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Inhale, Exhale [PV Nando]

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Inhale, Exhale
petite citation qui fait plais

Lawrence referma le capot de sa fourgonnette d'un geste sec, le souffle court, les nerfs à vif. Cela faisait plus de vingt minutes que l'homme cherchait à comprendre ce qui ne tournait pas rond dans le moteur de son véhicule, sans succès.

Lonnie n'était pas mécano, mais il avait appris à se débrouiller comme il le pouvait pour permettre à cette fourgonnette qui avait vu les années passer de continuer à faire son office. Tout ce qu'il pouvait faire lui-même, c'était autant d'argent qu'il pouvait économiser pour la santé de sa femme et leur quotidien.

Ce mois-ci, le couple était dans le rouge. Leurs ventes avaient été moins satisfaisantes qu'ils l'avaient espéré, et sa compagne, Ethel, avait dû faire un crochet par l'hôpital après une mauvaise chute. Des factures qui s'accumulaient, et que Lonnie et sa femme s'efforçaient tant bien que mal de payer l'une après l'autre...

Ils n'avaient vraiment pas les moyens de payer un garagiste. Mais sans leur véhicule en état de marche, impossible pour eux de faire fonctionner leur système de livraison, et Lonnie savait que nombre de leurs clients ne prendraient pas la peine de se déplacer et se contenteraient d'annuler leur commande. Ils ne pouvaient vraiment pas se permettre ça...

La colère prit le dessus sur sa raison, et l'ex-détenu donna un violent coup de poing sur le capot du véhicule, une exclamation aigrie et furieuse faisant son chemin hors de sa gorge. Est-ce que sa foutue vie ne pouvait pas être un peu facile pour une fois dans sa maudite existence ?

Lonnie cacha son visage dans ses mains, prenant une grande inspiration. La fourgonnette était garée à quelques mètres de leur boutique, et le fleuriste savait que sa femme, bien qu'occupée avec un client, pouvait tout à fait le voir et l'entendre. Elle n'aimait pas le savoir dans cet état, et, plus que tout, elle détestait le voir perdre contrôle ainsi. Calme. Il devait se calmer.

Lorsqu'il releva le visage, ce fut pour croiser le regard d'un parfait inconnu, qui semblait avoir pris la mesure de sa détresse et avait fait le choix de l'aborder. Son premier réflexe fut néanmoins de reculer, réaction d'un homme ayant vécu trop longtemps dans la méfiance de son prochain, avant de se forcer tant bien que mal à se relaxer, décrispant les poings qu'il avait serré malgré lui.

Inspirer. Expirer.

"Bonjour. J'peux faire quelque chose pour vous ?"

C'était plutôt cet inconnu qui était en mesure de l'aider, plutôt que le contraire. Lonnie était trop nerveux pour se montrer bon commerçant et diriger l'homme vers sa boutique, si c'était là son désir...

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Nando connaissait la frustration. Il l’avait ressentie, logée dans ses entrailles pendant de longues années face à son incapacité de régler des problèmes divers et variés, trop nombreux et vicieux qui pouvaient prendre à la gorge. Oui, Nando connaissait la frustration et d’une certaine manière, elle restait un souvenir particulier, un élément lié au passé. S’il prenait une seconde pour se recentrer, il continuait de se dire que rien ne pouvait être pire que quand il avait été mis à la porte à ses quinze ans. Et là encore, il avait su rebondir.

Maintenant qu’il avait passé ses trente ans, il ne songeait que rarement à cet évènement marquant. Mais ça restait ancré dans ses habitudes et ses réflexes, cette volonté de toujours faire mieux, au mieux, pour le mieux. Pour ne plus se retrouver dos au mur, s’il le fallait.

Mais la frustration n’était pas qu’une vieille amie. Il la voyait chez les autres, souvent. Chez les taximen qui venaient avec le véhicule de service en mauvais état. Avec ses collègues qui luttaient contre une pièce récalcitrante. Chez sa mère qui désespérait de le voir trouver une copine. Pour Nando, la frustration était liée à l’absence de contrôle. Il ne pouvait qu’être compatissant quand il voyait des personnes prises dans ces viles engrenages. Et s’il pouvait aider, Nando aidait. Comme s’il était lui-même fait de cette graisse qui aidait la mécanique à bien rouler et à ronronner sous les roulements d’un moteur satisfait.

Il s’était arrêté pour écrire un message à sa mère, pour les courses qu’il avait promis qu’il ramènerait en fin de journée. Et de là, il avait observé la douce dynamique d’un conducteur mis à mal. Nando avait hésité à venir prêter main forte, jusqu’à ce que l’inconnu n’abaisse son poing sur le capot de la camionnette qui n’avait pu être encore sauvée.

Nonchalant, avec le sourire bienveillant à l’américaine, il s’était approché. Il leva les mains en gage de paix devant la prudence de l'autre homme, ne perdit guère son expression qui se voulait rassurante sous sa barbe entretenue. « C’est plutôt moi qui peux vous proposer un coup de main. Je vous ai vu vous débattre avec votre véhicule. » Toute la rue avait dû le voir, mais il n’était pas là pour appuyer son gros doigt sur ça. « Je suis mécanicien. Je peux jeter un coup d’œil, si vous voulez ? Et promis, je ne charge pas pour le diagnostic. » Ce n’était pas son travail, de réparer de gros véhicules comme ça. Lui, il était content d’être payé par les taxis jaunes. Ce qu’il faisait sur le côté, il le faisait de bon cœur.

Parce qu’il ne fallait pas avoir des pouvoirs pour aider les autres.
Il fallait juste être humain.

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L'inconnu avait visiblement perçu sa méfiance première, puisqu'il s'était empressé d'adopter une attitude paisible, dans le but de le rassurer. Malgré les années passées, Lawrence n'était pas parvenu à renoncer à certains réflexes, et la suspicion immédiate, aléatoire et irréfléchie en faisait partie. C'était ce qui lui avait permis de survivre en prison, en décelant des situations à éviter et des dangers dissimulés. Mais Lonnie était en liberté, désormais, et ce monde était bien différent de l'environnement carcéral auquel il s'était malgré lui habitué...

Il grimaça lorsque l'homme mentionna son véhicule avec lequel il se débattait difficilement. Lawrence avait une affection toute particulière pour cette vieille camionnette, un investissement qui leur avait coûté beaucoup, mais qu'ils avaient rentabilisé aussi vite que possible, grâce à leur travail acharné et leur zèle inépuisable.

Lonnie et Ethel aimaient leur métier, en dépit des challenges qu'il pouvait présenter, et c'était toujours le cas aujourd'hui. Lawrence ne voulait pas risquer de perdre cela, démuni des moyens nécessaires pour entretenir leur véhicule et les gains qu'il leur permettait de faire...

"Elle a refusé de démarrer, aujourd'hui, et j'n'ai pas réussi à trouver le problème. Mon domaine, c'est plutôt les roses et tout le toutim, pas vraiment la mécanique."

Lonnie étira un sourire maladroit, son cœur s'emplissant de chaleur à la proposition de l'inconnu. Lawrence savait à quel point il était plus facile pour la plupart des gens d'ignorer la détresse, comme cela avait été le cas pendant une grande partie de sa vie. C'était pour cela qu'il s'efforçait d'être là pour ceux qui avaient besoin de soutien, et il semblerait que le service lui soit retourné aujourd'hui. Le karma avait-il finalement décidé d'être en sa faveur ?

"J'ai pas du tout les moyens de m'payer un expert, alors ça sera avec un plaisir. Je sais que je devrais dire un "vous êtes sûr ?" et ce genre de conneries polies sans fond, mais, honnêtement, j'ai vraiment pas le luxe de refuser ou de faire semblant de refuser. "

Lonnie effleura sa fourgonnette du bout des doigts, conscient du service que lui rendait l'inconnu et du prix qu'il aurait dû payer s'il avait dû confier sa précieuse camionnette à un garagiste :

"C'est pas contre vous, j'suis sûr que vous êtes un bon mécanicien, mais on raque sérieusement dans les garages, et c'est à s'demander des fois si on n'paie pas le coût des pièces détachées d'autres clients. 'Fin, pour faire bref, merci."

La sociabilisation et Lawrence, ça faisait deux. Entre son langage un peu trop familier et sa tendance à se montrer trop direct, il n'était pas rare qu'il offense ou mette mal à l'aise ses interlocuteurs. Il n'avait pas été élevé à la bonne école, c'était le moins qu'on puisse dire, mais il essayait de faire des efforts. Parfois.

"Le moteur fait un bruit bizarre, quand j'essaie de la démarrer. Comme un "tac" ou quelque chose. J'ai pas trouvé d'où v'nait le problème. Si vous pouvez m'aider, ça me sauverait la vie. Et vous aurez droit à une compo gratuite. Ou deux. Ou trois. Assez pour rembourser les frais de ce que je vous devrais, en tout cas."

Lonnie eut un rire qui tenait plus du ricanement. Non, vraiment, la socialisation, ce n'était pas son truc. Heureusement pour lui que sa femme savait se montrer chaleureuse pour deux, afin de fidéliser leur clientèle...

"J'm'appelle Lonnie, d'ailleurs. Et vous ?"

Pour commencer, ce serait probablement bien qu'ils puissent se connaître un minimum. Avant que l'homme ne mette les mains dans sa précieuse fourgonnette...

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Nando comprenait, que la mécanique ce n’était pas fait pour tous les hommes. Ce n’était pas non plus qu’une histoire d’hommes. Cette idée qu’une profession était réservée à un seul genre était archaïque et le fait qu’il avait grandi entourer de 3 sœurs avait certes renforcé son opinion là-dessus. Elle rejoignait très bien aussi celle qui supposait que les mutants avaient le droit de faire ce qu’ils voulaient, sans regard de leurs pouvoirs. Tout le monde avait le droit de s’épanouir dans la vie de tous les jours. Qu’un homme soit fleuriste n’avait rien d’étrange pour Nando, qui se contenta de sourire chaleureusement à la réflexion du conducteur en difficulté.

« Vous inquiétez pas, je suis pas là pour proposer de l’aide et me tirer juste après. » Non, Nando il est un homme de parole. Mais le dire – ou le penser – ne représentait rien. A New-York il fallait faire ses preuves. Après viendrait le jugement. « Ni vous charger comme les autres. Y a des crapules dans tous les domaines, je le prendrais pas personnellement. » Lui, il était dans les taxis et il avait quitter la tarification client depuis longtemps. Ca lui convenait mieux, moins de calculs et de prise de tête avec les taxes.

Nando écouta la description du problème avec attention et hocha la tête, pour prouver qu’il écoutait. « Vous inquiétez pas, un bouquet de fleurs sera très bien. Ca fera plaisir à ma mère. » Et il eut un sourire chaleureux sur les lèvres, Nando, d’un fils qui s’entend bien avec sa famille et qui n’hésite pas à le montrer. Bon, il n’est pas du genre à lui apporter des fleurs comme ça, il la supporte et suivant ses jours, c’est un assez beau cadeau comme ça. Mais il sait que ça ferait plaisir. Et lui, Nando, il est ici avant tout pour aider.

Après avoir demandé la permission, il se faufila du côté passager. Les clés tanguaient encore sur le contact. « Je m’appelle Nando. Ravi de vous rencontrer. Même si j’imagine que vous auriez préféré que toute cette situation n’arrive pas. » Sur ce, Le mécanicien fit ce qu’il avait promis de faire, chevalier servant des temps modernes. Il écouta avec attention le bruit du moteur, la tête un peu penchée au-dessus du volant, toujours un peu dur d’oreille.

Un son anormal surgit, le fameux tac. « Est-ce qu’on peut échanger de place ? » Lui au-dessus du capot ouvert et Lonnie derrière le volant.

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Lawrence parlait souvent trop vite, à tort. Il avait la franchise aussi facile que brutale, ce qui ne lui avait pas attiré que des amis, loin de là. C'était ainsi qu'il se retrouvait à dire au mécanicien qui était prêt à l'aider que la plupart de ses collègues étaient probablement des escrocs qui chargeaient leurs prestations bien davantage qu'ils ne le devraient.

Heureusement pour Lonnie, l'inconnu n'avait pas pris la mouche face à ses propos, semblant déceler que Lawrence Baker n'avait pas l'intention de le critiquer ou de le descendre par ses paroles maladroites. Peut-être partageaient-ils des difficultés similaires. Ou peut-être que l'homme était simplement capable d'une empathie que Lonnie peinait à trouver dans beaucoup de ses pairs.

"Des crapules, c'est sûr qu'il y en a dans tous les domaines. J'connais des collègues qui n'hésitent pas à vendre des compositions à la limite d'être fanées comme si elles étaient de première fraîcheur. C'est juste écœurant."

Avec le pouvoir de sa femme, les Baker avaient toujours été en mesure de proposer des produits de qualité, des fleurs soigneusement entretenues par une capacité allant au-delà de ce qu'un être humain lambda était en mesure de faire pour préserver la flore. Oh, cela n'empêchait pas Lonnie de mettre de l'huile de coude pour faire sa part. Cette partie-là du boulot, c'était la spécialité d'Ethel, mais Lawrence était là pour aider. Et la remplacer, si besoin. Ce qui arrivait de plus en plus régulièrement, avec l'état de santé de sa femme...

Lonnie se mordit brièvement la lèvre inférieure à cette pensée, avant de forcer un sourire lorsque l'homme lui fit savoir qu'un bouquet sera suffisant, pour faire plaisir à sa mère. Soit. Lawrence s'assurerait qu'il reçoive la plus belle composition du jour, et demanderait à Ethel de faire fonctionner sa "magie", comme il aimait parfois l'appeler, pour que les fleurs tiennent le plus longtemps possible.

"Pour sûr que ça lui fera plaisir. Qui n'aime pas recevoir un cadeau d'une personne qu'on aime ? Je vous promets le meilleur bouquet pour votre mère, M'sieur. Elle en r'demandera, c'est certain."

Lonnie fit un clin d’œil, son sourire se faisant plus sincère. Leur business n'était pas le plus rentable, mais les clients qu'ils parvenaient à fidéliser ne réfléchissaient pas à deux fois avant de faire appel à leurs services, quel que soit le contexte. Il n'avait aucun doute que, si le bouquet plaisait à la mère du mécanicien, l'homme reviendrait dans sa boutique pour bénéficier à nouveau de leurs services. Pour sa mère, ou quelqu'un d'autre d'ailleurs...

Sans hésitation, Lawrence permit à l'homme, qui disait s'appeler Nando, de prendre place dans son véhicule afin de pouvoir mesurer le problème auquel il faisait face. La nervosité commença à s'installer dans son être, alors que Lonnie craignait que le mécanicien ne puisse l'aider. Et si sa fourgonnette était bonne pour la casse ? Ils n'avaient clairement pas les moyens de s'en payer une autre, et Lonnie n'avait certainement pas l'énergie dont il disposait des années auparavant pour s'essayer à la livraison à vélo...

Chassant ces pensées désagréables, Lonnie répondit d'une voix un peu plus forte, pour s'assurer que l'homme puisse l'entendre :

"Enchanté, Nando. Et si ça doit se produire, c'te situation, autant que ce soit avec vous dans l'coin."

Nando démarra la voiture, et Lonnie grimaça en entendant à nouveau le fameux "Tac", ses poings se serrant dans l'anxiété du moment. Ils avaient déjà leur lot de problèmes, ils n'avaient pas besoin de ça en plus du reste. Lonnie devait déjà gérer la boutique, les soucis de santé d'Ethel, le deuil, leur fille qui se faisait de plus en plus élusive... S'il devait rajouter à cela un véhicule irréparable, Lonnie allait définitivement craquer.

Il lui fallut un instant pour comprendre que Nando s'était adressé à lui, et un peu plus encore pour saisir sa demande. Lonnie hocha la tête, rejoignant l'intérieur de sa voiture à grands pas, prêt à obéir à toutes les instructions qui lui seraient données :

"C'est réparable, vous croyez ?"

Il avait besoin que cela le soit. Il en avait vraiment besoin.


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Lonnie et Nando étaient deux personnes diamétralement opposées dans le débit de parole. C’était évident. Mais ça ne dérangerait pas le mécanicien, habitué à tous les types de personnalités que New-York regroupait dans ses rues. Il écoutait de manière attentionnée en tout cas, hochait parfois de la tête, sourit même au commentaire de sa mère. « Je n’en doute pas qu’elle en redemandera, oui. » Avec une petite-amie, un mariage et éventuellement des petits-enfants. Il n’y avait rien qui arrêtait sa mère d’avoir de l’ambition et des rêves d’une famille étendue.

Soit, les deux hommes échangèrent leur place, Nando se retrouva dans son élément, au-dessus d’un capot ouvert. Il observa la vieille mécanique, celle qui n’était pas encore remplie des moteurs électriques et de tous les nouveaux systèmes qui négociait un peu plus de finesse. Il aimait ça, Nando, l’huile, le métal, les pistons, le roulement, le ronronnement du moteur. Et il tendit l’oreille, littéralement, pour être sûre de couvrir les pièces importantes, celles qui pourraient être à l’origine de disfonctionnement du fleuriste. Finalement, ses doigts se posèrent sur le démarreur, d’où le son provint.

« Tout est réparable. » Difficile à croire dans l’époque de la surconsommation et de l’obsolescence programmée, mais Nando qui passait ses bras dans les solutions moteurs depuis des années savait que ce n’était jamais qu’une question de temps et d’argent. Une pièce cassée pouvait être rafistolée. Et si ce n’était pas possible, il suffisait juste qu’elle soit remplacée. Il était rare qu’une voiture doive être envoyée à la casse dans son entièreté. « Ça vient de votre démarreur. Si vous avez un marteau, je pourrais arranger ça temporairement. » Ca restait à vérifier, mais il ne doutait pas que c’était ça. « Après, il faudra quand même le remplacer, mais ce n’est pas grave, ni trop cher. » Si Nando donnait son nom et qu’il y mettait un peu de sa personne. Pour lui, ça ne lui posait aucun problème. C’était même le genre de choses qu’il aimait faire, défi personnel d’un monde où même aider son prochain était devenu payant. « Mais essayons déjà avec la solution temporaire », qu’il offrit Nando avec un sourire poli.

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Lawrence voulait croire que tout était réparable, comme l'affirmait Nando, mais il avait malheureusement suffisamment d'expérience pour savoir que ce n'était pas le cas. Que certaines choses restaient irrémédiablement cassées, quoi que l'on tente de faire pour elles.

Et parfois, ce qui pouvait être réparé nécessitait des moyens dont il ne disposait pas. De l'argent qu'il n'aurait jamais. Lawrence pourrait travailler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, il ne pourrait pas réunir les fonds nécessaires pour entretenir la santé fragile de sa femme et lui offrir le repos dont elle avait définitivement besoin. Certaines choses ne se réparaient pas.

Lorsque l'homme lui annonça qu'il avait trouvé la source du problème, Lawrence poussa un soupir de soulagement, hochant immédiatement la tête lorsque Nando lui demanda s'il disposait d'un marteau. Le sourire qui était né sur ses lèvres eut vite fait de disparaître lorsque le mécanicien l'informa qu'il devrait malgré tout remplacer la pièce défectueuse.

Chaque centime comptait. Et même si Nando lui assurait que cela n'était pas cher, Lawrence savait qu'il devrait sacrifier malgré tout une partie de leur budget serré. Il s'efforça de faire face aux problèmes à venir avec bravoure, forçant un nouveau sourire sur son visage, avant de signaler à Nando qu'il allait chercher le matériel nécessaire pour la réparation.

Sa gorge s'était serrée en rentrant dans la boutique et en croisant le regard de sa femme. Il se contenta de lui faire signe que tout allait bien, gardant pour plus tard une discussion qu'il n'était pas prêt à avoir. Que sacrifier pour réparer leur instrument de travail ? Lawrence était prêt à sauter quelques repas, mais il savait qu'Ethel n'approuverait pas. Et il était hors de question qu'elle se pousse à travailler davantage ou néglige un peu plus sa santé.

Récupérant un marteau, il retourna auprès de Nando, lui demandant tout en lui tendant l'outil :

"Quand vous dites "pas cher", c'est quelle fourchette de prix ? Et cette réparation, elle pourrait t'nir combien de temps ?"

L'homme eut le sentiment qu'il commençait à se montrer ingrat envers celui qui était prêt à lui filer un sacré coup de main, et il s'empressa de rajouter, mal à l'aise :

"Merci, hein, vraiment ! Juste... Comme vous êtes dans l'métier, vous connaissez probablement les prix, tout ça. Le budget est serré, faut que j'sache à quoi m'attendre, pour organiser l'mois. "Pas cher", ça dépend pour qui."

Lawrence dissimula ses poings derrière son dos, qu'il avait commencé à crisper. Il était nerveux concernant l'avenir, et frustré de paraître aussi pathétique, sa fierté en prenant un coup de plus. Les soins et les médicaments de sa femme coûtaient beaucoup, et le salaire qui leur permettait autrefois de vivre confortablement se faisait beaucoup plus mince, à la fin du mois. C'était injuste. Et ô combien frustrant.

"Je vais pas vous embêter avec mes histoires. Si vous pouvez juste me dire ce que "pas cher" représente, à peu près, ça m'serait utile. J'aviserai pour le reste après."

Lawrence prit une profonde inspiration, cherchant à chasser le sentiment de colère qui s'était impulsivement emparé de lui, face aux difficultés que sa famille devait affronter. Ne méritaient-ils pas un moment de répit ? Même court ? Aussi énervé était-il, il ne voulait pas se défouler sur Nando, qui n'avait été que gentillesse à son égard. L'impulsif fleuriste devait donc se calmer...


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