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Don’t tell anyone | DARIUS

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don’t tell anyone
why do skeletens follow me home ? and climb in my closet. i wish I could lock it but they’re always watching. if I left you would you feel alone ? ○○○ @Darius Sinclair   
Carnet ouvert sur les lignes griffonnées de deux écritures différentes, Leta observait longuement l'échange tandis qu'un soupir lui échappait. Et alors que la lassitude jouait son rôle, l’indécision se faisait également la part belle. Dans le paradoxe de leur cohabitation, la mutante ne ressentait pas cette confiance absolue qu'elle aurait dû ressentir pour une partie d'elle. Peut-être parce qu'elle se connaissait comme elle pouvait connaitre son reflet ; elle avait conscience de l'imprévisibilité dont Elle pouvait faire preuve.

Une imprévisibilité qui finirait un jour ou l’autre par lui couter cher.
Elle en était certaine.

Instinct bousculé dans son envie de tenter le diable - ou plutôt la diablesse -, Forsyth écrivait de nouvelle ligne après une longue hésitation et finalement laissait à Darla son droit de réponse. Bien assez vite, cette dernière saisit l'opportunité au vol pour tracer sa réponse.

Je ne ferais rien qui pourrait nous nuire, mais j'ai un rendez-vous.
C'est un peu pour nous deux.
Avait écrit Darla alors que Leta aurait aimé la croire mais quelque chose dans ce que ressentait son alter ego la laissait perplexe.

Où tu vas ? Dis-le moi et je te laisserais la place.. Tentait alors la mutante, en désespoir de cause. Instantanément, elle senti l'amusement de la réincarnée et secoua le visage négativement.

J'espère pouvoir te faire une surprise.
Une vrai.
Une bonne.
Cesse de douter de moi.


Leta secouait à nouveau le visage négativement, sceptique malgré elle. La confiance était une petite chose précise que la jeune femme ne donnait pas facilement.. Encore moins à son propre reflet. Et cela, Darla le savait mieux que quiconque parce qu'elle partageait ce trait devenu travers au fil des déchéances.

D'accord..
Je dois voir quelqu'un que j'ai connu.
Tu n'as pas besoin d'être plus curieuse.
Arrête.


Leta reprit le crayon dans un enchainement dont elle réalisa à peine la fluidité tandis qu'elle écrivait, piquée dans sa curiosité.

J'ai le droit d'être curieuse, il s'agit de mon corps, de ma vie.
Relevant le crayon, Leta se retint pour la première fois de faire un commentaire désobligeant et cela, aussi étonnant que cela puisse paraitre, paya tandis que Darla ne prit pas le relais, préférant lever le voile sur ce qui se cachait derrière sa réserve légendaire. Tsunami de colère, de rancune et de regret, elle déversa le tout sur Leta qui en eu un hoquet de surprise et de douleur. Un besoin de vengeance naquit dans l'expression de cette colère brute, mais ce ne fut pas tout. Elle ressentait un besoin de justice, un besoin de panser une plaie demeurée béante.

Après un long moment de silence et d'inaction, elle reprit le crayon et traça quelques mots essentiels : Ne tue personne.

Et la réponse ne tarda pas à se dessiner sur le papier : Aucune crainte, il est immortel.

La réponse eu le mérite de faire sourire Leta qui céda sa place à son alter ego. Et ainsi émergea Darla à qui il restait tout juste assez de temps de préparation pour son rendez-vous avec James Couture.

○○○

Quatorze heures, Manhattan.
Le siège de James Couture.


Darla sortait de sa voiture afin de ranger les clés dans sa pochette alors qu'elle prenait la direction des portes hautes de James Couture. Robe noire distinguée dessinant ses courbes alors que la bijouterie réhaussait son teint pâle ; ses hauts talons claquaient contre l'asphalte au rythme de son avancée alors qu'elle adressait un regard à la réceptionniste.

« Bonjour. Je suis attendue par James Couture. » Dans l'anticipation d'une demande qui la forcerait à décliner son identité, elle s'arma d'un sourire charmant. « Forsyth. Leta Forsyth. » Dans sa bouche finement maquillée, ça sonnait faux. Terriblement faux.

Mais personne n’était là pour le voir.
Pour le comprendre.

La réceptionniste lui indiqua le chemin à suivre tandis qu'elle prenait l'ascenseur afin de rejoindre les étages et enfin le bureau du Vampire. Cette tour d'ivoire fièrement dressée n'attisa que sommairement l'amertume de la Réincarnée qui fut bien plus amusée de constater combien ses enseignements avaient profités à Darius.

Parcourant les derniers mètres qui la séparait du bureau de Dracula, elle arriva tout juste lorsqu'il ouvrit la porte. Son regard de glace se riva sur le sien tandis qu'un rictus arquait la commissure de ses lèvres. Continuant son avancée, Darla se glissa dans son bureau en le dépassant pour envahir les lieux, tel un souvenir fantomatique, ou un fantôme bien trop réel pour n'être qu'une illusion.

« Les plus grands monstres se cachent bel et bien derrière de magnifiques costumes. » Lui rappelait-elle en guise de salutation soufflée dans un murmure intimiste qui se partageait avec un regard vibrant arrimé à celui du vampire.  Quelques pas étaient faits ensuite le temps d’observer le bureau et d’en revenir finalement à son hôte. « Bonjour, James Couture. » Articulait-elle avec un accent français.

Il pouvait se cacher.
Derrière un nom.
Derrière une vie.
Mais il ne pouvait se cacher de Darla.

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Cela faisait longtemps que James ne prenait plus de clients à son nom. Les particuliers désirant des vêtements sur mesure devaient prendre rendez-vous avec l’un.e des couturier.ières embauché.es à cet effet, tous.tes aussi talentueux.ses les un.es que les autres : Monsieur Couture les avait personnellement sélectionné.es et formé.es pour s’assurer que leur travail reflétait à la perfection l’image de la compagnie. Mais parfois, il lui arrivait de faire des exceptions et de confectionner lui-même la commande d’un client —  parce qu’il connaissait bien la personne, parce qu’il avait quelque chose à gagner en retour, ou parce qu’il en avait tout simplement envie cette journée-là.

Cette fois-ci, c'était à la demande de sa chère Irina que l’homme avait accepté de rencontrer une nouvelle cliente. Il s’agissait d’une amie de la Rhodes qui tenait à rencontrer le fameux couturier pour une occasion spéciale. James n’ayant aucune raison de refuser la requête d’Irina, il avait demandé à sa secrétaire de lui réserver une heure dans son agenda pour cette consultation exceptionnelle.

Quelques minutes après que Camilia lui eut signalé l’arrivée de Madame Forsyth, Monsieur Couture se leva de sa chaise et ouvrit la porte de son bureau pour se préparer à accueillir son invitée. Au même moment, une silhouette féminine sortait tout juste de l’ascenseur à quelques mètres du bureau.

Laissant tomber son masque de PDG, Darius ne cachait pas sa surprise tandis que son regard croisait celui de la réincarnée. Il avait senti son parfum avant même d’apercevoir son visage ; il n’avait aucun doute qu’il s’agissait de celle qu’il avait revue au printemps dernier. Tôt ou tard, ils étaient destinés à se retrouver, et cette fatalité avait toujours occupé une place dans son esprit depuis. Mais le mutant ne s’attendait pas à ce que cela se produise en plein dans son milieu de travail. D’abord Ángel, ensuite Darla — depuis quand le siège social de James Couture Inc. était-il devenu le point de rencontre ?  

Darla s’avançait vers lui sans dire un mot ; son sourire espiègle suffisait à communiquer le plaisir qu’elle tirait de cette situation. Lorsqu’elle passa la porte du bureau en murmurant une citation du passé, Darius détourna le regard pendant que ses lèvres s’étiraient en un fin rictus, signe qu’il reconnaissait bien les paroles. Et le commun des mortels n’y voit que du feu, qu’il ne put s’empêcher de compléter dans sa tête. Malgré tout ce qu’il pouvait penser de Darla aujourd’hui, l’enseignement qu’elle lui avait inculqué le jour de son anniversaire ne s’était pas effacé. Au contraire, il l’exploitait à son maximum, au point où cela était devenu un automatisme. Les apparences étaient importantes et quiconque disait le contraire était soit menteur, soit stupide.

Leta Forsyth,” salua-t-il sur le même ton ironique. Alors qu’il retrouvait les prunelles arctiques de la visiteuse, il n’arrivait pas à associer ce nom moderne à ce visage ancien. “Quelle surprise de te voir prendre rendez-vous, toi qui aimes tant être pourchassée.” Au fond, il devait admettre que c’était plus pratique que d’avoir à suivre les traces de son parfum à travers les rues de New York. “Dois-je m’inquiéter pour Irina ?” qu’il s’empressa toutefois de demander, dissimulant sa véritable inquiétude derrière son sarcasme habituel. Avant même de se demander si la raison de la visite était réellement ce qui avait été mentionné, il voulait savoir si son amie était en danger.

Il ignorait comment Irina s'était retrouvée en intermédiaire, mais Dracula savait mieux que quiconque jusqu'où Darla pouvait se rendre pour obtenir ce qu’elle voulait. Derrière l'allure quasi-indifférente qu'il avait perfectionné au fil du temps et les remarques semi-joueuses qui l'accompagnaient, il restait sur ses gardes, toujours.

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Rencontre au sommet d'un empire que Darla avait inspiré ; la mutante avait adhéré à la portée symbolique de sa venue. S'il lui avait fallu employer le nom de son incarnation, ce n'était que pour conserver l'élément de surprise. D'autres dirait qu'au-delà de cela, Darla n'avait désormais plus aucune existence, plus aucun état civil lui permettant de justifier de sa présence.

Oubliant l'importance de ce raisonnement, elle préférait se focaliser sur les objectifs de sa venue. Si une part d'elle souhaitait encore bousculer Darius, une autre espérait davantage faire un présent à son alter ego. Car malgré tout ce que pouvait cracher la Garce, elle savait que Darius était le plus à même de cerner les contours de ses goûts. Toute la subtilité de leur rencontre serait finalement d'y ajouter cette touche plus que nécessaire afin que la robe convienne davantage à Leta plutôt qu'à Darla. Mais à cela, cette dernière avait bien une idée en tête.  

Se présentant enfin face à Darius, elle capta toute l'essence de son étonnement et en usa pour s'introduire en toute impunité dans son bureau. Attendant que la porte se referme sur son passage, elle détacha ses iris arctiques du mobilier pour revenir le focaliser sur les traits de son ancien amant. Rancune emportant dans une lame de fond tout ce que pouvait ressentir Darla, elle se savait esclave de sa rage intérieure. Elle se savait animée par cette colère qui lui collait à la peau. Pour autant, elle aurait aimé être un peu plus..

Juste un peu plus.
Pour comprendre à défaut de pardonner.
Pour accepter à défaut d'excuser.

« Pour toi, je reste Darla Eyre. » Lui rappela-t-elle dans le souvenir de cette identité d'hier. Du nom qu'elle avait porté pendant une trentaine d'années jusqu'à espérer qu'il devienne l'identité de ses vieux jours. « Tout comme tu restes avant tout Darius pour moi. »

Il n'y avait aucun James Couture.
Il n'y en aurait jamais pour Darla.

Faisant quelques pas dans le bureau, elle décrochait son regard des traits du Vampire afin d'analyser les lieux. Doigts effleurant avec soin le mobilier, elle ne retint pas ce petit sourire rouge à l'orée de ses lèvres alors que son visage signait négativement. « Être pourchassée.. Ce n'est surement pas le terme que j'aurai utilisé. » D'un pivot de talons, elle redressa le menton afin de revenir river ses mires glaciales sur celles de Dracula. « Ce n'était qu'un jeu. Et comme tout bon jeu.. Il est bien meilleur lorsqu'il possède une fin. »

Timing choisit avec soin.
Darla avait tissé chaque détail avec minutie.
Pour provoquer une surprise et un choc mesuré.

« J'aurai pu vouloir te rendre fou en jouant à ce jeu, Darius.. » Lui soufflait-elle doucereusement, en conservant cette distance parfaitement creusée entre eux. Les ongles glissaient sur le bureau alors qu'elle reprenait tranquillement. « Mais nous avons l'éternité pour nous rendre fou, si tel est mon souhait, mon beau. »

Garce souriait en toisant dans la longueur Darius alors qu’ire et rancune demeuraient savamment muselées ; rapidement cependant, elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils à la mention d'Irina. Scrutant longuement les traits intemporels de son hôte, il ne lui fallut guère d'avantage pour comprendre qu'un véritable lien existait entre le mutant et sa meilleure amie.

L'ironie du destin fut amère.
Et cette amertume amena Darla à songer aux discussions qu'elle entretiendrait avec la Vipère.

« .. Aucunement. » Répondit-elle tout de même succinctement concernant l'objet de leurs inquiétudes conjointes.

Pourquoi ne pas en parler directement avec Darius ? Parce qu'entre eux, il n'y avait plus cette confiance aveugle et qu'au-delà de cela, Darla refusait de lui donner la moindre arme pouvant la blesser, comme jadis. Autant mortellement que psychologiquement. A contrario, elle préférait plutôt en discuter avec la mutante, à cœur ouvert et sans demi-mesure.

« Quoiqu'il en soit.. La raison de ma venue est avérée, Darius. » Souveraine, elle s'appuya contre le bureau en posant ses mains de part et d'autre. « J'ai besoin que tu me dessines une robe de mariage. » Ainsi laissait-elle deviner à demi-mot que l'occasion spéciale était celle de son mariage.

Si promptement opposée à cette institution, la mutante semblait avoir succombé à son appel. Du moins, ce fut ce qu'elle laissa paraitre par son silence. Car si hier, elle s'était toujours montrée déterminée à refuser toute bague à son doigt, il semblait que désormais, les choses furent différentes. Bijou de fiançailles trônant d'ailleurs à son annulaire gauche, il confirma par sa simple présence l’évolution de son opinion.


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Son fantôme du passé était revenu le hanter à nouveau, mais cette fois, le vampire contenait mieux son choc, sa colère, ses regrets et ses craintes. Amplement de temps s’était écoulé pour qu’il puisse ruminer leur première rencontre et digérer les révélations qui avaient suivi. Non seulement Darla était-elle de retour ; le sentiment de culpabilité qu’il avait tenté d’éliminer avec elle avait tout autant refait surface après qu’il se fût excusé. Peut-être était-ce cette culpabilité qui le rendait moins agressif malgré sa croyance que Nemain était toujours dangereuse. Pendant cinquante ans, il avait cherché à fuir une époque ayant laissé des marques profondes sur son esprit, allant jusqu’à se convaincre que sa relation avec Darla était entièrement basée sur le mensonge et la manipulation. Pourtant, il s’était bien emparé de ce monde huppé qu’elle lui avait présenté, des leçons qu’elle lui avait enseignées pour qu’il puisse se démarquer. Il avait beau vouloir échapper à l’emprise de son ancienne amante ; elle n’avait jamais été bien loin.

Je n’aurais pas pensé autrement, Darla,” admit-il lorsqu’elle prononça leurs noms respectifs. Son expression indiquait clairement qu’il préférait Darla Eyre à Leta Forsyth, ainsi que Darius Sinclair à James Couture. Mais pour leurs âmes immortelles, il allait de soi que l’adoption de nouvelles identités était parfois nécessaire. Dans ce cas précis, il ignorait si Leta était le nom officiel de la réincarnée ou si elle l’avait choisi au hasard rien que pour l’élément de surprise.

Il la suivit du regard alors qu’elle faisait le tour de la pièce pour observer le luxe subtil de chaque élément qui les entourait. Le goût du mutant pour les accessoires de qualité était indiscutable. Le visage sérieux, il demeura immobile et silencieux lorsqu’elle reposa son attention sur lui en affirmant pouvoir le rendre fou si tel était son souhait.

La vérité était qu’elle avait probablement raison. Elle déterminait les règles du jeu et il s’y pliait malgré lui. Dracula n’était plus le même qu’avant et pourtant, il devenait de plus en plus évident que certains patterns s’avéraient difficiles à effacer. Mais par son choix de vocabulaire, son ancienne amante admettait également que cette folie pouvait être réciproque. Darius n’était pas prêt à se lancer dans l’analyse de leur relation compliquée.

Préférant plutôt esquiver cette réalité, il s’était empressé de questionner Darla au sujet d’Irina. La réponse succincte de la mutante lui fit froncer les sourcils à son tour et Darius se rapprocha pour faire face à Darla de plus près. Il ne détectait pas le moindre éclair de malice dans les prunelles de la brune et, puisque Darla n’avait aucune raison de s’en prendre aux proches du vampire si ce n’était pour le cibler indirectement, il fut poussé à croire qu’elle était honnête. Il laissa passer son doute pour se pencher plutôt sur la vraie raison de la visite.

Darius ne put cacher son air ébahi en entendant Darla lui parler d’une robe de mariage. Darla et mariage étaient deux mots diamétralement opposés pour celui qui la connaissait du passé. “Une robe de mariage… pour toi ? Si c’est ton nouveau jeu, il est un peu tiré par les cheveux, tu ne trouves pas ?” dit-il en la dévisageant. Il ne savait pas quoi penser, car il n’était pas entièrement convaincu qu’elle jouait encore avec lui : il savait, au fond, que Darla ne le prenait pas autant pour un con. Et la persistance du sérieux de la mutante poussa le vampire à réellement se questionner.

Son regard brun descendit alors vers l’annulaire devant lui ; celui-ci était bel et bien décoré d’un bijou étincelant. Darius laissa alors son sourire moqueur percer son voile d'incrédulité. “Si cette bague n’est pas qu’un accessoire à une pièce de théâtre… Qu’est-ce qui a changé ?” demanda-t-il en allant prendre place dans son fauteuil de l’autre côté du bureau. Et qui est la malheureuse victime ? Ce n’était pas parce qu’elle ne jouait pas avec lui cette fois, qu’elle ne jouait pas avec un autre.

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Hostilité quasi mise en berne ; si Darla avait pu s'attendre à une guerre froide face à Darius, elle se retrouvait plutôt dans une situation où l'atmosphère plaçait tout conflit sur un fil tendu. Détentrice d'une des extrémités dudit fil, elle l'observait avec l'incertitude de vouloir déclencher un nouveau conflit.

Sa colère était toujours là, tout autant que sa rancœur ; mais pour la première fois depuis trop longtemps, elle réalisait que quelque chose était différent. En elle raisonnait un écho lointain de sécurité, un ricochet qui ne l'avait jamais atteint jusqu'à là, dont elle s'était toujours préservée malgré elle. Si cela n'avait rien à voir avec Darius, cela avait plutôt tout à voir avec Leta.

Depuis des semaines, et bien plus encore, la mutante avait enfin accepté d'ouvrir les yeux sur sa condition. Et depuis, tout s'était précipité. Le purgatoire de son déni s'était effrité jusqu'à laisser place à un après qui n'appartenait ni aux flammes, ni à la lumière. C'était plutôt un entre-deux que Darla se retrouvait à effleurer du bout des doigts, provoquant en conséquence un apaisement succinct de sa rage intérieure. Mais sans toute cette colère ; sans tout ce cumule d'ire, qui était-elle ?

Le passé.
Simplement le passé.

Le passé d'un présent qu'elle se retrouvait à vivre par écho. Observant un instant la bague à son doigt lorsque Darius lui fit part de son incrédulité, elle réalisa enfin combien leur existence prenait un tournant inattendu. Prête à en sourire s'amusement, elle se retint pour reporter plutôt son regard d'acier sur celui de son ancien amant. A sa suspicion, elle y répondit par un claquement de langue agacé contre son palais avant d'embrayer : « Et quel intérêt tirerais-je d'un tel jeu, Darius ? » Articulait-elle plus froidement qu'elle n'aurait pu le faire en d'autres circonstances. « Ce jeu-là n'aurait aucune conséquence intéressante, je suis assez lucide pour le reconnaitre. Pas toi ? » Croisant les bras, elle creusait une distance psychologique avec le Vampire avant de reprendre. « Il n'aurait eu de conséquence que si tu avais eu de véritables sentiments pour moi. Des sentiments autres que l’expression d’un aveuglement servile. » Un sourire cruel se dessinait sur ses lèvres alors qu'elle s'avançait d'un pas vers Darius afin de lui faire face et d'arrimer plus profondément son regard dans le sien. « Sais-tu comment je l'ai compris, mon Monstre Favori ? » Dans son silence éphémère, le sourire se faisait un peu plus doux. Doux amer. « On ne tranche pas la gorge d'une personne qu'on aime. On meurt pour elle. »

Ce que toutes les autres avaient fait avant elle.
Ce qu'elle s'était refusé de faire durant son existence.
Avant de finalement de mourir des mains de Darius.
Ironiquement.
Ou cruellement.

« ..Mais tu ne peux pas mourir. Alors que dois-je en conclure ? Que tu ne peux aimer ? Peut-être. » Se détournant, elle faisait quelques pas en retrouvant son calme serein. « Il serait si cruel de ma part de le penser.. N'est-ce pas ? » Lui confiait-elle finalement avant de finalement soupirer.

Un dernier pivot sur ses talons était fait alors qu'elle revenait porter son regard sur les traits de Dracula. « Ce qui a changé ? » Darla n'eut guère à réfléchir longuement à la question alors qu'elle songea plus à Leta qu'à Ángel, paradoxalement. « ..Lui. Il est différent. »

Il y avait une sincérité étonnante dans les mots de Darla qui ne pouvait se résoudre à bafouer cette relation qui, paradoxalement, ne lui appartenait pas. D'ailleurs, elle usait des mots exacts qu’elle avait pu adresser à Ángel, et non pas ceux que Leta pouvait lui murmurer. « Je mise tout sur lui. »

Sans demi-mesure, non sans parfois une réserve ; Darla avait finalement décidé de faire le saut de l’ange pour laisser Leta tenter sa chance. Si par instant, elle trouvait leur attachement suicidaire, elle ne pouvait s’empêcher d’envier ce qui les animait et dont elle s’était toujours privée par peur.

Alors oui, c’était différent.
Parce que Leta était différente.
Parce qu’Ángel était différent.

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Quel intérêt avait-elle à lui faire ce type de farce ? Difficile d’en trouver un. Darius le savait, pourtant, il avait du mal à imaginer que Darla puisse vouloir se marier simplement par amour, ou retrouver son tueur pour qu’il lui confectionne une robe sans chercher à le tourmenter d’une façon ou d’une autre. Même s’il manquait de conviction, il exposait sa suspicion, parce que les pièces du puzzle ne s’alignaient pas dans sa tête. Darla s’indigna rapidement de la remarque et ses répliques tranchantes levèrent le voile sur la rancœur qu’elle semblait avoir contenue jusqu’à présent.

Le visage de Dracula s’assombrit aussitôt qu’elle mentionna son aveuglement servile et la trahison qu’il avait commise. Elle visait là où ça faisait mal, et le sourire écarlate de la réincarnée ne laissait aucun doute qu’elle savait précisément ce qu’elle faisait. Darius, quant à lui, était loin d’être amusé.

Tu pensais pouvoir apprivoiser un monstre,” lui rappela-t-il sèchement. “Peut-être as-tu fini par te faire prendre à ton propre jeu. Mais ce n’était pas le plan, n’est-ce pas ? J’étais censé tomber amoureux, mais toi, tu n’étais pas censée m’aimer de cette façon. Tu as fait un pari et tu as perdu.” Elle pouvait lui en vouloir de l’avoir tuée. Mais pas de ne pas l’avoir aimée.

Cet aveuglement servile dont tu parles— Mes sentiments étaient forts et je croyais que c’était ça, d’aimer. Je ne connaissais pas mieux. Et visiblement, c’est ce que tu aimais, puisque c'est tout ce que j’exprimais.” Avoir son monstre favori à ses côtés, modelé à l’image de sa créatrice, prêt à tuer pour sa cause... prêt à mourir pour elle. Elle était tombée amoureuse de sa servitude. Sans cette caractéristique chez son vampire adoré, l'aurait-elle autant aimé ? “Amour ou servitude… si le résultat était le même, quelle différence cela pouvait-il faire ? Le problème, c'est que tu m’as perdu avant que je n’aie pu mourir pour toi.

Les choses auraient été différentes si le mutant ne pouvait régénérer aussi facilement de ses blessures. Hélas, sa mutation faisait en sorte qu'il ne pouvait être tué comme les autres. Mais l’âme de Darla non plus, comme il venait de l’apprendre. Qu’est-ce que cela inférait quant à leur capacité mutuelle à aimer ? Qu’ils en étaient véritablement incapables, comme elle le disait ?

Soudainement, il crut comprendre la réaction amère de son interlocutrice, les propos cruels qu’elle s’était empressée d’étaler. “Tu ne peux pas le penser, parce que cela voudrait dire que tu ne peux pas aimer non plus… et cela te fait mal,” souffla-t-il. “Tout comme cela te fait mal que je puisse douter de ton mariage.

À cet instant, Darius eut l’impression d’apercevoir la sensibilité derrière la froideur de Darla, le cœur humain au centre de son propre monstre. Bien que cela arracha au vampire un sourire narquois, il accepta de laisser tomber son préjugé et de partir du principe que la réincarnée était tombée amoureuse au point d’avoir changé son point de vue sur le mariage. Il chercha alors à comprendre pourquoi.

Son fiancé était différent, qu’elle lui disait. Darius essayait sincèrement de ravaler son jugement, mais cela s’avérait plus difficile que prévu devant cet argument qui pouvait vouloir dire tant et si peu à la fois. “Attention, tu as dit la même chose à mon sujet,” fit-il remarquer ironiquement, se souvenant pleinement de leur conversation à l’Equilibrium.

Parce qu’il se l’était mentalement repassée en boucle pendant des jours. Parce qu’après toutes ces années de déni, il avait retrouvé une partie de cette culpabilité enfouie. Et s’il pouvait être aussi tranchant que sa vis-à-vis, il savait se montrer sensible aussi.

Assis derrière son bureau, il commença à faire un peu de place sur la surface afin de sortir le formulaire de commande et le cahier de croquis. Une fois cela fait, il soupira doucement. “Écoute, Darla… Cela ne change en rien le passé, mais ce que je t’ai dit dans la ruelle l’autre soir… je le pensais vraiment. Je le pense encore.” Les excuses qu’il lui avait présentées étaient sincères, tout comme l’aveu que son geste avait été une erreur. “Peu importe comment j’ai pu tenter de le justifier, tu ne méritais pas ça.

Personne ne méritait d’être tué de cette façon.
Pas même Darla.

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Rancœur émergeant des tréfonds fébriles d'une Darla colérique, tout avait pourtant si bien commencé.. Juste assez pour faire co-exister l'un et l'autre dans un espace de paix fragile. Mais rapidement, tout c'était fissuré ; tout s'était bousculé quand l'amertume de la mutante était revenue l'envelopper toute entière. Colère inépuisable faisant vibrer sa corde sensible, Darla avait conscience de s'être éveillée grâce à la force de sa rage. Elle avait conscience que ce monde s'était placé à sa portée parce qu'elle avait été la plus ravagée de toute ses incarnations.

Pour autant, et tout à fait ironiquement, c'était cet état de fait qui la rendait si amère désormais. Parce qu'après avoir gouté à la dissidence de Leta, la réincarnation se rendait compte qu'elle avait toujours aspiré également à être davantage que la somme de leurs malheurs à toutes. Elle avait toujours aspiré à plus de grandeur ; et fatalement, ce n'était désormais plus que sa décadence qui lui collait désormais à la peau.

Arme forgée par la cruauté des autres mais aussi la sienne, elle se retrouvait face à l'une de ses plus illustre création. Monstre apprivoisé et propulsé au sommet du monde, Darius incarnait tout ce qu'elle avait pu réussir et paradoxalement échoué. Il était son reflet le plus parfait, de son gout pour le luxe à sa cruauté sous cape.. Et à le voir ainsi, elle en avait le vertige. Un vertige qui la forçait à se raccrocher à sa colère.

Son unique et si fidèle..
Colère.


« Il est certain que j'ai perdu à t'aimer. » Crachait-elle, avouant pour la première fois depuis toujours les sentiments qui l'avaient bercé pour le Vampire. Le regard s'animant d'une lueur glaciale et électrique, ses traits trahissaient sa contrariété froide et meurtrière. « C'était une grossière erreur. » Une erreur qui lui en incombait et en cela, elle ne pouvait que s'encolérer.

Parce qu'il n'était pas le seul à blâmer.
Darla était tombée dans un piège qu'elle avait soigneusement mis en place.


Se détournant pour faire glisser quelques pas dans le bureau, elle dissimulait son expression au Vampire alors que son regard retrouvait sa teinte glaciale. Au dedans, son remous émotionnel inédit avait provoqué le réveil d'une Leta dans l'incompréhension. Darla aurait aimé lui cracher de se mêler de ce qui la regardait, mais elle ne pouvait et ne le voulait pas réellement. Des deux âmes souffrantes, elle savait que c'était celle de son alter ego qui était le plus à même de la comprendre. Réconfort inédit qui l'amena à s'apaiser, elle affronta les mots de Darius avec un soupçon de sérénité retrouvée alors qu'elle pivotait sur ses talons pour lui faire face.

« L'amour n'est pas servitude, Darius. » Articulait-elle avec une pointe d'ironie dans le timbre. Ultime leçon qu'elle lui partageait un peu trop tard pour l'un comme pour l'autre, elle rivait son regard glacé dans le sien. « L'amour est un échange, un partage. C’est la promesse d’être aux côtés de l’autre, quoiqu'il arrive, sans jamais douter ou hésiter. C'est avant tout la capacité de comprendre cette personne et de panser ses plaies lorsqu'il souffre. » S'avançant d'un pas vers Darius, elle s'arrêtait sous son nez et le toisait froidement. « Si tu avais pu mourir, tu serais mort pour une cause. Pas pour moi. » Si elle n'avait jamais livré ses sentiments, c'était peut-être dans cette peur de réaliser qu'au-delà de l'obéissance, il n'avait rien eu d'autre qu'une adulation éphémère. « Je t'ai libéré de tes chaines, de tes peurs et de tes douleurs. Mais dis-moi Darius, si je t'avais montré mes peurs, mes douleurs et mes peines.. M'aurais-tu tendu la main pour panser mes plaies ? » A l'entendre, il semblait évident qu'elle doutait. Elle doutait, parce qu'elle avait été l'instrument ayant façonné le Vampire.

Et en cela, elle était certaine de le connaitre.. Bien assez pour juger de ce qu'il aurait pu faire ou non si elle était tombée de son piédestal. S'éloignant de cette probabilité, Darla tentait plutôt de garder la main mise sur ses émotions. Sa colère favorisant leur effervescence, elle dégageait mécaniquement une mèche de cheveux avant de se figer et plisser son regard immédiatement reporté sur Darius.

Douter de son mariage ?
De sa capacité à aimer ?


L'un comme l'autre était des constantes dont le Vampire ne possédait pas tous les paramètres. Si la question du mariage concernait davantage Leta.. Fatalement, l'amour qui y était lié ne concernait également qu'elle. Pour autant, elle était certaine de ne pas posséder cette capacité d'aimer, cette tendresse à l'âme qu'elle avait goutée chez son alter ego. Ainsi pour éviter de livrer le fond de ses pensées et l'étrange vérité, la mutante ne fit que claquer la langue contre son palais en se détournant.

S'installant dans un fauteuil faisant face au bureau, elle croisait les jambes tranquillement et ne retint aucunement son rire amer face au parallèle entre Darius et Ángel.

« Eh bien, dis-toi qu'il est différent de toi. » La mention sous-jacente du fiancé de Leta l'amena à bousculer Darla qui se raidit sensiblement alors que son regard se nuançait sensiblement de bleu. Fusion malhabile créant un transfert plus que prononcé, c'était plus la Forsyth qui s'exprimait que l'Eyre. « Quoiqu’il en soit, mon fiancé est un homme parfait. Oses encore en douter et je te fais passer par la fenêtre.. Si tu ne crains pas d'en mourir, il n'en demeure pas moins que tu risques d'en souffrir au moins de honte pendant un moment. » Et puis Leta s'effaçait dans le sourire amusé de Darla qui appréciait cette petite intervention subtile. Enfin.. Aussi subtile que pouvait l'être Leta.

Le visage signant négativement, elle voyait donc Darius s'installer dans son fauteuil et lui faire face. Silencieusement, elle le regarda sortir tous les papiers pour la robe. Pour autant, si l'humeur de la mutante eut connu une éclaircit le temps de l'intervention de son alter ego, elle se retrouva rapidement à s'assombrir tandis qu'elle croisait tranquillement les bras sous sa poitrine.

« Cesses. » Imposa-t-elle, souveraine. « Ne t'ai-je pas toujours appris que les actes comptaient davantage que les mots ? Tes excuses ne sont que des mots. Rien d'autres. » Claquant – encore une fois – sa langue contre son palais, elle désigna ensuite l'ensemble du bureau pour reprendre : « Tu es ce que j'ai fait de toi. Un monstre derrière le visage d'un homme aux magnifiques costumes, logé dans sa tour d'ivoire. Tu as embrassé mon monde, mon mode de vie, mes masques.. » Ebauche d’un reproche qui n’en était finalement pas un, tout n’était que constat dans la bouche de Darla. Un constat qui ne s'arrêtait pas là. « .. Et je suis désormais ce que tu as fait de moi. L'avatar d'une rancune et d'une méfiance qu'il ne sera pas si aisé d'apaiser. Crois-le ou non, dans le fond, tu n'as été que l'instrument d'un destin cruel.. Un instrument que j'ai moi-même aiguisé. »

Fatalité d'une vie qui s'était répété mais sous des contours différents, Darla espérait désormais que le cercle vicieux instauré plus d'un siècle plutôt soit désormais brisé.

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Rencontre qui avait commencé dans un semblant de tranquillité, celle-ci avait rapidement gagné en animosité pendant que les vieux partenaires se ressassaient les erreurs du passé. Créatures insatiables et bornées qu’ils étaient tous les deux ; chacun ne pouvait rester indifférent face aux accusations qui se lançaient de part et d’autre.

Et toi ? Aurais-tu tout sacrifié pour moi ?” répliqua Darius contre le fait que s’il avait pu mourir, il ne serait pas mort pour elle. “Bien sûr que non. La cause avant tout — tu me l’as clairement fait comprendre lorsque tu es allée de l’avant avec ton plan ultime. Ce que je pouvais penser ou dire à ce moment n’avait plus aucune importance…” La tête haute, il soutenait le regard glacial de Darla tandis qu’il repensait à la trahison que lui avait ressentie en réalisant que rien ni personne ne pouvait arrêter Nemain — pas même Dracula. Elle avait préféré le laisser de côté et prioriser sa chère et précieuse cause. Et Darla osait penser qu’elle, elle l’avait aimé selon sa propre définition ?!

Ha !” Darius ne pouvait plus retenir son rire moqueur tandis que l’autre se vantait de ce qu’elle avait accompli, comme si l’amour était ce qui avait guidé ses décisions. “Essaies-tu vraiment de me faire croire que tu as tout fait ça par amour ? Par pure bonté de coeur ?” L’hypocrisie montait à un tout autre niveau et il ne pouvait l’accepter. “Je sais très bien que mon propre bonheur était secondaire à toutes les façons dont tu pouvais te servir de moi en sachant que je t’étais redevable. Tu as agi pour toi-même avant tout,” dit-il en la désignant du doigt.

Elle connaissait ses difficultés car lorsqu’elle lui demandait ce qui n’allait pas, il répondait en toute honnêteté, lui étalant le chaos qui régnait à l’intérieur. Elle en profitait pour analyser, comprendre, et mieux dresser son monstre de compagnie. Lui, lorsqu’il cherchait à creuser sous la surface, elle ne lui laissait voir qu’une infime partie de ses défauts, préservant en grande partie l’illusion que tout était toujours sous contrôle.

Darius plissa les yeux lorsqu’elle lui demanda si, dans une réalité alternative, il aurait pansé ses plaies. “Qu’est-ce que ça te ferait de le savoir ? Cela n’a plus aucune importance.” Il voyait bien qu’elle doutait et, s’il aurait préféré prouver – encore une fois – qu’elle avait tort, il en était incapable. Car si le Darius d’aujourd’hui avait appris la compassion, on ne pouvait en dire de même pour le Darius du passé, forgé dans le sadisme et la cruauté. En adulant Darla comme si elle était sa souveraine, il était prêt à tout pour elle ; ironiquement, cela le rendait aussi aveugle à ses peurs, ses peines, ses… imperfections. Et lorsque l’illusion s’était évaporée, il s’était retourné contre elle avec une violence aussi excessive que son idolâtrie.

Il se tut pendant un instant, laissant les regrets de sa propre folie l’envahir avant de l’expulser par une grande expiration. Il venait de le dire : les conjectures du passé n’avaient plus d’importance. Il était trop tard ; ils pouvaient seulement aller de l’avant.

Ainsi, ils en vinrent au sujet du fameux fiancé, qui sembla éveiller une réaction défensive que Darius n’avait jamais vue auparavant. Même les iris arctiques de la mutante eurent l’air de prendre une teinte plus chaude alors qu’elle décrivait son amoureux comme un homme parfait. Le vampire s’efforçait de la prendre sérieusement, mais faisait-elle exprès de lui rendre la tâche difficile ? Elle sonnait comme une adolescente aveuglément éprise de son premier crush. “Soit,” dit-il sans pour autant effacer le doute de son visage. Toutefois, il n’avait pas à insister ; Darla pouvait s’amouracher comme elle le voulait, cela ne le regardait pas. Darius pouvait seulement espérer que cet homme inconnu fût quelqu’un de mieux.

Mieux que Darla.
Pour l’aider à renoncer à sa cruauté comme il l’avait influencée à vouloir se marier.
Et mieux que Dracula.
Pour ne pas devenir un autre monstre à ses côtés.

Alors qu’il se préparait à discuter les détails de la robe, il ressentit le besoin de réitérer comment il se sentait par rapport à la façon dont il avait trahi Darla. Mais ses excuses ne valaient rien aux yeux de sa victime, qui lui rappelait que les gestes valaient mieux que les mots et qu’il n’était que ce qu’elle avait fait de lui. Tout comme elle n’était que ce qu’il avait fait d’elle.

Darius se recula dans son siège en croisant les bras. “Tu m’as appris plusieurs choses,” concéda-t-il. “Mais crois-le ou non, nous sommes plus que ce que nous avons fait l’un de l’autre.” Il ne pouvait nier que Darla l’avait introduit à ce monde dans lequel il s’était confortablement installé. Mais quelque chose lui disait que tôt ou tard, il aurait fini par y être attiré d’une façon ou d’une autre. Longtemps après s’être séparé de son amante et mentor, Darius avait continué de s’imprégner de la haute société, tirant des leçons à travers de nombreuses expériences. Darla lui avait ouvert la porte, mais c’était lui qui en avait franchi le cadre sans hésiter. Parce que ce monde était fait pour lui.

Quant à ce que Darla était devenue… “Je t’ai enlevé la vie ; ton ressentiment envers moi est justifié. Pourtant…”  Il décroisa les bras pour s’emparer de son matériel. Crayon à la main, il dessina un cercle dans le vide comme pour contourer le visage de Darla. “...te voilà en chair et en os devant moi, en train de me demander une robe de mariée. Ce n’est pas ce que j’imaginerais d’un avatar de rancune et de méfiance... Pourquoi laisser ces émotions te définir alors que tu te prépares à célébrer tout l’inverse ?

Tandis qu’il parlait, Darius réalisait également à quel point il avait laissé ses perceptions négatives définir qui était Darla à ses yeux. Alors qu’elle était assise devant lui pour lui parler de choses qu’il n’aurait jamais imaginé avant, le vampire se rendait compte que celle qu’il avait connue et démonisée méritait peut-être un peu de cette compassion qu'il avait développée. Peut-être qu'une partie d'elle avait changé. Du moins, il osait l’espérer tandis qu’il essayait d’avoir une conversation moins envenimée.

Tu es plus que ta rancune et ta méfiance. Tu es prête à me faire confiance pour cette occasion importante. Pourquoi me rendre visite sinon ? Je suis conscient d’être un excellent couturier, mais tu sais très bien que je ne suis pas le seul.

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Et toi ? Aurais-tu tout sacrifié pour moi ? Question qui se retournait contre Darla, faisant briller par la même son regard arctique. Prunelles rivées sur les iris sombres du vampire, elle l'écoutait contester -comme à chaque fois - son attachement d'hier pour lui. A son image, Darla avait créé un monstre possédant une faille au cœur, animé d'un doute récurrent, d'un cynisme d'aimer qui faisait vibrer la corde de ses plus belles colères endormies.

« Ne mélange pas tout, Darius. » Ordonnait-elle froidement en l'affrontant de cette expression impérieuse et inflexible. « Être en désaccord et s’opposer sont des choses qui arrivent quel que soit le degré de divergence d’opinion. Que tu n'aies pas partagé ma vision est une chose, mais de là à me tuer pour cela ? Mh ? Vraiment ? » Scepticisme et cynisme flirtant avec les manières de Darla, elle enchainait aussitôt sur un ton toujours aussi péremptoire. « Instrumentaliser ce qui nous unissait et la cause qui nous animait est un peu bas, même pour toi. » Claquant sa langue contre son palais, feu-Nemain se décidait à faire sauter l'ultime verrou de ses réserves alors que la parole se libérait longtemps après son trépas. Trop longtemps après surement. « Si tu demeures encore aujourd'hui incapable de voir qu'il y avait plus qu'une simple cause entre nous, alors, c'est que tu es encore plus aveugle qu'il n'y parait. A moins que tu te sois satisfait de ce déni pour justifier ta propre cruauté. »

Et si le combat des maux aurait pu s'achever là, Darius se retrouvait à renchérir alors que Darla laissait filer un soupir discret. Un soupir de lassitude ; un soupir silencieusement douloureux. Parce qu'elle avait toujours refusé d'ouvrir les portes psychiques de ces sentiments, elle s’était plutôt cachée derrière sa colère et son ressentiment, se promettant alors d'ignorer la portée de ses affections aussi mortes que son corps enterré.

Mais aussi immortelle pouvait-être son âme et ses souvenirs, sa douleur l'était également. Et si l'un s'était senti trahi, l'autre s'était tout simplement sentie blessée. Darius avait créé une fêlure qui avait empêché ensuite Darla de trouver la paix.

Balançant une main vers l'épaule du Vampire, elle le repoussait en arrière afin de le couper dans l'élan de son rire. « Finalement, je me suis trompée, tu n'es pas un monstre dans un beau costume, mais un crétin endimanché ! » Articulait-elle sous le coup de l'énervement tandis qu'un accent anglais ponctuait son verbe. « Evidemment que je t'ai utilisé au début ! Mais crois-tu que j'avais réellement quelque chose à y gagner à soigner tes traumatismes ? A calmer tes cauchemars ? A chasser tes peurs ? A te faire découvrir un autre monde ? Le crois-tu vraiment ? Toi qui sembles si malin et si avisé, prends donc le temps de réfléchir. » Avançant sur Darius, elle le pointait de l'index pour venir appuyer contre son torse à plusieurs reprises. « Crois-tu que je n'aurai pas eu plutôt tout intérêt à te conserver enchainé pour que jamais tu ne te libères ?! » Continuant à le piquer de cet index accusateur, elle perdurait sur sa lancée. « J'ai peut-être perdu ma bonté au fil des vies, mais j'ai tout de même conservé assez de cœur pour te sauver. Alors tu n'as dorénavant plus intérêt à me cracher ta verve malavisée. » Défi brulant dans ses iris glaciales, Darla était prête à incendier l'univers du Vampire pour le punir de ses mots malheureux. Parce que même si elle avait un cœur, c'était un feu vengeur qui coulait encore dans ses veines.

Sa main retombant, elle plissait les yeux en scrutant les traits du Vampire alors qu'il tentait d'esquiver sa question.

Non.
Il n'avait pas le droit d'esquiver.
Il ne pouvait pas.

« Justement, parce que cela n'a plus aucune importance.. Tu devrais pouvoir me répondre en toute impunité. » Un sourire rouge ourlait ses lèvres maquillées. « Ou alors, est-ce que tu refuses de me donner raison ? Attention Darius, on dit que qui ne dit mot, consent. »

Darla n'avait plus de cœur à briser, ainsi Darius ne serait plus la source d'un quelconque chagrin. Désormais, tous les bons sentiments de la mutante avaient déchiré le voile de haine pour atteindre les landes négatives. Le blanc était ainsi devenu noir ; le bon s'était gangrené jusqu'à l'âme. Il n’y avait plus rien à sauver, plus rien à espérer.. Du moins, c’était ainsi que Darla se percevait, comme pour perdurer, pour exister, pour se survivre.

S'installant finalement à sa place alors qu'un bureau venait les séparer, la Réincarnation jaugeait l'expression incrédule de son ancien Monstre Favori et demeurait muette. Parce qu'au dedans, c'était Leta qui fulminait de voir le doute inscrit sur des traits qu'elle ne connaissait pas.. Ou qu'au travers le regard biaisé de son alter ego.

Qui était cet homme pour juger de son union avec Ángel ?
Il n'était assurément pas leur juge.
Tout comme il ne serait plus jamais le bourreau de Darla.

Croisant les jambes alors que ses ongles flirtaient avec les accoudoirs de son fauteuil, la mutante faisait perdurer son mutisme alors qu'elle choisissait le silence au détriment d'une argumentation qui lui demanderait de dévoiler un peu plus ce qu'elle était. Si elle avait enfin accepté – après des décennies de silence et d'oubli – de libérer une part de ses sentiments, elle refusait que cela fut de même avec sa mutation.

Lorsqu'il livra la source de son étonnement, Darla se retrancha naturellement derrière une expression glaciale indéchiffrable alors que ses pensées tournoyaient à la faveur de ses lèvres scellées.

Elle ne pouvait lui expliquer que ce n'était pas son mariage.
Ni ses sentiments.


Et encore moins que tout était plus complexe que cela pouvait bien le laisser paraitre, parce que si l'une était une part de l'autre, l'ambivalence et opacité de leurs sentiments complexifiaient suffisamment la donne.

« ..Ce n'est pas parce que j'ai décidé de lui faire confiance, à lui, que j'ai nécessairement confiance en ce monde. » Répliquait-elle finalement, esquivant pudiquement et impérieusement l'importance des sentiments dans ce mariage.

Darla ne s'était aucunement mise en quête de la compassion de Darius, parce qu'elle refusait de percevoir cette nuance dont il n'avait pas su jadis faire preuve. Elle refusait de voir ce qu'il était supposément devenu, tout comme il refusait de voir au-delà du monstre qu'il avait décalqué sur ses contours.

« Je ne te ferais jamais confiance, Darius. » Avouait-elle, ulcérée par cette réalité qu'il semblait si vite enclin d'oublier. Comment pouvait-elle à jamais faire confiance à celui qui avait permis au destin de se répéter ? « Mais tu connais les goûts, tu sais ce que j'attends et souhaites. Et surtout.. Tu me le dois. »

Dans cette vie plus que dans toute autre, Leta soignerait les plaies béantes abandonnées par Darla. Si l'une tentait tant bien que mal de s'atteler à la tâche ; l'autre se prenait à espérer pour la première fois depuis longtemps.

Et sur cette longue route sinueuse menant au renouveau, apaiser la colère de Nemain participait au premier obstacle vertigineux qui se dressait impérieux devant la mutante.

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Toute cette colère qui fusait dans l’air était en réalité née d’une barrière invisible que le vieux couple n’avait jamais su transpercer. D’un côté, l’impression inaltérable du vampire de n’avoir été qu’un pion d’honneur sur l’échiquier d’une reine prête à tout pour gagner. De l’autre côté, la frustration grandissante de celle qui n’avait pas été comprise dans ses intentions et surtout, ses sentiments.

Qui était vraiment à blâmer ? Celui qui était soi-disant aveugle, ou celle qui n’avait jamais explicitement dévoilé ses couleurs ? Certes, Darla avait toujours favorisé les gestes. Mais si les gestes comptaient plus que les mots, les mots étaient toutefois la légende qui établissait le contexte ; sans mots pour accompagner le tableau, celui-ci était libre d’interprétation. Et Dieu sait comment les interprétations pouvaient varier.

À mesure que l’Eyre se laissait emporter par sa rage débordante, Darius se rendait compte à quel point elle pensait sincèrement l’avoir aimé. Le venin qu’elle lui crachait à la figure sortait d’un corps trahi et d’une âme blessée — il le voyait maintenant. Derrière les propos incendiaires se cachait un cri du cœur. La révélation de sentiments qui n’avaient jamais traversé les lèvres de Nemain.

Mais il était trop tard.
Cinquante ans trop tard.

Il finit par attraper le poignet qui dirigeait l’index accusateur pointé à répétition contre son torse. Serrant les os un peu trop fort entre ses doigts, Darius empêchait la réincarnée de se libérer tandis qu’il retroussait les lèvres. “Je suis désolé que les choses aient été ainsi. Cependant, tu ferais mieux de surveiller ton attitude,” siffla-t-il à mi-voix. “Sinon, notre entretien se termine ici.” Il relâcha son emprise sans pour autant se départir de son autorité froide. Darla était entrée dans un territoire que le maître des lieux ne pouvait tolérer à son encontre. Peu importe les blessures ravivées, il n'allait pas se laisser pousser, insulter et donner des ordres par son fantôme du passé. Elle s’était invitée au sein de l’établissement qui appartenait au mutant, mais James Couture pouvait très bien la mettre dehors. Malgré les allures souveraines qu’elle se donnait, elle n’était pas la reine qu’elle prétendait être.

Pas ici. Pas avec lui.

L’avertissement lancé, il arriva à se calmer le premier. Il se devait de pratiquer ce qu’il prêchait ; il lui tardait de voir si son ancienne amante savait faire de même. La verve malavisée dont elle parlait n’était pas à sens unique.

Se pinçant les lèvres un instant, Darius évitait la question hypothétique à laquelle Darla semblait s’accrocher avec hargne. Pendant qu’elle souriait sournoisement, il toisait sa vis-à-vis avec une expression difficile à lire sur son visage. Après un moment de silence que la mutante prit volontiers pour son consentement, le vampire demanda, “Est-ce que ça te ferait du bien d’entendre que tu as raison ? Ou cherches-tu seulement à te faire du mal ?” Doutant qu’un aveu puisse réellement apaiser la fureur de la ressuscitée, cela ne laissait que la seconde option.

Articulée ou non, la vérité pouvait être cruelle. Mais tout cela ne restait que des spéculations sur une ligne du temps périmée. Peu importe ce qu’il pouvait répondre, Darius ne pouvait changer le passé. Le seul moyen de se racheter était en laissant son courroux de côté tandis que les secondes continuaient de s’écouler.

Il soupira, exaspéré par cette querelle à laquelle il avait autant contribué. “Tu veux une robe, oui ou non ?” Il accordait à la fiancée une dernière chance de lui prouver qu’elle n’était pas seulement venue lui faire perdre son temps.

◇ ◇ ◇

Installé dans son fauteuil de maître, Darius tentait de réajuster sa perception, de voir l’humaine aux rêves brisés derrière le masque froid et impénétrable qui lui faisait face. Cherchant à comprendre ce qui poussait Darla à venir à lui plutôt qu’un autre, il osait pour la première fois s’aventurer dans la possibilité qu’elle fût mieux intentionnée qu’elle ne le laissait paraître. Il lui accordait le bénéfice du doute, parce qu’elle avait finalement osé libérer une partie de ses sentiments.

Malheureusement, telle une enfant gâtée, elle s’empressa de lui rappeler ce qu’il lui devait. Au-delà de sa rancune et son incapacité nette à lui faire confiance, elle voyait…

Un instrument dont elle pouvait se servir.
Rien de plus, rien de moins.

Certaines choses ne changent jamais.

S’appuyant sur ses avant-bras pour s’incliner vers elle, le vampire plongea un regard sévère dans le sien. “Qu’une chose soit claire : si j’accepte de te rendre service, c'est parce que je l’ai décidé. Parce que j’ai la volonté que l’on reparte sur un pied d’égalité plutôt que de répéter la dynamique du passé.” Celle où il lui devait sa vie ; celle où elle se servait de lui. Ils avaient bien vu où cela les avait menés. “Je suis responsable de ta mort, mais tu es la seule responsable de la rancune qui continue de te pourrir la vie.

La dernière fois, il avait déjà tenté de s’excuser et même de proposer une entente où ils pourraient coopérer. Aujourd’hui, en plus d'avoir promptement rejeté la ré-expression de sa culpabilité, Darla se comportait comme une totale garce.

Évidemment, la victime n’avait pas à pardonner son tueur.
Mais Darius ne lui devait plus rien.

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Suffisance levée brique par brique grâce à la sécurité de la tour d'ivoire James Couture, Darius se révélait tout aussi détestable qu'avait pu l'être Darla dans ses heures les plus fastes. Et à le voir contenir sa rage, à le voir ordonner pour mieux la museler, la mutante se jura qu'une vengeance plus amère et plus grandiose serait nécessaire pour calmer sa vindicte, à elle, et pour briser son piédestal, à lui.

Promesse silencieuse d'une bombe à retardement qu'elle armait avec l'aval de son alter ego tout autant remonté au dedans ; la double influence provoquait une émulation qui rendait le sourire à Darla. Sans répondre, sans s'offusquer ; Elle se libérait plutôt pour adresser un regard cryptique que ses lèvres closes invitaient à interprétation. Détournée, elle s'installait sur le fauteuil mis à disposition.

Elle ajournait ainsi autant ses sentiments que cette conversation ;
Parce que Darius ne méritait guère plus d’honnêteté.
Parce que Darla n’avait plus une once de confiance en son ancien amant pour lui livrer davantage de sentiments.

Si l'un avait – d’ailleurs – besoin du fauteuil de maitre pour assoir sa position, Darla possédait – quant à elle – une allure souveraine qui transcendait toutes les occasions et tous les lieux. Droite et redevenue calme, il y avait comme un parfum de dangereuse sérénité qui embaumait l’air. Toute la peine sournoisement échappée plutôt avait été enfermée dans une boite pour ne conserver que l'essentiel. Ce reste qui la rendait infiniment plus garce que ce que Darius pouvait imaginer.

« L'égalité se fait à la faveur d'un terrain neutre. Ne joue pas avec moi et peut-être que je ne jouerais pas avec toi, en retour, Darius. » Articulait-elle dans un calme d'observation glacial alors qu'un sourire venait arquer la commissure de ses lèvres maquillées.

Son attention pleinement portée sur le carnet de croquis encore vierge, elle releva - l'instant d'après - son regard arctique pour le plonger dans celui de Darius et l'observer longuement. « Rappelle-moi une chose.. » Commençait-elle, une mine curieuse étirant ses traits. « Comment t'es-tu libéré de ta colère et de ton mal, à l'époque ? Tu sais, celle qui t’ulcérais jour et nuit.. » Par la torture, un véritable bain de sang sadique ; elle le savait, parce qu'elle en avait été l'instigatrice afin de purger Dracula de ses démons intérieurs. Laissant le souvenir faire son chemin dans l'esprit du principal intéressé, elle s'adossait tranquillement au fauteuil.

L'instant d'après, Darla croisa les jambes tranquillement pour nouer ses mains sur ses cuisses. Son silence se rompit finalement alors qu'elle penchait le visage sur le côté. « Je ne pense pas qu'il soit avisé que je porte du blanc.. Je me vois plutôt assez bien dans un blanc tirant sur le beige. Quelque chose réhaussant mon teint. » Recentrée sur la robe, Darla s'imaginait déjà ce qui irait bien à ce corps et surtout à Leta. « Un bustier et une belle broderie serait idéal, mais pas dans le cliché de toutes ces robes que l'on peut voir. Pas de voile non plus. Mais plutôt un drapé entourant une fente remontant jusqu'au haut de la cuisse. Je veux que mes épaules soient dégagées également.. »

Perdue dans ses pensées, Darla constata que Leta n'était plus là pour l'écouter et cela la fit légèrement sourire. Reportant finalement son regard sur Darius, elle enchaina, imperturbable : « Je veux que cette robe soit à la fois un classique et une pièce sulfureuse. Je n'accepterais rien de moins que la perfection.. Es-tu capable de me proposer quelque chose de cet acabit-là ? »

Si Darla était une garce avérée, il sembla qu'elle fut également une dame aux exigences redoutables. Darius le savait pour l'avoir côtoyé assez longtemps. Et s'il avait songé pouvoir mener la danse dans sa tour d'ivoire, Nemain avait finalement reprit la main afin de dresser la liste de ses souhaits.

Après tout, est-ce que cela n'allait pas dans le sens du Vampire ?
De ne pas vouloir gâcher son temps ?


Ce qui s'était oublié pendant quelques minutes, c'était que Darla était venue avec un but et elle ne comptait repartir qu'une fois ce dernier atteint.

Et ce but-là, elle ne se l'était pas fixé pour elle.
Mais pour Leta.
Seulement pour Leta.

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L’arrogance de Darla se faisait plus flagrante à mesure que les minutes passaient. Ce n’était pas seulement aux sentiments amoureux que Darius avait été aveugle par le passé ; c’était aussi à cette attitude d’enfant gâtée, comme si le monde était à ses pieds et qu’elle pouvait se permettre le moindre caprice. Peut-être avait-il contribué à renforcer ce comportement lorsqu’il l’adulait follement. Mais tout ça était terminé aujourd’hui. Maintenant qu’il ne la mettait plus sur un piédestal, il réalisait à quel point elle était… petite.

Je ne suis pas celui qui joue avec toi,” fit-il remarquer en levant un sourcil, peu impressionné par l’avertissement qui, pour lui, ne faisait aucun sens. Darius pouvait être bien des choses aux yeux de son ancienne amante, mais il ne se considérait pas comme un joueur envers elle. Surtout pas depuis leurs retrouvailles où il semblait être le seul à chercher le terrain d’entente. “... Ni suis-je celui qui prend un malin plaisir à suggérer que la réciprocité restera à déterminer selon tes envies. Un autre enfantillage de ta part,” ajouta-t-il en inclinant la tête sur le côté pendant qu’il toisait la réincarnée avec jugement.

Il n’était pas surpris, toutefois : Darla aimait se positionner au-dessus des autres et s’accrochait à tout ce qu’elle pouvait pour maintenir ce rang imaginaire.

Même s’il n’y avait presque rien à sa portée.
Même s’il ne restait à la mutante qu’une tentative désespérée.

Maintenant que Darius se rendait compte de ses tactiques, celles-ci étaient beaucoup moins efficaces. La façon dont elle s'amusait à évoquer comment il s’était libéré de ses maux un demi-siècle plus tôt lui semblait pathétique. Un coup bas pour tenter de déstabiliser celui qui en avait déjà assez sur la conscience pour s’en faire rajouter sous le nez.

C’était une autre époque, une époque où je ne connaissais rien de mieux. Heureusement que je ne suis pas resté pris dans le passé,” se contenta-t-il de répondre sur un ton étonnement doux. Ce qu’il voyait devant lui n’était plus un monstre, mais juste une femme tristement prisonnière d’un temps révolu. Sa capacité à renaître l’empêchait-elle, paradoxalement, de repartir à zéro ? Darius l’ignorait, mais quoi qu’il en fût, il refusait de laisser les paroles de Darla le tirer davantage vers le bas. Ainsi, le vampire se résolut à ne plus prendre part aux discussions stériles et au pointage de doigt qui semblaient toujours revenir à la charge.

Il avait étalé ses cartes sur la table — ses excuses, ses regrets, sa volonté de trouver un vrai terrain d’entente en partant sur une base honnête. Darla était libre de les prendre ou de les laisser, mais dans le second cas, à quoi bon essayer de raisonner davantage avec quelqu’un qui n’avait vraisemblablement rien de positif à lui apporter ? Voire chercher à se faire pardonner ? Le Sinclair n’avait pas l’énergie de se battre pour quelqu’un qui lui paraissait incapable de se remettre en question. La mince fenêtre de vulnérabilité que la réincarnée avait révélée plus tôt s’était rapidement refermée, comme si cela n’avait été qu’une faille indésirée.

Papier et crayon à la main, il finit par se concentrer sur les exigences de Darla quant à la robe qu’elle imaginait. Malgré tous leurs désaccords, il était vrai que le couturier connaissait par coeur les goûts de son ancienne compagne ; il n’avait pas trop de mal à visualiser le vêtement dans sa tête. En silence, il esquissa la robe et les principaux attributs qui lui étaient décrits. Puis, il retourna son croquis pour le montrer à la future mariée.

De la pointe de son crayon, il lui désigna les éléments importants. “Épaules dégagées, fente remontante et bustier moulant pour contraster avec le bas flottant,” expliqua-t-il en adoptant sa neutralité professionnelle. C’était dorénavant tout ce qu’il acceptait de maintenir comme relation avec sa cliente. “La majorité du tissu sera texturée à l’aide d’un motif suivant tes courbes pour les accentuer juste comme il faut, en plus d’être translucide pour laisser suggérer ce qui se cache en-dessous.” À ces mots, Darius ne put s’empêcher de lancer un bref regard complice à celle qui l’écoutait — non seulement était-il dans son élément, mais il savait très bien que Darla cherchait le type d’attention que cette robe lui procurerait. “Par contre, le drapé entourant ton bras droit et le bas de ta robe serait de couleur uniforme, opaque, et beaucoup plus soyeux – encore une fois pour ajouter du contraste et de la dimension, en plus d'apporter ce côté plus classique que tu recherches,” conclut-il en ayant rapidement retrouvé son sérieux.

Il arracha ensuite la feuille du cahier et la tendit à Darla pour qu’elle puisse tout examiner de plus près. “Si tu as quelque chose à redire, on peut faire ça maintenant, ou tu peux prendre le temps d’y penser et revenir plus tard. Sinon, elle sera prête dans le mois.

Darius comptait bien lui confectionner cette robe de rêve. Puis, il allait gentiment envoyer Darla sur le chemin de son mariage pour ne plus avoir affaire à ce fantôme qui s’avérait plus déplorable que menaçant.

Finalement, il avait un peu pitié d’elle.


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Dédain qui s'accumulait de part et d'autre, Darla cultivait un ressentiment grandissant à l’égard de Dracula au fil des prises de consciences des deux âmes cohabitant derrière le regard métamorphosé de la Forsyth. Darius pouvait se vanter d'une chose rarissime ; il était parvenu à créer un accord entre la Garce et la Peste. Alignement parfait des susceptibilités, si l'une prenait avec une distance froide et méprisante l'attitude hautaine du Vampire, l'autre le méprisait pour ce qu'il était devenu.

Alors que Darius avait été en parti façonné par la mécanique d'un mimétisme dont son mentor fut l'instigatrice, cette dernière trouva l'ironie de la situation plutôt cinglante. Et au lieu de la désespérer, cela fit s’embraser son feu intérieur de manière plus prodigieuse encore. Il s‘agissait d’ailleurs d’une flamme dévorante que Leta vint nourrir intuitivement par son besoin de prouver que le regard condescendant du mutant n'était qu'une faute de plus à ajouter au tableau noirci de ses fautes.

Extérieurement, c'était désormais un calme plat et distant qui lissait les traits de la Réincarnée. Un sourire charmant ourlant ses lèvres assassines, elle pencha le visage sur le côté tranquillement.

« Je n'ai aucunement besoin de ta bienpensante, tu devrais plutôt la conserver pour ces autres incapables de voir qui tu es vraiment. » Visage se redressant lentement, Darla vivait avec la conscience alerte d'une multitude de faits. Et si l'un d'eux mettait en exergue sa déchéance, le reste donnait un crédit à la mémoire. Une mémoire dont elle se faisait un devoir. « Lorsque tu auras vécu un peu plus que la vie d'un septuagénaire pensant avoir tout vu, je te permettrais de me juger. »

Se détournant pour gagner sa fameuse place, elle conclue sur un simple.. « Ne pas s'enfermer dans le passé est une chose, le renier pour se donner bonne conscience en est une autre. »

Assise donc, elle regarda finalement le crayon de son ancien amant s'activer sur le papier afin de dessiner les contours de ses exigences. Professionnalisme surpassant les rancœurs, Darla enfouit dans une boite suffisamment grande toute sa vindicte afin de se focaliser sur ce qui pourrait contenter son alter ego.

Etrange volonté de la satisfaire dans la guerre constante de leur cohabitation, Darla voulait offrir quelque chose à Leta. Quelque chose qui pouvait compter au-delà des mots et de ce qu'elles pouvaient vivre au quotidien. C’était indubitablement l’ébauche d'un amour vache alors même que l'une n'était que le reflet de l'autre. De ses pires démons à son futur incertain. Ainsi la Garce se montra particulièrement attentive en scrutant le dessin et en écoutant les descriptions fournies par le mutant.

Face à son coup d'œil complice, elle ne lui adressa qu'une œillade rapide avant de se focaliser sur l’esquisse. Lorsqu'il lui présenta, elle lui désigna de l'index le bustier brodé. « Il ne faudrait pas que ce soit trop translucide. Le translucide peut aisément devenir vulgaire. » Si une chose était certaine, c'était que Darla maitrisait avec aisance l'exercice du style. Pensive, elle scruta longuement le dessin alors qu'elle se contentait de répondre à Darius un.. « Mhmh. » Concernant les éléments à revoir. Puis elle enchaina tranquillement. « J'attendrais de voir au premier essayage, nous ferons les ajustements à cet instant. »

Ce qui ne manquait pas de logique.
C'était sa manière bien à elle de dire que le croquis lui convenait.  


Inspirant, elle glissa la feuille en direction de Darius. « Il serait logique que tu confectionnes également le costume du futur mari, me semble-t-il. » Distance prise, comme si elle se plaçait en marraine plus qu'en épouse, elle finit par se relever. Sa pochette récupérée, elle sorti une carte de visite où était inscrit un numéro de téléphone sans nom, avec tout juste l’ébauche d’initiales distingués. Elle la déposa sur l'esquisse. « Tu me feras part de tes disponibilités. En attendant, je pense que nous en avons terminé pour aujourd'hui. »

Tournant les talons, elle s'arrêta finalement à mi-chemin vers la sortie pour pivoter sur ses appuis et reposer son regard glacial sur le sien. « Tu pourras envoyer la facture chez miss Forsyth. Je veillerais à leur laisser les coordonnés nécessaires. Ne t’étonne pas si le chèque est à mon nom, Darla Eyre. »

Parce qu'elle refusait qu’il puisse lui faire une fleur pour les tenues du mariage.
Parce qu'elle refusait de demeurer davantage encore dans l'anonymat.


Ainsi Darius, par son intransigeance à dénigrer Darla était finalement parvenu à la faire renaitre de ses cendres. Car à compter l'instant où elle passerait le seuil de James Couture, Darla comptait bien retrouver ce qu'elle avait laissé en sommeille suite à sa disparition.

Sa vie.
Son œuvre.
Ses biens.

« Bonne journée, James Couture. » Conclut la Réincarnée avec son accent anglais avant de finalement passer la porte qu'elle ouvrait afin de quitter la tour d'ivoire de Dracula.

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