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deep in my structure, i feel a rupture | IRINA

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deep in my structure, i feel a rupture
my heart is weak, tear it down piece by piece. leave me to think deep in my structure, i think i still love her.. but I need some sleep.   @Irina Rhodes    
Des jours étaient passés dans un silence de mort. Des jours durant lesquels Nathaël avait pris le parti de s'isoler. Pour penser, pour se remémorer, pour regretter, pour s'encolérer et puis s'attrister. Le prisme de ses émotions s'était brouillé alors même que l'image de sa femme était revenue le hanter. Plus vive que jamais, à jamais déterrer de ses mémoires pour revenir occuper ses jours comme ses nuits, elle était devenue un secret qu'il avait préféré garder.

Parce qu'aucun n'aurait compris.
Parce que malgré ses mensonges, il ne pouvait se résoudre à la mettre en danger.


Elle, plus qu'une autre.
Elle, plus que toutes les autres.

L'autre soir, il était rentré dans cet appartement soudainement trop vide, où l'écho des émotions de Maera s'étaient imprégnés, à la même échelle que ceux d'Asther. Il avait autant songé à partir qu'à agir, à s'isoler comme à laisser parler ses instincts impulsifs ; et puis le tout s'était annulé dans la crainte d'aggraver les choses. Dans la crainte de briser ce qui était déjà en pièce.

L'entrain essoré pour sa vocation s'était davantage terni tandis que son esprit avait été occupé ailleurs. Pourtant, aux yeux de tous les autres, il avait sauvé la face, il avait joué son rôle comme il l'avait toujours fait. Et finalement, au fil des jours puis des semaines, ses blessures physiques s'étaient refermées jusqu'à rouvrir d'autres cicatrices invisibles.

Il avait eu beau jurer.
Maudire.
Insulter.


Rien n'y avait fait parce que c'était toujours là. Cette pensée pour Elle.
Et même pour Elles.

Lassé de s'épuiser dans la réflexion, il avait finalement passé le pas de la porte de son appartement pour apercevoir cette anomalie dans son décor. Un mot laissé bien en évidence dont il s'était saisit avec un milliard de questionnements refrognés. Parce que peut-être que son appartement était une coquille vide, mais il demeurait avant tout un sanctuaire inviolable.

Maudissant l'intru, il avait tout de même porté son regard sur le papier laissé là avec trop de soin et s'était mis à lire les lignes tracées. Le message cryptique traçant les contours d'une invitation l'avait d'abord laissé perplexe avant que finalement l'écriture ne soit reconnue. C'était Elle.

Encore et toujours elle.
Pendant une seconde de colère, Nathaël songea à bruler le papier jusqu'à ce que le diable en récolte les cendres mais finalement, après un profond soupir, il s'était ravisé.

Même après autant de temps et de mensonge, il ne parvenait pas à lui tourner le dos, à la laisser alors qu'elle lui tendait enfin la main. « Pauvre abruti. » Grondait-il à son attention avant de déposer le papier tandis que la date de la rencontre était gravée dans le marbre de son esprit.

Il se savait bête.
Probablement faible.
Parce qu'elle s'était jouée de lui.
Et que lui.. Il était encore là à vouloir comprendre.
Au risque de lui donner les armes ultimes qui suffiraient à l'abattre.
Mais dans le pire des cas, se disait-il, il crèverait en connaissant la vérité.

○○○

Les jours passés, finalement Nathaël avait pris sa voiture afin de rejoindre cet endroit à la symbolique tout à la fois cruelle et puissante. Les routes avalées sous les roues de son impala, il avait finalement quitté New-York pour rejoindre ce trou paumé où il l'avait rencontré pour la première fois.

Le trajet n'était pas vraiment long, mais il plongea le Lieutenant dans un océan de questions. Enfin arrivé devant le restaurant, il se garait et coupait le moteur afin de rester là pendant un temps à observer la devanture.

Vingt tumultueuses années étaient passées et pourtant rien n'avait changé.
Extérieur intact, comme arraché à sa temporalité, Nathaël ne put s'empêcher de froncer les sourcils tandis que la curiosité chassait l'appréhension tandis qu'il sortait du véhicule. Porte claquant dans un grincement, il rangeait ses clés dans sa poche après verrouillage.

Le regard vert analysant l'endroit, il se décidait enfin à en passer le seuil et fut stupéfait de constater que l'extérieur n’était finalement qu'une mise en bouche sommaire pour un intérieur intemporel. Chaque détail y était, chaque couleur, chaque mobilier. Figé sur le pas de la porte, il resta ainsi abasourdi alors qu'on ne tarda pas à lui demander de se décaler pour faire place. Obtempérant avec quelques mots marmonnés, il s'avançait enfin jusqu'à s'enquérir d'une place.

Instinctivement, il s'installa à celle qui avait jadis était la sienne. Posé sur la banquette, il détacha enfin son regard de l'ambiance afin d'attraper la carte et de constater qu'elle aussi, comme tout le reste, n'avait pas changé.

Il ne savait pas s'il n'était pas mort.
Ou simplement si ce n'était pas une farce.
Parce que ça ne pouvait pas être vrai.

Accostant alors une serveuse, il lui fit signe rapidement. « Excusez-moi, mais c'est tout le temps comme ça ? »
« Comment ça ? » Demanda la jeune femme sans comprendre le sens de la question.
« ..Ce décor ? Ça n’a pas changé en vingt ans ? »
La jeune femme se mit à rire et il la scruta curieusement jusqu'à ce qu'elle se décide à répondre. « Oui, c'est un peu bizarre mais c'est la marque de fabrique de la maison. Pourquoi ? »

Prêt à l'interroger davantage, il détourna plutôt son regard vers l'entrée alors que la porte s'ouvrait sur Irina. Il la détailla longuement et ne sut pas sur l'instant s'il était heureux de la revoir –  encore plus dans ce cadre – ou en colère pour tout le reste. Ça se brouillait.

Et pendant ce temps-là, la jeune fille attendait.
Alors, il lui répondit un simple.. « Laissez tomber. On commandera plus tard. »

On ? Oui.
Visiblement.. On.

Laissant Irina arriver et s'installer à cette même place qu'elle avait occupée hier, il s'adossait confortablement dans la banquette en allongeant un bras contre son dossier. « .. Pas de coup de boule, cette fois-ci, pour dire bonjour ? » Entamait-il, avec un humour ronchon, se retenant d’ajouter qu’il y avait une putain d’amélioration.



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Quelques jours étaient passés sans qu’ils ne soient clairement comptés. Les tripes ayant toujours cette même tension depuis qu’elle l’avait revu. Elle n’aurait pas dû. Elle n’aurait pas dû y aller. Elle n’aurait pas dû y retourner même pour s’assurer qu’il aille bien. Mais ça avait été plus fort qu’elle. Geste dans lequel réside la preuve d’un écho d’attachement beaucoup trop ancré dans son âme, malgré la mort partielle. Disparition qui n’avait pas suffi à évincer le sentiment dont elle était la proie.

Elle avait osé En détresse, elle avait osé en parler. Tantôt icône d’une franchise cinglante, tantôt à demi-mots. Introspection qui avait fait son chemin dans l’esprit amputé. Face à son propre déni, elle ne pouvait plus démentir qu’elle eut été la marionnette de ce qui l’avait tant possédée autrefois, malgré la trahison subie. Elle se savait complètement esclave de cet émoi qui avait vibré à nouveau lorsqu’elle l’avait vu, lorsqu’il l’avait prise dans ses bras et lorsqu’il la laissa partir, déchirant sa respiration. Elle savait qu’il avait écrasé sa folle rancœur en une rencontre. Alors, elle espérait que ça lui conférait une longueur d’avance…

Mots qui se faisaient maux. Elle lui devait la vérité. Elle ne pouvait plus se laisser polluer par ce poison qui pesait dans son être. Ravalant sa fierté, elle s’était imposée chez lui. L’absence donnant semblant de sursis, elle y laissa un mot avec une date, une heure, une adresse, dénué de signature.


Chauffeur à qui elle donne congé. Empruntant Mercedes-AMG GT coupé noire, elle se rend au lieu du rendez-vous laissé. Caisse arrivant sur le parking, conductrice remarque tout de suite l’impala. La gorge se serre déjà. Il a accepté. Le ventre se noue et un long soupir s’extirpe des lippes. Elle attrape son sac et son blazer blanc qu’elle pose sur son avant-bras. Devant la porte, elle attend un instant. Il est là. Elle le sait. Vipère rarement en proie au stress, le ressent aujourd’hui. Saloperie…

Elle entre. Accueille qui ne se fait guère attendre et un signe de la main est lancé en réponse à celui qu’elle reçoit de la part du gérant derrière le comptoir. Sourire qu’elle force par politesse. Bonjour Larry. qu’elle lui lance, familière. Et comme un geste instinctif, spontané, le regard se dirige vers la place qu’ils occupaient autre fois. Il est là. Le sourire forcé s’efface automatiquement, sans qu’elle ne s’en rende compte. Boule au ventre se fait déjà plus lourde. Lèvres se referment. Les talons frappent le sol et ses pas l’emmènent vers lui. Croisant la serveuse, Vipère prend place. Et déjà, Nate attaque, légitime, d’un humour qui lui va si bien. Un demi-sourire s’esquisse sur le faciès de la blonde qui reçoit l’attaque et qui n’attend pas pour en rendre une : … pas de coup de boule non. Et tu as vu ? Pas de porte fermée à clef non plus. J’espère que ça ne te dépayse pas trop ! lui dit-elle, sarcastique, pointant du pouce la porte se trouvant dans son dos, jouant de son répondant et d’une fausse provocation.

Mais ça ne lui suffisait pas à désamorcer la tension abdominale. Il fallait qu’elle se calme si elle voulait ouvrir la porte à la discussion. Il était là, devant elle. Elle se permit de le regarder un instant avant de lui dire, sincère : … Je te remercie d’être venu. Tu dois avoir un paquet de question à me poser alors… alors mieux vaut que tu commandes quelque chose à manger. qu’elle lui dit, se donnant un sursis ou un autre angle d’attaque. Le bras se lève pour faire revenir la serveuse. Elle sentait déjà son souffle se faire court. Malgré tous les requins qu’elle avait dû combattre, usant de ses mots et de ses charmes, devant maintenir une maitrise impeccable de soi, il y avait un être capable de la rendre fébrile par sa seule présence, un seul, et ce fut lui À la fois le pire et le meilleur à affronter.

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Arrivée qu'il remarquait sans mal ; Nathaël aurait reconnu son ancienne épouse parmi une foule d'anonymes. Elle avait toujours eu ce quelque chose capable d'attirer et attiser son regard. Et fort fut de constater que deux décennies plus tard, ça, comme tant d'autres choses, ça n'avait pas changé. Ainsi ne se gênait-il pas pour la détailler de la tête aux pieds, confortablement installé sur la banquette du diner.

Et tandis que les hostilités étaient lancées, Nathaël s'habillait d'un humour teinté de sous-entendu. Car depuis leur dernier rencontre, il avait retrouvé la forme et serait surement moins prompte à se laisser frapper.. Du moins, il aimait à le penser. La rétorque d'Irina lui fit rapidement hausser un sourcil avant qu'un rictus ironique ne vienne arquer la commissure de ses lèvres. Se penchant sensiblement dans sa direction, il la scrutait dans son ensemble avec une lueur cryptique dans l’œil. « D'ailleurs en parlant de clés.. Si tu voulais à ce point avoir un jeu, il suffisait de demander poliment plutôt que de les voler. » Regard vert remontant lentement pour finalement se river sur le sien, cette assurance qu'il affichait couvrait sans mal le tumulte de questionnement brouillant ses pensées.

Chaque chose en son temps.
C'était surement le mieux.
C’était assurément le plus raisonnable.

Dos retrouvant le dossier, il accueillait ensuite ses remerciements avec un étonnement qui transféra à peine sur ses traits. Seuls les rides entourant ses yeux se creusèrent pour marquer l'émotion alors qu'il demeurait silencieux. Asther voyait juste au sujet d'une chose ; il avait pléthore de questions. Une liste qui n'en finissait pas tant une première interrogation pouvait en encourager une seconde dans un effet domino laborieux.

La serveuse accostée par la mutante s'arrêta finalement devant leur table pour leur adresser un sourire aimable et Nate lui accorda un regard en biais avant d'attraper d'une main la carte afin d’en lire les lignes. Il connaissait déjà ses plats et il se demanda assez rapidement s'ils avaient le même goût que dans ses souvenirs. Et parce que son empirisme eut un besoin urgent de se confronter au présent délirant, le Lieutenant se décida donc à passer une commande connue et reconnue pour être celle de leur premier rendez-vous. « On va vous prendre un double cheese burger et le burger du chef avec des frites.. Double portion. A côté, vous me mettrez un milkshake au beurre de cacahouète et une part de votre tarte aux noix de pécan.. » Le regard remontant sur Irina, il la défia ouvertement de se souvenir de ce menu qu'il commandait pour deux.

« ..En espérant que la tarte ne me déçoive pas cette fois-ci. » Concluait-il finalement, parce que justement, il se souvenait avoir détesté leur tarte. Mais quitte à revivre un moment comme celui-ci, autant jouer la carte de la nostalgie jusqu'au bout. « Je crois que je n'ai rien oublié ? » Demandait-il tout de même à son épouse avec un petit sourire charmant tandis que la serveuse les observait alternativement sans véritablement comprendre.

Une fois la commande entièrement passée, elle disposait et les laissait à nouveau seuls, face à face, dans leur silence. Nathaël coula un regard sur les lieux qu'il détailla longuement jusqu’à se décider à briser la glace. « Je me demande un truc.. » Et pas qu'un truc. Mais celui-ci le taraudait depuis qu'il avait passé le seuil du restaurant. « Pourquoi est-ce que ce resto a toujours la même tronche ? Bordel de merde, c'est trop bizarre. » Jurait-il en revenant porter son regard sur Irina. Au vu de son entrée, il était quasi certain qu'elle avait la réponse à cette question délirante.

Redressant l'échine, il venait poser les coudes sur la table afin de lier ses mains entre elles alors que son regard ne quittait plus les traits de son ex-pas si ancienne épouse. « Et c'est quoi ton nom ? Le vrai, j'entends. Histoire que je sache vraiment comment t'appeler. » Parce que ça aussi, ça le travaillait. Il aurait pu faire des recherches, creuser ; il avait d’ailleurs songé mille fois à le faire. Mais les pôles de ses réflexions s'étaient annulés à chaque fois. Et puisque finalement Irina lui faisait face, il se décidait donc à lui demander directement. « .. A moins que ce soit le genre de truc que t'ai envie de me cacher pour une raison à la con. » Comme la traquer, l'arrêter ou même la tuer.

Expérience à laquelle il avait échoué.
Et qu'il ne comptait pas réitérer.  
Il préfèrerait crever plutôt que de l'enterrer une seconde fois.  



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Elle voit le regard qu’il porte sur elle. À sa rétorque, il lui répondit de son sarcasme reconnu qu’elle aurait pu demander "poliment" ses clefs au lieu de les lui voler. Elle pince ses lèvres pour s’empêcher de répondre. Parce que la réplique est là, prête à sortir, corrigeant le verbe employé, car elle n’a pas volé mais copié ladite clef. Voyant son assurance, elle resta interdite. Silence préféré afin de ne pas rentrer et alimenter cet engrenage-là. Elle devait se calmer dans le but d’oser lui ouvrir les portes. Amorce foireuse d’un début de discussion, le holà mis, afin de le remercier d’être là et de lui suggérer de commander à manger.

Serveuse présente, Nate s’octroya le plaisir de passer commande pour eux deux, sans lui demander son avis, démontrant là qu’il avait retenu la composition du menu de leur tout premier rendez-vous. Sans hésiter une seconde. Mires cérulés fixés sur lui, les lippes s’entrouvrent légèrement comme seul témoignage de sa surprise. Touchée. Iris verts venant défier Vipère. Sourire narquois qu’il affiche en demandant s’il n’avait rien oublié. Un Non… résilié se fit entendre après quoi elle remercia la serveuse en la regardant un instant : Merci.

Commande envoyée en cuisine, Nate balada ses yeux dans l’établissement pendant un moment. Instant durant lequel elle l’observait faire. Se demandant s’il remarquerait et oui, il remarqua. Rien n’avait changé depuis leur rencontre et il se posa la question en ajoutant qu’il trouvait ça bizarre. L’hésitation s’éprend de la multiplicatrice qui doute alors de la légitimité de son geste. Devait-elle lui avouer ? Peut-être pas… C’est la marque de fabrique de la maison. qu’elle se contenta de dire, reprenant – sans le savoir – les mots de la serveuse qui elle, les eut certainement entendus du patron à qui ils eurent été dictés par un investisseur tiers.

Elle n’avait pas bougé de sa place alors qu’ex-mari-veuf posa les coudes sur la table, joignant les mains. Ça y est. Rivant son regard sur elle, elle le fixe également, suspicieuse, mais prête. Elle ne pouvait plus faire marche arrière. Il lui demanda alors son nom et le vrai, à moins qu’elle n’ait encore une excuse bidon pour le cacher. Elle s’y attendait. Les mires se baissent une seconde. Elle le lui devait. Elle déglutit avant de retrouver le visage de Nate et lui avouer difficilement : Je m’appelle Irina. Irina Rhodes. Et comme si cela ne suffisait pas, elle alla quérir dans son sac, une carte de visite des plus élégantes qui démontrait sans mal le niveau de classe social auquel elle appartenait. La posant sur la table face à Nate, elle ajouta : Je suis… Je suis la PDG d’une filiale New-yorkaise d’hôtels de luxe. Qu’elle ajouta, un peu mal à l’aise, mais désireuse de montrer toute sa bonne volonté. Nom en relief au recto et adresse succincte désignant l’hôtel dans lequel elle résidait et un numéro de téléphone au verso. Ce n’était pas une carte professionnelle, mais bien personnelle qu’elle venait de lui confier. Présent d'une rareté dont il n'a pas conscience...

Elle venait de lui donner les armes.
Les armes pour la trouver et la descendre.
Depuis longtemps, les prémisses de la peur, émergent.
Qu’allait-il en faire ?


Elle continuait de le regarder. De le sonder. Observant le moindre signe, le moindre geste, la moindre mimique qui pouvait lui donner une information sur ce qu’il était en train de penser.
Avide de savoir.
Avide de contrôle…

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Touché, qu'il aurait pu balancer, sur un ton amusé, mais il ne le faisait pas. Parce que dans le fond, il y avait quelque chose de terrible dans l'entrevue qui se déroulait entre les deux anciens époux. Cette répétition nostalgique était autant un baume aux cœurs qu'un poison s'infiltrant dans leurs veines. Ça leur rappelait un temps qui n'était plus ; un temps qui leur avait été arraché malgré eux.

Serveuse partie, Nathaël s'accrochait aux détails de l'endroit, comme pour prendre un détour dans ses réflexions car il n'avait pas eu envie de plonger immédiatement dans les méandres de ses questionnements. Ils le torturaient depuis déjà trop longtemps, depuis qu'il l'avait perdu. Alors, le Persécuteur méritait bien un temps de répit. Quelques minutes salvatrices qui lui faisait reporter son regard sur Irina.

Et bizarrement, pour la première fois depuis leurs retrouvailles, il eut la certitude qu'elle dissimulait quelque chose. Les mots prononcés en écho que d'autres avaient balancés par la force de l'habitude ; Nathaël avait soudain la certitude que ce n'était pas une maladresse ou une question d'habitude. Mais bien plus qu'Irina était le point de mire de ce parfait petit mantra fait pour justifier l'embourbement temporel de l'endroit.

« C'est marrant.. Je jurerais que tu me caches un truc. J’ai raison ? » Articulait-il tranquillement en jouant carte sur table. Pas de manipulation pour tirer les vers du nez à son épouse ; pas de détour à prendre pour arrondir les angles.. Non, il préférait emprunter le chemin le plus direct vers la vérité. Ils se le devaient bien. Du moins, le Bates l'espérait.

Lorsque finalement, il osait une amorce de questionnement afin de savoir qui elle était, vraiment. Il la scrutait longuement tandis qu'elle lui lâchait une identité dont il avait vaguement entendu parler. C'était un personnage public, une personne à qui il n'avait accordé qu’un semblant d'attention, parce que ça ne l'intéressait.

Seulement voilà, finalement, cette personne sans importance dissimulait celle qui en avait toujours eu pour Nathaël. Interdit face à cette révélation, il préférait rester silencieux en la voyant déposer la carte filigranée sur la table. Quelques secondes.. Oh oui, il fallut bien quelques secondes au Lieutenant pour briser son immobilisme et se saisir du rectangle cartonné. Observant les inscriptions dessinées avec classe, puis le numéro de téléphone, il hésitait. Son regard se portait finalement un moment sur le vague alors que la carte tournait entre ses doigts, puis il la reposait lentement.

« .. Irina, donc. » Malgré lui, son ton trahissait une forme de tristesse qu'il ne put empêcher de refluer. Découvrir le nom de sa femme après autant de temps, ça ne faisait que nourrir son doute intérieur. Virus vorace qui ravageait tout sur son passage, Nathaël ne parvenait à s'en débarrasser malgré toutes ses tentatives de rationalisation. Reportant enfin son regard vert sur les traits d'Irina, il inspirait profondément en pinçant les lèvres. « J'essaie de comprendre, vraiment. » Concédait-il, mais il était aisé de deviner que c'était un échec critique. « ..Pourquoi m'avoir caché qui tu étais ? »

Pour lui, la mutation n'était même pas un problème en soit. Placé à une autre strate de réflexion, il l'occultait totalement, focalisé sur un ensemble qui perdait de plus en plus en cohérence. « C'était pour cacher tout ça ? » Il désignait la carte ; symbole de luxe et de possession. « Je m'en contre-fous, t'as toujours pu faire ce que tu voulais. » Ils avaient jadis partagé leurs rêves et espoirs, et Nathaël s'était toujours promis de l'aider à les concrétiser. Mais finalement, il avait la sensation de ne connaitre qu'un fragment de son épouse.
Le fragment qu'elle avait bien pu lui laisser voir.

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Et alors qu’elle venait de lui donner un semblant de justification vis-à-vis de cet endroit figé dans le temps, il n’attendit guère avant de lui communiquer sa certitude quant au fait qu’elle cachait quelque chose. Son assurance était désarmante. De plus, la blonde s’était jurée de répondre le plus sincèrement possible, elle qui autrefois, était le mensonge personnifié. Elle roule les yeux vers le ciel, soupirant. …oui. qu’elle souffle, ennuyée. Et encore un secret de plus à dévoiler. Un investisseur a sauvé cet endroit de la faillite il y a vingt ans et le conserver tel quel, était la condition principale du contrat. Qu’elle déclara, le regard en biais, fouillant dans ses souvenirs. Mais elle n’en dit pas davantage, préférant s’en tenir là, pour le moment.

Identité dévoilée, l’instant fut long avant qu’il ne décide de prendre la carte de visite en main. Elle pouvait voir les doutes l’étreindre, nourrissant ce stress dévorant son ventre à elle. Reposant la carte, elle put lire les micro-expressions de la tristesse sur ce visage qu’elle connait par cœur. Et lorsqu’elle entendit son véritable nom sortir de sa bouche, ça lui fit l’effet d’un coup de taser. Blessant et rassurant à la fois… Étrange.

Les regards enfin se raccrochent. Déclarant qu’il essayait de comprendre, il lui demanda pourquoi elle le lui avait caché, sachant qu’il s’en foutait et qu’elle a toujours pu jouir de cette liberté, à construire ses rêves avec lui. À construire leurs rêves. Ensemble. Je sais… Dit-elle dans un premier temps. Elle ferma les paupières une seconde, tentant de calmer cet acide intérieur – en vain – et de trouver la meilleure formulation possible. Elle repense aux conseils qu’on lui a donnés, et les mires s’ouvrent, regardant vers le bas. Désolée : Quand je t’ai rencontré, tu m’as fait goûter à une vie que je n’avais pas. Les yeux clairs se relèvent pour capter ceux d’en face et poursuivre, toujours sincère : Je m’étais enfuie. Et j’ai voulu mener cette vie avec toi. Loin de tout ça. Loin des problèmes, des manipulations, des affaires, des mensonges, de la pression, etc. Une part de moi avait besoin de ça. De cette simplicité et de cette authenticité. J’avais besoin d’être avec toi. Mais je n’avais pas le droit d’abandonner ma famille malgré tout. Alors, j'ai profité de mon "savoir-faire" pour mener cette double vie, avec toi. L’émotion présente, elle fit une pause pour expirer et à nouveau, évacuer, et les yeux captent le vide pour avouer : Je ne voulais pas te mêler à tout ça. Tu étais mon secret, ma vie que j’ai égoïstement cachée… et que je regrette. Ô combien elle regrettait de l’avoir perdue. Elle avait failli.

Enfant de requins ayant aspiré à mieux,
s’est vêtue elle-même du mensonge, pour y échapper.
Douce ironie…


Et alors que ses lippes s’entrouvrent à nouveau pour verbaliser son regret, lui dire qu’elle était profondément désolée, qu’elle n’aurait jamais voulu que ça tourne de la sorte, elle fut interrompue par l’arrivée de la serveuse amenant la commande. Disposant soigneusement les plats sur la table, le silence fut long et lourd. Insupportable. Vipère, dénuée de toute prestance et toute force verbale, abdique. Laisse place à cette part d’elle tombée sous le laiton. Parce que même si cette part d’elle est morte, les sentiments demeurent. Horrible.

Madone remercia la serveuse avant de poser son regard sur cette commande iconique. Les doux souvenirs reviennent en mémoire en même temps que les effluves de ces mets posés là, devant eux.

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A force de mensonge, Nathaël avait fini par apprendre à se méfier. Et de méfiance en méfiance, le Lieutenant s'était rôdé. Si Irina était la clé de voute de sa nouvelle capacité d'analyse, elle n'était pourtant pas la personne de qui il avait envie de se méfier. Mais avait-il vraiment le choix ? Plus vraiment. Parce qu’à chaque nouvelle entrevue, il découvrait un nouveau secret, un nouveau mensonge ; et à chaque fois, sa réalité se bousculait, ses acquis souffraient jusqu'à ébranler les fondations du Bates.

« Un investisseur.. » Se décidait-il à répondre, sans même prendre la peine de cacher son scepticisme. Ils auraient pu choisir n'importe quelle époque, n'importe quel moment ; et pourtant, le fameux investisseur avait choisi ce moment-là. Ce moment qui leur appartenait.

Contre toute attente, Nathaël faisait le choix de laisser ce secret-là à Irina. Car même s'il avait conscience qu'au-delà de ses mots, il y en avait d'autres, il était assez apte à reconnaitre que cette cachotterie-ci n'était pas l'essence de leur problème.

Leur problème était autre.
Autrement incommensurable.
Et quelque part, il l'espérait du moins, surmontable.

Ainsi fit-il le choix de la laisser s'expliquer sur cette vie dont il ne connaissait rien et dont il découvrait les contours. La terrible vérité voulait qu'au fil des secondes, il découvrait sa femme. Vingt ans en arrière, à ces mêmes places, ces révélations auraient été bienvenues, et surement salvatrices pour l'après.. Mais aujourd'hui, Nathaël avait la sensation qu'elles arrivaient trop tard.

Bien trop tard.
Après le désastre de leur vie.


Plongé dans un océan de réflexions qui le rendait étrangement silencieux, il ne cessait de scruter, de détailler, d'observer et de découvrir Irina. Son regard vert s'accrochait au moindre de ses mouvements, comme pour en déceler un sens caché. Parce que dorénavant, il ne savait plus. Il ne savait plus où pouvait se trouver la vérité.

Ouvrant enfin la bouche, il fut coupé dans son élan en voyant la serveuse revenir. Il adressa un coup d'œil rapide à cette dernière en libérant l'espace nécessaire sur la table afin qu’elle puisse leur déposer leur commande et la remercia vaguement.

La bouffe avisée d'un œil critique, il ne savait pas s'il avait véritablement faim. Ce qui était une première pour lui. Une première pour le glouton qu'il était. « .. Je vois. » Se contentait-il alors de lâcher après un trop long moment de silence.

D'autres auraient joués de temporisation pour maintenir un climat de tension ; Nathaël, lui, tentait plutôt de digérer les informations qu'il lui était données de recevoir. Il n'avait pas cette fourberie à l'âme, il ne fonctionnait pas ainsi. Irina le savait. Pour autant, en d'autres circonstances, il aurait très certainement implosé ou explosé.. Ou les deux à la fois ; mais en cet instant, il restait d'un calme pensif.

« Ta mutation, Irina. » Corrigeait-il, parce que sa mutation n'était pas qu'un savoir-faire. « Ce n'est pas un gros mot. » L'argument était lancé alors qu'il revenait accrocher son regard au sien. « Si je peux accepter la mutation de ma fille, pourquoi est-ce que je le ferais pas avec celle de ma femme.. Enfin. » ..Femme ; elle ne l'était plus depuis des années. Mais il n'avait pas à cœur de corriger cette évidence.

Alors qu'il aurait dû.
Peut-être.
Pour creuser le fossé qui devait les séparer.


« Donc.. » Un soupir passait ses lèvres alors qu'il repoussait son assiette sans y avoir touché pour croiser les bras sur le bord de la table. « Pour avoir plus d'authenticité dans ta vie, t'as choisi de me manipuler et me mentir ? Donc, tu m'as fait ce que ta famille t'as fait ? » Il résumait, sans amertume aucune. Il y avait une étrange résonnance fataliste dans son timbre. « Tu te souviens ce que j'ai appris à Mae ? Qu'un mensonge finissait toujours par se savoir. T'avais pourtant l'air d'accord avec ça. »

Nathaël n'était pas irréprochable, et il ne s'accordait d’ailleurs aucunement ce mérite. Tout au contraire, il avait plutôt des problèmes de colère et de rancœur. Des rancœurs qui l'avaient justement ébranlées depuis sa toute jeunesse. Ses émotions étaient un bordel innommable, et il réagissait beaucoup par impulsion. Pour autant, il était certain d'une chose ; qu'il n'était pas un menteur.

Attrapant une frite pour l'observer, il n'avait même pas à cœur de la manger et la laissait plutôt échouer dans son assiette avec dépit. Quelques secondes passaient et finalement, son regard s'ancrait dans celui d'Irina. « .. D'accord. Alors dis-moi franchement. » Se préparait-il, rongé.. Voir dévoré de l'intérieur par cette question, qui désormais lui brulait les lèvres. « Ta famille de friqués, elle a bien voulu te caser à un moment, non ? T'as dû avoir d'autres amants, peut-être même un fiancé ou un autre mari alors que t'étais avec moi ? J'ai du mal à imaginer le contraire.. Pendant près de vingt ans. »

Dans l'entièreté de ses émotions et leur puissance, Nathaël avait également toujours été entier dans sa possessivité. Car s’il n'avait jamais vu qu'elle, il avait du mal à concevoir – en retour – que ses vies, à elle, aient été également régies par ce mantra. Qu'elle aussi, elle n'avait jamais vu que lui.
En toute logique, ça n'aurait pas dû primer sur ses questionnements, et pourtant, c'était le cas. Ça suffisait à lui couper son appétit, à créer une angoisse derrière son calme d'apparat. Il craignait la réponse autant qu'il l'espérait. Et par-dessus tout, Nathaël espérait pouvoir la croire.


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Scepticisme non dissimulé face à l’information qu’elle veut bien lui donner. Juste un investisseur au caprice étrange coïncidant aux prémices de leur histoire.

Plats mythiques déposés, vipère se fit prisonnière du mutisme de son mari. Le voyant reluquer pitance sans appétit, ça la mortifia de l’intérieur. Parce que rien ni personne ne pouvait le lui couper. Ça ne pouvait que démontrer la profondeur de son accablement, et qu’elle soit l’origine de ce tourment, ça l’affligeait viscéralement.

Il la corrigea en employant le terme qu’elle eut volontairement passé sous silence ; sa mutation. Parce que si pour lui, il ne s’agissait pas d’un gros mot, pour elle, il s’agissait d’un très lourd secret à ne jamais dévoiler. Jamais. Un Nate… plus bas s’extirpa instinctivement, lui sommant de rester discret. Mais quand bien même, il lâcha que s’il eut pu accepter la mutation de sa fille, pourquoi pas celle de sa femme ?! Et alors que les lippes étaient restées entrouvertes, celles-ci se refermèrent pour déglutir. Sa femme. L’était-elle encore réellement ? Plus vraiment… Mais il aurait été capable de l’accepter, elle, telle qu’elle était, malgré ce qu’impliquaient le poids et le sort de cette confidence. Et il était là, le pire regret de son existence multiple. Parce qu’il aurait été l’exception, malgré la voie qu’il avait choisi de suivre.
Une question lui brûla les lèvres, mais elle se tut. Ce n’était pas à elle de les poser…

Soupirant et repoussant son assiette, il croisa les bras sur la table afin de résumer ce qu’elle venait de lui conter. Oui, elle fait à Nate ce que sa propre famille lui avait infligé. Et malgré l’absence d’amertume dans sa voix, ça résonne comme une accusation dans la tête de la multiplicatrice. Elle baisse les yeux un instant sous le poids de cette erreur commise. Et alors qu’il lui rappela la leçon sur le mensonge enseignée à leur fille, elle lui répondit : … et je le suis toujours. Relevant ses mires affichant une tension certaine, elle poursuivit : J’ai eu… J’ai eu si peur de te perdre que ça me semblait être la seule solution. Parce que lui révéler sa mutation, c’était lui révéler sa vie et surtout, l’exposer au destin funeste.

Frite attrapée et lâchement délaissée, son amorce inspire l’inquiétude. Un peu plus. Elle le voit rongé et finalement, il se délesta de cette question dévastatrice qui le consumait de l’intérieur. Y avait-il eu un ou des autres ? Et s’il y avait bien une chose dont elle était certaine, au plus profond d’elle-même, c’est qu’il n’y avait eu que lui. Aussi nombreuses ont été ses vies, un seul et unique avait eu le monopole de son multiple cœur. Et afin de le protéger, elle s’était montrée véritable Harpie envers ses prétendants. Incapturable. … et pourtant. entamait-elle. Glissant une main sur le haut de son bras, son regard se fit étrangement plus doux. Une drôle d’assurance tintait sa voix. Sa posture restait néanmoins la même, toujours franche, comme elle se l’était imposé : Aux yeux de ma famille de "friqués", le mariage ne se fait que par intérêt. Et elle a très vite compris que ce n’était pas la chose à faire avec moi, pour le bon développement de leur entreprise… Parce qu’elle avait osé leur imposer cet ultimatum ; elle se dévouerait corps et âme si sa vie sentimentale lui était laissée. Et elle excella dans ce rôle de femme d’affaire inébranlable.

Ses yeux rougirent quelque peu, trahissant la montée de sa désolation à ne pas avoir les preuves suffisantes. Ses bras se relâchaient, démunie ; Nate je… Je ne sais pas comment te prouver qu’il n’y a jamais eu que toi. Toutes mes autres vies sont dénuées de ce que j’ai vécu avec toi et avec Mae. Comment aurais-je pu ?! Tu étais tout ce que je voulais. Tu étais tout ce que j’attendais. Tu m’as offert la plus belle de mes vies. Je n’ai jamais vécu ça avec qui que ce soit et de toute façon, je ne le voulais pas. Tu me comblais tant et si bien qu’il n’y a jamais eu de la place pour qui que ce soit d’autre, et ce, malgré mes existences multiples. J’ai beau mener plusieurs vies différentes, je n’en reste pas moins une seule et même personne. Je ne sais pas… je ne sais pas comment te prouver à quel point tu es unique et à quel point je… Elle s’arrêta. Net. Se rendant compte de sa tirade et de son inutilité. Parce qu’il s’agissait des mots conjugués au présent, alors qu’ils sont empruntés à une partie défunte d’elle-même et donc, au passé. De toute façon, sans preuve, le persécuteur ne la croirait pas…

À nouveau, elle expira après une pause : … Désolée. As-tu… as-tu d’autres questions ? lui demanda-t-elle, se raclant la gorge afin d’évincer cette tristesse qui l’étrangle.

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Air perplexe qui finissait par souligner son regard ; lorsqu'Irina l'interpella, il lui accorda toute son attention et ne dit mot. Autrefois, Nathaël avait adoré l'entendre murmurer son prénom ; aujourd'hui, il ne savait plus réellement de quelle bouche cela pouvait sortir. Pourtant, il ne pouvait nier qu'au dedans, elle provoquait toujours le même émoi en lui. Et il détestait cela, parce qu'il aurait aimé être plus rationnel, plus pragmatique à son sujet. Comme il pouvait l'être avec tous ces autres qui ne comptaient pas à ses yeux.

Mais parce qu'il n'arrivait pas à être pragmatique, cela voulait dire qu'elle comptait encore.
C'était cette vérité inaliénable qui l'empêchait de lui tourner le dos et de partir.
C'était cette vérité inaliénable qui lui coupait également l'appétit.

L'expression se froissait alors même qu'Irina concédait qu'elle avait eu simplement peur de le perdre. Rationalité qui s’effaçait encore une fois ; Nathaël se rendait progressivement compte que ce qui coutait à leur famille n'était pas seulement le mensonge mais plutôt le poids de leurs cœurs. Il pesait sur chacune de leurs décisions, faisant dévier leurs esprits des routes les plus logiques. Pour autant, le Lieutenant ne put s'empêcher d'être vexé. Vexé parce qu'il avait cette perpétuelle sensation de voir ses sentiments, à lui, mésestimé. Que ce soit par sa femme ou par sa fille.

« Peur de me perdre ? T'as vraiment aussi peu foi en moi ? » Question à la fois ouverte et rhétorique, il soupirait de dépit. Car plus les pièces du puzzle se mettaient en place, plus il réalisait les lacunes de sa famille, des lacunes qu'il avait été trop aveugle pour voir par le passé.

Et puis finalement, la question fatidique tombait.
Cette question qui l'avait rongé des jours durant ainsi que les nuits suivantes. Une question qui pouvait sembler à-propos pour beaucoup de monde mais qui lui était néanmoins essentielle. Parce qu'il refusait d'avoir aimé dans le mensonge et la dissimulation.. Même si ça avait été fondamentalement le cas.

Lorsqu'elle infirmait ses inquiétudes, Nathaël écouta son ancienne – pas si ancienne – épouse d'une oreille attentive. Le regard vert rivé sur ses traits, il cherchait à déceler la faille ou le mensonge. Mais au lieu de cela, il ne perçu que ce regard qu'elle lui avait si souvent adressé. Un regard qui l'avait toujours poussé à vouloir l'étreindre jusqu'à ne plus la lâcher. A présent, il se faisait violence pour rester en place, pour s'ancrer dans son observation.

« Ils sont sympas, dans ta famille.. » Ne put-il s'empêcher de maugréer, lui qui avait eu une famille toute aussi déplorable. C'était d'ailleurs pour cela qu'il s'était juré d'en construire une à son image, puis à l'image d'Irina. Enfin.. Asther. Enfin.. Est-ce que ça importait encore réellement ?

Pas quand il pouvait lire dans ses yeux sa peine. Une peine qu'il ne put identifier que comme authentique. Bordel.. Malgré tout ce qu'elle avait pu faire, malgré tout ce qu'ils avaient pu se faire, il haïssait le fait de la voir si accablée. Inspirant profondément en tentant de calmer le volcan intérieur de ses émotions contradictoires, il demeurait plutôt silencieux à l'écouter.

Malgré toutes les barrières qu'il avait érigées, il la croyait. Il la croyait malgré tout. Nate avait la sensation terrible d'être un idiot à boire ses paroles, mais une part de lui avait également envie d'y croire, de la croire. Parce que même par-delà la mort, il n'était parvenu à l'oublier, à passer à autre chose.

Il avait été rongé par son absence.
Jusqu'à finalement la retrouver.


Ça n'avait aucun sens.
Et pourtant.

D'autres questions, il aurait pu en avoir. D'ailleurs, il en avait une autre qui brulait ses lèvres, mais il préférait l'ajourner le temps de se libérer d'autres mots laissés de côté depuis trop longtemps.

« J'ai pas agis comme je devais le faire, à l'époque. J'étais en colère et perdu. » S'excusait-il en observant la nourriture devant lui avant d'en revenir à Irina. « Je le suis toujours.. » Mais avait-il seulement arrêté un jour d'être en colère ? C'était la véritable question. « ..Mais surement moins, parce qu'on a déjà tout perdu. Il n'y a plus rien à fracasser. » Un soupir peiné passait la limite de sa bouche alors que son regard à nouveau détourné trahissait sa tourmente. Il était impossible de réécrire le passé selon lui, c'était sa terrible vérité.

Pour autant, il restait une question subsidiaire, le genre de question qui s'avérait être la pierre angulaire de sa colère. Il savait qu'il devait l'affronter et confronter Irina à ce sujet. Face à ce constat, il se décida à lui accorder à nouveau son attention afin de l'observer.

« Depuis tout ce temps, Maera savait pour toi, n'est-ce pas ? Autant pour ta mutation que pour le fait que tu ne sois pas morte ? » Même si c'était un questionnement qui se posait là, ça avait tout de l'affirmation dans sa bouche alors qu'il enchainait, plus franchement. « T'as retourné notre fille contre moi. » Alors qu'elle savait combien elle comptait pour lui ; alors qu'elle savait qu'il aimait son enfant plus que tout. « Pourquoi ? Parce que t'avais envie qu'elle me haïsse autant que tu as pu finir par le faire ? »

Surmontant l'accablement, la colère refluait enfin alors que son regard vert s'illuminait de cette lueur furieuse. « Et ne me dit pas que tu ne me hais pas. Parce qu'à mon pire ennemi, je ne lui aurais pas fait subir ce que tu m'as fait subir pendant quatre ans. Ou alors, c'était une punition ? Mais on ne punit pas ceux qu'on aime, pas comme ça. » Les mots grondaient alors que son timbre grave vibrait. Le regard figé sur celui d'Irina, il soupirait d'agacement. « Tu sais ce qui est le pire dans cette histoire ? » Il ne lui laissait guère le temps de répondre qu'il enchainait. « C'est que malgré toute cette merde, j'ai encore des foutus sentiments pour toi. » Il en eu un rire jaune. « Un jour, ça aura raison de moi, j’en suis sur. » Nathaël avait la certitude qu'un jour, il crèverait pour elle ou à cause d'elle.

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Elle lit le dépit sur ses traits. Ça la ronge de l’intérieur. Après son soupire, elle préféra corriger avec platitude : Pas en toi Nate… en moi. Tous les humains qui ont su, ont péri. Ils m’ont mis en danger d’une manière ou d’une autre et ils ne m’ont pas laissé le choix. Je n’ai pas voulu t’exposer à cette fatalité… encore moins lorsque tu as embrassé ta carrière de persécuteur. Lui confia-t-elle, droit dans les yeux. Parce qu’elle aurait été incapable d’abattre le seul homme jamais aimé. Quel qu'il soit. Elle incarnait à la fois la théoricienne et l’exécutrice. Secret au poids trop lourd.

La preuve de son amour résidait là, devant eux, dans l’absence de preuve.
Parce que depuis qu’il savait, elle n’avait rien tenté contre lui.
Rien. Alors qu’elle aurait dû suivre sa règle…


Alors qu’elle lui avoua ce qu’elle avait au plus profond d’elle tout en déployant son désarroi de son manque de preuve de manière aussi brouillonne qu’il pouvait lui faire perdre ses moyens, elle s’était tue. Abrupte. Et il eut cette réflexion sur sa famille qui engendra la sienne … n’est-ce pas. automatique et triste. Parce qu’ils avaient chacun leurs tares et qu’elle connaissait déjà celles qu’il lui avait exposées, ils avaient construit cet autre chose à deux, ensemble. Aujourd’hui à terre... Raté.

Irina demeurait accablée par cette idée d’être la source des tourments de celui qu’elle aime. Parce que oui, elle l’aime encore. Accablée de se révéler ainsi, trop tard. Accablée par cette impuissance dévorante, vipère luttait contre elle-même afin de ne pas prendre la fuite, à nouveau. Accablée par ses torts qu’elle reconnaissait. Accablée par cette fierté ravalée pour étaler la vérité sans détours malgré l’émoi intense dont elle est prisonnière. Fluctuation entre la colère et le regret. Les tripes nouées. La boule au ventre. La gorge serrée…
Assassiner était bien plus facilement gérable…
Manipuler était bien plus facilement applicable…


Il s’excusa pour son agissement, guidé par la colère et l’incompréhension. Encore aujourd’hui, mais moindre face à l’absence de ce qu’ils avaient construit. « Il n’y a plus rien à fracasser. » qu’il déclara, fracassant un peu plus ce qu’il subsistait dans le cœur d’Irina. Ils pouvaient s’accorder sur un point, le passé ne pouvait être réécrit. Ce qui est fait, est fait. Alors, elle maintient le silence. Silence qui confirmait tristement son accord.


À nouveau, les regards s’accrochent dans un nouvel affrontement où la lueur se fait déjà plus colérique au fur et à mesure qu’elle avale ses mots. Alors que le regard vert s’illuminait de cette furie intérieure, les mires cérulées en reflet parfait, laissaient transparaitre le glacial d’un désaccord cinglant, d’une accusation illégitime.

… Tout comme ça a eu raison de moi. Lui rappelle-t-elle. Parce qu’elle était morte pour lui, quoi qu’il en dise. Quoi qu’il en pense. Elle avait préféré affronter la mort elle-même plutôt que de la lui imposer. Parce que là où il ne pouvait pas survivre, elle, elle put. En partie. Mais elle ne voulait pas de cette fatalité pour lui.
Alors qu’ils se crèvent l’un l’autre, malgré eux.

À son tour, elle repoussa son assiette pour venir croiser les bras sur la table et ancrer encore un peu plus ses yeux rougeoyant dans ceux de son mari. Maera est libre de penser ce qu’elle veut. Oui, elle a su pour la mienne le jour où la sienne s’est déclarée. Oui, je l’ai soutenue dans cette épreuve. Oui, je l’ai aidée à s’accepter, s’entrainer et à évoluer dans le dos d’un père qu’elle a craint depuis. Et oui, lorsque j’ai été abattue et qu’elle s’est enfuie, j’ai mis un moment avant de la retrouver et de la rassurer. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Pas sans savoir que sa mère était aussi ailleurs, menant d’autres existences auxquelles je ne l’ai jamais mêlée… qu’elle lui assurait. Et oui, je te déteste. À mes yeux, tu nous as trahis en faisant rentrer James et son complice dans notre maison et ça, Mae ne l’a pas supporté. Tu l’as retournée contre toi tout seul et je n’allais certainement pas prendre ta défense après ça… qu’elle ajouta, blessée. Parce qu’au-delà du mensonge qui avait engendré la trahison, il y avait le traumatisme de leur enfant qui était entré en compte. Elle se recula, rompant le contact avec la table, sans lâcher le persécuteur du regard. Un ton à peine plus doux vint poursuivre sa réplique : Mais elle t’aime… Tant et si fort que personne ne peut lui enlever ça. Pas même moi… T’as été un bien meilleur père que je n’ai été une bonne épouse, vois-tu. Elle se résilie et admet. Les mots mourant dans sa gorge. Parce que c’était vrai. Mère battant en retraite, elle devait le reconnaitre. Malgré son insistance auprès de sa fille pour maintenir la méfiance vis-à-vis de son père, elle n’en avait fait qu’à sa tête. Par amour. Par ce fichu amour qu’à défaut d’avoir évincé chez elle, elle eut tenté de l'endormir chez sa fille déjà partagée. Elle n’avait fait que maintenir une porte ouverte, celle de la crainte. Mais en vain…

Parce que si les mensonges finissent toujours par se savoir,
c'est l’affection qui finit toujours par avoir le dessus.
Chassez le naturel, il revient au galop.

Elle eut du mal à empêcher les larmes d'humidifier ses globes après sa déclaration, sans pour autant qu’elle ne les laisse se déverser. Pas maintenant. Elle devait l’affronter. Le confronter. Continuer ce combat contre elle-même. Honorer sa promesse de répondre à la moindre de ses questions sans détours.

Elle le lui devait.

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Catalogué comme un parmi tant d'autre, un humain se noyant dans la multitude ; Nathaël se retrouvait à affronter malgré lui un fossé qui se creusait sournoisement entre eux. Table de bouffes qu'il ignorait définitivement pour conserver son regard vert sur son ancienne épouse, il renonçait à la contester. Il renonçait à clamer qu'il était plus solide que le lambda, que tous ces autres qui n'avaient pas fait la différence. Parce que lui, il était parvenu à faire la différence, dans sa vie à elle.. Dans leur vie à deux.

Soupir étouffant la pléiade de reproches qu'il n'était plus temps de faire, il se murait plutôt dans un silence de réflexion tandis qu'une contre-attaque soudaine le prenait à revers.

Parce que leur histoire avait déjà eu raison d'elle.
Rappel d'une mort qui l'avait marqué jusqu'au plus profond de son âme, le Lieutenant ne parvenait à conserver le silence face à une potentielle rétorque.

« ..Et j'ai perdu une partie de moi ce jour-là. » Lançait-il alors dans sa spontanéité. Nul reproche, nul accablement ; tout juste cette vérité qui le rongeait depuis qu'il avait appris son trépas. Car à la disparition d'Asther, il se souvenait avoir eu cette sensation évidente d'avoir perdue la moitié du tout qu'il avait fini par former à ses côtés. Ni ombre, ni dominance ; leur union n'avait toujours été que l'histoire d'un équilibre explosif.

Si l'appétit de Nathaël semblait s'en être allé avec sa rage dévastatrice, il n'en demeurait pas moins qu'il ne pouvait nier qu'il y avait encore cette colère sous-jacente. Cette colère qui l'avait pris lorsqu'il avait compris que son épouse avait gardé un lien avec leur enfant, allant jusqu'à l'exclure d'une équation pour laquelle il se serait damné.

Attendant les explications que pouvait lui fournir Irina, il demeurait planqué dans ses retranchements jusqu'à l'entame de son plaidoyer. Regard rivé sur le sien déjà rougit, il gardait contenance malgré la peine qui planait entre eux. Par instant, les émotions se bousculaient.. Terriblement, cruellement, alors que Nathaël songeait encore au traumatisme qu'avait subi leur enfant lors de la disparition de sa mère.

C'était un des regrets de son existence.
Un regret dont il se savait incapable de se défaire.
Parce que les évènements s'étaient gravés dans le marbre de leur histoire.

Et si l'écho de ce rappel fait par son épouse secoua intérieurement le Lieutenant, ce ne fut rien en comparaison de ces mots qui suivirent. Elle le détestait.

Elle le détestait.
Pour toutes les raisons qui le poussait à se détester lui-même depuis des années.

Néanmoins, entendre cette vérité passer les lèvres d'Irina brisa quelque chose chez le Bates. Détournant ainsi le regard, il l'abaissa un moment avant de lui revenir. Certes, sa fille l'aimait malgré toutes les tentatives folles de sa mère de l'écarter de lui ; mais est-ce que cela suffisait à consoler Nathaël ? Il n'en était pas sûr, il n'était même sûr de rien.

Absolument rien.
Livré à ses instincts, il finit par briser son immobilisme lorsque la première larme d'Irina fut versée. Quittant le confort de sa banquette, il contourna la table pour s'installer aux côtés de son ancienne épouse en l'entourant d'un de ses bras pour la ramener contre lui le temps d'une étreinte. Main tendre glissant dans ses cheveux, il sortait enfin de son silence. « ..Ça me prend la tête tout ça. Si j’avais su.. Je ne serais jamais devenu persécuteur. » Marmonnait-il dans un soupir plein de dépit.

Et ça avait de quoi lui prendre la tête.
Tout comme il avait de quoi porter en lui ces regrets.


« Est-ce qu'on peut pas juste faire une trêve ? » Continuait-il, dans un besoin urgent de lâcher-prise. « Est-ce que tu peux arrêter de me détester pendant quelques heures ? » Osait-il, même, dans la ligne de ses demandes. Parce que ça lui crevait le cœur de savoir qu'elle pouvait le détester et le mépriser pour ce qu'il était. Pour ce qu'il avait fait.. Et surtout, ce qu'il n'avait pas fait.

« Je sais que j'en demande beaucoup.. Sauf que je sais aussi qu'on a tout notre temps pour nous en vouloir. »  Confession livrée dans un murmure, il s'écartait tout juste de quelques centimètres pour venir porter son regard sur le sien, sondant ainsi son expression.

Parce qu'il aurait aimé qu'elle ne le déteste pas.
Parce qu'il aurait aimé tout effacer pour ne laisser que ce qu'ils avaient toujours été.
Eux.
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Rétorque qu’il n’avait pas su retenir et dont la portée fut bien plus significative que ce à quoi elle pouvait s’attendre. « ..Et j'ai perdu une partie de moi ce jour-là. » Mots qui résonnent au plus profond de sa carcasse divisible. Les lippes s’étaient entrouvertes sur le moment. Parce qu’au-delà d’avoir perdu une partie d’elle-même, elle avait également et définitivement condamné son mari à son absence. Balle ayant servi de point final à leur relation. Elle fut bien secouée de constater qu’il ne s’en était jamais réellement remis. Obligé de vivre avec cette idée. Obligé de survivre… Force est de constater qu’ils n’avaient toujours été qu’un tout et que l’un privé de l’autre, c'était la porte ouverte à la pire descente aux enfers. Et elle le sait, pour l’avoir vécu aussi.


Plaidoyer terminé, elle lui avoua qu’elle le détestait. Mires rougeoyant fixés sur le visage de celui qui l’avait trahie, elle vit le coup qu’elle venait de lui asséner. Il en détourna le regard une seconde, avant de le baisser et de revenir sur elle lorsqu’elle avoua tout l’amour que sa propre fille lui vouait malgré son geste. La colère grondait en elle, tout autant que la rancœur et le regret. Mélange pernicieux et délétère. Insupportable. Rien ni personne ne pouvait la pousser aussi loin dans les méandres de ses émotions dévastatrices. Insoutenable. Tant et si bien qu’une larme s’échappa malgré toute la force qu’elle mettait dans sa retenue.

Et comme la goutte d’eau, celle-ci initia alors le mouvement de son vis-à-vis. Il se leva pour venir se glisser à ses côtés et passer un bras autour d’elle pour la serrer contre lui. Elle l’avait suivi du regard jusqu’à ce qu’elle sente cette chaleur humaine qu’il lui imposait. Retenant son souffle jusqu’alors, elle sentit ses poumons se débloquer et se remplir. Elle ferma les yeux et posa sa tête contre lui, vampirisant tout de cet instant. Et alors qu’elle inspirait, lui, il expirait l’aveu que s’il avait su, il n’aurait jamais suivi ce chemin… Sa gorge se serra tandis qu'elle osait à peine imaginer une vie sans les choix qu’ils avaient faits et sans leurs poids.

Trêve quémandée. Suspension de sa haine le temps de quelques heures également. Le tumulte de ses émotions ne demandait que ça, de se calmer afin de délaisser carcasse aux fêlures internes profondes. Répit qui ne serait pas de trop. Bougre confesse l’ampleur de sa demande, mais avance l’argument du temps qu’ils ont devant eux pour s’en vouloir. Et alors qu’il s’écarte quelque peu pour sonder son visage, celle-ci eut ouvert ses paupières sur cette allusion temporelle inattendue. Iris cérulés venant s’accrocher au regard vert, elle le regarda quelques longues secondes avant de signer son accord. Faisons une trêve, oui. Te détester m’est insupportable Nate… qu’elle avoue à son tour au travers d’un soupir illustrant la complexité du mélange de sentiments contradictoires.

Elle se redresse quelque peu, se tourne vers lui et se permis de glisser ses bras afin de l’enlacer pleinement. Son cœur battait contre lui, à nouveau. En échos à ce qu’il avait amorcé plus tôt, elle avoua à son tour, murmurant à son oreille : … si j’avais su, je t’aurais tout dit dès le début. Parce qu’elle avait conscience que sa vérité l’aurait peut-être empêché de faire ce choix. … je suis désolée… qu’elle ajouta, parce qu’elle l’était réellement. Retour en arrière impossible, le sentiment d’une responsabilité et d’une culpabilité profonde prenaient peu à peu le relais dans cette trêve de haine et de rancœur.

Ils formaient un tout qu’elle avait fêlé.
Aujourd’hui brisés, les deux moitiés en morceaux.
Pourtant ils étaient encore là.
Indubitablement là.
Irréductibles.

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Rancune et culpabilité se nouaient étroitement entre les époux déchus ; parce qu'ils avaient tant de regrets sous couvert de leurs colères, que leur relation n'était finalement devenue qu'un immense sac de nœuds. Un sac dont les sentiments inaliénables rendaient la pesanteur à peine supportable pour leurs cœurs blessés ; qu'ils soient humains ou mutants. Un gène ne changeait finalement rien à ce qui les avait foudroyés il y avait de cela deux décennies. Et malgré leurs séparations toute en dissonances, ils formaient un tout démuni de l'autre.

Nathaël en acquis la terrible certitude lorsqu'il vint serrer dans ses bras sa femme. Car en la retenant contre lui, il retrouva instantanément ce souffle qui lui avait manqué depuis que sa main avait jeté cette poignée de terre symbolique sur le cercueil d'Asther. Il avait enfin retrouvé une plénitude qu'il se savait incapable de ressentir avec une autre.

Parce que dans ce foutu monde disloqué, ça avait toujours été elle.
Et aucune autre.


Lorsqu'elle accepta cette trêve, il ne put retenir ce soupir de soulagement qui ne tarda guère à s'associer à celui d'Irina. S'il lui était insupportable, à elle, de le haïr ; à lui, il lui était à peine acceptable qu'elle puisse le mépriser. Ainsi leur boucle était bouclée dans le silence alors que les regards demeuraient ancrés.

Passant ses bras autour de la taille d'Irina, il la serra contre lui en venant déposer un baiser contre sa tempe. Parfum et douceur qu'il retrouvait dans l’étreinte, il profitait de ces quelques secondes suspendues au-delà de tout espace-temps. Car porté hors de toute leurs culpabilités, de leurs colères et de leur drame, l'instant leur appartenait. Et aussi simple fut-il, il suffisait à Nathaël pour se sentir enfin.. Bien. Juste bien.

Irina s'excusait et en réponse, il vint à peine se décoller d’elle tout en la conservant jalousement dans ses bras de peur de la voir s’envoler. Ainsi posé, il porta son regard sur ses traits ; l'espace de quelques secondes, Nathaël la contemplait comme il n'avait jamais contemplé aucune femme. Et surtout, comme il l'avait toujours observé, Elle. « .. Tu m'as manqué. » Se contentait-il de lui répondre dans un murmure porté par la confidence. C'était une vérité absolue, une vérité dont il ne pouvait et ne voulait se défaire.

Un sourire finit par se dessiner sur la bouche du Lieutenant alors que son esprit tournait dans un peu plus de légèreté. Et il ne put s'empêcher de penser à ce qu'aurait été leur vie, s'il avait su. S'arrachant aux potentiels regrets, il esquissait un tableau mental plus simpliste. Plus amusant que dramatique. Un tableau qu'il ne tardait pas à partager dans son esquisse.

« N'empêche.. Si j'avais su, on aurait pu se faire des plans à trois d'enfer. Peut-être même plus qu'à trois. » L'esprit vagabondant, il imaginait déjà et ne put s'empêcher de continuer.. « Franchement.. T'imagines ? D'ailleurs, t'as déjà imaginé, non ? Allez.. Avoue ! » Lui demandait-il avec un air goguenard et franchement amusé, parce qu'il était persuadé qu'Irina s'était laissée prendre à cette réflexion bien avant lui.

Décomplexé et curieux, il osait durant leur trêve, parce que finalement, ça leur ressemblait un peu plus. Et quitte à être eux, autant l'être pleinement.. Sans langue de bois, sans filtre et avec toute leur énergie enflammée.

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Cet instant. Cet instant suspendu dans le temps. Cet instant pendant lequel le contacte qu’ils entretenaient l’un contre l’autre, lui était plus que salvateur. Ça lui manquait terriblement. Ces dernières années passées loin de lui, loin de cette chaleur humaine, loin de cet amour et loin de ce tout qu’ils forment, avaient creusé en elle un trou béant d’inhumanité et d’instabilité. Avec lui, elle se sentait entière. Et ce, malgré la mort d’Asther.

Elle s’était excusée et en réaction, Nate se décolla juste assez pour parcourir les traits du visage d’Irina de ses yeux verts. Ce regard qu’il avait pour elle. Elle était capable de se damner pour ça. Pour sa façon qu’il avait de l’observer, de la contempler, elle serait bel et bien capable du pire pour qu’à nouveau, elle puisse incarner le reflet dans ses iris. « .. Tu m'as manqué. » lui confessa-t-il dans un murmure. Et ce fut là, un coup de plus porté aux regrets qu’elle conservait. Parce qu’elle lui manquait tout autant qu’il lui avait manqué. Vérité qu’ils partageaient indubitablement. Vérité conjuguée au présent, laissant l'infime espoir d'un passé révolu. Les mires d’Irina se mirent à briller, au-delà de la tristesse qui avait parsemé ses yeux quelques instants plus tôt, c’était plutôt une lueur affective, affirmant une réciprocité muette.

Ce sourire. Ce sourire qu’il afficha infusa en elle quelque sentiment rassurant, mais aussi suspicieux. Parce qu’elle le connaissait et reconnaissait lorsqu’une pensée traversait son esprit. Il ne se fit guère prier pour la partager. Évidemment. Elle le reconnaissait bien là, dans ses mots qui dessinent une réalité parallèle où ils auraient pu profiter de sa mutation dans l’intimité. Elle ne put empêcher un rire de s’échapper. Sourire amusé vint en même temps éclairer son visage d’une légèreté qu’elle pensait perdue à jamais. Mais elle arque un sourcil avant d’adopter un air narquois, roulant les yeux vers le ciel soulignant l’évidence : Évidemment ! Évidemment qu’elle l’avait déjà imaginé. Lui aussi, la connaissait que trop bien pour lui supposer pareilles réflexions. Et… ça reste l’un de mes fantasmes. Osa-t-elle confesser d’un ton plus bas, invitant à plus d’intimité, avec un regard légèrement provocateur. Parce qu’elle avait l’art de lui répondre, de rentrer volontiers dans son jeu, faisant de leurs échanges, leur jeu. Aussi explosifs qu'enflammés soient-ils.


Mais il fallut que cet échange soit rompu. Réalité du présent les rattrapant, c’est le propriétaire qui vint trouver ce couple du passé, n’ayant toujours pas touché aux plats sur la table. « Madame Rhodes ? Pardon mais… y a un problème avec les plats ? » qu’il s’excusa, ayant conscience de déranger. Alors, elle lâche sa prise – un peu à contre cœur – lorsqu’elle le vit, pour plus de tenue, afin de lui répondre un peu gênée, voire même offusquée d’être interrompue : Non Larry, il n’y a pas de problème… Juste… c’est un peu froid. Vous pourriez nous réchauffer ça s’il vous plait ? qu’elle lui commanda avant que ce dernier ne s’exécute, attrapant ce qui était nécessaire sans verbaliser la contrariété qui se lisait sur son visage.

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Juste eux, porté hors de toute culpabilité et de colère ; Nathaël se sentait enfin entier et apaisé alors qu'il conservait son épouse dans ses bras. Elle lui avait menti, ils s'étaient déchirés puis haït, mais finalement, lorsque tout cela était laissé sur le bas-côté de l'instant présent, il ne restait plus que leurs sentiments. Cet amour qui les animé et motivé pendant près de deux décennies.

Nate avait tout le temps du monde pour ruminer ses erreurs et ses rancœurs.
Irina avait tout le temps du monde pour le haïr et le mépriser.

Ainsi oubliaient-ils tout cela.
Juste le temps d'une rencontre, d'une étreinte et d'un retour à leur normalité toute personnelle. Elle dans ses bras ; ça effaçait tous les tourments qui l'avaient bousculé depuis des années. Et pour conserver cette précieuse plénitude, il était prêt à se damner.. Lui aussi.

Ils étaient foutus.
Et dans le fond, Nathaël le savait bien.
Mais il n'en avait rien à faire.

Au lieu de cela, il préférait jouer la carte d'un humour décomplexé qui lui ressemblait autant que leur échange pouvait leur ressembler. A la réponse franche d'Irina, il ne se gêna pas pour la déshabiller du regard sous couvert de sa réflexion avant de revenir river son attention sur la sienne. « Je suis prêt à me dévouer corps et âme pour t'aider à réaliser ton fantasme. Tu sais bien comme je peux être volontaire. » Lui répondait-il dans un murmure charmeur accompagné de ce petit sourire qui arquait la commissure de ses lèvres.

C'était comme le vélo, cette mécanique de séduction ne s'oubliait pas.
Surtout lorsqu'elle était instrumentalisée auprès de la bonne personne.


Dégageant une de ses mains de leur étreinte, il vint la glisser le long de la joue d'Irina en se rapprochant pour finalement être arrêté dans tout élan en entendant la voix de Larry teinter à son oreille. Ces quelques mots articulés avec hésitation eurent l'effet immédiat d'un putain d'ongle sur une saleté de tableau noir. Nate redressa alors le buste et laissa Irina – non sans un dépit certain – s'installer sur la banquette avant de passer un bras au niveau de ses épaules. Le regard renfrogné se porta finalement sur le pauvre serveur qu'il zieuta longuement, silencieusement et surtout froidement.

Lorsqu'Irina lui répondit le plus courtoisement du monde, Nathaël, lui, ne put s'empêcher de mettre les pieds dans le plat.. Ce qui avait le mérite d'être de circonstance, quoiqu’on en dise.

« Tu déranges, Larry. » Marmonna-t-il, grognon en articulant le prénom de l’intru comme il aurait pu cracher un chapelet d'insultes bien senti.

Lorsque finalement ce dernier s'en alla, Nate finit par soupirer d'agacement avant de couler un regard en biais vers Irina. « Il nous guettait dans un coin, ton abruti de Larry ? Bordel de merde. » Fait chier, qu'il aurait pu ajouter mais il se contenait à minima alors que sa main libre attrapait son verre pour venir en boire une gorgée.

Voilà qui était mieux.
Le verre reposé, il en revint finalement à sa femme et la scruta un moment, pensif. « Mais attends, comment tu connais le Larry ? » Le serveur était devenu une bête de foire.. Ou une bête noire, du moins, jusqu'à ce que Nathaël n'en vienne à s'interroger sur tout le bordel qui enveloppait tel un paquet cadeau la veille de noël, le restaurant. « Tu viens souvent dans le coin ? » Il chauffait malgré lui, avant de finalement froncer les sourcils avec un air incrédule. « ..A moins que ça soit toi l'investisseur de ce bordel ? »

Ding, ding, ding, nous avons un gagnant.
Le Bates venait de gagner le gros lot.

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Jeu de provocation et de séduction mutuelle auquel ils prenaient un malin plaisir. Parce qu’un sous-entendu à peine évoqué, l’autre plongeait, indubitablement. Espièglerie réciproque aux effluves grisant. Ils étaient eux dans ce genre d’échange. Véritablement eux. Ce tout formé dans l’hommage bancal d’un passé où ils étaient la définition même d’une fusion explosive. Ce eux qu’ils approchaient aujourd’hui, lorsqu’ils étaient réunis sous l’étendard d’une trêve de ce qui les avait bousillés. Ce eux qui lui manquait terriblement et pour lequel elle serait prête à tout brûler.



Il renchérit alors - fidèle au schéma empirique - soulignant sa dévotion et rappelant son sens du volontariat afin qu’elle puisse réaliser son fantasme. Murmure charmeur et sourire aguicheur qui ne purent empêcher le sien de s’étirer davantage, laissant apparaitre l’émail sous un regard presque provocateur. Madone entendant bien la proposition, ne put empêcher l’envie de renaître et de laisser résonner un faux : … Tu ferais ça pour moi ?! suivi d’un vrai J’accepte volontiers ton aide. murmure charmeur.

Le feu prenant au fond des tripes, imaginant cette retrouvaille qu’elle avait portée au-delà de tout espoirs. Dire qu’elle ne s’était pas imaginée se retrouver dans ses bras à nouveau, serait mentir. Mais elle se l’était interdit, devant respecter minutieusement son plan. Et ça l’avait bouffé. Littéralement dévoré de l’intérieur. Alors savoir être à nouveau l’objet de désir de celui qu'elle aime, ne pouvait que raviver cette flamme qu’elle s'était forcée de piétiner.

Et alors qu’il glissait délicatement sa main contre sa joue, les yeux d’Irina vinrent dévorer les lèvres qui s’approchaient. Et c’est bel et bien ce moment-là que choisit d’interrompre Larry. Comme le vieil écho d’une précédente rencontre où jamais, elle ne parviendrait à retrouver les lippes de son mari. Les mires affichèrent une lueur assassine le temps d’une fraction de seconde. Répliquant, Nate – s’étant redressé, ayant entouré la multiplicatrice de l’un de ses bras – ne put empêcher une remarque vis-à-vis du serveur qui fit rire – intérieurement – la Vipère. Il était lui. Et c’était si bon de le retrouver…

Soupirant de concert après le départ du bougre, Nate supposa une surveillance quelque peu dérangeante de la part de la bête noire. Suspicion que seule Irina était à même de comprendre, puisque l’homme était tenu de se plier à la moindre de ses exigences à elle, s’il voulait voir perdurer le restaurant. Il s’octroya une gorgée, suite à laquelle il reposa son regard sur la blonde, en demandant d’où elle le connaissait. À nouveau, la boule revint lui serrer le ventre. Entrouvrant les lippes pour répondre, il la coupa en lui demandant si elle venait souvent puis, il supposa que c’était elle le fameux investisseur. Regard bleu se terni quelque peu alors qu’elle refermait sa bouche pour déglutir. Se laissant une seconde – ou deux – elle acquiesça lentement d’abord, avant d’entamer : … Pour notre anniversaire de mariage, j’étais venue voir le patron. Il m’a dit que ça allait être compliqué de fêter ça ici parce que la faillite le guettait. Alors j’ai… j’ai investi dans cet endroit en brisant l’une de mes règles ; ne jamais entremêler deux vies. Irina Rhodes était l’investisseur et… et Asther Bates, la mère et la femme mariée qui allait pouvoir profiter de sa fête sans que personne ne se doute de quoi que ce soit. Elle haussa les épaules une seconde lorsque la nostalgie du souvenir vint s’éprendre d’elle. Baissant ensuite le regard, elle poursuivit : Je ne pouvais pas voir cet endroit – et tout ce qu’il représente – se fermer en sachant que je pouvais faire quelque chose. C’est peut-être bête ou effrayant, mais conserver ce restaurant tel qu’il était il y a vingt ans, ça me donne l’impression d’avoir un refuge temporel dans lequel je peux me retrouver et me sentir bien… Parce qu’en effet, c’était là l’espace et la période de sa vie qu’elle préférait et qu’elle chérissait. Vipère ayant les moyens, elle s'était offerte ce luxe égoïste de maintenir son plus beau souvenir, défiant les affres du temps.

Asther Bates, la mère et la femme mariée.
La véritable partie d'elle que Nate aimait...
Prononcer son nom lui avait donné comme une légère décharge mentale, comme si elle n'était même plus légitime d'en parler...

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Retrouvailles qu'il aurait aimées sceller d'un baiser qui se serait situé sur la ligne de son envie de ressentir sa présence ; encore plus proche de lui, toujours plus contre lui.. Il avait finalement fallu qu'un Larry vienne les interrompre, réveillant alors l'ours en sommeille derrière les traits contrariés du Persécuteur. Il n'était pas de ceux qui aimaient qu'on le dérange.. Mais après tout, qui l'était ? Nathaël était simplement plus prompte à reconnaitre son agacement et à s'extraire de toute politesse hypocrite.

Il n'avait pas besoin de plaire à un quelconque Larry.
Ni à personne finalement.
Ou peut-être simplement à son épouse.
Enfin.. Ancienne épouse.

Mais ça, c'était une autre histoire, ils le savaient tous les deux. Et malgré toutes leurs tentatives à s'en vouloir jusqu'à en crever, il n'y avait finalement que le plaisir de se retrouver qui comptait. Ignorant alors toutes les tourmentes qu'elle avait pu lui faire subir par son absence, le Bates se révélait prompt à pardonner pour ses beaux yeux, pour sa présence, pour son parfum. Asther ou Irina – peu importe son nom – avait toujours eu cette emprise sur l'ancien militaire. Elle l'avait jadis capturé dans des filets du diable qu'il avait assez rapidement oublié de combattre.

Parce qu'en sondant son regard, à elle.
Il avait compris qu'elle devait lui appartenir, à lui.

Et aujourd'hui, alors qu'ils ne s'appartenaient plus sur le papier, c'était l'alchimie qui les trahissait le temps d’un jeu de séduction qui leur ressemblait bien. Les années étaient passées, mais finalement, l'étincelle demeurait intacte ; peut-être même un peu plus vive. Ainsi Nathaël se retrouvait-il à faire perdurer la proximité de son épouse en conservant un bras autour de ses épaules tandis que l'esprit réalisait enfin que si cet endroit était figé dans le temps, c’était avant tout au nom de ce qu'ils avaient été.

Lorsque la confirmation tomba, arrachée des lèvres d’Irina ; le cœur de Nate se serrait un instant alors qu'il réalisait réellement combien elle tenait à Lui. A eux. Cette preuve matérielle, un peu folle et franchement démesurée lui faisait l'observer longuement, la dévorer même d'un regard vert terriblement amoureux. Parce que maintenant, il savait. Il comprenait véritablement. Craintes balayées par la folie des grandeurs d'Irina, il peinait à trouver les mots adéquat pour répondre à cette révélation.

Ça lui prenait même de longues secondes avant qu'il ne se décidât à ouvrir enfin la bouche. « Tu t'embrouilles pas entre toutes ces versions de toi ? Même si ça reste toi.. » Ça, il en était étrangement certain ; parce qu'elle avait ce regard que seule son épouse lui avait toujours accordé. Elle avait ce parfum qui l'avait fait tomber pour elle. Elle avait cette attitude qui lui appartenait. Pour autant, il s'interrogeait sur toute la complexité de son existence, sur cette danse qu'elle devait mener sans jamais s'épuiser ou renoncer. Parce qu'avec les années d'expérience, le Persécuteur avait bien compris que le gène X avait toujours son revers. Un revers qui pouvait épuiser, éprouver, consumer.

« ..T'as conservé cet endroit pour nous. » Concluait-il enfin face aux propos d'Irina avant de finalement se rapprocher un peu plus et de baisser le ton. Yeux dans les yeux, il revenait glisser sa main contre sa joue. « Le seul refuge dont t'aurais dû avoir besoin, c'était près de moi. » Et il regrettait d'avoir échoué dans sa tâche, de lui avoir ôté cette opportunité.

Finalement, Nathaël réalisait qu'il n'avait pas été à la hauteur des attentes qu'il s'était lui-même fixé, et ce n'était paradoxalement pas Irina qu'il se voyait blâmer pour cela. Car si elle s'était réellement sentie en confiance avec lui, alors, elle n'aurait jamais hésité à lui livrer son secret et ses craintes. « .. J'ai envie d'arranger ça. » Ne put-il s'empêcher de lui murmurer dans la spontanéité de ce qu'il ressentait, malgré tout, pour elle. Prêt à sceller son idée folle d'un baiser dont ils avaient été fraichement privés, il était à nouveau coupé par un raclement de gorge discret avec que Larry revenait glisser les plats chauds sur la table.

Des excuses marmonnées, un regard confus et de la bouffe déposées ; aussitôt la mine du serveur se décomposait alors qu’il réalisait ce qu’il venait – à nouveau – d’empêcher. Nathaël, lui, peu compatissant et bien plus frustré par la double interruption, ne bougeait pas et portait plutôt un regard furieux sur le serveur. « Sérieux mec, tu le fais exprès ? C'est quoi ton délire ? Ta vie est tellement merdique pour que t'a envie de pourrir celle des autres ?! »

Et il ne lui laissait pas le temps de répondre alors qu'il en revenait à Irina. « .. Oh et puis rien à foutre. » Jurait-il avant de venir lui prendre ce baiser tant convoité. La bienséance allait attendre, autant que la retenue ; parce que Nathaël préférait se recentrer pleinement à ces retrouvailles qu'il consacrait dignement.

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La boule au ventre toujours présente après cette révélation. À nouveau, mise à nue sous les mires d’un ancien mari, elle attendait ces longues secondes de silence avant de relever les yeux sur lui. Et une fois de plus, c’est ce regard vert qu’il posait sur elle. Ce regard pour lequel elle pourrait se damner. Ce regard qui finalement la rassura sur ce qu’il était en train de penser. Elle qui avait attendu son jugement et finalement, elle avait trouvé une preuve de plus qu’il était tout pour elle. Qu’il était son tout. Ils étaient là où elle se permettait parfois de venir quérir ses meilleurs souvenirs, se berçant d’un semblant de réconfort.

Puis, c’est sa mutation qui fut le sujet de sa première réflexion. Il lui demanda si elle ne s’embrouillait pas entre ses vies, ce qui étira un léger sourire un coin chez la blonde. Par cette quête d’information, elle entendait l’inquiétude sous-jacente du Persécuteur qui savait qu’il existait toujours un contrecoup. Jamais. qu’elle amorça avec assurance. Parce qu’elle avait toujours suivi scrupuleusement ses règles. Mais elle ajouta tout de même : … Il n’y a jamais eu qu’une seule et même personne qui est parvenue à m’embrouiller. qu’elle lui avoua, regardant Nate avec cet air qu’il lui reconnaitra. C’était là, la révélation d’une vie qui était parvenue à infiltrer toutes les autres, par les sentiments qu’ils partageaient. Elle qui pensait pouvoir morceler ses émotions au même titre que sa personnalité, elle s'était bercé d’une terrible illusion.

Il constata ensuite qu’elle avait conservé cet endroit pour eux, les yeux dans les yeux, son ton se fit plus bas encore, ajoutant qu’il aurait dû être son refuge. Lui. L’homme de sa vie. Celui pour qui elle était morte… Pure folie quand on sait que ce jour-là fut le couronnement de sa haine envers lui. Elle lui sourit, malgré que son regard se fasse davantage plus désolé. Mais le murmure suivant qui lui glissa, finit de l’achever. « .. J'ai envie d'arranger ça. » Elle entend comme la promesse d’un futur pansant le passé et le feu prend dans ses tripes jusqu’à envelopper son cœur. Elle a envie d’y croire. Envie de retrouver cette vie. Envie de le retrouver lui et la famille qu’ils ont construite. Mais elle sait – au plus profond d’elle-même – que c’est pratiquement impossible. Même s’ils demeurent à jamais dans cette trêve, tous les deux se retrouvent brisés par cette triste réalité qui les attend sur le bas-côté. Et elle les rattrapera. Toujours. Irina sourit malgré tout en simple réponse. Parce que c’est plus fort qu’elle et qu’elle lui en donnera les moyens malgré elles

Les visages se rapprochant pour signer cette promesse folle, Larry eut encore choisi son moment pour faire son apparition. Plats chauds sur la table, Nate – fidèle à lui-même – laissa échapper sa fureur envers le serveur qui affichait déjà une mine des plus confuses. Paroles balancées qui ne manquaient pas – à nouveau – de faire rire intérieurement la blonde qui se pinçait déjà les lèvres afin de se contenir. Mais c’est alors que le rageux jura de plus bel, se foutant des convenances, se tourna vers la mutante pour enfin l’embrasser sans retenue. Ce côté inattendu et la fureur dont son mari faisait preuve, ne pouvait qu'embraser cette flamme jamais réellement éteinte en elle. Brûlant jusqu’au moindre doute sur son passage, il ne lui en fallait pas plus pour lui dire oui et répondre physiquement qu’elle voulait qu’ils se retrouvent. Ses paumes glissèrent dans la nuque du persécuteur, s’accrochant à lui pour ne plus jamais le voir partir. La passion occulta tous les aspects de leur réalité et de leur temporalité. Comme si elle fut pleinement Asther et personne d’autre, vingt ans en arrière. Ils étaient eux et ça lui fit tourner la tête. Tant et si bien qu’elle ne put s’empêcher de se rapprocher de lui, allant même jusqu’à se coller, ne voulant plus jamais que cet instant ne s’arrête. Elle venait de le retrouver. Pleinement.

Larry ayant capté le message, il était reparti dans les cuisines.

Elle ne saurait dire combien de temps il s’était écoulé avant que le baiser ne prenne fin. Posant son front contre le sien et les mains toujours logées dans son cou, le sourire de la vipère s’étira. Amusée par l’effet que cela avait provoqué en elle, elle ne put empêcher un petit waw de s’échapper dans un murmure avant de rire légèrement. Plongeant ses mires cérulées dans le regard vert, elle confia : … Tu m’as manqué. qu’elle lui souffla et lui retourna enfin.

Passant sa main sur sa joue, ses yeux caressèrent les traits du visage du brun un par un. … Que va-t-on faire maintenant, Nate ? lui demanda-t-elle doucement. Parce qu’il ne s’agissait pas de reprendre leur vie là où ils l’avaient laissée. Et maintenant qu’il savait qu’elle était en vie et qu’elle menait plusieurs vies, qu’allaient-ils advenir d’eux ? Leur Trêve prendrait fin, tôt au tard et il n’avait qu’un bref aperçu de qui était réellement sa femme.
Le temps ne les attendrait pas, lui.


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Une seule et même personne capable de l'embrouiller. Confession qui encourageait davantage encore cette absence de retenue devenue totale et absolue ; Nathaël oubliait tous les Larry du monde et peut-être même l'endroit où ils se trouvaient. Parce qu'à la Nostalgie, il ne pouvait lui accorder autant d'importance qu'à celle de l'instant présent. Asther enfin retrouvée dans ses bras, c'était autant le cœur que l'envie de ressentir sa présence contre la sienne qui le faisait vibrer.

Baiser prit et partagé qui scellait cette promesse folle de faire les choses autrement.. Peut-être même de mieux les faire ; entre eux, mais aussi et surtout pour ne plus se perdre. Nate avait oublié avec le temps et l'absence combien ce gouffre qui l'avait envahi à la disparition d'Irina n'était pas naturel. Il n'avait jamais été une fin en soi, tout juste une fatalité dont il s’était accommodé parce qu'elle n'était plus là pour le compléter.

Fureur de retrouver la moitié de son tout, c'était entre ses lèvres qu'il faisait parler toute la force de ses sentiments inaliénables pour elle. C'était un peu dingue, surement démesuré ; mais qu'est-ce qui ne l'était pas entre eux ? Car jusqu’à là, rien chez les Bates n'avait jamais été simple ou mesuré.

Et alors même que le baiser s'achevait sur l'expression soufflée d'Irina, Nathaël ne put s'empêcher de laisser un sourire arquer ses lèvres alors que son front restait contre le sien. « Putain, toi aussi. » Avouait-il sans retenue aucune. Comme il pouvait le faire en quasi-toutes circonstances.

Doigts effleurant les contours du visage féminin jusqu'à se perdre dans ses cheveux blonds dont il se réappropriait la texture et la douceur, il la gardait contre lui de cette main logée au creux de ses reins. Il ne voulait plus la voir s'échapper ou partir. Pas maintenant qu'il l'avait retrouvé.

C’était foutu pour elle.
Surement même pour eux.
Mais au moins, ils étaient foutus ensemble.


Redressant le menton, il vint finalement river son regard dans le sien à sa question et hésita entre le soupir et le sourire. Là où la fatalité était inévitablement vouée à les rattraper au moindre détour, il savait que l'humour pouvait retarder leur échéance. « .. J'ai bien une idée, mais il parait que ça ne se fait pas en public, surtout si on veut pas finir en prison pour exhibition. » Sourire malicieux aux lèvres, il partageait un regard entendu avant de finalement se raviser avec un raclement de gorge. « Okay, sinon, l'endroit t'appartient. Pas vrai ? » Celle-là, c’était une question à la réponse évidente. Tout comme la solution qu’il s’apprêtait à donner : « T'as qu'à virer les gens et on campe ici.. » Quelle idée de génie ! N'est-ce pas ? « On a qu'à installer une petite cabane sur le parking pour Maera, comme ça, elle pourra pas gueuler qu'elle a pas son indépendance. »

Quel père indigne !
Ou pas.


Parce que Nathaël trouvait cela assez drôle au vu de son expression rieuse. Observant longuement Irina, il vient déposer un baiser tendre sur son front avant de soupirer et de retrouver un semblant de sérieux. « J'en sais rien sinon, mais je déconne pas quand je dis que j'ai envie de faire les choses autrement. » Se rendait-il seulement compte de la complexité de la chose ? Apparemment, oui. « C'est surement complètement dingue, mais j'ai pas envie de vivre sans toi. »

C'était sa vérité à lui.
Son évidence qui bousculait toutes les autres.


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Proximité grisante maintenue. Elle se sentait entière entre ses bras. Parce qu’ils forment un tout et qu’elle fut restée trop loin de lui trop longtemps. Puis lui aussi – de son langage spontané tant apprécié – lui révéla la sensation qu’il venait de partager. Les sourires se répondent, comme toujours.


Les yeux dans les yeux, elle lui avait demandé la suite. L’humour en bouclier, il ne pouvait s’empêcher de commencer par ce trait qui lui était caractéristique. Suggérant qu’ils se jettent l’un sur l’autre ici et maintenant, la peine encourue est, elle aussi, connue. Et ça la fait rire. À nouveau, une seconde idée fut exposée dans le but de contourner le caractère exhibitionniste de la première, et proposa de virer le monde et de faire du cet endroit, leur campement. Sans oublier – naturellement – une cabane pour Mae. L’absurdité de cette scène prolongea son ricanement qu’elle ne pouvait retenir en l’imaginant. Mais elle entendit tout de même la demande cachée derrière ce plan loufoque. Désir qu’elle partageait, mais qu’elle ne légitimait pas encore…
Parce que dans les faits, comment feraient-ils ?

Après un instant, il déposa un baiser sur le front de la blonde et elle ferma les yeux sur l’instant, afin d’accueillir pleinement ce geste tendre. Suite à quoi il donna sa véritable réponse d’un ton plus sérieux. Parce qu’elle savait qu’elle allait arriver après pareille dinguerie. Sa rétorque fit disparaitre légèrement le sourire d’Irina, laissant plutôt place à cette lueur naissance dans ses yeux. De l’espoir ? Peut-être… Il avait envie de faire les choses autrement. Réellement. Malgré la difficulté de la chose. Parce qu’il n’avait pas envie de vivre sans elle. La chaleur enveloppant son cœur devint alors brûlante. À nouveau, ses yeux se remirent à rougir, mais plus pour les mêmes raisons. Son sourire, lui aussi, se faisait tout autre.   As-tu… As-tu seulement conscience à qui… à qui tu parles là ? qu’elle amorce difficilement avant de poursuivre, une note de tristesse dans la voix. Même si moi aussi je crève d’envie de te retrouver… de nous retrouver,… j’ai du mal à me dire que tu veuilles vivre avec quelqu’un dont tu ne connais qu’un cinquième de son existence. Parce que les faits sont là. C’était Asther sa femme. Pas Irina, ni Éris, ni qui que ce soit d’autre ayant toutes une partie de sa personnalité exacerbée, à elle.

… et si toi aussi, tu finissais par me détester pour qui je suis réellement ? Je n’ai pas ta force Nate, parce que ça,… ça, je crois que ça me tuerait pour de bon. Elle en était persuadée. Parce qu’elles étaient différentes tout en restant la même. Allait-il seulement le supporter ? Allait-il seulement conserver cet amour qu’il éprouve pour elle.s ? Intacte ? Réellement inaltéré, voire plus fort ? Rien ne pourrait lui donner cette assurance. Parce qu’autant leur passé est fondé, autant leur futur reste incertain. Manque de contrôle à nouveau, inspire l’instabilité de la vipère en manque de certitudes.

Plus grande crainte verbalisée…

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Seule certitude acquise de ne plus vouloir la laisser s'en aller sans se retourner ; Nathaël avait naturellement exclu l'idée de reprendre son chemin en la laissant simplement là. Une partie de lui, brisée par le passé qui les désunissait n'avait de cesse de lui murmurer de suspicieuses pensées. Et parce qu'un cœur brisé ne pouvait se réparer avec un baiser – aussi magique puisse-t-il être –, il gardait une part de lucidité solidement ancrée à l'esprit.

Cette rencontre-là n'avait finalement rien à voir avec leur premier rendez-vous. Car si jadis, tout avait été à construire ; à présent, ils se retrouvaient à devoir reconstruire sur un terrain miné dont ils avaient posé les pièges durant près de deux décennies.

Le retour de bâton de leurs erreurs cumulées apparaissait clairement au Lieutenant qui, malgré tout, refusait de simplement baisser les bras. L'abattement, il l'avait subi par l'absence de son épouse ; et désormais, il ne voulait plus qu’un tel sentiment puisse l'envelopper. Car c'était sans elle que son horizon perdait de sa vibrance.

Alors lorsqu'elle lui demanda avec crainte s'il avait pleinement conscience d'à qui il pouvait s'adresser, il lui adressa un sourire léger et pensif alors que son regard vert caressait ses traits. « Ma femme. » Répondit-il spontanément avant de revenir ancrer son regard dans le sien.

Peu importait le nom.
Peu importait la carte filigranée portant son autre identité.


Il le voyait dans son regard.
Elle était la femme qu'il avait épousé dans leur jeunesse.
Et ça, ça surpassait toutes les suspicions.
Toutes les colères.
Toutes les rancœurs.


Pourtant.. Pourtant, la lucidité rôdait encore, comme une terrible évidence marbrant l'amour indéfectible qui les unissait. A l'image de ce qui pouvait les lier, Nathaël refusait également de simplement l'ignorer, parce que c'était son aveuglement qui jadis avait précipité leur perte.

« Apprends-moi à te connaitre, s'il n'y a que ça, Irina. » Dans sa bouche, c'était un Irina qui sonnait comme toutes les Asther qu'il avait pu lui murmurer. « De nous deux, tu es celle qui a le plus de cartes en main pour ce qui va advenir. » Le sérieux gagnait du terrain alors que son timbre grave chassait tout langage peu châtier devenu habitude. L'humour n'avait plus court, parce qu'en cet instant, ils avaient besoin d'une mise au point claire.

Sans l'ombre d'une ambiguïté.
Sans l'ombre d'un mensonge déguisé.


« Chérie.. » Soupirât-il toutefois avec l'ombre d'un sourire mi-triste, mi-amusé. « Je ne te déteste pas malgré le fait que tu m'ai menti pendant près de vingt ans puis laissé croire que tu étais .. Entièrement morte pendant quatre ans. Je ne te déteste pas non plus pour avoir tenté d’éloigner notre fille de moi. » La liste était longue lorsqu’on songeait aux détails, mais il ne s'y attardait pas. Ce n'était pas ça qui importait. Posant son avant-bras en appuie sur la table pour entourer Irina et leur créer un cocon de discussion qui leur appartenait, il reprenait simplement. « Beaucoup pourrait considérer que je suis un abruti fini pour ne pas te haïr, mais ils ne savent pas ce que ça fait que de vivre sans toi. Et même si je suis encore en colère, ça c'est certain.. Je préfère penser à ce qu'on peut faire demain, plutôt que de m'arrêter sur le passé. » Philosophie libératrice qu'il tentait d'endosser, Nate s'essayait à un autre futur. A un futur qu'il espérait pouvoir arpenter avec sa vipère de femme. Baissant le regard pendant ses réflexions, il inspirait tranquillement avant d'en revenir aux traits d'Irina. « Je crois pas qu'il y ait de solutions magiques.. On est pas dans un putain de dessin animé, comme ces trucs débiles qu'on refilaient à Maera une fois de temps en temps. » C'était des disney, Nate. Des disney. « Ça va peut-être nous prendre du temps et de l'énergie pour reconstruire les choses autrement, mais la vraie question est de savoir si tu es prête à essayer ? »

Au moins à essayer.
Pour ne plus ressentir ce vide.
Cette absence.
Ce silence de l'autre.

« Et si y'a que ça, je te filerais un peu de ma force. » Pour tout surmonter, pour tout endurer ; mais ensemble. Mais ça n'était pas sans condition. « Seulement.. Pour que ça marche, faudra plus qu'il y ait de mensonge entre nous. Aucun.. Mensonge. » Les mots articulés étaient lourds de sens selon Nathaël. Ça se sentait, dans son timbre, autant que dans son regard rivé sur celui d'Irina. « J'aimerai que cette fois-ci, tu crois en moi comme je peux croire en toi. » Concluait-il dans un murmure avant de se relever pour regagner sa place.

Nathaël laissait un peu d'espace à Irina afin qu'elle puisse respirer et prendre la mesure de ce qu'il venait de lui proposer. Il savait que ça bouleversait beaucoup de ses plans, beaucoup de ses habitudes ; il l'avait aisément compris et assimilé. Mais pour qu'ils puissent se retrouver, ils devaient faire le deuil de leurs secrets.

Se révéler.
Au risque de bousculer.
Au risque de s'effrayer.
Au risque de perdre le contrôle.


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Sa femme, avait-il répondu. Spontanéité qui déchirait la réalité. Questionnement philosophique qui pouvait inséminer la pire des migraines et pourtant… Pourtant, à ses yeux, elle l’était toujours. Même s’il n’avait épousé qu’une partie d’elle, elle reste la seule à ses yeux. Et même si elle n’en n’avait jamais douté, ce rôle qu’il venait de verbaliser et de lui attribuer, écrasa les cendrées de ses doutes. Il la voyait encore en tant que tel. Cette femme qu’elle avait été, cette moitié incarnée, cette vie qui résonnait depuis le passé et hurlait depuis sa tombe…

Ces simples mots, pourtant lourd de sens, firent vibrer un certain pan de sa mentalité.

Les regards encrés, elle ne voyait que lui. Cet homme qui a su infuser chacune de ses divisions malgré les barrières qu’elle s’était forcé à ériger entre ses existences multiples. Cet homme qui, en un regard, a su les abattre. Cet homme qui causerait sa perte. Cet homme. Son mari.

Inquiétudes verbalisées, il lui fut si simple de lui demander de lui apprendre à la connaître. Prénom originel en point final vibrant à son oreille, elle n’arrivait pas à croire qu’il puisse mettre autant de douceur dans l’évocation de son prénom que dans celui d’Asther. Ça sonnait faux dans sa tête, étant habituée à entendre l’autre prénom sortir de ses lèvres…

Elle l’écouta attentivement lorsqu’il s’exprima. Les yeux rivés dans les siens, elle ne perdit pas une miette des expressions et des émotions qui traversaient le visage de son homme. Il ne la détestait pas. Pourtant, il avait toutes les raisons du monde. Espace rassurant qu’il créa physiquement pour eux. Elle le laissa continuer. Conscient d’être un abruti aux yeux de beaucoup, il sait aussi que personne ne sait ce que c’est de vivre sans elle. Ça la touche. Profondément. Car l’écho de son absence à lui, résonne face à l’évidence de cette douleur causée par l’absence réciproque de leur moitié. S’en suit l’aveu d’une colère toujours présente, mais qui n’obstrue aucunement son désir de voir vers l’avenir. Commissure des lèvres de la blonde qui s’étire à l’écoute de ces mots. Il s’accorde une pause avant de reprendre, l’assénant d’une réalité qu’elle ne connait que trop bien. Non, ils ne sont pas dans un putain de Disney.

Alors Vipère ? Es-tu prêtes à essayer ?
Ce n’est pas tout de le vouloir. Il faut le faire. Pour ne pas regretter. Ne plus regretter. Et ce, ensemble. Et pour y arriver, Nate formula cette condition indubitable, inévitable, celle qui serait certainement la plus difficile à appliquer ; l’anéantissement du mensonge. Et des secrets, par extension. Il lui faudrait révéler l’entièreté de ses existences, chaque ligne du temps, afin qu’il puisse saisir l’ampleur de ce qu’est celle qu’il appelait encore sa femme malgré tout. Les mires brillaient à l’écoute de ces mots. Parce que s’ils étaient lourds de sens pour l’un, ils étaient les fondements et les barricades de l’autre. Les lippes s’entrouvrent, comme pour déjà contester, mais elle s’imposa elle-même le silence. Elle devrait croire en lui, comme il croit en elle.

Et elle le suit du regard lorsqu’il se lève et reprend sa place. Madone qui se repositionne face à lui, le regard dans le vide, assimilant ce qu’il venait de lui dire et jaugeant les conséquences que cela pourrait avoir.

Pour le retrouver, elle devait tout lui dire. Tout. Elle prit un temps certain avant de revenir poser son regard sur lui. Ce regard qui en disait long sur la détermination et sur la peur qui l’occupait. … J’ai envie d’essayer. Sa voix se fit néanmoins douce et intimiste. Parce que pour la première fois, elle promit de délivrer l’entièreté de ses cinq existences à la même personne humaine. Et pas n’importe laquelle. Sans mentir. Sans se défiler...

Elle inspire et attrape enfin une frite Par quoi ou par "qui" tu souhaites que je commence ? un regard furtif jeté sur sa montre J’espère que tu as du temps devant toi, parce que ça risque d’être long… Ton aux notes légères d’humour… Oui. Elle acceptait de se livrer. Elle acceptait de tout dévoiler. Elle acceptait que ça allait être difficile, mais qu’elle était prête à le faire pour lui. Pour eux. Croquant enfin dans cette frite, elle affichait à nouveau un sourire un poil narquois, se doutant d'une réceptivité qu'elle ne lui connaissait que trop bien.


Parce qu’elle s’était toujours divisé pour mieux régner.
Corps divisé en plusieurs entités représentatives d’un morceau de personnalité,
aujourd’hui, c’est par ses sentiments – communs à toutes – qu’elle a décidé d’exister.
Pour eux, elle se laissera atteindre. À travers eux, il la connaitra pleinement.

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