what about a donut (ava)

what about a donut

Anson était arrivé à l’heure. Comme toujours, installé à siroter son petit café, la nature offerte devant lui. Il appréciait ces moments en solo, où ses pensées pouvaient vagabonder facilement. Par exemple, est-ce que ce chien allait finalement échapper à son maître et fuir vers d’autres aventures ? Est-ce que cette dame âgée ne devrait pas mettre un peu moins de rouge à lèvre et s’occuper plus de ses cheveux ? Est-ce que ce jeune homme ne devrait-il pas s’occuper de se refaire la tronche avant de draguer cette serveuse ?  Voilà les idées qui traversaient l’esprit d’Anson en cet instant précis. Elles grouillaient, mais il les laissait passer, l’esprit toujours présent cependant, en cas d’attaque, de mutation mal gérée, de folie passagère, de colère enfouie… il n’avait pas le choix. Ce monde était devenu insupportable. La peur avait fait place à la tranquillité, à cause de toutes ces malformations de la nature. Des pouvoirs… et puis quoi encore ? Des dieux pendant qu’on y est ? Il était sûr que certaines de ces monstruosités se prenaient effectivement pour des vieux vengeurs venus sur terre. C’était d’un ridicule... Juste parce que la nature a été excessive avec eux ; quelle abomination. Comment peut-on penser que c’est une bénédiction ?  

Enfin, là n’était pas le sujet.
Un petit coup d’œil sur sa montre, et comme il s’en doutait, elle avait du retard. 30 secondes étaient déjà passés, pour être exact. Il détestait les retards. Lui seul avec le droit de l’être. Parce qu’il a toujours une bonne raison de l’être. Alors que les excuses des autres, lorsqu’ils étaient en retard, n’était jamais vraiment fondés. M’enfin, il allait évidemment l’excuser. Comment pourrait-il ne pas l’excuser ? Elle était de sa chair. Sa petite sœur, l’unique sœur qui le rattachait encore à son père, leur père.  Il ne l’avait pas vu depuis un certain temps. Il était ravi de ne pas la retrouver dans les parages en ces temps difficiles. Mais la voir de temps en temps, c’était bien. Un petit rappel de ce qu’est avoir une famille. En plus, son chocolat chaud refroidissait, et ce n’était pas très bon une fois froid.