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Mind Like Water | DAMALIA

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La dernière fois qu’ils s’étaient vus, ils avaient passé une nuit des plus imprévisibles, autant dans le bon que dans le mauvais sens. Qui aurait anticipé que le pacte de leur réconciliation, initié par des ébats enflammés, aurait finalement été scellé par leur complicité dans le meurtre de faux policiers ? Certainement pas Darius, qui se retrouva dans un état doux-amer suite au départ d’Amalia. Si le téléphone qu’il lui avait laissé les aidait à rester en contact — peut-être trop, parfois — une partie de lui ne pouvait s’empêcher de ruminer par rapport à leur dernière rencontre.

Ils étaient censés avoir ce plan, ce subterfuge qui devait leur permettre de se voir régulièrement et pourtant, cela faisait plus d’une semaine qu’Amalia repoussait leur prochain rendez-vous sans réellement donner d’explications. Même si elle faisait comme si de rien n’était et répétait qu’elle était seulement occupée, Darius se demandait si elle ne subissait pas les répercussions de l’incident avec les agents de contrôle. Mais dès qu’il tentait d’en parler, elle s’empressait de changer de sujet, comme lorsqu’il avait essayé d’ouvrir la conversation sur sa famille ou ses cauchemars. Il y avait un mur qu’il n’arrivait pas encore à percer et il allait devoir trouver un moyen d’y arriver, pour leur bien à tous les deux.

En attendant, il avait tout de même commencé à ramener quelques effets personnels au loft de Manhattan. Il était allé jusqu’à faire appel à un nouvel homme de ménage afin de s’assurer que peu importe ce qu’Amalia viendrait faire entre ces quatres murs, l’endroit resterait propre et rangé. À un moment, il remarqua que certaines affaires semblaient avoir bougé entre ses visites. Ce n’était rien de majeur : un livre avait changé d’étagère, les ustensiles étaient inversés dans le tiroir, la brosse à dents avait changé de côté au-dessus de l’évier. Sûrement qu’Amalia l’aurait prévenu si elle pouvait passer au loft ? Il se fit une note mentale pour rappeler à Felix que son boulot était de nettoyer, pas de redécorer.

Au bout de dix jours, Amalia lui annonça enfin qu’elle avait convaincu Trask de la laisser partir en séjour avec monsieur Couture. “Que veux-tu dire par séjour ?” avait-il répondu, à la fois intrigué et sur ses gardes : ce n’était pas comme s’il pouvait soudainement se libérer plusieurs jours à l'improviste juste parce que Copycat en avait décidé ainsi. Il soupira lorsqu’il comprit que le deal était seulement pour deux jours. “Alors que dis-tu d’un week-end en forêt ?” S’il était pour passer 48 heures en compagnie d’Amalia, autant s’éloigner de la ville et minimiser les risques de meurtre pour une fois. Et puis, Darius lui-même pouvait profiter de l’environnement naturel.

C’est ainsi qu’il l'attendait un samedi matin au point de rendez-vous à la bordure de la ville. La voiture garée, il était sorti prendre l’air en observant chaque blonde passer dans l’espoir qu’il s’agissait d’Amalia. Il avait hâte de la revoir.

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> mind like water
@Darius Sinclair

Ce matin tu peines à contenir ton trop plein d’énergie parce que dans quelques heures seulement, tu revois Darius et cette nouvelle te met dans tous tes états. Tu aurais pu le retrouver bien plus tôt au loft mais tu ne voulais pas qu’il voit l’étendue de tes blessures. La faute au double meurtre, particulièrement dur à gérer. Après avoir balancé le corps de Thompson dans la flotte et celui de Cornwell dans un conteneur abandonné, tu as laissé leur voiture sur un parking désert sans caméra de surveillance, parcouru la moitié de la ville pour déposer un des téléphones, l’autre moitié pour en faire autant. Efforts déployés dans l’unique but de rendre la résolution de leur disparition plus longue. En effet, Trask ne pouvait remonter la piste et te punir de suite, il te fallait d’abord évacuer le gène X de Dracula afin de ne pas guérir des dommages subis. Un comble non ? Tu détenais l’ultime remède contre les maux de l’humanité et devais malheureusement t’en séparer. Attendre que la copie prenne fin puisque tu ignores comment l’abolir par ta propre volonté. Avant il te suffisait d’en copier une autre mais maintenant que tu es capable de conserver deux mutations en même temps, c’est différent.

Evolution tenue secrète, n’ayant nullement l’intention de la partager à l’équipe de recherche, encore moins à cette ordure d’Edward. Néanmoins, tu comptes en parler à ton compagnon. A vrai dire, tu es surprise qu’il ne s’en soit pas rendu compte lors de sa dernière morsure. Il devait certainement être trop occupé à t’emmener au septième ciel pour farfouiller dans ta mémoire. Ce souvenir te rend encore plus légère et tu tentes de l’occulter en pénétrant dans le bâtiment de Trask. Passage obligatoire, check-up complet avant ton week-end escapade en forêt. T’es contente de quitter New-York, te retrouver loin de la ville, du monde, des emmerdes et ne ressens absolument aucun scrupule à mentir à la face de tes bourreaux. L’examen sérologique terminé, tu quittes sans plus attendre la nouvelle scientifique pour te diriger au point de rendez-vous. Par précaution, tu vérifies de ne pas être suivie mais il semble que ton superviseur se contente de te filer avec la puce. Y’a rien de plus dissuasif que deux cadavres, ça envoie un message clair et précis du genre : t’es le prochain.

Au loin, tu aperçois la silhouette élégante de Darius et te presses d’arriver à sa hauteur. « Tu es en avance ! » A moins que tu ne sois en retard ? Peu t’importe, tu le serres dans tes bras avec toute l’affection que tu lui portes avant de l’embrasser. T’es si heureuse d’être de nouveau en sa compagnie et ton sourire l’exprime de long en large. Un sourire sincère. « T’as aimé mes sextos ? » Ouais clairement, y’a des priorités dans la vie et avoir l’opinion de ton petit-ami sur tes nudes en est une. Faut dire que c’est ta toute première relation depuis une bonne décennie alors tu évolues un peu en terrain inconnu. Evidemment, t’as utilisé la ligne sécurisée et non le téléphone de service pour les transmettre, n’ayant pas envie de t’exhiber devant tous les agents traskiens même si pour la crédibilité de votre prétendue liaison, vous avez également communiqué par ce biais. Entretenir une vraie idylle en plus d’une fausse, c’est du boulot considérable mais ça vaut le cou, non ? « J’aime bien la nouvelle décoration du loft au fait ! » Que tu précises pendant que Darius charge tes sacs dans le coffre de sa voiture.
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Il était autant en avance qu’elle était en retard, mais pour une fois, Darius ne prêtait pas attention à sa montre. Ils s’apprêtaient à partir en forêt, là où la notion du temps ne paraissait plus si importante. Si la nouvelle de dernière minute l’avait presque pris au dépourvu, il s’était rapidement fait à l’idée de passer un week-end éloigné de tout, en compagnie seulement de celle qui arrivait à faire changer le tempo de son cœur. Cela ne pouvait que leur faire du bien : leurs meilleurs moments étaient ceux pendant lesquels ils pouvaient faire fi de leurs contraintes respectives, de leur armure respective. Ces moments où ils se permettaient d’être vulnérables pour laisser entrer l’autre dans leur jardin secret. Depuis qu’il en avait eu un premier aperçu lors du rendez-vous au restaurant, Darius n’avait jamais cessé de s’y accrocher, de vouloir repêcher l’Amalia qui se trouvait derrière la monstrueuse mascotte de Trask Industries.

Quand enfin elle se jeta vers lui avec un sourire qui ne trompait pas, Darius l’accueillit à bras ouvert, se délectant du parfum dans ses cheveux et de la douceur de ses lèvres. L’important était qu’elle eut réussi à le rejoindre — il ne pouvait rien prendre pour acquis dans leurs circonstances actuelles.

Les coins de ses lèvres s’étirèrent en un sourire fermé face à la question sans détour qui lui fut posée. “Il faudrait être fou pour ne pas les apprécier, mais tu le sais déjà,” dit-il en faisant référence aux réponses qu'il avait envoyées. C'était un gros euphémisme, car en réalité, les nudes l'avaient bien excité. Mais de un, il ne savait pas très bien communiquer ce genre de choses ; de deux, ses SMS n'étaient pas particulièrement expressifs. Et de trois, il avait aussi autre chose en tête là maintenant. Il vint l’embrasser à nouveau avant d’ajouter, “Et ça ne vaudra jamais la vraie affaire… Tu m’as manqué.” Ses doigts caressaient la joue d’Amalia tandis que ses yeux laissaient subtilement paraître sa déception de ne pas l’avoir revue plus tôt. Bien qu’il fût aux anges de la revoir aujourd’hui, dix jours était une longue attente lorsque cela faisait suite à leur première nuit d’intimité, même si ce n'était pas vraiment de la faute de la mutante. Il pouvait imaginer que l'infâme Edward eût voulu raccourcir sa laisse suite à la disparition des deux agents.

Se tournant dos à elle le temps de placer les sacs dans le coffre, il se figea un bref instant à la mention du loft. “... J’ignorais que tu avais eu le temps d’y passer,” finit-il par commenter en refermant le coffre. Il vint ensuite ouvrir la portière du côté passager pour qu’elle y prenne place, puis alla s’installer derrière le volant. Le regard concentré sur leurs environs tandis qu’il s’apprêtait à rejoindre la circulation, il demanda, “Combien de fois y es-tu allée ?

Il s’efforçait de garder un ton neutre, mais au fond, le fait qu’elle ne lui eût pas laissé un mot par rapport à sa (ou ses) visite lui serrait le cœur un peu plus fort qu’il ne voulait l’admettre. Il la croyait lorsqu'elle lui disait être trop occupée pour se rencontrer, mais si elle avait eu le temps de se rendre au loft et d’y remarquer la décoration, pourquoi ne le lui avait-elle pas dit ?

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> mind like water
@Darius Sinclair

Un sourire de satisfaction se pose sur tes lèvres quand il répond à ta question. Malgré les messages reçus de la part de Darius, rien ne vaut ses mots prononcés depuis le contour de sa bouche enivrante. Tu restes ainsi pendue à son cou quelques secondes pour profiter de la vue, de la sensation de ses bras qui t’enlacent, de ses doigts qui te frôlent. « J’espère bien ! » Tu aurais aimé le retrouver dans le loft plus tôt mais c’était impossible. C’était impossible qu’il te voie dans un état aussi laborieux. Impossible qu’il pose les yeux sur tes ecchymoses bleutées, violacées, noires, aperçoive les traces des électrochocs et autres tortures administrées par la joyeuse filiale Trask. Impossible d’être à nouveau vulnérable, ayant bien du mal à faire tomber ce mur entre vous. Alors tu as préféré repousser les retrouvailles fiévreuses et entretenir l’envie, la tentation, la flamme brûlante d’une autre façon. Abus considérable de nudes et montagne de sms coquins pour nourrir le manque, lui manquer autant qu’il te manquait si ce n’est plus. Le besoin de rester dans un recoin de sa tête, ne jamais quitter ses pensées.

Tu ne te rends pas compte de sa réaction quand tu mentionnes le loft, observant les alentours par habitude et précaution. Même que tu l’écoutes d’une oreille distraite. Jusqu’à l’entendre ouvrir la portière de la voiture avec sa galanterie notoire. A peine installée sur le siège passager, tu cherches immédiatement à renouer le contact avec Darius mais il te fout un vent monumental, éloigne sa main de la tienne avant que tu aies pu initier le moindre rapprochement. Tu le dévisages un court instant sans rien dire, décidant de ne pas t’en offusquer. En tout cas tu essaies, après tout il semble concentré sur la circulation aux alentours. Et puis la question tombe, insipide et sinueuse, du reproche à moitié prononcé, à moitié assumé. « Une fois seulement… » Tu retires tes sandales, jettes un coup d’œil rapide à ton vernis et prends un air détaché pour enterrer la moindre envie du mutant de continuer sur cette pente glissante. « Je savais que t’étais occupé alors je ne voyais pas l’intérêt de t’en parler. » En d’autres termes, qu’il ravale son égo blessé car t’as pas l’intention de te fondre en excuses.

Décidément, le week-end en amoureux commence bien mais c’est ta faute aussi, tu aurais dû t’en tenir aux mensonges formulés à son encontre plutôt que d’énoncer une semi-vérité, le genre à s’insinuer là où il ne faut pas et créer une sorte de confusion délétère. L’atmosphère devenant trop étrange à ton goût, tu tentes une nouvelle approche, bien plus douce et souple que la précédente. « Bon qu’est-ce que t’as prévu pour notre escapade en forêt ? Hormis qu’on se saute sauvagement dessus ? » A ces mots, tu poses une main sur sa cuisse et prends appui dessus en venant l’embrasser dans le cou. Un petit aperçu de ce que tu as toi, en prévision. C'est que vous avez du temps à rattraper ensemble et tu comptes en profiter. Puis clairement tu ne vas pas t'en cacher, tu aurais apprécié de rester au loft à tester la solidité du lit, des murs et d'à peu près chaque recoin avec lui mais s'il ressent l'envie de se se promener dans les bois, respirer l'air pur de la nature et tester la solidité d'à peu près chaque recoin de la montagne, tu t'en accommoderas. Totalement en confiance, tu ne doutes pas de ce qu'il a véritablement prévu Amalia.
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... Ah.” Bien que la voiture fût arrêtée devant le boulevard qu’ils devaient rejoindre lorsque l’ouverture se présenterait, Darius gardait les mains sur le volant et les yeux rivés sur la route tandis qu’il traitait l’information qu’Amalia lui donnait. Elle était passée au loft qu’une seule fois, d’accord. N’empêche qu’il aurait tout de même aimé un petit mot — peut-être aurait-il pu laisser tomber ce qu’il faisait à ce moment-là pour la rejoindre, ne serait-ce que pour le temps de dire bonjour et s’assurer de son état. À moins qu’elle ne voulût pas qu’il vit son état… Il tourna la tête vers sa passagère pour scruter son expression malgré son air détaché. Après un moment en quelque sorte malaisant, il ajouta, “Tu peux toujours m’écrire, sans te soucier de me déranger.” Ce n’était pas un reproche caché, il disait simplement cela à titre d’information. Après tout, elle n’avait pas l’air de se soucier de le déranger lorsqu’elle lui avait envoyé une pluie de sextos — pourquoi serait-ce différent dans ce cas ?

Ses trop nombreuses réflexions rendaient l’ambiance un peu lourde ; cette petite escapade entre amoureux était sur le bord de partir du mauvais pied à cause d’une bête visite non déclarée. Heureusement, la main d’Amalia sur la cuisse de Darius et le baiser dans son cou le ramenèrent au moment présent et il choisit de ne pas résister. Son corps se tendit alors qu’un frisson d’excitation lui parcourut l’échine : qu’il fasse la tête autant qu’il le voulait, il ne pouvait pas nier que sa compagne l’avait bien fait languir pendant ces dix derniers jours. Il avait envie d’elle plus que jamais, et les attentes qu’elle exprima pour le séjour lui firent souhaiter qu’ils puissent se téléporter directement à leur destination. Néanmoins, il n’en montra rien pour le moment, se contentant d’appuyer sur la pédale pour enfin se mettre en route avant de révéler le plan du week-end.

Justement, j’ai pensé qu’une retraite en plein milieu de nulle part pour méditer, communier avec la nature et pratiquer l’abstinence nous aiderait à guérir de nos traumas. J’ai même amené ma meilleure musique tibétaine. J’espère que tes vêtements sont confortables ? Car on risque de passer beaucoup de temps assis à divers endroits de la montagne.

Un silence de plomb s’installa dans la voiture alors qu’il conservait un sérieux imperturbable. Mais après quelques secondes, il ne put retenir son grand sourire devant la réaction d’Amalia. “Si tu voyais ta tête en ce moment.” Il faut dire que l’humour pince-sans-rire était un peu sa spécialité. C’était aussi sa façon de prendre sa douce revanche pour les sentiments déclenchés plus tôt, tout en montrant qu’il ne comptait pas lui en tenir rigueur plus longtemps. Satisfait de son coup, il détacha une main du volant pour aller chercher celle d’Amalia.

Non, en vrai, hormis qu’on se saute sauvagement dessus comme tu dis…” Cette fois, son rictus en coin ne cachait pas sa véritable opinion quant à cette idée qui le faisait définitivement rêver. “... J’aimerais t’apprendre à maîtriser le gène Dracula.” Pour éviter qu’elle transforme en cadavre chaque personne ayant la malchance de croiser leur chemin, certes ; mais aussi parce que Darius se souvenait de ses débuts comme si c’était hier et il ne souhaitait pas qu’Amalia continue de subir cela lorsqu’elle copiait sa mutation. “La soif qui dicte tes décisions, les sons qui prennent tant de place dans ta tête qu’ils t’empêchent de penser normalement… Ce n’est plus comme ça, pour moi.” Bon, peut-être cela allait-il réellement demander des efforts méditatifs du côté de Copycat si elle voulait atteindre ce niveau. Il ne savait pas comment elle le prendrait, mais il espérait qu’elle accepterait au moins d’essayer.

La volonté de partager sa mutation avec Amalia et de lui apprendre à la maîtriser jusqu’à ses moindres subtilités avait une grande signification pour Darius : il était prêt à lui accorder une confiance nouvelle, qu’il n’avait offert à personne avant elle.

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@Darius Sinclair

Même si Darius tente de contenir ses émotions, tu sens au ton de sa voix qu’il est agacé, son timbre le trahit aisément. Néanmoins tu décides d’en faire abstraction pour te focaliser sur les baisers langoureux que tu disperses le long de sa peau savoureuse. Le mutant continue de se tendre mais pour toute autre raison quand subitement, c’est toi qui te retrouve sous tension. Tu te redresses, mettant un terme à tes étreintes pour le dévisager en silence. Il est sérieux ? Le programme prévu par le mutant te donne presque le tournis. Entre la musique tibétaine et l’abstinence inédite, t’as l’impression d’être associée à un mauvais road trip, genre tu t’es fait démonter par Trask pour aller méditer sur un rocher ? Tu essaies de sonder les traits de son visage afin de deviner le fond de sa pensée mais ils demeurent impassibles. Jusqu’à ce que ses lèvres s’étirent dans une espèce de sourire narquois ahurissant. « Et tu te crois drôle en plus ? » Tu lui assènes une légère tape sur l’épaule en te réinstallant confortablement dans ton siège. Par moment, tu oublies que tu fréquentes un vieux spécimen à l’humour… comment dire… rouillé ?

Rapidement ton faciès retrouve une expression légère et détendue alors que tes doigts entrelacent les siens lorsqu'il vient prendre ta main. « Maîtriser ton gène ? » Tu ne sais pas si t’es réellement surprise par cette annonce compte tenu de son amour incontestable des règles en tous genre. Tôt ou tard, lors de l’utilisation de sa mutation, il allait ressentir le besoin de te cadrer et si tu n’apprécies guère d’être tenue en laisse, l’idée de pouvoir apprendre à gérer les différentes facettes de son pouvoir avec son aide ne te rebute pas. Parce que tu l’imagines faire preuve de patience à ton égard. Tu espères seulement qu’il se montre assez souple sinon vous allez vite rencontrer des tensions durant les sessions d’entraînement. « C’est la première fois qu’on me propose ça, j’ai toujours dû me débrouiller seule… les captures ne sont pas très coopératives. » Non seulement les prisonniers se montrent généralement réticents mais en plus Trask n’est ni patient ni souple. Il exige toujours le meilleur de ses investissements au détriment de ces derniers.

« J’aurais quoi comme récompense si j’arrive ? » C’est un peu triste à dire mais t’as toujours fonctionné de cette façon. Avec des bénéfices et punitions de ton bourreau. Au final t’as jamais rien fait pour toi, pour ta propre évolution, pour ton propre bien-être. Alors forcément, quand Darius débarque avec son idée ingénieuse qui sous-entend une implication considérable de ta part, tu penses déjà en termes de victoire et d’échec. « En tout cas je ferai de mon mieux. » La vérité, c'est que t’as pas envie de le décevoir. Ta récompense au final, ça sera de voir la fierté dans son regard quand tu parviendras à maîtriser la soif de sang mais en seras-tu capable après un week-end juste ? Tu sens une légère pression peser sur tes épaules et tu resserres inconsciemment ta main autour de la sienne, le regard pensif, le doute s'insinuant doucement dans les recoins de ton esprit. Bon, t'es peut-être pas si emballée que ça à l'idée de passer des pseudo tests en compagnie de Dracula. Tu passes déjà tellement de temps à être évaluée et étudiée.

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Bien sûr qu’il se trouvait drôle, sinon il n’aurait pas fait l’effort de lui livrer cette blague à la perfection. La gentille tape sur l’épaule qu’il se mérita en échange le fit sourire de plus belle. “C’est bizarre, j'ai l’impression que tu n’apprécies pas mon humour à sa juste valeur.” Amalia pouvait se considérer chanceuse, pourtant : ce n’était pas avec tout le monde que Darius Sinclair se permettait de dévoiler ses talents de farceur. Que voulez-vous, les jeunes de nos jours…

Atmosphère aussitôt allégée, le mutant avoua ce qu’il avait réellement prévu pour ce court séjour en forêt. Il s’agissait d’une idée qu’il trouvait non seulement utile, mais qui leur permettrait aussi de connecter à un tout autre niveau. Car si l’attirance physique était une chose, Darius trouvait aussi son plaisir dans le développement personnel et le partage de ses apprentissages. Toutefois, Amalia ne semblait pas certaine de ce qu’il suggérait. “Oui, maîtriser mon gène. Apprendre à gérer ses contre-coups, surtout,” clarifia-t-il au cas où il n’avait pas été clair. Mais il comprit ensuite que ce n’était pas le problème : pour Copycat, c’était surtout qu’on ne lui avait jamais fait une proposition de la sorte auparavant. “Ah… tu m’étonnes.” Darius pouvait s’imaginer que les autres prisonniers n’étaient pas particulièrement ravis de servir de batterie à celle qui les avait sans doute capturés.

À vrai dire, penser à ce que la mutante faisait lorsqu’ils étaient séparés lui enleva momentanément le sourire. Lorsqu’ils se laissaient emporter par leurs moments de tendresse ou de rigolade, le Sinclair en oubliait parfois la dure réalité. Il comprenait qu’elle n’avait pas le choix ; cela dit, c’était l’un des rares cas où — sans vraiment en être conscient — il préférait rester dans le confort de l’ignorance. Parce que penser à toutes les malheureuses victimes maltraitées derrière les barreaux le plongeait dans un dilemme qui ne pouvait tout simplement pas être résolu.

La voix d’Amalia retentit à nouveau. “Récompense ?” Darius tourna la tête vers sa droite, un peu perplexe face à la question. “Les effets de mon gène ne te sont-ils pas pénibles lorsque tu le copies ?” Même si la “récompense” — éliminer la souffrance causée par sa mutation — lui paraissait évidente, il posait la question en toute honnêteté, car il réalisait qu’elle ne lui avait jamais vraiment fait part de comment c’était lorsqu’elle devenait comme lui. Il avait clairement constaté que la soif de sang n’était pas sous contrôle, mais il était tout de même curieux de connaître son point de vue.

Elle lui assura que dans tous les cas, elle ferait de son mieux, mais elle ne semblait ni convaincue ni convaincante et Darius ne manqua pas de remarquer la main qui se serrait autour de la sienne. Il interpréta cela comme une peur que ce soit trop difficile. “On ira lentement, promis. C’est une première pour moi aussi.” Il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre non plus. Il avait aidé plusieurs mutants à maîtriser leur mutation lors de sessions d’entraînement à l’Institut, mais il n’avait jamais eu affaire à son propre gène X. Il était plutôt sûr que deux jours ne seraient pas suffisants, mais cela leur permettrait au moins de commencer en toute tranquillité. “Et si ça ne fonctionne pas, on s’adaptera ensemble.” C'était important pour lui qu’Amalia fut confortable avec l’idée. Trouver des solutions, quitte à faire des compromis, était ce à quoi Darius excellait. Par contre, fréquenter Copycat sans faire en sorte de l’aider dans ce cheminement n’était pas une option. “Quoi qu’il en soit, tu n’auras pas à te débrouiller seule.” Elle devait comprendre qu’il était là, maintenant, et qu’il comptait l’accompagner jusqu'au bout.

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@Darius Sinclair

Tu aperçois le visage de Darius se figer quelques instants sans vraiment comprendre ce qui peut soudainement le tracasser quand ton esprit finit par établir le lien. Mentionner les captures à celui qui amasse les rescapés n’est pas forcément une bonne idée pour autant, ne pas les mentionner serait pire non ? Ton quotidien se résume plus ou moins à défaire ce que fait le mutant et la dernière fois que tu as soulevé le problème, il s’est contenté d’une réponse évasive. Tu sais, il sait, qu’aucune véritable solution n’existe à ce dilemme néanmoins il ne va pas se volatiliser de lui-même et tu crains les répercussions; tôt ou tard cette brèche va vous avaler entièrement. Il ne te reste plus qu’à espérer te libérer avant que ça ne se produise. « Si évidemment mais j’ai l’habitude, c’est pareil avec toutes les copies. » Y’a dans le ton de ta voix, une espèce de banalité affligeante dont tu ne prends même pas conscience car le côté pénible de ta mutation est devenu, au fil du temps, ton pain quotidien. Une fatalité contre laquelle tu ne peux rivaliser. Contrairement à Dracula, tu n’auras jamais l’occasion de t’exercer sur un gène pendant des années voire des décennies jusqu’à venir totalement à bout des effets indésirables de ce dernier. Enfin, tu n’avais jamais envisagé cette option.

« D’accord. » Tu relâches un peu la pression exercée par ta main autour de la sienne, rassurée par ses propos réconfortants bien que tes craintes ne se soient pas complètement volatilisées et tu demeures silencieuse pour le reste du voyage. A vrai dire, ce n’est pas tant le tracas qui te propulse au fond de ton siège - sage comme une image - que la possibilité de pouvoir souffler. Tu te sens toujours plus détendue et relâchée quand t’es seule avec lui, même que tu t’assoupis sur le dernier quart restant. Nul cauchemar pour troubler ton sommeil, juste l'absence de chaos. Tu reviens à toi une fois le moteur de la voiture coupé. Derrière la vitre du pare-brise, tu aperçois alors un charmant chalet avec une vue imprenable sur la vallée. « C’est super beau Darius. » Aucun commentaire désobligeant, aucune remarque coquine, aucune blague un peu lourde, là clairement t’es sous le charme et tu ne parviens plus à détourner le regard de ce petit coin de paradis. Bon ok tu peux mourir ici, ton ego s’en remettra.

Pendant que ton adorable et attentionné petit-ami décharge vos affaires du véhicule avec sa super vitesse (tricheur), tu t’empresses d’aller explorer la villa en bois. En réalité, c’est plutôt une petite résidence mais tu apprécies le côté chaleureux et intime qui s’en dégage. Par curiosité, tu fais le tour de toutes les pièces une par une, les sandales abandonnées à l’entrée pour sentir le sol de pin sous la plante de tes pieds. La vue du grand lit à baldaquin te donne clairement envie de rester là genre c’est le summum du romantisme mais t’es déterminée à ne pas céder si facilement à la tentation alors tu retournes dans le salon retrouver Dracula qui regarde un prospectus de… en fait tu t’en fiches, lui arraches des mains avant de passer les tiennes autour de son cou. « On commence par quoi ? J’espère que t’es en forme car je déborde d’énergie et quand j’aurai copié ton gène ça va être encore pire. » Bon courage au professeur Sinclair, paix à son âme et longue vie à sa patience, il lui en faudra des litres pour te survivre.

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Il était difficile pour Dracula d’imaginer des contre-coups pires que ceux causés par son gène. Mais peut-être était-ce le même sentiment pour tous les mutants se retrouvant incapacités par leur mutation, qu’il s’agissait de fortes migraines ou autres effets négatifs empêchant un fonctionnement normal. Malgré sa compréhension générale du gène X, Darius ne pouvait pas entièrement se mettre à la place des autres porteurs. Pour Copycat, cependant, c’était une autre histoire : elle bénéficiait des autres mutations autant qu’elle en écopait les désavantages. Lorsqu’elle lui assura avec désinvolture que copier le gène vampirique n’était pas différent des autres, il eut envie de douter — mais il devait admettre qu’entre Amalia et lui, elle était probablement la mieux placée pour le savoir.

Je vois.” Ne désirant pas lancer un débat sur le sujet, il se contenta de se concentrer sur la route tandis qu’une tranquillité confortable s’installait. Ils étaient de plus en plus à l’aise en compagnie de l’autre et le besoin de remplir chaque silence commençait à s’estomper. Alors qu’Amalia se laissait lentement emporter par le sommeil, Darius suivait le GPS sans trop réfléchir tandis qu’il profitait de ce moment de détente pour faire le vide dans son esprit.

◇ ◇ ◇

Il coupa le moteur lorsqu’ils furent arrivés devant le chalet qui leur était réservé, puis demeura immobile sur son siège pendant qu’il observait les doux traits de sa passagère endormie. Il n’était pas pressé et il tenait à ce qu’elle bénéficie de tout le repos dont elle avait besoin. Elle se réveilla quelques minutes plus tard, tout de suite émerveillée par la nature qui les entourait. “N’est-ce pas ?” Clairement, ça changeait du paysage urbain de New York qui en devenait presque déprimant à la longue. “Mets-toi à ton aise pendant que je m’occupe de nos affaires.” Laissant Amalia explorer les environs, il se dépêcha de transporter les sacs de la voiture à la chambre. Puis, juste par curiosité, il s’arrêta dans le salon pour regarder un pamphlet illustrant les nombreuses pistes de randonnée et quelques activités disponibles dans les environs.

La présence d’Amalia, qui le rejoignit après sa petite visite solo, lui fit rapidement abandonner sa lecture. Il vint chercher un baiser rapide sur ses lèvres avant de sourire. “C’est bien, car il va te falloir pas mal d’énergie pour arriver à me battre au corps-à-corps.” Le surplus d’énergie couplé aux sens augmentés que procuraient son gène pouvait être difficile à canaliser correctement ; une séance de combat lui semblait être un bon moyen de prouver à Copycat que la maîtrise de soi pouvait faire toute une différence. C'était peut-être aussi l'occasion de frimer un peu, tant qu’à y être. “Je te laisse te changer si tu veux. Je vais préparer le terrain dehors.

Il n’y avait pas grand-chose à préparer hormis tenter de définir un périmètre convenable. Évidemment, Darius s’était assuré de sélectionner le chalet le plus isolé des autres ; seuls dans un rayon de deux kilomètres, ils ne risquaient pas d’attirer l’attention de voisins trop curieux.

Amalia le rejoignit peu de temps après. Il l’enlaça dans ses bras, ne manquant pas un instant pour apprécier le fait de se retrouver ensemble dans ce petit coin de paradis. “Alors, qu’est-ce que tu attends ?” provoqua-t-il pour la pousser à copier sa mutation. Une fois cela fait, il disparut de son champ de vision sans toutefois s’éloigner ; sa présence se fit rapidement sentir dans le dos de l’apprentie tandis qu’il l’attaquait d’un câlin par derrière. “Trop lente,” murmura-t-il à son oreille sans cacher son amusement. Puis, il se détacha pour qu’elle puisse se retourner et lui faire face. “Allez, montre-moi ce que tu peux faire avec toute cette énergie.” Darius adopta une position de combat. “Surtout, ne te retiens pas.” En espérant qu'Amalia était prête à jouer.

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@Darius Sinclair

Sur le conseil avisé de Darius, tu enfiles une tenue confortable pour l’entraînement qui t’attend et tu te demandes justement ce qu’il entend par un combat au corps-à-corps. Tu vois mal le mutant se mettre à te tabasser, ce n’est définitivement pas son genre mais il va peut-être t’apprendre des techniques intéressantes ? La formation de Trask est plus que barbante, tu t’y intéresses peu sans oublier de mentionner que tu uses et abuses des capacités à ta portée. Ainsi, tu as rarement besoin de te passer des mutations pour mener à bien tes missions. « C’est ici notre terrain de jeux ? » Tu retrouves Dracula à l’extérieur, sur une plaine déserte, à croire qu’il s’est assuré de n’avoir aucun voisin à proximité lors de vos fameuses sessions. A ce stade tu n’as pas encore conscience de ce qu’implique une séance avec le professeur Sinclair, ignorant cette facette de sa personnalité. Tu t’avances vers lui afin de retrouver le confort de ses bras et le contact de ses lèvres quand il te presse de copier ton gene X, décuplant ton potentiel énergétique.

Cela n’échappe pas à ton partenaire qui disparaît en un battement de cils avant de te débusquer par derrière. Tu souris à sa remarque alors que tu déploies la tienne à son encontre. « Tu veux vraiment faire ça ? » Déterminée à le battre à son propre jeu, tu sais d’ores et déjà que la simple force ne te suffira pas car Darius est bien plus expérimenté que toi et il doit s’entraîner régulièrement en compagnie de ses élèves. Par conséquent il te faudra utiliser des méthodes sournoises et déloyales pour parvenir à tes fins. Tu le sais et il le sait, ne reste plus qu’à découvrir lequel de vous deux l’emportera en connaissances de cause. « J’en ai pas l’intention. » Et sur ces mots, tu te rues sur lui avec ce trop-plein d’énergie présent dans tout ton corps. D’habitude c’est un véritable avantage car tu as besoin de puiser dans des ressources et réserves puissantes afin de survivre à tes affrontements avec tes adversaires mais cette fois c’est différent. Dracula parvient à contrer tes attaques avec une précision et une dextérité admirables agaçantes.

« Oh celui-là fait mal. » Que tu lui fais remarquer quand il riposte à son tour, rapide et brutal. Le dos voûté, les mains sur ton abdomen, tu attends qu'il se penche vers toi pour vérifier ton état avant de le frapper de ton coude et le faire tomber en arrière d'un mouvement brusque. C'est certainement la seule fois du week-end où tu parviendras à un tel exploit alors non, tu ne caches pas ta joie, au contraire tu l'exposes haut et fort, un rictus victorieux sur tes lippes. « Je t’ai eu ! » Tu as un peu surjoué l'acte - c'était quand même douloureux - mais franchement ça valait le coup ! Le seul problème c'est que maintenant il va se méfier de tes prochaines complaintes, néanmoins tu trouveras d'autres façons de le tromper. Ça ne fait peut-être pas partie du jeu mais Dracula n'a mentionné aucune règle alors advienne que pourra. En ce sens, tu te prépares désormais à ce qu'il réplique, réalisant qu'il ne va pas non plus se montrer tendre avec toi et tu n'en attends pas moins de sa part. Quel est l'intérêt de ce petit tête-à-tête sinon ?
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Parce qu’il projetait une assurance incontestable dans la façon dont il enseignait, on pouvait penser que Darius avait appris à combattre à un jeune âge, qu’il s’était entraîné avec les plus grands maîtres d’arts martiaux et qu’il pratiquait depuis plusieurs dizaines d’années. À l’Institut, il était une référence fiable, entraînant des recrues avec aisance, comme s’il avait fait cela toute sa vie. Pourtant, ce n’était pas avant 2010 qu’il avait réellement commencé à se pencher sur les technicalités et nuances du corps-à-corps. Plus le manoir accueillait des mutants d’origines et de passés variés, plus celui-ci devenait une mine de connaissances à exploiter. Au fil du temps, Darius avait fait la rencontre de certains adeptes d’arts martiaux qui avaient accepté de l’initier à leur spécialité. Avec eux, il avait compris que le combat était plus qu’un moyen de défense — il s’agissait d’un art. Se laisser aller à sa créativité et son intuition était une chose ; être capable de s’en servir comme un atout complémentaire aux techniques qui élevaient l’art à un autre niveau en était une autre.

Pour cette première séance d’entraînement, Darius avait préféré commencer par un free-for-all : pas de règles définies, chacun faisait comme il le sentait. Le vampire voulait voir de quoi Amalia était capable, les coups qu’elle savait porter tout comme ceux qu’elle était en mesure d’encaisser. Il lui avait demandé de ne pas se retenir, mais lui commençait en douceur, adoptant surtout une position défensive tandis que la mutante tentait de trouver un angle d’approche. Si Darius laissait de côté ses meilleures techniques pour le moment, il ne lui rendait pas la tâche facile pour autant. “Je sais que tu peux faire mieux que ça,” dit-il tandis qu’il bloquait un énième coup visant son abdomen. “Tes coups sont puissants mais prévisibles.” La force brute fonctionnait seulement contre des adversaires moins expérimentés. Et encore.

À son tour, Dracula passa à l’offensive. Il imita intentionnellement les mouvements d’Amalia, qu’elle réussit – heureusement –  à parer. “Tu vois ? Ce geste est facile à contrer quand tu sais à quoi t’attendre. Par contre, si je fais comme ça plutôt…” Il commença une séquence similaire à celle qu’il venait de faire, s’assurant qu’Amalia se concentrait sur le mouvement de ses bras. Mais au dernier moment, il lui envoya un rapide coup de genou dans l’abdomen. “... ça devient beaucoup moins prévisible.

Il fit deux pas vers l’arrière pour laisser Copycat essayer, mais celle-ci demeura voûtée suite au coup qu’elle venait de se prendre. Immédiatement, Darius laissa tomber sa garde pour se rapprocher de sa belle. Posant une main sur son épaule, il se pencha à son niveau, le visage soudainement rempli d’inquiétude. “Je t’ai blessée ?” Le vampire était certain d’avoir contrôlé sa force. Son gène permettait d’effacer les blessures, mais il n’empêchait pas la douleur ; Darius avait-il mal jugé ? Dans tous les cas, il était prêt à tout laisser tomber si Amalia ne se sentait pas bien. Toutefois, dès qu’il se mit à vouloir examiner le ventre de la mutante, il reçut un coup de coude sous le menton qui le fit basculer vers l’arrière. Il lui fallut une bonne seconde pour comprendre ce qui venait de se passer.

Il se remit sur ses pieds devant celle qui trépignait de joie devant lui. Même si elle avait “gagné”, Darius ne pouvait partager le sentiment de bonheur. Les méthodes déloyales n’étaient pas le but de cet entraînement et il ne voulait pas les encourager. “Tu crois qu’il suffit de me mettre à terre ?” demanda-t-il une fois debout. L’impassibilité de son visage rendait ses véritables émotions difficiles à deviner.

Darius s’éloigna un instant pour retirer son veston et remonter les manches de sa chemise. Il ne s’était pas changé, car son intention initiale n’était pas d’avoir une session intense. Il se doutait que Copycat avait souvent dû se battre contre des ennemis, mais il se doutait aussi qu’elle le faisait principalement avec les pouvoirs copiés. Face à son propre gène, elle ne représentait pas une menace à ses yeux, et il était temps de lui montrer à quel point elle n’avait vu qu’une infime fraction des capacités de Dracula.

Ainsi, il se mit à assaillir sa compagne de mouvements rapides et précis, prenant soin cette fois de seulement effleurer du doigt plusieurs points sensibles le long du corps d’Amalia. Aucune violence n’était réellement nécessaire pour la démonstration ; Copycat pouvait facilement comprendre que s’il voulait la mettre à terre à son tour, il connaissait plus d’une méthode pour y arriver, et aucune d’entre elles ne demandait de faire semblant d’avoir mal.

Je tiens à toi,” affirma-t-il doucement à la fin de son enchaînement. “Je doute que ce soit le cas de tes ennemis. C’est pour ça qu’une véritable technique sera toujours plus fiable que la manipulation émotionnelle.... Même si je ne vais pas nier qu’elle fait mal lorsque bien visée.

Darius se devait d’être franc : il lui était difficile d’apprécier le coup de théâtre que la mutante lui avait présenté. Il n’avait pas l’habitude qu’on joue avec ses sentiments de cette façon… Néanmoins, il ne lui en voulait pas. Il comprenait que dans une véritable situation de vie ou de mort, tout était permis. Et il aurait pu définir les règles du jeu s’il l’avait voulu ; c’était de sa propre faute.

Le but est surtout de t’apprendre à être patiente et à éviter les raccourcis. Mais la patience se travaille de différentes façons ; dans ce cas-ci, apprendre l’art du combat n’est qu’un bonus que je trouvais à la fois pertinent et amusant. Par contre… Est-ce que ça t’intéresse ? Honnêtement.

Darius repensait à la réaction d’Amalia dans la voiture et il avait le sentiment qu’elle avait en partie accepté pour lui faire plaisir. Il n’était pas contre, étant donné qu’il était toujours bon d’essayer avant de donner un verdict, mais maintenant qu’il lui avait introduit cette autre facette de son quotidien, il tenait à réitérer qu’elle avait le choix.

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