Gestion du personnage
** Recensement global **
Réclamer ses points
Dépenser ses points (boutique)
Demander un nouveau compte
Répertorier son personnage
Demande de changement
Demandes diverses
Gestion des rps
Recherche de RP
Archiver son RP
Répertoire des sujets libres
Lancer de dés
Boîte à suggestions
Gagner des points
Défis rps
Voter aux top-sites
Loterie des dollars
Poster sur PRD

Découvrir le sujet global

thème
Le Deal du moment : -43%
-100€ Pack rééquipement Philips Hue ...
Voir le deal
129.99 €


not a good time to lose control (Caleb)

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

And these walls
come tumbling down

Se jeter tout droit dans la gueule du loup. Voilà ce qu’elle s’apprête à faire. En tout cas, c’est la sensation qu’elle a. À se rendre à ce rendez-vous convenu quelques jours plus tôt. Dans les bureaux des Persécuteurs. Impossible dans un terrain neutre. Ils n'auraient pas pu se reconnaître. Impensable au journal. Ça fait partie de la politique du journal : les gens sont sympas de répondre favorablement, alors on ne leur demande pas en plus de se déplacer. Ça a tout l’air d’une mission suicide. C’est ce qui la pousse à rester devant les locaux des Persécuteurs, à bonne distance. À observer la façade. À noter les entrées et sorties. À tenter de deviner ce qu’il se passe derrière chaque fenêtre. Les mains moites au fond de ses poches. Qu’on la mette face au Président des États-Unis, elle ne serait pas aussi stressée. Mais il faut y aller. Il faut dépasser ses craintes pour obtenir des informations. Et ces informations, elle veut les recueillir. Elle ne laisserait ce job à aucune autre personne. Tant pis si tout cela doit être un piège. D’ailleurs, si ça doit en être un, autant que ce soit elle qui soit capturée. Idée ô combien funeste. Idée qui fait son chemin. Elle arrive à activer la mutante. Les mains sortent des poches, s’essuient contre le trench. Une grande inspiration est prise. Juste assez pour trouver le courage et calmer les palpitations de son cœur. Et c’est parti. La route est traversée en quelques secondes. À l’entrée, Victoria signale sa présence, le motif de sa venue. Un rendez-vous avec l’un des lieutenants pour une entrevue. Un article à rédiger, mais en réalité, la volonté ferme et cachée de savoir où sont les mutants enlevés.

Sa carte de journaliste est montrée. Aucune indication de sa mutation dessus. Mais un contrôle rapide le révèle. “Nous devons vous mettre un bracelet inhibiteur, vous comprenez, par mesure de sécurité.” Le sourire qu’elle force est douloureux. Oui, elle comprend. Ils ont peur. Peuvent s’attendre à tout moment à une attaque. Non, Vicky ne comprend pas. Sa mutation n’est pas dangereuse. Mais le bras est tendu, le bracelet est installé. L’objet placé, on lui demande de patienter patiemment dans l’un des fauteuils. On viendra la chercher quand le Lieutenant acceptera de la rencontrer. Il y a quelque chose de presque rassurant, tellement cela semble normal, facile. À une vérification d'une gène X près. Comme si Vicky se présentait à l’accueil d’une société. Et en même temps, elle n’oublie pas. Qui ils sont. Ce qu’ils font. Ce dont ils sont capables. Elle sort ses notes. Le temps de relire les sujets à aborder. De peaufiner les questions qui doivent l’être. De souligner les points prioritaires. Préparer. Encore préparer. Sa manière de gérer la pression. “Madame Marsch ?” Le nez décolle de son bloc-notes. Le regard se pose sur le soldat qui l’appelle. “Oui ?” Petit élan du myocarde. Crainte qu’il lui annonce son état d’arrestation. “Je vous prie de bien vouloir me suivre. Le Lieutenant a malheureusement un empêchement, mais un de ses collaborateurs va vous recevoir pour répondre à vos questions.” Elle ne le sent pas. Ça ne sent jamais bon quand la personne ne peut pas se libérer. Souvent signe que le sujet n’est pas pris au sérieux. Pas assez en tout cas pour y consacrer une heure. Le signe aussi qu’on va lui envoyer une personne plus retors qui ne voudra pas aborder le sujet de la même manière ni avec la même volonté. Ce sont les interviews les plus compliquées.

Mais elle suit, Victoria. Elle n’a pas fait le chemin pour repartir sans rien. On la fait traverser les couloirs, lui offrant la possibilité de voir une infirme partie des locaux. En plein cœur de la milice des Persécuteurs. Là où tout se joue. Jusqu’à une porte que le soldat ouvre. Il s’écarte, juste pour la laisser passer. “Je vous laisse vous installer. Ce ne sera pas long.” La porte se referme derrière l’employé. Laissant Vicky seule dans la salle de réunion, à observer ce nouvel environnement. Elle choisit une chaise. Face à la porte. Histoire d'anticiper le danger, si jamais il devait arriver. Comme si elle allait pouvoir empêcher quoi que ce soit avec un simple stylo à bille. Elle sort son bloc-notes de son sac. Posé sur la table, devant sa chaise. Ouvert à la page de ses questions. Le téléphone trouve sa place juste à côté. Il servira à enregistrer la conversation, si le Capitaine l’accepte.

Tout est prêt. Manque plus que le principal intéressé. C’est le moment qu’elle déteste le plus. Celui où il faut attendre. Entre deux instants. Un espace qui peut être court comme long. Aucune visibilité sur le temps de latence. Il faut juste patienter. Le stress au creux du ventre. L’excitation dans les veines. Incapable de rester assise, Vicky. Elle se lève. Fait quelques pas dans cette salle démesurément grande pour deux personnes. Son arène. Là où elle va devoir se battre pour récupérer des informations. Alors, elle se l’approprie. Vicky l’arpente. Jusqu’à se poster près de la fenêtre. De là, elle peut voir l’endroit où elle attendait dehors. Juste à côté du lampadaire et du banc. À deux pas du passage piéton. Simple mutante perdue dans l'architecturer new-yorkaise. Et maintenant, elle est à l’intérieur. Un bracelet qui la démange au poignet. Perdue au milieu de Persécuteurs… Qu’est-ce qu’elle fait là ?
Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

---NOT A GOOD TIME TO LOSE CONTROL @VICTORIA MARSCH


Avant bras pris au piège dans le Pao de boxe, son corps tente de ne pas bouger sous les coups donnés. - plus fort  Ysold...plus souple le mouvement. Le visage un peu plus protégé. Conseils donnés pour améliorer la défense au corps à corps de son soldat, Ysold, un bout de femme qu'il peine parfois à maitriser. Une force qu'elle doit canaliser, contrôler pour devenir, il l'espère, l'une des meilleures de son unité. Les coups s'intensifient les exercices changent et deviennent plus complexes faisant suer à grosses gouttes aussi bien l'élève que le maitre. Caleb aime ces instants où il peut partager cette passion qu'il a pour les arts martiaux, lui qui pratique l’aïkibudo depuis de nombreuses années. Il apprend au plus méritant ses secrets pour anticiper les coups. Changement de partenaire, il pousse chacun d'eux à l'extrême. Plusieurs catégories données pour ceux qu'il considère pour la majorité comme des êtres abjects. Certains ont une mutation 'faible', maitrisable, sans grand danger pour eux, d'autres ne peuvent être contrôlés et peuvent tout détruire sur leur passage. Le Capitaine - comme ceux des autres unités - a ce besoin d'en faire des machines avec et sans armes. Ils doivent être à l'affut, se déplacer rapidement, en silence.

Le temps file, défile et les entrainements sont déjà terminés. Ordres des supérieurs donnés, ils savent tous ce qu'ils ont à faire pour le reste de la journée. Certains devront faire des rondes, d'autres continuer les recherches des mutants disparus. Personnellement, Capitaine K s'en fout complètement, pour lui, ce ne sont que des dangers en moins.
Douche méritée, le voilà dehors en train de fumer une cigarette tout en passant un appel professionnel. Le regard se porte au loin, voyant cette brebis égarée, observant les alentours, la bâtisse, prête à se jeter à la gueule du loup. Mince sourire au coin des lips, curieux, il se demande qui cela peut bien être. Il termine son appel qui ne dure quelques minutes - Le Lieutenant te cherche qu'un collègue lui glisse en passant devant lui. Caleb tire une dernière fois sur sa cigarette avant de reprendre son chemin jetant ce qu'il a entre ses doigts d'un mouvement vif dans le cendrier à l'entrée du bâtiment.

- Capitaine Kaynes un geste de la main pour le faire venir dans le bureau. - Oui mon Lieutenant. Il le rejoint d'un pas sur, se dresse comme un piquet se demandant pourquoi son supérieur le demande. une journaliste doit venir pour quelques questions au sujet des disparitions. Etant donné que vous êtes sur le terrain, vous irez à cette entrevue. Soupire qu'il retient. - Oui mon Lieutenant. Qu'il souffle avant de quitter le bureau. Il sait qu'il se débarrasse de cette tâche, ce n'est pas la première fois. Caleb n'a aucune envie de réaliser cet entretien mais les ordres sont les ordres. Le lieutenant aurait pu demander à une autre personne mais il fait confiance à son Capitaine sachant pertinemment qu'il fera attention aux propos qu'il tiendra. Un exercice qu'il n'aime pas spécialement mais qu'il est dans l'incapacité de refuser.

Voilà donc qui était cette jeune femme présente devant le bâtiment quelques instants auparavant. Il part dans son bureau chercher un dossier et l'un des soldats l'emmène vers la journaliste. D'un coup sec il ouvre la porte de la pièce où elle attend. Regard figé sur la jeune femme qui se tourne dans sa direction après cette entrée fracassante. Son visage reste impassible tandis que celui de la jeune femme montre de la surprise et un stress impossible à cacher. - Bonjour Madame... il regarde sur son post-it le nom de famille qu'il n'avait pas réussi à retenir - Marsch...Je suis le Capitaine Kaynes, c'est moi qui vais répondre à vos questions. Aucune poignée de main pour la saluer. L'homme reste prudent, garde ses distances. Bracelet inhibiteur autour du poignet de la jeune femme, repéré en une fraction de seconde. Le Capitaine en a assez vu depuis des années pour se méfier d'elle malgré l'objet qu'elle porte. Signe de la main pour lui dire de prendre place, il fait de même.   - Avant de commencer un petit rappel sur comment cette entrevue va se dérouler. Vous pouvez poser vos questions en enregistrant, je m'autorise le droit de ne pas répondre. Bien sur avant que le papier ne sorte vous êtes dans l'obligation de nous le transmettre pour validation. Elle le sait mais un rappel est toujours obligatoire.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

And these walls
come tumbling down
@Caleb Kaynes

Les doigts triturent compulsivement le bracelet. En dessinent les pourtours. S’attardent sur les aspérités. Peut-être qu’à force, le bracelet s’ouvrira et la libérera. Peut-être. Parce qu’elle se sent prisonnière, Victoria. Dans cette salle de réunion. Sans ses capacités. Le monde lui apparaît bien vide, bien calme sans douleur ressentie. Tel un brouhaha qui s’éteint soudain. La laissant dans un silence pesant. Terrible sensation d’être seule. Alors qu’elle ne l’est pas vraiment. Là, derrière cette fenêtre, des gens s'inquièteront de l’absence de nouvelles, des gens la chercheront si elle venait à disparaître. Elle le sait. Silence brisé par la porte ouverte à la volée. Juste le temps de sursauter, tirée de ses pensées, que déjà on la salue. Cette voix. L’espace d’une seconde, le cœur se remémore. Les sentiments passés. Les conversations interminables. Les rires. Les confidences. Et puis, le corps tout entier, traumatisé, se rappelle, se crispe. Sentiments exhumés. Autant de colère que d’amertume. Et au milieu, des remords. Un mélange sans sens qui la dépasse totalement. Qui se transforme en un cocktail explosif. Se retourner est dur, mais elle le fait. Il le faut. Pour s’assurer qu’elle se trompe. Parce qu’elle se trompe forcément. Pas vrai ?

Non. Vicky ne se trompe pas. Il est là. Sensation que le sol se dérobe sous ses jambes. Des doigts, elle cherche le contact de la fenêtre derrière elle. Elle la trouve, la fenêtre. Présence rassurante à laquelle se retenir dans l’espoir de garder pied. Toute première fois qu’elle le voit ainsi. Dans ce cadre. Toute première fois aussi qu’elle le voit depuis leur “séparation”. Conséquence immédiate : les mots lui échappent. Tant à reprocher, tant à exprimer. Trop choses et rien à dire. Elle ne peut pas rien extérioriser. Parce qu’il a oublié. Tout oublié. Jusqu’à devoir consulter ses notes pour prononcer son nom. “Marsch...Je suis le Capitaine Kaynes, c'est moi qui vais répondre à vos questions.” La distance physique se creuse à mesure qu’il parle. De toute sa froideur. De toute son autorité. Comme s’il ne s’était rien passé. Pour lui, en tout cas, il ne s’est rien passé. Pour elle, c’est le tsunami. Jusqu’à ce que froid de la fenêtre la rappelle à la réalité. Alors, elle ravale ses émotions, les transforme en armure pour affronter les minutes qui vont suivre. Pour mieux se redresser. Elle esquisse un sourire de façade. S’avance jusqu’à la chaise et s'assoit face au Capitaine Kaynes. Le fameux. Le vrai Caleb Kaynes. Celui qui lui rappelle les règles d'un bon journaliste. Aucune once d’humanité. Aucun soupçon de sympathie quand il énumère les règles. Juste un robot qui récite une procédure trop bien apprise. Ça endurcit l’armure. Comme une envie de ne pas être davantage blessée par lui. Il n'en veut plus pas la peine. Et enfin, elle retrouve la parole. “Ne vous inquiétez pas. Au Saturday Observer, nous nous faisons un devoir de respecter les droits des individus et des institutions.” Aussi discutables soient-elles. Et il en est un des acteurs. Est-ce qu’il peut au moins se regarder dans le miroir après tout ce qu’il a fait ? Oui, sûrement. Il n’a l’air de souffrir de rien, Caleb.

Fini de le fixer. Vicky attrape son téléphone et démarre l’enregistrement. Se raccroche à son professionnalisme. C’est tout ce qui lui reste pour ne surtout pas flancher. “Tout d’abord, merci de me recevoir, Capitaine. Comme convenu, notre entretien est enregistré à partir de maintenant.” Le téléphone est installé au centre de la table. Ses doigts trouvent le stylo. Prêts à noter toute information. Importante ou pas. “On commencera par une courte présentation de vous, si vous le voulez bien. Mais avant cela, est-ce que votre supérieur vous a expliqué pourquoi je suis là ?” Commencer par le début. Se comporter avec lui comme avec un parfait inconnu. Même quand le cœur vacille. De toute manière, qu’est-il de plus qu’un étranger qui n’a fait que mentir pour arriver à ses fins ? Elle sortira d’ici avec des réponses. Peut-être pas celles qu’elle attendait. Mais elle en obtiendra.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

---NOT A GOOD TIME TO LOSE CONTROL @VICTORIA MARSCH


A peine installé, qu'il jette déjà un coup d'oeil sur sa montre, qu'il replace correctement sur son poignet gauche. Il rappelle les règles du jeu et elle ne tarde pas à lui répondre. “Ne vous inquiétez pas. Au Saturday Observer, nous nous faisons un devoir de respecter les droits des individus et des institutions.”  Faux sourire qui se dessine légèrement sur son visage. Tout le monde sait que les journalistes racontent ce dont ils ont envie sauf quand cela touche le gouvernement car ils peuvent avoir de réels problèmes. - très bien.  Echange de regard, il est étrangement incapable de la fixer plus de quelques secondes bien qu’elle ne soit pas désagréable à regarder. Petite journaliste bien courageuse de s'aventurer dans ces lieux. Est-ce parce qu'elle porte ce bracelet qui indique qu'elle est mutante ? Non, c'est autre chose.

Il se tient droit sur sa chaise, tel le bon soldat qu’il est, bien qu'il n'a aucune envie d’être ici. - oui tout à fait. Vous venez suite aux différents enlèvements qui ont eu lieu. Etant sur le terrain je suis en mesure de répondre à vos interrogations.  Il se racle la gorge. Une présentation de lui...en a-t-il l’envie ? Non mais il va le faire de manière claire en allant à l’essentiel, sans détour. Il n’est pas là pour parler de lui mais de la situation actuelle, des moyens que le gouvernement met en place pour retrouver ses mutants disparus. Un dispositif à son sens bien trop développé, inutile mais ça, il ne le dira pas. Il mentira, comme il sait si bien le faire. Sur le terrain Caleb ne s’y met pas réellement du sien. Ordre donné à ses soldats, acte de présence sur le terrain ; il fait le strict minimum. Pourquoi mettre toute son énergie pour retrouver ces mutants qu’il aurait très bien pu chasser un soir pour son plaisir. Activité qu'il aime pratiquer avec certains de ses fidèles soldats ou bien avec celui qu'il considère comme son frère d'armes, Angel. Pas vu, pas pris. Il sait qu'il pourrait avoir de sérieux problèmes si on le reconnaissait durant l'une de ses sorties nocturnes. - Caleb Kaynes, membre de l’US Army depuis dix-sept ans.. toujours prêt à servir son pays. Traumatisme de guerre encore présent, il retournera au terrain si on lui demande, même s'il en garde de nombreux souvenirs douloureux. Les marques sur son corps  lui rappellent chaque jour ce qu'il a vécu. Capitaine d’une des unités de terrain depuis quatre ans. Relativement jeune pour être plus qu'un simple soldat. Il a fait ses preuves Caleb, très bon élément, machine de guerre, il a montré qu'il était capable de prendre en charge une équipe bien qu'au départ, à la reprise du poste, certains tentaient - et tente toujours malgré les années - de se rebeller.  

Il n'en dit pas plus. C’est tout ce qu’il lui offrira comme information à son sujet. Il a déjà du mal à donner des informations, anecdotes à des gens qu’il côtoie au quotidien, ce n’est pas pour en donner à une journaliste. Elle voulait une courte présentation, il lui offre. Il l'observe un court instant, impression qu'elle ne lui est pas totalement inconnue. Probable étant donné son métier. Pensée qu'il chasse rapidement de son esprit.
Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

And these walls
come tumbling down
@Caleb Kaynes

Là sans être là. Dissociation entre la journaliste présente physiquement et la femme en arrière-plan. Femme qui observe la scène avec l’envie silencieuse de demander des comptes. Cachée derrière une assurance professionnelle. Savoir exercer son métier, quelle que soit les circonstances. Un devoir quand on cherche la vérité là où ça fait mal. Et là, ça fait très mal. Les blessures sont ouvertes. À vif. Vicky s’accroche. Alors que chaque mot prononcé par Caleb attaque insidieusement. Que sa froideur fragilise les défenses. Que sa distance se fraye un chemin parmi les failles. Tenir bon. Coûte que coûte. Quitte à s’effondrer après. Quand tout sera fini. Parce que ça ne se terminera pas maintenant. Caleb sait pourquoi elle est là. Il a été briefé par sa hiérarchie. Aucune chance de mettre un terme à cette entrevue. Aucune chance de fuir. À moins d’inventer. Mais c’est la panne sèche de mensonge. Qu’une seule solution : rester. Poursuivre ce jeu mortel. Un jeu dangereux. Pour lui comme pour elle. Elle sait déjà ce que Darius lui dirait, s’il les voyait. Il lui conseillerait de partir. Immédiatement. Avant de dire quelque chose qu’elle regretterait. Avant de réveiller des souvenirs disparus. Avant de causer du mal. Mais le cul reste collé à la chaise. Le regard reste planté dans celui de Caleb. Ils ne bougeront pas.

Le Capitaine est lancé. Il y va de sa présentation. Courte. Brève. Salive économisée. Émotions mises de côté. Mots comptés, rationnés. Robotique, encore et toujours. Rien qui parvienne à le rendre humain. Rien qui rappelle la version connue. Tout simplement parce qu’il n’y avait rien de vrai dans ce qu’il était, dans ce qu’il disait. Une mascarade qui s’était effondrée en un claquement de doigts. “Je vous remercie pour cette présentation… concise.” Faudra revenir dessus, dans l’espoir de creuser et d’obtenir davantage d’informations. Pas tout de suite. Caleb attend ses questions. Déjà impatient que la réunion se termine. Il regardait déjà l’heure avant même que tout commence. “Quand vous dites que vous êtes sur le terrain, vous voulez dire que vous participez aux recherches lancées par le gouvernement, c’est ça ?” Être claire, précise pour ne pas lui prêter un rôle ou des motivations qui ne sont pas les siennes. Tout vérifier. Tout reformuler. La moindre erreur pourrait être utilisée pour interdire la publication de l’article. Ils ne s’en priveront pas. Surtout pour un journal pro-mutants. “Quel est votre rôle dans ces recherches ?” Essentiel de savoir s’il joue contre le camp des mutants ou si, pour une fois, les Persécuteurs servent la cause. Il y a comme un doute pour cette hypothèse. Les Persécuteurs restent des Persécuteurs. Pas des enfants de chœur. La disparition des mutants ne les rend pas plus empathiques, pas plus tolérants. Pas moins cruels.

Bras croisés sur la table. Poids appuyé sur les avant-bras. Et le bracelet qui frappe la table. Se rappelle à la mémoire de chacun. Les yeux se baissent dessus. Elle a oublié pendant quelques secondes qu’il est là. Vicky doit résister pour empêcher ses doigts de cacher la technologie. Difficile d’arrêter d’avoir honte. Même après des années d’enseignement et de prise de confiance. Encore plus là. Parfois, ça revient. Comme une brûlure. Et à ce moment précis, elle aurait presque honte de sa mutation. Aimerait presque que le bracelet ne soit pas là. Parce qu’il instaure une distance automatique entre eux deux. Quasiment instinctive. Elle est ce que Caleb abhorre. Au milieu de la honte, percée de la femme. Elle profite d’une fissure pour s’immiscer dans la conversation. Pour relever le regard. Ce n'est plus la journaliste qui parle. “Qu’est-ce qui fait qu’un beau jour on rejoint les Persécuteurs ?” Demander ce qu’elle n’a jamais eu le temps de demander. Comprendre ce qu’elle n’a jamais pu comprendre. Parce qu’il doit y avoir une explication. Une explication à l'inexplicable.

Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

---NOT A GOOD TIME TO LOSE CONTROL @VICTORIA MARSCH

Déception dans sa voix, il sait qu’elle s’attendait à plus, à mieux mais le soldat, il ne voit pas l’intérêt de s’éterniser sur lui, ce n’est pas une interview sur son parcours, sa vie mais sur les disparus. Elle revient d’ailleurs sur le sujet de base. Caleb se racle la gorge et hoche la tête suite à sa question.  - Tout à fait. Mon équipe et moi-même, nous rendons à divers points de regroupement et unissons nos forces avec des habitants de la ville pour retrouver les disparus. Et oui, Caleb s’est rendu sur le terrain. Il a suivi les ordres, comme un bon soldat. Le Capitaine sait pertinemment que dans le lot, il y avait d’autres mutants, il a mis cette information de côté le temps des recherches. Il a même dû réaliser l’arrestation d’un anti-mutant ayant tenu des propos peu glorieux, irrespectueux, que lui aussi peut penser parfois mais ne dirait pas en public. -  Comme certains médias ont déjà pu le diffuser, l'enquête est menée dans chaque quartier. A Manhattan, ça n'a rien donné. Après quelques recherches, l'unité de terrain est découpée dans deux quartiers mais particulièrement dans le plus malfamé . - Mon unité cible particulièrement les recherches dans le Bronx bien que la coopération de vos 'camarades' n'est que trop peu au rendez-vous. il parle des GLM, fléau des Persécuteurs. Quartier où Caleb a déjà eu quelques histoires là-bas. Impossible pour lui d'aller dans le repère des criminels sans être équipés comme il se doit. Il pourrait perdre la vie.

Question qui le surprend, il ne s'attendait pas vraiment à cela. - Excusez-moi mais est-ce que l'on ne s'éloigne pas un peu du sujet principal ? Les sourcils se froncent. Mouvement de l’épaule droite, tic qu’il a quand une question le gêne. Son regard se tourne en direction du mur blanc, réfléchissant à sa réponse car malgré le fait que cette question n'a rien à faire dans cette entrevue, il compte répondre. - Vous savez, chaque membre a son histoire mais nous avons tous le même but, faire respecter la loi. Lui c’était pour cette raison qu’il avait décidé de rejoindre son unité, faire respecter l’ordre auprès des mutants qui se sentent supérieurs au gouvernement. - On veut simplement servir son pays... Son regard se porte de nouveau sur elle, son corps se penche sur la table, l’index appuie sur l’écran du téléphone. Enregistrement en pause, voilà des paroles qui ne doivent être enregistrées. Caleb lui offre un peu de conversation en plus de cet entretien. - ..C'était mon cas et puis la manifestation de 2020 a changé les Hommes, m'a changé. Quand dans vos bras meurent l’un des votre vous voyez la situation d’un autre angle. Certains persécuteurs ne sont pas forcément mauvais, d’autres le sont devenus.. Un soupire s’échappe. Il sait très bien ce qu'elle peut penser de lui ou de ses collègues. Elle les méprises. Ça ne le touche pas particulièrement, il fera avec. -Vous, vous n’avez pas l’air d’une criminelle ou d'être violente… Il croise son regard et la seconde d'après le voilà pris d'un flash. Visage affichant sourire, femme heureuse en souvenir. Pincement au cœur inexpliqué pour le garçon. Il se stoppe dans ses paroles quelques secondes tentant de comprendre ce qui lui arrive. Tête secouée, il reprend la parole avec difficulté. - mais les apparences peuvent être trompeuses. Si je vous retire ce bracelet, qui me dit que vous n’allez pas utiliser votre mutation pour réduire en cendres cet endroit ? Déjà du mal à comprendre pourquoi cette entrevue se déroule ici. La journaliste doit être connue de l’administration, en tout cas elle n’est pas dans les cas dangereux, c’est peut-être pour cette raison. Aucun dossier sur elle dans les tiroirs de son service.- il y a donc besoin des Persécuteurs pour faire régner l'ordre. En bon soldat, je me devais de rejoindre les Persécuteurs. Paroles données sur un ton calme, encore embrouillé par ce flash qui quitte pas son esprit.


Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

And these walls
come tumbling down
@Caleb Kaynes

À question banale, réponse banale. Caleb lui sort des classiques. Des discours vus et revus. Prononcés en boucle par tous les porte-parole. Pas de scoop. Mais une plongée douce dans le sujet. Pour tâter le terrain, gagner la confiance. Avant d’attaquer avec des questions plus précises, plus dérangeantes. Il n’attend pas l’attaque, Caleb, pour lancer ses premières piques. Vos camarades. Blâme mal venue. Difficile d’en vouloir à des gens persécutés de ne pas se mêler à leurs persécuteurs. Mauvaise foi de l’homme. Mais elle tient bon, Vicky. Le masque reste impassible. À elle de contre-attaquer, en allant sur un terrain glissant. Caleb ne recule pas. Il ne recule devant rien. Il se plaint. Il grommelle. Mais il y va. Interrompt l’enregistrement. Signe que la version officielle s’arrête là. Tout le reste n’est plus que confidence. Pour balancer sa volonté changée. Servir son pays ne suffit plus. Motivations trouvées ailleurs. Dans la mort d’un de ses camarades. Tout s’éclaire. Le parcours de Caleb devient limpide. Elle a la mémoire volatile, Vicky. Le pardon facile. Face à ce petit bout de fragilité offert. Regain d’espoir d’une humanité cachée, retrouvée, quand tout lui crie de ne plus espérer. La naïveté ancrée dans la peau. Un rien suffirait souffler l'espoir, à l'anéantir définitivement. Mais elle veut y comprendre. Une dernière fois. Alors, elle laisse le temps à Caleb. De s’exprimer. De donner son avis. Même quand les mots cessent d’affluer. Même quand les phrases s’arrêtent abruptement.

Mais on ne change pas quelqu’un qui ne veut pas changer. Même en étant la plus douce et la plus docile des mutants. Ce n’est pas ce qui pèse dans la balance. C’est tout le reste qui compte. Il en sera toujours ainsi. Caleb le lui rappelle si bien. Plonge Vicky dans les méandres de ses doutes. Contradictions qui s’affrontent. Elle aimerait lui en vouloir, lui cracher toutes ses blessures. Opportunité envolée quand elle a accepté qu’ils lui effacent la mémoire. Opportunité volée, au profit d’intérêts plus grands. Laissant l’histoire sans fin. Elle ne peut plus être en colère, Victoria. Elle ne peut plus être rancunière. Elle n’en a plus le droit. Ne restent plus que l’empathie et la méfiance. Drôle de mélange qu'il faut démêler. “Je suis sincèrement navrée pour votre ami. Cette manifestation n’aurait jamais dû finir ainsi.” Encore aujourd’hui, elle ne comprend pas comment une manifestation pacifiste a pu devenir aussi sanglante. “J’étais aussi sur place pour couvrir l’événement. J’ai vu des gens blessés et mourants. Humains et mutants. Les deux ‘camps’…” qu’elle déteste ce mot. Comme s’il y avait deux équipes, prêtes à s’affronter pour quoi ? “... ont été touchés.” Tout le monde a souffert, ce jour-là. Tout le monde a eu des pertes. Et ça continue. Ça ne s’arrête pas. Tout est devenu pire. “Malgré cela, ce qu’on retient, c’est que ce sont les mutants qui posent problème et qu’il faut maîtriser. On oublie qu’il y a des extrémistes et des criminels partout. Et entre les deux, il y a des gens qui essayent juste d’avoir une vie normale. Mais ce sont eux qui subissent pour tous les autres.” Les mutants ne sont pas des bisounours. Ils peuvent être cruels, puissants. Ils deviennent ce que la société attend d’eux. Des monstres qui doivent tuer pour survivre. Des monstres qui terrorisent toujours plus la population. Des monstres qui ont contribué à la création des Persécuteurs afin de tenter de contrôler plus forts qu’eux. Des monstres qui créent d’autres monstres. Cercle vicieux dont ils ne sortiront jamais.

Pourtant, aujourd’hui, je suis là. Je me soumets à vos règles parce que j’estime que c’est nécessaire afin que vous vous sentiez en sécurité, alors que je viens simplement faire mon travail.” Tant pis pour sa propre sécurité. Tant pis pour cette boule au creux du ventre. Tant pis pour ce bracelet qui lui donne la sensation de ne plus respirer. Tant pis. “Si ça peut vous rassurer, si j’avais voulu m’attaquer aux Persécuteurs, je n’aurais pas misé sur ma mutation qui est tout sauf un danger pour vous.” Une bénédiction pour ceux qui profitent de son gène. Une malédiction pour elle qui s’approprie leurs maux. “Juste, si vous comptez vous en prendre à moi, n’hésitez pas à me faire un petit signe que j’ai le temps de sauter par la fenêtre, okay ?” Le sourire est esquissé. Sincère. Elle oublie, Vicky. Qu’ils sont dans des camps adverses. Que cela a déjà failli coûter la vie à des dizaines de mutants. Que l’Institut a été mis en danger. Justement pour un comportement similaire.
Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

---NOT A GOOD TIME TO LOSE CONTROL @VICTORIA MARSCH

Pincement au coeur en se remémorant ce jour funeste. Flash de cet échange de regards furtif avec la mutante donnant la mort à cet homme n’ayant encore rien vu de la vie. Bien trop jeune pour mourir, ça aurait dû être lui. Une pensée sombre qui cogite dans son esprit chaque jour. Légère moue visible sur son visage, sa peau s’assouplit. Elle a raison cette manifestation n’aurait jamais dû finir de cette manière, n’aurait pas dû tourner en désastre. Une journée que chaque habitant de la ville gardera en mémoire. Deux camps touchés, oui, le Capitaine a vu de jeunes victimes ce jour-là que celles-ci soient ‘humaines’ ou ‘mutantes’ cela reste terrible et dur à voir.

Caleb secoue la tête en l’écoutant. Il n’est pas totalement d’accord avec ses paroles. Un soupir léger s’échappe ; - Ce ne sont pas tous les mutants qui posent problème...Vous savez pour une partie de la population c'est les persécuteurs qui sont mal vus. Pourtant si le gouvernement a mis en place cette milice c'est pour une raison précise et pas seulement pour faire "la guerre" contre les mutants. Le monde évolue et il est important d'imposer des lois, des règles afin que ce ne soit pas l'anarchie. L’index gratte sa tempe avant de reprendre. - il faut maîtriser les plus dangereux que ce soit mutant ou humain. La police fait le nécessaire pour les criminels et nous, on fait simplement notre travail avec ceux qui ne respectent pas le CRA. Ce qu’il n’avouera pas c’est que parfois, il ne s’occupe pas seulement de ceux qui ne respectent pas le Civil Rights Act, il s’en prend à ceux qui troublent l’ordre public, qui sont néfastes pour la population, à ceux faisant partie du groupe de libération des mutants, les plus dangereux pour la population et surtout pour les persécuteurs. Enfin, c’est ce qu’il se laisse penser. Il ne compte pas les dérapages, les attaques gratuites, les soirs un peu trop alcoolisés, sur les bonnes personnes. Sentiment de regret qu’il peut ressentir, avoir.

Son frère, Jax le considère comme un extrémiste dans les forces de l’ordre. Sujet sensible au sein de la famille Kaynes. Son frère n’est presque jamais d’accord avec les paroles et actes de Caleb. Sujet qui revient toujours sur la table et qui provoque une certaine colère chez les jumeaux. - j'ai un frère qui pense comme vous et à chaque fois je lui pose toujours la même question que je vais vous poser. Si nous ne faisons rien qu'est-ce qu'il se passerait ? Le plus jeune – de quelques secondes - tente de le raisonner, à un discours similaire à la journaliste mais Caleb a du mal. Peut-être n’est-il pas assez entouré de mutants, peut-être qu’il devrait sortir de sa bulle et aller à la rencontre de personne comme Mademoiselle Marsch pour les traiter d’une autre façon. A ce jour, c'est d'ailleurs la plus grande conversation qu'il a pu avoir avec un mutant depuis plus de trois ans. Pensez-vous vraiment qu’il est réellement possible d’avoir une vie normale ? Si nous retirons les persécuteurs, pensez-vous que même si vous avez plus de liberté vous serez tranquille ? Question qu’il se pose assez souvent car lui sait très bien que s'il n’y avait pas cette milice, des habitants lambda s’occuperaient d’eux et d’une façon bien plus violente. Certains sortent déjà les armes.

Le soldat écoute, à son regard plongé dans le sien, reste principalement silencieux. Peut-être qu'il faudrait assouplir certaines lois, règles pour ceux qui ne sont pas fichés, comme elle. Le port d'un bracelet est en effet essentiel pour la sécurité de ceux dont le gène n’est pas modifié, mais est-il nécessaire pour tous. - je sais que vous êtes là pour faire votre métier, que ce bracelet n'est sûrement pas utile et j'en suis navré pour vous. La rencontre aurait été ailleurs, il n’y aurait eu aucun souci mais vous êtes sur la base de la milice. Nous devons prendre toutes les précotions possible même si cela n’est malheureusement pas confortable pour vous. il est sincère dans ses paroles. Il porte son regard une fraction de seconde sur son poignet avant de la regarder à nouveau. l’envie lui brûle les lèvres de lui demander quel ‘don’ celle-ci a. Jeune femme aux airs sympathique. Il pourrait lui retirer, pourtant, il n'en fera rien. Les ordres sont les ordres.

Il ricane légèrement en l’entendant. - Si vous sautez, j’espère que votre mutation vous permet de voler. Mince sourire qui se dessine sur son visage. Mais ne vous en faites pas, je ne compte pas m’en prendre à vous. Elle a l’air bien trop douce pour qu’il ne fasse quoi que ce soit. Nullement l’envie de lui faire quelconque mal. Caleb se racle la gorge.- Vous savez, je pense que plutôt que de faire un article sur des informations "banales' que je pourrais vous donner lors de cette entrevue, vous devriez venir sur le terrain. Voir comment ça se passe et vous faire une idée de notre façon d'agir.
Invité
Invité
Anonymous
IRP
HRP

And these walls
come tumbling down
@Caleb Kaynes

Sujet important que celui abordé aujourd’hui. Entre deux personnes qui ont été témoins d'une part sombre de l'Histoire. Les livres en parleront bientôt. Les enfants retiendront la date pour un devoir et finiront par l'oublier, comme tant d'autres choses. Il ne restera que les souvenirs de ceux qui étaient sur place. Et puis, un débat. Apaisé, calme, où chacun pose sur la table ses arguments. L’occasion de découvrir l’être humain qui se cache vraiment derrière l’uniforme. L’image s’effrite à l’écoute de ses paroles. Se transforme. Laisse place à un tableau un peu plus valorisant. Au point de se surprendre à être d’accord avec Caleb. Tête hochée, acquiescement des propos. “Les mutants ne cherchent pas les pleins pouvoirs. On sait que certains comportements restent répréhensibles et dangereux. Il faut les réprimander et les décourager pour ne pas mettre en danger les uns ou les autres. On est d’accord là-dessus.” Reste à savoir si tous les amendements du Civil Rights Act sont justifiés, utiles et permettent de réguler la criminalité mutante. Ça reste encore à prouver. À la conversation se rajoute un frère. Un frère dont elle avait vaguement eu connaissance quand tout avait explosé. Un frère sur lequel elle ne s'est pas renseignée. Elle avait déjà assez à gérer en réalisant la vérité. Et pourtant, ce frère aurait pu être un allié de poids.

Que se passerait-il s’ils ne faisaient rien ?. La question tourne en boucle. Soulève des dizaines d’arguments, d’interrogations, de doutes. Elle laisse Vicky songeuse. Regard perdu sur un point imaginaire derrière Caleb. Bientôt, elle se redresse, un début de réponse en tête. “Aujourd’hui ? Ce ne serait pas possible de réaliser un changement aussi radical. Ceux qui nous trouvent menaçants ont trop de préjugés ou de haine. Il faudrait d’abord faire un travail d’information et de sensibilisation pour éduquer à la tolérance et à l’acceptation. Il faudrait commencer à l’école, c’est certain, pour que les futures générations soient meilleures que nous.” Il y a de l’espoir dans ce programme. Peut-être aussi une dose d’insouciance. Comme si tout pouvait être réparé avec des jolies affiches et des spots publicitaires. “Mais qu’est-ce qu’on fait des enfants qui seront exposés à un discours différent à la maison ? Peut-être qu’il faudrait faire une révolution de A à Z pour enclencher un vrai changement de mentalité. Mais pour ça, personne n'est prêt.” Une fois que tout le monde, ou presque, aura compris la non-dangerosité des mutants, ces derniers n’auront plus besoin de se montrer monstrueux. On les croira. On les acceptera. On les soutiendra. Ils n’auront plus qu’à avoir une vie normale, avec l’aide qu’ils méritent. Sans discrimination. Ça donne un peu d’espoir. Un tout petit peu.

Ça permet de se détendre, d’alléger l’atmosphère. Même si des désaccords subsistent. Même s’il y a encore du travail à faire. Comme le bracelet. Des précautions. Voilà ce que c’est pour Caleb. Ça la fait ciller, Vicky. Si ça avait été l’inverse. Si Caleb était venu à la rédaction. Lui aurait-on fait sentir sa non légitimité à être ici ? L’aurait-on menotté par précaution ? Certainement pas. Tout au plus quelques regards curieux ou de travers. On lui aurait fait confiance. Ils ne sont pas d'accord là-dessus. Pas grave. Ils ne décideront pas demain de l’avenir des États-Unis. Ce n’est pas leur rôle. Eux, tout ce qu’ils peuvent faire, c’est essayer d’en rire. Sans pour autant effacer la crainte mutuelle qu'ils s'inspirent. Elle en sourit, Vicky, qu’il ne veuille pas s’en prendre à elle. Garantie ironique quand, de par qui ils sont et ce qu’ils font, ils ont tout pour être dans des camps opposés. “Me voilà rassurée. Parce que clairement, le saut n’était pas une solution viable. Ça aurait fait la Une des journaux : ‘Une journaliste est retrouvée écrasée devant les locaux des Persécuteurs’.” Impressionnant. Très joli scandale en approche. Journaliste mutant, qui plus est. Ça rajouterait une couche à l’accident. Les thèses iraient dans un seul sens. Pas le sens le plus positif pour eux.

Elle fronce les sourcils. Sans trop savoir s’il s’agit d’une invitation ou de faits énoncés. Plutôt habituée à ce qu’on lui refuse l’entrée des lieux, plutôt que de les lui ouvrir spontanément. Alors la suspicion est de mise, avant de, peut-être, se réjouir. “Et vous, vous seriez prêt à me laisser vous suivre ?” Avancer à tâtons afin que Caleb ne renonce pas. Comme s’il allait s'enfuir au moindre geste. Elle n'espère qu'une chance : mieux comprendre le fonctionnement des Persécuteurs. Une immersion totale. L’instinct devrait hurler, à cet instant précis. Lui sommer de ne rien accepter. Sous aucun prétexte. L’obliger à partir, immédiatement. Mais il reste en sommeil. Inconscient des risques. Du piège potentiel qui se dresse juste devant elle. Endormi par la promesse d’un article intéressant.
Contenu sponsorisé
IRP
HRP