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psychology of fear | HUGH
(#) Mer 13 Juil - 20:29
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psychology of fear
fear is temporary, regret is forever. ○○○ @Hugh Reid
Jours s'enchainant dans l'incertitude nouvelle d’une normalité bousculée, Leta avait enfin ouvert les yeux sur cette mutation qui avait rythmé son existence toute entière. Même avant son éveil, même avant son accident, elle avait tracé les contours d'un destin rouge. Un destin à la funeste finalité. Certains diront que le funeste fauchait tout être vivant présent sur cette terre. Et c'était une terrible vérité, mais pas tant que cette fatalité qui la forçait à se souvenir de chaque vie, de chaque trahison puis de chaque chute.
Les mots de la porteuse de mémoire hantaient encore Leta alors même qu'elle tentait de trouver un semblant d'équilibre afin d'honorer sa promesse. Elle devait combattre ; Soit. Mais combattre des moulins à vent ne rendait pas le combat plus légitime selon la mutante. Et Darla avait cette fâcheuse tendance à être un moulin à vent sacrément imposant.
Ame cohabitant dans son crâne, l'Autre pourrissait la vie d'une Leta habituée à toutes les batailles. Mais dans quel monde devait-on lutter contre soit même ? Eh bien, celui-ci.
Assise à son bureau, Leta songeait aux risques et conséquences d'une mutation dissimulée au regard de tous. D'ailleurs, comment avait-elle fait jusqu'à là pour esquiver toutes les situations problématiques ? La chance, peut-être. Ou peut-être Darla. Jurant silencieusement face à cette seconde option, elle se rappela le cas de cet autre employé qui avait été découvert mutant alors qu'elle venait tout simplement d'être embauchée. Malgré lui, Hugh avait été un tremplin pour la cheffe de la sécurité de la division M. Il lui avait permis d'accéder à un graal qu'elle se prenait presque à regretter aujourd'hui.
Ironie d'un retournement de situation presque karmique, Leta se retrouvait dans la situation de l'ancien accusé. Et si sa situation restait voilée de silence et d'ignorance par le géant Trask, il n'empêchait qu'elle se posait des questions. Beaucoup de questions.
Sur ce que ça faisait de se découvrir mutant.
Sur ce qu'on pouvait ressentir.
Sur ce qui advenait après la réalisation.
Se débarrassant de toute hésitation, Leta se relevait pour quitter son bureau. A peine un pied fut mis à l'extérieur qu'elle se faisait alpager ; dossier problématique d'un mutant ayant manqué de s'échapper d'une cellule, elle consulta le rapport fournit et se figeait un instant. Jamais elle n'avait hésité ; jamais Leta n'avait eu la moindre clémence envers ces captifs qu'elle surveillait d'un œil vidé de toute compassion et d'une main de fer.
Pourtant, là, une sensation étrange venait l'étreindre. Comme une évidence refoulée, un malaise corrosif attaquant ses convictions soigneusement ancrées. Était-elle vraiment encore à sa place ?
Mettant l'essence de son doute sur le dos de Darla, Leta balayait tout. Tout ce que son instinct et sa conscience lui hurlait pour mieux rendre le dossier. « Placez-le en isolement pendant 48h, avec privation sensorielle. Ça devrait le calmer. » Cruauté affichée pour incertitude au dedans, elle reprenait son chemin pour quitter sa section.
Là-bas, il était l'heure d’une pause bien méritée pour la majorité des employés. Et peut-être qu'un peu de normalité permettrait à Leta de se défaire de sa sensation de malaise.
Arrivant jusqu'à l'espace de pause, elle voyait au loin Hugh. Laissant ses pas la guider jusqu'à lui, elle s'arrêtait finalement au niveau de son profil pour se servir un café. « Bonjour. » Malgré elle, c'était froid alors que son regard céruléen analysait les traits du mutant. On avait fait plus aimable, comme approche.
Se recentrant sur la commande du café, Leta jeta ensuite un coup d'œil sur les environs pour observer les quelques pôles de discussion qui se faisaient pour mieux se défaire dans l'éphémère de la pause. Revenant finalement à Hugh, elle pinçait les lèvres. « Hugh, n'est-ce pas ? » Oui. Elle savait. Et lui, il savait qu'elle savait. « Pourrions-nous discuter quelques minutes ? » Dans cette simple question, le formel cachait l'informel.
Les mots de la porteuse de mémoire hantaient encore Leta alors même qu'elle tentait de trouver un semblant d'équilibre afin d'honorer sa promesse. Elle devait combattre ; Soit. Mais combattre des moulins à vent ne rendait pas le combat plus légitime selon la mutante. Et Darla avait cette fâcheuse tendance à être un moulin à vent sacrément imposant.
Ame cohabitant dans son crâne, l'Autre pourrissait la vie d'une Leta habituée à toutes les batailles. Mais dans quel monde devait-on lutter contre soit même ? Eh bien, celui-ci.
Assise à son bureau, Leta songeait aux risques et conséquences d'une mutation dissimulée au regard de tous. D'ailleurs, comment avait-elle fait jusqu'à là pour esquiver toutes les situations problématiques ? La chance, peut-être. Ou peut-être Darla. Jurant silencieusement face à cette seconde option, elle se rappela le cas de cet autre employé qui avait été découvert mutant alors qu'elle venait tout simplement d'être embauchée. Malgré lui, Hugh avait été un tremplin pour la cheffe de la sécurité de la division M. Il lui avait permis d'accéder à un graal qu'elle se prenait presque à regretter aujourd'hui.
Ironie d'un retournement de situation presque karmique, Leta se retrouvait dans la situation de l'ancien accusé. Et si sa situation restait voilée de silence et d'ignorance par le géant Trask, il n'empêchait qu'elle se posait des questions. Beaucoup de questions.
Sur ce que ça faisait de se découvrir mutant.
Sur ce qu'on pouvait ressentir.
Sur ce qui advenait après la réalisation.
Se débarrassant de toute hésitation, Leta se relevait pour quitter son bureau. A peine un pied fut mis à l'extérieur qu'elle se faisait alpager ; dossier problématique d'un mutant ayant manqué de s'échapper d'une cellule, elle consulta le rapport fournit et se figeait un instant. Jamais elle n'avait hésité ; jamais Leta n'avait eu la moindre clémence envers ces captifs qu'elle surveillait d'un œil vidé de toute compassion et d'une main de fer.
Pourtant, là, une sensation étrange venait l'étreindre. Comme une évidence refoulée, un malaise corrosif attaquant ses convictions soigneusement ancrées. Était-elle vraiment encore à sa place ?
Mettant l'essence de son doute sur le dos de Darla, Leta balayait tout. Tout ce que son instinct et sa conscience lui hurlait pour mieux rendre le dossier. « Placez-le en isolement pendant 48h, avec privation sensorielle. Ça devrait le calmer. » Cruauté affichée pour incertitude au dedans, elle reprenait son chemin pour quitter sa section.
Là-bas, il était l'heure d’une pause bien méritée pour la majorité des employés. Et peut-être qu'un peu de normalité permettrait à Leta de se défaire de sa sensation de malaise.
Arrivant jusqu'à l'espace de pause, elle voyait au loin Hugh. Laissant ses pas la guider jusqu'à lui, elle s'arrêtait finalement au niveau de son profil pour se servir un café. « Bonjour. » Malgré elle, c'était froid alors que son regard céruléen analysait les traits du mutant. On avait fait plus aimable, comme approche.
Se recentrant sur la commande du café, Leta jeta ensuite un coup d'œil sur les environs pour observer les quelques pôles de discussion qui se faisaient pour mieux se défaire dans l'éphémère de la pause. Revenant finalement à Hugh, elle pinçait les lèvres. « Hugh, n'est-ce pas ? » Oui. Elle savait. Et lui, il savait qu'elle savait. « Pourrions-nous discuter quelques minutes ? » Dans cette simple question, le formel cachait l'informel.
(#) Mer 13 Juil - 21:14
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Psychology of fear
petite citation qui fait plais
Prendre une pause n'était pas foncièrement naturel pour Hugh. L'homme aimait son travail, et il pouvait y rester plongé des heures durant sans ressentir formellement le besoin de s'en éloigner. C'était généralement plus tard qu'il regrettait cet excès de zèle, quand son corps et sa cervelle déclaraient subitement forfait, et lui faisaient enfin ressentir toute la fatigue physique et mentale accumulée au fil des heures.
Il avait donc fini par instaurer un temps de pause dans sa routine au travail, s'efforçant de s'y tenir plus ou moins religieusement afin d'être plus efficace et de ne pas souffrir de ce boulot qu'il appréciait. Aujourd'hui, il avait particulièrement bien travaillé, et fini deux programmes bien avant la date limite qui lui avait été fixée. Il pouvait donc profiter de sa pause sans se sentir coupable de la prendre.
Hugh s'était servi un café, et il le sirotait, un écouteur dans son oreille gauche pour écouter son livre audio du moment. Avec l'évolution de sa mutation, Hugh Reid avait renoncé à la lecture physique par loisir, et s'était rabattu sur les ouvrages audio, qui lui permettaient de retrouver un semblant de ce hobby, même s'il regrettait de ne plus pouvoir prendre le temps de tourner les pages et apprécier le ressenti du papier sous ses doigts.
Il était justement en train de finir un chapitre lorsqu'une voix l'interrompit dans son écoute, lui tirant un sursaut. A la vue de Leta Forsyth, la chef de la Sécurité de la Section M, Hugh s'empressa de retirer son écouteur pour lui prêter pleinement attention, ses doigts commençant à jouer nerveusement avec sa cravate.
Miss Forsyth n'avait jamais été très amicale avec lui, et Hugh savait qu'il n'y avait que deux raisons possibles pour qu'elle décide de l'aborder. Soit il était en tort, soit elle avait besoin de ses services. Un bref "Hmm" s'échappa malgré lui de ses lèvres, alors qu'il tentait de se rappeler de ce qu'il avait pu faire qui aurait pu éventuellement provoquer l'ire de sa collègue. En vain.
Elle n'avait probablement rien à lui reprocher, n'est-ce pas ? Se forçant à lever les yeux vers elle pour un bref contact visuel, Hugh hocha finalement la tête en réponse, avant de souffler de sa voix atone :
"Bien sûr. Est-ce que je peux vous être utile à quelque chose, Miss Forsyth ?"
Il réalisa qu'il avait oublié la convention la plus basique et s'empressa de rajouter, ses doigts torturant sa pauvre cravate dans un geste réflexe :
"Oh, bonjour ! Oui, euh, bonjour, Miss Forsyth !"
Il espérait que la chef de la sécurité ne lui tiendrait pas rigueur de ce faux pas. Si elle lui en voulait déjà pour quelque chose avant cela, c'était vraiment mal parti...
Il avait donc fini par instaurer un temps de pause dans sa routine au travail, s'efforçant de s'y tenir plus ou moins religieusement afin d'être plus efficace et de ne pas souffrir de ce boulot qu'il appréciait. Aujourd'hui, il avait particulièrement bien travaillé, et fini deux programmes bien avant la date limite qui lui avait été fixée. Il pouvait donc profiter de sa pause sans se sentir coupable de la prendre.
Hugh s'était servi un café, et il le sirotait, un écouteur dans son oreille gauche pour écouter son livre audio du moment. Avec l'évolution de sa mutation, Hugh Reid avait renoncé à la lecture physique par loisir, et s'était rabattu sur les ouvrages audio, qui lui permettaient de retrouver un semblant de ce hobby, même s'il regrettait de ne plus pouvoir prendre le temps de tourner les pages et apprécier le ressenti du papier sous ses doigts.
Il était justement en train de finir un chapitre lorsqu'une voix l'interrompit dans son écoute, lui tirant un sursaut. A la vue de Leta Forsyth, la chef de la Sécurité de la Section M, Hugh s'empressa de retirer son écouteur pour lui prêter pleinement attention, ses doigts commençant à jouer nerveusement avec sa cravate.
Miss Forsyth n'avait jamais été très amicale avec lui, et Hugh savait qu'il n'y avait que deux raisons possibles pour qu'elle décide de l'aborder. Soit il était en tort, soit elle avait besoin de ses services. Un bref "Hmm" s'échappa malgré lui de ses lèvres, alors qu'il tentait de se rappeler de ce qu'il avait pu faire qui aurait pu éventuellement provoquer l'ire de sa collègue. En vain.
Elle n'avait probablement rien à lui reprocher, n'est-ce pas ? Se forçant à lever les yeux vers elle pour un bref contact visuel, Hugh hocha finalement la tête en réponse, avant de souffler de sa voix atone :
"Bien sûr. Est-ce que je peux vous être utile à quelque chose, Miss Forsyth ?"
Il réalisa qu'il avait oublié la convention la plus basique et s'empressa de rajouter, ses doigts torturant sa pauvre cravate dans un geste réflexe :
"Oh, bonjour ! Oui, euh, bonjour, Miss Forsyth !"
Il espérait que la chef de la sécurité ne lui tiendrait pas rigueur de ce faux pas. Si elle lui en voulait déjà pour quelque chose avant cela, c'était vraiment mal parti...
(#) Jeu 14 Juil - 15:01
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fear is temporary, regret is forever. ○○○ @Hugh Reid
Carapace forgée pour ne pas laisser les mâchoires géantes de Trask la dévorer, Leta avait choisi en toute conscience de vendre son âme au beau diable que représentait l'entreprise. Quelques années plus tôt, ça avait été son échappatoire, son rebond après le rejet brutal des Persécuteurs. Ça avait été son alternative pour devenir quelqu'un. Pour autant, cette alternative lui avait couté cher. Parce qu'en quelques années, elle avait appris à être une jeune femme à la tête d’un service de sécurité fantôme.
Il avait alors fallu qu'elle soit intransigeante.
Il avait fallu qu'elle soit cruelle pour se faire sa place.
Et désormais, l'étiquette de ses décisions lui collait à la peau. Quelques semaines plutôt, Leta s'en serait satisfaite dans la simplicité de sa fierté, pourtant aujourd'hui, elle mesurait le poids et la mesure de ce qu'elle était et de qui elle était.
C'était le bordel derrière son regard serein, ça grouillait d'interrogations. Davantage encore tandis qu'elle décelait la nervosité d'Hugh à son approche. Les iris céruléennes analytiques glissaient des traits du mutant jusqu'à ses gestes de malaise flagrant. Une part d'elle aurait voulue s'excuser de la crainte qu'elle suscitait, mais elle ne pouvait pas ; parce que ce n'était pas la bonne partie d'elle-même qui voulait articuler ces mots. C'était plutôt la partie inconsciente des conséquences d'un tel geste qui espérait réparer un tort depuis longtemps acté.
Alors, Leta conservait cette expression lissée de tranquillité tandis que son regard jaugeait l'attitude de son vis-à-vis. « .. Leta. » Articulait-elle malgré tout, comme pour désamorcer en vain quelque chose. Ça n'aurait surement aucun sens pour lui, mais c'était sa manière, à elle, d'arrondir les angles en toute discrétion. « Appelez-moi Leta. » Les mots raisonnaient tel un ordre, et même elle jugea son geste plutôt malvenu et inspira longuement pour se raviser aussitôt. « Enfin, vous pouvez le faire, j'entends. »
Voilà qui était mieux. Bras qui se croisaient pour imposer une distance naturelle qu'elle brisait aussitôt en se ravisant tandis que son café était pris pour le humer.
Un sourire vint enfin ourler ses lèvres tandis qu'Hugh se rattrapait tant bien que mal sur ses salutations. Naturellement et peut-être bien pour la première fois, Leta répondait sans l'ombre d'une hésitation. « .. Vous savez que je ne vais pas vous manger ? » Quitte à susciter la crainte, autant s'en amuser. Enfin.. Si tant est que cela soit amusant pour les deux partis, ce dont elle ne fut pas franchement certaine.
Buvant une gorgée de son café, elle grimaça face à son amertume et le reposa aussitôt pour revenir focaliser son attention sur Hugh. « Je réfléchissais simplement et.. J'ai repensé à nos premières rencontres. » Souvenirs amers exhumés, Leta les ressortait sans aucune pudeur. Parce qu'elle n'avait pas l'hypocrisie de se montrer honteuse de ce qu'elle avait fait. Elle avait agi en toute âme et conscience. « A cette époque, je ne me suis jamais demandée.. Comment vous aviez appréhendé la nouvelle. Ça a dû être un choc, n'est-ce pas ? »
Amorce faite, Leta tentait le coup. Elle ne risquait rien à poser d'innocentes questions. Et puis, d'autres penseraient surement à un regain d'intérêt tout à la fois nostalgique et sadique s'ils l'entendaient. Alors, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas lui demander, à lui, des réponses qu'il serait surement un des seuls à pouvoir lui donner malgré son ignorance de la situation ?
Il avait alors fallu qu'elle soit intransigeante.
Il avait fallu qu'elle soit cruelle pour se faire sa place.
Et désormais, l'étiquette de ses décisions lui collait à la peau. Quelques semaines plutôt, Leta s'en serait satisfaite dans la simplicité de sa fierté, pourtant aujourd'hui, elle mesurait le poids et la mesure de ce qu'elle était et de qui elle était.
C'était le bordel derrière son regard serein, ça grouillait d'interrogations. Davantage encore tandis qu'elle décelait la nervosité d'Hugh à son approche. Les iris céruléennes analytiques glissaient des traits du mutant jusqu'à ses gestes de malaise flagrant. Une part d'elle aurait voulue s'excuser de la crainte qu'elle suscitait, mais elle ne pouvait pas ; parce que ce n'était pas la bonne partie d'elle-même qui voulait articuler ces mots. C'était plutôt la partie inconsciente des conséquences d'un tel geste qui espérait réparer un tort depuis longtemps acté.
Alors, Leta conservait cette expression lissée de tranquillité tandis que son regard jaugeait l'attitude de son vis-à-vis. « .. Leta. » Articulait-elle malgré tout, comme pour désamorcer en vain quelque chose. Ça n'aurait surement aucun sens pour lui, mais c'était sa manière, à elle, d'arrondir les angles en toute discrétion. « Appelez-moi Leta. » Les mots raisonnaient tel un ordre, et même elle jugea son geste plutôt malvenu et inspira longuement pour se raviser aussitôt. « Enfin, vous pouvez le faire, j'entends. »
Voilà qui était mieux. Bras qui se croisaient pour imposer une distance naturelle qu'elle brisait aussitôt en se ravisant tandis que son café était pris pour le humer.
Un sourire vint enfin ourler ses lèvres tandis qu'Hugh se rattrapait tant bien que mal sur ses salutations. Naturellement et peut-être bien pour la première fois, Leta répondait sans l'ombre d'une hésitation. « .. Vous savez que je ne vais pas vous manger ? » Quitte à susciter la crainte, autant s'en amuser. Enfin.. Si tant est que cela soit amusant pour les deux partis, ce dont elle ne fut pas franchement certaine.
Buvant une gorgée de son café, elle grimaça face à son amertume et le reposa aussitôt pour revenir focaliser son attention sur Hugh. « Je réfléchissais simplement et.. J'ai repensé à nos premières rencontres. » Souvenirs amers exhumés, Leta les ressortait sans aucune pudeur. Parce qu'elle n'avait pas l'hypocrisie de se montrer honteuse de ce qu'elle avait fait. Elle avait agi en toute âme et conscience. « A cette époque, je ne me suis jamais demandée.. Comment vous aviez appréhendé la nouvelle. Ça a dû être un choc, n'est-ce pas ? »
Amorce faite, Leta tentait le coup. Elle ne risquait rien à poser d'innocentes questions. Et puis, d'autres penseraient surement à un regain d'intérêt tout à la fois nostalgique et sadique s'ils l'entendaient. Alors, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas lui demander, à lui, des réponses qu'il serait surement un des seuls à pouvoir lui donner malgré son ignorance de la situation ?
(#) Jeu 14 Juil - 15:55
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Psychology of fear
petite citation qui fait plais
Hugh hocha la tête avec hésitation lorsque Leta Forsyth lui fit savoir qu'il pouvait l'appeler par son prénom. Il n'était pas habitué à ce niveau de familiarité avec la chef de la sécurité, qui était généralement plus occupée à lui rappeler sa place qu'à échanger des politesses avec lui.
Triturant sa cravate, oubliant temporairement son café dans ce petit bouleversement de sa routine, Hugh ne put s'empêcher de hausser les épaules à la question de Leta, lui répondant avec la franchise qui était sienne avant d'avoir eu le temps de réfléchir à ses propos :
"Peut-être ?"
Il n'avait pas littéralement peur que Leta ne le mange. Il avait suffisamment été exposé aux métaphores pour savoir que c'en était une. Mais il devait admettre qu'il ne savait que penser du fait que sa collègue l'ait abordé si soudainement. Même s'il voulait croire qu'elle avait simplement besoin de ses services, il ne pouvait chasser la pensée qu'il aurait pu éventuellement faire quelque chose de mal, quelque chose qu'elle lui reprochait actuellement.
Conscient qu'il s'était montré trop franc, il marmonna quelques paroles d'excuse, se rappelant enfin sa tasse de café (tiède) et noyant son anxiété et son embarras dans le liquide amer. Les paroles de Leta le déconcertèrent. Hugh ne comprenait pas pourquoi sa collègue aurait pu repenser à leur première rencontre, dont il ne conservait pas lui-même d'excellents souvenirs. Miss Forsyth lui avait clairement fait comprendre qu'il avait intérêt à se tenir à carreaux, et qu'elle le gardait sous surveillance. Hugh était déjà suffisamment stressé par la découverte de sa mutation, cette hostilité ouverte n'avait certainement rien arrangé...
Et maintenant, elle lui demandait comment il se sentait par rapport à tout cela ? Trois ans après les faits ? Non, vraiment, Hugh ne parvenait pas à la comprendre. Mais il savait mieux que de protester ou de l'interroger sur ses raisons. On n'attendait pas de lui qu'il remette le système en question. Hugh était là pour se plier. Peu importe ce qu'il souhaitait vraiment, songeait-il avec amertume.
Tapotant de son index la tasse qu'il tenait, Hugh lui répondit alors sans détour, son regard fixé sur les sourcils de Leta pour donner l'illusion d'un contact visuel :
"Si j'étais choqué ? Oui. Ma mutation n'est pas vraiment... visible. Je ne saurais même pas dire quand, précisément, elle s'est déclenchée. Ma mère travaillait pour les laboratoires de Trask Industries, et elle m'a aidé à obtenir ce travail avant..."
L'expression de Hugh s'assombrit. Il crispa brièvement ses doigts sur sa tasse, avant de reprendre, son regard virant sur le côté :
"Avant l'attentat sur les laboratoires. Elle est morte sans savoir. Je ne sais pas comment elle aurait réagi. Mais elle me croyait humain, et moi aussi. Et je ne l'étais pas, et il a fallu m'adapter."
Ils avaient cru dans un premier temps qu'il avait délibérément dissimulé sa mutation. Il avait fallu que son frère, avec lequel Hugh parlait à peine, mobilise son réseau d'avocats pour prouver le contraire. Terrifié à l'idée de perdre son travail, Hugh avait accepté la puce, la baisse de salaire, les nouvelles lois qui s'appliquaient à lui... Tout pour que son monde ne soit pas davantage bouleversé.
"Je suis né comme ça, et je ne peux pas le changer. Je ne sais même pas si j'aimerais le changer, parce que j'ignore quelle personne je serais, sans ma mutation et... le reste."
Hugh avait parfois du mal à mettre des mots sur son handicap, trop habitué à ce que cela soit traité comme une tare, quelque chose de honteux à discuter, à vivre. Malgré tout, il ne souhaitait pas être "guéri". Parce que cela était impossible, et parce qu'il ne serait plus Hugh Reid, si on lui retirait tout ce qui faisait de lui ce qu'il était. Même si c'était dur à vivre.
"Ce qui est le plus dur, c'est qu'une fois découverte, ma mutation a commencé à... évoluer. J'ai découvert récemment que je pouvais lire extrêmement vite, plus vite que l'humain lambda ne le devrait. Et je n'ai plus été en mesure de savourer le moindre livre depuis."
Peut-être réussirait-il à le contrôler un jour... Ou peut-être pas. Hugh reprit une gorgée de son café tiède, son attention entièrement focalisée sur Leta. Pourquoi cette question ? Pourquoi cette discussion ? Pris dans une vision binaire des choses, bien ou mal, Hugh ne put s'empêcher de demander, tirant nerveusement sur sa cravate de sa main libre :
"Est-ce que j'ai répondu comme vous le vouliez ?"
Et si ce n'était pas le cas ? Que planifiait-elle pour lui ?
Triturant sa cravate, oubliant temporairement son café dans ce petit bouleversement de sa routine, Hugh ne put s'empêcher de hausser les épaules à la question de Leta, lui répondant avec la franchise qui était sienne avant d'avoir eu le temps de réfléchir à ses propos :
"Peut-être ?"
Il n'avait pas littéralement peur que Leta ne le mange. Il avait suffisamment été exposé aux métaphores pour savoir que c'en était une. Mais il devait admettre qu'il ne savait que penser du fait que sa collègue l'ait abordé si soudainement. Même s'il voulait croire qu'elle avait simplement besoin de ses services, il ne pouvait chasser la pensée qu'il aurait pu éventuellement faire quelque chose de mal, quelque chose qu'elle lui reprochait actuellement.
Conscient qu'il s'était montré trop franc, il marmonna quelques paroles d'excuse, se rappelant enfin sa tasse de café (tiède) et noyant son anxiété et son embarras dans le liquide amer. Les paroles de Leta le déconcertèrent. Hugh ne comprenait pas pourquoi sa collègue aurait pu repenser à leur première rencontre, dont il ne conservait pas lui-même d'excellents souvenirs. Miss Forsyth lui avait clairement fait comprendre qu'il avait intérêt à se tenir à carreaux, et qu'elle le gardait sous surveillance. Hugh était déjà suffisamment stressé par la découverte de sa mutation, cette hostilité ouverte n'avait certainement rien arrangé...
Et maintenant, elle lui demandait comment il se sentait par rapport à tout cela ? Trois ans après les faits ? Non, vraiment, Hugh ne parvenait pas à la comprendre. Mais il savait mieux que de protester ou de l'interroger sur ses raisons. On n'attendait pas de lui qu'il remette le système en question. Hugh était là pour se plier. Peu importe ce qu'il souhaitait vraiment, songeait-il avec amertume.
Tapotant de son index la tasse qu'il tenait, Hugh lui répondit alors sans détour, son regard fixé sur les sourcils de Leta pour donner l'illusion d'un contact visuel :
"Si j'étais choqué ? Oui. Ma mutation n'est pas vraiment... visible. Je ne saurais même pas dire quand, précisément, elle s'est déclenchée. Ma mère travaillait pour les laboratoires de Trask Industries, et elle m'a aidé à obtenir ce travail avant..."
L'expression de Hugh s'assombrit. Il crispa brièvement ses doigts sur sa tasse, avant de reprendre, son regard virant sur le côté :
"Avant l'attentat sur les laboratoires. Elle est morte sans savoir. Je ne sais pas comment elle aurait réagi. Mais elle me croyait humain, et moi aussi. Et je ne l'étais pas, et il a fallu m'adapter."
Ils avaient cru dans un premier temps qu'il avait délibérément dissimulé sa mutation. Il avait fallu que son frère, avec lequel Hugh parlait à peine, mobilise son réseau d'avocats pour prouver le contraire. Terrifié à l'idée de perdre son travail, Hugh avait accepté la puce, la baisse de salaire, les nouvelles lois qui s'appliquaient à lui... Tout pour que son monde ne soit pas davantage bouleversé.
"Je suis né comme ça, et je ne peux pas le changer. Je ne sais même pas si j'aimerais le changer, parce que j'ignore quelle personne je serais, sans ma mutation et... le reste."
Hugh avait parfois du mal à mettre des mots sur son handicap, trop habitué à ce que cela soit traité comme une tare, quelque chose de honteux à discuter, à vivre. Malgré tout, il ne souhaitait pas être "guéri". Parce que cela était impossible, et parce qu'il ne serait plus Hugh Reid, si on lui retirait tout ce qui faisait de lui ce qu'il était. Même si c'était dur à vivre.
"Ce qui est le plus dur, c'est qu'une fois découverte, ma mutation a commencé à... évoluer. J'ai découvert récemment que je pouvais lire extrêmement vite, plus vite que l'humain lambda ne le devrait. Et je n'ai plus été en mesure de savourer le moindre livre depuis."
Peut-être réussirait-il à le contrôler un jour... Ou peut-être pas. Hugh reprit une gorgée de son café tiède, son attention entièrement focalisée sur Leta. Pourquoi cette question ? Pourquoi cette discussion ? Pris dans une vision binaire des choses, bien ou mal, Hugh ne put s'empêcher de demander, tirant nerveusement sur sa cravate de sa main libre :
"Est-ce que j'ai répondu comme vous le vouliez ?"
Et si ce n'était pas le cas ? Que planifiait-elle pour lui ?
(#) Jeu 14 Juil - 17:00
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psychology of fear
fear is temporary, regret is forever. ○○○ @Hugh Reid
Spontanéité pour spontanéité, la réponse d'Hugh tira l'ombre d'un sourire à la mutante qui ne put s'empêcher de pincer les lèvres l'instant d'après. « .. Je présume que ce n'est pas drôle. » Murmurait-elle, plus à elle-même qu'à l'intention de son interlocuteur.
Plutôt accrochée à son café dont l'amertume la rebutait assez pour prendre le temps de le consommer, elle cherchait du regard une dosette de sucre laissée quelque part avant de finalement reporter son regard clair sur Hugh à sa réponse. Ses mots, au fil des secondes, lui faisaient oublier l'impératif sucré et la boisson alors qu'elle semblait l'écouter avec un intérêt pensif.
Car derrière le regard qui passait son temps à scruter, il y avait toute cette réflexion et tous ces parallèles qui se faisaient avec trop d'aisance. Leta se souvenait à l'époque qu'elle ne s'était même pas intéressée au choc subit, ni aux répercussions morales de la nouvelle. Elle n'avait fait que traiter Hugh tel un dossier qui lui permettrait de gravir des échelons tant convoités. Certains diront qu'elle s'était comportée en garce, mais du duo qui habitait son crâne, normalement, ce n'était pas elle.. La garce.
Ou peut-être que si, finalement.
Les réincarnations portaient peut-être véritablement en elles un schéma solidement imprimé dans la trame de l'âme mutante. Peut-être qu'elle était un peu comme Darla, finalement. Malaise naissant face à cette idée, Leta refusait de l’encaisser et en revenait plutôt à Hugh.
« Je suis navrée pour votre mère. Pour le peu que mes mots puissent avoir de l'importance aujourd'hui. » Lâchait-elle, d'un timbre plus bas à l'abri des oreilles indiscrètes. Avoir été la cause d'un malheur ne lui permettait pas de fermer les yeux, sciemment, sur tout le reste. Consciente de l'étrangeté de son attitude, elle se jurait ensuite de revenir au statu quo qui la définissait depuis qu'elle s'était assise à sa place.
« ..Vous adapter ? » Ne put-elle s'empêcher de relever. Peut-être parce que ça lui parlait, peut-être parce que ça résonnait chez elle. « Vous avez réussi à vous adapter ? » Elle aurait même aimé lui demander comment il avait fait, mais elle refusait de pousser sa réflexion et ses interrogations au-delà du raisonnable.
Le regard de retour sur sa tasse de café dont elle observait le contenu pendant un moment, elle enchainait distraitement sur un.. « On sait ce qu'on perd, mais pas forcément ce qu'on gagne, pas vrai ? » L’attention se relevait ensuite pour se reposer sur Hugh et tout.. Le reste. Il fallut bien quelques secondes à Leta avant qu'elle n'en vienne à cerner tout ce reste enrobé verbalement. « Mh ? Votre mutation vous aide ? »
A être qui il veut être.
A être tout court.
Face à l'évolution mentionnée, Leta ne put que songer à cette double vision qui la prenait souvent à revers. Que ce soit ici ou ailleurs. Que ce soit dans le quotidien ou dans l'exceptionnel. Son estomac se contractait alors que son regard laissait filtrer un soupçon d'inquiétude. Plus pour elle que pour lui. Surement mal interprété pour lui alors que passé sous silence pour elle.
« Et est-ce que ça s’arrête d'évoluer ? A un moment donné ? Enfin, selon vous, j'entends. » C'était un espoir fou qu'elle réduisait au silence, comme tout le reste tandis qu'elle enchainait. « Ça doit surement être comme le fait de courir très vite, au bout d'un moment, vous devriez moduler votre vitesse de lecture. En toute logique du moins.. Ça doit venir avec de l'entrainement. » Parce que tout n'était toujours qu'une question d'entrainement pour Leta.
Perdue dans ses pensées pendant quelques secondes, il lui en fallut un chapelet d'autres avant de reporter son attention pleine et entière sur Hugh. « Pardon ? » S'étonna-t-elle en haussant un sourcil. Finalement, le trait de nervosité était aussi capté que le message sous-jacent et elle soupirait. « Il semble qu'il soit plus facile de mépriser que de comprendre.. Dites-vous que même si je le fais avec beaucoup de retard, je tente avant tout de comprendre. Alors, il n'y a pas de mauvaises réponses. Juste des réponses qui vous appartiennent. » N'était-ce pas un peu de gentillesse ? Peut-être, derrière le calme apparent et inflexible. Peut-être.
Plutôt accrochée à son café dont l'amertume la rebutait assez pour prendre le temps de le consommer, elle cherchait du regard une dosette de sucre laissée quelque part avant de finalement reporter son regard clair sur Hugh à sa réponse. Ses mots, au fil des secondes, lui faisaient oublier l'impératif sucré et la boisson alors qu'elle semblait l'écouter avec un intérêt pensif.
Car derrière le regard qui passait son temps à scruter, il y avait toute cette réflexion et tous ces parallèles qui se faisaient avec trop d'aisance. Leta se souvenait à l'époque qu'elle ne s'était même pas intéressée au choc subit, ni aux répercussions morales de la nouvelle. Elle n'avait fait que traiter Hugh tel un dossier qui lui permettrait de gravir des échelons tant convoités. Certains diront qu'elle s'était comportée en garce, mais du duo qui habitait son crâne, normalement, ce n'était pas elle.. La garce.
Ou peut-être que si, finalement.
Les réincarnations portaient peut-être véritablement en elles un schéma solidement imprimé dans la trame de l'âme mutante. Peut-être qu'elle était un peu comme Darla, finalement. Malaise naissant face à cette idée, Leta refusait de l’encaisser et en revenait plutôt à Hugh.
« Je suis navrée pour votre mère. Pour le peu que mes mots puissent avoir de l'importance aujourd'hui. » Lâchait-elle, d'un timbre plus bas à l'abri des oreilles indiscrètes. Avoir été la cause d'un malheur ne lui permettait pas de fermer les yeux, sciemment, sur tout le reste. Consciente de l'étrangeté de son attitude, elle se jurait ensuite de revenir au statu quo qui la définissait depuis qu'elle s'était assise à sa place.
« ..Vous adapter ? » Ne put-elle s'empêcher de relever. Peut-être parce que ça lui parlait, peut-être parce que ça résonnait chez elle. « Vous avez réussi à vous adapter ? » Elle aurait même aimé lui demander comment il avait fait, mais elle refusait de pousser sa réflexion et ses interrogations au-delà du raisonnable.
Le regard de retour sur sa tasse de café dont elle observait le contenu pendant un moment, elle enchainait distraitement sur un.. « On sait ce qu'on perd, mais pas forcément ce qu'on gagne, pas vrai ? » L’attention se relevait ensuite pour se reposer sur Hugh et tout.. Le reste. Il fallut bien quelques secondes à Leta avant qu'elle n'en vienne à cerner tout ce reste enrobé verbalement. « Mh ? Votre mutation vous aide ? »
A être qui il veut être.
A être tout court.
Face à l'évolution mentionnée, Leta ne put que songer à cette double vision qui la prenait souvent à revers. Que ce soit ici ou ailleurs. Que ce soit dans le quotidien ou dans l'exceptionnel. Son estomac se contractait alors que son regard laissait filtrer un soupçon d'inquiétude. Plus pour elle que pour lui. Surement mal interprété pour lui alors que passé sous silence pour elle.
« Et est-ce que ça s’arrête d'évoluer ? A un moment donné ? Enfin, selon vous, j'entends. » C'était un espoir fou qu'elle réduisait au silence, comme tout le reste tandis qu'elle enchainait. « Ça doit surement être comme le fait de courir très vite, au bout d'un moment, vous devriez moduler votre vitesse de lecture. En toute logique du moins.. Ça doit venir avec de l'entrainement. » Parce que tout n'était toujours qu'une question d'entrainement pour Leta.
Perdue dans ses pensées pendant quelques secondes, il lui en fallut un chapelet d'autres avant de reporter son attention pleine et entière sur Hugh. « Pardon ? » S'étonna-t-elle en haussant un sourcil. Finalement, le trait de nervosité était aussi capté que le message sous-jacent et elle soupirait. « Il semble qu'il soit plus facile de mépriser que de comprendre.. Dites-vous que même si je le fais avec beaucoup de retard, je tente avant tout de comprendre. Alors, il n'y a pas de mauvaises réponses. Juste des réponses qui vous appartiennent. » N'était-ce pas un peu de gentillesse ? Peut-être, derrière le calme apparent et inflexible. Peut-être.
(#) Jeu 14 Juil - 19:34
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Psychology of fear
petite citation qui fait plais
Hugh secoua la tête à la première remarque de Leta. Il n'était pas certain que ses propos requièrent une réponse particulière, mais il ne voulait pas risquer de faire un faux pas auprès de la chef de la sécurité. Si Miss Forsyth semblait plus ouverte qu'à l'accoutumée, Hugh ne souhaitait pas pour autant la froisser d'une façon ou d'une autre. S'il devait gérer un conflit, il n'aurait plus l'énergie requise pour accomplir son travail correctement, et il avait vraiment besoin de ses ressources pour le reste de la journée.
Il n'avait jamais su quoi dire lorsqu'on lui présentait ses condoléances pour sa mère. Quand la tragédie s'était produite, Hugh avait simplement été non-verbal, fuyant les interactions et tentant de s'accoutumer à l'absence de sa mère dans sa vie. Après cela, Hugh avait été toujours embarrassé par ces interactions, qui avaient parfois créé le malaise avec ses interlocuteurs.
Un simple "Merci.", forcé et peu naturel, fut donc la seule réponse qu'il offrit à Leta à ses mots, bien qu'il aurait probablement pu en dire davantage. Il aimait parler de sa mère. Cela lui donnait l'impression qu'elle était toujours là, d'une certaine manière... Mais Leta n'était pas intéressée par cela. Elle voulait en savoir plus sur la manière que Hugh avait d'appréhender sa mutation, pour une raison ou pour une autre.
Quand elle lui demanda s'il avait réussi de s'adapter, Hugh ne put s'empêcher de laisser échapper un rire nerveux. C'était une question étrange, comme le reste de la conversation qu'il était en train d'avoir avec Miss Forsyth. Il ne comprenait vraiment pas où elle voulait en venir, et cela le rendait anxieux. Il espérait qu'il n'était pas en train de dire des bêtises, ou de s'incriminer d'une manière ou d'une autre...
"Quelle alternative réelle avais-je ? J'étais mutant, il fallait faire avec. Au fond, ça ne changeait pas grand-chose à qui j'étais et qui je suis aujourd'hui. Cette mutation a toujours fait partie de moi. Il s'agissait juste de mettre un nom dessus. Ce qui a changé, c'est le regard des autres. Mais ça aussi, j'y étais soumis avant même que ma mutation ne soit officialisée."
Ce n'était qu'un label. Un label de plus parmi ceux qui qualifiaient Hugh. Et avec ce label venaient des restrictions, des difficultés, mais aussi une reconnaissance, une communauté, même si Hugh peinait à s'y identifier pleinement, comme en témoignait le travail qu'il continuait à effectuer pour Trask Industries. Ce n'était qu'une différence de plus remontée à la surface, à la vue de tous. Et Hugh ne pouvait que s'en accommoder, apprendre à vivre avec. Voire à l'apprécier, ce qui n'était pas encore tout à fait gagné.
A la question de Leta sur le soutien que lui apportait sa mutation, Hugh hocha la tête d'un air affirmatif. Il ne pouvait pas dénier que sa mutation avait son utilité, même si elle pouvait être difficile à gérer. Elle faisait de lui un meilleur travailleur qu'il ne l'aurait été dans d'autres circonstances :
"Bien sûr. Je peux me focaliser de manière équitable sur plusieurs choses à la fois, ce qui me permet de travailler plus vite et plus efficacement. Si j'en avais eu le souhait, j'aurais pu suivre et entretenir notre conversation, tout en écoutant mon livre audio et en travaillant sur un quelconque dossier. Mais ce n'est pas courtois, et c'est vite épuisant."
Son multi-focus ne lui était que d'une utilité restreinte lorsque la socialisation était de la partie. Parler à quelqu'un était drainant sur le long terme, alors s'il devait y ajouter quoi que ce soit d'autre, c'était vite plus qu'il ne pouvait en supporter... Il pouvait toutefois aisément travailler sur plusieurs dossiers à la fois et ne jamais s'y perdre, ce qui lui permettait de les avancer en même temps. Particulièrement pratique au travail...
"Ma mémoire me permet de retenir beaucoup de données sans avoir à les noter ou sans avoir à produire un effort particulier pour me les rappeler, la plupart du temps. Et je suppose que ma lecture rapide, aussi frustrante puisse-t-elle être, me permet de gagner un temps précieux sur mon travail. Alors, oui, ma mutation est utile. Elle peut l'être, en tout cas."
Hugh ne s'exprimait à ce sujet que sous l'angle du travail. Trask Industries était toute sa vie, et ce qui lui importait, en dépit des pensées conflictuelles qui émergeaient parfois à ce sujet, c'était de réussir sa vie professionnelle et d'être un atout pour ses collègues et ses supérieurs. Cela lui permettait de se sentir utile. D'avoir l'impression de servir à quelque chose.
Lorsque Leta lui demanda si sa mutation pouvait arrêter d'évoluer, Hugh haussa les épaules. Il n'en avait pas la moindre idée. Il ne s'était familiarisé avec la sienne que depuis approximativement trois années, il pouvait difficilement être considéré comme un expert en la matière. Il lui était donc impossible d'affirmer ou d'infirmer les propos de sa collègue avec certitude.
"Quand j'essaie de lire plus lentement, la frustration est telle que je risque à chaque seconde le déclenchement d'une crise autistique. Comme si... Comme si j'étais une voiture de sport forcée de rouler au pas, je suppose. Je ne sais pas si de "l'entraînement" pourrait arranger cela. Je ne sais pas si j'ai l'énergie nécessaire pour m'atteler à ça, et mener le reste de ma vie."
Hugh partageait probablement plus qu'il ne le devrait avec Leta, qu'il connaissait à peine et qui n'avait pas été des plus agréables avec lui jusqu'ici. Il avait parfois du mal à déterminer ce qu'il devait garder pour lui ou ce qu'il pouvait exprimer en toute franchise, sans se montrer déplacé ou sans crainte que cela puisse être utilisé contre lui. Il avait appris à ne pas franchir certaines limites (il savait que discuter de sexe au travail était hors de question, par exemple), mais d'autres étaient plus floues à déterminer.
Hugh secoua la tête lorsque Leta lui répondit qu'il n'y avait pas de mauvaises réponses, parce qu'il savait que ce n'était pas le cas. Ce qu'il disait était bien pris ou mal pris. Accepté ou refusé. Respecté ou raillé. Il n'y avait pas d'entre deux, pas de nuances, rien de tout cela. La vie, aux yeux de Hugh, était une série de choix, et chaque choix pris était intrinsèquement bon ou mauvais. Par conséquent, cette discussion qu'ils avaient avait définitivement pris un bon ou un mauvais tournant, et ses réponses étaient acceptables ou elles ne l'étaient pas.
"Les réponses qui m'appartiennent doivent être acceptables, ou elles ne sont pas valables. Si elles ne sont pas les "bonnes" réponses, ce à quoi mon interlocuteur s'attend, les réponses attendues et normalisées, elles doivent être tues, mises de côté ou modifiées pour correspondre à ce qui est attendu de moi. Une réponse est forcément bonne ou mauvaise, et je ne suis pas né avec cette facilité naturelle que vous avez à déterminer cela."
Il ne pouvait qu'essayer, et espérer faire au mieux. Trouver quoi dire en toute instance pour ne pas être rejeté. Pour ne pas être puni. Cela semblait si évident pour les neurotypiques, mais ce n'était pas son cas. Comme s'il faisait partie d'un grand jeu et qu'il était le seul à être né sans pouvoir en lire les règles...
"Je ne sais pas pourquoi vous me posez ces questions, mais je sais que vous le faites parce que vous attendez une certaine réponse. Et je ne sais pas si j'ai répondu à vos attentes. Je ne sais pas si je peux le faire. Mais je peux essayer, Miss Fors... Je veux dire, Leta !"
Hugh s'était repris brusquement, face à ce qu'il estimait être un faux-pas social de sa part. L'homme se mordilla la lèvre inférieure, nerveux, hésitant quant à ce qu'il pouvait dire ou faire dans cette situation. Il finit par demander, espérant que le simple fait de poser la question était acceptable :
"Est-ce que je peux vous demander pourquoi vous me posez ces questions ? Ou est-ce que cette interrogation est déplacée ? Si elle l'est, je vous prie de m'excuser."
Il ne voulait pas d'ennuis. Il ne voulait pas s'attirer la colère de sa collègue. Il voulait juste effectuer sa journée de travail et rentrer chez lui, comme il le faisait jour après jour. Comme il l'avait toujours fait.
Il n'avait jamais su quoi dire lorsqu'on lui présentait ses condoléances pour sa mère. Quand la tragédie s'était produite, Hugh avait simplement été non-verbal, fuyant les interactions et tentant de s'accoutumer à l'absence de sa mère dans sa vie. Après cela, Hugh avait été toujours embarrassé par ces interactions, qui avaient parfois créé le malaise avec ses interlocuteurs.
Un simple "Merci.", forcé et peu naturel, fut donc la seule réponse qu'il offrit à Leta à ses mots, bien qu'il aurait probablement pu en dire davantage. Il aimait parler de sa mère. Cela lui donnait l'impression qu'elle était toujours là, d'une certaine manière... Mais Leta n'était pas intéressée par cela. Elle voulait en savoir plus sur la manière que Hugh avait d'appréhender sa mutation, pour une raison ou pour une autre.
Quand elle lui demanda s'il avait réussi de s'adapter, Hugh ne put s'empêcher de laisser échapper un rire nerveux. C'était une question étrange, comme le reste de la conversation qu'il était en train d'avoir avec Miss Forsyth. Il ne comprenait vraiment pas où elle voulait en venir, et cela le rendait anxieux. Il espérait qu'il n'était pas en train de dire des bêtises, ou de s'incriminer d'une manière ou d'une autre...
"Quelle alternative réelle avais-je ? J'étais mutant, il fallait faire avec. Au fond, ça ne changeait pas grand-chose à qui j'étais et qui je suis aujourd'hui. Cette mutation a toujours fait partie de moi. Il s'agissait juste de mettre un nom dessus. Ce qui a changé, c'est le regard des autres. Mais ça aussi, j'y étais soumis avant même que ma mutation ne soit officialisée."
Ce n'était qu'un label. Un label de plus parmi ceux qui qualifiaient Hugh. Et avec ce label venaient des restrictions, des difficultés, mais aussi une reconnaissance, une communauté, même si Hugh peinait à s'y identifier pleinement, comme en témoignait le travail qu'il continuait à effectuer pour Trask Industries. Ce n'était qu'une différence de plus remontée à la surface, à la vue de tous. Et Hugh ne pouvait que s'en accommoder, apprendre à vivre avec. Voire à l'apprécier, ce qui n'était pas encore tout à fait gagné.
A la question de Leta sur le soutien que lui apportait sa mutation, Hugh hocha la tête d'un air affirmatif. Il ne pouvait pas dénier que sa mutation avait son utilité, même si elle pouvait être difficile à gérer. Elle faisait de lui un meilleur travailleur qu'il ne l'aurait été dans d'autres circonstances :
"Bien sûr. Je peux me focaliser de manière équitable sur plusieurs choses à la fois, ce qui me permet de travailler plus vite et plus efficacement. Si j'en avais eu le souhait, j'aurais pu suivre et entretenir notre conversation, tout en écoutant mon livre audio et en travaillant sur un quelconque dossier. Mais ce n'est pas courtois, et c'est vite épuisant."
Son multi-focus ne lui était que d'une utilité restreinte lorsque la socialisation était de la partie. Parler à quelqu'un était drainant sur le long terme, alors s'il devait y ajouter quoi que ce soit d'autre, c'était vite plus qu'il ne pouvait en supporter... Il pouvait toutefois aisément travailler sur plusieurs dossiers à la fois et ne jamais s'y perdre, ce qui lui permettait de les avancer en même temps. Particulièrement pratique au travail...
"Ma mémoire me permet de retenir beaucoup de données sans avoir à les noter ou sans avoir à produire un effort particulier pour me les rappeler, la plupart du temps. Et je suppose que ma lecture rapide, aussi frustrante puisse-t-elle être, me permet de gagner un temps précieux sur mon travail. Alors, oui, ma mutation est utile. Elle peut l'être, en tout cas."
Hugh ne s'exprimait à ce sujet que sous l'angle du travail. Trask Industries était toute sa vie, et ce qui lui importait, en dépit des pensées conflictuelles qui émergeaient parfois à ce sujet, c'était de réussir sa vie professionnelle et d'être un atout pour ses collègues et ses supérieurs. Cela lui permettait de se sentir utile. D'avoir l'impression de servir à quelque chose.
Lorsque Leta lui demanda si sa mutation pouvait arrêter d'évoluer, Hugh haussa les épaules. Il n'en avait pas la moindre idée. Il ne s'était familiarisé avec la sienne que depuis approximativement trois années, il pouvait difficilement être considéré comme un expert en la matière. Il lui était donc impossible d'affirmer ou d'infirmer les propos de sa collègue avec certitude.
"Quand j'essaie de lire plus lentement, la frustration est telle que je risque à chaque seconde le déclenchement d'une crise autistique. Comme si... Comme si j'étais une voiture de sport forcée de rouler au pas, je suppose. Je ne sais pas si de "l'entraînement" pourrait arranger cela. Je ne sais pas si j'ai l'énergie nécessaire pour m'atteler à ça, et mener le reste de ma vie."
Hugh partageait probablement plus qu'il ne le devrait avec Leta, qu'il connaissait à peine et qui n'avait pas été des plus agréables avec lui jusqu'ici. Il avait parfois du mal à déterminer ce qu'il devait garder pour lui ou ce qu'il pouvait exprimer en toute franchise, sans se montrer déplacé ou sans crainte que cela puisse être utilisé contre lui. Il avait appris à ne pas franchir certaines limites (il savait que discuter de sexe au travail était hors de question, par exemple), mais d'autres étaient plus floues à déterminer.
Hugh secoua la tête lorsque Leta lui répondit qu'il n'y avait pas de mauvaises réponses, parce qu'il savait que ce n'était pas le cas. Ce qu'il disait était bien pris ou mal pris. Accepté ou refusé. Respecté ou raillé. Il n'y avait pas d'entre deux, pas de nuances, rien de tout cela. La vie, aux yeux de Hugh, était une série de choix, et chaque choix pris était intrinsèquement bon ou mauvais. Par conséquent, cette discussion qu'ils avaient avait définitivement pris un bon ou un mauvais tournant, et ses réponses étaient acceptables ou elles ne l'étaient pas.
"Les réponses qui m'appartiennent doivent être acceptables, ou elles ne sont pas valables. Si elles ne sont pas les "bonnes" réponses, ce à quoi mon interlocuteur s'attend, les réponses attendues et normalisées, elles doivent être tues, mises de côté ou modifiées pour correspondre à ce qui est attendu de moi. Une réponse est forcément bonne ou mauvaise, et je ne suis pas né avec cette facilité naturelle que vous avez à déterminer cela."
Il ne pouvait qu'essayer, et espérer faire au mieux. Trouver quoi dire en toute instance pour ne pas être rejeté. Pour ne pas être puni. Cela semblait si évident pour les neurotypiques, mais ce n'était pas son cas. Comme s'il faisait partie d'un grand jeu et qu'il était le seul à être né sans pouvoir en lire les règles...
"Je ne sais pas pourquoi vous me posez ces questions, mais je sais que vous le faites parce que vous attendez une certaine réponse. Et je ne sais pas si j'ai répondu à vos attentes. Je ne sais pas si je peux le faire. Mais je peux essayer, Miss Fors... Je veux dire, Leta !"
Hugh s'était repris brusquement, face à ce qu'il estimait être un faux-pas social de sa part. L'homme se mordilla la lèvre inférieure, nerveux, hésitant quant à ce qu'il pouvait dire ou faire dans cette situation. Il finit par demander, espérant que le simple fait de poser la question était acceptable :
"Est-ce que je peux vous demander pourquoi vous me posez ces questions ? Ou est-ce que cette interrogation est déplacée ? Si elle l'est, je vous prie de m'excuser."
Il ne voulait pas d'ennuis. Il ne voulait pas s'attirer la colère de sa collègue. Il voulait juste effectuer sa journée de travail et rentrer chez lui, comme il le faisait jour après jour. Comme il l'avait toujours fait.
(#) Dim 17 Juil - 21:17
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fear is temporary, regret is forever. ○○○ @Hugh Reid
Questionnements qui se partageaient avec inconscience, Leta jouait la carte de la discussion banale alors qu'au dedans, il y avait une résonnance. Un écho lointain qui en appelait à chacune d'entre elles. Elles toutes, qui eurent jadis connues les mêmes tourments de l'éveil, la même prise de conscience. Pourtant, cette fois-ci, c'était un peu différent.
Parce que la prise de conscience était tardive.
Parce qu'elle se faisait sur le terrain d'une haine inculquée.
Leta devait lutter chaque jour contre ses certitudes, elle devait lutter pour ne pas juste mépriser ce qu'elle était devenue. Silencieuse quant aux tourmentes que s'infligeait son subconscient, elle n'avait trouvé que cette solution-là, celle d’une entrevue innocente comme porte ouverte à la compréhension.
La mutante était certaine de ne connaitre aucun autre mutant, aucun autre en qui elle avait assez confiance pour livrer les terreurs muettes qui l'habitaient. Trop têtue pour demander à Darla, qui habitait l'autre côté du miroir de son âme, elle se retrouvait donc face à Hugh.
Un Hugh qui aurait pu ne pas lui répondre et même s'offusquer d'un tel questionnement après tant d'années. Mais non, il argumentait, exposait sans pudeur son point de vue et elle aurait aimé pouvoir faire de même. Mais au-delà de leur tête à tête, Leta pouvait presque percevoir les mâchoires acérées du géant qui les tenaient en joug. Habituée à être l'œil ultime d'un fantôme, Leta savait comment ça fonctionnait. Et ça suffisait à la retenir. A la museler.
Face aux paroles d'Hugh, elle acquiesçait, le regard pensivement tandis qu'un certain fatalisme logique prenait le pas sur le questionnement. Regard se focalisant sur son gobelet de café tiède, son attention était tout à la fois là et un peu ailleurs. « .. Les gens sont des cons. » Crachait-elle malgré elle, dans un murmure qui la surprise. Les mots lui avaient brulés les lèvres, comme un écho lointain d'une autre pensée qui lui pourrissait bien assez la vie.
Relevant un regard dépité sur Hugh, elle articulait un simple. « Navrée. » Mais elle ne l'était pas vraiment. Du moins, elle avait grand mal à l'être. On pouvait mettre cela sur le dos de son mauvais caractère, ça lui était bien égal dans le fond. Ce qui dérangeait bien plus Leta était l'influence qu'elle pouvait subir, désormais, en toute âme et conscience.
A entendre finalement son interlocuteur exposer les progrès de sa mutation ainsi que son fonctionnement, Leta finissait par comprendre. Elle comprenait enfin ce qu'on avait pu lui demander vis-à-vis de l'employé. Elle comprenait l'objectif de Trask et pourquoi il n'avait pas fini derrière les barreaux de sa division. « Votre mutation est utile. Ça explique beaucoup de choses. » Lâchait-elle avec lucidité alors qu'elle déposait le gobelet sur le côté. Renonçant à en boire son contenu, elle croisait plutôt les bras en jetant un coup d'œil à l'emplacement d'une des caméras clignotantes discrètement de rouge.
Retour à Hugh, elle songeait à nouveau à sa mutation qui lui avait enlevé quelque chose pour lui donner autre chose. Le troc eu le mérite d'arracher un semblant de sourire à Leta tandis qu'elle finissait par hausser les épaules. « Probablement que non finalement.. » Que l'entrainement ne saurait l'aider convenablement. « A part apprendre à savourer vos lectures autrement, je ne vois pas d'autres alternatives. » Et en quoi, est-ce que cela concernait Leta ? En rien. Elle n'aurait même pas dû se poser la question d'une quelconque alternative, elle le savait bien. Mais elle avait cette manie de toujours vouloir trouver des solutions. C'était sa manière à elle d'éviter la frustration.
Au raisonnement enchainé du mutant, Leta eu un moment de silence, consciente qu'elle ne connaissait pas toutes ses mécaniques de pensées. Ainsi, si son point de vue l'étonna, elle le prit pourtant en considération. Ce n'était pas une question de mutation ou de hiérarchie, mais juste de dialogue. Ainsi concédait-elle à éclaircir la situation pour Hugh. « Vos réponses sont bonnes, vous n'avez pas d'inquiétudes à vous faire à ce sujet. »
Dans le fond, Leta n'avait pas su à quoi s'attendre de leur échange.. Ainsi prenait-elle les informations comme elle lui venait. Ces dernières s'ajoutaient à la mécanique encore branlante de ses réflexions concernant sa condition de mutante.
Consciente du brouillard qui entourait ses attentes, elle était prête à alléger Hugh du poids de son inquiétude jusqu'à ce qu'il lui demande le pourquoi du comment de ses questionnements. Inspirant profondément, elle décroisait les bras tandis qu'une angoisse grouillante rampait hors des ombres de ses interrogations, et elle baissait son regard vers sa main. Double vue qui s'enclenchait sous l'émotion, elle gardait le regard bas pour ne pas dévoiler l'éclat vibrant de ses iris tandis qu'elle fixait cette main dont elle décelait les multitudes de fils qui s'en échappaient. « Mh. » Echappée soudaine, elle clignait des yeux pour remonter un regard clair mais ordinaire sur Hugh et lui adressait un sourire cryptique.
« Ce n'est pas déplacé. » Pour autant, elle n'avait pas de vraie réponse à lui fournir. « Je vous l'ai dit, je ne vais pas vous manger. » Parce qu'elle ressentait bien sa crainte du faux pas. « Disons que j'ai été amenée à côtoyer d'un peu plus près les mutants, et ça a soulevé beaucoup de questions restées sans réponses jusqu'à là. Comme je vous le disais, le mépris est plus facile que la compréhension. » Engagée sur un terrain glissant, Leta demeurait en équilibre précaire sur sa propre vérité. « .. Dans le fond, je n'ai jamais vraiment aimé la facilité. » Elle devait faire autre chose que mépriser ces autres qu'elle ne comprenait pas. Parce que ces autres, elle en faisait désormais parti.
Parce que la prise de conscience était tardive.
Parce qu'elle se faisait sur le terrain d'une haine inculquée.
Leta devait lutter chaque jour contre ses certitudes, elle devait lutter pour ne pas juste mépriser ce qu'elle était devenue. Silencieuse quant aux tourmentes que s'infligeait son subconscient, elle n'avait trouvé que cette solution-là, celle d’une entrevue innocente comme porte ouverte à la compréhension.
La mutante était certaine de ne connaitre aucun autre mutant, aucun autre en qui elle avait assez confiance pour livrer les terreurs muettes qui l'habitaient. Trop têtue pour demander à Darla, qui habitait l'autre côté du miroir de son âme, elle se retrouvait donc face à Hugh.
Un Hugh qui aurait pu ne pas lui répondre et même s'offusquer d'un tel questionnement après tant d'années. Mais non, il argumentait, exposait sans pudeur son point de vue et elle aurait aimé pouvoir faire de même. Mais au-delà de leur tête à tête, Leta pouvait presque percevoir les mâchoires acérées du géant qui les tenaient en joug. Habituée à être l'œil ultime d'un fantôme, Leta savait comment ça fonctionnait. Et ça suffisait à la retenir. A la museler.
Face aux paroles d'Hugh, elle acquiesçait, le regard pensivement tandis qu'un certain fatalisme logique prenait le pas sur le questionnement. Regard se focalisant sur son gobelet de café tiède, son attention était tout à la fois là et un peu ailleurs. « .. Les gens sont des cons. » Crachait-elle malgré elle, dans un murmure qui la surprise. Les mots lui avaient brulés les lèvres, comme un écho lointain d'une autre pensée qui lui pourrissait bien assez la vie.
Relevant un regard dépité sur Hugh, elle articulait un simple. « Navrée. » Mais elle ne l'était pas vraiment. Du moins, elle avait grand mal à l'être. On pouvait mettre cela sur le dos de son mauvais caractère, ça lui était bien égal dans le fond. Ce qui dérangeait bien plus Leta était l'influence qu'elle pouvait subir, désormais, en toute âme et conscience.
A entendre finalement son interlocuteur exposer les progrès de sa mutation ainsi que son fonctionnement, Leta finissait par comprendre. Elle comprenait enfin ce qu'on avait pu lui demander vis-à-vis de l'employé. Elle comprenait l'objectif de Trask et pourquoi il n'avait pas fini derrière les barreaux de sa division. « Votre mutation est utile. Ça explique beaucoup de choses. » Lâchait-elle avec lucidité alors qu'elle déposait le gobelet sur le côté. Renonçant à en boire son contenu, elle croisait plutôt les bras en jetant un coup d'œil à l'emplacement d'une des caméras clignotantes discrètement de rouge.
Retour à Hugh, elle songeait à nouveau à sa mutation qui lui avait enlevé quelque chose pour lui donner autre chose. Le troc eu le mérite d'arracher un semblant de sourire à Leta tandis qu'elle finissait par hausser les épaules. « Probablement que non finalement.. » Que l'entrainement ne saurait l'aider convenablement. « A part apprendre à savourer vos lectures autrement, je ne vois pas d'autres alternatives. » Et en quoi, est-ce que cela concernait Leta ? En rien. Elle n'aurait même pas dû se poser la question d'une quelconque alternative, elle le savait bien. Mais elle avait cette manie de toujours vouloir trouver des solutions. C'était sa manière à elle d'éviter la frustration.
Au raisonnement enchainé du mutant, Leta eu un moment de silence, consciente qu'elle ne connaissait pas toutes ses mécaniques de pensées. Ainsi, si son point de vue l'étonna, elle le prit pourtant en considération. Ce n'était pas une question de mutation ou de hiérarchie, mais juste de dialogue. Ainsi concédait-elle à éclaircir la situation pour Hugh. « Vos réponses sont bonnes, vous n'avez pas d'inquiétudes à vous faire à ce sujet. »
Dans le fond, Leta n'avait pas su à quoi s'attendre de leur échange.. Ainsi prenait-elle les informations comme elle lui venait. Ces dernières s'ajoutaient à la mécanique encore branlante de ses réflexions concernant sa condition de mutante.
Consciente du brouillard qui entourait ses attentes, elle était prête à alléger Hugh du poids de son inquiétude jusqu'à ce qu'il lui demande le pourquoi du comment de ses questionnements. Inspirant profondément, elle décroisait les bras tandis qu'une angoisse grouillante rampait hors des ombres de ses interrogations, et elle baissait son regard vers sa main. Double vue qui s'enclenchait sous l'émotion, elle gardait le regard bas pour ne pas dévoiler l'éclat vibrant de ses iris tandis qu'elle fixait cette main dont elle décelait les multitudes de fils qui s'en échappaient. « Mh. » Echappée soudaine, elle clignait des yeux pour remonter un regard clair mais ordinaire sur Hugh et lui adressait un sourire cryptique.
« Ce n'est pas déplacé. » Pour autant, elle n'avait pas de vraie réponse à lui fournir. « Je vous l'ai dit, je ne vais pas vous manger. » Parce qu'elle ressentait bien sa crainte du faux pas. « Disons que j'ai été amenée à côtoyer d'un peu plus près les mutants, et ça a soulevé beaucoup de questions restées sans réponses jusqu'à là. Comme je vous le disais, le mépris est plus facile que la compréhension. » Engagée sur un terrain glissant, Leta demeurait en équilibre précaire sur sa propre vérité. « .. Dans le fond, je n'ai jamais vraiment aimé la facilité. » Elle devait faire autre chose que mépriser ces autres qu'elle ne comprenait pas. Parce que ces autres, elle en faisait désormais parti.
(#) Dim 17 Juil - 22:26
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Psychology of fear
petite citation qui fait plais
Devant l'affirmation brève de Leta, Hugh ne put s'empêcher de grimacer. L'homme n'aimait pas condamner ses semblables d'une manière aussi brutale. "Les gens sont des cons", disait Leta, comme une vérité universelle. Bien que Hugh avait généralement une réflexion binaire, une vision des choses qui manquait parfois de nuance, il avait appris à en faire preuve malgré tout en ce qui concernait les êtres humains. Non, tous les gens n'étaient pas "cons". Les choses n'étaient pas aussi simples que cela.
"Ils ont peur. Ils ne comprennent pas. Cela ne fait pas d'eux des... "cons", comme vous le dites. C'est juste regrettable."
Hugh avait un langage plutôt pédant, se refusant grossièretés et propos vulgaires que d'autres privilégiaient. Cela lui prenait toujours un effort conscient pour dire ces mots, les extirpant littéralement de sa gorge. Il peinait à comprendre la facilité avec laquelle certains les employaient, comme s'ils n'étaient pas chargés de sens. Même dans ses colères les plus intenses, Hugh s'abandonnait rarement à l'utilisation de ces termes.
Il avait hoché la tête lorsque Leta lui avait souligné l'utilité de sa mutation. C'était également ce qu'on lui avait fait comprendre, et ce qu'il s'efforçait de continuer à prouver au fil des années. Qu'il méritait sa place, et que ses aptitudes représentaient un bénéfice pour son entreprise. Qu'ils ne devaient pas le renvoyer, sous prétexte qu'il ne représentait pas, sur le papier, leur employé modèle. Mutant et handicapé, c'était difficile à faire accepter à une société qui ne prônait la tolérance et l'ouverture que très superficiellement...
"Utile, et globalement inoffensive. Même si je perds le contrôle, personne ne risque d'être blessé. Je suis la seule potentielle victime de ma propre mutation, ce qui est considéré comme un paramètre acceptable. C'est l'un des arguments qui m'a permis de conserver mon travail, même s'ils ont malgré tout fait le nécessaire pour s'assurer de ma loyauté..."
Les doigts de Hugh s'aventurèrent inconsciemment sur son cou, à l'endroit où la puce avait été implantée. Il avait presque supplié d'être pucé, à l'époque, pour pouvoir garder son travail. Peu importe les conséquences. Est-ce que cela faisait de lui un prisonnier de l'entreprise ? Hugh n'en était pas certain. Ce n'était pas comme s'il avait déjà songé à présenter sa démission, il tenait trop à son travail pour cela. Mais il pouvait malgré tout légitimement s'interroger sur le sujet...
S'il manifestait le désir de partir, le laisseraient-ils ? Resterait-il sous surveillance ? Ou ferait-il partie de l'entreprise d'une autre façon, une façon qu'il ne préférait pas envisager ? Hugh était loin d'être au courant de tout ce qui se passait dans les coulisses de Trask Industries, mais il en savait assez pour comprendre que ce n'était pas une alternative plaisante. Ni envisageable.
Chassant cette pensée aussi vite qu'elle était venue, Hugh reprit une gorgée de son café. Il eut un sourire maladroit lorsque Leta aborda des possibilités alternatives pour qu'il puisse conserver le plaisir de la lecture malgré tout, pointant du doigt ses écouteurs qui reposaient autour de son cou :
"J'apprends à m'en satisfaire. Cela va probablement demander beaucoup de temps. La lecture m'a accompagné des années durant, me laissant entrevoir des mondes où je pourrais trouver ma place. Ma sœur a des difficultés à comprendre que ce sujet m'obsède autant, elle y voit avant tout un avantage. Et c'en est un, indubitablement."
Mais c'était aussi une perte. Hugh ne pouvait plus s'égarer des heures durant dans ses histoires, et oublier temporairement cette vie qui était la sienne. Ses livres préférés, il n'avait besoin que d'une minute et quelques tout au plus pour les lire, désormais. Et c'était déchirant pour l'homme.
L'anxiété qui était montée au fur et à mesure de leur discussion se calma quelque peu, alors que Leta lui assurait que ses réponses étaient bonnes. Hugh laissa échapper un soupir de soulagement, se balançant brièvement sur ses pieds avant de se forcer à arrêter, comme si une main invisible avait serré son épaule pour lui rappeler qu'il ne devait pas être lui-même. Les gens étaient inconfortables, lorsqu'il l'était. Mal à l'aise. Des heures et des heures de thérapie subies pour imprimer cette idée dans sa cervelle, et dont il avait désormais bien du mal à se détacher...
Un autre que Hugh aurait probablement remis en cause l'histoire de Leta, ou aurait cherché à en savoir davantage encore. Ces questions, elles ne se posaient pas sans un contexte bien particulier, et c'était une réponse bien vague que Leta lui avait apporté. Toutefois, Hugh ne voyait pas pourquoi la chef de la sécurité lui mentirait, après qu'il ait lui-même fait preuve de franchise à ses questions. C'était probablement naïf de sa part, mais il lui était difficile d'imaginer se montrer direct avec quelqu'un et que son interlocuteur ne lui rende pas la pareille...
"Vous essayez de comprendre. C'est honorable. Beaucoup ne font pas cet effort."
Hugh tapota sa tasse du bout des doigts, songeur. Lui-même ne connaissait pas tant de mutants que cela. Il y avait Darius, bien sûr, mais Hugh avait promis de garder le secret à son sujet, et c'était également le cas pour le mutant qui l'avait sauvé, ce soir où il était sorti trop tard du travail. Hugh gagnerait probablement à s'aventurer davantage hors de sa zone de confort, et à essayer de faire connaissance avec d'autres mutants... Même s'il n'était pas certain d'y trouver tolérance et acceptation.
"Je fréquente majoritairement des humains. Ma mutation est suffisamment discrète pour qu'elle n'ait pas été repérée avant mes quarante-six ans. J'ignore donc si je suis la personne la mieux placée pour vous aider à améliorer votre compréhension de la mutation, mais je peux essayer."
Hugh hésita un bref instant, son regard se détachant de Leta pour se fixer sur ses chaussures, comme s'il s'agissait du spectacle le plus intéressant à observer. Il trouva finalement le courage de déclarer, sa voix légèrement vacillante :
"C'est la deuxième fois que vous me dites que vous n'avez pas l'intention de manger. Et... Et je comprends que vous ne dites pas cela littéralement. Néanmoins, la fréquence avec laquelle vous vous évertuez à me rassurer tend plutôt à achever le contraire. Si vous pouviez me faire comprendre à quel moment je dépasse une ligne que je ne dois pas, ce serait préférable. Je sais que vous ne m'appréciez guère, et si nous devons avoir ce genre de conversation à l'avenir, j'ai besoin que vos limites soient clairement établies."
Hugh avait à peine repris son souffle durant son petit monologue. Et il regrettait déjà de l'avoir prononcé...
"Ils ont peur. Ils ne comprennent pas. Cela ne fait pas d'eux des... "cons", comme vous le dites. C'est juste regrettable."
Hugh avait un langage plutôt pédant, se refusant grossièretés et propos vulgaires que d'autres privilégiaient. Cela lui prenait toujours un effort conscient pour dire ces mots, les extirpant littéralement de sa gorge. Il peinait à comprendre la facilité avec laquelle certains les employaient, comme s'ils n'étaient pas chargés de sens. Même dans ses colères les plus intenses, Hugh s'abandonnait rarement à l'utilisation de ces termes.
Il avait hoché la tête lorsque Leta lui avait souligné l'utilité de sa mutation. C'était également ce qu'on lui avait fait comprendre, et ce qu'il s'efforçait de continuer à prouver au fil des années. Qu'il méritait sa place, et que ses aptitudes représentaient un bénéfice pour son entreprise. Qu'ils ne devaient pas le renvoyer, sous prétexte qu'il ne représentait pas, sur le papier, leur employé modèle. Mutant et handicapé, c'était difficile à faire accepter à une société qui ne prônait la tolérance et l'ouverture que très superficiellement...
"Utile, et globalement inoffensive. Même si je perds le contrôle, personne ne risque d'être blessé. Je suis la seule potentielle victime de ma propre mutation, ce qui est considéré comme un paramètre acceptable. C'est l'un des arguments qui m'a permis de conserver mon travail, même s'ils ont malgré tout fait le nécessaire pour s'assurer de ma loyauté..."
Les doigts de Hugh s'aventurèrent inconsciemment sur son cou, à l'endroit où la puce avait été implantée. Il avait presque supplié d'être pucé, à l'époque, pour pouvoir garder son travail. Peu importe les conséquences. Est-ce que cela faisait de lui un prisonnier de l'entreprise ? Hugh n'en était pas certain. Ce n'était pas comme s'il avait déjà songé à présenter sa démission, il tenait trop à son travail pour cela. Mais il pouvait malgré tout légitimement s'interroger sur le sujet...
S'il manifestait le désir de partir, le laisseraient-ils ? Resterait-il sous surveillance ? Ou ferait-il partie de l'entreprise d'une autre façon, une façon qu'il ne préférait pas envisager ? Hugh était loin d'être au courant de tout ce qui se passait dans les coulisses de Trask Industries, mais il en savait assez pour comprendre que ce n'était pas une alternative plaisante. Ni envisageable.
Chassant cette pensée aussi vite qu'elle était venue, Hugh reprit une gorgée de son café. Il eut un sourire maladroit lorsque Leta aborda des possibilités alternatives pour qu'il puisse conserver le plaisir de la lecture malgré tout, pointant du doigt ses écouteurs qui reposaient autour de son cou :
"J'apprends à m'en satisfaire. Cela va probablement demander beaucoup de temps. La lecture m'a accompagné des années durant, me laissant entrevoir des mondes où je pourrais trouver ma place. Ma sœur a des difficultés à comprendre que ce sujet m'obsède autant, elle y voit avant tout un avantage. Et c'en est un, indubitablement."
Mais c'était aussi une perte. Hugh ne pouvait plus s'égarer des heures durant dans ses histoires, et oublier temporairement cette vie qui était la sienne. Ses livres préférés, il n'avait besoin que d'une minute et quelques tout au plus pour les lire, désormais. Et c'était déchirant pour l'homme.
L'anxiété qui était montée au fur et à mesure de leur discussion se calma quelque peu, alors que Leta lui assurait que ses réponses étaient bonnes. Hugh laissa échapper un soupir de soulagement, se balançant brièvement sur ses pieds avant de se forcer à arrêter, comme si une main invisible avait serré son épaule pour lui rappeler qu'il ne devait pas être lui-même. Les gens étaient inconfortables, lorsqu'il l'était. Mal à l'aise. Des heures et des heures de thérapie subies pour imprimer cette idée dans sa cervelle, et dont il avait désormais bien du mal à se détacher...
Un autre que Hugh aurait probablement remis en cause l'histoire de Leta, ou aurait cherché à en savoir davantage encore. Ces questions, elles ne se posaient pas sans un contexte bien particulier, et c'était une réponse bien vague que Leta lui avait apporté. Toutefois, Hugh ne voyait pas pourquoi la chef de la sécurité lui mentirait, après qu'il ait lui-même fait preuve de franchise à ses questions. C'était probablement naïf de sa part, mais il lui était difficile d'imaginer se montrer direct avec quelqu'un et que son interlocuteur ne lui rende pas la pareille...
"Vous essayez de comprendre. C'est honorable. Beaucoup ne font pas cet effort."
Hugh tapota sa tasse du bout des doigts, songeur. Lui-même ne connaissait pas tant de mutants que cela. Il y avait Darius, bien sûr, mais Hugh avait promis de garder le secret à son sujet, et c'était également le cas pour le mutant qui l'avait sauvé, ce soir où il était sorti trop tard du travail. Hugh gagnerait probablement à s'aventurer davantage hors de sa zone de confort, et à essayer de faire connaissance avec d'autres mutants... Même s'il n'était pas certain d'y trouver tolérance et acceptation.
"Je fréquente majoritairement des humains. Ma mutation est suffisamment discrète pour qu'elle n'ait pas été repérée avant mes quarante-six ans. J'ignore donc si je suis la personne la mieux placée pour vous aider à améliorer votre compréhension de la mutation, mais je peux essayer."
Hugh hésita un bref instant, son regard se détachant de Leta pour se fixer sur ses chaussures, comme s'il s'agissait du spectacle le plus intéressant à observer. Il trouva finalement le courage de déclarer, sa voix légèrement vacillante :
"C'est la deuxième fois que vous me dites que vous n'avez pas l'intention de manger. Et... Et je comprends que vous ne dites pas cela littéralement. Néanmoins, la fréquence avec laquelle vous vous évertuez à me rassurer tend plutôt à achever le contraire. Si vous pouviez me faire comprendre à quel moment je dépasse une ligne que je ne dois pas, ce serait préférable. Je sais que vous ne m'appréciez guère, et si nous devons avoir ce genre de conversation à l'avenir, j'ai besoin que vos limites soient clairement établies."
Hugh avait à peine repris son souffle durant son petit monologue. Et il regrettait déjà de l'avoir prononcé...
(#) Ven 22 Juil - 23:54
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fear is temporary, regret is forever. ○○○ @Hugh Reid
Ils ont peur. Avait-elle eu peur pendant toutes ces années ? Non, Leta était certaine que non. Elle avait surtout été formatée à une pensée. Boite soigneusement conçue pour abriter ses opinions les plus coriaces, cette dernière avait été fabriquée par les mains qui l'avaient élevées et formées. Aujourd'hui pourtant, l'anti-mutant se prenait à franchir la ligne de ses convictions, à effleurer cette autre pensée qui l'avait habité dans ses autres vies.
Ainsi se retrouvait-elle à conserver le silence sans pour autant adhérer au simple argument de la peur. Parce que c'était plus compliqué que cela, c'était une histoire sans fin. Une histoire qui avait un goût étrangement amer pour la mutante.
Lorsque la discussion en arrivait à la mutation d'Hugh, Leta semblait en avoir saisi l'essentiel. Ou du moins, les motivations de Trask alors qu'elle s'était toujours évertuée à fermer les yeux à ce sujet. Face à la réponse complétée par le scientifique, la cheffe de la sécurité pinça les lèvres. Parce qu'elle savait tout cela, puisqu'elle avait participé à l'investigation. « .. Je sais, puisque je me suis occupée de ce nécessaire. Je vous dois ma promotion, d'ailleurs. » C'était honnête, peut-être un peu trop tant c'était articulé avec une pointe de distance.
Elle, pour la première fois de sa vie, remettait en cause sa place au sein du géant. Elle doutait lorsqu'elle songeait à son implication. Et inévitablement, les mots d'Hugh la ramenaient à son propre cas.
Serait-elle aussi docile ?
Non.
Les laisserait-elle faire ?
Non.
Non, elle lutterait jusqu'à probablement en crever, et le tout au nom de sa liberté. Parce que personne ne pouvait la retenir ou la pucer. Pourtant, elle avait fait le choix d'intégrer cette compagnie en connaissait les risques.. Enfin, elle l'avait fait en ignorant tout de sa nature.
Pensées dissidentes également chassées, Leta soupirait et en revenait au sujet de la lecture. C'était bien plus léger, et pourtant, elle captait tout l'impact que cela pouvait avoir sur le mutant. Observant les écouteurs pendant quelques secondes, elle reposa ensuite son regard clair sur ses traits. « Ce qui change les habitudes a de quoi obséder. » Concédait-elle, comme si elle comprenait qu'un tel bouleversement puisse affecter Hugh. « Il faut espérer que vous trouviez une solution plus confortable. La lecture reste une belle évasion, en être privé est.. Un vrai malus ? » Oui, c'était le mot. Malus.
Tentant finalement de sortir de sa zone de confort afin de se montrer plus abordable, Leta faisait un effort qui lui coutait très certainement beaucoup moins qu'elle ne l'aurait songé. Et même si un mensonge était venu enrober la raison de sa venue, il détenait sa part de vérité. Parce que c'était désormais dans le miroir qu'elle côtoyait une mutante. Le reflet qu'elle percevait et qui, au détour de quelques mots griffonnés sur un carnet, lui répondait comme une autre.
Captant la réaction de son interlocuteur, elle ne réagissait pas davantage, parce qu'elle considérait sans mal la source de tension qu'elle pouvait représenter. Pour autant, elle acquiesça lorsqu'il loua son effort de compréhension. Elle aurait voulu lui dire que c'était avant tout égoïste, mais elle ne pouvait pas. Pas entre ces murs, pas aussi simplement. C'était un secret trop pesant, trop dangereux. Un secret qu'elle avait encore du mal à verbaliser, ne serait-ce qu'avec ses proches..
« Eh bien, à l'occasion, nous trouverons peut-être un moment pour en discuter autrement que devant la machine à café, si cela ne vous dérange pas. » Proposait-elle simplement, pensant néanmoins davantage aux caméras les épiant qu'à la machine à café crachant son immonde liquide. Pour elle, ce n'était pas une expérience basée sur un empirisme solide qu'elle recherchait, mais bien plus à partager sous couvert d'un échange avec quelqu'un ayant découvert sur le tard sa nature. Comme.. Elle.
Prête à prendre congé, elle s'arrêtait en voyant le mutant baisser les yeux et se lancer dans un monologue à couper le souffle. Enfin, surtout le sien, à lui. Leta l'observa longuement et n'eut pour réaction immédiate qu'un clignement de paupières et une expression perplexe.
« Heureusement que je ne le dis pas littéralement.. » Marmonnait-elle avec une pointe d'humour avant de finalement secouer le visage négativement et tenter de capter l'attention de son vis-à-vis. « Ecoutez, j'ai conscience que nous sommes parti du mauvais pied et que.. Je peux sembler franchement peu aimable. Et c'est l'image que je souhaite donner entre ces murs, simplement parce que mon rôle m'y oblige. » Expliqua-t-elle en guise de préambule avant de soupirer et d'enchainer. « Mais lorsque quelque chose ne me convient pas, je ne me gêne jamais pour le dire très clairement, alors croyez-moi lorsque je vous dis que vous n'avez pas de soucis à vous faire à ce sujet. » Oh oui, Leta était réputée pour être une teigne n'ayant pas la langue dans sa poche. Mais ça restait néanmoins bien moins pire que Darla qui était bien plus sournoise dans ses méthodes. « Et puis, je ne peux pas dire que je ne vous apprécie pas, je ne vous connais pas, Hugh. Je sais juste que nous avons des caractères très différents, pour autant, ça ne suffit pas me faire dire que je ne vous apprécie pas. » Au moins, Leta partait sur une base neutre et honnête. « De nous deux, ce serait davantage à moi de m'inquiéter de l'opinion que vous pouvez avoir de ma personne.. Mais honnêtement ? Je ne m'arrête jamais à cela. Parce qu'on ne peut pas plaire à tout le monde.. Et que foncièrement, ça m’est égal. » Les épaules se haussaient pour accompagner son propos. La mutante n'accordait véritablement que peu d'importance à l'avis que pouvait avoir les autres à son sujet.. Et pour une fois, elle partageait cela avec son alter ego.
« Bref. Si ça peut vous mettre plus à l'aise, je vous dirais toujours clairement s'il y a quelque chose qui ne va pas. Par contre, en échange, faites-en donc autant, ou pas, comme vous le sentez. Ça marche ? »
Tenaient-ils un deal ?
Aussi étrange que cela pouvait paraitre, peut-être.
Ainsi se retrouvait-elle à conserver le silence sans pour autant adhérer au simple argument de la peur. Parce que c'était plus compliqué que cela, c'était une histoire sans fin. Une histoire qui avait un goût étrangement amer pour la mutante.
Lorsque la discussion en arrivait à la mutation d'Hugh, Leta semblait en avoir saisi l'essentiel. Ou du moins, les motivations de Trask alors qu'elle s'était toujours évertuée à fermer les yeux à ce sujet. Face à la réponse complétée par le scientifique, la cheffe de la sécurité pinça les lèvres. Parce qu'elle savait tout cela, puisqu'elle avait participé à l'investigation. « .. Je sais, puisque je me suis occupée de ce nécessaire. Je vous dois ma promotion, d'ailleurs. » C'était honnête, peut-être un peu trop tant c'était articulé avec une pointe de distance.
Elle, pour la première fois de sa vie, remettait en cause sa place au sein du géant. Elle doutait lorsqu'elle songeait à son implication. Et inévitablement, les mots d'Hugh la ramenaient à son propre cas.
Serait-elle aussi docile ?
Non.
Les laisserait-elle faire ?
Non.
Non, elle lutterait jusqu'à probablement en crever, et le tout au nom de sa liberté. Parce que personne ne pouvait la retenir ou la pucer. Pourtant, elle avait fait le choix d'intégrer cette compagnie en connaissait les risques.. Enfin, elle l'avait fait en ignorant tout de sa nature.
Pensées dissidentes également chassées, Leta soupirait et en revenait au sujet de la lecture. C'était bien plus léger, et pourtant, elle captait tout l'impact que cela pouvait avoir sur le mutant. Observant les écouteurs pendant quelques secondes, elle reposa ensuite son regard clair sur ses traits. « Ce qui change les habitudes a de quoi obséder. » Concédait-elle, comme si elle comprenait qu'un tel bouleversement puisse affecter Hugh. « Il faut espérer que vous trouviez une solution plus confortable. La lecture reste une belle évasion, en être privé est.. Un vrai malus ? » Oui, c'était le mot. Malus.
Tentant finalement de sortir de sa zone de confort afin de se montrer plus abordable, Leta faisait un effort qui lui coutait très certainement beaucoup moins qu'elle ne l'aurait songé. Et même si un mensonge était venu enrober la raison de sa venue, il détenait sa part de vérité. Parce que c'était désormais dans le miroir qu'elle côtoyait une mutante. Le reflet qu'elle percevait et qui, au détour de quelques mots griffonnés sur un carnet, lui répondait comme une autre.
Captant la réaction de son interlocuteur, elle ne réagissait pas davantage, parce qu'elle considérait sans mal la source de tension qu'elle pouvait représenter. Pour autant, elle acquiesça lorsqu'il loua son effort de compréhension. Elle aurait voulu lui dire que c'était avant tout égoïste, mais elle ne pouvait pas. Pas entre ces murs, pas aussi simplement. C'était un secret trop pesant, trop dangereux. Un secret qu'elle avait encore du mal à verbaliser, ne serait-ce qu'avec ses proches..
« Eh bien, à l'occasion, nous trouverons peut-être un moment pour en discuter autrement que devant la machine à café, si cela ne vous dérange pas. » Proposait-elle simplement, pensant néanmoins davantage aux caméras les épiant qu'à la machine à café crachant son immonde liquide. Pour elle, ce n'était pas une expérience basée sur un empirisme solide qu'elle recherchait, mais bien plus à partager sous couvert d'un échange avec quelqu'un ayant découvert sur le tard sa nature. Comme.. Elle.
Prête à prendre congé, elle s'arrêtait en voyant le mutant baisser les yeux et se lancer dans un monologue à couper le souffle. Enfin, surtout le sien, à lui. Leta l'observa longuement et n'eut pour réaction immédiate qu'un clignement de paupières et une expression perplexe.
« Heureusement que je ne le dis pas littéralement.. » Marmonnait-elle avec une pointe d'humour avant de finalement secouer le visage négativement et tenter de capter l'attention de son vis-à-vis. « Ecoutez, j'ai conscience que nous sommes parti du mauvais pied et que.. Je peux sembler franchement peu aimable. Et c'est l'image que je souhaite donner entre ces murs, simplement parce que mon rôle m'y oblige. » Expliqua-t-elle en guise de préambule avant de soupirer et d'enchainer. « Mais lorsque quelque chose ne me convient pas, je ne me gêne jamais pour le dire très clairement, alors croyez-moi lorsque je vous dis que vous n'avez pas de soucis à vous faire à ce sujet. » Oh oui, Leta était réputée pour être une teigne n'ayant pas la langue dans sa poche. Mais ça restait néanmoins bien moins pire que Darla qui était bien plus sournoise dans ses méthodes. « Et puis, je ne peux pas dire que je ne vous apprécie pas, je ne vous connais pas, Hugh. Je sais juste que nous avons des caractères très différents, pour autant, ça ne suffit pas me faire dire que je ne vous apprécie pas. » Au moins, Leta partait sur une base neutre et honnête. « De nous deux, ce serait davantage à moi de m'inquiéter de l'opinion que vous pouvez avoir de ma personne.. Mais honnêtement ? Je ne m'arrête jamais à cela. Parce qu'on ne peut pas plaire à tout le monde.. Et que foncièrement, ça m’est égal. » Les épaules se haussaient pour accompagner son propos. La mutante n'accordait véritablement que peu d'importance à l'avis que pouvait avoir les autres à son sujet.. Et pour une fois, elle partageait cela avec son alter ego.
« Bref. Si ça peut vous mettre plus à l'aise, je vous dirais toujours clairement s'il y a quelque chose qui ne va pas. Par contre, en échange, faites-en donc autant, ou pas, comme vous le sentez. Ça marche ? »
Tenaient-ils un deal ?
Aussi étrange que cela pouvait paraitre, peut-être.
(#) Dim 24 Juil - 21:55
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HRP
Psychology of fear
petite citation qui fait plais
Un petit "Oh." lui échappa lorsque Leta lui fit savoir qu'elle était déjà au courant de ce qu'il avait pu dire, étant donné qu'elle avait été à la tête de l'investigation effectuée à son sujet. Rien de surprenant, en soi. De toutes les personnes travaillant pour Trask Industries, Leta Forsyth était probablement la plus appropriée pour effectuer cette tâche.
Il n'en restait pas moins que Hugh ignorait comment il était supposé réagir à sa remarque, concernant sa promotion. Elle ne l'avait pas remercié, mais elle avait tout de même reconnu qu'elle lui devait son avancement. Perdu face à une interaction qu'il n'avait pas pu même envisager dans ses sessions de conversations imaginaires les plus intenses, Hugh finit par répondre d'une voix incertaine :
"De rien ? Je suppose ?"
Cette période avait été l'une des plus stressantes et traumatisantes de l'existence de Hugh. Il avait à peine commencé à entamer son processus de deuil après la mort de sa mère et, subitement, il apprenait qu'il était un mutant, qui plus est soupçonné d'avoir caché volontairement sa condition.
Il n'avait pas la moindre idée de ce que sa mutation impliquait, s'il pouvait être un danger pour autrui, s'il avait pu faire du mal à ses proches sans s'en rendre compte... Il ne savait même pas s'il serait en mesure de reprendre sa vie, et s'ils le croiraient lorsqu'il affirmait qu'il n'avait pas la moindre idée de sa mutation.
Sans la défense de l'avocat que son frère avait démarché pour lui, Hugh n'était pas certain qu'il aurait pu échapper à une condamnation, et que savait-il encore. S'il n'avait pas été aussi chanceux, Leta et lui n'auraient probablement pas cette conversation. Le mutant serait de l'autre côté de la barrière, dans cette division M dont il ne devinait que la surface, et il n'avait vraiment pas envie de savoir à quoi il avait échappé exactement...
"Je sais que j'ai été... compliqué à gérer. J'ai beaucoup de difficultés à accepter et assimiler le changement, et cela avait été un véritable bouleversement. J'avais du mal à m'exprimer de façon cohérente et compréhensible. Et j'ai manifesté des comportements que je n'ai pas pour habitude de m'autoriser dans un espace public. Je suppose que je peux comprendre que votre travail ait été récompensé."
Tout comme elle ne l'avait pas remercié, Hugh ne s'était pas excusé ouvertement. Il n'était même pas certain d'avoir à le faire. Il n'avait aucun contrôle sur ce qui s'était passé, et la manière dont sa vie avait été tournée et retournée à partir de ce moment. S'il avait été conscient auparavant de sa mutation, il se serait fait immédiatement recenser. Mais cela n'avait pas été le cas. Aujourd'hui encore, Hugh continuait à s'ajuster à ce changement qui semblait l'entraîner en permanence sur des montagnes russes...
Les propos empathiques de Leta concernant ses problèmes avec la lecture lui réchauffèrent le cœur. Peu étaient ceux qui avaient réellement compati avec ses difficultés, qui les identifiaient en tant que tels. Plus que tout, c'était ce que Hugh Reid recherchait, au fond : quelqu'un qui reconnaîtrait le poids des épreuves qu'il devait constamment affronter, sans le juger, sans le pousser à bout. Il ne s'attendait vraiment pas à trouver cela chez Leta Forsyth...
"Un malus, oui."
Après une pause, Hugh souffla un bref "Merci.", un sourire reconnaissant aux lèvres. Merci de le voir tel qu'il était, de ne pas diminuer ses difficultés, de ne pas chercher à le convaincre de la trivialité de ses luttes. Merci, tout simplement.
La proposition qui suivit prit tout autant Hugh de court que le remerciement implicite, voire inexistant, de Leta vis-à-vis de sa promotion. Il haussa un sourcil, confus, terminant son café froid avec une grimace pour se donner un instant de réflexion :
"Je ne socialise pas plus que le strict minimum en-dehors de mes pauses. C'est une distraction improductive. Mais si vous voulez dire "en-dehors du travail", je... je suppose que cela est acceptable. Tant que cela ne se fait pas au dernier moment."
Si l'événement était planifié, Hugh pouvait faire en sorte de conserver suffisamment d'énergie pour pouvoir supporter une socialisation un peu plus intense après le travail. Sans compter qu'il devait aussi composer avec le couvre-feu, et l'inquiétude de sa sœur dès lors qu'il ne rentrait pas aux heures prévues sans la prévenir... Mieux valait que tout soit organisé. Dans les règles.
Hugh n'était pas sûr de la réaction de Leta devant son monologue essoufflé et légèrement paniqué, mais il fut soulagé de constater que ce n'était pas le cas. Il l'écouta attentivement, relevant les yeux pour se focaliser sur le front de la jeune femme et imiter un semblant de contact visuel.
Il hocha la tête plusieurs fois pour prouver l'attention qu'il lui portait, avant de souffler un bref "D'accord." au marché que lui proposait Leta. Dire ce qu'il avait besoin de lui dire, cela semblait tout à fait acceptable. Une manière pour eux de respecter chacun les limites de l'autre, aussi explicitement que possible.
Sa pause café approchait de la fin, mais avant de retourner à son poste de travail, il se sentit tout de même obligé d'ajouter, après avoir nettoyé soigneusement son mug :
"Je ne vous déteste pas non plus. J'avais simplement peur. Mais c'est moins le cas, maintenant."
Si elle voulait qu'il lui dise la vérité, il allait commencer tout de suite. Et il ne s'arrêterait pas en si bon chemin...
Il n'en restait pas moins que Hugh ignorait comment il était supposé réagir à sa remarque, concernant sa promotion. Elle ne l'avait pas remercié, mais elle avait tout de même reconnu qu'elle lui devait son avancement. Perdu face à une interaction qu'il n'avait pas pu même envisager dans ses sessions de conversations imaginaires les plus intenses, Hugh finit par répondre d'une voix incertaine :
"De rien ? Je suppose ?"
Cette période avait été l'une des plus stressantes et traumatisantes de l'existence de Hugh. Il avait à peine commencé à entamer son processus de deuil après la mort de sa mère et, subitement, il apprenait qu'il était un mutant, qui plus est soupçonné d'avoir caché volontairement sa condition.
Il n'avait pas la moindre idée de ce que sa mutation impliquait, s'il pouvait être un danger pour autrui, s'il avait pu faire du mal à ses proches sans s'en rendre compte... Il ne savait même pas s'il serait en mesure de reprendre sa vie, et s'ils le croiraient lorsqu'il affirmait qu'il n'avait pas la moindre idée de sa mutation.
Sans la défense de l'avocat que son frère avait démarché pour lui, Hugh n'était pas certain qu'il aurait pu échapper à une condamnation, et que savait-il encore. S'il n'avait pas été aussi chanceux, Leta et lui n'auraient probablement pas cette conversation. Le mutant serait de l'autre côté de la barrière, dans cette division M dont il ne devinait que la surface, et il n'avait vraiment pas envie de savoir à quoi il avait échappé exactement...
"Je sais que j'ai été... compliqué à gérer. J'ai beaucoup de difficultés à accepter et assimiler le changement, et cela avait été un véritable bouleversement. J'avais du mal à m'exprimer de façon cohérente et compréhensible. Et j'ai manifesté des comportements que je n'ai pas pour habitude de m'autoriser dans un espace public. Je suppose que je peux comprendre que votre travail ait été récompensé."
Tout comme elle ne l'avait pas remercié, Hugh ne s'était pas excusé ouvertement. Il n'était même pas certain d'avoir à le faire. Il n'avait aucun contrôle sur ce qui s'était passé, et la manière dont sa vie avait été tournée et retournée à partir de ce moment. S'il avait été conscient auparavant de sa mutation, il se serait fait immédiatement recenser. Mais cela n'avait pas été le cas. Aujourd'hui encore, Hugh continuait à s'ajuster à ce changement qui semblait l'entraîner en permanence sur des montagnes russes...
Les propos empathiques de Leta concernant ses problèmes avec la lecture lui réchauffèrent le cœur. Peu étaient ceux qui avaient réellement compati avec ses difficultés, qui les identifiaient en tant que tels. Plus que tout, c'était ce que Hugh Reid recherchait, au fond : quelqu'un qui reconnaîtrait le poids des épreuves qu'il devait constamment affronter, sans le juger, sans le pousser à bout. Il ne s'attendait vraiment pas à trouver cela chez Leta Forsyth...
"Un malus, oui."
Après une pause, Hugh souffla un bref "Merci.", un sourire reconnaissant aux lèvres. Merci de le voir tel qu'il était, de ne pas diminuer ses difficultés, de ne pas chercher à le convaincre de la trivialité de ses luttes. Merci, tout simplement.
La proposition qui suivit prit tout autant Hugh de court que le remerciement implicite, voire inexistant, de Leta vis-à-vis de sa promotion. Il haussa un sourcil, confus, terminant son café froid avec une grimace pour se donner un instant de réflexion :
"Je ne socialise pas plus que le strict minimum en-dehors de mes pauses. C'est une distraction improductive. Mais si vous voulez dire "en-dehors du travail", je... je suppose que cela est acceptable. Tant que cela ne se fait pas au dernier moment."
Si l'événement était planifié, Hugh pouvait faire en sorte de conserver suffisamment d'énergie pour pouvoir supporter une socialisation un peu plus intense après le travail. Sans compter qu'il devait aussi composer avec le couvre-feu, et l'inquiétude de sa sœur dès lors qu'il ne rentrait pas aux heures prévues sans la prévenir... Mieux valait que tout soit organisé. Dans les règles.
Hugh n'était pas sûr de la réaction de Leta devant son monologue essoufflé et légèrement paniqué, mais il fut soulagé de constater que ce n'était pas le cas. Il l'écouta attentivement, relevant les yeux pour se focaliser sur le front de la jeune femme et imiter un semblant de contact visuel.
Il hocha la tête plusieurs fois pour prouver l'attention qu'il lui portait, avant de souffler un bref "D'accord." au marché que lui proposait Leta. Dire ce qu'il avait besoin de lui dire, cela semblait tout à fait acceptable. Une manière pour eux de respecter chacun les limites de l'autre, aussi explicitement que possible.
Sa pause café approchait de la fin, mais avant de retourner à son poste de travail, il se sentit tout de même obligé d'ajouter, après avoir nettoyé soigneusement son mug :
"Je ne vous déteste pas non plus. J'avais simplement peur. Mais c'est moins le cas, maintenant."
Si elle voulait qu'il lui dise la vérité, il allait commencer tout de suite. Et il ne s'arrêterait pas en si bon chemin...
(#) Lun 25 Juil - 20:43
Invité
IRP
HRP
psychology of fear
fear is temporary, regret is forever. ○○○ @Hugh Reid
Souvenir d'une promotion acquise par un biais que peu de conscience aurait accepté, Leta n'en était pas encore à regretter totalement ses agissements. Le chemin qu'elle avait choisi d'emprunter par.. Manque de choix paradoxalement, s'étendait vers un infini dont elle tentait d'occulter la portée. Parce que si elle se savait loin d'être au bout de ses peines, elle n'avait pas besoin pour autant de se démoraliser à peine partie.
Dans la promesse de la bataille qu'elle s'était jurée de livrer, la mutante conservait, malgré tous ses bouleversements, le socle fondateur de son tempérament. Il n'était ni facile, ni franchement aimable, mais bien assez pour lui permettre de conserver l'échine droite de fierté.
A la réaction donc de Hugh concernant sa promotion, Leta eut un rictus éphémère et particulièrement cryptique. Car si son regard fut incertain pendant quelques secondes, ses lèvres, elles, tracèrent le contour de son indéfectible assurance. « .. Supposons. » Répondait-elle tout aussi vaguement avant de laisser le passé au passé.
Du moins, le sien.
Et alors que la conversation s'enchainait, la cheffe de la sécurité décelait bien les excuses sous-jacentes qui se cachaient sous les mots de son interlocuteur. Pour autant, elle ne cacha pas sa perplexité, non pas parce qu'elle ne le croyait pas ; mais plutôt parce qu'elle ne l'avait pas trouvé si compliqué à gérer. A sa place, elle aurait surement voulu tout casser ou foutre le feu, ou les deux options combinées afin d'offrir à Trask Industries un magnifique feu d'artifice. Parce que sa loyauté suprême – à elle – lui revenait de plein droit, ainsi qu'à celui qu'elle avait choisi.
« Je ne vous en ai pas tenu rigueur. » Clarifiait-elle, dans un souci d'éviter tout quiproquo qui lui semblait particulièrement inutile. Quant à son travail, elle ne savait plus vraiment s'il valait autant la peine que cela d'être récompensé. Mais cela.. Pouvait-elle vraiment le verbaliser ? Devant l'œil avide de Big Brother qui guettait leur conversation ? Surement pas.
« Voyez, les gens qui ne sont pas capables de comprendre que c'est un malus méritent d'être traités de con. » S'amusait-elle afin de réceptionner à sa manière ses remerciements tandis qu'un sourire accompagnait ses paroles.
L'invitation qui suivait la faisait rapidement acquiescer d'un mouvement du menton alors qu'elle confirmait les propos d'Hugh. « Je pensais en dehors du travail et promis, on s'organisera ça de manière convenable. »
Promesse et accord tous deux scellés dans la simplicité d'un échange dont Leta n'aurait pas parié sur l'issue, elle renversait le contenu de son gobelet dans l'évier avec un.. « Il est vraiment dégueulasse ce café. » Marmonné alors qu'elle finissait par jeter le carton. Le geste achevé, elle en revenait finalement à Hugh tandis qu'il clarifiait le fait même qu'il ne la détestait pas.
« Ah.. » Elle finissait par lui adresser un sourire, un peu moins figé, loin du rictus et plus proche de la simple gentillesse. « A votre place, je me serais détestée. Mais ça, c'est parce que je suis une teigne ! » Et ça l'amusait tant ça lui était égal qu'on puisse la considérer avec tant de dureté. Le sérieux revenait ensuite alors qu'elle acquiesçait discrètement. « Mais c'est bien, si c'est moins le cas maintenant. »
Jetant un coup d'œil à l'heure puis à son portable, elle en revenait aussitôt à Hugh. « Bon, a une prochaine fois alors. Bon courage pour le boulot et désolée de vous avoir retenu le temps de votre pause. » Enchainait-elle en se mettant en marche afin de rejoindre les portes bouclées de sa division qui étaient bien plus loin, à l'abris des regards indiscrets et des oreilles attentives.
Dans la promesse de la bataille qu'elle s'était jurée de livrer, la mutante conservait, malgré tous ses bouleversements, le socle fondateur de son tempérament. Il n'était ni facile, ni franchement aimable, mais bien assez pour lui permettre de conserver l'échine droite de fierté.
A la réaction donc de Hugh concernant sa promotion, Leta eut un rictus éphémère et particulièrement cryptique. Car si son regard fut incertain pendant quelques secondes, ses lèvres, elles, tracèrent le contour de son indéfectible assurance. « .. Supposons. » Répondait-elle tout aussi vaguement avant de laisser le passé au passé.
Du moins, le sien.
Et alors que la conversation s'enchainait, la cheffe de la sécurité décelait bien les excuses sous-jacentes qui se cachaient sous les mots de son interlocuteur. Pour autant, elle ne cacha pas sa perplexité, non pas parce qu'elle ne le croyait pas ; mais plutôt parce qu'elle ne l'avait pas trouvé si compliqué à gérer. A sa place, elle aurait surement voulu tout casser ou foutre le feu, ou les deux options combinées afin d'offrir à Trask Industries un magnifique feu d'artifice. Parce que sa loyauté suprême – à elle – lui revenait de plein droit, ainsi qu'à celui qu'elle avait choisi.
« Je ne vous en ai pas tenu rigueur. » Clarifiait-elle, dans un souci d'éviter tout quiproquo qui lui semblait particulièrement inutile. Quant à son travail, elle ne savait plus vraiment s'il valait autant la peine que cela d'être récompensé. Mais cela.. Pouvait-elle vraiment le verbaliser ? Devant l'œil avide de Big Brother qui guettait leur conversation ? Surement pas.
« Voyez, les gens qui ne sont pas capables de comprendre que c'est un malus méritent d'être traités de con. » S'amusait-elle afin de réceptionner à sa manière ses remerciements tandis qu'un sourire accompagnait ses paroles.
L'invitation qui suivait la faisait rapidement acquiescer d'un mouvement du menton alors qu'elle confirmait les propos d'Hugh. « Je pensais en dehors du travail et promis, on s'organisera ça de manière convenable. »
Promesse et accord tous deux scellés dans la simplicité d'un échange dont Leta n'aurait pas parié sur l'issue, elle renversait le contenu de son gobelet dans l'évier avec un.. « Il est vraiment dégueulasse ce café. » Marmonné alors qu'elle finissait par jeter le carton. Le geste achevé, elle en revenait finalement à Hugh tandis qu'il clarifiait le fait même qu'il ne la détestait pas.
« Ah.. » Elle finissait par lui adresser un sourire, un peu moins figé, loin du rictus et plus proche de la simple gentillesse. « A votre place, je me serais détestée. Mais ça, c'est parce que je suis une teigne ! » Et ça l'amusait tant ça lui était égal qu'on puisse la considérer avec tant de dureté. Le sérieux revenait ensuite alors qu'elle acquiesçait discrètement. « Mais c'est bien, si c'est moins le cas maintenant. »
Jetant un coup d'œil à l'heure puis à son portable, elle en revenait aussitôt à Hugh. « Bon, a une prochaine fois alors. Bon courage pour le boulot et désolée de vous avoir retenu le temps de votre pause. » Enchainait-elle en se mettant en marche afin de rejoindre les portes bouclées de sa division qui étaient bien plus loin, à l'abris des regards indiscrets et des oreilles attentives.
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