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Le délicat tempo d'une fleur [Fe]

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Elle quitte rarement l'institut ces derniers mois. Lorsqu'elle le fait, Brianna s'assure d'être joignable par Samara à tout moment, son GPS allumé en permanence. Elle ne veut pas disparaître à nouveau, mais elle ne veut pas céder à la peur, rester bloquée par cette émotion. Non, Brianna à besoin d'avancer et besoin de sortir. Maintenir une routine extérieure. La perte d'un membre de sa famille, Brianna s'en souviens, ce vide, cette tristesse. Willow la traverse aussi, cette épreuve en ce moment. Brianna s'est décidée à sortir pour trouver quelque chose qui pourrait la réconforter. À l'époque, Willow était là pour elle alors elle veux être là elle aussi.

Elle n'est pas très douée pour trouver des cadeaux Brianna, alors elle traverse Brooklyn à la recherche d'une idée. Habillée d'un Short en jean et d'un débardeur, les cheveux attachés en queue-de-cheval, un sac à dos sur le dos. La mutante s'arrête lorsque son regard tombe sur celui d'une jeune femme suivie par deux gars. Entre la vitesse de la jeune fille et ceux des gars, une rencontre va avoir lieu. Brianna fronce les sourcils, son intuition la pousse à s'y mêler. Elle change son itinéraire, le temps qu'elle va mettre pour les rejoindre, les deux auront déjà entamé une discussion avec la jeune fille.

Elle s'avance dans la ruelle, seuls les trois individus s'y trouvent. Plus elle approche, plus elle entends des brides de discussions. Les phrases rapides et mâchées des gars claquent et la jeune fille à un accent très prononcé. Une touriste ? La sinno-anglaise siffle pour attirer l'attention des garçons.

‟ Vous devriez la laisser, ou parler de façon plus gentille, vous savez quoi? Deux gars qui parlent à une fille dans une ruelle c'est un peut suspect.” Lâche la mutante.

L'un des gars sort une main de sa poche en se tournant. Brianna aperçoit quelques petites étincelles passer entre ses doigts. Elle soupire.

‟ Tu n'auras pas le temps.” prévint Brianna.
‟ Ha ouai, tu veux parier?”

Brianna prend une grande inspiration. Cette fois, elle doit réussir. Elle tend ses mains en avant et créer une petite zone temporelle autour de l'homme. Le temps se tord et il ralentit autour du gars. L'autre délaisse la jeune fille pour se tourner vers Brianna, surpris par ce qu'elle faisait à son ami. Son tempo discordait avec celui de son ami. Brianna seule parvenait à capter cette petite fluctuation, cela faisait partie de sa mutation.

‟ Un pas et tu connais la même chose. Laissez la jeune fille.” Ordonne Brianna. ‟ Je libère ton ami si tu la laisses. Entendu?” Elle attends qu'il accepte avant d'avancer vers lui, l'autre avançant toujours au ralenti. Il n'aura pas le temps de la voir se déplacer et de réagir en conséquence. " Le temps, c'est moi d'accord ? Alors ?" Il accepte et Brianna tient sa promesse en libérant l'autre qui semble un peut perdu par la situation. " Je vous laisse trente seconde pour présenter vos excuses à la demoiselle avant de retourner voir ailleurs."

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LE DELICAT TEMPO D'UNE FLEUR
FT. BRIANNA J. MCTRAVISH






Regarder partout. Déchiffrer les regards. Observer le nom des panneaux sans savoir ce que cela signifie. C'est épuisant...

Cela fait peu de temps que je suis arrivée ici. Dans un pays que je ne connais pas et avec une culture que je ne connais pas. C'est très différent de mon pays natif et je regrette énormément les décors et les fonctions de ma patrie, mais je dois m'habituer. Je n'ai plus le choix. Monsieur Park n'est plus là pour me guider et sans ce protecteur qui a toujours été présent pour moi, je me sens perdue. C'est d'ailleurs la première fois que je me retrouve aussi... Seule. J'en ai presque oublié la sensation amère que cela me procure. Je marche dans cette rue en ignorant complètement où je suis. Je ne connais pas cette ville comme ma poche et les divers arrondissements n'aident en rien. Je marche sous un soleil de plomb et je décide de m'arrêter dans un Starbucks où je commande un café glacé. Bien que je sois en terrain inconnu, j'arrive à aligner des mots pour former des phrases pointées par un fort accent. Cette foutue langue est complexe et si j'arrive à m'exprimer, certains mots restent difficile à comprendre.

Vêtue d'une jupe mauve pastel et d'un chemisier blanc, ma petite taille est compensée par les chaussures à talon que je porte. Une très fine brise chaude traverse ma longue chevelure sombre et fait danser quelques mèches dans mon dos. Le gobelet de ma boisson en main, mon petit sac beige clair relié à une lanière qui repose contre l'intérieur de mon avant bras pend dans le vide et se balance au rythme de mes pas. Je questionne une passante pour savoir où je peux trouver ce « Central Park » que je recherche depuis au moins deux bonnes heures. Quoi ? Je ne suis pas dans le bon arrondissement ? Bon. Je me penche en avant afin de la remercier pour ce renseignement et cela me vaut d'étranges regards. Je décide donc d'entrer dans une ruelle peu fréquentée pour profiter de l'ombre, cependant, je ne me sens très vite plus seule. Des pas. Des rires. Ces sons me suivent et je ne suis pas d'humeur. Deux jeunes m'interpellent et l'éducation de mes parents me fait défaut. Je suis trop polie et donc, je m'arrête pour me retourner. Les deux hommes se mettent à me parler avec une certaine lubricité et des crachent des phrases qui n'ont aucun sens à mes yeux.

« Pardon. Je ne comprends pas. » Je réponds confuse. L'un des deux m'attrape le bras me faisant lâcher ma boisson qui se renverse sur le sol. Je ferme un instant les yeux pour soupirer. J'ai chaud, j'ai mal aux pieds et je n'ai pas le temps de m'occuper de deux gamins. Je sais me défendre, mais je dois faire profile bas, je ne suis plus en Corée du Sud et je n'ai pas les moyens financiers pour acheter un policier ou même un juge si j'ai des problèmes avec la loi. Je ne dois pas utiliser mon pouvoir. L'oppression des mutants est pire en Amérique, je dois être intelligente. Mais tandis que la colère me pique le nez, une voix féminine me sort de mes envies de meurtre. Tout se passe rapidement. Enfin, sauf pour l'un des jeunes qui se met soudainement à agir au ralentit visiblement sous l'influence du don de l'inconnue qui semble désirer me venir en aide. Menacé par la présumée mutante, l'autre idiot relâche mon bras. Je suis sur le cul.

Cette femme agit avec une assurance qui me surprend au plus haut point. Mes lèvres s'ouvrent plusieurs fois, je tente de parler mais aucun son ne sort. Je n'ai pas rencontré d'autre mutant depuis dix ans. Je me reprend et agite les mains devant moi en déclarant d'une voix douce : « Non non... Pas besoin qu'ils s'excusent ! » En vérité, je veux les voir dégager. La confiance dont fait preuve la jeune femme me pousse à agir un peu plus de la même façon. Je regarde les deux humains avec agacement et lâche une phrase en Coréen : « Aish ! Gyesog ileomyeon babogat-eun jis-eul halgeoya, i meongcheong-a !* » suivie d'un long soupire. « Partez, vous êtes embêtants ! » Le désavantage que de parler une langue qu'on ne maîtrise pas, c'est de ne pas pouvoir jurer ou bien s'énerver dans celle-ci. Après quelques regards confus, ils déguerpissent et je reste trois petites secondes silencieuse et immobile avant de ramasser le gobelet vide qui jonche le sol et de me pencher en avant face à l'autre mutante. « Merci pour votre intervention, c'est très aimable à vous. » Je lui adresse un sourire.

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L'adrénaline de l'instant pousse Brianna à ne pas flancher. Elle avait promis à Willow d'y aller doucement pourtant, mais voir quelqu'un qui à besoin d'aide est une urgence, un écart qu'elle s'offre. Elle fait de son mieux pour ne pas relâcher la pression. Brianna n'aime pas que l'on s'en prenne à d'autres. Elle voudrait qu'ils s’excusent. Elle voudrait qu'ils comprennent surtout, qu'à sous-estimer les gens, ont fini par s'en mordre les doigts, mais l'inconnue n'est pas de cet avis. Après un moment d'hésitation, Brianna cesse son emprise sur le temps qui revient à la normale. Ses yeux voient flou un court instant et une migraine commence doucement à s'installer dans sa boîte crânienne. Elle ne comprends rien à ce que dit l'inconnue - du coréen devine Brianna - mais cela fait partir les deux hommes. Loin de leurs regards, Brianna soupire pour relâcher la pression. Elle n'aime pas vraiment se battre, la défense, c'est plus son truc. Elle se sent soulagée qu'ils n'aient pas voulu aller plus loin. Sa capacité de dissuasion fonctionne encore très bien.

‟ Ha… Heureusement qu'ils en ont plus dans la voix que dans le pantalon.” Ses muscles se relâchent doucement et elle se tourne vers l'inconnue.« Merci pour votre intervention, c'est très aimable à vous. » Brianna à un petit sourire. ‟ Ce n'est rien, faut bien s'entraider quelques fois. Enfin, moi, j'aimerais bien qu'on me vienne en aide si ça m'arrive, alors je viens en aide aux gens quand ça leur arrive.” La jeune fille à un fort accent et Brianna l'a remarqué. ‟ Tu viens d’où ? T'es dans le coin depuis longtemps ? Je suis Brianna, tu veux mon téléphone ? Si jamais t'as besoin d'aide ? D'un endroit ou aller…” Elle parle trop rapidement. Elle le voit dans le regard de la jeune fille. Alors Brianna prend une grande inspiration. Parler. Lentement.

‟ Je suis Brianna McTravish.” Pause. ‟ Je ne suis pas de New York, j'suis arrivé un jour, mais je venais d'Angleterre.” Pause. ‟ Tu viens d'où? Corée du Sud? Tu es en ville depuis longtemps ?” Pause. ‟ Je peux te laisser mon numéro si tu as besoin…D'une visite du coin ? D'un endroit ou aller en cas de besoin.” Termine Chrono-girl, prenant sur elle pour ne pas céder à son besoin d'aller vite. Brianna vibre intensément et ralentir est plus difficile pour elle qu'aller vite. Elle enfonce une main dans sa poche, ses doigts effleurent une balle-molle qu'elle triture. Elle a besoin de mouvement et l'objet la rassure quand elle est dehors. ‟ Des mutants ont déjà disparu alors il faut être prudent quand on est seuls dans les rues.” Douloureux souvenirs qui la hantent encore parfois. ‟ Je peux te raccompagner si tu veux.”

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