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Got a list of names and yours is in red underlined - Casey&Darcy

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imminent

we tried so hard but you see, collapse is




Les yeux rivés sur l'écran du téléphone, sans cesse en train de le rallumer quand la veille s'active. Les quatre gros chiffres blancs alignés sur l'affichage principal veulent pas changer. Comme ils disent, quand on regarde l'eau dans la casserole, elle se met jamais à bouillir, juste par principe. Tu voudrais pouvoir passer la main dans le téléphone directement, manipuler ces chiffres comme tu manipules tout le reste. Et en réalité, tu pourrais sûrement, si c'était une montre avec des aiguilles. Mais ça ne ferait qu'illusion, ça ne changerait pas le cours du temps. C'est ça que tu as appris au fil des années, cadeau empoisonné. Tu es spécial, c'est indéniable, mais aucun don, qu'il soit simplement celui de dessiner parfaitement ou de soulever un Land Rover ne pourra jamais tout régler, tout réparer. Aucun pouvoir ne peut retirer à une vie tous ses problèmes. Ce serait trop facile.

Qui a commencé par dire un jour, que ce serait bien d'avoir des super-pouvoirs hein ? Ces débats stupides dans les cours d'école pour savoir lequel serait le plus pertinent, le plus amusant, le plus dangereux. T'étais de ceux-là à une époque. Jusqu'à l'obtenir. Maintenant, tu sais le coût du cadeau, le prix du fardeau. Tu sais qu'il n'y a rien pour se séparer de ça et qu'il vaut mieux en profiter, même si chaque seconde à l'utiliser pourrait être la dernière.

C'est pas comme cette peur rationnelle que tout humain a de crever à tout instant - parce que tout le monde est régi par cette loi débile. Toi, si tu fais une connerie, tu te feras pas tuer, parce que ce serait trop facile. Tu reviendras à la case départ, tu retrouveras les murs blancs, les connards, la solitude, le trauma. Tu pourrais pas. Tu deviendrais fou. Tu sais déjà pas comment t'as réussi à passer outre le temps passé là-bas.

Alors pourquoi t'es allé fouiller dans ton passé, hein ? Moment de faiblesse, de curiosité. Paranoïa même, quand l'idée t'a traversé la tête qu'il existait une personne bien placée pour savoir où te trouver, qui serait sûrement capable aussi de te pister si elle savait pas où tu te situais déjà.

Pourquoi tu l'as contacté pour directement le mettre sur tes pas alors ? Tu sais pas. Tu sais que t'as besoin de réponses. À beaucoup de questions. Il les aura pas toutes, s'il accepte déjà d'y répondre. S'il se ponte en fait. La paranoïa est de retour. S'il avait menti ?

Ça t'en dirait long sur qui il est devenu. Petit chef de restaurant pompeux dénué d'humanité. Tu traînes les pieds, grommelle seul. Le fruit de tes lamentations ricoche contre les tôles dans le silence du hangar. S'il avait voulu être un vrai connard, il aurait eu toutes les occasions. Il l'aurait fait depuis longtemps.

Ou peut-être qu'il n'est pas de ce genre là. Juste un connard prétentieux lambda. Pas un meurtrier, pas un mec qui aime torturer ses semblables, juste un con imbu de lui-même. Peut-être qu'il va te décevoir. Peut-être que ce ne sera pas pareil.

Et si tu devais le tuer ce soir ?

L'échine se courbe, frissonne à la pensée. Tu le pourrais, ce ne serait pas difficile. Physiquement, ça ne demanderait rien d'autre qu'un claquement de doigts. Psychologiquement...

Les pensées, plus fortes que n'importe quel don, ont mangé le temps. Il y a un écho dans le fond du hangar, un bruit. Peut-être un rat, peut-être pas. Ta tête se relève, tes bras se crispent sur le dossier de la chaise sur laquelle tu as assis à califourchons. Les yeux rivés sur la porte de la pièce plus petite que le hangar principal. Tu crois entendre des pas, mais tu n'es pas sûr.

La tôle qui flotte par ton concours sur le côté de la porte tremble un peu - conséquences de tes doutes. Elle est prête à te servir de pare-balles si nécessaire, elle est prête à se tordre pour aller le plaquer au mur s'il passe la porte trop brusquement. Elle est prête à tout sur ta commande sauf que toi, tu l'es pas.

chantier naval de Brooklyn darcy & casey


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Riley. Il y avait des sueurs froides derrière ce prénom, c’était pourtant rien, pas grand chose. Cinq petites lettres alignées sur un écran de téléphone, dans un message qui avait tout pour être lambda. Après tout, il y en avait bien des centaines dans tout New York, des Riley qui pouvaient bien prendre commande dans ton petit restaurant sans prétention, sans grande renommée. Riley, c’était un prénom courant, 1434 petits garçons étaient nés avec ce prénom là, selon les statistiques de 2021, contre 5184 pour les petites filles. C’était courant, c’était banal, il y avait pas grand chose là dessous si ce n’est juste… un prénom. Mais non. C’était pas le cas ici, tu le savais, le personne de l’autre côté de message le savait aussi, et c’était ça qui te donnait des sueurs froides, te rappelait trop bien tout ce qui était lié à ce prénom et tout ce que tu essayais éperdument de fuir, comme un échappé de prison qui ne voulait nullement retourner derrière les barreaux.

Parce que c’était ça, aussi, finalement, cette vie que tu avais foutu dans la terre, sous une pierre tombale, sans même l’ombre d’un corps mais la certitude d’un porté disparu suffisamment efficace pour qu’on cherche pas à te retrouver. Du moins, les personnes qui souhaitaient peut-être que tu sois vraiment six pieds sous terre, pour l’infraction inhumaine que tu semblais avoir faite. Probablement parce qu’ils n’étaient pas capables de voir que le reste de leurs actions était la parfaite réalité de l’inhumanité dans son plus abject état. Pour toi, cette vie là, c’était une prison, même si tu n’avais certainement pas la prétention à dire que ton état était pire que ceux qui étaient véritablement enfermés dans des cellules de verre, attachés et mis sous silence par des chaînes et autres artifices liés à la soumission. La bile montait si vite contre tes lèvres quand tu repensais à ce que tu avais vu, entendu, vécu par procuration pour ces gens qu’ils traitaient moins bien que des animaux. Des cobayes, ils disaient.

Sauf que même en médecine, on était plus généreux avec leurs cobayes.
Il y avait plus d’empathie pour des souris qu’ils en avaient avec les mutants.
Plus d’humanité.

Alors oui, ce message n’avait rien d’anodin, et si tu avais joué au con pendant suffisamment longtemps dans la conversation pour essayer de noyer un poisson que tu ne pensais pas ferrer à nouveau, ça servait à rien non plus de faire l’autruche quand tous les éléments étaient là : c’était quelqu’un lié à Darcy. Car il était le seul à savoir pour cette cicatrice que tu frottais encore nerveusement du bout du pouce alors que l’heure approchait. Peut-être Darcy lui-même? La pensée même suffisait à ce que le pouce s’appuie un peu plus sur la cicatrice, à laisser le cœur faire un pique dans sa course. Pourquoi? C’était la question légitime à se poser. Pourquoi maintenant? Pourquoi après quatre ans sans nouvelles? Tu n’en avais aucune idée, et tu ne savais même pas si tu pouvais espérer de réelles réponses ce soir, alors que ton regard quittait le guidon de ta moto pour se soulever sur les hauteurs du hangar.

Peut-être qu’il allait te tuer. Peut-être qu’il regrettait de t’avoir sauvé ce jour-là. Tu pourrais pas vraiment l’en blâmer, après tout. Tu n’avais peut-être pas été le pire, mais tu aurais pu faire bien plus à l’époque, si tu t’étais donné un peu plus de courage, si t’avais pas eu si peur de perdre ta propre vie face aux bourreaux exécuteurs que tu voyais parcourir les cellules tous les jours. Il était le seul pour qui t’avais fait le plus, et tu savais que ce drôle de mouvement dans la poitrine y était pour quelque chose. Soupir las à ne pas savoir, et drôle d’angoisse à l’idée de rentrer. Après tout, ça a vraiment des airs d’endroit parfait pour pouvoir jeter ton corps à la flotte juste après. Mais à quoi bon rester là jusqu’à ce que tes os gèlent ou que quiconque t'attend là-bas - et une partie de toi espère si fort qu’il s’agisse de Darcy - sorte pour te coller une balle entre les deux yeux.

Un dernier soupir, et tu laisses finalement ta moto, détache tes mains qui ne semblaient pas vouloir s’en échapper, laisse le seul couteau que tu as pris sur toi dans le coffre de ta moto. Après tout, tu ne devais pas venir armé, et c’était peut-être une erreur, mais tu tenais pas trop à froisser la personne derrière le mystère des messages. La porte du hangar est ouverte, et avec elle s’échappe un bon paquet de poussière sur son chemin. Pas de lumière dans la grande pièce principale, juste une petite en face de toi, illuminant tout juste un petit chemin sous la porte, celui à prendre. Le pied est lourd, bien plus lourd que tu ne l’aurais voulu, mais tu traces les quelques mètres qui te séparent de la porte, un dernier soupir, une dose de courage dans une bouffée avant d’ouvrir la porte, de laisser tes yeux vagabonder sur la pièce, s’arrêter sur celui qui se tient en son centre. Un pique sur l’électrocardiogramme, les yeux qui s’ouvrent un peu plus, l’ombre d’un sourire à peine dessiné sur les lèvres, et juste un prénom, soufflé en demi-teinte sur le bord des lèvres.

Darcy.

Mais tu ne sais toujours pas ce qui t'attend réellement derrière ce prénom.

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Il est là. Il sait. Il se souvient. Comment aurait-il pu oublier ? Il avait l'air de se souvenir hier, et il le prouve en prononçant ce nom. Sa voix sur ton patronyme fait un écho étrange, fait frissonner ton échine. Il y a la peur, il y a le doute, il y a la paranoïa. Il y a le retour du naturel.

Casey. Or Riley ? You have a preference ?

Au galop. Toujours au galop, le naturel.

Nevermind. Don't want to give too much options so quickly in the conversation. I'll pick.

Ta main se lève, c'est cérémonieux parce que ça n'a rien de nécessaire. Comme un signal, pour le prévenir que la tôle va retomber au sol dans un bruit fracassant, que la porte va se fermer comme par magie. Lui rappeler qu'il n'y a pas d'imposteur ici. Tu es le seul Darcy et tu es toujours apte à ce qu'il sait de toi.

Let me see first if you've been obedient.

Tu ne lui demandes pas son avis. Tes mains se lèvent cérémonieusement ensemble cette fois, et les pans de sa veste aussi. Il n'y a pas l'ombre d'un couteau, pas la forme d'un flingue dans la ceinture que tu fais tourner sur elle-même dans les sangles du pantalon, sans même le froisser. Tes bras retombent, ravis de leurs trouvailles inexistantes. De leur démonstration nécessaire aussi.

Il est temps de réellement prendre en compte la situation.

So you're alive. And well. And unarmed.

Tu penches ta main vers le siège devant lui.

Sit.

Un sourire avant même qu'il ait eu le temps de te montrer qu'il allait s'exécuter ou non, qu'il pensait à se rebeller face à tes ordres. Tu lui laisses même pas le temps.

I could say please. But nobody ever asked back then and I'm still not. over. it. So, just sit.

La chaise vibre d'elle-même, se déplace de quelques centimètres. Tu laisses cette fois planer un silence, soucieux de savoir s'il va finir par poser son cul sur cette chaise ou pas - ça fait quarante-six secondes Darcy, détends-toi un peu putain.

Oh by the way, I'm not in danger. Well- I've always been a danger to my own self but that's pretty much everything. So I kinda lied through the phone you know. Gotta be careful these days.

Tu te réavachis sur la tienne de chaise, sur le dossier vu que tu la prends à l'envers, comme le gamin qui veut montrer qu'il a jamais respecté les codes de l'école - celle qu'on lui a pas laissé finir alors qu'il aurait tant aimé ressortir avec son joli diplôme.

I should be sorry but, again, nobody was then so- You know the tune by now. But I will give you this - I won't make a threat. I think you're clever enough to know what you've put yourself through by being in a room alone unarmed with me so- I really don't have to state the obvious. That would be offensive for the both of us.

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Douche froide sur les sursauts du myocarde, rappel à l’ordre que tout ceci n’est pas une visite de courtoisie, et encore moins une occasion de boire un verre et discuter comme si tu n’avais jamais rien eu à voir avec l’enfer dans lequel il avait vécu pendant des années. La culpabilité reprends bien vite ses droits sur tout le reste de qui tu es, et tu n’essayes même pas d’ouvrir la bouche pour répondre, tu sais que la question est rhétorique, il ne l’aurait pas posé si ce n’était pas le cas. Il sait quel est le prénom par lequel tu te fais appelé aujourd’hui. Tu sens la méfiance, peut-être légitime, probablement légitime vis à vis de toi, même si tu pensais un peu innocemment que vous aviez dépassé ce stade il y a des années. Mais il semblerait que ce soit le retour à la case départ aujourd’hui.

Tirer un trait sur ce qui était avant.
Regarder aujourd’hui en face.
Douloureux.

Tu vois pas l’intérêt de répondre à sa remarque non plus, lui laisse le loisir de jouer avec ses pouvoirs pour voir si tu as été, effectivement, obéissant à sa demande, celle que tu viennes sans l’ombre d’une arme. De toute façon, ce n’était pas comme si elles avaient être utiles avec Darcy. Tu connais très bien l’étendue de son pouvoir, de ce qu’il est capable de faire, tu n’as pas vraiment envie d’avoir à le battre là-dessus, de goûter à ce qui serait peut-être ta mort par télékinésie. T’as un petit sourire quand même, la tête penchée sur le côté, amusé par la situation malgré tout - même si au fond, y’a vraiment pas de quoi être amusé. Un mot de travers et tu pourrais bien mettre réellement le point final.

And you’re alive, and you seem… as well as you can be, I’d say. que tu souffles en deux temps, avant que l’ordre ne résonne. Tu comptais pas vraiment te rebeller, et tu te doutais bien que ce deuxième siège n’était pas là pour faire joli comme une plante verte dans un décor, mais voilà la seconde salve qui vient réveiller un peu plus la culpabilité dans l’estomac, faire se tendre les nerfs, et tomber l’ombre d’un sourire qui était apparu sur tes lèvres, ravi de savoir qu’il était en vie. Rassuré. Tellement rassuré. Tu réponds pas, laisse juste un soupir silencieux détendre à peine tes épaules alors que tu laisses tes fesses retomber sur le siège, les jambes qui se croisent à peine. Inconfortable.

Tu te sens piégé.
Sous son regard.
Sous son jugement, un peu, aussi.

I’ve figured, when I saw you here, yeah. That was- a nice way to catch me, at least, one that definitely works. Parce que tu tiens encore à lui, bien plus que tu ne peux en dire, parce que t’as pas réussi à l’oublier, lui et ses bouquins. Tu sais bien qu’il est en constant danger, surtout avec la tension qui n’a pas cessé de grimper dans les rues ces derniers mois, ces dernières années. Tout est propice à ce que ça pète, à ce que ça explose, et ça t’emmerde. Ca t’emmerde parce que tu aimerais vraiment qu’on les lâche, qu’on leur fiche la paix, mais ça semble pas être dans la liste des priorités. Tu l’écoutes sans lâcher son visage des yeux, en laissant tes mains se croiser, le pouce qui passe nerveusement sur la cicatrice, la culpabilité qui revient bien plus forte. I am sorry. I was sorry, for all those things they did on you.

Et y’a un peu de toi qui se réveille, celui qui s’est bien réveillé ces dernières années, loin de la prison dorée d’une vie qui n’était pas la tienne. Un petit sourire, la tête penchée. If you’re not here to put a threat on me, and while I very much know in what I put myself into by coming here, I don't know why I am here, Darcy. que tu demandes, les lèvres pincées, le regard quelque peu inquiet, tes pupilles qui soulèvent le doute, et une part de méfiance insoupçonnée jusqu’ici. Like you said in your texts, we’re definitely not gonna have a drink and talk about the ol’ times. You didn’t give a call or anything in four years, and now you trick me with messages and the fear of a threat on you while making me come here, in a place that could really look like my coffin. Peut-être l'ombre d'un reproche englouti sous la poitrine, mais surtout l'inquiétude et la curiosité qui noient tout le reste dans un mélange informe. So… Why am I here? What do you need ? How can I help?

@tiababylo


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You got some nerves.

Tu soupires en détournant le regard, des images fugaces passent dans ton esprit déjà trop rempli - tu les repousses bien vite. Tu aimerais pouvoir dégager les pensées avec de la télékinésie aussi.

I guess it takes that to be a Trask scientist without liking to torture people and go against orders. At least that.

Tu veux bien lui donner une ou deux petites victoires, tu veux bien ne pas l'enterrer vivant immédiatement. Mais tu sais que ta rancune existe quand même, tu sais que c'est celle-là même qui t'a mené à retourner là-bas pour tout détruire. Mais tu sais aussi qu'un sentiment tout contraire t'a empêché de l'exterminer lui. Et ça, maintenant qu'il est de retour, tu dois t'en méfier.

Do you hear yourself though ? Que tu craches de manière venimeuse en haussant les épaules et les mains en l'air de manière si dramatique, la voix qui part dans les aigûes et les graves pour souligner que tu n'as vraiment pas aimé son sous-entendu. I didn't give you a call ??

Le téléphone que tu pensais bien trouver quelque part dans une poche sort gentiment de sa veste pour se mettre à flotter devant lui en tournant sur lui-même avant de se jeter à pleine vitesse dans ta main - qui ferme les doigts dessus, pour le garder là. Prisonnier.

It's not like we were psychology buddies or doin' mid terms together, or our moms were doing some fucking embroideries after lunch hellooo. You were my prison guard. And you might think you were not like them, which is, sure, true, but do you think it's still that easy to call you ?

T'es un peu énervé, tendu, et t'essayes de te calmer, mais tu sais que c'est plus facile une fois le venin évacué, alors tu continues. Tu te convaincs qu'il le mérite, quelque part. C'est plus facile.

You could have called actually. You know how about hm let's see... Oh hey dumbass, thank you for saving my life ?! JUST a thought.

Ton poing se serre sur le téléphone et tu sais que tu pourras le péter - et t'esquinter la main avec - alors tu le ranges vite dans ta poche après avoir bien vérifié qu'il était éteint - pas question que tout ça soit enregistré ou quelque chose du genre.

That how can I help is saving you from finding out about the coffin and the bottom of the sea. Tu le penses pas, mais ça fait du bien. C'est pas juste, ça devrait pas être lui ton punching-ball. Mais quand même.

Tu te repenches sur la table, plus sérieux que jamais. Ta tension descend, et elle restera stable jusqu'à ce qu'il décide de redire une connerie - ça pourrait arriver vite, tu sais qu'il est bon pour ça et tu es extrêmement talentueux pour provoquer les gens à en dire.

Whaddaya think ? Told ya by phone, and you see it now. If I wanted to kill you, I would've surprised you in that nice back kitchen of yours. Choked you to death with an entire chicken down your throat for the stupidity of it or just the ol' good knife through the heart. C'm'on, wouldn't have done all of this.

Tu soupires, hausses les épaules. C'est même pas contre lui que t'es exaspéré mais contre toi. Cette incapacité à lâcher prise.

Is that the truth ?

Tu veux être sûr, c'est peut-être là qu'il faut commencer.

You're just a chief now ? Of a pompous restaurant ? Nothing more- mutant related and especially those bitches you were a part of kind of side hobbies ?

Ta main droite se crispe sur la table - aucun signe de télékinésie à venir. Juste la traduction d'une peur, qu'il te mente.

Don't lie to me. I would hate to hear it afterwards - and god knows I will somehow if you do - and have to find a more shameful and painful death than the choking chicken.



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T’aurais dû t’en douter, que c’était de trop, que tu aurais dû tout garder au fond de ta gorge et rien laisser paraître. Bien évidemment que faire un reproche sur le manque de contact en quatre ans, c’était une mauvaise idée Casey. Putain, réfléchis. Mais non, ça parle avec les sentiments qui viennent d’abord, la raison après, la logique tout en dernier. Pour un ancien scientifique, tu montres pas grand chose des grands moments où c’était la science et la logique qui dirigeaient ce crâne là. It doesn’t take nerves, it takes a drop of good sense and humanity. Which is something most scientists lack there. Et peut-être un peu de courage, un peu de nerfs, oui, t’en conviendras. Mais surtout un manque de bonne conscience et d’humanité pour laisser les horreurs se perpétuer de la sorte.

Seulement, tu savais que tu étais en tort, et que tu ferais mieux de pas trop l’ouvrir. Le sous-entendu, le reproche, il était de trop, toi-même tu le savais. Toi-même tu n’avais pas essayé de le contacter, tu savais pas comment faire, tu savais pas quoi faire. Ca faisait quatre ans que tu cherchais quelque chose sans savoir où commencer, et l’Institut…Tu pouvais pas faire des demandes comme si tu étais l’un des leurs, tu ne l’étais pas. Même si tu faisais de bonnes choses là bas, cherchait un minimum à te rattraper sur toutes tes erreurs, à déloger cette culpabilité, tu restais un mouton noir au milieu de tous. Et c’était normal.

Tu ne bouges même pas d’un cil quand ton téléphone est en suspens devant tes yeux, qu’il se balade comme s’il était suspendu par un fil au-dessus de vous. Well, it seemed easy for you to try to reach me yesterday. que tu claques, la langue qui peut pas s’en empêcher, doit formuler la douleur au coeur d’une manière ou d’une autre, même si tu sais que c’est pas ton droit, que tu devrais la fermer, que tu ferais mieux de la fermer. Il te l’a bien rappelé, après tout : tu étais son geôlier. Rien de plus. Un geôlier, un bourreau peut-être même bien. Le scientifique qui devait, malgré tout, le subjuguer à des tests pour pas se foutre en l’air. Mais un geôlier.

How was I supposed to call you? I don’t even know how you found me ! So founding you? It’s like chasing after the wind, because like all the other, you need to lay low, you need to be- hard to find. And I’m no detective, so- yeah. I didn’t called, because I didn’t know which number to reach and how to find it. It's not that I didn't wanted to call you and thank you, Darcy. Et encore une fois, tu pouvais juste pas demander à l’institut. Même si ton amitié avec Darius aurait peut-être rendu les choses plus simples de ce point de vue là, tu ne pouvais tout simplement pas te le permettre.

Tu soupires, les yeux à moitié clos, l’ongle de ton pouce appuyé contre la cicatrice, rappelle de ce moment-là, rappelle ce jour-là en une petite douleur lancinante. Pas assez suffisante pour couvrir la trace de la demie-menace qui s’est laissé sentir dans ses mots, la douleur qui se profile dans la poitrine à savoir que ça semble si simple de te jeter au fond de l’Hudson pour ne jamais en revenir. Quand il se penche sur la table, tu te recules, la tête détournée de son visage, tu préfères soudainement regarder les morceaux de taule qui traînent tout autour. Tu pouffes même un peu, l’ombre d’un mouvement dans l’épaule avant que le regard ne se repose sur lui. Nice way to kill me, that’s for sure. It’ll make the headlines for a few days. Soupçon de sarcasme dans la voix, un peu de piment sous la langue pour cette facilité à trouver un moyen de te tuer, pour t'utiliser comme punching ball à toute la rancune. Tu trouves pourtant pas le moyen de le blâmer, d'être vraiment en colère que tu sois celui qui prends. C'est la culpabilité qui parle.

Un sourire passe sur les lèvres à la question, les épaules se redressent un peu plus,  comme presque bien plus prompt à te défendre, d’une certaine manière. Pas sûr, encore de quoi, parce que tu sais bien que contre lui, les scores du match sont vite égalisés par ta propre perte. Ah, I'm pretty sure you can find better than a chicken down my throat, as a way to kill me. But- let me ask you a question. juste un battement, le temps d’un souffle, avant de reprendre. Did I ever lied to you? I think I never did, but I'd like your point of view. Parce que tu étais presque certain que tu ne l’avais jamais fait, même quand il te demandait si ça allait faire mal. Tu lui devais l'honnêteté qu’aucun scientifique n’avait eu à son égard, et ça, depuis le premier rendez-vous, même quand tu n’étais pas encore à sa charge complètement. I’m just a chief now. And it’s not a pompous restaurant. At best, it’s a hole-in-wall, that’s all. But yeah- It's what I am now. et ça te va très bien, d’être loin des blouses blanches, des tubes et des expérimentations inhumaines.

As for the mutant related thing… I’m helping at the Institute, when I have the time. I’ve given them all of the research things I had and all- well, everything I had from my time at Trask, if it could help them. And I help with the food, cooking for them. les épaules sont haussées légèrement, l’honnêteté transparente dans ta voix qui se veut plus calme, plus composée, moins gonflée des émotions qui ne peuvent s’empêcher d’être là depuis que tu es face à lui. And I help Darius Sinclair, too, for some of his events. He- helped me after the attack, found me and well- gave me the healing that I needed and the tools to have a fresh start without being Riley. La tête se hoche doucement, l’ombre d’un sourire aussi sur les lèvres, avant de retomber, le pouce qui passe plus sereinement sur la cicatrice. That’s all there is. I’ve kept myself as far as possible from Trask, as much as I can, as much as they let me. Tu les esquives comme la peste, tu fais de ton mieux pour rester dans l’ombre, ne pas attirer l’attention sur toi, rester cette petite ombre que personne ne voit, c’est mieux comme ça. So yeah, that’s the truth. Disappointed?

@tiababylo


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Tu voulais rester énervé, fâché, rancunier. Tu voulais lui en faire baver, tu voulais le détester. Tu aurais tellement aimé en être capable. Quelque part, ça t'aurait brisé le cœur qu'il te donne des raisons de lui faire du mal, mais ça aurait peut-être assouvi les envies irrationnelles de ton pessimisme vorace. De croire qu'ils étaient bien tous pareils. Ça t'aurait justifié dans ton désir de ne plus croire en rien, surtout pas en l'humain.

Mais il t'a tout rendu si facile à l'époque, il ne va certainement pas continuer aujourd'hui. Pas comme ça en tout cas.

Tu ne sais pas quoi dire, ton cerveau surchauffe, trop d'informations. Le cœur qui tambourine, l'espoir qui enivre la raison. Qu'il est vraiment bon. Que tu pourrais t'essayer à lui donner ta confiance.

Vertigineux, pour Darcy le paranoïaque de service.

Vite, se rattraper à une critique, n'importe laquelle. Même la plus bancale qui soit, même celle qui pourrait glisser dans des sujets vraiment désagréables à aborder, qui pourraient tout faire péter.

You lied about your fiancé. About your feelings. Sans faillir, sans détourner le regard. Sans avoir besoin du doigt dénué de bague qui se présente à toi. Tu sais déjà. But I believe you were also lying to yourself so that maybe doesn't really count.

T'es injuste. Comme toujours. Et tu creuses dans des hypothèses qui n'ont pas lieu d'être, qui font mal à tout le monde - t'es comme ça. À remuer le passé.

Would you have called if you had the opportunity ? If Darius or someone else would have given you the contact ?

Ça sert à rien de se poser cette question. Ce qui n'a pas été fait ne pourra pas être réparé dans le passé. Mais ça pourra t'aider à cerner le personnage. Même s'il te donne déjà une solide idée avec son histoire de bon samaritain à pleurer. Tu voudrais trouver une brèche et t'engouffrer, mais il n'y en a pas. Tu ne peux que ramener tes propres exploits pour peut-être faire un peu d'ombre, mais tu sais que tu es déjà à court de choses à lui reprocher.

If it wasn't for some dumb talkative fuck, you wouldn't be there today. 'Cause Darius would have killed you, or given you to the right people so you would never have felt the warmth of the sun on your skin again. But he didn't.

'Cause you opened your mouth, dumbfuck. Yet again. Tu prétends contre toi-même, dans ton propre royaume où personne ne peut t'entendre, que t'es fâché de cette décision, mais tu l'es pas. T'es soulagé, quelque part. De savoir que ton concours a empêché de faire tuer quelqu'un qui a l'air vraiment honnête dans sa rédemption.

Darius knew about a blond scientist with blue eyes and a very unique scar in his hand, before you came to see him. That's the only reason why you're alive.

Tu n'as pas besoin de lui dire qui en a parlé. Il sait. Certains mots sont inutiles parfois, et il y avait une époque où tu n'avais pas besoin de parler à Riley pour te faire comprendre. Il savait. Et tu le comprenais aussi. Tu lui disais même... la vérité. Celle qui semble si difficile à admettre aujourd'hui.

Yeah, I am. Disappointed. Thought you would gave me a reason to be mad, to keep my anger. I can't kill the guy who defends the widow and the orphans for fuck's sake. I can't properly hold a grudge.

Ton regard se perd ailleurs, n'ose plus vraiment le regarder. Virevolte entre un passé tumultueux et des souvenirs qui ne le sont pas tant. Tu ne sais même plus pourquoi vous êtes là, alors que c'est toi qui l'a attiré ici.

You don't like Riley anymore huh ? Did you like- kill him for good ?

Fais chier.

T'aimais bien Riley.

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Oh, do we get what we deserve? And way down we go, say way down we go. Time has come as we all fall, go down.
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C’était facile d’être, avec Darcy. Pas seulement d’exister ou de se sentir simplement vivant, mais de se sentir plus proche de ce que l’on était, en réalité. En tout cas, tu l’avais vécu comme ça. Tu t’étais senti bien plus réel, bien plus honnête, avec toi et avec lui, que lorsque tu étais avec lui pendant ses quelques années au centre, malgré les horreurs perpétuées, malgré tout ce qu’il se passait autour. Il y avait une sensation étrangère qui rendait tout si facile avec lui, les sourires, les discussions, il y avait difficilement l’impression d’un poids sur la poitrine qui empêchait les mots de partir. C’était juste- simple. Et tu n’avais jamais hésité à lui faire confiance, à l’époque.

Est-ce que ça allait être différent aujourd’hui? Est-ce que la confiance serait aussi vite retrouvée ou est-ce qu’elle allait demander des accords, des négociations, du travail pour parvenir à réussir à rétablir ce qu’il y avait par le passé? Dans l’optique même qu’il envisageait de retrouver ne serait-ce que quelque chose avec toi. Tu n’en avais aucune idée. Et il préférait visiblement détourner le sujet sur ton fiancé, pour ce qu’il en avait été, pour ce qu’il semblait avoir été pendant un temps. How so? la tête est penchée, la question sincère sur le bout de la langue. Tu ne penses pas avoir un jour menti à ce sujet-là, tu ne penses même pas l’avoir abordé plus en détails que cela, de ce dont tu te souviens, mais tes souvenirs pourraient bien être trompeurs. Et il a raison, cruellement raison. I was, yeah. I was lying to myself a lot when it comes to that relationship that I ended, a little while after I helped you escape from the facility.

Il n’y a pas l’once d’une honte, pas l’once d’un secret que tu souhaiterais enfouir plus loin sous les doutes et les angoisses. C’est comme cette réponse qui ne demande même pas de réflexion, qui vient naturellement, du tac-o-tac, une balle de ping-pong qui rebondit aussi rapidement que possible pour ne pas laisser le doute planer plus longtemps. Yes. I would’ve. parce que c’est vrai. Si on t’avait donné les coordonnées, si tu avais sû où et comment chercher, tu aurais probablement pris ce foutu téléphone, quitte à tomber sur la messagerie ou te faire envoyer chier.

Tu aurais pris le risque.

Comme il semble avoir lui-même pris un autre risque à ton encontre : celui de se porter garant de qui tu étais pour que tu ne finisses pas sur la place publique ou dans une prison fédérale à croupir pour les derniers jours de ta vie. Cette intervention qui n’a rien d’inopinée, qui n’a rien d’aléatoire et de purement hasardeuse, qui est réfléchie, qui est voulue, qui est comprise, et qui te fait sourire, qui réussirait presque à faire s’échapper des larmes. La subtilité de ses mots te rappelle vos échanges passés, ceux où il n’y avait pas toujours de mots, où un regard suffisait à savoir le besoin, à savoir l’idée derrière le crâne, l’envie. C’était curieusement facile. Quand tu relèves ton regard vers lui, tu te demandes si ça reviendra un jour, tout ça. Thank you. La gorge un peu serrée, la voix qui contient un peu trop d’émotions, trop vibrante, loin du calme des mots passés. It seems like- I owe you a damn fucking lot, when it comes to saving my life. Directly or not. C’était dit avec un sourire, avec l’once d’un rire, mais tu savais très bien que la dette commençait à se cumuler, qu’il avait déjà fait bien plus qu’il aurait dû.

Et ça te réchauffe le coeur, bien plus que tu ne peux en dire.

Alors l’humour vient compléter le tableau, quand tu ne sais pas comment meubler car les sentiments, les émotions sont toujours un fardeau lourd à porter. Oh, you know, I’m sure I’ll fuck up at some point and give you a reason to be mad at me. après tout, t’es le roi dans ta maladresse, dans ta connerie un peu, ça t’étonnerait pas tant que ça si cette pointe d’humour s’avérait vraie. Tu espères, au fond, que ce ne sera pas le cas. Parce que tu peux déjà sentir la peur de perdre Darcy, surtout pour une de tes conneries. But please- I don’t defend the widows and the orphans. Tu ne te vois pas comme ça, en tout cas. Tu essayes de te racheter, de compenser tout le mal par de la neutralité, ou un peu de bon.

Mais ça ne rachètera pas les erreurs.

Pas celles de Riley. Riley got a really nice burial stone up in a cemetery in Manhattan. Détaché de la mort de celui que tu étais, de ce que tu étais avant que tu décides de prendre le virage. It’s not that I don’t like him, it’s more- I didn’t like what he did just because he was scared shitless to do something less and go against everyone else. It doesn’t mean everything was bad. So- that part of him is killed, in that burial. les yeux se détachent de Darcy, ont du mal à se garder focus sur lui, la peur que trop se voit, que les émotions se détachent et que tout devienne un tableau défiguré. The best parts of Riley, the parts you knew and he was with you, are still there. He’s not gone.

Il est jamais vraiment parti, au fond.

@tiababylo



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You didn't tell much. But your body, oh, it speaks volumes out of your damn control. You could just said that you just talked with your fiance, but your tapping foot, your fleeing gaze, your tense fingers- They weren't lying.

T'aimais à analyser les gens qui osaient passer les barreaux de ta prison qui n'avait rien de doré. Tu savais depuis longtemps qu'avec le truc qu'ils t'avaient collé autour du cou toutes ces années, aucun pouvoir ne pourrait te libérer, même avec la plus grosse crise du monde. Alors tu t'étais penché sur la seule chose que les humains avaient de friable, et qui pouvaient être le meilleur outil du monde pour ceux qui cherchaient à contrôle les autres.

Le mental. Et plus loin encore, les sentiments qui s'y cachaient.

You weren't them. That's what should have got you killed. You didn't enjoy it, you weren't there to resolve some kind of personal conflict by torturing other people to be absolved from looking at yourself in a mirror. Every damn time you went in here, in my territory, in that blank space, it would have been the same if the walls were in fact mirrors. You had that... gaze. You weren't build for this.

Un grand soupir vient s'emparer de toi, quand tu émets verbalement une pensée que tu aurais aimé terrer tout au fond de ton être. Mais la vérité finit toujours par s'échapper.

And I believe every mutant that tasted the venom of Trask wasn't built for it either, but we all found somehow, a sugar flavor in murder and revenge. I would hate myself for lying when I tell you that I didn't enjoy going back there to kill everyone. Shit, Disneyworld must be so boring compared to that day.

Tu serres le poing, te rend compte de l'ironie.

I wasn't a monster, Riley. But being treated like one long enough, you have no other choice but to become what everyone sees in you. They convinced me. They made me into their own beliefs. All of us mutants.

Tes yeux s'humidifient, et tu prétends remettre une mèche rebelle pour essuyer tes yeux discrètement de ta manche. Tu dévies rapidement, trouve un sujet sans difficultés - t'es doué pour semer les problèmes à résoudre.

Sorry- Was going to ask if you'd hate it if I called you Riley, and I did without asking.

Tu hausses encore les épaules, cherche un autre échappatoire au trou que tu es en train de toi-même creuser sous tes pieds. Il faut continuer à paraître arrogant, pour se protéger. Même si c'est sans doute inutile avec lui qui t'a vu sous toutes tes coutures, dans tes heures les plus sombres.

What would you have said if you had called, back then ?

Un sourire parvient enfin à s'étendre et trouver sa place sur ton visage quand une pensée stupide traverse ta tête légèrement embrumée à ce stade.

Yes you owe me. You owed me first to not be such a hardass on the phone, geez, what a pompous little shit. Dude, what iMagINatiOn do you hAvE. You were THIS close to tell to go write a book about all the stuff iM mAKinG uP iN mY MinD.

Persiste et signe.

And you owe me AT LEAST five free meals with delivery included from your pompous little kitchen. You OWE me that.

And I owe you my life that I would've thrown at full force againt the white walls if it wasn't for you to keep me from leaving it all behind.

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C’était étrange, de parler de ton ex-fiancé aujourd’hui. Tu n’avais pas eu une seule et unique pensée à son sujet en quatre ans, et voilà que son titre était balancé dans la conversation, et comme le jour où tu as brisé les fiançailles, il n’y avait pas l’ombre d’un mouvement dans la poitrine. Un détachement, très secondaire, presque clinique, qui te rappelait sans cesse que tu avais pris la bonne décision : pour lui, pour toi, pour tout le monde. De toute façon, il y avait trop d’éléments contraires, trop de divergences, ça n’aurait pas marché. Cependant, c’était étrange, d’entendre Darcy énumérer des morceaux de ton attitude quand il était question de cette personne pour qui tu n’avais même pas une pensée une fois toutes les lunes rouges. Then I didn’t really lied, did I? les épaules sont haussées. I never really discussed things about him with you because there was nothing to say, really. I lied to myself a lot, but like you- just proved, my body already knew the answer.

Intrigué, tu l’étais, par ce nouveau trait que tu avais toujours quelque peu deviné chez lui. Capacité d’évaluation, d’observation, d’analyse, mais tu n’avais pas eu l’occasion de la mettre en pratique avec Darcy, c’était bien trop en dehors des clous du programme qui lui était attribué et qui, malgré tes raccourcis pour éviter tout ce qui était foncièrement malsain, mauvais et douloureux, ne pouvait être évité. No, I wasn’t. Neither were you. Le regard tombe un peu, se concentre sur tes mains jointes en l’écoutant, en imprimant la douleur de paroles qui sont cruelles de vérité. Tu le sais. Tu reconnais Darcy quand il dit la vérité.  Tu ne sais peut-être pas parfaitement découvrir les mensonges, mais la vérité, la vraie, la tranchante, tu la connais. No doubt it was enjoyable for all of you, to attack on the center. And I think- anyone with a good sense of who you all are, what you're going through, can understand that. It was an understandable attack.

Le regard se relève sur les mots plus durs, sur la brutalité du mot monstre, de ce qu’ils ont réussi à faire d’un garçon qui voulait juste lire, qui n’avait rien demandé pour avoir des pouvoirs. Comme tous les mutants. Tu vois les yeux humides, et ça ne renforce que ce cœur qui se serre davantage. La culpabilité rongeante et dévorante, et cette drôle de colère qui se tapit encore dans l’ombre pour tous ceux qui ont perpétrés ces atrocités, et ceux qui le font toujours, utilisant des gens qui n’ont rien demandés comme des cobayes, moins bien traités que des animaux de bassecour. You’re not. Neither of you all, mutants, are monsters. And it’s- it makes me so mad that they succeed into making you, making all of you, believe that, just because of something you didn’t asked for. I’m sorry they did. I’m sorry I was working with them, I’m sorry that I might be part of that problem, too.

You’d rather call me Riley? question toute simple, la tête penchée et les yeux de nouveau rivés sur lui, à la recherche d’une réponse qui sera probablement vocalisée plus tard. Are you looking for him? Comme s’il était une autre entité, comme si- tu n’étais qu’un inconnu aujourd’hui. Pensée bien plus brutale que tu ne l’aurais imaginé, qui laisse s’enfoncer d’autres doutes, d’autres questions, que tu gardes sous clé pour l’instant, pour esquisser l’ombre d’un sourire. Pour lui répondre à lui, avec un sourire, quelques secondes à peine de réflexion. Parce qu’au fond, tu sais. I would’ve probably said something like… It’s good to hear your voice and- that you’re alive and fine. I’m so glad you are. I missed your sarcastic and sometimes arrogant ass. But I’m glad you’re okay. Tu pouffes un peu, lève les yeux pour échapper à l’humidité qui essaye de glisser sur tes cils. Maybe I would’ve take the step I refused to take before, tell you that you really matter for me, that you’re important. That I don’t want to lose you again.

Hell, I would’ve probably invited you to eat at the restaurant, to thank you. Essayer d’évacuer les sentiments plus gros qui se cachent sous les mots, la tête légèrement penchée sur le côté, un sourire presque cocky sur les lèvres alors que les doigts craquent doucement. C’est étrange comme tout est redevenu presque naturel, moins tendu, moins tiré au couteau, il y a comme un retour à avant, sauf qu’il n’y a pas de murs blancs, pas de chaînes, rien, tout est normal. Comme deux êtres humains. Sorry, reallyyyyy sorry for that. I was just trying to cover my ass, and being a pompous little shit would have covered my ass if I played it right, and you know it. tu peux pas t’empêcher d’éclater de rire, d’avoir ce sourire d’abruti sur les lèvres malgré tout. Of course I owe you that. I even owe you to make the damn delivery myself. And I can add a few free meals at my pompous kitchen directly, if you’d like to come around one day.

I owe you so much more than that. Et la culpabilité parle, toujours.

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C'est trop difficile avec Riley. Casey... ? Ça change rien. Il est toujours le même en fait, tu le sais bien, tu te rends compte, tu t'accroches au fantôme de Riley parce que c'est lui qui était ta bouée de sauvetage toutes ces années, mais tu sais que ça change rien. Tu le sais et pourtant, t'es pas encore prêt pour Casey. C'est trop récent. Mais tu dois lui donner les choses qu'ils tombent sous le sens, pour avancer dans le bon, de sens.

No, you didn't.

Il ne mentait pas. Parfois, certains jours, tu détestais ça, tu t'en souviens limpidement. Tu sais que dans une folie pure de cette réalité obscure qui était la tienne, tu aurais aimé un peu d'enrobage, un peu d'emballage pour les vérités qui faisaient mal. Mais tu savais aussi que tu lui aurais tenu rancune s'il avait menti, alors c'était mieux ainsi. Même si ça t'arrachait la gorge de l'admettre.

Anybody killing another human being is a monster- Tu hésites, rien qu'une seconde, palpable et tu cherches la réponse à ton questionnement dans l'eau glacée que sont ses yeux. -Riley. It's playing god to play with the lives of people. It's where anyone has to draw the line. I was a coward enough I couldn't kill right in front of my eyes, just letting 'em agonize behind me. But it was all the same. I didn't say that they didn't deserve it, I'm just saying I shouldn't have enjoyed it.

Et tu peux pas te retirer cette affreuse sensation de plaisir quand tu penses aux ruines du centre. Aux murs blancs enfin effondrés, à la cage détruire, image comme réalité. C'était plus profond que ça bien sûr, et tu savais qu'il y avait toujours des entraves, des chaînes, quelque part. Mais le chaos entier qui avait été semé chez ceux qui n'aimaient et ne respectaient rien ni personne, ça ne pouvait que être soulageant, thérapeutique presque. Et tu savais que techniquement, tu ne lui devais rien - mais pour avoir suffisamment parlé avec lui, tu lui devais aussi, un certain respect thérapeutique finalement.

I like Riley. I know Riley. But I'd stick to Casey if it's a bother to you.

Tu ris un peu quand même, parce que là encore, il a du culot dans ses mots. C'est ce que tu lui autorisais, lui implorais presque à l'époque. Si les autres te traitaient comme un objet, un moins-que-rien, lui te voyait trop en victime au début. Tu avais tant insisté pour qu'il te parle d'humain à humain. Qu'il oublie les hématomes, la douleur, la pièce hermétique dans laquelle vous vous trouviez. Tu voulais juste discuter. Un goût de dehors que tu n'avais jamais vécu, de café après les cours avec un ami ou de date avec un inconnu. Un goût de réel que tu ne connaissais qu'à travers les romans qu'il te ramenait.

My pride was all I had in my darkest days. I'm surprised it stayed with me all the way until now. They really tried to tear it down but I guess I'm too much of an arrogant bastard uh ?

Il savait te faire admettre tes plus gros défauts, ceux que justement, par fierté, tu ne crachais jamais. Tu détestais autant que tu adorais cette sensation de sécurité qu'il te procurait, tu avais peur de lâcher prise, hier comme aujourd'hui, tu avais peur de payer un certain prix plus tard, pour avoir fait ce choix plus tôt.

Would've said no to the restaurant though. I don't- go out. That's why the emphasis in my sentence is on de-li-ve-ries. Tu voulais te faire passer pour flemmard, pas pour presque quarantenaire terrifié par l'extérieur et un semblant de social. Qui rattrapait encore l'apprentissage de la vie qu'il n'avait jamaiseu. If you owe me, I better get the more out of it, and that means not moving my ArRogAnt aSs all the way there, geez.

Tes sens s'éveillaient à ses provocations, celles qu'il ne voyait sûrement même pas. Celles qui te faisaient rire si honnêtement. Il y avait quand même du bon dans ce pouvoir, dans cette sensation de toute-puissance offerte dans certaines situations.

Oh sure- right ! You would have been so safe with your arrogant text stravaganza against this !

Coup de vent immatériel dans sa chaise, qui glisse jusqu'au mur comme si ses pieds étaient de mousse et que le sol était désormais du savon. Tu poses tes coudes sur la table, le regarde, amusé.

La confiance est toujours plus facile à donner tant que tu sais que tu ne crains rien. C'est égoïste, c'est maladif, mais tu ne peux te retenir loin du besoin d'une légère crainte, juste assez pour être saine.

Qu'il ne tente pas, lui ou les autres, quoi que ce soit à nouveau pour te blesser. Parce que tu n'avais plus l'âge d'accepter, de pardonner, de réfléchir avant d'agir sous le coup de l'émotion.

Et que maintenant que tu l'avais recontacté, tu ne supporterais sans doute pas de le voir te décevoir alors qu'il avait si bien commencé.

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Bien évidemment que tuer un autre humain est une chose atroce, c’est même écrit dans tellement de bouquins qu’on pourrait croire que la règle est universelle dans tous les pays, dans toutes les cultures, dans tous les mondes et tous les univers. Et prendre du plaisir à tuer était peut-être un degré encore pire, mais tu voyais un autre relief à cette question. Était-ce si terrible, si affreux, quand les personnes tuées étaient les bourreaux d’années de souffrance? N’était-ce pas là un simple revers de la justice, porté par ceux qui avaient besoin de ça pour sentir que la page pouvait être tournée, que les choses méritaient enfin d’avancer, qu’un peu de justice pouvait exister dans ce monde. Pour toi, dans cette optique, ça ne faisait pas d’eux des monstres, tu pouvais comprendre où la logique amenait à penser ça, mais à tes yeux… Ils n’étaient pas des monstres.

Mais des produits de ce qui avait été fait sur eux; stigmatisés et sacrifiés sur l’autel d’une science injuste et malsaine. Évidemment que ça venait à engendrer des violences, des torts. Mais pour toi? Ils étaient justifiés, et ça ne faisait pas d’eux des monstres, au contraire.  I- I have a very different opinion on that matter, Darcy, honestly. Les épaules se redressent, les lèvres sont mordues. I mean- I see where yours came from and it’s probably the most- logical and sane, somehow. But- When you see all they’ve done to you? The torture? Without even a minute of remorse? You have the right to enjoy making them feel the same way they did to all of you, or at least, just a portion of what they did. I don’t see this making you, or them, a monster. les doigts sont serrés davantage, une forme d’angoisse crée dans l’estomac.

La peur que ce soit toi le monstre, au final.

But- I see and I understand how you see yourself through this. And- for whatever this is worth for you… I really don’t see you as a monster. Si c’était le cas, tu l’aurais probablement fait lors de vos premiers rendez-vous, vos premiers entretiens, mais c’est quelque chose qui n’a jamais pointé le bout de son nez. Tu l’as toujours vu comme un égal, du mieux que tu le pouvais, sachant que tu n’étais absolument pas égal à lui, bien inférieur avec cette condition d’humain, fragile. Que ce soit Riley, que ce soit Casey, tu n’étais qu’un humain fragile qu’il pourrait facilement décider de tuer s’il le voulait, qu’il pourrait faire disparaître si jamais tu avais le malheur d’un mot de travers, si tu virais complètement de bord.

Si tu perdais un peu de ton humanité.

It’s not a bother. I’m not used to it anymore, mostly. Even the few people I kept from before, they call me Casey now. Just- call me Riley only when it’s the two of us, please? Comme un sentiment d’intimité à ce que Riley reste, entre vous uniquement. Parce que tu n'accepterait probablement pas que quelqu’un d’autre que lui utilise ce patronyme qui a tant fait mal, qui fait toujours un peu mal. Ce n’est pas le patronyme, le problème. Le problème, c’est toi. C’est tout ce que tu te pardonnes pas, tout ce que tu vois encore quand tu relèves les yeux sur lui, les hématomes que tu voyais sur lui bien trop souvent, tout ce que tu n’as pas sû faire.

Mais tu préfères pouffer un peu, suivre son rire qui t’avait manqué, quelque part. Aw, come on, you’re not an arrogant bastard. You’ve got your pride, yeah, sure. And you’re, sometimes, a little bit arrogant. But that’s part of your charm, eh. Un léger éclat de rire pour complimenter le reste de tes mots, pour complimenter ce retour, presque naturel de vos échanges, comme avant. A l’exception qu’il n’y a pas les murs blancs, qu’il n’y a pas les chaînes, qu’il n’y a pas tout ça, que c’est juste vous deux, dans un hangar certes terrifiant, mais juste… vous deux. Et ton coeur ne peut pas s’empêcher de bondir en se rendant compte que tu te ressens comme avant, avec cette confiance qui n’a visiblement pas bougé en quatre ans, de ton côté. Et au fond, tu peux pas t’empêcher d’essayer de croire que c’est peut-être le cas pour lui aussi.

Mais t’en sais rien, Casey.
C’est peut-être pas le cas.

Tu devrais pas prendre le refus de venir comme ça, comme un manque de confiance, mais c’est ce qui stoppe ton sourire à moitié. Ne pas jouer au rabat-joie, que tu te dis. Il a probablement pas besoin de se coltiner tes propres insécurités, tes propres indécisions, tes propres peurs. Got it, got it, deliveries only for mister Darcy. Il y a un peu d’humour dans le ton, dans la voix, mais tout est un peu éteint, un peu moins vivace que quelques minutes auparavant. I’ll make them myself, just in case. Better be safe than sorry, even if I know all my employees are safe, we never know. Un petit sourire et tu n’avais même pas besoin de note mentale, tu allais t’en souvenir, comme beaucoup d’éléments qui concernaient Darcy.

Comme ce mouvement qu’il venait à faire avec son pouvoir, une réponse claire à ta provocation, à tes conneries, et ta chaise qui se percutait presque contre le mur. Un léger rire au fond de ta gorge alors que tu t’appuies un peu sur la chaise, juste pour te redresser un peu plus. Come on ! Not nice, Darcy! que tu souffles avec un rire, en passant une main nerveuse dans tes cheveux, replacer les mèches rebelles balayées par le mouvement de la chaise. If you wanted me far away from you, you could’ve told me instead of using your superpowers, jeeeez. le rire à nouveau, parce que c’est simple, parce que c’est naturel, au milieu des doutes que tu comprends pas.

ça a toujours été simple, pourtant. ça a toujours été simple, et tu supporterais pas de le perdre, et c’est ça, le plus simple.

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Il avait toujours trouvé les mots, Riley. Il savait comment te parler pour t'apaiser, même quand t'étais proche de la crise, même quand t'allais exploser, il approchait, il prenait le risque, et il trouvait les mots, les termes à mettre bout à bout pour que t'évites de juste tout casser. Il était patient, il était calme, il était gentil.

Il n'avait finalement rien à faire ici. Enfin, là-bas, à l'époque. D'un côté, tu lui en voulais de t'amener à cette pensée. Ta méfiance naturelle te poussait à te demander tout le temps si quelqu'un n'était pas comme ça pour se victimiser. Mais lui ? Il arrivait simplement à te faire dire, toi, victime du système, torturé et captif pendant des années, comment lui avait pu mériter de finir dans cet affreux travail.

Il avait ce pouvoir que tu détestais, que tu prétendais détester. Parce que ça te hérissait les poils de ne pas comprendre que quelqu'un pouvait être réellement aussi bien intentionné, attentif et empathique. Ça te dépassait.

Tu voulais le détester mais la vérité, c'est que le don dont Riley n'avait pas conscience, c'est que c'était purement impossible de le haïr.

I wasn't saying that waiting for you to deny it. I know what you think. You made it pretty clear and I wasn't doubting it or testing you, or even wanting a shower of compliments, I just- I'm stating a fact and you can't really change that.

Mais toi, il réussirait pas à te convaincre. Même si tu savais qu'il s'entêtait toujours à essayer. Il était comme ça.

Don't answer again on that or that chair is gonna fly with your sorry ass on it. I don't wanna hear it. It's not an hour for a philosophical debate on what is wrong and what is right.

Tu sais que tu étais de l'autre côté de la barrière. Des barreaux, du verre de l'époque. Tu sais ce que tu avais fait. Revanche ou non sur la vie, sur les connards qui avaient détruit une partie de la tienne, tu avais commis des actes qui étaient impardonnables. Tu n'étais pas assez au fond pour oublier les gens que tu avais tué, tu n'étais pas assez bon pour retirer ce goût de réussite en l'ayant fait. Tu n'en étais pas fière, mais tu ne le regrettais jamais complètement. Jamais. Tu savais que cela ne changerait pas.

My charm, Riley ? Tu craques un petit rire, un peu déboussolé par ses propos. My charm, seriously ? Have you gone that far to kiss my ass so I won't tear you apart ? C'm'on, stop it boot-licker. I'm not pissed- for now. I'll let you know when it's time to stop telling me I'm arrogant and start verbally sucking my dick to save your life.

Tu prends une grande inspiration après un petit sourire. Tu sais qu'il y a peu de chances qu'il arrive à t'énerver à ce point. S'il le fait, ce sera par maladresse. Comme toujours. Il était bon avec les mots, oui, ceux qu'il disait, ceux qu'il pensait. Il était maladroit parfois, mais l'intention était toujours bonne. Toujours.

Listen, very susceptible man. que tu commences en te penchant sur la table et en ramenant sa chaise - avec lui dessus - vers toi d'un seul mouvement de l'index. Don't take this personally but that was just a demo and don't take personally either the fact that safe or not, I wasn't going to make you do deliveries at my place. This is not personal, this is just to be cautious.

Tu emmêles tes doigts, pose tes poings liés sur la table en te réavachissant dans ta chaise.

I never said I wanted you far away from me. You could have interpreted that in my gesture if I had thrown the chair all the way to the door and by the end of the dock so you could fall into the deep cold water. But I didn't, did I ?

Tes yeux glissent sur lui, se posent mille et unes questions, cherche à ne pas sortir celles qui seront trop venimeuses, trop compliquées, trop prompts à créer des problèmes. Tu préfères laisser s'échapper ce qui n'arrive pas à être retenu, ce que le cœur pousse à l'extérieur de force parce qu'il tambourine trop fort.

With all your shiny restaurant money, you haven't thought of getting rid of the scar ? Tes yeux fixent la chose susnommée, que tu vois à peine, dans le creux de sa main. Must not be easy to cook with that, nah ?

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Les deux mains levées en signe d’abandon, le regard clair mais tu retiens avec une certaine difficulté le mouvement de tes yeux qui souhaitent juste rouler sous l’exaspération. Tu retiens le mouvement, tu veux pas créer plus de remous que ça, tu veux pas déclencher une guerre où tu es certain que ton parti sera perdant, non seulement parce que ton discours sera forcément pas le bon dans cette situation mais aussi parce que la personne devant toi peut très bien décider d’en avoir marre et t’éjecter en dehors de cette discussion, littéralement. Not answering again, fine.

Et tu veux juste pas te disputer avec Darcy, pas après quatre ans. Si jamais il veut que tu restes dans les parages, il y aura probablement d’autres occasions de s’énerver sur un énième sujet philosophique comme vous l'avez déjà fait plus d’une fois à l’occasion, dans sa cellule. Des débats philosophiques ou juste de goût, quand tu lui ramenais des bouquins, des CDs pour le walkman offert à noël en secret, ce genre de trucs. Des débats stériles, en réalité, parce qu’il s’agissait de goûts personnels et que la philosophie n’avait rien à avoir là dessus. Ça n'empêchait pourtant pas de s’arracher la gorge ou presque.

Tu avais toujours pris les disputes et les pics pour plus que ce qu’elles étaient : l’impression que la personne en face en avait assez à faire pour justement lever le ton. Sentiment d’humanité derrière la perte d’un octave ou la montée d’un autre. Darcy t’avait toujours paru être le plus humain de vous deux, dans une certaine mesure. Il y avait beaucoup d’humanité dans ce regard, dans la façon dont il se passionnait pour les petits trucs que tu lui ramenais en douce, dans la façon dont il dévorait un livre en même une semaine. Et ça te tuait à petit feu de le laisser là, dans une cage, dans une prison qui n’avait pas même une fenêtre sur l’extérieur. Dans tous les cas, tu savais que tu ne pourrais changer son opinion, et en réalité, tu ne le voulais même pas; le changer, changer son opinion. Au mieux, un débat pourrait être intéressant, mais au fond? Il avait probablement raison de le stopper net où il était.

It’s a little late for me to start kissing your ass, no? I mean- If I really meant to kiss your ass, I would’ve started all those years ago. Le sourcil avec un morceau de sourire et de rire dans la voix, à peine fondus dans la réalité. Après tout, le nombre de fois où tu avais détaché ce qui le gardait en place, ce qui gardait ses dons loin de la possibilité de te tuer, si tu avais vraiment voulu te garantir une place dans ses bonnes grâces, tu aurais commencé à ce moment-là, pas aujourd’hui. Pas maintenant. Just take the damn compliment, would you? Promise, it’s not that hard, once in a while. Drôle, venant de toi. Mais ça, il n'avait pas forcément à le savoir, alors que la remarque s'échappait avec un sourire et un rire un peu silencieux, de ceux qu'il arrivait déjà à t'extraire à l'époque, d'une manière ou d'une autre.

Juste un soupir qui passe de tes lèvres quand il te ramène vers lui, d’un seul mouvement de l’index. La sincère impression de n’être qu’une poupée de chiffon dont on tire les ficelles à la guise qui fait se froncer les sourcils, plisser les yeux. Of all the people, known and unknown, you think I’m the one you need to make a demo of what you can do? C’était comme effacer une partie de l’histoire, ça fait un peu plus mal que ce que tu pensais. Petite douleur dans la poitrine, comme une douleur après une course bien trop rapide. And you can’t ask me to not take personally the fact that you don’t want me to make the deliveries when I was going to do so because of caution. I can’t control all the drivers that are working independently from or with the restaurant, that’s why I proposed. At least you wouldn’t fall over some guy trying to find you back or I don’t know.

Tu ne peux pas non plus déloger cette douleur interne du manque de confiance. Tu as beau comprendre d’où elle vient, elle ne fait pas moins mal, au contraire. Tu essayes de te rassurer en te disant qu’à sa place, tu aurais probablement agi de la même manière, avec la même méfiance, mais ça ne suffit pas vraiment. You didn’t, no. Ce qui veut sortir reste bloqué, interdit par une pensée qui cherche à ne pas envenimer les choses, à ramener des reproches qui n’ont peut-être rien à faire là, sur la table, métaphorique ou réelle, entre vous. Not having a call in four years didn’t exactly tell me otherwise, though.

La question te fait sourire alors que tu les remontes doucement, place les deux mains contre le rebord de la table. T’essayes de pas empiéter sur son terrain, sa place dans cette drôle d’arène. First- please, stop insinuating I’m making a ton shit of money, please? Because I seriously don’t. I’m paying myself at just a little above the minimum wage. I’m not loaded. Ta situation est aisée uniquement parce que tu fais rarement de grande folie, parce que tu économies beaucoup, que ce que tu te payes, tu l'utilises juste pour tes factures et quelques courses. La seule folie de ces dernières années, c’est la moto que tu as et quelques couteaux achetés sur des ventes aux enchères. But- no. I didn’t want to get rid of it. Les yeux levés vers lui, la nostalgie dans les pupilles alors que le pouce passe lentement sur la cicatrice comme pour se souvenir de la forme que tu connais pourtant par cœur. Un petit sourire sur les lèvres, léger, sincère, bien trop sentimental pour ne pas être véritable. Cette cicatrice était bien plus que juste ça, une cicatrice. C'était une marque de confiance, en une certaine mesure, elle était un souvenir de lui que tu savais que tu garderais, que tu ne perdrais pas. Et tu étais vraiment beaucoup trop sentimental vis à vis de ça. I kinda like it. It- became a good memory. It reminds me of you. And it doesn’t bother me to cook, at all. Did you kept yours, too? And in this forsaken world, no matter what happened, I always wanted to keep something to remind me of you.

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Parfois, c'est vraiment difficile pour toi, de juste prétendre que tout est normal. D'avoir une discussion normale, d'adhérer à une normalité dont tu as l'impression de n'avoir jamais vraiment fait parti. Tu sais pas si c'est dans ce gêne, si c'est juste toi, ou si ça s'est construit avec, mais tu sens ce besoin irrémédiable, parfois, de tout envoyer valser. Comme si ton corps avait cette prédisposition à cette solution parce qu'il sait que tu en es capable au sens le plus littéral possible. Tu le sais, et tu vois l'impact de cette façon de prendre des décisions sur les autres.

Tu as un pincement au cœur quand tu vois Riley la fermer contre son gré. Parce qu'il a peur malgré tout. Parce que c'est ce que tu essayes d'instiguer, une menace à chaque fin de phrase comme une ponctuation classique. C'est ta façon de t'exprimer, et c'est stupide. Parce que tu peux pas faire pareil avec les autres, tu peux faire ça qu'avec ceux qui sont au courant et qui ne sont pas dotés d'un don comme toi. Ce qui ramène le compte à Riley uniquement.

Tu ne réponds pas à sa demande de prendre un compliment, tu restes muet comme une tombe. Tu restes concentré sur la moue qu'il a fait quand il l'a fermé, les mains levées.

Is that what I want and how I want it ?

Tu soupires, les yeux toujours bas, les mains retombées sur les genoux emmêlées, tu n'es plus vraiment là. Tu te détestes, dans cet infime instant. Il veut que tu prennes un compliment, mais il est la preuve même qu'il n'y a rien à complimenter. Tu obtiens par la menace. Ça n'a rien de naturel.

I didn't say that, you misunderstood me. Que tu répliques du tac au tac cette fois, parce que tu détestes qu'on t'ait mal compris, alors pour ça, tu sais pas tenir ta langue, pas même une seconde. I didn't mean not you, on the contrary, if someone is delivering, I want it to be you. I meant the address was going to be me sitting on my car by the docks or something. I'm not going to get it at my apartment, that's all. Geez.

T'es fâché en réalité. Fâché qu'il prenne la mouche aussi facilement. Fâché contre toi-même aussi. Tu pensais qu'il comprenait, tu pensais qu'il savait la pression sur tes épaules, ce qui te rend aussi défensif. Peut-être que tu en fais trop, dans cette défensive, mais tu sais qu'il y a une part de paranoïa justement purement nécessaire à ta survie. Tu ne sais plus où est la limite, la ligne.

Sauf celle-là. Celle qu'il évoque en disant avoir gardé la sienne. Cette marque. Tu regardes sa main quand il en parle, pensif. Tu as un très très léger sourire à la mention de bon souvenir, mais le visage s'éteint rapidement lorsque ton côté pessimiste vient teinter la chose plus sombrement. Was it really ? Peut-être au fond, que tu étais plus agréable à l'époque que maintenant. Ce qui prouve ton point sur le fait d'être un monstre.

The chains are broken but are you truly free ?

Tu te souviens plus d'où t'as lu ça. Tu réfléchis à cent à l'heure, et faute de lui répondre, vocalement au moins, tu poses tes mains sur ton col. Retire deux boutons, juste assez pour écarter la chemise et montrer la trace laissée ce jour-là par l'objet contondant que tu lui avais d'abord fiché dans la main alors qu'il tente, plus ou moins volontairement, de te le planter dans le cœur.

Tes doigts passent encore pensivement sur la peau, la protubérance longiligne qui fait défaut à ta peau de porcelaine. Tu hausses les épaules et laisse retomber ta main - ton regard se relève enfin. La question est finalement assez claire dans ta tête.

Are you jealous ?

Sérieusement, avec beaucoup moins de légèreté que tout à l'heure.

I won't ask you if you like being pushed around by my powers because my guess is nobody likes that, but are you actually jealous ?

Tu fronces légèrement les sourcils, pas par anticipation de sa réponse, mais juste parce que tu te crispes tout seul, te sait dans la merde dans ce débat bancal dans lequel tu t'es toi-même lamcé.

If you could, would you get my power to get back at me ?

Le regard planté dans le sien, sans faillir une seconde.

Don't get me wrong though, I never hurt you as much as that day but I mean the little things- things that you might hink humiliating, vicious, futile but annoying as hell like lifting your coat to find weapons, pushing the chair, taking your phone.

Tu te mords la lèvre, tu t'es lancé et tu le regrettes mais au fond, tu veux la réponse à chacune de tes questions.

Would you ? And don't be afraid to answer truthfully. If I don't like your answer, no powers. I will kick your sorry ass with my fists only, and that's a promise.

Tu cherches à le déchiffrer, mais Riley est parfois un livre ouvert, et parfois tout l'inverse. L'un dans l'autre, aucun des deux ne rend la chose facile.

I know you think it's unfair Riley. I'm sure you do, everybody does at some point. I'm sure you thought about pushing my own chair, and stuff, come on. But I wanna know to which point. So, tell me.

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Pendant longtemps, tu t’es demandé ce qui t’arrêtait de faire des choses, de changer le cours de ta vie. C’était une question qui revenait souvent, allongé sur le côté, au beau milieu de la nuit, à écouter la respiration de ton ex-fiancé et les klaxons dans la rue, les yeux rivés soit sur l’horloge digitale ou la petite fente lumineuse qui menait à l’extérieur. Quelle était cette chose, mystérieuse et farfelue, qui te stoppait droit dans tes chaussures, qui te poussait à contempler ta vie et te dire “okay, on va continuer malgré tout” même quand tu souffrais de l’envie de faire autre chose, de virer de cap.

Cette question, pendant un long moment, trouvait réponse dans cette soit-disant pression familiale imposée par des parents qui avaient absolument tout dicté dans ta vie, du premier cadeau de noël jusqu’au dernier, en passant par l’écriture de ton testament, absolument pas de ta main. Tu y croyais sincèrement, même, dans une certaine optique, que c’était véritablement à cause d’eux que tu en étais là et que tu continuais d’être là. C’était idiot, comme raisonnement. A trente ans, tu pouvais pas prétendre que tes parents avaient encore un réel impact sur toi à ce niveau là.

C’est quand tu as rencontré Darcy, malgré tout, que tout s’est manifesté et que beaucoup d’images se sont éclairées. Ton mariage a été l’une d’elle. Et cette question, longtemps restée avec une réponse qui n’était rien d’autre qu’une excuse, s’est répondue d’elle-même. C’était la peur. Peur du changement, peur de tout perdre, peur de ne pas savoir quoi faire. Après tout, après des années à suivre aveuglément le chemin qu’on t’avait donné, tu devrais trouver et construire tout à ta manière? C’était terrifiant, et tu avais peur. Tu n’avais pas eu la réponse parce que Darcy te faisait peur, ceci dit, bien au contraire. Simplement parce qu’il avait toujours eu, dans ses discours, dans ses manières, ce petit truc, ce petit “tu ne sais quoi” qui te faisait te questionner, vraiment questionner.

Tu lui laissais l’occasion de s’exprimer, et avec ça, il te donnait la possibilité de réellement échapper à cette boîte dans laquelle tu t’étais enfermée. C’était pour ça, peut-être, dans une certaine mesure, que tu ne poussais pas quand il voulait mettre un terme à une conversation. Il avait le droit, aussi, d’avoir des sujets sur lesquels il ne préférait pas rebondir, et c’était, en soi, normal que toi, de ton côté, tu accèdes à cette requête. D’une manière ou d’une autre. Toutefois, tu n’avais pas vu venir ce quiproquo qui poussait tes joues à se colorer de rouge, et tes doigts à passer sur tes temps par exaspération, de toi. I’m sorry for snapping at ya. parce que tu avais mal compris et que ton cœur préférait voir l’erreur et le mal plutôt que le positif. Difficile position où raison & sentiments s'entrechoquaient dans une guerre sainte. Seulement, même le quiproquo réglé, il y avait encore cette prudence qui piquait un peu. You’re not trusting me? Question idiote quand la réponse était sous tes yeux, mais peut-être que tu avais besoin d’avoir vraiment mal avec la réponse verbale. Don’t get me wrong, I know and I get why you’re being cautious, though. You have all the reasons to be. I thought I was somehow different.

La pensée s’envole aussi tôt qu’elle effleure le crâne pour s’immiscer dans d’autres insécurités, venir plomber la machine de quelques pensées qui continueront de terroriser le reste du système en attendant la prochaine balle. En attendant, tes yeux se perdent un instant, sur son visage, puis sur le mouvement de ses doigts sur la chemise. Perdus, si bien que tu ne remarques pas ton sourire à la vue de cette cicatrice qui est toujours là, ce qui pousse même ton pouce à revenir glisser sur la tienne, en mimétisme. Le souvenir revient, aussi clair que s’il s’était produit la veille, aussi clair que si tout ça était apparu il n’y a même pas vingt quatre heures et que tu pouvais encore sentir le rythme effréné de ton coeur quand la lame s’était posée sur sa peau par mégarde, par crainte, par réflexe.

C’est la question qui te réveille, te pousse à lever tes yeux vers les siens, à planter ton regard et à perdre un peu de ton sourire pour te concentrer sur le flot de mots qui s’échappent. Tu as du mal à voir d’où vient la question, ce qu’il cherche dans la réponse, quelle réponse il chercherait même. Peut-être qu’une partie de toi cherche plus à lui donner la réponse qui calmera le tumulte interne plutôt qu’à être honnête, mais tu sais très bien que cette partie là de ton cerveau va se taire, et elle le fait quand les derniers mots sont posés et que tu es laissé, là, pendant quelques secondes, avec la question.

Et une réponse, sur le bout des lèvres. I’ve been jealous, yes. utilisation du passé et non pas du présent, paraîtrait anecdotique pour beaucoup, tu sais qu’il va l’utiliser, qu’il va l’analyser. Il est comme ça, il analyse. A few times, not that much, I think. My memory could be wrong on that, I’m sorry. But it happened. I was kinda jealous when you took my phone and I had a little thought like “fuck that’s a funny shit I’d like to be able to do.” like a kid who believes in superheroes and stuff. Un petit sourire, tu essayes d’alléger la tension qui s’est soudainement posée entre vous. But I’m not jealous all the time, no. It’s pretty rare actually. Plus rare que tu ne l’aurai imaginé, mais c’est peut-être parce que tu as été confronté très vite au contrecoup de ce pouvoir, tout ce qu’ils vivent.

Alors tu prends la seconde question. But no. If I could, I would not use your power to get back at you. Pourquoi faire? Quel serait l’intérêt, au fond? Aucun, à tes yeux, absolument aucun. I don’t think those things you did were what you used to describe them. It was- you, protecting yourself, somehow, and I get that. You had to check that I didn’t have any weapons on me, that’s a necessary thing to do. Pushing the chair was maybe a little over the top, but I don’t mind. que tu souffles, en haussant légèrement les épaules, t’essayant à un sourire, délicat, presque doux. But anyway- No, I would not. I don’t see why I would. I would’ve probably done the same, somehow, if the role were reversed. But I don’t see why I would get back at you for something that is not harmful. And even if it was, what good will sort out of getting back at you? None. If anything- it’ll hurt you more, and that’s not something I want.

Tes yeux ne lâchent pas les siens, et tu t’y perds, un instant. Tu essayes de le déchiffrer, chercher et trouver la réponse qui manque à ce puzzle. La peur de dire le mot qu’il ne fallait pas, de le blesser encore davantage. Unfair to whom? que tu demandes, la lèvre mordue, les doigts qui craquent, se serrent entre eux. If anything- it’s unfair to you, for all the treatment you get from something you never asked in the first place. I don’t think it’s unfair to me, to be just plainly human. Maybe yeah, I wished life was more fair and was giving everyone powers, because- why not? But- mostly, I think it’s unfair to you, not to me. As incredible those powers are- they’re a burden as well, I’m well placed to know how much it is, from this side of the picture. Parce que tu as vu les atrocités, tu as entendu les douleurs, tu as trop vu de ce côté là pour considérer ça juste. I never thought about pushing your own chair or- anything like that. I thought you knew that. I thought I made it clear.

La tête se baisse un instant, une mèche rebelle qui passe devant les yeux légèrement plissés, les mains toujours serrées sur le rebord de la table. La question, en soi, n'est pas compliquée, mais la réponse demande des mots qui ne seront pas maladroit, toi qui a tant l'habitude de l'être. Maladroit avec les mots, avec les gens, avec ce que tu veux dire, et la dernière chose que tu veux, c'est enfoncer un clou sans le vouloir, lui faire du mal sans le vouloir. The only thing I wished, maybe, was to have the same powers as you, be in your skin just to know how it feels like, throw a mug or two for the spite of it. As much as you got me sometimes kinda pissed by pushing my nerves or some of my sensitives subjects, I've never wanted to hurt you or- gave you a piece of your own medecine, as goes the saying. You don't need it, you already know. So- no.

I don't think I could ever want to hurt you, willingly.

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Tes bras sont en croix sur ton torse - anatomie analytique de celui qui se défend, ne veut pas s'ouvrir. C'est vrai, dans une certaine mesure. Mais c'est ça la magie gerbante de Riley Bishop, alias Casey whatever the fuck is his name now. Les bras croisés, la télékinésie à portée, il ne recule pas.

Tu savais à moitié qu'en disant qu'il ne courrait aucun risque - à part le courroux de tes poings - en disant la vérité, que tu mettes cet amorti ou non, il serait honnête et sincère quand même.

Ton pied se met à taper de manière régulière contre l'un des pieds de la table, alors que tu l'écoutes déballer ce que tu considères des âneries. C'en est pas, ça te touche, mais c'est ta manière de réagir. Comme un de ces adultes trop méfiants qui ne connait que trop la carapace, comme un de ces adolescents fragiles qui se défend d'avance par l'attaque et crée l'animosité qu'il voit partout.

Les yeux démangent, c'est ce qui tend davantage ton corps déjà peu détendu. Ils fuient le conflit, ils fuient le contact direct. Tu voudrais être fâché de son envie - à priori passée selon ses termes - d'être un genre de superhéros avec des pouvoirs, mais tu ne l'es pas, tu sais ce que c'est de rêver à plus grand. C'est juste humain.

Tu ne peux pas lui en vouloir de l'être autant.

Tu l'écoutes, patiemment, tu ne le coupes pas. Mais tu ne le regardes pas. Tu cherches à dévier, à t'échapper. C'était ça le problème de Riley, le truc qu'aucun autre n'avait réussi avant lui et que finalement, la Trask avait peut-être un peu réussi grâce à son concours - te percer à jour.

Tu n'avais jamais vraiment cédé à la torture, tu n'avais jamais vraiment avoué ou montré de faiblesses. Bien sûr, tout te faisait mal, tout ce qu'ils faisaient, mais rien ne t'avait brisé. Rien. Et dieu sait qu'ils avaient essayé. Souvent et à répétition. Sans succès. Jusqu'à Riley, qui avait réussi à te voir, t'entendre, réellement, sans violence aucune.

No, I don't trust you.

Il fallait que ça sorte, et c'est sorti comme ça, sans emballage. Et ça a fait mal, à lui sans doute, mais à toi aussi. Tu essuies rageusement la larme qui s'est échappé d'un de tes yeux sans autorisation.

I don't trust Casey and that shouldn't even be a surprise. I don't know Casey. I've seen everyday for years Riley, not Casey. He helped me get out of this hell, he helped me and I gave him a little back by not killing him, but that's where it ended.

Et tu sais bien que ta volonté de l'appeler Riley transpire de ce besoin de le retrouver ainsi. Tu sais que tu ne peux pas vraiment le cacher.

I don't know what he's up to. It's been years. Now I know that he is involved with people I know, one at least, that is linked to a whole institution he also knows. That's a lot for a new guy.

Tu prends une grande inspiration. Tu sais que tu n'as pas envie de faire ça mais qu'il t'y force, sans t'y forcer. Il t'y pousse implicitement, parce que c'est pour ton bien, de te livrer à lui.

I don't interact much with- regular humans, if you allow the terms. With anyone actually. Sure, I have people I know here and there, that I see. I have- A sister. Tu la fermes. Il est trop tôt pour remuer ça. I have some. But it's nothing like ever. It's a lonely life in a city full of bitches, assholes and a whole other pallette of individuals just out there for themselves waiting to screw you over.

Maintenant, il va prendre pour les autres. Tu le sais, c'est inévitable.

I haven't asked for that life, Riley. I can't just blow a cunt how of my way cuz he pissed me off or cut me in line at the bakery. This power is worthless. It's just- I don't know a thing and I'm tired. I can't. trust. anyone.

Tu te perds dans tes propres élucubrations, te masse les tempes. T'es tellement las de cette vie.

See, I'm jealous. Ta voix se refroidit un peu. Cuz you got choices. All the way. You got to experience anything, even shitty, but you got it. The end of my teen years, of my young adult life, never. EXISTED. It was four walls and a runway of assholes taking their turn to take a wild guess of which new technic would be more hurtful for me !

Il mérite pas ta colère, il était pas les autres. Il t'a aidé à sortir de là. Il méritait pas tout ça ni un patient comme toi probablement. Tu te demandes même s'il aurait pas du aider quelqu'un d'autre.

I don't even know why I asked you to come here. Some part of me wanted to be pissed enough to throw you into the cold water and watch you drown. And feel some kind of joy out of it, something I haven't felt in years ! Tu hausses les épaules, dépité, ton regard encore fuyant. Some part of me wanted answers to questions I shouldn't have asked. And I have them now.

And it's all so worthless. It's pissing me off even more.

Tu continues de taper nerveusement du pied, te mord les lèvres. Ne cherche toujours pas son regard.

Nevermind. It wasn't a good idea anyway. It was unfair indeed, but not in the way you think.

Tu te lèves, les mains à plat sur la table, le regarde enfin - mais rien qu'une seconde avant de dévier.

If you don't have any questions or requests for me, you're free to go.

Because it was stupid of me to think you would have all the answers to some happiness I can't find in my life. You don't know and that's all on me. It's me.


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Les deux choses que tu avais longtemps valorisées et priorisées dans ton travail avec Darcy, c’était l'honnêteté et la confiance. Un travail de longue haleine qui, pour quelqu’un qui n’était ni psychologue ni psychiatre, était bien plus compliqué que juste espérer partager des anecdotes et trouver une fibre commune qui rendrait le tout bien plus aisé. Non, c’était un travail qui demandait bien plus d’heures, surtout avec quelqu’un comme Darcy, quelqu’un qui s’était retrouvé dans une condition telle que tu l’avais rencontré pour la première fois. But something I would do all over again in a heartbeat.

Et tu avais réussi. Du moins, tu penses que tu avais réussi à déchiffrer un peu ce garçon aux yeux si clairs et qu’il te faisait assez confiance pour que tu vois certains aspects de sa personne qu’il ne laissait à personne d’autre. A l’époque du moins. Cette époque où tu t’appelais encore Riley. Cette époque où il te faisait confiance. Cette époque où tu pouvais prétendre avoir déjà vu son sourire qui remontait jusque dans les yeux quand il était sincère, quand il venait vraiment d’un moment de joie, de quelque chose de positif. Celui que tu avais devant toi aujourd’hui était plus proche du Darcy des premiers jours. Renfermé, caché derrière une carapace que tu avais mis des mois à percer ne serait-ce qu’un peu, prudent, méfiant.

Des qualificatifs justifiés.

Mais la réalité, elle, elle faisait mal, même quand elle était justifiée. Il faisait confiance à Riley, et même ça, même après quatre ans, même en ayant gardé ton nom, tu n’étais pas sûr que cette confiance serait restée. Alors aujourd’hui, sous ce prénom sans attaches, sans famille, sans rien… Tu n’étais pas surpris de cette vérité. Mais elle n’en faisait pas moins mal. Au contraire, elle était brutale, asphyxiante, le genre qui te pousse sous l’eau d’un mouvement de la main, et qui laisse la personne là.

Tu ne peux pas lui en vouloir, c’est ça le pire.
Parce que toi-même, tu ne te connais pas totalement non plus.
T’en apprends tous les jours des choses que tu découvres sur toi, des choses enfouies tellement loin que tu ne pensais pas qu’elles existaient.

Alors tu peux pas lui en vouloir, de pas te faire confiance. Tu peux pas lui en vouloir ni même être surpris de ce qui vient après, de cette méfiance entière qu’il a pour le monde tout entier. Il a raison, en somme, et c’est quelque chose que tu comprends, malgré tout. Tu ne le vis pas, tu as la chance inouïe de pas avoir à le vivre, mais tu comprends d’où tout ça vient par ses propos. Dans cette douleur qui brûle dans ta poitrine, y’a une part de toi qui est fière de le voir s’ouvrir à toi, de se livrer un peu, même si t’es pas en mesure de le comprendre, même si t’es pas en mesure de tout ressentir parce que vos vies sont différentes, comme il le souligne avec cette jalousie qu’il a vis à vis de cette vie qu’il n’a pas eu, qu’on lui a honteusement volé.

C’est peut-être cette admission qu’il t’offre d’avoir cherché à être suffisamment en colère pour te noyer qui est la dernière corde qui craque, les larmes qui coulent sans même que tu t’en rendes compte avant que tu ne cherches un souffle dans le premier sanglot qui convulse. Ton regard reste bas, reste perdu sur tes mains sur lesquelles s’écrasent les quelques perles, les larmes que tu ne retiens même pas. Le cœur un peu brisé par tout ce que tu savais mais que tu sais d’autant plus qu’elles sont sorties de ses lèvres, avec ses mots. You’re free to go. Mais tu veux pas partir. Tu ne peux pas de toute façon, pas avec ces larmes qui continuent de couler.

I’m- I’m so sorry, for everything that happened to you. Un sanglot silencieux qui vient briser le dernier mot en deux alors que tu passes nerveusement une main sur tes joues, nettoie le visage des traces salines, sans trop de succès puisqu’elles continuent leur descente. But- I thank you, for telling me all of this. For sharing all of this, to me. Un petit sourire alors que tu te pinces les lèvres, la respiration qui se mesure pour se calmer, pour se restituer à un rythme plus décent, plus calme. Riley would’ve said something like “I’m very proud of you for speaking up.” and I would agree with him, a lot. Car tu sais que c’est dur, tu sais que ça en demande bien plus qu’il ne le digère peut-être maintenant. Tu le sais, tu le connais malgré tout. Il te manque probablement beaucoup de pièces qui se sont construites après.

I have a request. La voix est tremblante à mesure que tu relèves ton regard vers lui, la main repasse à nouveau, essaie délibérément de faire disparaître les traîtresses de ton visage. Riley is- still somehow here, like I said he’s not- gone. But- I’d like to know if you’d like for us to- meet again, get to know each other again? Maybe be friends. un petit sourire, et un reniflement peu gracieux des larmes qui sont encore là, du sanglot qui fait trembler ta poitrine. I’d like to help you, be- be there for you. But I’ll understand if you don’t want to and I won’t hold a grudge. I- I just- I’d like us to see each other again, maybe… Earn that trust back. Please. C'est maladroit, c'est le bordel, parce que tes mots sont en vrac, tu es en vrac, toujours les larmes sur les joues, et les sursauts dans la poitrine. Mais tu essayes, tu essayes si fort. But mostly- I’d like to be around for you, with you, for us to know each other again. So you’re not alone in this fucking city, Darcy.

And I want to see you again.

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Tu savais que t'aurais pas dû le recontacter. Tu le savais et pourtant, tu l'avais fait. À l'époque, Riley était ta seule option, ta seule porte de sortie. Et dans ce vaste monde dont tu ne comprenais pour ainsi dire rien, il te semblait encore être la seule bouée de sauvetage atteignable. Mais ce n'était pas juste de lui infliger tout ça. Il n'avait rien demandé au fond.

Tu t'en rendais compte maintenant que de lourdes larmes venaient peindre ses joues sans aucune couleur, venaient littéralement s'écraser sur ses jambes mais tu avais l'impression que figurativement, elles venaient appuyer comme deux fortes mains sur tes épaules, te forçant à te rasseoir, abasourdi.

Gêné, embarrassé.

Triste aussi.

Don't be-

Tu te tais. Tu peux pas enlever à Riley le fait d'être désolé. C'est une de ses fibres premières, ce serait lui arracher une partie de sa nature la plus pure et profonde. Tu pourrais même essayer avec ton pouvoir que tu n'y arriverais pas, tu le sais pertinemment.

Darcy from before would have been glad. And grateful.

And I, from today, am too. But I'm too proud to admit it.

T'as les yeux bas, mais ils forcent pour revenir s'infliger la vue de son chagrin, comme une punition bien méritée. Tu prends une grande inspiration à sa requête, et dans cet air qui entre dans tes poumons, gonfle ton corps, tu sens soudain le poids de ton cœur. La culpabilité comme une ancre dans l'estomac, le chagrin à venir qui étreint la gorge.

Tu ne sais pas comment répondre à sa question. Tu ne sais pas quoi dire. Tes bras sont ballants entre tes jambes qui ont lâché, et t'ont fait revenir sur la chaise. Tu es plutôt droit, mais tu voudrais t'écrouler. Tu es là, victime de ton état de la plus grande machine à tuer de ce siècle, et tu plains un de ses anciens sbires. Ce n'est pas de la manipulation, ce n'est pas un piège.

C'est juste Riley. Il est une victime lui aussi, finalement.

Tu déglutis difficilement, cherche toujours tes mots. Pendant un court instant, tu effleures la stupide idée de lui dire non, pas si stupide que ça en fait, de le laisser en dehors de tout ça. En sécurité, loin des drames.

D'un autre coté, tu sais qu'il est déjà impliqué avec tout ce qu'il t'a raconté.
De cet autre côté, tu es égoïste aussi.

Tu te lèves à nouveau, bras tendus, mains à plat sur la table. Reste là un instant silencieux, hésitant encore une seconde. Puis tu fais le tour, viens à côté de lui, en gardant plusieurs dizaines de centimètres entre vous. Brise la barrière encore dessinée par cette table entre vous, comme à l'époque.

Maybe we should start again then.

Tes yeux sont humides, mais ta fierté fait tout pour retenir les larmes, pour ne pas ouvrir les vannes. Ta main se lève légèrement, pas pour utiliser ton pouvoir, non. Ça aussi, ça brise les autres codes. Tu veux juste... Faire un geste significatif qu'il n'y a jamais eu entre vous. Car il n'y a jamais eu de situation d'égalité propice à ce genre de geste.

Quand il était supérieur à toi dans son poste de surveillant scientifique et caetera, et que tu étais en position de pouvoir face à lui dans les ruines de la Trask.

Aujourd'hui, vous êtes face à face.

Ta main prend sa place dans l'air, à bonne hauteur devant lui, ouverte. En suspens.

Darcy. Darcy Blevins. I was told you were Casey- right ? Didn't catch your last name though.

Tu sais que malgré l'émotion qui te prend aux tripes, tu dois demeurer paranoïaque, tu ne dois pas baisser complètement ta garde - et pas avec lui, parce que là, tu as abaissé toutes les barrières, mais avec les alentours, les autres.

I think it would be better it we took the time to chat another day though. I will contact you- Promise. But I think it is enough for one night.

Ta main reste en l'air, en attente de la sienne. une poignée de mains amicale. C'est tout ce que tu peux lui offrir pour le moment, mais dans la continuité de l'histoire commune dont vous avez hérité, c'est beaucoup, et il le sait.

Et le naturel revient au galop, évidemment. La paranoïa n'y changera rien à ça.

It's rude to let someone hand hang so long in the void though. Casey.

Un sourire contrit à cette blague sans animosité, à cette légère tension de ne pas savoir comment faire avec les conventions sociales.

Mais de vouloir démontrer au moins cette profonde volonté d'essayer.

chantier naval de Brooklyn darcy & casey


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see you soon

Want you to live like the world's on fire, Want you to love like hearts don't break. Never look down when you walk the wire.
( @darcy blevins & @casey adler )



Gêné.

C’était l’émotion qui suivait le déchirement de tristesse à l’écoute de tout ce que Darcy avait à dire, pas forcément en réaction à ses mots, bien au contraire. Tu te savais fondamentalement fier de le voir s’ouvrir de la sorte, laisser les mots sortir, même s’ils étaient contre toi. Tu avais appris, avec le temps, à te créer une barrière contre tout ça, mais elle s’était fragilisée avec le temps, à ne plus en prendre soin. Et au final, si tu n’avais pas mis tant de personnel dans ta vie professionnelle, Darcy ne compterait pas autant, il ne serait pas si important, tu n’aurais pas mis ta vie en jeu pour l’aider. Tout serait différent. Tu ne pouvais tout simplement pas tout séparer, tu n’en étais pas capable.

Mais tu étais gêné d’être si humain devant lui, dans toute ta plus grande faiblesse, de tout ce que tu ne lui avais jamais montré, ces larmes que tu n’avais jamais accepté de laisser couler, même quand il était de l’autre côté du couloir, qu’il venait de se retourner alors que tu lui avais dit de continuer tout droit, de ne pas le faire. Tu avais refusé qu’une larme ne tombe, tu ne voulais pas lui infliger ça. Ton regard était gorgé d’humidité, à ce moment-là, mais la larme était tombée après, quand sa silhouette avait disparu de ta vision, que ce soit par tes yeux clos ou simplement parce qu’il avait décampé.

Alors, aujourd’hui, quatre ans plus tard, te mettre à pleurer comme ça devant lui, tu ne pouvais décidément pas déloger la gêne qu’il y avait à être comme ça. Mais c’était rien contre tout le reste au fond, ce mélange qui formait la première émotion, entre la fierté du chemin qu’il avait parcouru, la tristesse de ce qu’il restait de votre relation, de cette confiance bafouée par les changements, par des actes tangibles et concrets qui étaient aussi justifiés à tes yeux qu’aux siens. Victime de sa propre vie, victime de la tienne, deux pauvres pantins qui essaient au mieux de survivre dans une société qui ne convenait ni à l’un ni à l’autre, où tout semblait trop étroit, trop abscons.

Mais le souffle revient dans les poumons et les larmes semblent s’arrêter d'elles-mêmes quand le silence est rompu, quand ta vision remarque sa présence, à quelques dizaines de toi. Les mains tremblantes essayent d’effacer les larmes sur les joues, et le sourire vient déjà défigurer le visage à la remarque, sans pouvoir empêcher l’espoir qui naît probablement dans tes iris. Un espoir naissant pour quelque chose de nouveau, peut-être de différent, peut-être de similaire, tu n’en sais rien, mais quelque chose, pour ne pas le perdre. Tu vois l’humidité dans ses yeux, et tu sens celle qui reste dans les tiens quand tu vois le mouvement de sa main, ce mouvement qu’il n’y a jamais eu entre vous.

d’égal à égal.

Un petit rire dans le creux de la poitrine, la tête qui se hoche doucement à sa suite. C’est bien assez pour une nuit, et si les choses se passent bien, vous aurez peut-être bien d’autres occasions de discuter, de voir les questions qui ont besoin de réponses, d’un côté comme de l’autre. La promesse faite de son côté est, de toute façon, bien suffisante pour te soulager, te réconforter que ce n’est pas la dernière fois que tu le vois. Qu’il y en aura d’autres.

La blague te réveille toutefois des pensées dans lesquelles tu étais plongé, une de tes mains venant se poser sur le rebord de la table pour te lever et avec une délicatesse que tu as toujours eu à son égard, c’est l’autre qui vient chercher la sienne. Sorry, sorry. Sans trop de fermeté mais juste assez pour marquer ce geste que vous n’avez jamais eu, la chaleur qui se diffuse d’une main à l’autre, l’impression de n’avoir jamais connu ce contact jusqu’à aujourd’hui. Casey Adler. But you can call me Riley. Tu lui laisses ce droit, cette opportunité, ce dernier lien, s'il en a besoin. Libre à lui de l'utiliser, libre à lui d'en faire usage. Mais il est probablement le seul à avoir ce droit. Nice to meet you, Darcy. ça fait un choc quand les mots passent tes lèvres, pas habitué à cette formulation avec lui. Tu aurais aimé que tout commence comme ça la première fois, ça aurait été plus simple. Tout aurait été bien plus simple, bien plus sain, bien plus normal, bien plus humain. Et c’est tout ce qu’il demandait, au final, même à l’époque. De ne pas être traité en victime, ne pas être traité en monstre, être juste traité en égal, en humain.

I agree. It’s probably- enough for one night. And- I don’t plan on moving, since you know where my restaurant is and you have my number. Tu ne sais toujours pas comment il a réussi à le dénicher d’ailleurs. Tu te fais une note mentale de lui poser la question la prochaine fois. I’m keeping you on that promise, just so you know. I hope you don’t believe in that saying that goes by “promises are made to be broken”. l’ombre d’une blague, pas forcément la plus drôle, pas forcément la plus adroite, mais très proche de tes insécurités, des peurs que tu couvres derrière tes iris, comme cette main que tu as du mal à lâcher, malgré les conventions sociales qui voudraient que tu l’abandonnes déjà. Alors, tu lâches, doucement, profite de l’aura de chaleur qui s’en dégage quelque seconde, le regard fixé sur le sien. Thank you, for that.. Fresh new start. C’est bête de le remercier pour ça, mais… Tu peux pas trop t’en empêcher. Probablement parce que cet espoir est plus que ce que tu aurais pu imaginer avoir de sa part, c'est bien plus que tu ne pensais mériter.

Cet espoir, c'est un peu la lumière dans cette nouvelle vie qui, bien que possédant des couleurs jamais observées avant, manquait de luminosité. Et tu trouves difficilement les mots pour exprimer à quel point tu es reconnaissant et soulagé qu'il ne souhaite pas simplement faire une croix sur une qui tu es, sur ce que vous êtes, malgré tout. Alors tu laisses ton sourire s'étirer un peu plus alors que tes épaules se redressent un peu davantage. I’ll be on my way then. Le pas s’éloigne en arrière, le regard toujours sur lui, un petit sourire sur les lèvres, une question finale sur le bout de la langue, prête à être posée, à dévoiler l’ombre de doute et d’insécurité qui plane encore malgré tout.

See you soon, Darcy?

Let’s start over.

@tiababylo



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