L'après coup [Irina]

Comme une habitude, comme une tradition, comme une évidence, comme un réflexe devenu primaire, Madone se rend chez môme de substitution. Parfois, se demande encore comment pareil sentiment puisse exister. Tripailles s’empressent de retrouver garnement ; être ayant attisé curiosité chez la vipère qui se décèle comme une envie, voire un besoin intrinsèque de materner génie maléfique. Parce qu’elle a vu en lui ce quelque chose qu’elle n’arrive à nommer. Cette flamme de folie ingénieuse qui semble infuser son âme depuis leur rencontre. Comme si un autre instinct vibrait dans les limbes de son esprit déjà trop divisé en entités indépendantes.

Mission réussie. Bâtiment à proximité où git corps encore chaud d’un nom dicté par Damoclès. Argent récupéré de commanditaire, déesse Discordieuse range câble et autres armements afin de ne guère laisser de trace au bon vouloir des inspecteurs et autres policiers à l’œil affuté. Tenue de tueuse vêtue, s’engage alors anonyme dans les ruelles où l’obscurité commence à se faire maîtresse.  

Aujourd’hui, c’est Éris – encore instable des derniers évènements arrivés au corpus originel – qui s’élance vers le repère du chiard. Pendant un instant, elle regarde les paumes de ses gants usés par câblage de strangulation… Bientôt, il serait temps de les changer. Préfère néanmoins abimer ce cuire là que le sien, peau délicatement entretenue afin de parfaire l’image d’une femme d’affaire.

Matrone soucieuse, sera passée chez pizzaiolo fétiche avant de glisser jusqu’à la porte de l’appartement. Blonde remarqua la clef sur le sol. Étrange… S’en saisit et ouvre la porte en y toquant de manière familière. Lorsqu’elle entre, elle enlève ses lunettes de soleil couvrant bonne partie de son visage. … Zayn ? C’est moi ! Remettant la clef à l’intérieur, elle découvre bougre accablé, affalé dans un fauteuil. L’inquiétude s’empare de l’intruse. … T’en fais une tête, qu’est-ce qui ne va pas mon chou ? Qu’elle demande, déposant cartons de pizzas sur première surface plane à portée de main, afin de se hâter pour se rapprocher de lui.

Pensif. Hanté. Tant et si bien que le môme ne remarqua présence de madone que lorsqu’elle s’approcha de lui. À remarque précédant sa question, il usa d’une rétorque soulignant l’importance de ce qu’il venait de se passer. L’inquiétude déjà présente dans les entrailles de la vipère, ne pouvaient qu’être accentué face à pareille annonce. Suspicieuse, elle vint se poser à ses côtés, les bras croisés, l’air grave. Elle l’écouta, attentivement. Se saisie de l’information. Trask… La mâchoire de la blonde se serre. Se verrouille, faisant ressortir légèrement ses tempes. L’idée même qu’il eut été repéré par un sbire de cette usine crasseuse, lui confère un sentiment naissant de rage interne. Mais lorsqu’il termina par confier qu’il n’a pas eu le temps « d’éviter quoi que ce soit », nombreuses idées et scénarios vinrent polluer l’esprit de la tueuse.

Alors, elle s’accroupit à ses côtés, décroisant les bras, elle vint poser une main gantée sur la sienne et l’autre toucha sa joue, dans un geste délicat. Iris cérulés capturant les traits du chiard avant que les lippes ne laissent échapper le fruit de l’affolement intérieur : S’il t’a fait du mal, tu n’as qu’un mot à dire et je m’occupe de son cas... Déclara-t-elle avec douceur aux effluves d’une conviction intrinsèque et dangereuse. Parce que vipère n’hésite pas à tuer pour protéger.

Jamais.

Pouce terminant son effleurement affectueux avant que paume tiédie ne libère le visage de son protégé. Raconte-moi ce qu’il s’est passé. Qu’elle formule. Plus suave. Invitation vive à la confidence sans emprunter le chemin de la suggestion. Parce qu’elle souhaitait savoir l’origine du tourment de chouchou afin de pouvoir savoir quelles cartes elle puisse abattre. Parce que si elle a les armes pour l’aider, elle le ferait sans hésiter.

La violence physique est toujours beaucoup plus simple à gérer, à répondre. Parce qu’elle fait appel aux plus bas instincts, aux primaires. Ceux par lesquels passe l’affect. C’est si simple de laisser parler sa colère, si simple de se laisser dévorer par la tristesse, si simple de se laisser posséder par la rage. Émoi guidant les gestes. Mais lorsqu’il s’agit des mots, on passe au niveau supérieur. Parce qu’ils sont poison et qu’ils sont les armes de l’esprit. Vipère préfère de loin ce genre d’affrontement, car la corruption et la manipulation sont les pires fléaux de ce monde. Art véritable. Les syllabes et leur sens méritent une attention et une étude particulière. Jeu auquel elle adore s’adonner lorsqu’elle en a l’occasion entre deux exécutions. Monde des affaires en terrain de jeu fertile !

Alors môme saisit l’invitation sous les mires de madone. Elle scrute. Gobe moindre émotion, moindre hésitation sur le visage et les palabres du protégé. Elle sent ses doigts se resserrer autour de sa main. S’imprègne de sa chaleur et de son émoi. Plus tôt, il eut rencontré l’icône de sa déstabilisation. Son comparse, son allié, son acolyte de chez Trask. Elle entend son nom. Le retient. Entend que bienveillance incarnée se sera dédouanée de toute responsabilité concernant le sort que l’entreprise infligea au chiard. Môme déstabilisé par le fait qu’il eut considéré son ami comme étant ami et non pas comme marionnette de Trask. Honorable.

Un sourire affectueux s’affiche sur le visage de la blonde qui comprend alors ce qui le tourmente. Ho chéri… qu’elle commence, maternelle, conciliante. Voir les gens pour ce qu’ils sont réellement et pas ce à travers quoi ils se définissent est un exercice difficile, mais c’est aussi une qualité incroyable ! Loin d’elle l’idée de minimiser le trouble interne, elle préfère emprunter chemin empirique, comme elle l’a toujours fait.

Alors, elle relâche la prise. Se redresse de tout son long face à l’hôte. Les mains sur les hanches, embrasse son côté sournois. Et puis entre nous… Un ami chez Trask peut toujours s’avérer utile non ? Même si tu ne veux plus rien avoir affaire avec eux, tu pourrais éventuellement obtenir vengeance grâce à ce Hugh Reid. Il serait tes yeux et tes oreilles… qu’elle insinue, vile. Toujours. Parce qu’il est indéniable de trouver alliés – conscients ou pas – afin de nourrir potentiels plans. Chaque pion compte sur l'échiquier des représailles.

Avis qu’il ne partage pas quant à la qualité décelée. Elle s’en doutait un peu... Néanmoins, préfère toujours opter pour un regard objectif et arrangeant. Pas le temps de s’apitoyer. Elle n’a guère le temps pour quelconque introspection. Entrainée et éduquée à toujours tirer son épingle du jeu, cela se décalque sur les relations humaines avec lesquelles elle aime jouer. Manipuler l’espèce humaine est un réel passe-temps lucratif. Alors, autant qu’elle lui partage sa vision de la chose afin qu’il puisse se libérer et voir plus large…

Une fois la proposition soumise, la réflexion se lisait dans les mires du jeunot. Ça tournait dans sa caboche et ça faisait sourire la blonde. Vicieuse aura susurré idée probablement incongrue, mais néanmoins arrangeante pour son protégé. Parce qu’il fallait tirer son épingle du jeu. Toujours. Enfin, il releva le visage vers elle, affirmant le nouvel intérêt qu’il pouvait porter à cet ancien collègue et potentielle taupe. Le sourire qu’afficha enfin l’hôte, finit de satisfaire madone. Compliment lâché qui ne manqua pas de laisser briller une certaine lueur dans les yeux cérulés. Émail apparent dans une risette sournoise, elle répondit d’un simple et flatté Je te remercie. petit éloge bien à lui qu’elle prend volontiers avant de poursuivre ; J’espère que tu as faim et que tu as de quoi accompagner ces merveilles ! qu’elle lui lance à son tour, présentant d’une paume évocatrice les pizzas attendant sagement sur la table basse. Dégustation qu’elle préfère chaude ainsi qu’accompagné d’une dose éthylique. Parce que matrone cultive goût subtil pour le vin, elle sait s’accommoder des autres boissons lisses néanmoins, toujours dépourvues de bulles. Exception faite pour certains champagnes dont le palais fut entrainé au plus tôt. Enfant de bourgeoisie.

Enlevant sa veste et ses gants, elle prit soin de tourner et de rapprocher un fauteuil pour confort propre. Y prenant place, elle osa : Sinon dis-moi… tu comptes le revoir bientôt ? lui demanda-t-elle sans détours. Parce que temps nécessaire afin de fomenter potentielle vengeance. Établir quel serait rôle exact de taupe afin de mieux diriger prochaine rencontre. Penser stratégie. Toujours.

Souffle affirmatif de la part du jeune homme, soulignant son appétit ou si pas, son envie de partager ce petit repas avec elle. Suite à quoi il se lève afin d’aller quérir bouteille de vin rouge. La question de la blonde le stoppa dans ses gestes. Car la rencontre s’étant terminée comme elle s’est terminée, le génie fou n’avait pas prévu de revoir son ami de sitôt. Logique… Bougre ayant pris soin de le lui faire clairement comprendre avant de lui fausser compagnie. Dommage… Néanmoins, tout n’est pas perdu. Les relations humaines ont ce petit quelque chose de fascinant lors ce que les esprits fulminent…

Revenant vers elle, il montra la bouteille à Matrone qui acquiesça volontiers, lui donnant l’approbation attendue. Celle-ci l’attrapa afin d’en lire rapidement l’étiquette dans le but d’identifier la trouvaille. Attention toujours accordée au protégé, il lui confia que ce sera même cet homme qui reviendra vers lui sans qu’il n’aie à le chercher. Alors les mires quittent le papelard pour regarder l’hôte. … Encore mieux ! Tu n’auras même pas besoin de jouer les acteurs pour t’en rapprocher. Si ce n’est pas merveilleux !

Posant la bouteille à côté des cartons qu’elle avait préparé, elle attendit que marmot prenne place. Et dans l’attente, elle ajouta : Loin de moi l’idée de te donner des conseils, néanmoins, lorsqu’il reviendra, arrange-toi pour garder des réactions somme toute logiques vis-à-vis de lui. Il ne faudrait pas qu’il se doute de tes intentions… Ce serait tout de même dommage de précipiter l’avortement de cette relation pouvant se démontrer intéressante par un comportement illogique. Zayn l’avait planté. La prochaine fois, peut-être devrait-il se montrer tout aussi volcanique, mais moins hermétique ? Faudra la jouer fine…



Effluves chatouillant naseaux, tueuse passe à l’attaque en attrapant un premier quartier délicatement. Bouchée qu’elle déguste avec un plaisir non dissimulé. Soirée banalement funeste qu’elle tenait à terminer sur une note plus calme. Par conséquent, elle se permet, matrone, d’enfin prendre aise, épine dorsal trouvant le dossier du fauteuil. L’instant lui est pleinement profitable et avaler quelque chose après lute circonstancielle lui procure l’amorce de son apaisement.

Tiens, j’ai une question pour toi… Esprit jamais ne s’arrête. Que puis-je utiliser pour endormir une vingtaine de personnes enfermées dans une salle de quatre-vingt-deux mètres carrés en sachant que certains d’entre eux connaissent déjà l’odeur du chloroforme ? Parce qu’elle planifie déjà l’élaboration de sa prochaine mission, meurtre devant se faire à un moment et à un endroit bien précis… Mais cible trop bien entourée. Refuse d’utiliser aération pour y distiller poison mortel.

Il n’y avait qu’à lui qu’elle pouvait adresser ce genre d’interrogation.
Complice au savoir évident.
Précieux allié dans pareille circonstance.

Il lui confia ne pas être le meilleur des acteurs qui soit. Bon comédien ou non, il s’agissait surtout de tenir ce rôle sur la durée et de maintenir la pertinence et la logique d’un comportement dans lequel une aise totale n’est sans doute pas acquise. L’être humain à cela de fascinant également ; chasser le naturel et il revient au galop. Maintenir le mensonge trop longtemps est éprouvant pour l’esprit. Madone s’avoue heureuse de savoir que protégé n’aura pas à s’infliger pareille pénitence, afin d’arriver à ses fins. Néanmoins, il devra tout de même redoubler de prudence. Surtout lorsqu’il ajoute qu’il ne devra point se faire griller et empêcher cet ami de fouiner dans affaires personnelles. C’est sûr que si taupe devient agent double, ça risque de devenir problématique pour la sécurité du chiard… Très bien Zayn… La Prudence est mère de Vertu. Qu’elle lui cite, d’un air presque chantant, lui confiant que son objectif d’attention était le bon à ses yeux, et qu’une circonspection devait être maintenue quoi qu’il arrive.

Pizza attaquée par les deux goinfres, blonde posa sa question. Celle-ci trouva une réaction spontanée, le temps que bouchée se fasse avaler afin de libérer mâchoire pour mieux articuler pensée. Laïus déballé sur la piètre qualité du chloroforme. Avis qu’elle partage d’ailleurs car, nombreuses ont été les "petites" difficultés rencontrées lors des anesthésies sauvages. Recommandation prise à la volée soulignant l’efficacité de l’éther. Néanmoins, vipère lui trouve une odeur plus forte. On ne peut pas tout avoir…


Matrone qui observe et écoute attentivement l’hôte en pleine réflexion. Choix porté sur le sévoflurane. Nom vaguement familier. Mais ça lui suffit. Sachant le produit certainement volatil sous les conseils entendus, elle affiche un sourire narquois de satisfaction qu’elle adresse au scientifique. ... J'aime tellement le résultat de tes connexions neuronales pour résoudre les problèmes. Dit-elle, empruntant le même ton qu’il eut à son attention lorsqu’il lui avait fait pareil compliment plus tôt.


Nouvelle bouchée se faisant avec un regard d’assouvissement certain. Il lui avait apporté la nourriture nécessaire à la confection de son plan de mission. Les jambes se croisent et le regard se perd alors dans le vide plafonnier. Il fallait qu’elle s’organise. Préparer le terrain en amont et acquérir produit. Réflexion se fait et peut se lire dans les mires où brûle déjà le désir d’une vengeance prochaine. Et peut-être - si l'occasion se présente - ramener petit présent que môme pourra étudier...  

Compliment volé qu’elle lui rend, réceptionné et rétorqué sur le ton de l’humour. Sourire qu’elle ne peut s’empêcher d’afficher. Parce qu’ils venaient d’avoir cette petite complémentarité qui satisfaisait la vipère, c’est là qu’elle trouvait – en partie – le réconfort et la déculpabilité d’apprécier un être aux antipodes de ses convictions.

Gorgées de vin qu’il avale à même le goulot afin de faire descendre sa part. Les yeux de la blonde se plissent. Un léger … sauvage s’extirpe des lippes à peine ouvertes, dans un murmure plus pour elle-même que pour accuser et juger le bougre têtu. Posant sa part de pizza, elle se lève pour aller quérir un verre plus adapté à leur breuvage. Reste d’une éducation millimétrée, capable de manger pizza à même le carton, mais incapable de boire du vin à la bouteille, quel qu'il soit.

Revenant à sa place en écoutant le début de la rétorque de son protégé, elle attrapa la bouteille fraichement reposée afin de se servir sans témoigner quelconque comportement nareux. Buvant ainsi sa première gorgée pour accompagner l’hôte, elle afficha un sourire en coin. Stratégie dont il doute. Légitime aux yeux cérulés car, méthodologie plutôt éloignée de ce qu’elle a l’habitude d’appliquer. Alors, elle s’explique avec contentement : J’avoue que ce n’est pas un mode opératoire très habituel… néanmoins… son regard s’accrocha à son scientifique afin d’appuyer ses propos. … j’ai le sentiment qu’un peu de théâtralité fera davantage passer le message que je tiens à leur communiquer. Imagine une vingtaine de personnes qui s’endorment et quelques heures plus tard, dix-neuf qui s’éveillent en constant que la dernière ne respirera plus jamais ? Avec bien entendu le message flagrant d’une menace d’un sort semblable s’ils continuent l’élaboration de leurs lois visant à limiter davantage les droits mutants. Tous. Un par un tomberont. Elle lâcha un léger rictus, troquant son verre contre la part de pizza qu’elle eut abandonné plus tôt. … que veux-tu. On ne se refait pas ! Tel était le mot de la fin avant de croquer de plus bel. Parce qu’il s’agissait surtout de prévenir ces politiques crasses d’arrêter leurs lubies. Rumeurs étant arrivées jusqu’à ses oreilles, à elle, il n’en fallait pas plus pour décider la femme d’affaire / tueuse pour agir afin de - si pas anéantir - conserver les limites imposées aux porteurs du gène…

Môme compris alort que toutes les personnes présentes étaient concernées par le message que la vipère tenait à faire passer. La satisfaction pouvait aisément se lire sur le faciès de la blonde, laissant apparaitre l’émail dans un sourire presque carnassier. Lueur d’assouvissement faisant briller ses mires. Elle s’imagine déjà dans l’action et regrette presque son absence lorsque ces idiots rouvriront les yeux pour en admirer les prémices d'un carnage.

Hôte se permet une remarque au vocabulaire singulier qu’elle lui reconnaissait bien. Se permet de lâcher un nouveau rictus d’amusement derrière une main cachant, par politesse, la bouchée en train de se faire soigneusement mastiquée. D’avantage rieuse sur le terme emprunté que sur le fond de la rétorque, il fallait qu’elle lui reconnaisse cette observation. Sans doute étaient-ils des « décérébrés nano-dimensionnels », mais ces pharisaïques avaient tout de même le monopole du pouvoir et des décisions jouant l’avenir de ses frères à elle.

S’éclaircissant la gorge, chiard adopta une moue quelque peu quémandeuse avant de demander s’il fallait réellement que dix-neuf périssent seulement. Plus intriguée qu’amusée, madone termina – enfin – sa première part de pizza avant de rattraper son verre de vin et de demander à son tour, suspicieuse et intéressée : … hmmm pourquoi me demandes-tu ça ? Qu’as-tu en tête ? Parce qu’il allait de soi que ce genre de requête n’était pas sans motivation. Elle le connaissait assez pour ça.   Car il ne faudrait pas oublier que ces chiens galeux tirent les ficelles que je souhaite voir bouger. Si j’en tue trop, trop vite, les choses n’auront pas le temps de changer Déclare-t-elle afin de justifier le nombre de survivants qu’elle eut choisi. Mais si Zayn avait d’autres arguments plus intéressants, il était certain qu’elle l’écouterait attentivement et qu’elle reconsidèrerait le déroulement de sa mission.

Finissant sa part, môme s’empresse de répondre en suggérant non pas un mais deux disparitions. Différence de chiffre moindre, certes, elle lui concède volontiers. Néanmoins – même si la liste était déjà élaborée dans sa tête – elle devrait sans doute revoir l’ordre des prochaines victimes afin de conserver un certain équilibre au pouvoir. Les yeux de la blonde se plissent davantage lorsque la suggestion est émise. Nouvelle gorgée, sans quitter le chiard de ses mires.

Il récupère la bouteille avant de poursuivre, proposant projet allié, récupérant l’un d’entre eux. Manquant d’avaler de travers, Madone signa un non de la tête avant d’entendre argumentaire. Certes, elle trouvait l’idée d’un otage plutôt judicieux. Mais trop dangereux. Bras libre vint se ranger sous le coude dont la main tenait le verre. L’index pointant le protégé, elle rétorqua un simple : Non. Ultime lampée avant de finir le verre et de le tendre vers la bouteille prisonnière des mains de l’hôte, elle ajouta : Ton idée d’otage est louable, certes, mais il est hors de question que je te le ramène. C’est trop dangereux. Si jamais ils le pistent, tu es foutu. Et moi avec. Tu n’as pas idée des moyens que peuvent déployer ces gens-là… Ils ont le bras long, Zayn, ils contrôlent tout, même le FBI ! Non non non… Pas question de te faire prendre un risque pareil.

Elle se pince les lèvres une seconde, récupérant son verre, le regard sonde le vide. ou alors… amorça-t-elle. La réflexion fait son chemin sur ses lignes de pensées. Déjà, plan s’élabore, habituée à jongler entre les identités. Toutes les cartes ne sont pas encore abattues. Le regard se raccroche au génie fou et elle laisse entrevoir la naissance d’une lueur différente dans ses yeux : Ou alors, on fait ça ailleurs. Dans un endroit où ils peuvent le retrouver sans qu’ils ne nous débusquent. Et ils vont le retrouver. On va leur laisser croire qu’ils ont une longueur d’avance sur nous, alors que la réalité est tout autre… Et le plus important, il faudra qu’on s’arrange pour faire accuser d’autres personnes à notre place. D’autres personnes aux idées toutes aussi arrêtées, un peu comme ce serpent qui se mord la queue. qu’elle finit par conclure, portant la frontière de son verre à ses lippes. Petit sentiment de satisfaction venant étirer les traits, attendant sagement réaction du protégé…

Il souffla sa désapprobation. Néanmoins, au fil de l’argumentaire de la blonde, il comprit pourquoi elle ne voulait pas qu’il se charge d’un potentiel otage. Et lorsqu’elle évoqua son idée de délocaliser le lieu de torture, il acquiesça à sa manière. Oui. Il pouvait trouver cet ailleurs où il se donnerait à cœur joie afin de jouer avec son prochain martyre. Souffre-douleur, non pas des moindres, puisqu’il s’agira de sang politique. Il ne faudra pas que Zayn se laisse endormir par une cupidité financière, potentiellement grassement achetée, pour stopper les sévices.

Affirmative signée par la tête de madone qui approuva la charge qu’il s’octroyait de trouver la future prison. Quant aux personnes qu’ils allaient faire accuser, Vipère apporta une correction utile : Ha non ! On ne touche pas aux partisans de la cause… mais aux adeptes de l’opposition. C’est ça qui sera tout aussi tragique que comique et qui les mènera sur une fausse piste. qu’elle lui avoue, préférant faire accuser des anti-mutants plutôt que des pro-mutants innocents. Sourire certain s’affirme. … et ça, ne t’en fais pas, j’en connais un paquet ! Qu’elle targue, tristement fière. Parce que dans la salle, il y aura suffisamment de quoi faire de faux accusés. Recherches qui tourneront en rond, petit plaisir stratégique non négligeable.

Posant son verre fraichement rempli après une gorgée et attrapant une deuxième part de pizza, elle préféra tout de même préciser à l’attention de son chouchou : … Il faudra tout de même que tu restes prudent vis-à-vis de ton détenu. Ce sont d’excellents négociateurs. Ils ont l’éloquence des pires manipulateurs et des moyens financiers qui feraient plier n’importe qui… Ne te laisse surtout pas avoir d’accord ? Parce que ton otage – surtout sous la douleur – va essayer de te soudoyer en te faisant miroiter la possibilité de tes désirs les plus fous et les plus profonds… Regard vissé sur l’hôte, gagne une teinte glacée. Elle mordit ensuite dans le morceau qu’elle venait d’attraper. Parce qu’elle sait, la vicelarde. Pour avoir été élevée parmi les requins, elle a connaissance des fonctionnements et ce dont ils sont capables. Mais certainement que scientifique aussi, pour avoir déjà expérimenté sur les vivants supplicateurs...

Approbation verbalisée par le chiard. L’affirmative se lit au travers des traits que madone affiche, après quoi elle eut posé son verre contre une part de pizza qui attendit la fin de son laïus avant de se faire croquer. Un sourire certain s’amplifiait sur le visage de son protégé, au fur et à mesure de ses mots. Ses désirs les plus profonds avaient été suggérés. La blonde savait, se doutait de celui qu’il nourrissait depuis ce fameux jour. Mais il n’y avait certainement pas que ça… du moins, elle l’espérait.

Mais elle était sûr d’une chose. C’est qu’il ne pouvait la trahir. Auquel cas les conséquences seraient désastreuses. Autant pour elle que pour lui… La vengeance, elle a appris à en devenir une maitresse incontournable. Il serait de mauvais augure de se mettre la blonde sur le dos… Surtout en sachant qu’aucun être humain n’est au courant du lourd secret qu’elle porte et que les exceptions se font rares. Zayn en est une.

Triste habitude qu’il déclare avoir, de « gérer ce genre de baratin ». Matrone le croit, surtout ayant connaissance de son passif. Elle a le mérite de connaitre son protégé et d’anticiper quelque peu ses réactions et ses comportements vis-à-vis de certaines situations.
Très bien. qu’elle lui avoue sur un ton à la fois tinté de tristesse et de détermination. Parce qu’un projet fou se planifiait entre eux. Et que c’était sans doute la première fois qu’une collaboration entre eux allait naitre. Efficacité d’un duo inattendu restait à prouver. En attendant, les plans de la tueuse devaient changer pour ajouter cette nouvelle donnée à l’équation.

Finissant sa part, la blonde se leva enfin. Attrapant son verre, elle déclara à son hôte : … Il faut que je revoie mes plans maintenant. Et que je me procure du sévoflurane. Elle descendit le contenu de son verre d’une traite. Tiens-moi au courant pour le lieu de la livraison. qu’elle lui dit, lui adressant un clin d’œil en même temps d’un sourire vicieux. S’approchant de lui, elle vint lui imposer un baiser dans les cheveux. Maternelle, elle lui déclara également avant de prendre le chemin de la sortie : … Et tiens-moi également au courant de ton avancée avec ce Hugh Reid, d'accord ?