte.
@Cameron D. Evans
crédit : Starbird
crédit : Starbird
(#) Jeu 28 Avr - 0:29
Invité
IRP
HRP
Nice to meet you
Se donner une nouvelle chance.
Plus le regard de Cameron se pose sur Finley, et plus il est certain d’être profondément amoureux de ce garçon. Rien chez lui n’est un défaut, pas même son deuxième prénom qu’il semble trouver laid. Un sourire se pose sur les lèvres du futur avocat qui hésite le temps d’une seconde à révéler son deuxième prénom à son tour. « Gael, c’est vraiment beau à côté du mien. Je crains que malheureusement, je préfère ne pas te le dire. J’ai hérité du prénom de mon grand-père, et… Cameron Evans, c’est très bien comme ça. Pas besoin de mon deuxième prénom. » C’est difficile pour lui de ne pas céder sous le regard envoûtant de son correspondant, mais il n’a véritablement pas très envie de donner cette information. Un petit sourire sur ses lèvres, il préfère passer à autre chose et lance un nouveau sujet de conversation. Il sait très bien qu’il finira un jour où l’autre par confier ce lourd secret à Hemingway, mais pas ce soir.
Il s’en veut pour sa faiblesse. Une déclaration à peine voilée. Pourtant, il s’était promis qu’il ne recommencerait pas. Dis, Cameron, est-ce que tu comptes aussi lui chanter une sérénade sous sa fenêtre pour clamer ton amour ? Ca serait peut-être bien d’être un peu moins ridicule, non ? Le petit bruit du métal de la cuillère de Finley se cognant contre le verre de sa coupe attira l’attention du jeune homme sur le mouvement de celle-ci. Ce genre de choses, ça a tendance à l’émerveiller, Cameron, mais cette fois, c’est surtout un sourire fier qui lui est scotché sur ses lèvres. Si le jeune homme assis face à lui à tendance à le déstabiliser facilement, il avait réussi à lui faire assez d’effet pour déclencher l’un de ses fameux accidents télékinésique. A l’évocation du gardien, un petit rire s'échappe des lèvres d’Hemingway, et le cœur de Cameron s’emballe à nouveau. Il pouvait à peine se réjouir de réussir à troubler le jeune homme assis face à lui que déjà il était à nouveau le plus perturbé des deux.
Une heure s’était à peine écoulée depuis que Finley avait rejoint l’étudiant, et pourtant Cameron était déjà convaincu qu’il ne serait plus jamais capable de tomber amoureux de personne d’autres. Peu importe combien il pouvait essayer de l’oublier, il en était certain, il serait amoureux de son Hemingway jusqu’à la fin de ses jours. Si c’était un peu tôt pour l’admettre, il n'en était pas moins persuadé. Il suffisait d’un sourire du mutant pour que le cœur du futur avocat chavire totalement. Le moindre petit geste le faisait complètement craquer. Ses doigts encore entrelacés entre ceux de son amant, il penche légèrement la tête sur le côté, un peu inquiet à l’évocation de son rhume. Il faut dire que si cette conversation déchirante sous ce parapluie avait été nécessaire pour les conduire dans ce glacier, Cameron s’en voulait malgré tout. Il aurait dû être plus attentif, ou au moins demander le consentement d’Hemingway avant de le traîner dehors sous la pluie battante. « J’aurai dû te laisser le temps de le faire. C’est juste qu’Alex… Elle me rend complètement dingue. J’avais pas envie qu’elle écoute à la porte, et tu sais autant que moi qu’elle l’aurait fait sans hésiter une seule seconde. » Un soupir lui échappe. Cette soirée était définitivement un désastre sur plusieurs points.
En y pensant, Alex était aussi une raison pour son changement de numéro, mais il le garde pour lui, préférant offrir un nouveau sourire à son correspondant. Il ne peut pas s’empêcher de créer à nouveau un rapprochement, Cameron. Il a clairement envie d’entamer une belle et longue relation amoureuse avec son Hemingway adoré. S’il nierait probablement aussitôt que la porte de sa chambre sera fermée, il ne peut pas s’empêcher d’espérer que les choses fonctionnent entre eux. Il aimerait l’attraper par la main, le tirer loin de ce glacier, et passer la nuit entière à parler, à rire et peut-être même à faire des plans sur la comète. Il approche encore un peu plus son visage de celui d’Hemingway en le voyant rougir. Le bruit de la cuillère du mutant repartie dans sa course retentit à nouveau. Loin d’être stupide, il le voit, Cameron, que Finley en a autant envie que lui, mais pourtant, il est plus raisonnable et s’éloigne doucement.
Reprenant place sur son dossier un peu mal à l’aise, Cameron observe le paquet entre ses mains. Un petit sourire sur les lèvres en entendant le mutant. « Un autre signe du destin, un peu. » Finit-il par dire avant de ranger le présent dans son sac et d’à son tour tendre un livre à son correspondant. « Je ne me sens pas redevable, tu sais. C’est juste que… Je l’aime vraiment beaucoup, et j’aime partager des choses avec les personnes qui me sont importantes. J’espère vraiment que tu l’aimeras. » Il s’imagine déjà, assis à la terrasse d’un restaurant, débattre de son livre, de ses personnages, de l’intrigue, et ça lui plait vraiment. L’idée de partager cette partie de lui avec Hemingway lui donne la sensation de s’ouvrir un peu plus à lui et de le laisser entrer dans son monde en douceur. Si seulement il avait réalisé la bêtise qu’il venait de faire… Trop amoureux, sans doute, il s’en souviendra probablement de toujours vérifier avant que rien ne s’est glissé entre les pages d’un ouvrage avant de le donner à quelqu’un.
Ses doigts se glissant à nouveau entre ceux de Finley, Cameron sent son coeur battre un peu plus fort et ses joues devenir un peu plus rouges mais qu’importe. Il est né pour être ici, ce soir-là, et tenir la main de ce garçon qui lui plait bien plus qu’il n’est permis de plaire à quelqu’un. « Peut-être que la prochaine fois, tu peux juste la prendre sans avoir besoin de demander. » Ils ne sont pas vraiment un couple, ils ne sont pas vraiment amis, c’est un peu compliqué tout ça, mais peu importe ce qu’ils sont, Cameron aime l’idée que sa main puisse être volée à tout moment, dérobée par celle de son tant aimé Hemingway. Dans un geste doux et tendre, rempli d’amour, le futur avocat caresse légèrement le dos de la main de Finley du bout des doigts. Un instant volé dans son quotidien, qui continuerait de faire battre son cœur probablement pendant des jours chaque fois qu’il s’en souviendrait. Un instant parfait, à la fois doux et tendre lui aussi.
Un instant qui prend fin quand les yeux de Cameron se posent sur l’horloge. Les yeux encore sur la pendule suspendue au mur, l’étudiant sourit en voyant les aiguilles faire marche arrière pour retourner à l’heure de leur rendez-vous. La petite étincelle qui brille dans son regard le trahit certainement cette fois. Il ne peut s’empêcher d’être émerveillé par ce petit tour de passe-passe. « T’es vraiment incroyable. » Murmure-t-il doucement avant de poser son regard de nouveau sur l’étudiant. « T’es juste parfait. » continua-t-il toujours dans un chuchotement. Il prend un petit instant avant d’ajouter, plus fort, qu’il se reverrait le lendemain. Il n’a pas la force de dire non, mais l’heure qu’il allait devoir passer dans le métro pour rentrer finit par le convaincre. À contre-cœur, il lâche la main du mutant qui répète sa promesse. Un sourire se pose de nouveau sur les lèvres du futur avocat qui s’éloigne doucement avant de revenir.
Ses mains encore posées sur le dossier de sa chaise, et son regard plongé dans celui de son correspondant, l’étudiant se fait légèrement gronder. Du moins, c’est la sensation qu’il a en entendant les mots que prononcent le mutant. Machinalement, il passe sa main dans ses cheveux. Vilain toc qui refait surface à chaque fois qu’il stresse un peu ou que quelque chose vient le troubler. D’un naturel anxieux, Cameron a tendance à avoir ce genre de petit automatisme. « Tu sais, Finley… » Il se stoppe soudainement, réalisant que c’était la première fois qu’il prononçait son prénom. Le rouge lui monte légèrement aux joues. Jusqu’à présent, il n'avait pas encore osé, de peur d’installer quelque chose de trop concret entre eux. Délicatement, il passe de nouveau la main dans ses cheveux avant de reprendre. « Peu importe, merci pour la glace. » Dit-il en souriant, la tête légèrement penchée sur le côté.
Fermant les yeux une seconde, quand il les ouvre à nouveau, Hemingway est juste devant lui. Doucement, le mutant ajuste le col de l’étudiant qui ne rougit pas plus seulement parce qu’il est déjà trop rouge pour le pouvoir. Dis quelque chose, Cameron, n’importe quoi, mais dit quelque chose. « On fait un marché ? Si on trouve ton lama, je te dirai mon deuxième prénom. » Génial. Tu n’as plus qu’à prier pour que le lama soit vraiment imaginaire maintenant. De nouveau, Hemingway insiste sur le fait que Cameron ne lui doit rien, ajoutant qu'il est heureux d’inviter quelqu’un qu’il aime. « Okay. » Sérieux, t’as pas trouvé pire à dire ? « Je ne me sens pas redevable, c’était juste une façon de te proposer un dîner en tête à tête sans trop prendre le risque tu me dises non. Ça aurait été moins gênant que tu me demandes de payer ma glace plutôt que tu me dises que tu n’as pas envie d’un rendez-vous galant avec moi. » finit-il par ajouter après avoir pris une grande inspiration.
Hemingway s’éloigne bien trop vite au goût de Cameron, mais ils ne peuvent pas rester planter l’un face à l’autre à rougir indéfiniment dans la boutique, après tout. L’étudiant le regarde attraper ses affaires et prendre la direction de la sortie. Il lui faut quelques secondes avant que son corps ne se décide à se mouvoir à nouveau. Inconsciemment, il avait peut-être peur que ce précieux instant s’évapore à tout jamais s’ils franchissaient la porte du glacier. La nuit est déjà tombée dehors bien qu’il soit encore un peu tôt. « J’espérais que tu me le proposes. » Doucement, la main de Cameron vient attraper celle de Finley sans qu’il ne prenne le temps de l’avertir ou même de lui demander l’autorisation. S’il ne faut qu’une dizaine de minutes pour atteindre la station de métro, l’étudiant préfère garder le silence. Cette soirée lui semble si magique qu’il a peur que le moindre petit mot ne puisse la réduire à néant.
La station de métro apparaît malheureusement beaucoup trop vite pour le jeune homme qui n’a clairement pas envie de partir. Il s’arrête devant la station de métro, et attrape la deuxième main d’Hemingway dans la sienne. Il en a besoin de ce petit contact, comme pour se donner la force de rentrer. « Merci vraiment d’être venu. » Cameron sourit doucement. L’envie de le tirer avec lui sur le quai de métro et de l’enlever pour ce soir est présente, mais il est encore bien trop tôt de ce semblant de relation pour ça. Doucement, il fait un pas en avant, mais le téléphone de Finley sonne dans sa poche, et sa main quitte celle de Cameron pour le récupérer. Fronçant les sourcils, le mutant semble perturbé par la petite notification sur son écran. Le bruit d’un métro à l’approche résonne dans la station, poussant le jeune homme à lâcher la deuxième main qu’il avait dérobée. « Je crois que mon métro est déjà là… Je t’aime, à demain ! » Lance-t-il avant de s’engouffrer dans la station.
Il lui a fallu sauter à l’intérieur du wagon, mais Cameron a réussi à monter avant qu’il ne parte. Un soupir de soulagement lui échappe avant qu’il ne réalise enfin les derniers mots qu’il a prononcés. C’est plus fort que toi, t’avais presque réussi à ne pas faire de déclaration d’amour mais non, il a fallu tout gâcher à la dernière minute. Il passa les quarante-cinq minutes suivantes à se reprocher ce départ brutal et ces mots qui lui ont échappé. Quarante-cinq minutes, c’est pile le temps qui lui a fallu pour arriver à son arrêt, et descendre du wagon. Impatient de retrouver son lit, il se laisse tomber à peine la porte de sa chambre d’étudiant a-t-elle été franchie.
Il s’en veut pour sa faiblesse. Une déclaration à peine voilée. Pourtant, il s’était promis qu’il ne recommencerait pas. Dis, Cameron, est-ce que tu comptes aussi lui chanter une sérénade sous sa fenêtre pour clamer ton amour ? Ca serait peut-être bien d’être un peu moins ridicule, non ? Le petit bruit du métal de la cuillère de Finley se cognant contre le verre de sa coupe attira l’attention du jeune homme sur le mouvement de celle-ci. Ce genre de choses, ça a tendance à l’émerveiller, Cameron, mais cette fois, c’est surtout un sourire fier qui lui est scotché sur ses lèvres. Si le jeune homme assis face à lui à tendance à le déstabiliser facilement, il avait réussi à lui faire assez d’effet pour déclencher l’un de ses fameux accidents télékinésique. A l’évocation du gardien, un petit rire s'échappe des lèvres d’Hemingway, et le cœur de Cameron s’emballe à nouveau. Il pouvait à peine se réjouir de réussir à troubler le jeune homme assis face à lui que déjà il était à nouveau le plus perturbé des deux.
Une heure s’était à peine écoulée depuis que Finley avait rejoint l’étudiant, et pourtant Cameron était déjà convaincu qu’il ne serait plus jamais capable de tomber amoureux de personne d’autres. Peu importe combien il pouvait essayer de l’oublier, il en était certain, il serait amoureux de son Hemingway jusqu’à la fin de ses jours. Si c’était un peu tôt pour l’admettre, il n'en était pas moins persuadé. Il suffisait d’un sourire du mutant pour que le cœur du futur avocat chavire totalement. Le moindre petit geste le faisait complètement craquer. Ses doigts encore entrelacés entre ceux de son amant, il penche légèrement la tête sur le côté, un peu inquiet à l’évocation de son rhume. Il faut dire que si cette conversation déchirante sous ce parapluie avait été nécessaire pour les conduire dans ce glacier, Cameron s’en voulait malgré tout. Il aurait dû être plus attentif, ou au moins demander le consentement d’Hemingway avant de le traîner dehors sous la pluie battante. « J’aurai dû te laisser le temps de le faire. C’est juste qu’Alex… Elle me rend complètement dingue. J’avais pas envie qu’elle écoute à la porte, et tu sais autant que moi qu’elle l’aurait fait sans hésiter une seule seconde. » Un soupir lui échappe. Cette soirée était définitivement un désastre sur plusieurs points.
En y pensant, Alex était aussi une raison pour son changement de numéro, mais il le garde pour lui, préférant offrir un nouveau sourire à son correspondant. Il ne peut pas s’empêcher de créer à nouveau un rapprochement, Cameron. Il a clairement envie d’entamer une belle et longue relation amoureuse avec son Hemingway adoré. S’il nierait probablement aussitôt que la porte de sa chambre sera fermée, il ne peut pas s’empêcher d’espérer que les choses fonctionnent entre eux. Il aimerait l’attraper par la main, le tirer loin de ce glacier, et passer la nuit entière à parler, à rire et peut-être même à faire des plans sur la comète. Il approche encore un peu plus son visage de celui d’Hemingway en le voyant rougir. Le bruit de la cuillère du mutant repartie dans sa course retentit à nouveau. Loin d’être stupide, il le voit, Cameron, que Finley en a autant envie que lui, mais pourtant, il est plus raisonnable et s’éloigne doucement.
Reprenant place sur son dossier un peu mal à l’aise, Cameron observe le paquet entre ses mains. Un petit sourire sur les lèvres en entendant le mutant. « Un autre signe du destin, un peu. » Finit-il par dire avant de ranger le présent dans son sac et d’à son tour tendre un livre à son correspondant. « Je ne me sens pas redevable, tu sais. C’est juste que… Je l’aime vraiment beaucoup, et j’aime partager des choses avec les personnes qui me sont importantes. J’espère vraiment que tu l’aimeras. » Il s’imagine déjà, assis à la terrasse d’un restaurant, débattre de son livre, de ses personnages, de l’intrigue, et ça lui plait vraiment. L’idée de partager cette partie de lui avec Hemingway lui donne la sensation de s’ouvrir un peu plus à lui et de le laisser entrer dans son monde en douceur. Si seulement il avait réalisé la bêtise qu’il venait de faire… Trop amoureux, sans doute, il s’en souviendra probablement de toujours vérifier avant que rien ne s’est glissé entre les pages d’un ouvrage avant de le donner à quelqu’un.
Ses doigts se glissant à nouveau entre ceux de Finley, Cameron sent son coeur battre un peu plus fort et ses joues devenir un peu plus rouges mais qu’importe. Il est né pour être ici, ce soir-là, et tenir la main de ce garçon qui lui plait bien plus qu’il n’est permis de plaire à quelqu’un. « Peut-être que la prochaine fois, tu peux juste la prendre sans avoir besoin de demander. » Ils ne sont pas vraiment un couple, ils ne sont pas vraiment amis, c’est un peu compliqué tout ça, mais peu importe ce qu’ils sont, Cameron aime l’idée que sa main puisse être volée à tout moment, dérobée par celle de son tant aimé Hemingway. Dans un geste doux et tendre, rempli d’amour, le futur avocat caresse légèrement le dos de la main de Finley du bout des doigts. Un instant volé dans son quotidien, qui continuerait de faire battre son cœur probablement pendant des jours chaque fois qu’il s’en souviendrait. Un instant parfait, à la fois doux et tendre lui aussi.
Un instant qui prend fin quand les yeux de Cameron se posent sur l’horloge. Les yeux encore sur la pendule suspendue au mur, l’étudiant sourit en voyant les aiguilles faire marche arrière pour retourner à l’heure de leur rendez-vous. La petite étincelle qui brille dans son regard le trahit certainement cette fois. Il ne peut s’empêcher d’être émerveillé par ce petit tour de passe-passe. « T’es vraiment incroyable. » Murmure-t-il doucement avant de poser son regard de nouveau sur l’étudiant. « T’es juste parfait. » continua-t-il toujours dans un chuchotement. Il prend un petit instant avant d’ajouter, plus fort, qu’il se reverrait le lendemain. Il n’a pas la force de dire non, mais l’heure qu’il allait devoir passer dans le métro pour rentrer finit par le convaincre. À contre-cœur, il lâche la main du mutant qui répète sa promesse. Un sourire se pose de nouveau sur les lèvres du futur avocat qui s’éloigne doucement avant de revenir.
Ses mains encore posées sur le dossier de sa chaise, et son regard plongé dans celui de son correspondant, l’étudiant se fait légèrement gronder. Du moins, c’est la sensation qu’il a en entendant les mots que prononcent le mutant. Machinalement, il passe sa main dans ses cheveux. Vilain toc qui refait surface à chaque fois qu’il stresse un peu ou que quelque chose vient le troubler. D’un naturel anxieux, Cameron a tendance à avoir ce genre de petit automatisme. « Tu sais, Finley… » Il se stoppe soudainement, réalisant que c’était la première fois qu’il prononçait son prénom. Le rouge lui monte légèrement aux joues. Jusqu’à présent, il n'avait pas encore osé, de peur d’installer quelque chose de trop concret entre eux. Délicatement, il passe de nouveau la main dans ses cheveux avant de reprendre. « Peu importe, merci pour la glace. » Dit-il en souriant, la tête légèrement penchée sur le côté.
Fermant les yeux une seconde, quand il les ouvre à nouveau, Hemingway est juste devant lui. Doucement, le mutant ajuste le col de l’étudiant qui ne rougit pas plus seulement parce qu’il est déjà trop rouge pour le pouvoir. Dis quelque chose, Cameron, n’importe quoi, mais dit quelque chose. « On fait un marché ? Si on trouve ton lama, je te dirai mon deuxième prénom. » Génial. Tu n’as plus qu’à prier pour que le lama soit vraiment imaginaire maintenant. De nouveau, Hemingway insiste sur le fait que Cameron ne lui doit rien, ajoutant qu'il est heureux d’inviter quelqu’un qu’il aime. « Okay. » Sérieux, t’as pas trouvé pire à dire ? « Je ne me sens pas redevable, c’était juste une façon de te proposer un dîner en tête à tête sans trop prendre le risque tu me dises non. Ça aurait été moins gênant que tu me demandes de payer ma glace plutôt que tu me dises que tu n’as pas envie d’un rendez-vous galant avec moi. » finit-il par ajouter après avoir pris une grande inspiration.
Hemingway s’éloigne bien trop vite au goût de Cameron, mais ils ne peuvent pas rester planter l’un face à l’autre à rougir indéfiniment dans la boutique, après tout. L’étudiant le regarde attraper ses affaires et prendre la direction de la sortie. Il lui faut quelques secondes avant que son corps ne se décide à se mouvoir à nouveau. Inconsciemment, il avait peut-être peur que ce précieux instant s’évapore à tout jamais s’ils franchissaient la porte du glacier. La nuit est déjà tombée dehors bien qu’il soit encore un peu tôt. « J’espérais que tu me le proposes. » Doucement, la main de Cameron vient attraper celle de Finley sans qu’il ne prenne le temps de l’avertir ou même de lui demander l’autorisation. S’il ne faut qu’une dizaine de minutes pour atteindre la station de métro, l’étudiant préfère garder le silence. Cette soirée lui semble si magique qu’il a peur que le moindre petit mot ne puisse la réduire à néant.
La station de métro apparaît malheureusement beaucoup trop vite pour le jeune homme qui n’a clairement pas envie de partir. Il s’arrête devant la station de métro, et attrape la deuxième main d’Hemingway dans la sienne. Il en a besoin de ce petit contact, comme pour se donner la force de rentrer. « Merci vraiment d’être venu. » Cameron sourit doucement. L’envie de le tirer avec lui sur le quai de métro et de l’enlever pour ce soir est présente, mais il est encore bien trop tôt de ce semblant de relation pour ça. Doucement, il fait un pas en avant, mais le téléphone de Finley sonne dans sa poche, et sa main quitte celle de Cameron pour le récupérer. Fronçant les sourcils, le mutant semble perturbé par la petite notification sur son écran. Le bruit d’un métro à l’approche résonne dans la station, poussant le jeune homme à lâcher la deuxième main qu’il avait dérobée. « Je crois que mon métro est déjà là… Je t’aime, à demain ! » Lance-t-il avant de s’engouffrer dans la station.
Il lui a fallu sauter à l’intérieur du wagon, mais Cameron a réussi à monter avant qu’il ne parte. Un soupir de soulagement lui échappe avant qu’il ne réalise enfin les derniers mots qu’il a prononcés. C’est plus fort que toi, t’avais presque réussi à ne pas faire de déclaration d’amour mais non, il a fallu tout gâcher à la dernière minute. Il passa les quarante-cinq minutes suivantes à se reprocher ce départ brutal et ces mots qui lui ont échappé. Quarante-cinq minutes, c’est pile le temps qui lui a fallu pour arriver à son arrêt, et descendre du wagon. Impatient de retrouver son lit, il se laisse tomber à peine la porte de sa chambre d’étudiant a-t-elle été franchie.
@Finley G. Hepburn
crédit : Intertwined
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(#) Dim 1 Mai - 1:57
Invité
IRP
HRP
Nice to meet you
Se donner une nouvelle chance.
La glace fond dans la coupe de verre à mesure que le cœur de Finley fond pour le jeune homme face à lui. Oh, cela fait un certain temps maintenant qu'il s’est rendu compte de ses sentiments pour Shakespeare, quand ils parlaient encore à la bibliothèque. C’était un jour de janvier, ou peut-être de février, il ne sait plus très bien, Finley, il se rappelle de la neige, de la fatigue, et de sa seule envie de la journée : aller parler avec son ami secret de la bibliothèque. Rares étaient les personnes à venir dans ces rayonnages, tout au fond de l’édifice, et ils en avaient fait leur quartier général, leur coin à eux. Il arrivait systématiquement après Shakespeare, et la simple vision de l’ombre de la silhouette du jeune homme contre le mur lui tirait un sourire radieux. Et il était assis face à ce rayonnage, qui le séparait de ce garçon à qui il aimait tant parler, et qui lui racontait des anecdotes de ses tutorats de droit auprès d’un première année. Finley a fait une remarque idiote, il ne sait même plus laquelle, et le rire de ce presque inconnu a résonné entre les ouvrages. C’est ce rire qui lui a fait prendre conscience qu’il tombait amoureux. Pourtant il savait que ce serait impossible avec Shakespeare, qu’il craquait sur un garçon qu’il croisait dans les couloirs de l’université, qu’il avait inventé une fiancée charmante en tout point, qu’il n’avait ni temps ni envie pour une relation, aussi sincère ses sentiments pouvaient-ils être.
Et le soir-même, après cette tendre et malgré tout douloureuse réalisation, alors qu’il allait ouvrir la porte à la place d’Alex, elle qui était nerveuse comme rarement, il s’est retrouvé face à ce visage, celui qu’il a vu moins d’une seconde entre les livres à la bibliothèque quelques mois plus tôt, et qu’il n’avait jamais pu oublier. C’était le plus beau signe du destin qu’il pouvait recevoir. Oh, sa grand-mère aurait même dit que ce n’était pas juste un signe du destin, mais une bonne gifle, Finley en est certain. Il n’a pas eu le temps d’ouvrir la bouche, paralysé sur place, qu’Alex le pousse dans sa chambre, lui ordonnant d’y rester jusqu’à la fin de son tutorat avec Shakespeare. Il a bien failli dévoiler son identité, ce jour-là, et il ne cesse de se dire que s’il l’avait fait, tout aurait été plus simple, peut-être. S’il avait pu articuler ne serait-ce qu’un mot, Cameron l’aurait reconnu, et leur relation aurait été complètement différente.
Pourtant aujourd’hui, de l’avoir face à lui comme ça, il n’a aucune envie que les choses soient différentes. Il aurait préféré ne pas s’enfoncer dans ses mensonges, mais il est heureux, là tout de suite, et plus les secondes s'égrainent, plus il semble amoureux de son Shakespeare. Le mutant lève les mains, signalant qu’il accepte sa défaite. « C’est ton secret, je comprends ! »
Finley réalise soudain que c’est la toute première fois que Cameron lui donne son nom de famille. Un petit détail de plus qu’il peut apprendre sur cet homme qui lui plaît tant, cela tire un énième sourire au mutant, qui glisse d’une petite voix : « Cameron Evans, c’est absolument parfait. »
Les accidents télékinésiques, alors que leurs doigts sont entremêlés sur la table, le font légèrement rougir. Ce n’est malheureusement pas toujours sous son contrôle, même si avec l’aide de Thomas ou Shepard il tend à progresser. Ce sont les surprises et les bouleversements qui rendent sa liberté à la télékinésie de Finley, qui font faire des bonds aux objets qui l’entourent, parfois même durant le sommeil du mutant. Il le voit, Shakespeare est très fier d’avoir pu provoquer ce tour de cuillère dans la coupe de verre, et les joues d'Hemingway prennent une teinte un peu plus rouge encore. C’était peu cher payer pour toutes les fois où il a fait rougir Cameron, il en a pleinement conscience, mais si c’était souvent accidentel qu’il trouble le jeune homme qui lui fait face, Finley ne peut nier le fait que ces rougissements font partie des choses qui le font craquer. Comme s’il s’autocensurait, ou qu’il n’avait qu’assez de confiance pour rester sur place et ne pas prendre la fuite pour gérer ses émotions. Pourtant il a ces regains d’assurance, qui déstabilisent tellement le mutant, qui parvient à peine à le lâcher du regard et à cesser de sourire. Ils sont les mêmes, bercés du même amour, mais en comparaison avec leur dernier tête à tête, tout semble différent. Plus doux, plus coloré. Peut-être que l’étudiant aura toujours un sourire attendri en se tenant sous un parapluie, à partir de maintenant. Il n’est plus certain de parvenir à détacher ce souvenir si doux et douloureux de cet objet précis.
« Shakespeare, tu ne pouvais pas deviner, et c’était juste un nez qui coule. Pas très glamour, mais rien de grave. Je l’ai bien mérité de toute façon. »
Il prend une grande inspiration, et resserre sa prise sur les doigts de son tendre poète. « Et Alex était collée à la fenêtre, heureusement qu’on était sous ton parapluie, mais... je crois qu’on lui a brisé le cœur. »
Comment lui en vouloir ? Evidemment qu’elle était tombée amoureuse de Cameron. Il est merveilleux. Charmant, si intelligent, incroyablement gentil, doux, bienveillant et tout ce dont n’importe quel humain sensé pourrait rêver. Il connaissait Alex depuis deux ans et demi, ils se sont rencontrés quelques mois avant que les parents du mutant ne décèdent, et ils se sont très vite bien entendus. Alex est une jeune femme brillante, têtue, et une mutante non recensée, comme Finley. C’est un peu ce détail qui les a poussé à emménager l’un avec l’autre, au départ. Ce détail, et le fait qu’ils allaient chacun se retrouver à la rue s’ils ne trouvaient pas un nouveau logement rapidement. Alliant leurs forces et leurs ressources, ils ont fini par trouver cet appartement dans le Queens, loin de leur université, mais dans leurs moyens, assez grands et confortable. Ils en ont rapidement fait un cocon, où la demoiselle a tendance à inviter ses nombreux amis, au grand désespoir de son colocataire. Et avant que Cameron ne perturbe leur équilibre, malgré les intrus réguliers, la cohabitation était plutôt agréable. On pourrait penser que la question du futur avocat au sein de cette amitié est mal venue, pourtant Finley n’aurait pu espérer plus belle rencontre.
Après lui avoir offert son modeste présent, le mutant Finley hoche la tête à sa remarque, souriant, et finit par ranger à son tour le cadeau improvisé de son humain favori dans son sac. Il a hâte de découvrir cet ouvrage qui semble tant lui avoir plu, et Finley se le promet, il le commencera ce soir en rentrant. « Il me plaira sans aucun doute, c’est toi qui l’a choisi. »
Et alors qu’il vient de récupérer la main de celui qu’il aime, Cameron réalise que le temps est passé bien trop vite à leur goût. Finley tente bien un petit tour de passe-passe pour le convaincre de rester, mais il sait à quel point le trajet est long, et à quel point le simple fait de l’envisager est fatigant. « Oh non, j’ai plein de défauts, je suis loin d’être parfait, tu es juste ébloui par mon charme fou autant que je le suis par le tien. » il murmure en retour.
Pourtant, Cameron est bel et bien parfait. Finley mesure la chance qu’il a que ce garçon si incroyablement génial puisse ne serait-ce que s’intéresser à lui.
Au retour du jeune homme, Finley est attendri par son air gêné. C’est la toute première fois qu’il brise leur règle tacite, leur anonymat littéraire, et qu’il prononce son prénom. Un prénom qui n’a jamais eu d’aussi douces sonorités que dans la bouche du futur avocat. Il le regarde passer la main dans ses cheveux, les joues rouges, tout hésitant, et sourit de plus belle. « Je t’en prie Cameron. C’est un plaisir. » Il est heureux de ce détail, de cette avancée entre eux. C’est une autre façon de changer leur relation, que d’appeler l’autre par son prénom.
Finley le rejoint de son côté de la table, et tendrement, s’amuse à ajuster le col du manteau du jeune homme du bout des doigts. « Encore une fois, mon lama existe, et on va le trouver, mais j’accepte ton marché. »
Cameron laisse planer un tel mystère sur ce deuxième prénom. « Dans le cas très improbable où ce ne serait pas le cas, qu’attendrais-tu de moi en échange ? » demande le mutant, d’un air amusé. Après un instant de réflexion, Cameron répond : « Et bien, mon très cher Hemingway, je vais bientôt déménager. Si ce lama n’existe pas, tu devrais porter tout seul les cartons, si ça te convient. » « Donc puisque je sais déjà qu’il existe, c’est gagné d’avance, parfait, je marche. » L’étudiant se retient de passer à son tour la main dans les cheveux de Cameron, alors qu’il dévoile frontalement ses sentiments pour le jeune homme. Okay Outch. Une seconde ou deux s’écoulent, mais elles semblent être une petite éternité. Okay à un je t’aime à peine voilé, c’est douloureux. « Mon doux Shakespeare, n’ai-je donc pas été assez clair ? Je rêve d’un rendez-vous galant avec toi. Je n’ai juste pas envie qu’une glace soit ton prétexte, je pensais que ce serait juste… Parce que tu en avais envie ? Et si c’est une invitation, j’accepte. Je te laisse choisir le restaurant. » Il termine sa phrase en plissant le nez, et effleure les cheveux de son amoureux avant d’aller récupérer son sac pour sortir.
Les étoiles sont masquées par la lumière des lampadaires, mais Finley pourrait presque les voir, tant il est sur un petit nuage avec la main de Cameron dans la sienne. Il s’interroge un bref instant sur cette relation qui débute et son bien-fondé. Finley n’est pas la personne qu’il faut à Cameron, il en est certain. Il n’est pas assez bien, pas assez gentil, pas assez sincère, peut-être, aussi. Cameron mériterait quelqu’un d’aussi merveilleux et adorable que lui, quelqu’un qui lui apporte tout ce dont il a besoin, et tout ce qu’il mérite. Mais le futur avocat est celui qu’il faut au mutant, il n’en doute pas une seule seconde. Il tente de chasser cette idée de son esprit, ramené à la réalité par une voiture passant près d’eux. Le chemin se fait dans un silence qui ne lui semble pas pensant. C’est une façon pour eux de digérer cette entrevue riche en émotions, de se faire à cette sensation si douce de la main de l’autre dans la sienne. Alors que la station se dessine au bout de la rue, ils semblent tous les deux ralentir le pas, imperceptiblement, comme pour grignoter des secondes sur cette soirée qu’ils ne peuvent décemment continuer ensemble. Et quand ils l’atteignent, Cameron s’arrête pour saisir la seconde main d’Hemingway dans la sienne.
« Merci de m’avoir invité. » il répond, d’une petite voix. Il voudrait lui demander de rester, mettre Alex à la porte, et garder Cameron tout contre lui jusqu’à la fin des temps, mais il ne peut pas décemment envisager une telle chose. Il sait qu’il doit le laisser rentrer chez lui, qu’ils se reverront demain matin.
Le téléphone du mutant sonne à plusieurs reprises, et un peu inquiet, il le tire de sa poche pour lire les quelques messages qu’il vient de recevoir. Des photos qu’il peine à analyser un court instant tant cela lui semble irréel. Cameron et lui, face à face chez le glacier, se tenant par la main, et les yeux dans les yeux, ou les deux garçons debout, presque l’un contre l’autre, alors que Finley ajuste son col. C’est à n’y rien comprendre, puis il scroll et lit le message de sa colocataire, sans aucun doute au cœur brisé. « Je te déteste. »
Perdu, Finley ne sait quoi faire et relève les yeux vers Cameron, qui prend la fuite. Ces mots, il les gardera toujours en mémoire. La promesse de le revoir, et la tendresse d’un je t’aime qu’il ne se lasserait pas d’entendre encore et encore. Qu’importe les photos, ou la haine qu’Alex pouvait avoir à son égard, seul l’amour de son Shakespeare compte ce soir.
Il traverse le quartier le coeur léger, et arrive au pied de son immeuble avec un sourire rêveur sur les lèvres. Le jeune homme salue sa gardienne d’un petit geste, et ouvre sa boîte aux lettres avant de monter les cinq étages jusqu’à son appartement. Il tourne la clé dans la serrure et trouve le logement plongé dans le noir et silencieux.
« Alex ? »
Pas de réponse. Le jeune homme allume la pièce à vivre et va poser son sac dans sa chambre, quand le présent de Cameron lui revient en mémoire. Finley sort l’ouvrage, et s’allonge sur son lit pour entamer sa lecture, comme il l’a promis à son tendre Shakespeare. Un marque-page semble être placé à l’intérieur du livre, et curieux, il l’ouvre à cet emplacement. Une enveloppe blanche, sur laquelle est inscrit son prénom d’une belle écriture manuscrite, se trouve au milieu du roman épistolaire. Curieux, le mutant l’ouvre soigneusement et en sort une lettre qui semble lui être adressée.
Il lit la missive sans que son sourire ne le quitte une seule seconde. Ce garçon est merveilleux. Tout bonnement merveilleux.
Le mutant replie soigneusement la lettre, se lève et s’installe à son bureau pour ranger son précieux papier dans un tiroir où il sera en sécurité. Il se doit d’écrire sa réponse, à présent, et le stylo suspendu au-dessus de la page blanche tremble un peu, alors que le mutant, transi d’amour pour son Shakespeare, peine à ordonner ses idées.
Et le soir-même, après cette tendre et malgré tout douloureuse réalisation, alors qu’il allait ouvrir la porte à la place d’Alex, elle qui était nerveuse comme rarement, il s’est retrouvé face à ce visage, celui qu’il a vu moins d’une seconde entre les livres à la bibliothèque quelques mois plus tôt, et qu’il n’avait jamais pu oublier. C’était le plus beau signe du destin qu’il pouvait recevoir. Oh, sa grand-mère aurait même dit que ce n’était pas juste un signe du destin, mais une bonne gifle, Finley en est certain. Il n’a pas eu le temps d’ouvrir la bouche, paralysé sur place, qu’Alex le pousse dans sa chambre, lui ordonnant d’y rester jusqu’à la fin de son tutorat avec Shakespeare. Il a bien failli dévoiler son identité, ce jour-là, et il ne cesse de se dire que s’il l’avait fait, tout aurait été plus simple, peut-être. S’il avait pu articuler ne serait-ce qu’un mot, Cameron l’aurait reconnu, et leur relation aurait été complètement différente.
Pourtant aujourd’hui, de l’avoir face à lui comme ça, il n’a aucune envie que les choses soient différentes. Il aurait préféré ne pas s’enfoncer dans ses mensonges, mais il est heureux, là tout de suite, et plus les secondes s'égrainent, plus il semble amoureux de son Shakespeare. Le mutant lève les mains, signalant qu’il accepte sa défaite. « C’est ton secret, je comprends ! »
Finley réalise soudain que c’est la toute première fois que Cameron lui donne son nom de famille. Un petit détail de plus qu’il peut apprendre sur cet homme qui lui plaît tant, cela tire un énième sourire au mutant, qui glisse d’une petite voix : « Cameron Evans, c’est absolument parfait. »
Les accidents télékinésiques, alors que leurs doigts sont entremêlés sur la table, le font légèrement rougir. Ce n’est malheureusement pas toujours sous son contrôle, même si avec l’aide de Thomas ou Shepard il tend à progresser. Ce sont les surprises et les bouleversements qui rendent sa liberté à la télékinésie de Finley, qui font faire des bonds aux objets qui l’entourent, parfois même durant le sommeil du mutant. Il le voit, Shakespeare est très fier d’avoir pu provoquer ce tour de cuillère dans la coupe de verre, et les joues d'Hemingway prennent une teinte un peu plus rouge encore. C’était peu cher payer pour toutes les fois où il a fait rougir Cameron, il en a pleinement conscience, mais si c’était souvent accidentel qu’il trouble le jeune homme qui lui fait face, Finley ne peut nier le fait que ces rougissements font partie des choses qui le font craquer. Comme s’il s’autocensurait, ou qu’il n’avait qu’assez de confiance pour rester sur place et ne pas prendre la fuite pour gérer ses émotions. Pourtant il a ces regains d’assurance, qui déstabilisent tellement le mutant, qui parvient à peine à le lâcher du regard et à cesser de sourire. Ils sont les mêmes, bercés du même amour, mais en comparaison avec leur dernier tête à tête, tout semble différent. Plus doux, plus coloré. Peut-être que l’étudiant aura toujours un sourire attendri en se tenant sous un parapluie, à partir de maintenant. Il n’est plus certain de parvenir à détacher ce souvenir si doux et douloureux de cet objet précis.
« Shakespeare, tu ne pouvais pas deviner, et c’était juste un nez qui coule. Pas très glamour, mais rien de grave. Je l’ai bien mérité de toute façon. »
Il prend une grande inspiration, et resserre sa prise sur les doigts de son tendre poète. « Et Alex était collée à la fenêtre, heureusement qu’on était sous ton parapluie, mais... je crois qu’on lui a brisé le cœur. »
Comment lui en vouloir ? Evidemment qu’elle était tombée amoureuse de Cameron. Il est merveilleux. Charmant, si intelligent, incroyablement gentil, doux, bienveillant et tout ce dont n’importe quel humain sensé pourrait rêver. Il connaissait Alex depuis deux ans et demi, ils se sont rencontrés quelques mois avant que les parents du mutant ne décèdent, et ils se sont très vite bien entendus. Alex est une jeune femme brillante, têtue, et une mutante non recensée, comme Finley. C’est un peu ce détail qui les a poussé à emménager l’un avec l’autre, au départ. Ce détail, et le fait qu’ils allaient chacun se retrouver à la rue s’ils ne trouvaient pas un nouveau logement rapidement. Alliant leurs forces et leurs ressources, ils ont fini par trouver cet appartement dans le Queens, loin de leur université, mais dans leurs moyens, assez grands et confortable. Ils en ont rapidement fait un cocon, où la demoiselle a tendance à inviter ses nombreux amis, au grand désespoir de son colocataire. Et avant que Cameron ne perturbe leur équilibre, malgré les intrus réguliers, la cohabitation était plutôt agréable. On pourrait penser que la question du futur avocat au sein de cette amitié est mal venue, pourtant Finley n’aurait pu espérer plus belle rencontre.
Après lui avoir offert son modeste présent, le mutant Finley hoche la tête à sa remarque, souriant, et finit par ranger à son tour le cadeau improvisé de son humain favori dans son sac. Il a hâte de découvrir cet ouvrage qui semble tant lui avoir plu, et Finley se le promet, il le commencera ce soir en rentrant. « Il me plaira sans aucun doute, c’est toi qui l’a choisi. »
Et alors qu’il vient de récupérer la main de celui qu’il aime, Cameron réalise que le temps est passé bien trop vite à leur goût. Finley tente bien un petit tour de passe-passe pour le convaincre de rester, mais il sait à quel point le trajet est long, et à quel point le simple fait de l’envisager est fatigant. « Oh non, j’ai plein de défauts, je suis loin d’être parfait, tu es juste ébloui par mon charme fou autant que je le suis par le tien. » il murmure en retour.
Pourtant, Cameron est bel et bien parfait. Finley mesure la chance qu’il a que ce garçon si incroyablement génial puisse ne serait-ce que s’intéresser à lui.
Au retour du jeune homme, Finley est attendri par son air gêné. C’est la toute première fois qu’il brise leur règle tacite, leur anonymat littéraire, et qu’il prononce son prénom. Un prénom qui n’a jamais eu d’aussi douces sonorités que dans la bouche du futur avocat. Il le regarde passer la main dans ses cheveux, les joues rouges, tout hésitant, et sourit de plus belle. « Je t’en prie Cameron. C’est un plaisir. » Il est heureux de ce détail, de cette avancée entre eux. C’est une autre façon de changer leur relation, que d’appeler l’autre par son prénom.
Finley le rejoint de son côté de la table, et tendrement, s’amuse à ajuster le col du manteau du jeune homme du bout des doigts. « Encore une fois, mon lama existe, et on va le trouver, mais j’accepte ton marché. »
Cameron laisse planer un tel mystère sur ce deuxième prénom. « Dans le cas très improbable où ce ne serait pas le cas, qu’attendrais-tu de moi en échange ? » demande le mutant, d’un air amusé. Après un instant de réflexion, Cameron répond : « Et bien, mon très cher Hemingway, je vais bientôt déménager. Si ce lama n’existe pas, tu devrais porter tout seul les cartons, si ça te convient. » « Donc puisque je sais déjà qu’il existe, c’est gagné d’avance, parfait, je marche. » L’étudiant se retient de passer à son tour la main dans les cheveux de Cameron, alors qu’il dévoile frontalement ses sentiments pour le jeune homme. Okay Outch. Une seconde ou deux s’écoulent, mais elles semblent être une petite éternité. Okay à un je t’aime à peine voilé, c’est douloureux. « Mon doux Shakespeare, n’ai-je donc pas été assez clair ? Je rêve d’un rendez-vous galant avec toi. Je n’ai juste pas envie qu’une glace soit ton prétexte, je pensais que ce serait juste… Parce que tu en avais envie ? Et si c’est une invitation, j’accepte. Je te laisse choisir le restaurant. » Il termine sa phrase en plissant le nez, et effleure les cheveux de son amoureux avant d’aller récupérer son sac pour sortir.
Les étoiles sont masquées par la lumière des lampadaires, mais Finley pourrait presque les voir, tant il est sur un petit nuage avec la main de Cameron dans la sienne. Il s’interroge un bref instant sur cette relation qui débute et son bien-fondé. Finley n’est pas la personne qu’il faut à Cameron, il en est certain. Il n’est pas assez bien, pas assez gentil, pas assez sincère, peut-être, aussi. Cameron mériterait quelqu’un d’aussi merveilleux et adorable que lui, quelqu’un qui lui apporte tout ce dont il a besoin, et tout ce qu’il mérite. Mais le futur avocat est celui qu’il faut au mutant, il n’en doute pas une seule seconde. Il tente de chasser cette idée de son esprit, ramené à la réalité par une voiture passant près d’eux. Le chemin se fait dans un silence qui ne lui semble pas pensant. C’est une façon pour eux de digérer cette entrevue riche en émotions, de se faire à cette sensation si douce de la main de l’autre dans la sienne. Alors que la station se dessine au bout de la rue, ils semblent tous les deux ralentir le pas, imperceptiblement, comme pour grignoter des secondes sur cette soirée qu’ils ne peuvent décemment continuer ensemble. Et quand ils l’atteignent, Cameron s’arrête pour saisir la seconde main d’Hemingway dans la sienne.
« Merci de m’avoir invité. » il répond, d’une petite voix. Il voudrait lui demander de rester, mettre Alex à la porte, et garder Cameron tout contre lui jusqu’à la fin des temps, mais il ne peut pas décemment envisager une telle chose. Il sait qu’il doit le laisser rentrer chez lui, qu’ils se reverront demain matin.
Le téléphone du mutant sonne à plusieurs reprises, et un peu inquiet, il le tire de sa poche pour lire les quelques messages qu’il vient de recevoir. Des photos qu’il peine à analyser un court instant tant cela lui semble irréel. Cameron et lui, face à face chez le glacier, se tenant par la main, et les yeux dans les yeux, ou les deux garçons debout, presque l’un contre l’autre, alors que Finley ajuste son col. C’est à n’y rien comprendre, puis il scroll et lit le message de sa colocataire, sans aucun doute au cœur brisé. « Je te déteste. »
Perdu, Finley ne sait quoi faire et relève les yeux vers Cameron, qui prend la fuite. Ces mots, il les gardera toujours en mémoire. La promesse de le revoir, et la tendresse d’un je t’aime qu’il ne se lasserait pas d’entendre encore et encore. Qu’importe les photos, ou la haine qu’Alex pouvait avoir à son égard, seul l’amour de son Shakespeare compte ce soir.
Il traverse le quartier le coeur léger, et arrive au pied de son immeuble avec un sourire rêveur sur les lèvres. Le jeune homme salue sa gardienne d’un petit geste, et ouvre sa boîte aux lettres avant de monter les cinq étages jusqu’à son appartement. Il tourne la clé dans la serrure et trouve le logement plongé dans le noir et silencieux.
« Alex ? »
Pas de réponse. Le jeune homme allume la pièce à vivre et va poser son sac dans sa chambre, quand le présent de Cameron lui revient en mémoire. Finley sort l’ouvrage, et s’allonge sur son lit pour entamer sa lecture, comme il l’a promis à son tendre Shakespeare. Un marque-page semble être placé à l’intérieur du livre, et curieux, il l’ouvre à cet emplacement. Une enveloppe blanche, sur laquelle est inscrit son prénom d’une belle écriture manuscrite, se trouve au milieu du roman épistolaire. Curieux, le mutant l’ouvre soigneusement et en sort une lettre qui semble lui être adressée.
Il lit la missive sans que son sourire ne le quitte une seule seconde. Ce garçon est merveilleux. Tout bonnement merveilleux.
Le mutant replie soigneusement la lettre, se lève et s’installe à son bureau pour ranger son précieux papier dans un tiroir où il sera en sécurité. Il se doit d’écrire sa réponse, à présent, et le stylo suspendu au-dessus de la page blanche tremble un peu, alors que le mutant, transi d’amour pour son Shakespeare, peine à ordonner ses idées.
@Cameron D. Evans
crédit : Starbird
crédit : Starbird
(#) Mar 3 Mai - 0:10
Invité
IRP
HRP
Lama or not lama.
That is the question.
Je crois qu’on lui a brisé le cœur. Les mots résonnent dans l’esprit du jeune homme allongé sur son lit. Les yeux fixant le plafond, il repense au visage souriant d’Alex la première fois qu’il s’est assis en face d’elle pour lui donner cours. Elle était si douce et gentille qu'elle a fini par toucher son cœur. Un peu trop attaché à son élève, il a fini par la considérer presque comme une amie, et ça a été sa plus grande erreur. Toujours trop gentil, toujours trop souriant, toujours trop bienveillant, il a sans doute laissé planer un peu trop le doute. Il s’en veut, Cameron. Il aurait peut-être dû être plus direct, moins gentil, et mettre fin à son tutorat la première fois qu’elle lui a fait des avances. Peut-être que si Alex avait trouvé un autre tuteur, elle aurait pu passer à autre chose et Hemingway n’aurait pas eu à craindre de perdre son amie s’il se risquait à entretenir une relation avec lui.
Le futur avocat secoue la tête. Il ne peut pas se perdre dans ce genre de pensées. Cameron ferme doucement les yeux, cherchant le sommeil il essaye d’oublier cette sensation grandissante au fond de lui. Un sentiment de panique qui s’empare peu à peu de lui à mesure que les heures passent. Ses pensées se bousculent de plus en plus dans l’esprit du jeune homme, le poussant à écrire les mots qui lui viennent à l’esprit. Il faut qu’il chasse ses angoisses pour trouver le sommeil. Écrire en devient presque un besoin vital. Il faut qu’il exorcise ses pensées. L’encre recouvre la feuille blanche, et bientôt, elle est couverte de mots. La petite aiguille rattrape la grande plusieurs fois, et quand les yeux du jeune homme se portent pour la dernière fois sur son réveil, il affiche déjà presque sept heures du matin. Soudainement, un souvenir revient à Cameron. Cette petite lettre posée sur son bureau, avec d’autres documents, seulement ni les documents ni la lettre n’y sont encore. Paniqué, il passe l’heure qui suit à la chercher avant de se rendre à l’évidence, elle n’est plus là.
Merde. Il est beaucoup trop tard pour annuler. Même s’il n’y avait pas eu cette fichue lettre, le jeune homme n'avait aucun moyen de contacter Hemingway sans lui donner son numéro de téléphone. Et si c’est lui qui a récupéré la lettre ? Il a envie de fuir, de partir loin, ou de se cacher sous sa couverture jusqu’à la fin de ses jours. Aller Cameron, t’as plus dix ans, il est peut-être temps d’assumer tes erreurs. Cruel envers lui-même, il s’en veut énormément pour avoir égaré cette maudite missive. Inspirant profondément, il abandonne son stylo et sa feuille de papier pour aller se passer de l’eau sur son visage. La panique ne faisait que de s’accroître, il finit par opter pour une douche froide. Reprends toi. Ça va aller, peut-être qu’elle est juste tombée de ton sac quand tu étais dans le métro. Il aura certainement besoin de beaucoup de courage pour affronter la journée qu’il s’apprêtait à vivre. L’eau continue de couler sur son visage quand il est ramené à la réalité par son réveil qu’on avait mis à huit heures et demie. Précaution inutile, il espérait pouvoir ainsi dormir assez pour tenir pendant la chasse au lama. Dommage qu’il n’ait pas dormi finalement.
En sortant de sa douche, le futur avocat a attrapé les premiers vêtements qui lui venaient sous la main, sans vraiment prêter attention à ce qu’il portait. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé avec un pull bien trop grand qu’il porte habituellement que pour dormir. Il s’assoit sur le bord de son matelas, en prenant sa tête entre ses mains, le petit réveil près de son lit indique maintenant neuf heures vingt. Finley ne tardera sans doute pas à arriver devant son immeuble. Il fallait qu’il se reprenne. Attrapant rapidement son sac, ses clés et son porte-monnaie, Cameron sort de son appartement. Il descendit rapidement sa rue pour s’arrêter dans un restaurant Starbucks. Les employés de bureau se pressent dans la queue jusqu’au petit guichet auquel le futur avocat commande un cappuccino pour lui et un jus de fruit pour Finley. Sur son gobelet, il donne le nom de Shakespeare alors qu’il demande à ce qu’on écrive Hemingway sur celui de son correspondant. Peut-être que ça le fera assez sourire pour oublier le contenu de la lettre ?
De nouveau dans la rue, il prend une profonde inspiration, les deux boissons dans ses mains, reprend le chemin de son appartement. Au loin, il reconnaît la silhouette de son correspondant. Un petit sourire vient se poser sur ses lèvres malgré la crainte et l’angoisse qui persistent. « Salut. » Dit-il alors qu’il arrive enfin face à Finley. Il tend doucement son gobelet à son amant. « Je t’ai pris ça, j’espère que ça t’ira. ». Il vient poser sa main de nouveau libre sur son propre gobelet qu’il porte doucement à ses lèvres pour en boire une gorgée. « Je suis désolé, je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai cruellement besoin d’un peu de caféine. » Les mots lui échappent si vite qu’il ne peut que s’empresser de se justifier. « Il y a eu une fête quelque part dans le bâtiment. Ça a duré jusqu’à sept heures du matin. » C’est pas bien de mentir, Cameron. Tout était mieux qu’admettre qu’il n’a pas dormi parce qu’il a perdu sa lettre.
Néanmoins, le sourire du jeune homme s’efface quand il repense à ses mots qui résonnent encore dans son esprit. Je crois qu’on lui a brisé le cœur. Portant de nouveau son gobelet à ses lèvres, le futur avocat réfléchit à la formulation de ce qu’il a besoin de dire. « Écoute, avant qu’on aille plus loin… Si tu préfères, on peut juste arrêter de se voir. » Les mots sont un peu brutaux mais l’idée est là. Il passe une main dans ses cheveux, laissant son gobelet dans l’autre. « Je veux dire, par rapport à Alex, tout ça. Je ne voudrais pas être un problème entre vous. Si c’est plus simple, on peut arrêter de se voir. » S’il était sincère, au fond de lui, Cameron espérait vraiment que Finley aurait envie de se battre un peu pour lui. L’idée de fuir était encore dans un coin de sa tête mais il n’en restait pas moins profondément amoureux de ce garçon. « Je ne t’en voudrais pas. » Ajoutait-il après quelques secondes. Un petit sourire triste se pose sur ses lèvres, la peur que ça soit là la dernière fois qu’il voit ce si doux visage.
Le futur avocat secoue la tête. Il ne peut pas se perdre dans ce genre de pensées. Cameron ferme doucement les yeux, cherchant le sommeil il essaye d’oublier cette sensation grandissante au fond de lui. Un sentiment de panique qui s’empare peu à peu de lui à mesure que les heures passent. Ses pensées se bousculent de plus en plus dans l’esprit du jeune homme, le poussant à écrire les mots qui lui viennent à l’esprit. Il faut qu’il chasse ses angoisses pour trouver le sommeil. Écrire en devient presque un besoin vital. Il faut qu’il exorcise ses pensées. L’encre recouvre la feuille blanche, et bientôt, elle est couverte de mots. La petite aiguille rattrape la grande plusieurs fois, et quand les yeux du jeune homme se portent pour la dernière fois sur son réveil, il affiche déjà presque sept heures du matin. Soudainement, un souvenir revient à Cameron. Cette petite lettre posée sur son bureau, avec d’autres documents, seulement ni les documents ni la lettre n’y sont encore. Paniqué, il passe l’heure qui suit à la chercher avant de se rendre à l’évidence, elle n’est plus là.
Merde. Il est beaucoup trop tard pour annuler. Même s’il n’y avait pas eu cette fichue lettre, le jeune homme n'avait aucun moyen de contacter Hemingway sans lui donner son numéro de téléphone. Et si c’est lui qui a récupéré la lettre ? Il a envie de fuir, de partir loin, ou de se cacher sous sa couverture jusqu’à la fin de ses jours. Aller Cameron, t’as plus dix ans, il est peut-être temps d’assumer tes erreurs. Cruel envers lui-même, il s’en veut énormément pour avoir égaré cette maudite missive. Inspirant profondément, il abandonne son stylo et sa feuille de papier pour aller se passer de l’eau sur son visage. La panique ne faisait que de s’accroître, il finit par opter pour une douche froide. Reprends toi. Ça va aller, peut-être qu’elle est juste tombée de ton sac quand tu étais dans le métro. Il aura certainement besoin de beaucoup de courage pour affronter la journée qu’il s’apprêtait à vivre. L’eau continue de couler sur son visage quand il est ramené à la réalité par son réveil qu’on avait mis à huit heures et demie. Précaution inutile, il espérait pouvoir ainsi dormir assez pour tenir pendant la chasse au lama. Dommage qu’il n’ait pas dormi finalement.
En sortant de sa douche, le futur avocat a attrapé les premiers vêtements qui lui venaient sous la main, sans vraiment prêter attention à ce qu’il portait. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé avec un pull bien trop grand qu’il porte habituellement que pour dormir. Il s’assoit sur le bord de son matelas, en prenant sa tête entre ses mains, le petit réveil près de son lit indique maintenant neuf heures vingt. Finley ne tardera sans doute pas à arriver devant son immeuble. Il fallait qu’il se reprenne. Attrapant rapidement son sac, ses clés et son porte-monnaie, Cameron sort de son appartement. Il descendit rapidement sa rue pour s’arrêter dans un restaurant Starbucks. Les employés de bureau se pressent dans la queue jusqu’au petit guichet auquel le futur avocat commande un cappuccino pour lui et un jus de fruit pour Finley. Sur son gobelet, il donne le nom de Shakespeare alors qu’il demande à ce qu’on écrive Hemingway sur celui de son correspondant. Peut-être que ça le fera assez sourire pour oublier le contenu de la lettre ?
De nouveau dans la rue, il prend une profonde inspiration, les deux boissons dans ses mains, reprend le chemin de son appartement. Au loin, il reconnaît la silhouette de son correspondant. Un petit sourire vient se poser sur ses lèvres malgré la crainte et l’angoisse qui persistent. « Salut. » Dit-il alors qu’il arrive enfin face à Finley. Il tend doucement son gobelet à son amant. « Je t’ai pris ça, j’espère que ça t’ira. ». Il vient poser sa main de nouveau libre sur son propre gobelet qu’il porte doucement à ses lèvres pour en boire une gorgée. « Je suis désolé, je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai cruellement besoin d’un peu de caféine. » Les mots lui échappent si vite qu’il ne peut que s’empresser de se justifier. « Il y a eu une fête quelque part dans le bâtiment. Ça a duré jusqu’à sept heures du matin. » C’est pas bien de mentir, Cameron. Tout était mieux qu’admettre qu’il n’a pas dormi parce qu’il a perdu sa lettre.
Néanmoins, le sourire du jeune homme s’efface quand il repense à ses mots qui résonnent encore dans son esprit. Je crois qu’on lui a brisé le cœur. Portant de nouveau son gobelet à ses lèvres, le futur avocat réfléchit à la formulation de ce qu’il a besoin de dire. « Écoute, avant qu’on aille plus loin… Si tu préfères, on peut juste arrêter de se voir. » Les mots sont un peu brutaux mais l’idée est là. Il passe une main dans ses cheveux, laissant son gobelet dans l’autre. « Je veux dire, par rapport à Alex, tout ça. Je ne voudrais pas être un problème entre vous. Si c’est plus simple, on peut arrêter de se voir. » S’il était sincère, au fond de lui, Cameron espérait vraiment que Finley aurait envie de se battre un peu pour lui. L’idée de fuir était encore dans un coin de sa tête mais il n’en restait pas moins profondément amoureux de ce garçon. « Je ne t’en voudrais pas. » Ajoutait-il après quelques secondes. Un petit sourire triste se pose sur ses lèvres, la peur que ça soit là la dernière fois qu’il voit ce si doux visage.
@Finley G. Hepburn
crédit : Intertwined
crédit : Intertwined
(#) Ven 6 Mai - 23:51
Invité
IRP
HRP
Lama or not lama ?
That is the question.
Alors qu’il ouvre l’enveloppe précautionneusement, le jeune mutant sourit. S’il est agréablement surpris par la présence de cette missive dans le livre de Shakespeare, lire le contenu de cette page le rend terriblement nerveux. Il craint une lettre d’adieux, une lettre qui mettrait fin à ses espoirs d’histoire d’amour avec son Shakespeare. Alors que les premières lignes s’étalent sous les yeux du mutant, il sourit encore, mélancolique. Oh, lui aussi aurait aimé que ce moment ne cesse jamais. Que sous ce parapluie, tout se fige, et qu’ils soient à jamais gelés dans cet instant d’amour et de tendresse, après les mensonges, avant les au-revoirs.
Les mots de Cameron résonnent en lui, et brisent un peu son cœur. Toute la douleur, les doutes qui transparaissent sur ce papier, Finley ne sait pas si un jour, il pourra lui-même se pardonner d’avoir infligé tout cela à une personne si douce, si aimante et si merveilleuse. Il ne mérite pas ça, Cameron. Il mériterait une histoire douce, belle, un conte de fée. Finley secoue la tête à la lecture de l’une des phrases. Jamais il ne trouverait mieux, jamais il ne pourra oublier Shakespeare. Il était amoureux, et on n’oublie pas les gens qu’on a aimé comme ça. Un diplôme ne changerait rien à ses sentiments, le mutant en est absolument certain. S’il comprend que Cameron puisse douter de lui, le fait qu’il ait si peu confiance en ses propres qualités, en son importance pour Finley le révolte un peu.
Il reprend sa lecture, ému par la vulnérabilité de l’humain sur le papier, étreint par la culpabilité de ses mensonges et de sa double identité. Cameron n’est une menace en rien, et le mutant a une entière confiance en lui, c’est juste qu’il… Il ne sait même pas. Il n’a pas d’excuse.
La déclaration lui tire un nouveau sourire, cependant. Oh, comme ces sentiments sont partagés, comme il est amoureux de son Shakespeare, et comme il lui a manqué, c’est affreux. À la phrase barrée par son correspondant, un rire s’échappe des lèvres de l’étudiant, qui rougit légèrement.
Il termine de découvrir cette lettre sans que son sourire ne le quitte, et la replie avec soin pour la remettre dans son enveloppe, puis range la précieuse missive dans un tiroir du bureau, en sécurité. Il se doit de lui répondre, évidemment, mais alors qu’il approche son stylo d’une feuille vierge, le doute le saisit. Tous ces sentiments mêlés, l’amour, la culpabilité, la sensation de sa main de Cameron dans la sienne, il ne sait par où commencer.
Il reprend la lettre dans son tiroir, et la relis pour s’imprégner des mots de ce garçon dont il est si amoureux, puis se lance. Les mots viennent sans effort, et le stylo glisse sur le papier, déverse tout ce que le jeune mutant peut ressentir. L’invitation au bal se glisse même entre les aveux et les mots tendres, il tourne la page, et continue son flot épistolaire, comme si rien ne pouvait arrêter cette source, qu’il suffisait d’attendre qu’elle se tarisse. Les allusions qu’il peut faire au lama l’amusent, et il tente de transcrire l’affection qu’il a pour son Shakespeare le plus purement possible. Alors qu’il pose le point final à sa missive, Finley est satisfait du résultat. Il la plie à son tour en trois, et alors qu’il range à nouveau celle qu’il a reçue de la part de Cameron dans son tiroir, il glisse la sienne dans son sac, prête pour demain.
La clé qui tourne dans la serrure rappelle le mutant à sa simple réalité, et d’un mouvement du menton et d’un peu de télékinésie, il ouvre la porte de sa chambre pour saluer sa colocataire, qui passe devant lui sans même lui adresser un regard.
« Alex, il faut qu’on en parle, non ? »
La jeune femme traverse l’appartement jusqu’à sa propre chambre et s’y enferme sans un mot. Finley pousse un soupir et va frapper à sa porte doucement.
« S’il te plaît, Alex. On ne peut pas laisser les choses s’envenimer, il faut bien qu’on parle de Cameron à un moment ou à un autre. »
Pour toute réponse, la jeune femme met en route de la musique, et Finley fait demi-tour. Il retentera sa chance demain, Alex est complètement hermétique à toute conversation. Les photos qu’il a reçues, alors qu’il venait d’accompagner Cameron à la station de métro, l’ont un peu perturbé, et ont fait peur à l’étudiant. Elles étaient sans doute l'œuvre de l’un des amis de sa colocataire, qui était passé chez le glacier par hasard, mais était-il sous leur surveillance à eux aussi ? Pourraient-ils révéler la relation entre Cameron et Finley, quelle qu’elle soit, alors que le futur diplômé pourrait ne pas être prêt à ce que ses préférences romantiques soient exposées ainsi ? S’ils blessaient Cameron, le mutant ne pourrait pas le leur pardonner, ni se le pardonner lui-même. Que ces photos puissent circuler dans cette bande d’amis sans qu’il ne sache jusqu’où elle s’étend, et que Cameron puisse, ne serait-ce qu’un peu en souffrir le rend malade. La douleur et la trahison que peut ressentir Alex nourrissent la culpabilité de Finley, mais sa limite se pose aux torts qui peuvent être fait à l’homme dont il est amoureux.
Après avoir préparé un repas rapide, et laissé son assiette à Alex sur la table, Finley est allé frapper à sa porte à nouveau pour la prévenir qu’il allait occuper la salle de bain. Une douche bien chaude lui fera le plus grand bien, il en est certain. Alors qu’il tourne le mitigeur, cependant, l’eau reste glaciale. Après un soupire, il se résout à prendre une douche froide, bien qu’il entende l’eau s’écouler dans l’évier métallique de la cuisine, et que la température de cette douche soit sans doute due au comportement de sa colocataire.
Finley se dépêche de sortir, les cheveux en bataille et encore mouillés, pour aller se réfugier dans la chaleur de sa chambre. Un rapide coup d’œil à la cuisine lui indique que la vaisselle a été faite. Ce n’est qu’une coïncidence, cette eau glacée alors qu’il prenait sa douche. Alex a simplement fait un peu de ménage.
Il tente de s’en convaincre, du moins, alors qu’il se glisse dans son lit, un air rêveur sur le visage. Ils se revoient demain. Cette promesse, les derniers mots de Cameron avant qu’il ne s’enfonce dans la station, résonne encore en lui. Le mutant se sent comme un enfant la veille de Noël. La nuit lui paraît si longue, presque interminable, avant qu’il ne puisse avoir ce qu’il convoite : du temps avec Cameron.
Il tourne dans son lit, s’emmêle dans sa couette, cherche le sommeil en vain. Il aurait aimé pouvoir trouver quelque chose d’autre à offrir à Cameron, n’importe quoi, mais il ne saurait quoi lui choisir, ses pensées se brouillent, se mélangent. Finalement, Morphée gagne la bataille et Finley se laisse aller à un sommeil dont il a tant besoin.
Il regarde à nouveau les photos qui ont été prises la veille dans ce petit glacier, les joues roses de Cameron alors qu’il effleure son col, les regards pleins d’amour, les mains l’une dans l’autre. Le métro fait route vers Brooklyn, plein à craquer, mais rien ne pourrait perturber le jeune homme. Bien que le contexte de ces images volées le révolte, le fait d’avoir des traces de ce moment presque hors du temps lui plaît. Leurs visages immortalisés dans ces instants le renvoient dans cet endroit, la veille, et le jeune homme se fait presque violence pour ne pas changer son fond d’écran pour l’une de ces photographies. Alors qu’il descend de la rame, noyé dans une marée humaine partant travailler, Finley a une idée. Il suit la foule jusqu’à retrouver la lumière du soleil, qui l’éblouit un peu. Il court jusqu’à cette petite boutique, ce fleuriste, chez qui il va une fois par semaine. Alors qu’il pousse la porte vitrée, les parfums fleuris l’assaillent, comme à chacune de ses visites, et il se penche sur les fleurs coupées, concentré. Il tente de se remémorer ce que Shepard a pu lui dire sur le langage des fleurs, mais impossible de se souvenir des espèces, des couleurs, des variétés. L’employé vient le voir, pour lui demander si, comme chaque semaine, il prend un bouquet de pivoines, et Finley décline son offre avec un sourire. Il souhaiterait un cadeau pour quelqu’un d’autre que sa grand-mère. Le petit homme aux cheveux blancs lui présente les plantes vivaces, et lui explique que l’une d’elles, le Crassula, serait symbole de chance. Oh, s’il aurait aimé quelque chose de plus romantique, un petit pot de chance pour ce futur avocat ne peut qu’être une bonne idée, non ? Il hésite un instant. La chance, pas certain que Cameron en ait besoin, contrairement à Finley et leur relation balbutiante. Pourtant elle lui plaît, cette petite plante chanceuse, et il repart avec le petit pot à la main en direction de la résidence de Shakespeare.
Leurs regards se croisent, alors que Finley arrive dans la bonne rue, et il lui adresse un petit signe de la main en se dirigeant vers lui. Il a encore une vingtaine de minutes d’avance, croiser Cameron ici est une surprise pour le mutant.
« Salut. » il répond, sans parvenir à réfréner son sourire. C’est plus fort que lui, quand il pose ses yeux sur le jeune homme. Ce dernier lui tend un gobelet, et Finley, sans le quitter des yeux, lui répond : « C’est parfait, ne t’en fais pas. Merci, il ne fallait pas. »
L’étudiant est inquiet, il ne peut pas s’en empêcher. L’air fatigué de Shakespeare, sa petite voix, quelque chose ne va pas. « Tu préfères qu’on reporte ? Je peux revenir en début d’après-midi, ou même plus tard si tu veux dormir un peu. »
Son gobelet dans une main, sa plante dans l’autre, le mutant avale une gorgée de jus de fruit, préoccupé par la santé de son doux Cameron, jusqu’à ce que ce dernier reprenne la parole. Il écarquille les yeux, ne sachant que répondre. Il a dans la main un petit porte bonheur, dans le sac une lettre d’amour, et dans la tête des centaines de mots, qui refusent de sortir de sa bouche. Alex peut bien aller se faire voir. Ses amis aussi. Les autres élèves de Cameron, et sa fausse fiancée avec eux.
« C’est ce que tu voudrais, toi ? »
Il a le coeur meurtri, et un air d’incompréhension sur le visage, alors qu’un petit sourire désolé étire les lèvres du garçon qu’il aime. Les mots se déversent alors sans plus de contrôle. Il laisse retomber ses bras le long de son corps, veillant toutefois à ne renverser ni sa boisson, ni sa plante.
« Parce que je suis venu pour un premier rendez-vous, moi, pas pour un dernier, j’ai acheté une petite plante mignonne à t’offrir parce qu’elle porte chance, j’ai fait des plans sur la comète pour nous, j’ai…» Les idées se mélangent, il fronce les sourcils un instant. « Je suis amoureux de toi, elle devra bien s’y faire. Si tu ne veux plus qu’on se voit, tu peux me le dire, mais si c’est uniquement ma relation avec Alex qui pose problème, sache que j’ai essayé de lui parler, et qu’il faudra peut-être un peu de temps pour que ça s’apaise, c’est tout. Ne lui fait pas porter le chapeau, je peux entendre que tu as changé d’avis. »
Finley baisse les yeux, et tend son petit présent à Shakespeare. Croiser un regard d’adieux serait peut-être plus douloureux que ce qu’il est prêt à supporter, finalement. « J’espère simplement que ce n’est pas le cas. » Un sourire triste apparaît sur son visage. Peut-être que cette lettre n’est pas vouée à être lue, finalement. Peut-être qu’elle ira rejoindre sa camarade, dans le tiroir du bureau.
Les mots de Cameron résonnent en lui, et brisent un peu son cœur. Toute la douleur, les doutes qui transparaissent sur ce papier, Finley ne sait pas si un jour, il pourra lui-même se pardonner d’avoir infligé tout cela à une personne si douce, si aimante et si merveilleuse. Il ne mérite pas ça, Cameron. Il mériterait une histoire douce, belle, un conte de fée. Finley secoue la tête à la lecture de l’une des phrases. Jamais il ne trouverait mieux, jamais il ne pourra oublier Shakespeare. Il était amoureux, et on n’oublie pas les gens qu’on a aimé comme ça. Un diplôme ne changerait rien à ses sentiments, le mutant en est absolument certain. S’il comprend que Cameron puisse douter de lui, le fait qu’il ait si peu confiance en ses propres qualités, en son importance pour Finley le révolte un peu.
Il reprend sa lecture, ému par la vulnérabilité de l’humain sur le papier, étreint par la culpabilité de ses mensonges et de sa double identité. Cameron n’est une menace en rien, et le mutant a une entière confiance en lui, c’est juste qu’il… Il ne sait même pas. Il n’a pas d’excuse.
La déclaration lui tire un nouveau sourire, cependant. Oh, comme ces sentiments sont partagés, comme il est amoureux de son Shakespeare, et comme il lui a manqué, c’est affreux. À la phrase barrée par son correspondant, un rire s’échappe des lèvres de l’étudiant, qui rougit légèrement.
Il termine de découvrir cette lettre sans que son sourire ne le quitte, et la replie avec soin pour la remettre dans son enveloppe, puis range la précieuse missive dans un tiroir du bureau, en sécurité. Il se doit de lui répondre, évidemment, mais alors qu’il approche son stylo d’une feuille vierge, le doute le saisit. Tous ces sentiments mêlés, l’amour, la culpabilité, la sensation de sa main de Cameron dans la sienne, il ne sait par où commencer.
Il reprend la lettre dans son tiroir, et la relis pour s’imprégner des mots de ce garçon dont il est si amoureux, puis se lance. Les mots viennent sans effort, et le stylo glisse sur le papier, déverse tout ce que le jeune mutant peut ressentir. L’invitation au bal se glisse même entre les aveux et les mots tendres, il tourne la page, et continue son flot épistolaire, comme si rien ne pouvait arrêter cette source, qu’il suffisait d’attendre qu’elle se tarisse. Les allusions qu’il peut faire au lama l’amusent, et il tente de transcrire l’affection qu’il a pour son Shakespeare le plus purement possible. Alors qu’il pose le point final à sa missive, Finley est satisfait du résultat. Il la plie à son tour en trois, et alors qu’il range à nouveau celle qu’il a reçue de la part de Cameron dans son tiroir, il glisse la sienne dans son sac, prête pour demain.
La clé qui tourne dans la serrure rappelle le mutant à sa simple réalité, et d’un mouvement du menton et d’un peu de télékinésie, il ouvre la porte de sa chambre pour saluer sa colocataire, qui passe devant lui sans même lui adresser un regard.
« Alex, il faut qu’on en parle, non ? »
La jeune femme traverse l’appartement jusqu’à sa propre chambre et s’y enferme sans un mot. Finley pousse un soupir et va frapper à sa porte doucement.
« S’il te plaît, Alex. On ne peut pas laisser les choses s’envenimer, il faut bien qu’on parle de Cameron à un moment ou à un autre. »
Pour toute réponse, la jeune femme met en route de la musique, et Finley fait demi-tour. Il retentera sa chance demain, Alex est complètement hermétique à toute conversation. Les photos qu’il a reçues, alors qu’il venait d’accompagner Cameron à la station de métro, l’ont un peu perturbé, et ont fait peur à l’étudiant. Elles étaient sans doute l'œuvre de l’un des amis de sa colocataire, qui était passé chez le glacier par hasard, mais était-il sous leur surveillance à eux aussi ? Pourraient-ils révéler la relation entre Cameron et Finley, quelle qu’elle soit, alors que le futur diplômé pourrait ne pas être prêt à ce que ses préférences romantiques soient exposées ainsi ? S’ils blessaient Cameron, le mutant ne pourrait pas le leur pardonner, ni se le pardonner lui-même. Que ces photos puissent circuler dans cette bande d’amis sans qu’il ne sache jusqu’où elle s’étend, et que Cameron puisse, ne serait-ce qu’un peu en souffrir le rend malade. La douleur et la trahison que peut ressentir Alex nourrissent la culpabilité de Finley, mais sa limite se pose aux torts qui peuvent être fait à l’homme dont il est amoureux.
Après avoir préparé un repas rapide, et laissé son assiette à Alex sur la table, Finley est allé frapper à sa porte à nouveau pour la prévenir qu’il allait occuper la salle de bain. Une douche bien chaude lui fera le plus grand bien, il en est certain. Alors qu’il tourne le mitigeur, cependant, l’eau reste glaciale. Après un soupire, il se résout à prendre une douche froide, bien qu’il entende l’eau s’écouler dans l’évier métallique de la cuisine, et que la température de cette douche soit sans doute due au comportement de sa colocataire.
Finley se dépêche de sortir, les cheveux en bataille et encore mouillés, pour aller se réfugier dans la chaleur de sa chambre. Un rapide coup d’œil à la cuisine lui indique que la vaisselle a été faite. Ce n’est qu’une coïncidence, cette eau glacée alors qu’il prenait sa douche. Alex a simplement fait un peu de ménage.
Il tente de s’en convaincre, du moins, alors qu’il se glisse dans son lit, un air rêveur sur le visage. Ils se revoient demain. Cette promesse, les derniers mots de Cameron avant qu’il ne s’enfonce dans la station, résonne encore en lui. Le mutant se sent comme un enfant la veille de Noël. La nuit lui paraît si longue, presque interminable, avant qu’il ne puisse avoir ce qu’il convoite : du temps avec Cameron.
Il tourne dans son lit, s’emmêle dans sa couette, cherche le sommeil en vain. Il aurait aimé pouvoir trouver quelque chose d’autre à offrir à Cameron, n’importe quoi, mais il ne saurait quoi lui choisir, ses pensées se brouillent, se mélangent. Finalement, Morphée gagne la bataille et Finley se laisse aller à un sommeil dont il a tant besoin.
Il regarde à nouveau les photos qui ont été prises la veille dans ce petit glacier, les joues roses de Cameron alors qu’il effleure son col, les regards pleins d’amour, les mains l’une dans l’autre. Le métro fait route vers Brooklyn, plein à craquer, mais rien ne pourrait perturber le jeune homme. Bien que le contexte de ces images volées le révolte, le fait d’avoir des traces de ce moment presque hors du temps lui plaît. Leurs visages immortalisés dans ces instants le renvoient dans cet endroit, la veille, et le jeune homme se fait presque violence pour ne pas changer son fond d’écran pour l’une de ces photographies. Alors qu’il descend de la rame, noyé dans une marée humaine partant travailler, Finley a une idée. Il suit la foule jusqu’à retrouver la lumière du soleil, qui l’éblouit un peu. Il court jusqu’à cette petite boutique, ce fleuriste, chez qui il va une fois par semaine. Alors qu’il pousse la porte vitrée, les parfums fleuris l’assaillent, comme à chacune de ses visites, et il se penche sur les fleurs coupées, concentré. Il tente de se remémorer ce que Shepard a pu lui dire sur le langage des fleurs, mais impossible de se souvenir des espèces, des couleurs, des variétés. L’employé vient le voir, pour lui demander si, comme chaque semaine, il prend un bouquet de pivoines, et Finley décline son offre avec un sourire. Il souhaiterait un cadeau pour quelqu’un d’autre que sa grand-mère. Le petit homme aux cheveux blancs lui présente les plantes vivaces, et lui explique que l’une d’elles, le Crassula, serait symbole de chance. Oh, s’il aurait aimé quelque chose de plus romantique, un petit pot de chance pour ce futur avocat ne peut qu’être une bonne idée, non ? Il hésite un instant. La chance, pas certain que Cameron en ait besoin, contrairement à Finley et leur relation balbutiante. Pourtant elle lui plaît, cette petite plante chanceuse, et il repart avec le petit pot à la main en direction de la résidence de Shakespeare.
Leurs regards se croisent, alors que Finley arrive dans la bonne rue, et il lui adresse un petit signe de la main en se dirigeant vers lui. Il a encore une vingtaine de minutes d’avance, croiser Cameron ici est une surprise pour le mutant.
« Salut. » il répond, sans parvenir à réfréner son sourire. C’est plus fort que lui, quand il pose ses yeux sur le jeune homme. Ce dernier lui tend un gobelet, et Finley, sans le quitter des yeux, lui répond : « C’est parfait, ne t’en fais pas. Merci, il ne fallait pas. »
L’étudiant est inquiet, il ne peut pas s’en empêcher. L’air fatigué de Shakespeare, sa petite voix, quelque chose ne va pas. « Tu préfères qu’on reporte ? Je peux revenir en début d’après-midi, ou même plus tard si tu veux dormir un peu. »
Son gobelet dans une main, sa plante dans l’autre, le mutant avale une gorgée de jus de fruit, préoccupé par la santé de son doux Cameron, jusqu’à ce que ce dernier reprenne la parole. Il écarquille les yeux, ne sachant que répondre. Il a dans la main un petit porte bonheur, dans le sac une lettre d’amour, et dans la tête des centaines de mots, qui refusent de sortir de sa bouche. Alex peut bien aller se faire voir. Ses amis aussi. Les autres élèves de Cameron, et sa fausse fiancée avec eux.
« C’est ce que tu voudrais, toi ? »
Il a le coeur meurtri, et un air d’incompréhension sur le visage, alors qu’un petit sourire désolé étire les lèvres du garçon qu’il aime. Les mots se déversent alors sans plus de contrôle. Il laisse retomber ses bras le long de son corps, veillant toutefois à ne renverser ni sa boisson, ni sa plante.
« Parce que je suis venu pour un premier rendez-vous, moi, pas pour un dernier, j’ai acheté une petite plante mignonne à t’offrir parce qu’elle porte chance, j’ai fait des plans sur la comète pour nous, j’ai…» Les idées se mélangent, il fronce les sourcils un instant. « Je suis amoureux de toi, elle devra bien s’y faire. Si tu ne veux plus qu’on se voit, tu peux me le dire, mais si c’est uniquement ma relation avec Alex qui pose problème, sache que j’ai essayé de lui parler, et qu’il faudra peut-être un peu de temps pour que ça s’apaise, c’est tout. Ne lui fait pas porter le chapeau, je peux entendre que tu as changé d’avis. »
Finley baisse les yeux, et tend son petit présent à Shakespeare. Croiser un regard d’adieux serait peut-être plus douloureux que ce qu’il est prêt à supporter, finalement. « J’espère simplement que ce n’est pas le cas. » Un sourire triste apparaît sur son visage. Peut-être que cette lettre n’est pas vouée à être lue, finalement. Peut-être qu’elle ira rejoindre sa camarade, dans le tiroir du bureau.
@Cameron D. Evans
crédit : intertwined
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(#) Sam 7 Mai - 23:40
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Lama or not lama.
That is the question.
Un sourire niais sur son visage, Cameron observe silencieusement chaque détail du visage de Finley pendant qu’il attrape le petit gobelet qu’il lui tendait. Le jeune homme se perdit à penser qu’il pourrait rester là à apprendre la position de chacune des tâches de rousseurs du mutant tellement il pouvait l’aimer. « Surtout pas ! » Répondit-il sans doute trop précipitamment avant de reprendre. « Je n’ai pas envie de reporter. J’ai hâte qu’on commence enfin notre quête. ». Il porte doucement son petit gobelet à ses lèvres, espérant que la caféine l’aiderait à se sentir un peu mieux réveillé. « Ne t’en fais pas, ça va aller pour moi. C’est les aléas de la vie en résidence universitaire. J’espère que tu as réussi à dormir un peu cette nuit de ton côté. ». Il n’aime pas ce petit air inquiet sur le doux visage de son tendre Hemingway. Shakespeare aurait préféré revenir en arrière et trouver un autre mensonge, peu importe lequel, mais quelque chose qui chasserait très vite l’inquiétude chez le mutant. Et donc, tu lui demandes de ne plus te mentir et toi, tu n’hésites pas ? Il chasse rapidement cette pensée de son esprit. Il n’avait pas besoin de ça.
Les mots de Finley lui parviennent et son cœur se brise en sentant la voix de son amant remplie de tristesse. Ce n’est pas du tout ce qu’il voulait. Au contraire, Cameron mourait d’envie d’être avec lui. Profondément amoureux, la seule et unique chose que le futur avocat voulait, c’était pouvoir rendre heureux l’homme en face de lui. « Absolument pas. Enfin si, j’ai changé d’avis. » Il fait un pas en avant, ignorant la plante que lui tend Finley pour venir déposer sa main sous le menton du mutant pour lui relever doucement la tête, avant de passer sa main sur la joue de son correspondant le temps d’une toute petite caresse. « Je veux aller à ce rendez-vous avec toi, j’ai envie de trouver ce foutu lama pour t’inviter au restaurant et te dire à quel point mon deuxième prénom est laid. J’ai envie qu’on tarde exprès pour que la journée ne se finisse jamais. J’ai envie de chercher un prétexte pour te retenir, et que tu n’aies plus jamais envie de repartir. J’ai vraiment envie d’essayer, Hemingway. » Il passe à nouveau la main dans ses cheveux. « J’ai juste peur que tu perdes une amie à cause de moi. Je n’ai pas envie de te causer de la peine et j’ai aussi un peu peur que tu m’annonces que tu ne veux plus me voir pendant notre deuxième rendez-vous. Ça serait vraiment triste. »
Un petit sourire sincère sur ses lèvres, il récupère de sa main libre la plante que Finley lui tendait. « Merci beaucoup. » Les yeux de l’étudiant se posent sur la plante. « Crassula Ovata ! Comment tu sais que je suis nul avec les plantes ? C’est mon frère qui avait la main verte, mais j’ai beau essayé, je ne lui arrive pas à la cheville. Enfin, je ne pense pas être assez doué pour qu’elle meurt. » Shepard aurait certainement eu une centaine de conseils pour entretenir la petite plante. Il lui aurait même déjà probablement donné un prénom. « Si tu es d’accord, je vais juste remonter cinq minutes pour aller la déposer à l’intérieur. J’ai peur qu’elle n’apprécie pas trop de se promener toute la journée dans le métro. » Et puis faut vraiment que tu te changes aussi, Cameron ! Tu ne peux quand même pas aller à un premier rendez-vous avec ton pull pour traîner. Après un hochement de tête d’Hemingway, l’étudiant en droit tourne les talons pour retourner à son appartement, un sourire niais sur le visage. Il passe rapidement devant le gardien qui observe du coin de l'œil son correspondant dehors. Le jeune homme ne manquera pas de le signaler à son correspondant qu’il serait de nouveau dehors.
La clé tourne rapidement dans la serrure de sa petite chambre d’étudiant. Il vient rapidement déposer la plante sur son bureau, près de sa fenêtre. Prenant une grande inspiration, il s’empresse de fouiller dans son placard pour trouver des vêtements un peu plus adaptés à la situation. Un joli col montant, une veste et un beau pantalon plus tard, il vérifie une dernière fois sa coupe de cheveux et récupère ses clés et son porte-monnaie dans son sac avant de ressortir. Il n’est pas comme ça d’habitude, Cameron. Du genre à ne pas vraiment faire attention à ce qu’il porte ou à sa coupe de cheveux, il aurait plutôt tendance à faire confiance au hasard pour ne pas avoir l’air trop dépareillé. Néanmoins, le jeune homme voulait être le plus parfait possible pour retrouver le garçon qui hante chacune de ses pensées. Aussi, un air fier sur le visage, il revient devant le mutant. « On commence par quoi ? Est-ce que tu as déjà un plan ? » Un air malicieux sur le visage, il ne peut pas s’empêcher de rajouter. « Enfin, tu peux aussi juste admettre que ce lama n’existe pas, et je t’emmène prendre un brunch ? »
Les mots de Finley lui parviennent et son cœur se brise en sentant la voix de son amant remplie de tristesse. Ce n’est pas du tout ce qu’il voulait. Au contraire, Cameron mourait d’envie d’être avec lui. Profondément amoureux, la seule et unique chose que le futur avocat voulait, c’était pouvoir rendre heureux l’homme en face de lui. « Absolument pas. Enfin si, j’ai changé d’avis. » Il fait un pas en avant, ignorant la plante que lui tend Finley pour venir déposer sa main sous le menton du mutant pour lui relever doucement la tête, avant de passer sa main sur la joue de son correspondant le temps d’une toute petite caresse. « Je veux aller à ce rendez-vous avec toi, j’ai envie de trouver ce foutu lama pour t’inviter au restaurant et te dire à quel point mon deuxième prénom est laid. J’ai envie qu’on tarde exprès pour que la journée ne se finisse jamais. J’ai envie de chercher un prétexte pour te retenir, et que tu n’aies plus jamais envie de repartir. J’ai vraiment envie d’essayer, Hemingway. » Il passe à nouveau la main dans ses cheveux. « J’ai juste peur que tu perdes une amie à cause de moi. Je n’ai pas envie de te causer de la peine et j’ai aussi un peu peur que tu m’annonces que tu ne veux plus me voir pendant notre deuxième rendez-vous. Ça serait vraiment triste. »
Un petit sourire sincère sur ses lèvres, il récupère de sa main libre la plante que Finley lui tendait. « Merci beaucoup. » Les yeux de l’étudiant se posent sur la plante. « Crassula Ovata ! Comment tu sais que je suis nul avec les plantes ? C’est mon frère qui avait la main verte, mais j’ai beau essayé, je ne lui arrive pas à la cheville. Enfin, je ne pense pas être assez doué pour qu’elle meurt. » Shepard aurait certainement eu une centaine de conseils pour entretenir la petite plante. Il lui aurait même déjà probablement donné un prénom. « Si tu es d’accord, je vais juste remonter cinq minutes pour aller la déposer à l’intérieur. J’ai peur qu’elle n’apprécie pas trop de se promener toute la journée dans le métro. » Et puis faut vraiment que tu te changes aussi, Cameron ! Tu ne peux quand même pas aller à un premier rendez-vous avec ton pull pour traîner. Après un hochement de tête d’Hemingway, l’étudiant en droit tourne les talons pour retourner à son appartement, un sourire niais sur le visage. Il passe rapidement devant le gardien qui observe du coin de l'œil son correspondant dehors. Le jeune homme ne manquera pas de le signaler à son correspondant qu’il serait de nouveau dehors.
La clé tourne rapidement dans la serrure de sa petite chambre d’étudiant. Il vient rapidement déposer la plante sur son bureau, près de sa fenêtre. Prenant une grande inspiration, il s’empresse de fouiller dans son placard pour trouver des vêtements un peu plus adaptés à la situation. Un joli col montant, une veste et un beau pantalon plus tard, il vérifie une dernière fois sa coupe de cheveux et récupère ses clés et son porte-monnaie dans son sac avant de ressortir. Il n’est pas comme ça d’habitude, Cameron. Du genre à ne pas vraiment faire attention à ce qu’il porte ou à sa coupe de cheveux, il aurait plutôt tendance à faire confiance au hasard pour ne pas avoir l’air trop dépareillé. Néanmoins, le jeune homme voulait être le plus parfait possible pour retrouver le garçon qui hante chacune de ses pensées. Aussi, un air fier sur le visage, il revient devant le mutant. « On commence par quoi ? Est-ce que tu as déjà un plan ? » Un air malicieux sur le visage, il ne peut pas s’empêcher de rajouter. « Enfin, tu peux aussi juste admettre que ce lama n’existe pas, et je t’emmène prendre un brunch ? »
@Finley G. Hepburn
crédit : Intertwined
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